33” Annee — N 11,755
(6 Pages)”
6 Centimes — EDITION DU MATIN
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5 Centimes (6 Pages)
Administrateur • Délégué
Samedi 20 Septembre 1913
Adresser tout ce qui concerne l'Administraties
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
. Administration, Impressions et Annonces, FAL 10.17
»
Le Petit Havre
--- 31..
ANN ON CES
AU HAVRE. ...? Bureau pu Journal, 112, boule de Strasbourg.
* -- . ( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
. Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
=====
Union Postale
ABONNEMENTS
Le Havre, ia Seine-Inférieure, PEur.
1 Oise et la Somme
Autres Départements. ’ i
On 8‘
ÉLECTION SÉNATORIALE
du 21 Septembre 1916
L’Election Sénatoriale
=messassex=
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
TROI Mois
Six Mois
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sbonne.également.SANSFRAIS, riens tous les Bureaux do Poste da Franes t
M. LE DOCTEUR BÉAL
Conseiller Général d’Argueil
■ 1 Secrétaire du Conseil Général
; CANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
LA C9MF9OE DO D' SEUL
DÉPÊCHES COMMERCIALES
i METAUX
LONDRES, 19 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
=============
CUIVRE
Comptant ..
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£ 73 15/-
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£ 73 12/6
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7 d
3 mois
£ 55/7 %
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| Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
Che Fctil Haw»
NE YORK, 19 SEPTEMBRE
Cotons « octobre, hausse 9 points ; dé-
cambre, hausse 9 points ; janvier, hausse
6 points; mars, hausse 7 points. — Soutenu.
Cafés : hausse 1 à 9 points. ■
siu ■ " —
HEW-YORK, 19 SEPTEMBRE
k Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Hu 18 septembre 1913.
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Cuivre standard disp.
— novembre 7 -g •
Amalgamat. Csg,,,
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CHICAGO, 19 SEPTEMB RE
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H 4a
10 97
) x à Bordeaux
t h ; _ _
B Bordeaux. — Après l’inauguration du mo-
nument, M. Poincaré se rend à l’hôpital
Saint-André où il est reçu par le vice-prési-
«lent de la Commission des hospices et par
plusieurs docteurs.
Après avoir répondu par une courte allo-
cution aux souhaits de bienvenue, M. Poin
caré visite l’établissement.
i fl laisse 2,000 francs pour le Bureau de
bienfaisance et 500 francs pour chacun des
trois hôpitaux.
i Mme Poincaré remet 300 francs pour cha
cun des établissements de bienfaisance
qu’elle promet de visiter.
! En sortant M. Poincaré remonte en voiture
et se rend à la Préfecture.
; Sur tout le parcours, les ovations se répè
tent sans cesse.
( De nombreux cris de « Vive Barthou I »
saluent au passage le président du Conseil.
( Rue Sainte-Catherine, trois jeunes filles re-
vêtues de costumes aux couleurs nationales
offrent des fleurs au chef de l’Etat. Une des
jeunes filles dit que le drapeau qu’elles sym-
Nolisent s’incline devant le président de la
République.
1 Celui-ci répond que c’est au président de
la République à s’incliner devant le drapeau.
1 Aux Allées de Tourny, passant devant le
monument de Gambetta, M. Poincaré, d’un
geste spontané, va déposer au pied de la sta-
lue une gerbe de fleurs que des jeunes filles
Viennent de lui remettre.
i À 7 h. 45, le président de la République et
Mme Poincaré quittent en auto la préfec
ture pour se rendre à la Bourse où un ban-
uet est offert par le Conseil général et la
hambre de Commerce.
• Le repas est servi dans le grand hall décoré
de tentures grenat et bleues, de plantes ver
tes et de fleurs d œillets.
Les convives sont au nombre de 500 envi
ron.
i Au dessert, le président de la République
dit qu’il signalera au gouvernement les
Vœux qui lui ont été exposés ; qu’il est venu
our étudier lui-même les besoins du pays.
l se félicite d’être l’invité de la Chambre de
commerce et de l’assemblée départementale
après avoir été l’hôte de la municipalité.
i « J’ai l’impression très nette, dit-il, que la
Gironde tout entière est représentée sous
nos yeux dans l’infinie variété de sa force
morale et l’unité de sa foi patriotique. »
I M. Poincaré passe en revue les différentes
étapes de l’histoire de la ville de Bordeaux,
patrie de Montaigne et de Montesquieu.
f « La Gironde est une terre prédestinée à
l’éclosion des idées démocratiques et ses
convictions républicaines sont sincères. »
| M. Poincaré termine en disant :
| « Vous considérez avec raison la Républi
que comme le seul régime qui, dans un
pays aussi souvent bouleversé que le nôtre,
puisse assurer la stabilité constitutionnelle,
Favoriser l’évolution politique de la vie so
ciale et garantir le plein exercice de la sou
veraineté populaire ! Mais loin de la juger
incompatible avec le principe de gouverne
ment et d’ordre public, vous estimez qu’elle
a essentiellement besoin de ce point d appui
permanent pour se maintenir et remplir
tout son objet. Vous voulez non une Répu
blique inerte, passive ou anarchique, mais
une République vivante, ordonnée et agis
sante qui travaille avec clairvoyance et ré
solution au progrès de la démocratie et à la
grandeur de la France ! »
i Le discours de M. Poincaré a été très fré
quemment applaudi.
> Le président et Mme Poincaré se sont re
tirés à 10 h. 45 pour se rendre à la préfec
ture.
} Bordeaux. — Hier après-midi, M. Poin
caré a reçu les membres du Barreau de Bor
deaux.
i La réception a eu un caractère absolument
privé.
L’ARRIVÉE DU ROI DE GRÈCE A PARIS
Le roi de Grèce, voyageant incognito, est
arrivé à Paris, hier soir, à 6 h. 15, venant de
Londres, via Calais.
Il s’est immédiatement rendu en automo
bile dans un hôtel de la rue de Castiglione
où son entrée est passée inaperçue,
Le roi de Grèce s’est rendu à 8 heures à la
légation de Grèce, rue Auguste-Vacquerie où
il a dîné dans l’intimité.
L'ESCADRE RUSSE A BREST
WEYMOUTH. — L’escadre russe est partie
hier après-midi, vers trois heures et demie
pour Brest où elle doit arriver aujourd’hui,
vers deux heures du soir.
GRAVE AFFAIRE DE MŒURS
Lille.— Une grave affaire de mœurs vient
d’être découverte à Lille. Depuis de nom
breuses années, un nommé Louis Tison, âgé
de 54 ans, attirait chez lui des jeunes gens et
se livrait sur eux à des actes immoraux.
Il avait pour complice un nommé Dalifol,
âgé de 50 ans, originaire de la Haute-Marne
et exerçant la profession de mécanicien à
Roubaix.
Ces deux individus ont été arrêtés hier.
Une perquisition opérée au domicile de
Dalifol a amené la découverte de nombreu
ses lettres et de photographies qui ont été
remises au juge d'instruction.
Quatre jeunes gens ont été également ar
rêtés, mais on s’attend à de nouvelles ar
restations car le nombre des jeunes gens
compromis dans cette affaire serait très im
portant.
EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE
Dunkerque. — A Gravelines, la chaudière
d’une cartonnerie ayant fait explosion, deux
ingénieurs et quatre ouvriers ont été bles
sés, dont deux grièvement.
ACCIDENT D'AVIATION
VILLACOUBLAY. — L’aviateur allemand Rei-
chelt a, au cours d’un vol d’essai, brisé son
appareil.
L’aviateur est indemne. Il devait partir
aujourd’hui pour Berlin, mais il a pris le
train dans la soirée pour Johannisthal.
LES CONFLITS OUVRIERS
EN ANGLETERRE
Londres. — La grève des employés d’om
nibus, qui devait éclater hier matin, a été
ajournée.
Comme il avait été annoncé, une confé
rence des deux parties aura lieu lundi. Les
hommes continueront à travailler jusque-là.
Les employés de la maison
ment toujours.
Ch0-
"9 •
UNE AFFAIRE D'ESCROQUERIE
A HAMBOURG
Berlin. — Les deux directeurs d’une im
portante banque de Hambourg viennent
d’être arrêtés sous l'inculpation de détourne
ments de fonds.
Ces deux individus auraient dilapidé plus de
trois millions de marks.
MEETINGS INTERDITS EH ITALIE
Rome. — La questure a interdit deux mee
tings projetés pour dimanche, l'an par les
catholiques et l’autre par les anticléricaux.
M. le D' BÉAL
Candidat des Républicains de Gauche
LE PROCHAIN VOYAGE
P DE M. POINCARÉ A MARSEILLE
Marseille. — Le Conseil municipal vient
de voter à l'unanimité un crédit de 150,000
francs pour la réception de M. Poincaré à
Marseille.
LE CONGRÈS SOCIALISTE ALLEMAND
Iéna. — La motion de M. Wurn, approu
vant le principe du vote des impôts directs
quand ils sont destinés à remplacer des im
pôts indirects et qui fut combattue par les
radicaux, est adoptée par 336 voix contre
140.
C’est un nouveau succès pour les dirigeants
du parti, une nouvelle affirmation de la force
des révisionnistes.
On vote ensuite une motion approuvant
l’attitude du groupe du Reichstag qui a voté
les lois sur les impôts sur la fortune.
La séance a ée ensuite levée.
Nous avons rendu compte des nombreu
ses réunions qui ont eu lieu, sur tous les
points du département, et dans lesquelles
M. le Dr Béal est venu soumettre son pro
gramme aux électeurs sénatoriaux républi
cains de gauche. Partout, ainsi qu’au Ha
vre, l’accueil le plus empressé lui a été fait.
Et, particulièrement, les électeurs de l’ar
rondissement de Neufehâtel ont affirmé la
candidature Béal sur son véritable terrain
moral en faisant ressortir son caractère
d’union républicaine, de loyauté, de modé
ration et d’équité.
Visiblement gênés par les succès de no
tre candidat en ses multiples réunions, nos
adversaires essayent par tous les moyens,
même les plus naïfs. de le combattre. Mais la
sincérité des déclarations de M. le Dr Béal
s’oppose à l'inconsistance de leurs objec
tions et n’en laisse rien subsister.
Ainsi pour le Journal de Rouen.
Comme M. le docteur Béal avait déclaré
en réunion de dimanche dernier, au Havre,
qu’il est partisan de la liberté de l’ensei
gnement, mais qu’il votera toutes mesu
res utiles à la défense de l’école laïque, no
tre confrère trouve cela obscur et insuffi
sant. Voudrait-il donc que M. le docteur
Béal improvisât une législation particuliè
rement délicate, objet encore des réflexions
et des scrupules des amis de l’école laïque,
lesquels ne veulent-être ni opprimés ni
oppresseurs ? Que ne nous explique-t-il
plutôt pourquoi M. Leblond, ami de la
liberté de l’enseignement, s’est avisé de
voter l’amendement Brard ?
Et pourquoi s'obstine-t-il à ne point
nous répondre sur les étonnantes variations
de l’honorable M. Leblond, lequel accepta
et répudia tour à tour le patronage de l'Ac-
tion libérale ? Et comment vient-il défen
dre la candidature du maire de Rouen le
quel ne craignit pas, certain jour, de trai
ter sans ménagement le parti progressiste
dont il se réclame aujourd’hui, estimant
alors que ce parti était « profondément im
populaire » parce qu’il avait « renié l’idée
républicaine » ?
M. le Dr Béal est partisan de la réforme
électorale ; il désire la représentation des
minorités avec le scrutin de liste à la base ;
mais il repousse le système du quotient. H
souhaite une représentation proportionnée
aux forces numériques des partis, avec ce
correctif : la prime à la majorité.
Voilà qui est net. Et c’est en somme le
système qui fut appliqué au Havre, lors
des dernières élections municipales.
Mais comme le Dr Béal repousse le sys
tème du quotient, — c'est-à-dire, comme il
ne veut pas de la proportionnelle absolue
qui n’aurait d’autre base que le quotient
lui-même, — le Journal de Rouen, après le
Journal du Havre, feint de croire que M. le
Dr Béal n’a pas voulu se prononcer. On
avouera qu’il est difficile de pousser plus
loin le parti-pris de ne vouloir rien en
tendre !
Enfin, sur la question de la représentation
sénatoriale par arrondissement, le Journal
de Rouen ayant épuisé toutes les ressources
d’une argumentation qui n’arrive pas à dé
mentir les faits, — c’est-à-dire la persis
tante ambition des Rouennais à exercer, sur
le département, la plus injuste des hégé
monies, — le Journal de Rouen, disons-
nous, en est réduit à emprunter de nouvel-
les armes, savez-vous à qui ? Au Havre-
Eclair !
Et voici à ce sujet les considérations de
notre confrère havrais, que le Journal de
Rouen trouve « très justes » et qu’il a mises
« avec plaisir » sous les yeux de ses lec
teurs :
Un sénateur n’est point le représentant
d’un arrondissement ; il représente, ainsi
que ses collègues, le département tout en
tier. En fait, il se trouve que tel est plus
qualifié pour défendre certains intérêts et
tel pour en défendre d’autres. Dans un dé
partement comme le nôtre, il est très dési
rable que l’agriculture, l’industrie et les
ports de commerce aient au Sénat des porte-
parole autorisés. Et si, comme il arrive pour
le Havre et Rouen, deux grands centres d’ac
tivité économique se trouvent être en con
flit, il convient qu’ils puissent faire porter
leurs arguments respectifs à la tribune du
Sénat.
». .L’honorable M. Portier a toujours été
considéré comme le représentant très dé
voué et très compétent de nos populations
agricoles, auxquelles il a rendu de signalés
services. La défense des intérêts rouennais in*
combait non à lui, mais à son éminent collè
gue, M. Waddingon. M. Waddington, de son
côté, se cantonnait, pour ainsi dire, dans les
limites de ce rôle, suffisamment absorbant.
Avec une telle division du travail — et si
les Rouennais s’avisent de nous fournir
un sénateur spécialement chargé de la dé
fense des intérêts généraux de l'agriculture,
un autre chargé des intérêts de l’industrie
cotonnière qui est considérable, un troisiè
me n’ayant à connaître que des intérêts
commerciaux et s’ils en réclament par sur
croît un quatrième pour remplacer M.
Waddington et défendre les intérêts du port
de Rouen, ils auront bientôt fait d'accapa-
rer toute la représentation sénatoriale.
Aassi nous ne saurions dire avec notre
confrère gle a l'on n'a pas le droit de priver
Rouen du détezseur qu'il possédait en la
personne de M. waddington », car formuler
semblable affirmation ‘est-ce pas déclarer
que celui-là seul, parmi les deux sénateurs
rouennais, était capable de s'iz.eresser aux
intérêts du port de Rouen ? N'esece Pas
faire gratuitement injure à l'honorable M •
Fortier ? S
En fait, on voudrait, dans l’élection pré
sente, sacrifier les légitimes intérêts et les
justes revendications de l'arrondissement
de Neufehâtel aux ambitions rouennaises
et aux exigences politiques des partis de
droite. « Nos amis, disent-ils, voteront pour
le député-maire de Rouen, parce que tout
désigné pour défendre au Sénat les princi
pes d'ordre et de liberté auxquels ils sont
attachés. »
Les progressistes et les libéraux par
donneront s’il leur plaît, àM. Leblond, can-
didat sénatorial, les injures que leur
M. Leblond, député et maire de Rouen.
Mais tous les électeurs républicains
tous les électeurs de l’arrondissement
fit
et
de
Neufehâtel, unis dans un double sentiment
de loyalisme et d’équité, se rallieront au
tour de la candidature fermement républi
caine et démocratique de M. le Dr Béal, au
tour de cette candidature qui est en même
temps l’affirmation des droits injustement
méconnus d’une notable partie de notre dé
partement.
LE PETIT HAVRE.
A Eu
La réunion des délégués sénatoriaux a eu
heu jeudi soir, à 5 heures, à l’hôtel Conten-
tin, sous la présidence de M. Paul Bignon,
assisté comme assesseurs de MM. Griquelion’
maire du Tréport, et Galy, premier adjoint
Presque tous les délégués du canton y as
sistaient. J
M. Paul Bignon a présenté en termes très
. chaleureux le candidat républicain au Sé
nat.
Ensuite le docteur Béal a développé le pro
gramme de sa candidature et a été acclamé
à l unanimité par les délégués présents.
À Envermeu
Une importante réunion de délégués séna
toriaux a eu lieu jeudi, dans la grande salle
de la mairie du canton d'Envermeu. Pres
que tous les délégués avaient répondu à
l’appel de MM. Gauchie, conseiller général,
et Livache, conseiller d’arrondissement.
La séance est ouverte à trois heures.
M. Gauchie, conseiller général, accepte la
présidence, ayant comme assesseurs M. Li
vache, maire d’Envermeu, et M. le docteur
Vitet, maire de Saint-Nicolas-d'Aliermont.
MM. Paul Bignon, député, et Rimbert,
maire de Dieppe, assistaient à la réunion.
M. Cauchie a ouvert la séance en présen
tant un éloge très applaudi du candidat.
Dans un langage parfait d’idées et d'ex-
pression, M. le docteur Béal a développé
son programme, en s’expliquant principa
lement sur les parties que le journal de
M. Leblond lui a reproché de laisser dans
l'ombre : la question de l’enseignement et
celle de l'impôt sur le revenu.
Les déclarations de M. le docteur Béal ont
reçu le meilleur accueil de tous les délégués
présents.
Avant que la séance soit levée, M. Paul
Bignon, député de la ire circonscription de
Dieppe, a pris la parole et expliqué pour
quoi il voterait pour le docteur Béal. J’ai
contracté, dit-il, vis-à-vis de lui, une dette
de reconnaissance lorsque j’ai porté les
couleurs de l’arrondissement de Dieppe aux
élections sénatoriales. J’ai toujours trouvé
auprès de lui un appui sûr et fidèle. Nous
avons aussi une dette à payer vis-à-vis de
l’arrondissement de Neufehâtel qui n’est pas
- représenté à la Chambre Haute et qui
a droit incontestablement au siège laissé
vacant par la mort de M. Waddington.
Les paroles de M. Bignon sont vivement
; applaudies. Au milieu des bravos, M. Cau-
. chie demanda si quelqu’un désirait pren
dre la parole. Les explications du can
didat ayant satisfait tous les délégués
présents, la séance est levée en se donnant
■ rendez-vous à Rouen pour dimanche pro
chain.
A Criquetot-l'Esneval .
La candidature républicaine de M. je doc
teur Béal est accueillie non point seulement
avec la sympathie la plus vive, mais encore
avec enthousiasme dans le canton de Crique-
tot-l'Esneval.
Tout le monde est d’accord pour reconnai-
1 nr‘? que l’arrondissement de Neufehâtel a été
trop rugtemps sacrifié et que c’est bien son
tour d'avir, au Sénat, un représentant capa
ble de défendre les intérêts agricoles de cette
région. * - .0 ...
Et tous les vrais répablicains voteront
pour M. le docteur Béal, affirmant ainsi leurs
principes. - e
On a donc la ferme conviction que si, par
tout, l’union et la discipline républicaines
sont observées, la réaction sera battue.
Plusieurs de nos amis, qui connaissent M.
le docteur Béal depuis de longues années, se
sont chargés de propager la candidature de
l'homme franc et loyal, du républicain sin
cère qu’est le distingué maire et conseiller
général d'Argueil. Les adhésions leur sont
♦venues en foule, et l’on attend avec une en
tière confiance les résultats des élections sé
natoriales de demain.
Le Docteur Béal à Dieppe
Une réunion des délégués sénatoriaux du
canton de Dieppe a eu lieu jeudi matin, à
dix heures, dans la salle des conférences de
la rue Victor-Hugo, sous la présidence de
M. Rimbart, maire de Dieppe.
En quelques phrases d’une heureuse inspi
ration, M. Rimbert dit qu’en dehors du prin
cipe incontestable et incontesté de la repré
sentation par arrondissement, la candidature
du docteur Béal doit faire l'union de tous les
républicains.
Le docteur Béal développe son programme :
« Républicain de bonne foi, je suis parti
san, dit-il, d’une politique d’ordre, de justi
ce et d’apaisement, c’est-à-dire d'une politi
que d'union entre tous les républicains sin
cères et convaincus. »
Il fit ensuite l’historique de la situation
électorale de 1899 où l'arrondissement de
Rouen, par suite d’une fâcheuse division,eut
deux représentants.
La question n’est plus la même aujour
d’hui. La situation est au contraire très
nette. . .
« A la réunion des délégués de droit qui
eut lieu à Rouen, il fut d’abord décidé de
n’offrir la candidature qu’à un représentant
de l’arrondissement de Neufehâtel.
» M. Bouctot fut désigné, mais, pour des
questions toutes personnelles, il déclina
toute candidature. .
» C’est alors que l’assemblée à l’unanimité
me fit l’honneur de me désigner. Pour la dé
fense, en particulier, des intérêts de l’arron-
dissement de Neufehâtel ; pour son droit in
déniable d’avoir, lui aussi, un représentant
direct, je cédais aux instances flatteuses des
délégués.
» Si mon nom, dit-il en terminant, peut
faire l’union de tous les bons républicains,
ce qui est mon souhait le plus ardent, il de-
vrait également, et par dessus tout, taire
l’union complète du collège électoral, sur
ce principe sacré de justice et d’équité de la
représentation directe par arrondissement. »
Le docteur Béal fut très écouté et très ap
plaudi.
A BORDEAUX
Chemins de Fer de T'Etat
Transport des Délégués Sénatoriaux
A l’occasion des élections sénatoriales qui
auront lieu à Rouen, le dimanche 21 septem
bre 1913, le transport aller et retour de MM.
les délégués sénatoriaux aura lieu par les
trains ordinaires du servies dont le nombre
des voitures sera augmenté en conséquence.
MM. les délégués sénatoriaux venant de la
ligne du Tréport à Dieppe par le train 2023
seront exceptionnellement autorisés à conti-
nuer en 3 e classe par le train express par
tant de Dieppe à 8 h. 7.
Voyage d’Etude et Voyage officiel '
C’est une tradition que les présidents de la
République fassent leur entrée à Bordeaux
par le fleuve et débarquent au cœur de la
ville, aux abords de cette magnifique place
des Quinconces dont les Bordelais sont si
fiers, L’arrivée prend, ainsi, un caractère in
finiment plus grandiose. M. Poincaré avait
une autre raison encore pour se conformer
à la tradition, à savoir le désir d’étudier, sur
place, avec le président du Conseil et le mi
nistre des travaux publics, le vaste program-
me d’amélioration et d’extension du port de
Bordeaux et de ses accès.
. Ce programme comporte, avant tout, créa*
tion de la station d’escale du Verdon, à l’em
bouchure même de la Gironde et à l’abri de
la pointe de Grave, dans une rade profonde
et sûre, où, de tout temps, ont stationné, en
sécurité, les navires obligés de faire relâche
ou d'attendre l’Heure propice pour passer
sur les barres du fleuve.
La Chambre de commerce de Bordeaux a
résolu, pour hâter l’établissement de cette
station d’escale, d’assumer la charge totale
des dépenses, soit environ 24 millions, avec
le concours du département et des Compa
gnies de l’Orléans et du Midi ; et elle a solli
cité de l’Etat la concession de la construction
et de l’exploitation. Le projet est actuelle
ment soumis à l’enquête, en vue de la décla
ration d’utilité publique.
Aussi, M. Poincaré, quand fut organisé son
voyage à Bordeaux, décida-t-il de partir de
l’extrémité de l’estuaire et de remonter la
Gironde, puis la Garonne, jusqu’à Bordeaux.
Ce petit voyage de navigation serait à la fois
d’étude et d’agrément.
. Au Verdon
A 7 heures, hier matin, le train présiden
tiel stoppe à la pointe de Grave. Le prési
dent de la République, en veston gris et
chapeau mou, Mme Poincaré en costume
tailleur vert et gris, chapeau de paille orné
de tulle gris et tour de cou de plumes d’au
truche blanches, descendent du wagon où
ils ont passé la nuit. Voici derrière eux, MM.
Barthou et Clémentel, le général Beaude-
moulin, les colonels Pénélon et Aubert, MM.
Mollard et Pujalet.
M. et Mme Poincaré sont salués par le
maire du Verdon, par M. Thierry, ministre
des travaux publics, par le préfet de la Gi
ronde, par M. Monis, sénateur, président du
Conseil général, et par tous les sénateurs et
députés du département, à l’exception de
M. Decrais, sénateur, de MM. Dupuy, Cons-
tant, Borderie et Gamelle, député, par l’ami
ral Arago, préfet maritime de Rochefort, par
le général de Mas Latrie, commandant le
18e corps d’armée, et par M. Guestier, pré
sident de la Chambre de commerce de Bor
deaux.
Le maire remercie le président de la Ré
publique d’avoir bien: voulu choisir le Ver
don comme point de depart A 0 son voyage
dans la Gironde. Il voit dans ce choix com
me la pose symbolique de la première
pierre de travaux ardemment desires et “
espère que M. Poincaré voudra bie? venir
les inaugurer quand ils seront achevés. t.
Je vous remercie. Monsieur le maire, ré
pond M. Poincaré, de vos aimables souhaits
de bienvenue. Je suis très heureux d'avoir
pu commencer mon voyage dans le beau
département de la Gironde par une visite à
la commune du Verdon. Lorsque j’ai accep-
té la gracieuse invitation des représentants,
parlementaires de la Gironde, j’ai aussitôt
songé à mettre mon voyage à profit pour
étudier avec le président du Conseil et le
ministre des travaux publics, le vaste pro-
gramme de travaux élaboré par votre cham-
bre de commerce. Nous allons remonter
l’estuaire et nous nous rendrons compte
des meilleures solutions à adopter pour don
ner au port de Bordeaux tout le développe
ment nécessaire et toute l’extension indis
pensable.
Le maire prie Mme Poincaré d'accepter un
bouquet modeste, composé de ces délicats et
minuscules œillets qui poussent sur les du
nes, ainsi qu’une corbeille de crevettes ro
ses que, tout à l’heure, pendant le voyage en
Gironde, Mme Poincaré croquera le plus
simplement du monde et avec une satisfac
tion évidente.
A bord du « Dunois »
ALLEMAGNE
Suicide d’une Princesse
On annonce la mort, à Heidelberg, de la
princesse Sophie de Saxe Weimar, fille du
prince Guillaume de Saxe Weimar, qui ha
bite ladite ville.
Selon un télégramme de Heidelberg, la
princesse s’est suicidée. La princesse a mis
fin à ses jours vers minuit, en se tirant un
coup de revolver. Comme tous les soirs,
elle avait pris congé des siens et s’était re
tirée dans sa chambre. La plupart des habi
tants du château étaient déjà 5 au lit, lorsque
soudain on entendit une détonation. On se
précipita en toute hâte dans la chambre de
la princesse, mais on ne trouva plus qu’un
cadavre. Elle s’était tiré un coup de revolver
au front.
Cette fin soudaine de la princesse est d au
tant plus inexplicable qu’elle s'était toujours
montrée gaie et heureuse de vivre. On n’a
vait jamais constaté chez elle de dégoût de
la vie. ,, . * -
Tout récemment encore elle avait entre
pris un assez long voyage en automobile à
travers le Tyrol. .. .
H y a quelques mois, on avait prononcé
le nom de la princesse à côté de celui du
financier berlinois Hans de Bleichrœder. On
disait qu’ils avaient l’intention de se fiancer.
Or il arriva que la nouvelle des fiançailles
de la princesse avec M. Bleichrœder fut
connue du public avant que la princesse eut
avoué son inclination à ses parents. A la
suite de cela, les fiançailles furent démen-
ties.
Un auteur connu, Richard Woss, essaya
d’intervenir en faveur des deux jeunes
ge On dit que l’opposition au mariage prove
nait moins des parents que de la cour grand-
ducale de Weimar, attendu que le grand-duc
réclamait de la princesse sa renonciation
à tous ses titres. ce gue la princesse ne vou-
', lait pas
Le président et Mme Poincaré au bras de
M. Barthou, s’embarquent avec leur suite
sur un remorqueur, qui va les conduire à
bord de l’aviso-torpilleur Dunois, ancré à
quelques encâblures de la côte.
Lorsque appareille le remorqueur et qu’est
hissé au grand mât le pavillon personnel du
président, tricolore avec les initiales R.P. de
M. Raymond Poincaré, les navires sur rade;
croiseur-cuirassé Gondé, contre-torpilleurs
Oriflamme, Tromblon, Obusier, Carquois, aviso-
torpilleur Dunois saluent de vingt et un coups
de canon et les équipages, debout sur la
lisse, poussent sept fois le cri de « Vive la
République ! » quand le remorqueur arrive
à leur hauteur. .
Le remorqueur accoste le Dunois. Le pre
sident, suivi de Mme Poincaré, au bras de
l’amiral Arago, est reçue à la coupée par le
commandant du navire, le capitaine de vais-
' commande les flottilles de
seau Salun, qui
la 2« escadre légère. Les trompettes sonnent
aux champs et la garde présente les armes.
Le pavillon personnel du chef de l'Etat est
hissé au grand mât. Quelques embarcations
remplies de promeneurs, qui acclament le
président, et le yacht de Me Henri-Robert
croisent autour de l’aviso-torpilleur, qui,
aussitôt rembarquement terminé, se met en
marche vers Bordeaux, suivi par les quatre
contre-torpilleurs. .
Il est sept heures et demie, et le voyage en
rivière durera quatre heures exactement. Ce
sont quatre heures de repos dans cette
course souvent bousculée de treize jours à
travers neuf départements du centre et du
Sud-Ouest de la France. L’estuaire de la Gi
ronde, avec ses eaux boueuses et ses rives
plates, manque évidemment un peu d’agré-
ment et de variété. Mais il fait beau, le ciel
est joliment mouvementé ; le ciel brille et
l’air que déplace le bateau est d’une agréa-
ble fraîcheur,. Le président, simple et affa
ble, s’entretient, sur la dunette, avec MM.
Barthou, Thierry, Clémentel, Monis, etc.
Mme Poincaré, assise d’abord dans la batte
rie, puis sur le pont, et qu’entourent l amiral
Arago et le général de Mas-Latrie, rejoint
ensuite le president sur la dunette.
(6 Pages)”
6 Centimes — EDITION DU MATIN
22 286 4422802
5 Centimes (6 Pages)
Administrateur • Délégué
Samedi 20 Septembre 1913
Adresser tout ce qui concerne l'Administraties
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
. Administration, Impressions et Annonces, FAL 10.17
»
Le Petit Havre
--- 31..
ANN ON CES
AU HAVRE. ...? Bureau pu Journal, 112, boule de Strasbourg.
* -- . ( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
. Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
=====
Union Postale
ABONNEMENTS
Le Havre, ia Seine-Inférieure, PEur.
1 Oise et la Somme
Autres Départements. ’ i
On 8‘
ÉLECTION SÉNATORIALE
du 21 Septembre 1916
L’Election Sénatoriale
=messassex=
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
TROI Mois
Six Mois
Un Am
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• Fr..
1s se
38 »
....1U » Iso Fr. s J
sbonne.également.SANSFRAIS, riens tous les Bureaux do Poste da Franes t
M. LE DOCTEUR BÉAL
Conseiller Général d’Argueil
■ 1 Secrétaire du Conseil Général
; CANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
LA C9MF9OE DO D' SEUL
DÉPÊCHES COMMERCIALES
i METAUX
LONDRES, 19 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
=============
CUIVRE
Comptant ..
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
' calme
£ 73 15/-
7/6
--
B mois
ETAIN
Domptant..
£ 73 12/6
£ 192 10/-
7/6
17/6
s
B mois ’
calme
£ 193 -/-
12/6 •
| FER
Comptant ..
! ferme
£55/-
7 d
3 mois
£ 55/7 %
6^d
| Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
Che Fctil Haw»
NE YORK, 19 SEPTEMBRE
Cotons « octobre, hausse 9 points ; dé-
cambre, hausse 9 points ; janvier, hausse
6 points; mars, hausse 7 points. — Soutenu.
Cafés : hausse 1 à 9 points. ■
siu ■ " —
HEW-YORK, 19 SEPTEMBRE
k Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Hu 18 septembre 1913.
cw m
f.. ïU»
Cuivre standard disp.
— novembre 7 -g •
Amalgamat. Csg,,,
Fer
16 22
. 78 1/4
16 -
16 80
16 56
79 1/4
16 — ?
CHICAGO, 19 SEPTEMB RE
Blé sur......
Maïs sur.....
Saindoux sar.
. Septembre
Décembre.
Septembre
Décembre.
Septembre
Décembre,
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c. DU toun
88 1/8
90 3/8
74 3/4
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88 171
90 3/8
74 1/A
73 »‘»
H 4a
10 97
) x à Bordeaux
t h ; _ _
B Bordeaux. — Après l’inauguration du mo-
nument, M. Poincaré se rend à l’hôpital
Saint-André où il est reçu par le vice-prési-
«lent de la Commission des hospices et par
plusieurs docteurs.
Après avoir répondu par une courte allo-
cution aux souhaits de bienvenue, M. Poin
caré visite l’établissement.
i fl laisse 2,000 francs pour le Bureau de
bienfaisance et 500 francs pour chacun des
trois hôpitaux.
i Mme Poincaré remet 300 francs pour cha
cun des établissements de bienfaisance
qu’elle promet de visiter.
! En sortant M. Poincaré remonte en voiture
et se rend à la Préfecture.
; Sur tout le parcours, les ovations se répè
tent sans cesse.
( De nombreux cris de « Vive Barthou I »
saluent au passage le président du Conseil.
( Rue Sainte-Catherine, trois jeunes filles re-
vêtues de costumes aux couleurs nationales
offrent des fleurs au chef de l’Etat. Une des
jeunes filles dit que le drapeau qu’elles sym-
Nolisent s’incline devant le président de la
République.
1 Celui-ci répond que c’est au président de
la République à s’incliner devant le drapeau.
1 Aux Allées de Tourny, passant devant le
monument de Gambetta, M. Poincaré, d’un
geste spontané, va déposer au pied de la sta-
lue une gerbe de fleurs que des jeunes filles
Viennent de lui remettre.
i À 7 h. 45, le président de la République et
Mme Poincaré quittent en auto la préfec
ture pour se rendre à la Bourse où un ban-
uet est offert par le Conseil général et la
hambre de Commerce.
• Le repas est servi dans le grand hall décoré
de tentures grenat et bleues, de plantes ver
tes et de fleurs d œillets.
Les convives sont au nombre de 500 envi
ron.
i Au dessert, le président de la République
dit qu’il signalera au gouvernement les
Vœux qui lui ont été exposés ; qu’il est venu
our étudier lui-même les besoins du pays.
l se félicite d’être l’invité de la Chambre de
commerce et de l’assemblée départementale
après avoir été l’hôte de la municipalité.
i « J’ai l’impression très nette, dit-il, que la
Gironde tout entière est représentée sous
nos yeux dans l’infinie variété de sa force
morale et l’unité de sa foi patriotique. »
I M. Poincaré passe en revue les différentes
étapes de l’histoire de la ville de Bordeaux,
patrie de Montaigne et de Montesquieu.
f « La Gironde est une terre prédestinée à
l’éclosion des idées démocratiques et ses
convictions républicaines sont sincères. »
| M. Poincaré termine en disant :
| « Vous considérez avec raison la Républi
que comme le seul régime qui, dans un
pays aussi souvent bouleversé que le nôtre,
puisse assurer la stabilité constitutionnelle,
Favoriser l’évolution politique de la vie so
ciale et garantir le plein exercice de la sou
veraineté populaire ! Mais loin de la juger
incompatible avec le principe de gouverne
ment et d’ordre public, vous estimez qu’elle
a essentiellement besoin de ce point d appui
permanent pour se maintenir et remplir
tout son objet. Vous voulez non une Répu
blique inerte, passive ou anarchique, mais
une République vivante, ordonnée et agis
sante qui travaille avec clairvoyance et ré
solution au progrès de la démocratie et à la
grandeur de la France ! »
i Le discours de M. Poincaré a été très fré
quemment applaudi.
> Le président et Mme Poincaré se sont re
tirés à 10 h. 45 pour se rendre à la préfec
ture.
} Bordeaux. — Hier après-midi, M. Poin
caré a reçu les membres du Barreau de Bor
deaux.
i La réception a eu un caractère absolument
privé.
L’ARRIVÉE DU ROI DE GRÈCE A PARIS
Le roi de Grèce, voyageant incognito, est
arrivé à Paris, hier soir, à 6 h. 15, venant de
Londres, via Calais.
Il s’est immédiatement rendu en automo
bile dans un hôtel de la rue de Castiglione
où son entrée est passée inaperçue,
Le roi de Grèce s’est rendu à 8 heures à la
légation de Grèce, rue Auguste-Vacquerie où
il a dîné dans l’intimité.
L'ESCADRE RUSSE A BREST
WEYMOUTH. — L’escadre russe est partie
hier après-midi, vers trois heures et demie
pour Brest où elle doit arriver aujourd’hui,
vers deux heures du soir.
GRAVE AFFAIRE DE MŒURS
Lille.— Une grave affaire de mœurs vient
d’être découverte à Lille. Depuis de nom
breuses années, un nommé Louis Tison, âgé
de 54 ans, attirait chez lui des jeunes gens et
se livrait sur eux à des actes immoraux.
Il avait pour complice un nommé Dalifol,
âgé de 50 ans, originaire de la Haute-Marne
et exerçant la profession de mécanicien à
Roubaix.
Ces deux individus ont été arrêtés hier.
Une perquisition opérée au domicile de
Dalifol a amené la découverte de nombreu
ses lettres et de photographies qui ont été
remises au juge d'instruction.
Quatre jeunes gens ont été également ar
rêtés, mais on s’attend à de nouvelles ar
restations car le nombre des jeunes gens
compromis dans cette affaire serait très im
portant.
EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE
Dunkerque. — A Gravelines, la chaudière
d’une cartonnerie ayant fait explosion, deux
ingénieurs et quatre ouvriers ont été bles
sés, dont deux grièvement.
ACCIDENT D'AVIATION
VILLACOUBLAY. — L’aviateur allemand Rei-
chelt a, au cours d’un vol d’essai, brisé son
appareil.
L’aviateur est indemne. Il devait partir
aujourd’hui pour Berlin, mais il a pris le
train dans la soirée pour Johannisthal.
LES CONFLITS OUVRIERS
EN ANGLETERRE
Londres. — La grève des employés d’om
nibus, qui devait éclater hier matin, a été
ajournée.
Comme il avait été annoncé, une confé
rence des deux parties aura lieu lundi. Les
hommes continueront à travailler jusque-là.
Les employés de la maison
ment toujours.
Ch0-
"9 •
UNE AFFAIRE D'ESCROQUERIE
A HAMBOURG
Berlin. — Les deux directeurs d’une im
portante banque de Hambourg viennent
d’être arrêtés sous l'inculpation de détourne
ments de fonds.
Ces deux individus auraient dilapidé plus de
trois millions de marks.
MEETINGS INTERDITS EH ITALIE
Rome. — La questure a interdit deux mee
tings projetés pour dimanche, l'an par les
catholiques et l’autre par les anticléricaux.
M. le D' BÉAL
Candidat des Républicains de Gauche
LE PROCHAIN VOYAGE
P DE M. POINCARÉ A MARSEILLE
Marseille. — Le Conseil municipal vient
de voter à l'unanimité un crédit de 150,000
francs pour la réception de M. Poincaré à
Marseille.
LE CONGRÈS SOCIALISTE ALLEMAND
Iéna. — La motion de M. Wurn, approu
vant le principe du vote des impôts directs
quand ils sont destinés à remplacer des im
pôts indirects et qui fut combattue par les
radicaux, est adoptée par 336 voix contre
140.
C’est un nouveau succès pour les dirigeants
du parti, une nouvelle affirmation de la force
des révisionnistes.
On vote ensuite une motion approuvant
l’attitude du groupe du Reichstag qui a voté
les lois sur les impôts sur la fortune.
La séance a ée ensuite levée.
Nous avons rendu compte des nombreu
ses réunions qui ont eu lieu, sur tous les
points du département, et dans lesquelles
M. le Dr Béal est venu soumettre son pro
gramme aux électeurs sénatoriaux républi
cains de gauche. Partout, ainsi qu’au Ha
vre, l’accueil le plus empressé lui a été fait.
Et, particulièrement, les électeurs de l’ar
rondissement de Neufehâtel ont affirmé la
candidature Béal sur son véritable terrain
moral en faisant ressortir son caractère
d’union républicaine, de loyauté, de modé
ration et d’équité.
Visiblement gênés par les succès de no
tre candidat en ses multiples réunions, nos
adversaires essayent par tous les moyens,
même les plus naïfs. de le combattre. Mais la
sincérité des déclarations de M. le Dr Béal
s’oppose à l'inconsistance de leurs objec
tions et n’en laisse rien subsister.
Ainsi pour le Journal de Rouen.
Comme M. le docteur Béal avait déclaré
en réunion de dimanche dernier, au Havre,
qu’il est partisan de la liberté de l’ensei
gnement, mais qu’il votera toutes mesu
res utiles à la défense de l’école laïque, no
tre confrère trouve cela obscur et insuffi
sant. Voudrait-il donc que M. le docteur
Béal improvisât une législation particuliè
rement délicate, objet encore des réflexions
et des scrupules des amis de l’école laïque,
lesquels ne veulent-être ni opprimés ni
oppresseurs ? Que ne nous explique-t-il
plutôt pourquoi M. Leblond, ami de la
liberté de l’enseignement, s’est avisé de
voter l’amendement Brard ?
Et pourquoi s'obstine-t-il à ne point
nous répondre sur les étonnantes variations
de l’honorable M. Leblond, lequel accepta
et répudia tour à tour le patronage de l'Ac-
tion libérale ? Et comment vient-il défen
dre la candidature du maire de Rouen le
quel ne craignit pas, certain jour, de trai
ter sans ménagement le parti progressiste
dont il se réclame aujourd’hui, estimant
alors que ce parti était « profondément im
populaire » parce qu’il avait « renié l’idée
républicaine » ?
M. le Dr Béal est partisan de la réforme
électorale ; il désire la représentation des
minorités avec le scrutin de liste à la base ;
mais il repousse le système du quotient. H
souhaite une représentation proportionnée
aux forces numériques des partis, avec ce
correctif : la prime à la majorité.
Voilà qui est net. Et c’est en somme le
système qui fut appliqué au Havre, lors
des dernières élections municipales.
Mais comme le Dr Béal repousse le sys
tème du quotient, — c'est-à-dire, comme il
ne veut pas de la proportionnelle absolue
qui n’aurait d’autre base que le quotient
lui-même, — le Journal de Rouen, après le
Journal du Havre, feint de croire que M. le
Dr Béal n’a pas voulu se prononcer. On
avouera qu’il est difficile de pousser plus
loin le parti-pris de ne vouloir rien en
tendre !
Enfin, sur la question de la représentation
sénatoriale par arrondissement, le Journal
de Rouen ayant épuisé toutes les ressources
d’une argumentation qui n’arrive pas à dé
mentir les faits, — c’est-à-dire la persis
tante ambition des Rouennais à exercer, sur
le département, la plus injuste des hégé
monies, — le Journal de Rouen, disons-
nous, en est réduit à emprunter de nouvel-
les armes, savez-vous à qui ? Au Havre-
Eclair !
Et voici à ce sujet les considérations de
notre confrère havrais, que le Journal de
Rouen trouve « très justes » et qu’il a mises
« avec plaisir » sous les yeux de ses lec
teurs :
Un sénateur n’est point le représentant
d’un arrondissement ; il représente, ainsi
que ses collègues, le département tout en
tier. En fait, il se trouve que tel est plus
qualifié pour défendre certains intérêts et
tel pour en défendre d’autres. Dans un dé
partement comme le nôtre, il est très dési
rable que l’agriculture, l’industrie et les
ports de commerce aient au Sénat des porte-
parole autorisés. Et si, comme il arrive pour
le Havre et Rouen, deux grands centres d’ac
tivité économique se trouvent être en con
flit, il convient qu’ils puissent faire porter
leurs arguments respectifs à la tribune du
Sénat.
». .L’honorable M. Portier a toujours été
considéré comme le représentant très dé
voué et très compétent de nos populations
agricoles, auxquelles il a rendu de signalés
services. La défense des intérêts rouennais in*
combait non à lui, mais à son éminent collè
gue, M. Waddingon. M. Waddington, de son
côté, se cantonnait, pour ainsi dire, dans les
limites de ce rôle, suffisamment absorbant.
Avec une telle division du travail — et si
les Rouennais s’avisent de nous fournir
un sénateur spécialement chargé de la dé
fense des intérêts généraux de l'agriculture,
un autre chargé des intérêts de l’industrie
cotonnière qui est considérable, un troisiè
me n’ayant à connaître que des intérêts
commerciaux et s’ils en réclament par sur
croît un quatrième pour remplacer M.
Waddington et défendre les intérêts du port
de Rouen, ils auront bientôt fait d'accapa-
rer toute la représentation sénatoriale.
Aassi nous ne saurions dire avec notre
confrère gle a l'on n'a pas le droit de priver
Rouen du détezseur qu'il possédait en la
personne de M. waddington », car formuler
semblable affirmation ‘est-ce pas déclarer
que celui-là seul, parmi les deux sénateurs
rouennais, était capable de s'iz.eresser aux
intérêts du port de Rouen ? N'esece Pas
faire gratuitement injure à l'honorable M •
Fortier ? S
En fait, on voudrait, dans l’élection pré
sente, sacrifier les légitimes intérêts et les
justes revendications de l'arrondissement
de Neufehâtel aux ambitions rouennaises
et aux exigences politiques des partis de
droite. « Nos amis, disent-ils, voteront pour
le député-maire de Rouen, parce que tout
désigné pour défendre au Sénat les princi
pes d'ordre et de liberté auxquels ils sont
attachés. »
Les progressistes et les libéraux par
donneront s’il leur plaît, àM. Leblond, can-
didat sénatorial, les injures que leur
M. Leblond, député et maire de Rouen.
Mais tous les électeurs républicains
tous les électeurs de l’arrondissement
fit
et
de
Neufehâtel, unis dans un double sentiment
de loyalisme et d’équité, se rallieront au
tour de la candidature fermement républi
caine et démocratique de M. le Dr Béal, au
tour de cette candidature qui est en même
temps l’affirmation des droits injustement
méconnus d’une notable partie de notre dé
partement.
LE PETIT HAVRE.
A Eu
La réunion des délégués sénatoriaux a eu
heu jeudi soir, à 5 heures, à l’hôtel Conten-
tin, sous la présidence de M. Paul Bignon,
assisté comme assesseurs de MM. Griquelion’
maire du Tréport, et Galy, premier adjoint
Presque tous les délégués du canton y as
sistaient. J
M. Paul Bignon a présenté en termes très
. chaleureux le candidat républicain au Sé
nat.
Ensuite le docteur Béal a développé le pro
gramme de sa candidature et a été acclamé
à l unanimité par les délégués présents.
À Envermeu
Une importante réunion de délégués séna
toriaux a eu lieu jeudi, dans la grande salle
de la mairie du canton d'Envermeu. Pres
que tous les délégués avaient répondu à
l’appel de MM. Gauchie, conseiller général,
et Livache, conseiller d’arrondissement.
La séance est ouverte à trois heures.
M. Gauchie, conseiller général, accepte la
présidence, ayant comme assesseurs M. Li
vache, maire d’Envermeu, et M. le docteur
Vitet, maire de Saint-Nicolas-d'Aliermont.
MM. Paul Bignon, député, et Rimbert,
maire de Dieppe, assistaient à la réunion.
M. Cauchie a ouvert la séance en présen
tant un éloge très applaudi du candidat.
Dans un langage parfait d’idées et d'ex-
pression, M. le docteur Béal a développé
son programme, en s’expliquant principa
lement sur les parties que le journal de
M. Leblond lui a reproché de laisser dans
l'ombre : la question de l’enseignement et
celle de l'impôt sur le revenu.
Les déclarations de M. le docteur Béal ont
reçu le meilleur accueil de tous les délégués
présents.
Avant que la séance soit levée, M. Paul
Bignon, député de la ire circonscription de
Dieppe, a pris la parole et expliqué pour
quoi il voterait pour le docteur Béal. J’ai
contracté, dit-il, vis-à-vis de lui, une dette
de reconnaissance lorsque j’ai porté les
couleurs de l’arrondissement de Dieppe aux
élections sénatoriales. J’ai toujours trouvé
auprès de lui un appui sûr et fidèle. Nous
avons aussi une dette à payer vis-à-vis de
l’arrondissement de Neufehâtel qui n’est pas
- représenté à la Chambre Haute et qui
a droit incontestablement au siège laissé
vacant par la mort de M. Waddington.
Les paroles de M. Bignon sont vivement
; applaudies. Au milieu des bravos, M. Cau-
. chie demanda si quelqu’un désirait pren
dre la parole. Les explications du can
didat ayant satisfait tous les délégués
présents, la séance est levée en se donnant
■ rendez-vous à Rouen pour dimanche pro
chain.
A Criquetot-l'Esneval .
La candidature républicaine de M. je doc
teur Béal est accueillie non point seulement
avec la sympathie la plus vive, mais encore
avec enthousiasme dans le canton de Crique-
tot-l'Esneval.
Tout le monde est d’accord pour reconnai-
1 nr‘? que l’arrondissement de Neufehâtel a été
trop rugtemps sacrifié et que c’est bien son
tour d'avir, au Sénat, un représentant capa
ble de défendre les intérêts agricoles de cette
région. * - .0 ...
Et tous les vrais répablicains voteront
pour M. le docteur Béal, affirmant ainsi leurs
principes. - e
On a donc la ferme conviction que si, par
tout, l’union et la discipline républicaines
sont observées, la réaction sera battue.
Plusieurs de nos amis, qui connaissent M.
le docteur Béal depuis de longues années, se
sont chargés de propager la candidature de
l'homme franc et loyal, du républicain sin
cère qu’est le distingué maire et conseiller
général d'Argueil. Les adhésions leur sont
♦venues en foule, et l’on attend avec une en
tière confiance les résultats des élections sé
natoriales de demain.
Le Docteur Béal à Dieppe
Une réunion des délégués sénatoriaux du
canton de Dieppe a eu lieu jeudi matin, à
dix heures, dans la salle des conférences de
la rue Victor-Hugo, sous la présidence de
M. Rimbart, maire de Dieppe.
En quelques phrases d’une heureuse inspi
ration, M. Rimbert dit qu’en dehors du prin
cipe incontestable et incontesté de la repré
sentation par arrondissement, la candidature
du docteur Béal doit faire l'union de tous les
républicains.
Le docteur Béal développe son programme :
« Républicain de bonne foi, je suis parti
san, dit-il, d’une politique d’ordre, de justi
ce et d’apaisement, c’est-à-dire d'une politi
que d'union entre tous les républicains sin
cères et convaincus. »
Il fit ensuite l’historique de la situation
électorale de 1899 où l'arrondissement de
Rouen, par suite d’une fâcheuse division,eut
deux représentants.
La question n’est plus la même aujour
d’hui. La situation est au contraire très
nette. . .
« A la réunion des délégués de droit qui
eut lieu à Rouen, il fut d’abord décidé de
n’offrir la candidature qu’à un représentant
de l’arrondissement de Neufehâtel.
» M. Bouctot fut désigné, mais, pour des
questions toutes personnelles, il déclina
toute candidature. .
» C’est alors que l’assemblée à l’unanimité
me fit l’honneur de me désigner. Pour la dé
fense, en particulier, des intérêts de l’arron-
dissement de Neufehâtel ; pour son droit in
déniable d’avoir, lui aussi, un représentant
direct, je cédais aux instances flatteuses des
délégués.
» Si mon nom, dit-il en terminant, peut
faire l’union de tous les bons républicains,
ce qui est mon souhait le plus ardent, il de-
vrait également, et par dessus tout, taire
l’union complète du collège électoral, sur
ce principe sacré de justice et d’équité de la
représentation directe par arrondissement. »
Le docteur Béal fut très écouté et très ap
plaudi.
A BORDEAUX
Chemins de Fer de T'Etat
Transport des Délégués Sénatoriaux
A l’occasion des élections sénatoriales qui
auront lieu à Rouen, le dimanche 21 septem
bre 1913, le transport aller et retour de MM.
les délégués sénatoriaux aura lieu par les
trains ordinaires du servies dont le nombre
des voitures sera augmenté en conséquence.
MM. les délégués sénatoriaux venant de la
ligne du Tréport à Dieppe par le train 2023
seront exceptionnellement autorisés à conti-
nuer en 3 e classe par le train express par
tant de Dieppe à 8 h. 7.
Voyage d’Etude et Voyage officiel '
C’est une tradition que les présidents de la
République fassent leur entrée à Bordeaux
par le fleuve et débarquent au cœur de la
ville, aux abords de cette magnifique place
des Quinconces dont les Bordelais sont si
fiers, L’arrivée prend, ainsi, un caractère in
finiment plus grandiose. M. Poincaré avait
une autre raison encore pour se conformer
à la tradition, à savoir le désir d’étudier, sur
place, avec le président du Conseil et le mi
nistre des travaux publics, le vaste program-
me d’amélioration et d’extension du port de
Bordeaux et de ses accès.
. Ce programme comporte, avant tout, créa*
tion de la station d’escale du Verdon, à l’em
bouchure même de la Gironde et à l’abri de
la pointe de Grave, dans une rade profonde
et sûre, où, de tout temps, ont stationné, en
sécurité, les navires obligés de faire relâche
ou d'attendre l’Heure propice pour passer
sur les barres du fleuve.
La Chambre de commerce de Bordeaux a
résolu, pour hâter l’établissement de cette
station d’escale, d’assumer la charge totale
des dépenses, soit environ 24 millions, avec
le concours du département et des Compa
gnies de l’Orléans et du Midi ; et elle a solli
cité de l’Etat la concession de la construction
et de l’exploitation. Le projet est actuelle
ment soumis à l’enquête, en vue de la décla
ration d’utilité publique.
Aussi, M. Poincaré, quand fut organisé son
voyage à Bordeaux, décida-t-il de partir de
l’extrémité de l’estuaire et de remonter la
Gironde, puis la Garonne, jusqu’à Bordeaux.
Ce petit voyage de navigation serait à la fois
d’étude et d’agrément.
. Au Verdon
A 7 heures, hier matin, le train présiden
tiel stoppe à la pointe de Grave. Le prési
dent de la République, en veston gris et
chapeau mou, Mme Poincaré en costume
tailleur vert et gris, chapeau de paille orné
de tulle gris et tour de cou de plumes d’au
truche blanches, descendent du wagon où
ils ont passé la nuit. Voici derrière eux, MM.
Barthou et Clémentel, le général Beaude-
moulin, les colonels Pénélon et Aubert, MM.
Mollard et Pujalet.
M. et Mme Poincaré sont salués par le
maire du Verdon, par M. Thierry, ministre
des travaux publics, par le préfet de la Gi
ronde, par M. Monis, sénateur, président du
Conseil général, et par tous les sénateurs et
députés du département, à l’exception de
M. Decrais, sénateur, de MM. Dupuy, Cons-
tant, Borderie et Gamelle, député, par l’ami
ral Arago, préfet maritime de Rochefort, par
le général de Mas Latrie, commandant le
18e corps d’armée, et par M. Guestier, pré
sident de la Chambre de commerce de Bor
deaux.
Le maire remercie le président de la Ré
publique d’avoir bien: voulu choisir le Ver
don comme point de depart A 0 son voyage
dans la Gironde. Il voit dans ce choix com
me la pose symbolique de la première
pierre de travaux ardemment desires et “
espère que M. Poincaré voudra bie? venir
les inaugurer quand ils seront achevés. t.
Je vous remercie. Monsieur le maire, ré
pond M. Poincaré, de vos aimables souhaits
de bienvenue. Je suis très heureux d'avoir
pu commencer mon voyage dans le beau
département de la Gironde par une visite à
la commune du Verdon. Lorsque j’ai accep-
té la gracieuse invitation des représentants,
parlementaires de la Gironde, j’ai aussitôt
songé à mettre mon voyage à profit pour
étudier avec le président du Conseil et le
ministre des travaux publics, le vaste pro-
gramme de travaux élaboré par votre cham-
bre de commerce. Nous allons remonter
l’estuaire et nous nous rendrons compte
des meilleures solutions à adopter pour don
ner au port de Bordeaux tout le développe
ment nécessaire et toute l’extension indis
pensable.
Le maire prie Mme Poincaré d'accepter un
bouquet modeste, composé de ces délicats et
minuscules œillets qui poussent sur les du
nes, ainsi qu’une corbeille de crevettes ro
ses que, tout à l’heure, pendant le voyage en
Gironde, Mme Poincaré croquera le plus
simplement du monde et avec une satisfac
tion évidente.
A bord du « Dunois »
ALLEMAGNE
Suicide d’une Princesse
On annonce la mort, à Heidelberg, de la
princesse Sophie de Saxe Weimar, fille du
prince Guillaume de Saxe Weimar, qui ha
bite ladite ville.
Selon un télégramme de Heidelberg, la
princesse s’est suicidée. La princesse a mis
fin à ses jours vers minuit, en se tirant un
coup de revolver. Comme tous les soirs,
elle avait pris congé des siens et s’était re
tirée dans sa chambre. La plupart des habi
tants du château étaient déjà 5 au lit, lorsque
soudain on entendit une détonation. On se
précipita en toute hâte dans la chambre de
la princesse, mais on ne trouva plus qu’un
cadavre. Elle s’était tiré un coup de revolver
au front.
Cette fin soudaine de la princesse est d au
tant plus inexplicable qu’elle s'était toujours
montrée gaie et heureuse de vivre. On n’a
vait jamais constaté chez elle de dégoût de
la vie. ,, . * -
Tout récemment encore elle avait entre
pris un assez long voyage en automobile à
travers le Tyrol. .. .
H y a quelques mois, on avait prononcé
le nom de la princesse à côté de celui du
financier berlinois Hans de Bleichrœder. On
disait qu’ils avaient l’intention de se fiancer.
Or il arriva que la nouvelle des fiançailles
de la princesse avec M. Bleichrœder fut
connue du public avant que la princesse eut
avoué son inclination à ses parents. A la
suite de cela, les fiançailles furent démen-
ties.
Un auteur connu, Richard Woss, essaya
d’intervenir en faveur des deux jeunes
ge On dit que l’opposition au mariage prove
nait moins des parents que de la cour grand-
ducale de Weimar, attendu que le grand-duc
réclamait de la princesse sa renonciation
à tous ses titres. ce gue la princesse ne vou-
', lait pas
Le président et Mme Poincaré au bras de
M. Barthou, s’embarquent avec leur suite
sur un remorqueur, qui va les conduire à
bord de l’aviso-torpilleur Dunois, ancré à
quelques encâblures de la côte.
Lorsque appareille le remorqueur et qu’est
hissé au grand mât le pavillon personnel du
président, tricolore avec les initiales R.P. de
M. Raymond Poincaré, les navires sur rade;
croiseur-cuirassé Gondé, contre-torpilleurs
Oriflamme, Tromblon, Obusier, Carquois, aviso-
torpilleur Dunois saluent de vingt et un coups
de canon et les équipages, debout sur la
lisse, poussent sept fois le cri de « Vive la
République ! » quand le remorqueur arrive
à leur hauteur. .
Le remorqueur accoste le Dunois. Le pre
sident, suivi de Mme Poincaré, au bras de
l’amiral Arago, est reçue à la coupée par le
commandant du navire, le capitaine de vais-
' commande les flottilles de
seau Salun, qui
la 2« escadre légère. Les trompettes sonnent
aux champs et la garde présente les armes.
Le pavillon personnel du chef de l'Etat est
hissé au grand mât. Quelques embarcations
remplies de promeneurs, qui acclament le
président, et le yacht de Me Henri-Robert
croisent autour de l’aviso-torpilleur, qui,
aussitôt rembarquement terminé, se met en
marche vers Bordeaux, suivi par les quatre
contre-torpilleurs. .
Il est sept heures et demie, et le voyage en
rivière durera quatre heures exactement. Ce
sont quatre heures de repos dans cette
course souvent bousculée de treize jours à
travers neuf départements du centre et du
Sud-Ouest de la France. L’estuaire de la Gi
ronde, avec ses eaux boueuses et ses rives
plates, manque évidemment un peu d’agré-
ment et de variété. Mais il fait beau, le ciel
est joliment mouvementé ; le ciel brille et
l’air que déplace le bateau est d’une agréa-
ble fraîcheur,. Le président, simple et affa
ble, s’entretient, sur la dunette, avec MM.
Barthou, Thierry, Clémentel, Monis, etc.
Mme Poincaré, assise d’abord dans la batte
rie, puis sur le pont, et qu’entourent l amiral
Arago et le général de Mas-Latrie, rejoint
ensuite le president sur la dunette.
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