Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-09-26
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 septembre 1913 26 septembre 1913
Description : 1913/09/26 (A33,N11761). 1913/09/26 (A33,N11761).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637839f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33” Année — N 41,761
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S Centimes — EDITION DU MATIN
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Dernière Heure i
PARIS, TROIS HEURES MATIN
Le Vendredi Saint
-Sel
• 06 6 0000oooooore
DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 25 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
| TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant .
ferme
4 72 15/-
2/6
} mois
£ 72 45/-
7/6
ETAIN
Domptant .
cal ne
£ 492 -/-
<5/-
-/-
} mois
£ 492 10/-
47/6
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lomptant . /
terme
£ 54/9
1 d
-I-
} mois
£55/6
% d
V-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 24 s ptembre 4 413.
a. BARTHOU a AIX-LES-BAINS
AIx-LES BAINS. — Après avoir assisté à un
vin d’honneur servi à l’Hôtel de Ville, M.
Barthou s’est rendu à l’hôpital dont M. Pier-
pont Morgan et plusieurs autres donateurs
ont doté’là ville d‘Aix-les-Bains et qui com
porte tous les perfectionnements modernes.
Le docteur Marty a présenté le corps médi
cal et le personnel infirmier comportant
plusieurs religieuses.
Pais le président de la Commission d’ad
ministration a souhaité la bienvenue à M.
Barthou.
Celui-ci a remercié et a fait l’éloge du
corps médical qu’il est heureux de remer
cier au nom du gouvernement de la Repu--
Dlique.
M. Barthou a alors salué les sœurs infir
mières et s’est associé très volontiers aux
sentiments de reconnaissance que le prési
dent de la Commission d’administration a
a exprimés pour les services qu’elles ren
dent.
Aix-les-Bains. — M. Barthou a visité les
sabes de l’hôpital ainsi que le pavillon d’iso
lement.
Il s'est intéressé à l’état des malades et
s’est efforcé de les réconforter par d’aimables
paroles.
En quittant l’hôpital, le président du Con
seil a rendu visite à M. Théodore Reinach
dans les environs d'Aix-les-Bains.
M. Barthou était de retour à Aix-les-Bains
à sept heures pour présider le diner offert
par le Conseil général de la Ligue de l'ensei-
gnement.
Aix-les-Bains. — M. Barthou, président
du Conseil, a assisté hier soir au dîner of
fert par le Conseil général de la Ligue de
l'Enseignement.
Ce banquet comprenait 130 convives parmi
lesquels plusieurs sénateurs et députés ; le
général Hollander, etc.
Au dessert, le maire d’Aix-les-Bains a levé
son verre en l'honneur de la Ligue de l’En
seignement.
Aix-les-Bains. — Dans le discours qu’il a
prononcé au banquet, M. Barthou a déclaré
qu’il est nécessaire d'apporter aux institu
teurs souvent calomniés, et à nos écoles
toujours attaquées, la force de la loi.
U est nécessaire d’assurer la fréquentation
scolaire.
M. Barthou continue : « Nous sommes fer
mement attachés à la loi de Séparation qui
est, pour un gouvernement, une charte ré-
glant d’une manière definitive l'attitude de
l'Etat envers l’Eglise.
» On dit que des négociations avaient été
engagées d’une manière occulte.
» J’apporte devant vous ma parole d’hon
nête homme, de ministre républicain, et je
dis : « Ni sons le ministère Poincaré, ni sous
le ministère Briand, ni sous le gouvernement
actuel, il n’a été d’aucane façon engage de
de négociations quelconques qui prépare
raient la destruction de la loi de 1905 et le
rétablissement des relations entre l’Eglise et
l'Elat.
» Voilà, Messieurs, des déclarations for
melles, précises, catégoriques ; elles ne com
portent pas de réticences ni d’équivoques et
si parmi les républicains il en est an qui
considère que le gouvernement n’a pas fait
son devoir ; s’il en est un qui croit de bonne
foi, qui peut établir devant les chambres et
le pays que le gouvernement se prête d'une
manière quelconque à des négociations offi
cieuses ou occultes, que celai là monte à la
tribune du Sénat ou de la Chambre, qu’il
s’explique avec le Sénat, qu’il s'explique avec
la Chambre, qu’il s’explique avec le gouver
nement, devant la majorité républicaine et
devant le pays.
» J’attends ce débat ; Je l’attends avec con
fiance et de même que ce soir j’engage ma
parole d’honnête homme, je m’engagerai
défiant tout démenti devant la Chambre ou
devant le Sénat. (Applaudissements).
» Je m’excuse ce soir d’avoir prononcé ces
paroles, non pas certes d’en avoir dit plus
que je n’en voulais dire, mais d’avoir peut-
être troublé le caractère de cette réunion. »
M. Barthou constate ensuite l’œuvre ad
mirable de propagande de la Ligue, puis il
associe dans un même toast la Ligue de
l’enseignement qui rend tant de services à
l’école laïque et ses instituteurs et institu
trices de France, auxquels nous ne saurione,
dit-il, trop adresser l’hommage de notre res-
pectueuse reconnaissance et de notre inalté
rable dévouement. (Applaudissements pro
longés).
M. Dessoye exprime les sentiments de
reconnaissance des membres de la Ligue
pour le président du Conseil, pour le con
cours qu’il a apporté depuis si longtemps à
la Ligue ; il porte un toast au président de
la République, à la France républicaine et à
la patrie.
LES AFFAIRES DU MAROC
Un Factionnaire est tué
f Tanger. — On annonce d’Agadir qu’au
milieu de la nuit, un zouave a été tué d’un
coup de fusil pendant au’il était en taction à
Tounti.. *
dans la Marine
NEW-YORK, 23 SEPTEMBRE
Cotons g octobre, hausse 11 points : dé-
cembre, hausse 8 points ; janvier, hausse
6 points ; mars, hausse 5 points. — Soutenu.
Cales g hausse 1 à 3 points.
NEW-YORK, 23 SEPTEMBRE
Cuivre Standard disp.
— novembre ....
Analganat. Cop...
Fer
e. 9 jont
15 90
15 98
76 3.8
16 -
s. PICEDCAT
15 50
16 87
75 3/4
16 —
CHICAGO. 25 SEPTEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
Septembre
Décembre.
Septembre
Décembre.
Septembre
Décembre.
C. DU JOUR
81 7 8
87 » »
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85
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3 8
5/8
3 4
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LE AFFAIRES D’ORIENT
Le Sultan est malade
Constantinople. — Une note officielle dit
que le sultan souffre d’un rhume et d’un
embarras gastrique.
Les Turcs dans la Thrace
SALONIQUE (Source anglaise). — Le bruit
court que les troupes régulières s’avance
raient en Thrace, brûlant les villages bulga
res et massacrant les habitants.
Deux mille réfugiés seraient déjà arrivés à
Dedeagatch.
LE DÉPART DE L'ESCADRE RUSSE
, Brest. — Du large de Plie d’Onessant,
l’amiral Von E-sen a télégraphié ses remer
ciements à l’amiral Chaucheprat pour son
chaleureux accueil.
L’amiral Chaucheprat lui a alors télégra
phié pour lui exprimer son entier dévoue
ment et son désir de le rencontrer à nou
veau.
o-=o====g=----====
VOYAGE DE DIRIGEABLES
ISSY-LES MOULINEAUX.— Le dirigeable Copte
ayant huit personnes à bord, a effectué hier
une troisième sortie vers 7 heures du soir.
Après avoir évolué au-dessus de Paris, le
dirigeable est rentré à Issy-les-Moulineaux
sans incident à 7 h. 50.
La Motte BREUIL. — Le dirigeable Clément-
Bayard-6 est sorti hier soir à 6 h. 55.
Il avait à bord, en plus de son équipage,
neuf passagers.
Après avoir survolé Compïègne, le dirigea
ble est rentré à son hangar sans incident.
L’ÉTAT DE SANTÉ
DE L'AVIATEUR CAVELIER
RE MS. — L’aviateur Cavelier est resté dans
le coma pendant toute la journée, mais le
médecin, tout en reconnaissant la gravité de
la situation, espère sauver le blessé.
LE RETOUR DE L'AVIATEUR GARROS
Marseille. — L’aviateur Garros est arrivé
hier soir, a 5 h. 45, à Marseille, venant de
Tunis, par le paquebot Manouba.
Une foule énorme a longuement acclamé
l’aviateur lorsqu’il est apparu.
Des fleurs lui ont été offertes ; il paraissait
très ému.
Garros s’est déclaré enchanté de sa traver
sée aérienne.
Il s’est rendu en automobile à l’Aéro Club
et est reparti dans la soirée pour Reims.
Marseille. — Dans le récit de son voyage
aérien, Garros a déclaré qu’une heure et de
mie après son départ, le ressort de rappel de
la soupape d’échappement se brisa ; la pièce
rebondit sur le capot. Le moteur ne se
déséquilibra pas à cause du poids en moins.
Garros songea à se diriger vers la Corse
pour atterrir, mais il se dit que puisque « ça
avait marché pendant vingt minutes, ça
marcherait toujours ».
Il traversa alors la Sardaigne. Loin de toute
côte, Garros aperçut trois torpilleurs qui
avaient été envoyés pour l’accompagner.
A ce moment le moteur ne donnait pres
que plus, les soupapes ne 1
force centrifuge les collant
ne fermant plus, la
au moteur. Il
voulut atterrir. A cent mètres de l’eau, le
moteur repartit. Garros remonta aussitôt à
1,500 mètres.
Il ne vit la terre que dix minutes avant
d’arriver.
L’ÉTAT DE SANTÉ DU MAJOR
VON WINTERFELD
Grisolles. — Le bulletin de santé du colo
nel Von Winterfeld publié hier soir portait
que la journée avait été calme et que la lé
gère amélioration signalée le matin s’était
maintenue.
PÉGOUD EN ANGLETERRE
Londres. — Hier après-midi, à l'aérodrôme
de Brookland, devant une foule énorme,
l’aviateur Péceud, à deux reprises, a « bou
clé la boucle » en aéroplane.
Les spectateurs lui ont fait une réception
enthousiaste.
LA CONFÉRENCE POUR
LA PROTECTION OUVRIÈRE
Berne. — A la séance de ciôture de la Con-
férence internationale pour la protection
ouvrière, M. Millerand a remercié le Conseil
fédéral de son hospitalité et il a déclaré que
la Conférence avait écrit une nouvelle page
de législation internationale.
UN COMPLOT AU JAPON
Tokio. — La police vient d’arrêter un
nommé Taking, soupçonné d’avoir orga
nisé un complot dans le but d’assassiner
Mobuaki Makino, ministre des affaires étran
gères.
Rédacteur eu Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Caresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE • Rédaction, No 7.60
= i. -= - ,
ABONNEMENTS
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Le Havre, la Seine-Inférieure, PE.)
1 Oise et la Somme.... * •
g.- .. - 2501 P°P9.
Autres Départements
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mrunanlanOndannonne.egalement. ,in dans tous les Bureaax de Posi
1O
* o Fr.
Un AA
A& » ;
as rrans i
UN INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE A SAINTE-ADRESSE
“me." '
M. Pierre Baudin, ministre de la marine,
est en butte, en ce moment, à de furieuses
attaques de la part des sectaires les plus
autorisés du radicalisme, ayant pour chef
de file M. Camille Pelletan.
Le motif de cette excommunication ma
jeure est dans la circulaire que M. Pierre
Baudin a cru devoir faire passer sur la
tenue à observer à bord de nos bâtiments
dans le Levant, le jour du vendredi saint.
Cette circulaire autorise, on le sait, les
commandants de nos bâtiments, à partici
per, après entente avec nos consuls, au cé
rémonial en usage dans toutes les marines.
Ce cérémonial consiste en ceci que le pa
villon de chaque navire, est mis en berne.
C’est du moins la pratique ordinaire. Mais la
règle inscrite dans le règlement du service
à bord, et qui reproduit les dispositions
adoptées par toutes les marines : anglaise,
allemande, et même japonaise, dit que dans
tous les cas le commandant supérieur se
conforme autant que possible pour ces cé
rémonies aux usages reçus dans le pays où
il se trouve.
Interviewé par M. Marcel Hatin, de VEcho
de Paris } M. Pierre Baadin explique le regle
ment qu’il s’agit d’appliquer. Il se prête à
des interpellations diverses. Mtis ce ne
sont là que des nuances et, en fait, nos bâti
ments n’ont pas cessé, sous tous les gouver-
nements, qu’il s’agisse du ministère F loquet
'mon ami Lockroy avait déjà précise son ap-
piication en ce qui concernait le vendredi
saint), du ministère Combes, du ministère
Clemenceau et de tous les autres, de partici-
fêtes carillonnées du catholicisme
per aux
dans les stations du Levant et même au Ca-
nada. Et c’est très bien, et il ne se trouvera,
je pense, aucun esprit assez obtus pour re
procher à l’ambassadeur de France d’aller
en grande cérémonie assister à la messe so
lennelle qui a lieu une fois l’an à Constanti
nople. Tous nos consuls dans les ports du
Levant observent ce rite.
II y a donc là un usage de haute conve
nance, qui ne s’inspire pas, que je sache
d’un sentiment de soumission à l’égard de
l’Eglise, mais qui est une manifestation du
droit et du devoir de protection que la Fran
ce pratique à l’égard des populations catho
liques de l’Orient. Tout le monde sait cela,
et les républicains n’ont jamais discuté sur
le détail des formes de cet hommage rendu
à des populations qui ne sont d’aucun parti,
qui ne peuvent être d’aucun, qui ni sont ni
radicales, ni socialistes, ni réformistes, et
qui ne peuvent donner à leurs sentiments
communs quand elles veulent les manifester
d’une façon éclatante, qu’une forme reli-
gieuse cultuelle.
Le ministre rappelle que les comman
dants de nos navires ne réservent pas aux
cérémonies catholiques les honneurs de
notre pavillon et les saints de nos canons ;
ils tirent des salves pour les fêtes musul
manes et, d’une façon générale, « ils ne
font rien pour se distinguer par une faute
de goût, d’attitude ou de convenance, des
bâtiments allemands, italiens, japonais,
russes, qui garnissent les rades et qui re
présentent, en face du monde oriental,
l'universalité des pays civilisés. Il y a
mieux : une sorte de solidarité gouverne
toutes les marines dans ces questions de
protocole et de cérémonies ; quand un croi
seur allemand pavoise en célébration de la
fête de Guillaume II, nos navires arborent
le grand pavois et nos pièces font les saluts
d’usage. »
M. Pierre Baudin montre les Allemands
et les Italiens multipliant les attentions
pour séduire les catholiques d’Orient et de-
mande si la France irait compromettre sa
situation dans le Levant « en obéissant à
de misérables préjugés, à un fanatisme
plus humiliant que celui des populations
les plus attardées auxquelles la France
s’efforce d’enseigner la tolérance et la li
berté ».
Rien ne me répugnerait davantage, con
clut le ministre, que de voir notre marine,
lors de ses rencontres avec les marines
étrangères, se distinguer par une abstention
inconvenante ou par un de ces gestes qui
révèlent une certaine infirmité de caractère,
que pour parler net j’appellerai le « mu-
flisme » !
Quand il se trouve que parmi les relations,
et notamment parmi mes camarades libres
penseurs, un père de famille m’invite au ma
riage carillonné et fastueux de sa fille, je ne
me demande pas s'il est d’accord, en cette
affaire avec les principes qu’il propage et
qu’au besoin il détendrait l’epée à la main.
Mais je me borne modestement à revêtir ma
redingote, à mettre des gants propres et des
bottines vernies. Je me présente a l’église ou
au temple, je me découvre en entrant dans
un édifice catholique, et je garde mon cha
peau au seuil de la synagogue.
Je veux, tant que je serai là, que la marine
française soit, au regard de toutes les confes
sions qui se rencontrent en Orient une ma
nne purement française. La République n’y
perdra rien 1
Comme le fait justement remarquer la
Petite République il n’a jamais été question
de rétablir dans la marine la célébration du
vendredi-saint, ce qui violerait la loi de sé
paration dans son principe intime. Il s’est
trouvé seulement que nos agents diploma
tiques ont constaté et signalé l’inconvénient
de l’abstention de nos bâtiments dans la cé
rémonie traditionnelle du vendredi-saint,
et le profit qu’en pourraient tirer nos rivaux
notamment nos bons amis italiens.
Tout est là,il n’en faut pas plus à certains
pour crier à la trahison.
Mais l’acte ministeriel de M. Pierre Bau
din est couvert et bien couvert par le juge
ment qui tombé des lèvres de Gambetta en
pleine bataille fait autorité depuis :
E 9 anticléricalisme n'est pasarticle d'expor
tation !
MM. Clémenceau ou Camille Pelletan
contesteront-ils ce précédent ? Quant à nous
ceci tranquillise tout scrupule.
HIPPOLYTEFÉNOUX. j
Dans notre précédent numéro nous avons
retracé l'histoire de l'ancien Aquarium du
square Sunt-Roch, et fait connaître dans
quelles conditions la création d'nn nouvel
aquarium et d’un Institut Océanographique
ayant été résolue, M. Dufayel a si heareu-
semant décidé d’assurer la réalisation de cet
important établissement scientifique.
Nous donnons aujourd’hui une reproduc
tion du monumental projet qu’a préparé
M. Rives, l’habile architecte parisien.
Cet important édifice dont on appréciera
la sobriété des lignes et l’imposante harmo
nie se dressera au pied des falaises, tout
près du square que domine le boulevard
Félix-Faure. Son entrée principale se trou
vant faire face à la place qui porte le nom
de Gustave-Lennier, le savant créateur de
l’ancien Aquarium havrais.
L‘édifice qui surgira d’un amoncellement
rocheux, comportera an sons-aol dans le-
quel seront établies les canalisations, les
machines et un certain nombre de bacs ac
cessoires.
An-dessus, une grande galerie, largement
éclairée par les grandes baies que l’on voit
sur notre gravure, sera à la disposition du
public qui y trouvera en des bacs spacieux,
les spécimens les plus variés et les plus cu
rieux de la faune et de la flore aquatiques.
Un couloir placé en arrière, près des talus,
permettra aux savants et au personnel d’ac-
ceder dans ces. bacs pour y surveiller les
pensionnaires et assurer le bon entretien des
locaux d’exposition.
La partie supérieure de l’édifice sera oc-
cupée par une série de salles et de cabinets
dans lesquels on disposera les appareils
Cliché Pett! Haure
d’étude, les engins de précision, susceptibles
de permettre aux savants de se livrer à ton
tes les recherches, à tous les examens minu
tieux qu’il leur paraîtra nécessaire d’entre
prendre.
Enfin, dans la coupole se trouveront de
vastes locaux qui pourront être affectés au
service directorial ou être transformés en
bibliothèque.
Cet ensemble, dans lequel seront accumu
lés toutes les installations les plus modernes
et les organismes les plus perfectionnés,
fournira ainsi à nos concitoyens une nou
velle source de vulgarisation scientifique, et
aux savants un foyer d’études extrêmement
précieux.
A. PETIT.
Le Président du Conseil au Congrès
de la Ligue de l’Enseignement
M. Barthou, président du Conseil, accom
pagne de M. Lamirault, son chef de cabinet,
est arrivé à la préfecture de la Savoie. Profi
tant du temps splendide, M. Barthou a fait
hier matin une excursion en automobile
dans les environs de Chambéry, notamment
aux Charmettes.
Après un déjeuner intime à la préfecture,
M. Barthou s’est rendu à 1 h. 1/2 à Aix-les-
Bains, où il a présidé l’ouverture du 33 e con
grès de la Ligue de l’enseignement.
Voici le discours du président du Conseil :
Discours de M. Louis Barthou,
Président du Conseil
M. Louis Barthou déclare qu’en présidant
une des séances du congrès de la Ligue, il
s’est conformé à la tradition créée par ses
prédécesseurs. Tous les ministres républi
cains ont tenu à apporter à cette vaste. As
sociation, qui a rendu à l’école laïque d’in-
comparables services, le témoignage de leur
gratitude et de leur dévouement.
La Ligue de l’enseignement est une des
forces morales du pays. Fidèle à l’esprit de
son fondateur, elle a multiplié dans l’école
et autour de l’école des institutions qui at
testent ce que peut l’initiative privée, lar
gement comprise et vaillamment poursui
vie. Ses adversaires ne lui ont épargné ni
les attaques, ni les calomnies. Sûre d’elle-
même, fidèle à la pensée de son fondateur,
elle ne s’est pas laissé détourner de sa pro
pagande et de son œuvre. Elle a, au con
traire, redoublé d’efforts sous la direction
deM. Ferdinand Buisson et de M. Dessoye,
que le président du Conseil tient à associer
dans le même hommage rendu à la dignité
de leur caractère, à leurs convictions laï
ques et à leur conscience républicaine.
M. Louis Barthou rappelle qu’il est un
des plus anciens membres de la Ligue de
l’enseignement. Etudiant en droit à Bor
deaux, en 1881, il fit, sous ses auspices, ses
premières armes de conférencier. Sa fidé
lité, depuis, ne s’est pas démentie, et il
s’honore d’être membre du Conseil général
de la ligue.
Aujourd’hui, c’est le salut cordial et le
concours loyal du gouvernement qu’il lui
apporte. Le programme de la Ligue de l’en
seignement et celui du gouvernement ne
diffèrent, dans l’ordre des questions scolai
res, ni sur le but à poursuivre, ni sur les
moyens à employer. Il faut, à la fois, déve
lopper les grandes lois de 1882 et de 1886,
qui sont la charte inaliéniable de l’école
laïque, et les défendre. Les questions sou
mises au congrès sont de celles qui appel
lent la collaboration féconde de l’action pri
vée et du pouvoir législatif.
Culture physique et préparation militaire
Sur la culture physique et sur la prépa
ration militaire, le ministre de l’instruction
publique s’associe aux conclusions géné
rales du rapport de M. Braibant. Le déve
loppement de la culture physique est un
des éléments de la défense nationale. Les
derniers contingents examinés par les Con
seils de révision ont révélé, au point de vue
de la taille et de la force musculaire, une
amélioratior. sensible de la race. Ce progrès
est dû Eux exercices pbysiouesgats SA
multinliésaux ceursae W 1 dernkeres a-
nées. Il faut les organiser méthodiquement
et rationnellement. En prêtant son concours
à la préparation militaire, la Ligue de l’en-
seignement, dont les sentiments et les espé
rances patriotiques n’ont jamias subi une
défaillance, secondera la volonté des légis
lateurs et rendra un nouveau service au
pays.
La Fréquentation Scolaire
Abordant ensuite la question de la fré
quentation scolaire, à laquelle M. Théo
dore Reinach a consacré un rapport dont il
loue la précision et l’impartialité, M. Louis
Barthou déclare qu’il n’est pas de problè
me plus pressant, et qui s'impose avec plus
d'urgence à la décision de la majorité
Aux discussions espacées de semaine en
semaine, où l’obstruction a beau jeu pour
s'exercer, il est indispensable de substituer
des débats ininterrompus que dominera la
résolution d’aboutir. Pénétré de la néces
sité d’un effort qu’exigent à la fois la situa
tion de nos écoles et la volonté du pays ré
publicain, le gouvernement, d’accord avec
la commission de l’enseignement, deman
dera à la Chambre de reprendre et d’ache
ver une discussion jusqu’ici trop dispersée
et trop confuse. Le mal est de ceux qui ap
pellent un prompt remède. Il faut se hâter
et en finir.
De 1882 à 1912, le nombre des illettrés
s’est abaissé de 18 0/0 à 3 1/2 0/0. Ce pro -
grès est insuffisant, surtout dans une dé
mocratie gouvernée par le suffrage univer
sel. La République ne doit pas supporter
plus longtemps la honte d’une comparaison
humiliante avec certaines des monarchies
qui l’entourent. Il y va de son honneur, de
sa force et de son avenir.
L’Ecole laïque et la République
« La République et l’école laïque sont in
séparables. Qui attaque l’une menace l’au
tre. Qui défendl’une sert l’autre.Le gouver
nement est attaché, comme le pays, à une
politique de concorde nationale, dont il ne
renie pas les aspirations, mais il ne saurait
ni la concevoir ni la pratiquer sans l’union
des républicains et en dehors de l’applica
tion loyale et ferme des lois fondamentales
qui sont la raison d’être de la République.
Quoi qu’en disent des pessimistes de pro
fession ou d’occasion, ses intentions et ses
actes ne procèdent pas d’une politique d’ab-
dication. Adversaire des tracasseries mes
quines et des vexations irritantes, il ne con
sentira jamais dans l’ordre, laïque, ni direc
tement ni indirectement, à une renoncia
tion qui serait, de son vrai nom une trahi
son. C’est un reproche contre lequel nous
ne nous abaisserons pas, mes collaborateurs
et moi, à nous défendre. La sympathie con
fiante dont je renouvelle aux instituteurs
de France l’expression publique n’est pas
seulement un devoir de ma fonction ; elle
est, si j’ose dire, une tradition de famille,
puisque deux de mes parents ont, l’un suc
cédant à l’autre, exercé pendant une pé
riode de quatre-vingts ans la profession
d’instituteur dans la même commune.
» Sans fermer les yeux sur des écarts in
dividuels dont aucune collectivité humaine
n'est exempte, je n’ai jamais manqué une
occasion de protester contre l’injustice des
généralisations de tendance et de rendre au
corps enseignant de nos écoles primaires
i'nommage que méritent ses efforts, son
courage et les difficultés d'une tâche nue
des adversaires de parti pris épient pour la
rendre encore plus délicate et plus péril
leuse.
» Seulement, il n’est que temps de passer
des paroles de confiance aux actes de pro
tection.
» Il faut assurer la fréquentation scolaire
et défendre l’école contre la calomnie et le
boycottage. Où la persuasion ne suffit pas,
la contrainte et la répression s’imposent.
Qui pourrait s’élever contre leur usage si
des G; ’
des Caisses des écoles, constituées par une
contribution obligatoire de l’Etat, écartent
les suggestions de la misère et si le respect
assuré de la neutralité scolaire enlève tout
prétexte aux manœuvres du fanatisme ?
Une circulaire récente
» Ai-je besoin d’expliquer à cet égard
une circulaire récente ? J’en prends la res
ponsabilité entière, ayant avec moi de bon®
garants. Il suffit d’un simple rapprochement
de textes pour voir que j’ai maintenu, non
seulement dans son esprit, mais même dans
ses termes, la réglementation de l’arrêté
organique du 18 janvier 1887 dont Goblet
fut l’auteur. Les droits des instituteurs,
soit dans les conférences cantonales, soit
dans la réunion départementale, restent les
mêmes et leur initiative est intacte. Je n’ai
donné aux recteurs aucun droit nouveau
en précisant la nature de leurs attributions
et de leurs responsabilités. Ma seule innova
tion a consisté dans la publicité du catalo
gue départemental afin de permettre aux
pères de familles de produire leurs obser-
valions écrites. Est-ce un tort ? Je m’en fais
plutôt un mérite. Il me serait facile de re
chercher ce que tant d’autres républicains,
parmi les plus avancés, ont proposé pour
associer les pères de famille à la vie de l‘é-
cole. Je ne suis pas allé aussi loin. J’ai
pensé simplement que puisque l’obligation
entraîne la neutralité, il doit être loisible
aux pères de famille de connaître les livres
imposés à leurs enfants, et s’ils la croient
légitime de soumettre une observation aux
autorités responsables, qui statueront en
pleine lumière et en toute liberté. Bien lois
d’avoir méconnu l’intérêt de l’école laïque
je me flatte d’avoir donné une raison de
plus aux mesures qui développeront la fré
quentation scolaire. Et je crois fermement
qu’après un tel acte de prévoyant libéralis
me, la sévérité des sanctions proposées pour
défendre l’école publique contre des atta
ques violentes et perfides n’apparaîtra plus
que comme un acte de nécessaire justice et
d’inévitable protection sociale.
» La Ligue de l’enseignement, dont la
distingué président m’a apporté une adhé
sion particulièrement précieuse, peut beal
coup pour préparer dans ces questions deil
cales une solution trop longtemps différée.
Le gouvernement attend d elle la collabo
ration qu’elle no lui a jamais refusée. Il a
augmenté les soldats de la France. Il veut
donner à la République des citoyens éclai
rés À cette tâche, patriotique et républi
caine, la Ligue de l’enseignement apporte
ra son autorité morale et le puissant con
cours dont j’ai la fierté, comme président
du G onseil, de la remercier devant le pays
reconnaissant. »
Uno Lettre du Président de la Républ’que
Avant ce discours, fréquemment inter
rompu par d’ananimes applaudissements s
oresident du Conseil avait donné lecture d®
(€ Pages)
======= =
S Centimes — EDITION DU MATIN
S Centimes
(€ Pages)
Administrateur • Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. O. RANDOLET
S5, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions 01 Annonces. TBL 10.47
Vendredi 26 Septembre <915
J du Journal, 112, boule de Strasbourg.
ICE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
chargée de recevoir les Annonces pour
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Dernière Heure i
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Le Vendredi Saint
-Sel
• 06 6 0000oooooore
DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 25 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
| TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant .
ferme
4 72 15/-
2/6
} mois
£ 72 45/-
7/6
ETAIN
Domptant .
cal ne
£ 492 -/-
<5/-
-/-
} mois
£ 492 10/-
47/6
FER
lomptant . /
terme
£ 54/9
1 d
-I-
} mois
£55/6
% d
V-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 24 s ptembre 4 413.
a. BARTHOU a AIX-LES-BAINS
AIx-LES BAINS. — Après avoir assisté à un
vin d’honneur servi à l’Hôtel de Ville, M.
Barthou s’est rendu à l’hôpital dont M. Pier-
pont Morgan et plusieurs autres donateurs
ont doté’là ville d‘Aix-les-Bains et qui com
porte tous les perfectionnements modernes.
Le docteur Marty a présenté le corps médi
cal et le personnel infirmier comportant
plusieurs religieuses.
Pais le président de la Commission d’ad
ministration a souhaité la bienvenue à M.
Barthou.
Celui-ci a remercié et a fait l’éloge du
corps médical qu’il est heureux de remer
cier au nom du gouvernement de la Repu--
Dlique.
M. Barthou a alors salué les sœurs infir
mières et s’est associé très volontiers aux
sentiments de reconnaissance que le prési
dent de la Commission d’administration a
a exprimés pour les services qu’elles ren
dent.
Aix-les-Bains. — M. Barthou a visité les
sabes de l’hôpital ainsi que le pavillon d’iso
lement.
Il s'est intéressé à l’état des malades et
s’est efforcé de les réconforter par d’aimables
paroles.
En quittant l’hôpital, le président du Con
seil a rendu visite à M. Théodore Reinach
dans les environs d'Aix-les-Bains.
M. Barthou était de retour à Aix-les-Bains
à sept heures pour présider le diner offert
par le Conseil général de la Ligue de l'ensei-
gnement.
Aix-les-Bains. — M. Barthou, président
du Conseil, a assisté hier soir au dîner of
fert par le Conseil général de la Ligue de
l'Enseignement.
Ce banquet comprenait 130 convives parmi
lesquels plusieurs sénateurs et députés ; le
général Hollander, etc.
Au dessert, le maire d’Aix-les-Bains a levé
son verre en l'honneur de la Ligue de l’En
seignement.
Aix-les-Bains. — Dans le discours qu’il a
prononcé au banquet, M. Barthou a déclaré
qu’il est nécessaire d'apporter aux institu
teurs souvent calomniés, et à nos écoles
toujours attaquées, la force de la loi.
U est nécessaire d’assurer la fréquentation
scolaire.
M. Barthou continue : « Nous sommes fer
mement attachés à la loi de Séparation qui
est, pour un gouvernement, une charte ré-
glant d’une manière definitive l'attitude de
l'Etat envers l’Eglise.
» On dit que des négociations avaient été
engagées d’une manière occulte.
» J’apporte devant vous ma parole d’hon
nête homme, de ministre républicain, et je
dis : « Ni sons le ministère Poincaré, ni sous
le ministère Briand, ni sous le gouvernement
actuel, il n’a été d’aucane façon engage de
de négociations quelconques qui prépare
raient la destruction de la loi de 1905 et le
rétablissement des relations entre l’Eglise et
l'Elat.
» Voilà, Messieurs, des déclarations for
melles, précises, catégoriques ; elles ne com
portent pas de réticences ni d’équivoques et
si parmi les républicains il en est an qui
considère que le gouvernement n’a pas fait
son devoir ; s’il en est un qui croit de bonne
foi, qui peut établir devant les chambres et
le pays que le gouvernement se prête d'une
manière quelconque à des négociations offi
cieuses ou occultes, que celai là monte à la
tribune du Sénat ou de la Chambre, qu’il
s’explique avec le Sénat, qu’il s'explique avec
la Chambre, qu’il s’explique avec le gouver
nement, devant la majorité républicaine et
devant le pays.
» J’attends ce débat ; Je l’attends avec con
fiance et de même que ce soir j’engage ma
parole d’honnête homme, je m’engagerai
défiant tout démenti devant la Chambre ou
devant le Sénat. (Applaudissements).
» Je m’excuse ce soir d’avoir prononcé ces
paroles, non pas certes d’en avoir dit plus
que je n’en voulais dire, mais d’avoir peut-
être troublé le caractère de cette réunion. »
M. Barthou constate ensuite l’œuvre ad
mirable de propagande de la Ligue, puis il
associe dans un même toast la Ligue de
l’enseignement qui rend tant de services à
l’école laïque et ses instituteurs et institu
trices de France, auxquels nous ne saurione,
dit-il, trop adresser l’hommage de notre res-
pectueuse reconnaissance et de notre inalté
rable dévouement. (Applaudissements pro
longés).
M. Dessoye exprime les sentiments de
reconnaissance des membres de la Ligue
pour le président du Conseil, pour le con
cours qu’il a apporté depuis si longtemps à
la Ligue ; il porte un toast au président de
la République, à la France républicaine et à
la patrie.
LES AFFAIRES DU MAROC
Un Factionnaire est tué
f Tanger. — On annonce d’Agadir qu’au
milieu de la nuit, un zouave a été tué d’un
coup de fusil pendant au’il était en taction à
Tounti.. *
dans la Marine
NEW-YORK, 23 SEPTEMBRE
Cotons g octobre, hausse 11 points : dé-
cembre, hausse 8 points ; janvier, hausse
6 points ; mars, hausse 5 points. — Soutenu.
Cales g hausse 1 à 3 points.
NEW-YORK, 23 SEPTEMBRE
Cuivre Standard disp.
— novembre ....
Analganat. Cop...
Fer
e. 9 jont
15 90
15 98
76 3.8
16 -
s. PICEDCAT
15 50
16 87
75 3/4
16 —
CHICAGO. 25 SEPTEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
Septembre
Décembre.
Septembre
Décembre.
Septembre
Décembre.
C. DU JOUR
81 7 8
87 » »
71 7 8
70 7/8
H —
10 90
c. PRECED
85
87
73
71
11
40
3 8
5/8
3 4
3/8
05
92
LE AFFAIRES D’ORIENT
Le Sultan est malade
Constantinople. — Une note officielle dit
que le sultan souffre d’un rhume et d’un
embarras gastrique.
Les Turcs dans la Thrace
SALONIQUE (Source anglaise). — Le bruit
court que les troupes régulières s’avance
raient en Thrace, brûlant les villages bulga
res et massacrant les habitants.
Deux mille réfugiés seraient déjà arrivés à
Dedeagatch.
LE DÉPART DE L'ESCADRE RUSSE
, Brest. — Du large de Plie d’Onessant,
l’amiral Von E-sen a télégraphié ses remer
ciements à l’amiral Chaucheprat pour son
chaleureux accueil.
L’amiral Chaucheprat lui a alors télégra
phié pour lui exprimer son entier dévoue
ment et son désir de le rencontrer à nou
veau.
o-=o====g=----====
VOYAGE DE DIRIGEABLES
ISSY-LES MOULINEAUX.— Le dirigeable Copte
ayant huit personnes à bord, a effectué hier
une troisième sortie vers 7 heures du soir.
Après avoir évolué au-dessus de Paris, le
dirigeable est rentré à Issy-les-Moulineaux
sans incident à 7 h. 50.
La Motte BREUIL. — Le dirigeable Clément-
Bayard-6 est sorti hier soir à 6 h. 55.
Il avait à bord, en plus de son équipage,
neuf passagers.
Après avoir survolé Compïègne, le dirigea
ble est rentré à son hangar sans incident.
L’ÉTAT DE SANTÉ
DE L'AVIATEUR CAVELIER
RE MS. — L’aviateur Cavelier est resté dans
le coma pendant toute la journée, mais le
médecin, tout en reconnaissant la gravité de
la situation, espère sauver le blessé.
LE RETOUR DE L'AVIATEUR GARROS
Marseille. — L’aviateur Garros est arrivé
hier soir, a 5 h. 45, à Marseille, venant de
Tunis, par le paquebot Manouba.
Une foule énorme a longuement acclamé
l’aviateur lorsqu’il est apparu.
Des fleurs lui ont été offertes ; il paraissait
très ému.
Garros s’est déclaré enchanté de sa traver
sée aérienne.
Il s’est rendu en automobile à l’Aéro Club
et est reparti dans la soirée pour Reims.
Marseille. — Dans le récit de son voyage
aérien, Garros a déclaré qu’une heure et de
mie après son départ, le ressort de rappel de
la soupape d’échappement se brisa ; la pièce
rebondit sur le capot. Le moteur ne se
déséquilibra pas à cause du poids en moins.
Garros songea à se diriger vers la Corse
pour atterrir, mais il se dit que puisque « ça
avait marché pendant vingt minutes, ça
marcherait toujours ».
Il traversa alors la Sardaigne. Loin de toute
côte, Garros aperçut trois torpilleurs qui
avaient été envoyés pour l’accompagner.
A ce moment le moteur ne donnait pres
que plus, les soupapes ne 1
force centrifuge les collant
ne fermant plus, la
au moteur. Il
voulut atterrir. A cent mètres de l’eau, le
moteur repartit. Garros remonta aussitôt à
1,500 mètres.
Il ne vit la terre que dix minutes avant
d’arriver.
L’ÉTAT DE SANTÉ DU MAJOR
VON WINTERFELD
Grisolles. — Le bulletin de santé du colo
nel Von Winterfeld publié hier soir portait
que la journée avait été calme et que la lé
gère amélioration signalée le matin s’était
maintenue.
PÉGOUD EN ANGLETERRE
Londres. — Hier après-midi, à l'aérodrôme
de Brookland, devant une foule énorme,
l’aviateur Péceud, à deux reprises, a « bou
clé la boucle » en aéroplane.
Les spectateurs lui ont fait une réception
enthousiaste.
LA CONFÉRENCE POUR
LA PROTECTION OUVRIÈRE
Berne. — A la séance de ciôture de la Con-
férence internationale pour la protection
ouvrière, M. Millerand a remercié le Conseil
fédéral de son hospitalité et il a déclaré que
la Conférence avait écrit une nouvelle page
de législation internationale.
UN COMPLOT AU JAPON
Tokio. — La police vient d’arrêter un
nommé Taking, soupçonné d’avoir orga
nisé un complot dans le but d’assassiner
Mobuaki Makino, ministre des affaires étran
gères.
Rédacteur eu Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Caresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE • Rédaction, No 7.60
= i. -= - ,
ABONNEMENTS
Tbou Mois Six Mois
Le Havre, la Seine-Inférieure, PE.)
1 Oise et la Somme.... * •
g.- .. - 2501 P°P9.
Autres Départements
| Union Postale : , 20 Fr.
mrunanlanOndannonne.egalement. ,in dans tous les Bureaax de Posi
1O
* o Fr.
Un AA
A& » ;
as rrans i
UN INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE A SAINTE-ADRESSE
“me." '
M. Pierre Baudin, ministre de la marine,
est en butte, en ce moment, à de furieuses
attaques de la part des sectaires les plus
autorisés du radicalisme, ayant pour chef
de file M. Camille Pelletan.
Le motif de cette excommunication ma
jeure est dans la circulaire que M. Pierre
Baudin a cru devoir faire passer sur la
tenue à observer à bord de nos bâtiments
dans le Levant, le jour du vendredi saint.
Cette circulaire autorise, on le sait, les
commandants de nos bâtiments, à partici
per, après entente avec nos consuls, au cé
rémonial en usage dans toutes les marines.
Ce cérémonial consiste en ceci que le pa
villon de chaque navire, est mis en berne.
C’est du moins la pratique ordinaire. Mais la
règle inscrite dans le règlement du service
à bord, et qui reproduit les dispositions
adoptées par toutes les marines : anglaise,
allemande, et même japonaise, dit que dans
tous les cas le commandant supérieur se
conforme autant que possible pour ces cé
rémonies aux usages reçus dans le pays où
il se trouve.
Interviewé par M. Marcel Hatin, de VEcho
de Paris } M. Pierre Baadin explique le regle
ment qu’il s’agit d’appliquer. Il se prête à
des interpellations diverses. Mtis ce ne
sont là que des nuances et, en fait, nos bâti
ments n’ont pas cessé, sous tous les gouver-
nements, qu’il s’agisse du ministère F loquet
'mon ami Lockroy avait déjà précise son ap-
piication en ce qui concernait le vendredi
saint), du ministère Combes, du ministère
Clemenceau et de tous les autres, de partici-
fêtes carillonnées du catholicisme
per aux
dans les stations du Levant et même au Ca-
nada. Et c’est très bien, et il ne se trouvera,
je pense, aucun esprit assez obtus pour re
procher à l’ambassadeur de France d’aller
en grande cérémonie assister à la messe so
lennelle qui a lieu une fois l’an à Constanti
nople. Tous nos consuls dans les ports du
Levant observent ce rite.
II y a donc là un usage de haute conve
nance, qui ne s’inspire pas, que je sache
d’un sentiment de soumission à l’égard de
l’Eglise, mais qui est une manifestation du
droit et du devoir de protection que la Fran
ce pratique à l’égard des populations catho
liques de l’Orient. Tout le monde sait cela,
et les républicains n’ont jamais discuté sur
le détail des formes de cet hommage rendu
à des populations qui ne sont d’aucun parti,
qui ne peuvent être d’aucun, qui ni sont ni
radicales, ni socialistes, ni réformistes, et
qui ne peuvent donner à leurs sentiments
communs quand elles veulent les manifester
d’une façon éclatante, qu’une forme reli-
gieuse cultuelle.
Le ministre rappelle que les comman
dants de nos navires ne réservent pas aux
cérémonies catholiques les honneurs de
notre pavillon et les saints de nos canons ;
ils tirent des salves pour les fêtes musul
manes et, d’une façon générale, « ils ne
font rien pour se distinguer par une faute
de goût, d’attitude ou de convenance, des
bâtiments allemands, italiens, japonais,
russes, qui garnissent les rades et qui re
présentent, en face du monde oriental,
l'universalité des pays civilisés. Il y a
mieux : une sorte de solidarité gouverne
toutes les marines dans ces questions de
protocole et de cérémonies ; quand un croi
seur allemand pavoise en célébration de la
fête de Guillaume II, nos navires arborent
le grand pavois et nos pièces font les saluts
d’usage. »
M. Pierre Baudin montre les Allemands
et les Italiens multipliant les attentions
pour séduire les catholiques d’Orient et de-
mande si la France irait compromettre sa
situation dans le Levant « en obéissant à
de misérables préjugés, à un fanatisme
plus humiliant que celui des populations
les plus attardées auxquelles la France
s’efforce d’enseigner la tolérance et la li
berté ».
Rien ne me répugnerait davantage, con
clut le ministre, que de voir notre marine,
lors de ses rencontres avec les marines
étrangères, se distinguer par une abstention
inconvenante ou par un de ces gestes qui
révèlent une certaine infirmité de caractère,
que pour parler net j’appellerai le « mu-
flisme » !
Quand il se trouve que parmi les relations,
et notamment parmi mes camarades libres
penseurs, un père de famille m’invite au ma
riage carillonné et fastueux de sa fille, je ne
me demande pas s'il est d’accord, en cette
affaire avec les principes qu’il propage et
qu’au besoin il détendrait l’epée à la main.
Mais je me borne modestement à revêtir ma
redingote, à mettre des gants propres et des
bottines vernies. Je me présente a l’église ou
au temple, je me découvre en entrant dans
un édifice catholique, et je garde mon cha
peau au seuil de la synagogue.
Je veux, tant que je serai là, que la marine
française soit, au regard de toutes les confes
sions qui se rencontrent en Orient une ma
nne purement française. La République n’y
perdra rien 1
Comme le fait justement remarquer la
Petite République il n’a jamais été question
de rétablir dans la marine la célébration du
vendredi-saint, ce qui violerait la loi de sé
paration dans son principe intime. Il s’est
trouvé seulement que nos agents diploma
tiques ont constaté et signalé l’inconvénient
de l’abstention de nos bâtiments dans la cé
rémonie traditionnelle du vendredi-saint,
et le profit qu’en pourraient tirer nos rivaux
notamment nos bons amis italiens.
Tout est là,il n’en faut pas plus à certains
pour crier à la trahison.
Mais l’acte ministeriel de M. Pierre Bau
din est couvert et bien couvert par le juge
ment qui tombé des lèvres de Gambetta en
pleine bataille fait autorité depuis :
E 9 anticléricalisme n'est pasarticle d'expor
tation !
MM. Clémenceau ou Camille Pelletan
contesteront-ils ce précédent ? Quant à nous
ceci tranquillise tout scrupule.
HIPPOLYTEFÉNOUX. j
Dans notre précédent numéro nous avons
retracé l'histoire de l'ancien Aquarium du
square Sunt-Roch, et fait connaître dans
quelles conditions la création d'nn nouvel
aquarium et d’un Institut Océanographique
ayant été résolue, M. Dufayel a si heareu-
semant décidé d’assurer la réalisation de cet
important établissement scientifique.
Nous donnons aujourd’hui une reproduc
tion du monumental projet qu’a préparé
M. Rives, l’habile architecte parisien.
Cet important édifice dont on appréciera
la sobriété des lignes et l’imposante harmo
nie se dressera au pied des falaises, tout
près du square que domine le boulevard
Félix-Faure. Son entrée principale se trou
vant faire face à la place qui porte le nom
de Gustave-Lennier, le savant créateur de
l’ancien Aquarium havrais.
L‘édifice qui surgira d’un amoncellement
rocheux, comportera an sons-aol dans le-
quel seront établies les canalisations, les
machines et un certain nombre de bacs ac
cessoires.
An-dessus, une grande galerie, largement
éclairée par les grandes baies que l’on voit
sur notre gravure, sera à la disposition du
public qui y trouvera en des bacs spacieux,
les spécimens les plus variés et les plus cu
rieux de la faune et de la flore aquatiques.
Un couloir placé en arrière, près des talus,
permettra aux savants et au personnel d’ac-
ceder dans ces. bacs pour y surveiller les
pensionnaires et assurer le bon entretien des
locaux d’exposition.
La partie supérieure de l’édifice sera oc-
cupée par une série de salles et de cabinets
dans lesquels on disposera les appareils
Cliché Pett! Haure
d’étude, les engins de précision, susceptibles
de permettre aux savants de se livrer à ton
tes les recherches, à tous les examens minu
tieux qu’il leur paraîtra nécessaire d’entre
prendre.
Enfin, dans la coupole se trouveront de
vastes locaux qui pourront être affectés au
service directorial ou être transformés en
bibliothèque.
Cet ensemble, dans lequel seront accumu
lés toutes les installations les plus modernes
et les organismes les plus perfectionnés,
fournira ainsi à nos concitoyens une nou
velle source de vulgarisation scientifique, et
aux savants un foyer d’études extrêmement
précieux.
A. PETIT.
Le Président du Conseil au Congrès
de la Ligue de l’Enseignement
M. Barthou, président du Conseil, accom
pagne de M. Lamirault, son chef de cabinet,
est arrivé à la préfecture de la Savoie. Profi
tant du temps splendide, M. Barthou a fait
hier matin une excursion en automobile
dans les environs de Chambéry, notamment
aux Charmettes.
Après un déjeuner intime à la préfecture,
M. Barthou s’est rendu à 1 h. 1/2 à Aix-les-
Bains, où il a présidé l’ouverture du 33 e con
grès de la Ligue de l’enseignement.
Voici le discours du président du Conseil :
Discours de M. Louis Barthou,
Président du Conseil
M. Louis Barthou déclare qu’en présidant
une des séances du congrès de la Ligue, il
s’est conformé à la tradition créée par ses
prédécesseurs. Tous les ministres républi
cains ont tenu à apporter à cette vaste. As
sociation, qui a rendu à l’école laïque d’in-
comparables services, le témoignage de leur
gratitude et de leur dévouement.
La Ligue de l’enseignement est une des
forces morales du pays. Fidèle à l’esprit de
son fondateur, elle a multiplié dans l’école
et autour de l’école des institutions qui at
testent ce que peut l’initiative privée, lar
gement comprise et vaillamment poursui
vie. Ses adversaires ne lui ont épargné ni
les attaques, ni les calomnies. Sûre d’elle-
même, fidèle à la pensée de son fondateur,
elle ne s’est pas laissé détourner de sa pro
pagande et de son œuvre. Elle a, au con
traire, redoublé d’efforts sous la direction
deM. Ferdinand Buisson et de M. Dessoye,
que le président du Conseil tient à associer
dans le même hommage rendu à la dignité
de leur caractère, à leurs convictions laï
ques et à leur conscience républicaine.
M. Louis Barthou rappelle qu’il est un
des plus anciens membres de la Ligue de
l’enseignement. Etudiant en droit à Bor
deaux, en 1881, il fit, sous ses auspices, ses
premières armes de conférencier. Sa fidé
lité, depuis, ne s’est pas démentie, et il
s’honore d’être membre du Conseil général
de la ligue.
Aujourd’hui, c’est le salut cordial et le
concours loyal du gouvernement qu’il lui
apporte. Le programme de la Ligue de l’en
seignement et celui du gouvernement ne
diffèrent, dans l’ordre des questions scolai
res, ni sur le but à poursuivre, ni sur les
moyens à employer. Il faut, à la fois, déve
lopper les grandes lois de 1882 et de 1886,
qui sont la charte inaliéniable de l’école
laïque, et les défendre. Les questions sou
mises au congrès sont de celles qui appel
lent la collaboration féconde de l’action pri
vée et du pouvoir législatif.
Culture physique et préparation militaire
Sur la culture physique et sur la prépa
ration militaire, le ministre de l’instruction
publique s’associe aux conclusions géné
rales du rapport de M. Braibant. Le déve
loppement de la culture physique est un
des éléments de la défense nationale. Les
derniers contingents examinés par les Con
seils de révision ont révélé, au point de vue
de la taille et de la force musculaire, une
amélioratior. sensible de la race. Ce progrès
est dû Eux exercices pbysiouesgats SA
multinliésaux ceursae W 1 dernkeres a-
nées. Il faut les organiser méthodiquement
et rationnellement. En prêtant son concours
à la préparation militaire, la Ligue de l’en-
seignement, dont les sentiments et les espé
rances patriotiques n’ont jamias subi une
défaillance, secondera la volonté des légis
lateurs et rendra un nouveau service au
pays.
La Fréquentation Scolaire
Abordant ensuite la question de la fré
quentation scolaire, à laquelle M. Théo
dore Reinach a consacré un rapport dont il
loue la précision et l’impartialité, M. Louis
Barthou déclare qu’il n’est pas de problè
me plus pressant, et qui s'impose avec plus
d'urgence à la décision de la majorité
Aux discussions espacées de semaine en
semaine, où l’obstruction a beau jeu pour
s'exercer, il est indispensable de substituer
des débats ininterrompus que dominera la
résolution d’aboutir. Pénétré de la néces
sité d’un effort qu’exigent à la fois la situa
tion de nos écoles et la volonté du pays ré
publicain, le gouvernement, d’accord avec
la commission de l’enseignement, deman
dera à la Chambre de reprendre et d’ache
ver une discussion jusqu’ici trop dispersée
et trop confuse. Le mal est de ceux qui ap
pellent un prompt remède. Il faut se hâter
et en finir.
De 1882 à 1912, le nombre des illettrés
s’est abaissé de 18 0/0 à 3 1/2 0/0. Ce pro -
grès est insuffisant, surtout dans une dé
mocratie gouvernée par le suffrage univer
sel. La République ne doit pas supporter
plus longtemps la honte d’une comparaison
humiliante avec certaines des monarchies
qui l’entourent. Il y va de son honneur, de
sa force et de son avenir.
L’Ecole laïque et la République
« La République et l’école laïque sont in
séparables. Qui attaque l’une menace l’au
tre. Qui défendl’une sert l’autre.Le gouver
nement est attaché, comme le pays, à une
politique de concorde nationale, dont il ne
renie pas les aspirations, mais il ne saurait
ni la concevoir ni la pratiquer sans l’union
des républicains et en dehors de l’applica
tion loyale et ferme des lois fondamentales
qui sont la raison d’être de la République.
Quoi qu’en disent des pessimistes de pro
fession ou d’occasion, ses intentions et ses
actes ne procèdent pas d’une politique d’ab-
dication. Adversaire des tracasseries mes
quines et des vexations irritantes, il ne con
sentira jamais dans l’ordre, laïque, ni direc
tement ni indirectement, à une renoncia
tion qui serait, de son vrai nom une trahi
son. C’est un reproche contre lequel nous
ne nous abaisserons pas, mes collaborateurs
et moi, à nous défendre. La sympathie con
fiante dont je renouvelle aux instituteurs
de France l’expression publique n’est pas
seulement un devoir de ma fonction ; elle
est, si j’ose dire, une tradition de famille,
puisque deux de mes parents ont, l’un suc
cédant à l’autre, exercé pendant une pé
riode de quatre-vingts ans la profession
d’instituteur dans la même commune.
» Sans fermer les yeux sur des écarts in
dividuels dont aucune collectivité humaine
n'est exempte, je n’ai jamais manqué une
occasion de protester contre l’injustice des
généralisations de tendance et de rendre au
corps enseignant de nos écoles primaires
i'nommage que méritent ses efforts, son
courage et les difficultés d'une tâche nue
des adversaires de parti pris épient pour la
rendre encore plus délicate et plus péril
leuse.
» Seulement, il n’est que temps de passer
des paroles de confiance aux actes de pro
tection.
» Il faut assurer la fréquentation scolaire
et défendre l’école contre la calomnie et le
boycottage. Où la persuasion ne suffit pas,
la contrainte et la répression s’imposent.
Qui pourrait s’élever contre leur usage si
des G; ’
des Caisses des écoles, constituées par une
contribution obligatoire de l’Etat, écartent
les suggestions de la misère et si le respect
assuré de la neutralité scolaire enlève tout
prétexte aux manœuvres du fanatisme ?
Une circulaire récente
» Ai-je besoin d’expliquer à cet égard
une circulaire récente ? J’en prends la res
ponsabilité entière, ayant avec moi de bon®
garants. Il suffit d’un simple rapprochement
de textes pour voir que j’ai maintenu, non
seulement dans son esprit, mais même dans
ses termes, la réglementation de l’arrêté
organique du 18 janvier 1887 dont Goblet
fut l’auteur. Les droits des instituteurs,
soit dans les conférences cantonales, soit
dans la réunion départementale, restent les
mêmes et leur initiative est intacte. Je n’ai
donné aux recteurs aucun droit nouveau
en précisant la nature de leurs attributions
et de leurs responsabilités. Ma seule innova
tion a consisté dans la publicité du catalo
gue départemental afin de permettre aux
pères de familles de produire leurs obser-
valions écrites. Est-ce un tort ? Je m’en fais
plutôt un mérite. Il me serait facile de re
chercher ce que tant d’autres républicains,
parmi les plus avancés, ont proposé pour
associer les pères de famille à la vie de l‘é-
cole. Je ne suis pas allé aussi loin. J’ai
pensé simplement que puisque l’obligation
entraîne la neutralité, il doit être loisible
aux pères de famille de connaître les livres
imposés à leurs enfants, et s’ils la croient
légitime de soumettre une observation aux
autorités responsables, qui statueront en
pleine lumière et en toute liberté. Bien lois
d’avoir méconnu l’intérêt de l’école laïque
je me flatte d’avoir donné une raison de
plus aux mesures qui développeront la fré
quentation scolaire. Et je crois fermement
qu’après un tel acte de prévoyant libéralis
me, la sévérité des sanctions proposées pour
défendre l’école publique contre des atta
ques violentes et perfides n’apparaîtra plus
que comme un acte de nécessaire justice et
d’inévitable protection sociale.
» La Ligue de l’enseignement, dont la
distingué président m’a apporté une adhé
sion particulièrement précieuse, peut beal
coup pour préparer dans ces questions deil
cales une solution trop longtemps différée.
Le gouvernement attend d elle la collabo
ration qu’elle no lui a jamais refusée. Il a
augmenté les soldats de la France. Il veut
donner à la République des citoyens éclai
rés À cette tâche, patriotique et républi
caine, la Ligue de l’enseignement apporte
ra son autorité morale et le puissant con
cours dont j’ai la fierté, comme président
du G onseil, de la remercier devant le pays
reconnaissant. »
Uno Lettre du Président de la Républ’que
Avant ce discours, fréquemment inter
rompu par d’ananimes applaudissements s
oresident du Conseil avait donné lecture d®
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