Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-09-19
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 septembre 1913 19 septembre 1913
Description : 1913/09/19 (A33,N11754). 1913/09/19 (A33,N11754).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637832j
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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Le Petit
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AU HAVRE.
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L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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" | Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
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Vendredi 19 Septembre 1915
Rédacteur en Chef. Gérait
HIPOLVTE FENOUX
Auresser tout ce oui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FENOUX
85. Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction. No 7 60
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, lEurs,
l'Oise et la Somme
Autres Départements...
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TROIs Mois Six Mois , Un Al
fl s t ss
On ^'^Donne egalement, SANS FR^S, dans tous les Bureasx ae Porta & rrars
ÉLECTION SÉNATORIALE
Les Avions aux Manœuvres
DU SUDOUEST
du 21 Septembre 191:
M. le Docteur BÉAL
Conseiller Général d'Argueil
Secrétaire du Conseil Général
CANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
g Dernière Meure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 18 Septembre, Dépêché dé 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Comptant..
' facile
4 73 2/6
-/-
30/-
3 mois
4 73 2/6
-/-
26/3
ETAIN
Comptant .7
irrégul.
4 491 15/-
-/-
35/-
3 mois ;
t 191 7/6
-/-
27/6
FER
Comptant..
calme
4 54/4 %
-1-
3 mois....
4 55/-
-/-
1 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 17 septembre 1+13.
Le Départ de Toulouse
Toulouse. — A 2 h. 1/2, M. Poincaré quitte
l'arsenal pour gagner «a gare.
A la gare, le president s’entretient avec le
général Pau et avec le général de Casteinault
qui lui apportent des nouvelles du major
Von Winterfeld, dont la matinée a été relati
vement bonne.
Les pronostics sont toujours réservés ; la
journée paraît devoir être décisive dans un
cens ou dans l’autre.
Le passage à Montauban
MONTAUBAN.— Le président arrive à quatre
heures. L est salué à la gare par M. de Sel-
Ves, sénateur, président du Conseil général ;
M. Caperan, maire de Montauban et le bu
reau du Conseil général.
M. Poincaré se rend immédiatement à la
préfecture où a lieu la présentation des au
torisés.
Dans son discours,M. de Selves dit notam
ment :
« Gaulois sur lesquels l’influence latine a
marqué son empreinte, nous sommes M. le
President, j’ose e déclarer, une race d’esprit
pondéré, de fierté nationale ; nous sommes
épris de l'amour de la paix, avides de créer
une société et une humanié meilleures.
Mais nous sommes les ennemis du rêve et
nous demandons an gouvernement de faire
toujours parler à la France le langage de la
sagesse et de la dignité ».
M. Caperan dit :
« Le pays s’est félicité de votre élection à
la magistrature suprême ; nous sommes
convaincus que vous saurez faire respecter
avec autorité et dignité la France devant le
monde. Tous les bons républicains ont con
fiance en vous, Monsieur le president, parce
qu’ils savent qu’aux heures troublées et dif
ficiles où les libres institutions de ce pays
semblent être en péril, vous êtes parmi ceux
qui les défendent. »
M. Poincaré remercie en quelques mots le
maire et le sénateur de leur bon accueil ; il
exprime ses regrets de ne pouvoir prolon
ger son séjour à Montauban.
Un vin d'honneur est servi, puis le prési
dent regagne la gare.
Il repart à 5 h. 15 pour Mézin.
M. Poincaré au LouplHon
Mézin. — A Agen, M. Barthou, président
du conseil, monte dans le train présidentiel
qui, à 7 heures, pénètre en gare de Mézin.
Un violent orage éclaté au moment où le
président et Mme Poincaré descendent de
wagon.
Ils sont reçus sur le quai de la gare par M.
André Fallières, fils de l’ancien président de
la Republique et par le m re de Mézin.
Des jeunes filies offrent des fleurs à Mme
Poincaré.
Le président et Mme Poincaré montant en
auto et gagnent le Loupilion, situé à quel
ques kilomètres de Mezin où M. Fallières
donne un dîner en leur honveur.
L’ancien président accueille son succes
seur et Mme Poincaré aec une allégresse
visible.
Le dîner a été servi dans la salle à man-
ger, éclairée par des bougies.
Il comprenait une vingtaine de couverts.
Le maire de Mczin et celui de Villeneuve-
les Mezin étaient parmi les invités.
Le départ pour Verdon
Mezin. — Le président et Mme Poincaré
sont rentrés à 9 heures àM zin ; ils uni alors
pris place dans le train spécial et sont repar
tis pour le Verdon où le président s'embar-
quera sur le Danois qui le conduira à Bor
deaux.
IES AFFAIRES DU MAROC
La Délimitation des Zones
St Sébastien. — Les delègues français et
espagoois chargés de la délimitation des zo
nes du Maroc se réuniront aujourd’hui, au
ministère des affaires étrangères.
NEW-YORK, 18 SEPTEMBRE
Cotons : octobre, baisse 5 points ; dé
cembre, baisse 6 points ; janvier, baisse
6 points; mars, baisse 8 points. A peine sout.
Cales i baisse 3 points à hausse 1 point.
NEW-YORK, 18 SEPTEMBRE
.. 10 20uz
s. PKICIDCXT
Cuivre Standard disp.
— novembre ....
16 50
16 50
16 40
16 31
Amalgamat. Cop...
79 1/4
78 5/8
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CHICAGO. 18 SEPTEMBRE
Blé sur
Septembre
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Décembre.
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Septembre
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Décembre.
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72 1/2
Saindoux sur.
Septembre
11 12
11 05
—
Décembre.
10 97
10 90
LES AFFAIRES D'ORIENT
L'accord turco-bulgare
Constantinople. — Au cours de la séance
d’hier, les delegués turcs et bulgares ont si
gné le protocole du traité définitif relatif aux
frontières entre les deux pays.
La question des nationalités a été résolue.
LA CATASTROPHE DE VILLENEUVE-
LOUBET
Nice. — Il y a huit morts au 24e chasseurs.
Les chasseurs Micoulat, Concardier et Jean
sont à ajouter à la liste de dix-neuf morts
donnée par la Presse.
Nice. — L’état des blessés soignés à l’hôpi
tal as Nice n'a pas empiré ; tous, pense-t-on,
pourront être sauvés.
L'INAUGURATION OU MONUMENT DU
GENERAL BRUN
MARMANDE. — M. Etienne, ministre de la
guerre, inaugurera à Marmande, le 28 cou
rant, avec M. Armand Fallières, le monu
ment élevé dans cette ville à la mémoire du
général Brun, ministre de la guerre, mar-
mandais d'origine.
LE ROI DE GRÈCE EN ANGLETERRE
Londres.— Ou apprend que le roi de Grèce
traversant Londres a. dit à son entourage
qui! aurait grand plaisir à se rendre en
France, particulièrement en ce moment-ci,
pour achever de dissiper le malentendu qui
règne entre la France et la Grèce. Il est heu
reux que cette occasion lui soit offerte pour
manifester ses sentiments envers la France
dont il reconnaît les grands service rendus
à l’hellénisme.
LES CONFLITS OUVRIERS
। EN ANGLETERRE
Londres. — Il semble probable que la
grève des autobus de Londres pourra être
évitée.
Les administrateurs du canal maritime de
Manchester ont résolu de suspendre tout
travail dans le port jusqu’à ce que les gré
vistes aient repris le travail aux anciennes
conditions.
L’AFFAIRE DU COLLIER
LONDRES. — M. Spanier a raconte au Tribu
nal de Bow Street comment il fut mis en rap
port avec les détenteurs des perles da collier
et comment il négocia avec eux l’achat de
deux perles pour la somme de cent mille
francs.
Las Manœuvras du Sud-Ouest
Voici les mesures de dislocation prises par
les troupes ayant pris part aux manœuvres.
Les corps d'armée ont cantonné le 17 au soir
sur le terrain des opérations ; chacun d’eux
dans la partie qui se trouve dans la direc
tion de ses gares d'embarqnement: 12e corps,
région d'Isio-Jourdain ; 16 e corps, région de
Leguevin ; 17e corps, région de Saint-Lys ;
18 e corps, région de Gimont.
Hier de courtes marches ont été faites
pour se rapprocher des points d'embarque-
ment. Les operations de l'embar qvement
ont commence à 6 heures, se continueront
dans la journée du 19 et seront terminées
dans la journée du 20.
Zones d'embarquement: A2e corps. Mou-
tauban, Valence-d'Agen. Cahors, Villeneuve-
sur-Lot ; 16 e corps, Toulouse, Rabastens,
Gillac, Carcassonne ; 17e corps, Muret, Ri-
brac ; 18 e corps, sur la ligne de Beaumont-
de-Lomagne et sur la ligne d’Auch. Les iso
lés sont embarqués à Toulouse ce matin,
ainsi que la plupart des détachements télé-
graphiques.
La 6e division de cavalerie embarquera le
2 à Moux et Lézignan ; la brigade provisoi
re, partie à Cahors le 23 et partie à Toulou
se ; le 19 l'aviation à Toulouse et à Fleurance
le 20 au matin.
Toutes les opérations seront faites sous la
surveillance d’officiers d’état-major. Les
quartiers généraux devront fonctionner en
partie jusqu’à lu fin de la dislocation.
L'aviation militaire a remporté un nou
veau succès aux manœuvres du Sud-Ouest.
Il eût été impossible du reste qu’il en fût
autrement. Les engins dont disposent nos
troupes sont de plus en plus perfectionnés
et les pilotes joignent à un courage iné
branlable une connaissance plus approfon
die de la navigation aérienne.
Depuis les manœuvres de Picardie au
cours desquelles des virtuoses de l’air ef-
fectuèrent seuls des envolées, de grands
progrès ont été réalisés bien que les ap
pareils n’aient subi que des transforma
tions de détail. C’est donc bien principa
lement à la valeur du personnel que tient
la force actuelle de notre cinquième arme.
Des eftectifs nombreux et bien entraînés
sont prêts à se sacrifier pour le salut de la
patrie. Les belles randonnées dont on vient
d’être témoin fournissent la mesure de leur
dévouement et de leur préparation. Ils ont
rendu de réels services en accomplissant
leurs missions dans des conditions se rap
prochant sensiblement de celles qu’ils ren
contreraient en temps de guerre. Les recon
naissances, faites non plus à des heures
propices mais quand elles étaient indispen
sables, ont procuré rapidement des rensei
gnements qui ont pu être utilisés.
Une décision, dont l’importance mérite
d’être signalée, a permis aux pilotes de
prouver une fois de plus leur maîtrise. On
sait que l’année dernière, les observations
avaient été précises, mais point toujours
faites à une altitude rendant les appareils
invulnérables. Or, aux manœuvres du Sud-
Ouest, les reconnaissances ont été effec
tuées à mille mètres d’altitude, au mini
mum. Elles n’y ont rien perdu en netteté
et, comme il n’existe pas encore d’avions
blindés, les aviateurs ont couru moins de
risques.
On s’est en outre appliqué à organiser
les services de ravitaillement, jusqu’ici
trop rudimentaires. Les trois escadrilles du
général Chômer étaient outillées comme
celles du général Pau: six tracteurs de type
homogène pour chaque escadrille de six
appareils, la voiture de secours, les voitu
res de pilotes et le camion-atelier. La ré
serve — parc de moteurs de rechange et
des pièces détachées — était, de côté et
d’autre, bien approvisionnée.
Appuyée par une telle organisation, la
cinquième arme devait jouer un rôle capi
tal. Elle n’y a pas failli. Et il est doréna
vant certain que l’emploi régulier de l'é-
ciaireur aérien, aussi bien pour découvrir
les positions de l’ennemi que pour contrô
ler si les manœuvres ordonnées aboutis
sent. amènera, et a déjà amené, une tacti
que nouvelle. « Les marches en colonnes
profondes par les grandes routes, écrivait
ces jours ci un spécialiste, si faciles et si
commodes quand on est éclairé par une
cavalerie suffisante et hors de portée de
l’artillerie, ont sinon vécu, au moins chan
gé d’aspect. La distance, la couverture
vous les permettent encore,, mais il faut se
pénétrer de cette idée que l’ennemi le sait
presque aussitôt. Il ne se passe pas deux
heures sans qu’une colonne de ce genre ne
soit signalée a plus de 100 kilomètres, c’est-
à-dire à trois jours de marche, trente-six
heures d’une troupe identique marchant en
sens inverse. Elle s’est déplacée à peine de
six kilomètres entre le moment où on la
reconnaît et celui où le général en chef en
a connaissance à son tour. En pays boisé
on pourrait peut-être paralyser cette re
cherche. En Champagne, en Belgique, en
Alsace, en Westphalie, il n’y a pas même à
y songer. »
Il ne faut cependant pas croire que l’œil
de l’observateur aérien voit tout et partout.
Un seul fait le prouvera. Un lieutenant,
accompagné d’un capitaine, part en recon
naissance. En vain, les officiers scrutèrent-
ils avec leurs jumelles les moindres replis
du terrain ; les manchons bleus qu’ils re
cherchaient demeurèrent invisibles. et l’a
vion, après un raid infructueux de 240 kilo
mètres, dut revenir à son point de départ.
Cette reconnaissance n’apporta donc au
cune indication au point de vue stratégique.
Néanmoins, au point de vue technique et
sportif, elle témoigna non seulement d’un
très grand perfectionnement des divers or
ganismes de nos appareils militaires, de
leur stabilité parfaite, mais aussi de l’admi
rable maîtrise des officiers-pi lûtes.
On comprend dès lors que le ministre
de la guerre, qui. a suivi toutes les opéra
tions, se soit empressé de faire l’éloge de
nos vaillants pilotes et observateurs. « On
ne peut pas se lasser de les admirer, et,
cette année, quoi qu’ils aient été obligés de
voler au-dessus de 1,000 mètres. hauteur à
laquelle ils sont invulnérables, ils ont, a-t-
il déclaré, fourni aux généraux Pau et Chô
mer des renseignements très précis qui ont
été fort précieux. »
Le général Pau, interviewé par un de nos
confrères, a confirmé cette déclaration :
« J’ai été très satisfait, a-t-il dit, des résul
tats donnés par l’aviation dans mon armée.
Vous pouvez même employer un mot plus
expressif. J’ai été « émerveillé », littérale
ment « émerveillé », et je vous autorise à
souligner ce terme en lui donnant toute sa
valeur. Chaque jour, à dix heures du matin
au plus tard, j’ai su exactement où était
l’ennemi et j’étais prévenu de ce qu’il allait
faire, ce qui n’est pas un mince éloge
quand on a en face de soi un manœuvrier
comme le général Chômer.
» Les services que nous a rendus l’avia
tion cette année sont incalculables,et il faut
en reporter le mérite à tous ceux qui l’ont
préparée et qui lui ont permis, en s’organi
sant d’une façon militaire, de nous doter
de ce service unique de renseignements.
Nos aviateurs ont mérité tous les éloges
par leur audace, leur science du vol, leur
science de l’observation, leur instinct du
détail utile, précis, rapporté au moment
voulu et communiqué au haut commande
ment ; mais il faut également et avant tout
louer V organisation préparatoire, sans la
quelle on ne peut rien et qui fut impecca
ble. Excellent matériel que vous connais
sez bien ; personnel entraîné d’aviateurs
et de mécaniciens ; service des « relations
aériennes» établissant nos rapports avec
l’aviation, lui préparant les problèmes à
résoudre, posant les problèmes dont elle
avait à rapporter la solution avec une pré
cision et une science de la tactique qui
permettaient à la réponse d’avoir toute sa
valeur. J'ai eu à ce point de vue, un chef
des relations aériennes d’une haute valeur,
qui a fourni un travail colossal.
» L’aviation militaire est aujourd’hui
une arme, une arme réelle, ayant son rôle
dans l’armée, rôle capital et le remplissant
à merveille. »
Ainsi l’aviation a conquis ses parche
mins. Et, pour que l'aéronautique militaire
devienne une puissance de premier ordre,
il faut maintenant que l’on parvienne à
utiliser les dirigeables, dont les qualités
offensives sont certaines, d’une façon moins
sportive. Les services qu’ils ont rendus
pendant les grandes manœuvres ont été
insignifiants. Il y a donc lieu de mieux
employer ces croiseurs aériens pour que
leur rôle, harmonisé avec celui des avions,
puisse être, en cas de nécessité, vraiment
décisif. C’est au prix d’une telle combi
naison que l’aéronautique militaire sera
une nouvelle force effective pour la défense
nationale. Souvenons-nous-en !
H. HOLLAÉNDER.
tassdecnss soes skswondssemdnessoncascea
Ls Président de la République
A TOULOUSE
Les Visites de la matinée
Le président de la République a complété,
hier matin, la promenade officielle qu'il fit
a travers Toulouse, et dès huit heures et de
mie, en habit, portant le grand-cordon de
la Légion-d’Honseur, il est monté, en com
pagnie de MM. Etienne et Cru ppi et du gé
nérai Beandemoulin, dans un landau attelé
à la daumont de quatre chevaux conduits
par des artilleurs, pour se rendre successi
vement à l’Hôtel Dœu, à la Goutte de lait et
à l’Ecole de commerce.
Le temps est délicieux : du soleil et de lé-
gers nuages. Premier arrêt sous un arc de
triomphe - levé par les Sociétés d'agricul-
tare, les Syndicats agricoles et les Caisses ae
crédit agricole, à l’entrée des allées Al-
phonse-Peyrat. M. Laurens, president de la
Société d’agriculture de Toulouse, adresse
les remerciements de ses adhérents au pre
sident qui répond auprès du magnifique arc
de triomphe qu’ont bien voulu elever les
Sociétés d'agriculture de la Haute-Garonne
et de l'Arièze.
Second arrêt devant le monument élevé
aux combattants de 4870
M. Poincaré, salué d'abord par le prési
dent des Sociétés alsaciennes-lorraines, re
mercie les membres de ces sociétés.
Deux fillettes, aux costumes alsacien et
lorrain, remettent des fleurs « qui, leur dit
M. Poincaré en les acceptant, ms s root dou-
blement chères ». Eafin le président de la
fédération des combattants de 1870 assure
M. Poincaré de l'affecsion déférente de ceux
qui « gardent la cuite de l'espérance ».
Le cortège, poursuivant sa route, traverse
la Garonne et s’engage sur le quai.
A l'Hotel-Dieu
Voici l'Hlôtel-Dien. Le président descend
de voiture. Il est reçu, dans la grande salle
d’honneur aux riches boiseries, aux murs
couverts des portraits des anciens bienfai
teurs et que des vandales voudraient faire
disparaître, par le docteur Jeannel, doyen de
la Ficus té de médecine, par les chefs de ser
vice, les internes et les religieuses. M. Poin
caré traverse deux salles de l’hôpital, inter-
rogeant avec sympathie quelques malades.
L’un d'eux se fait reconnaître du president :
c'est un de ses anciens camarades du Lycée
de Bar-le-Duc, nommé Doumas, que des rhu
matismes rendent impotent et qui est sans
situation. M. Poincaré promet de s’intéres
ser à lui.
En quittant l'Hôtel-Dieu, le cortège s'en-
gage sur le pont N uf, au milieu duquel il
s’arrête. C’est ce qu’oa pourrait appeler, puis
que le mot a fait fortune, un arrêt touristi-
que. M. Cruppi fait admirer au président le
merveilleux panorama sur Toulouse, la v De
aux brigues rouges. C’est, à droite, l'église
de ta Dalbade, avec sa tour dont la fleche
s’élance fine et ajourée, sa façade de briques
et son tympan coorié, et cVst parfois, quand
l'etat de l'atmosphère le permet, la ligue
bleue et blanche des Pyrénées.
A la Crèche et à la Goutte de Lait
Par la rue de la Dalbade, on arrive à la
crèche et à la «Goutte de lait» qu’on va
inaugurer. Mme Poincaré y a précédé le pré
sident avec Mmes Eusnne, Cruppi. Hyerard,
etc. M Poincaré, dabout entre MM. Etenne
et Cruppi, ayant près de soi Mme Poincaré
assise et les dames patronnessrs debout, re
çoit les remerciements de M Fauroux, vice-
president du Bureau de bienfaisance, et du
docteur Baylac.
Je vous remercie, Mesda.nes, Messieurs,
et je vous félicite de votre initiative, ré
pond M. Poincaré. Je n'ai pas voulu tra
verser Toulouse sans m arrêter dans cette
charmante maison où vous avez déjà fait
tant de bien et où vous venez de créer,
avec l’aide précieuse de Mme Hyérard et
des dames patronnesses une nouvelle œu-
Le Cambrioleur de Sainte-Adresse etsa Complice
Cliché Petit Havre
Jean DERBRË
Nous donnons aujourd’hui la photographie
de celui qui, maintes fois depuis trois mois,
a occupé la chronique par ses cambriolages
répétés en viLe et particulièrement à Sainte-
Adresse.
Jean-Pierre-Marie Derbré est un grand
gaillard qui n’a que 19 ans et qui a pêché
par excès de jeunesse.. Tout alla bien pour
lui, tant qu’il resta seul a pratiquer la cam
briole, et ses premiers succès lui donnèrent
une audace incroyable favorisée encore par
une grande part de chance.
vre philanthropique. Je voulais voir de
près ces tout-petits auxquels le gouverne
ment de la République a le devoir particu
lier de s’intéresser, parce qu’ils sont l’ave
nir de la France.
M Poincaré, suivi de Mme Poincaré en
robe de satin gris souris, avec large ceinture
violette, au bras du docteur Baylac, est con
duit par Mme Hvérard devant une plaque de
marbre qui commémore en ces termes la cé
rémonie d’aujourd’hui :
« Le 18 septembre, M Raymond Poincaré,
président de la Republique, accompagné de
Mme Poincaré, a inauguré la Goutte de Lait
toulousaine. »
Mmes Poincaré, Etienne, Hiérard et Cruppi
rentrent en automobile à la Préfecture, tan
dis que le président et les ministres se ren
dent à pied à l’Ecole de commerce.
A l’Ecole de Commerce
Le président de la Chambre de commerce,
M. Girard, le remercie de sa visite et expose
les efforts fits par sa compagnie pour le dé
veloppement économique de la région.
Je suis particulièrement heureux,répond
M. Poincaré, de recevoir les membres de la
Chambre de commerce de Toulouse et des
départements voisins. Je sais quels ont été,
depuis quelques années, les efforts accom
plis par vous pour développer les forces
économiques de votre belle région. Je con
nais également les heureuses initiatives que
vous avez prises, notamment la création de
cet office des transports qui est appelé à
rendre les plus grands services. Je vous
félicite des résultats déjà obtenus. Je ne
doute pas que vous n’en obteniez de plus
heureux encore, que vous n’arriviez à ren
dre à votre région sa prospérité commer
ciale d’autrefois et que vous ne lui prépariez
un avenir digne de son illustre passé. Je
fais les vœux les plus sincères pour le com
merce et l'industrie du Lanquedoc.
Le programme de la marinee est rempli.
Le président rentre à la préfecture, conti-
noautà recueillir, sur le parcours, de cha
leureuses accia mations. A noter ce petit in
cident : la remise par une jeune fille d’une
pétition en faveur de son père condamné
pour vol.
Le président a remis 500 francs à la Goutte
de lait, 500 francs a l'hôpital, et 200 francs
pour les pauvres de Toulouse.
Le Banquet del'Arsenal
A midi, lé presi ient remonte dans son lan
dau pour se rendre à l’arsenal où un ban
quet lui est GË rt par le Conseil général de
la Haute Garonne. De la préfecture à l’arse
nal, le trajet est long ; mais la foule ne se
lasse pas de se presser sur le passage du
cortège et de prodiguer ses vivats en l'hon-
neuf de la République «t de son président.
Au départ de la prêtéevre. la musique du
Ale d'infanterie joue la Marseillaise, puis la
Marche Lorraine, tandis que tes cloches de la
cathedrale Saint-Etienne sonnent à toute
volée.
Sur le parcours, on passe sons les fenêtres
de la fd ration social ste. Les personnes qui
sont au balcon applau vissent le président,
et le fait mérité d'autant plus d'être noté
que c’est cette fédération qui imposa l’abs-
tention durant ces fêtes aux élus munici
paux.
Un pou plus loin, le cortège s arrête sons
un arc de triomphe où une délégakon d ou
vriers assurent le president ne leur dévoue-
neuf à la R publique et à sa personne, M.
Poincaré les remercie de ce témoignage de
sympathie de la population ouvrière auquel
il est particulièrement sensible.
C’est un banquet mon tre qui est servi
dans le hall de l’arsenal. Près de 3 000 con
vives : tous les maires du département, tous
les instituteurs et institutrices, six cents
commerçants et industriels, les sénateurs et
députés de la Haute-Garonne et des de pare-
ments voisins, etc., ont été invités. MM. Be
douce et E eu Prevot, deputés socialistes de
la Haute-Garonne, sont abien.s, maisM. Bep-
male, sénateur radical socialiste, qui avait
refusé hier soir l’invitation à diner du PrCsl-
dent de la République, n’a pas voulu refuser
celle ou Conseil général, et il est présent au
banguet.
Augustine LEMOIGNE
Mais voilà qu’il associa à ses affaires uns
femme, Augustine Jamel, femme Lemoigne,
âgée de 27 ans, et ce fut sa perte.
Lors de son dernier cambriolage à Sainte
Adresse, ta présence de sa coin agne devant
la maison où il opérait fut remarquée et ceci
suffit pour le perdre.
Le fameux « monte-en-l’air » et sa com
plice comparaîtront bientôt devant leurs
juges.
L’entrée de M. Poincaré est saluée par de
longues ovations. Tous les convives, debout,
poussent durant plusieurs minutes des cris
de « Vive la République ! Vive le président 1
Vive la France ! »
M. Poindre présidé, ayant à sa droite M.
Cruppi, députe, president du Conseil géné
ral, et à sa gauche M Etienne, ministre de la
guerre. Au dessert, M. Cruppi prend le pre
mier la parole.
Discours de M. Cruppi
Après une partie locale, dans laquelle M.
Cruppi fait l’exposé de la situation de l’in-
dustrie, du commerce et de l’agriculture
dans le Languedoc, où les dons naturels, les
facultés naturelles ont été l’apanage particu
lier de la race, M. Cruppi jette un coup d’œil
rétrospectif sur Thistoire locale et il termine
ainsi :
Depuis l’Année terrible, cette contrée a connu
la sécurité, l’sisance laborieuse ; elle en a profité
pour donner à la France celte noble pléia e d ar
tistes dont nous sommes si fiers. Sa prospérité
agricole s’est maintenue. Mais aujourd’hui cepen
dant nous voyons certaines circons ances defivo-
rables affecter la vie de notre province et en par
ticulier sa vie rurale. Pourquoi dissimule-' les
inquiétudes que nous inspirent l’abandon des cam
pagnes, la diminution constante de la population,
la rareté de la main-d'œuvre, qui en dérivé?
Pour lutter contre d tels maux, on préconise
des remèdes divers. Ce n’est pas ici le lieu de les
examiner; mais, quels qu'ils soient, il ne seront
efficaces que s’ils sont appliqués dins un esprit
d’union, par des citoyens décides a mettre au-
dessus des divisions de la politique, l'intérêt su
périeur de la vitalité régionale.
Si nous voulons que notre terre soit florissante,
il faut que tous, fraternellement, nous cultivions
l’amour de la petite patrie, du sol, des traditions,
du dialecte oatel. C’est en développant cet mour,
en l’enracinant dans les cœurs, en donnant a ena-
cun ie moyen d'exercer ses facultés sur la terre
même où il est né. que nous augmentons notre
apport particulier au tr sor commun, a la grande
patrie. Car c’est en cons rvant les traits spéciaux
de chacune de nos provinces que nous conser-
vous a notre pays c-tte souplesse. Cotte variété,
cette diversité de dons, qui est la ohvsionomie
même de la France.
Vous le savez bien, monsieur le président, car,
en appuiquant comme vous le faites toute votre
activité à parcourir les divers p unis de notre ter-
ritoire. à connaît e et a apprécier les trésors di-
vers de la grande nation que vous représentez,
vous vous proposez, sans aucun doute, de stimu
ler la vie régionale, de favoriser dans chaque
province ce qui constitue sa vie distincte et origi
nale : ses arts, ses industries, ses aptitudes parti
culières
Aussi espérons-nous que notre pays vous .paraî
tra digne de vus encourgemen's de vos sympa
thies. Un vieux dicton de la langue romane pré
tend que dans le Languedoc nous savons « aimer
qui nous aime », et à la vérité, ce peuple batail
leur. frondeur, d'indépendance un peu ré ve, s’est
toujours montré plein de gratitude envers ceux
qui l’on aidé et défendu.
Nous vous exprimons donc. Monsieur le prési-
dent, toute notre reconnai sance ; car voire pré
sence parmi nous apporte un appui efll-
cace à l’œuvre que tous ici nous entex dons pour
suivre pour la grandeur et la prospérité de Tou
louse et de sa région.
Le président de la République a prononc
ensuite le discours suivant qui a soulevé des
applaudissements répétés :
Discours du Président
de ia République
Messieurs,
Puisque les manœuvres militaires m'a-
menaient cette année aux portes de Tou
louse, je ne pouvais laisser échapper cette
heureuse occasion de me rendre à l'aima-
ble invitation que m’ont adressée le Conseil
général de la Haute-Garonne, les représen
tants du département et les habitants de
l’illustre capitale du Languedoc.
Je ne me suis jamais détendu contre la
séduction qu’exerce votre ville sur lotis
les esprits de formation latine. Pour les
hommes qui. nés, comme moi, sous un ciel
moins lumineux que le vôtre, demeurent
étroitement attachés à leur terre natale et
l’aiment jusque dans ses austérités, Tou
louse est une lointaine et radieuse appari
tion d’art " de beauté, une maîtresse de
gaie science et d'harmonie, une sorte de
Borne ou de Florence française.
J ai si bien cédé à celle fascination que,
durant de longues années, j’ai demandé à
votre grande presse régionale un semblant
somnaromara
N 11,754
(G Pages)
5 Centimes
«MRS»
al
CDTTION DU MATIN
5 Centimes
(€ Pages)
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Adresser tout ce qui concerne l'Administration
fi M. 0. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit
avre
AU HAVRE.
A PARIS.
ANNONCES
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
" | Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
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Vendredi 19 Septembre 1915
Rédacteur en Chef. Gérait
HIPOLVTE FENOUX
Auresser tout ce oui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FENOUX
85. Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction. No 7 60
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Le Havre, la Seine-Inférieure, lEurs,
l'Oise et la Somme
Autres Départements...
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On ^'^Donne egalement, SANS FR^S, dans tous les Bureasx ae Porta & rrars
ÉLECTION SÉNATORIALE
Les Avions aux Manœuvres
DU SUDOUEST
du 21 Septembre 191:
M. le Docteur BÉAL
Conseiller Général d'Argueil
Secrétaire du Conseil Général
CANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
g Dernière Meure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 18 Septembre, Dépêché dé 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Comptant..
' facile
4 73 2/6
-/-
30/-
3 mois
4 73 2/6
-/-
26/3
ETAIN
Comptant .7
irrégul.
4 491 15/-
-/-
35/-
3 mois ;
t 191 7/6
-/-
27/6
FER
Comptant..
calme
4 54/4 %
-1-
3 mois....
4 55/-
-/-
1 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 17 septembre 1+13.
Le Départ de Toulouse
Toulouse. — A 2 h. 1/2, M. Poincaré quitte
l'arsenal pour gagner «a gare.
A la gare, le president s’entretient avec le
général Pau et avec le général de Casteinault
qui lui apportent des nouvelles du major
Von Winterfeld, dont la matinée a été relati
vement bonne.
Les pronostics sont toujours réservés ; la
journée paraît devoir être décisive dans un
cens ou dans l’autre.
Le passage à Montauban
MONTAUBAN.— Le président arrive à quatre
heures. L est salué à la gare par M. de Sel-
Ves, sénateur, président du Conseil général ;
M. Caperan, maire de Montauban et le bu
reau du Conseil général.
M. Poincaré se rend immédiatement à la
préfecture où a lieu la présentation des au
torisés.
Dans son discours,M. de Selves dit notam
ment :
« Gaulois sur lesquels l’influence latine a
marqué son empreinte, nous sommes M. le
President, j’ose e déclarer, une race d’esprit
pondéré, de fierté nationale ; nous sommes
épris de l'amour de la paix, avides de créer
une société et une humanié meilleures.
Mais nous sommes les ennemis du rêve et
nous demandons an gouvernement de faire
toujours parler à la France le langage de la
sagesse et de la dignité ».
M. Caperan dit :
« Le pays s’est félicité de votre élection à
la magistrature suprême ; nous sommes
convaincus que vous saurez faire respecter
avec autorité et dignité la France devant le
monde. Tous les bons républicains ont con
fiance en vous, Monsieur le president, parce
qu’ils savent qu’aux heures troublées et dif
ficiles où les libres institutions de ce pays
semblent être en péril, vous êtes parmi ceux
qui les défendent. »
M. Poincaré remercie en quelques mots le
maire et le sénateur de leur bon accueil ; il
exprime ses regrets de ne pouvoir prolon
ger son séjour à Montauban.
Un vin d'honneur est servi, puis le prési
dent regagne la gare.
Il repart à 5 h. 15 pour Mézin.
M. Poincaré au LouplHon
Mézin. — A Agen, M. Barthou, président
du conseil, monte dans le train présidentiel
qui, à 7 heures, pénètre en gare de Mézin.
Un violent orage éclaté au moment où le
président et Mme Poincaré descendent de
wagon.
Ils sont reçus sur le quai de la gare par M.
André Fallières, fils de l’ancien président de
la Republique et par le m re de Mézin.
Des jeunes filies offrent des fleurs à Mme
Poincaré.
Le président et Mme Poincaré montant en
auto et gagnent le Loupilion, situé à quel
ques kilomètres de Mezin où M. Fallières
donne un dîner en leur honveur.
L’ancien président accueille son succes
seur et Mme Poincaré aec une allégresse
visible.
Le dîner a été servi dans la salle à man-
ger, éclairée par des bougies.
Il comprenait une vingtaine de couverts.
Le maire de Mczin et celui de Villeneuve-
les Mezin étaient parmi les invités.
Le départ pour Verdon
Mezin. — Le président et Mme Poincaré
sont rentrés à 9 heures àM zin ; ils uni alors
pris place dans le train spécial et sont repar
tis pour le Verdon où le président s'embar-
quera sur le Danois qui le conduira à Bor
deaux.
IES AFFAIRES DU MAROC
La Délimitation des Zones
St Sébastien. — Les delègues français et
espagoois chargés de la délimitation des zo
nes du Maroc se réuniront aujourd’hui, au
ministère des affaires étrangères.
NEW-YORK, 18 SEPTEMBRE
Cotons : octobre, baisse 5 points ; dé
cembre, baisse 6 points ; janvier, baisse
6 points; mars, baisse 8 points. A peine sout.
Cales i baisse 3 points à hausse 1 point.
NEW-YORK, 18 SEPTEMBRE
.. 10 20uz
s. PKICIDCXT
Cuivre Standard disp.
— novembre ....
16 50
16 50
16 40
16 31
Amalgamat. Cop...
79 1/4
78 5/8
Fer
16 —
16 -
CHICAGO. 18 SEPTEMBRE
Blé sur
Septembre
c. on JOUR
88 12
s. PRECED
89 »/»
Décembre.
90 3 B
91 »/»
Mais sur
Septembre
74 U4
74 3 4
Décembre.
72 »/»
72 1/2
Saindoux sur.
Septembre
11 12
11 05
—
Décembre.
10 97
10 90
LES AFFAIRES D'ORIENT
L'accord turco-bulgare
Constantinople. — Au cours de la séance
d’hier, les delegués turcs et bulgares ont si
gné le protocole du traité définitif relatif aux
frontières entre les deux pays.
La question des nationalités a été résolue.
LA CATASTROPHE DE VILLENEUVE-
LOUBET
Nice. — Il y a huit morts au 24e chasseurs.
Les chasseurs Micoulat, Concardier et Jean
sont à ajouter à la liste de dix-neuf morts
donnée par la Presse.
Nice. — L’état des blessés soignés à l’hôpi
tal as Nice n'a pas empiré ; tous, pense-t-on,
pourront être sauvés.
L'INAUGURATION OU MONUMENT DU
GENERAL BRUN
MARMANDE. — M. Etienne, ministre de la
guerre, inaugurera à Marmande, le 28 cou
rant, avec M. Armand Fallières, le monu
ment élevé dans cette ville à la mémoire du
général Brun, ministre de la guerre, mar-
mandais d'origine.
LE ROI DE GRÈCE EN ANGLETERRE
Londres.— Ou apprend que le roi de Grèce
traversant Londres a. dit à son entourage
qui! aurait grand plaisir à se rendre en
France, particulièrement en ce moment-ci,
pour achever de dissiper le malentendu qui
règne entre la France et la Grèce. Il est heu
reux que cette occasion lui soit offerte pour
manifester ses sentiments envers la France
dont il reconnaît les grands service rendus
à l’hellénisme.
LES CONFLITS OUVRIERS
। EN ANGLETERRE
Londres. — Il semble probable que la
grève des autobus de Londres pourra être
évitée.
Les administrateurs du canal maritime de
Manchester ont résolu de suspendre tout
travail dans le port jusqu’à ce que les gré
vistes aient repris le travail aux anciennes
conditions.
L’AFFAIRE DU COLLIER
LONDRES. — M. Spanier a raconte au Tribu
nal de Bow Street comment il fut mis en rap
port avec les détenteurs des perles da collier
et comment il négocia avec eux l’achat de
deux perles pour la somme de cent mille
francs.
Las Manœuvras du Sud-Ouest
Voici les mesures de dislocation prises par
les troupes ayant pris part aux manœuvres.
Les corps d'armée ont cantonné le 17 au soir
sur le terrain des opérations ; chacun d’eux
dans la partie qui se trouve dans la direc
tion de ses gares d'embarqnement: 12e corps,
région d'Isio-Jourdain ; 16 e corps, région de
Leguevin ; 17e corps, région de Saint-Lys ;
18 e corps, région de Gimont.
Hier de courtes marches ont été faites
pour se rapprocher des points d'embarque-
ment. Les operations de l'embar qvement
ont commence à 6 heures, se continueront
dans la journée du 19 et seront terminées
dans la journée du 20.
Zones d'embarquement: A2e corps. Mou-
tauban, Valence-d'Agen. Cahors, Villeneuve-
sur-Lot ; 16 e corps, Toulouse, Rabastens,
Gillac, Carcassonne ; 17e corps, Muret, Ri-
brac ; 18 e corps, sur la ligne de Beaumont-
de-Lomagne et sur la ligne d’Auch. Les iso
lés sont embarqués à Toulouse ce matin,
ainsi que la plupart des détachements télé-
graphiques.
La 6e division de cavalerie embarquera le
2 à Moux et Lézignan ; la brigade provisoi
re, partie à Cahors le 23 et partie à Toulou
se ; le 19 l'aviation à Toulouse et à Fleurance
le 20 au matin.
Toutes les opérations seront faites sous la
surveillance d’officiers d’état-major. Les
quartiers généraux devront fonctionner en
partie jusqu’à lu fin de la dislocation.
L'aviation militaire a remporté un nou
veau succès aux manœuvres du Sud-Ouest.
Il eût été impossible du reste qu’il en fût
autrement. Les engins dont disposent nos
troupes sont de plus en plus perfectionnés
et les pilotes joignent à un courage iné
branlable une connaissance plus approfon
die de la navigation aérienne.
Depuis les manœuvres de Picardie au
cours desquelles des virtuoses de l’air ef-
fectuèrent seuls des envolées, de grands
progrès ont été réalisés bien que les ap
pareils n’aient subi que des transforma
tions de détail. C’est donc bien principa
lement à la valeur du personnel que tient
la force actuelle de notre cinquième arme.
Des eftectifs nombreux et bien entraînés
sont prêts à se sacrifier pour le salut de la
patrie. Les belles randonnées dont on vient
d’être témoin fournissent la mesure de leur
dévouement et de leur préparation. Ils ont
rendu de réels services en accomplissant
leurs missions dans des conditions se rap
prochant sensiblement de celles qu’ils ren
contreraient en temps de guerre. Les recon
naissances, faites non plus à des heures
propices mais quand elles étaient indispen
sables, ont procuré rapidement des rensei
gnements qui ont pu être utilisés.
Une décision, dont l’importance mérite
d’être signalée, a permis aux pilotes de
prouver une fois de plus leur maîtrise. On
sait que l’année dernière, les observations
avaient été précises, mais point toujours
faites à une altitude rendant les appareils
invulnérables. Or, aux manœuvres du Sud-
Ouest, les reconnaissances ont été effec
tuées à mille mètres d’altitude, au mini
mum. Elles n’y ont rien perdu en netteté
et, comme il n’existe pas encore d’avions
blindés, les aviateurs ont couru moins de
risques.
On s’est en outre appliqué à organiser
les services de ravitaillement, jusqu’ici
trop rudimentaires. Les trois escadrilles du
général Chômer étaient outillées comme
celles du général Pau: six tracteurs de type
homogène pour chaque escadrille de six
appareils, la voiture de secours, les voitu
res de pilotes et le camion-atelier. La ré
serve — parc de moteurs de rechange et
des pièces détachées — était, de côté et
d’autre, bien approvisionnée.
Appuyée par une telle organisation, la
cinquième arme devait jouer un rôle capi
tal. Elle n’y a pas failli. Et il est doréna
vant certain que l’emploi régulier de l'é-
ciaireur aérien, aussi bien pour découvrir
les positions de l’ennemi que pour contrô
ler si les manœuvres ordonnées aboutis
sent. amènera, et a déjà amené, une tacti
que nouvelle. « Les marches en colonnes
profondes par les grandes routes, écrivait
ces jours ci un spécialiste, si faciles et si
commodes quand on est éclairé par une
cavalerie suffisante et hors de portée de
l’artillerie, ont sinon vécu, au moins chan
gé d’aspect. La distance, la couverture
vous les permettent encore,, mais il faut se
pénétrer de cette idée que l’ennemi le sait
presque aussitôt. Il ne se passe pas deux
heures sans qu’une colonne de ce genre ne
soit signalée a plus de 100 kilomètres, c’est-
à-dire à trois jours de marche, trente-six
heures d’une troupe identique marchant en
sens inverse. Elle s’est déplacée à peine de
six kilomètres entre le moment où on la
reconnaît et celui où le général en chef en
a connaissance à son tour. En pays boisé
on pourrait peut-être paralyser cette re
cherche. En Champagne, en Belgique, en
Alsace, en Westphalie, il n’y a pas même à
y songer. »
Il ne faut cependant pas croire que l’œil
de l’observateur aérien voit tout et partout.
Un seul fait le prouvera. Un lieutenant,
accompagné d’un capitaine, part en recon
naissance. En vain, les officiers scrutèrent-
ils avec leurs jumelles les moindres replis
du terrain ; les manchons bleus qu’ils re
cherchaient demeurèrent invisibles. et l’a
vion, après un raid infructueux de 240 kilo
mètres, dut revenir à son point de départ.
Cette reconnaissance n’apporta donc au
cune indication au point de vue stratégique.
Néanmoins, au point de vue technique et
sportif, elle témoigna non seulement d’un
très grand perfectionnement des divers or
ganismes de nos appareils militaires, de
leur stabilité parfaite, mais aussi de l’admi
rable maîtrise des officiers-pi lûtes.
On comprend dès lors que le ministre
de la guerre, qui. a suivi toutes les opéra
tions, se soit empressé de faire l’éloge de
nos vaillants pilotes et observateurs. « On
ne peut pas se lasser de les admirer, et,
cette année, quoi qu’ils aient été obligés de
voler au-dessus de 1,000 mètres. hauteur à
laquelle ils sont invulnérables, ils ont, a-t-
il déclaré, fourni aux généraux Pau et Chô
mer des renseignements très précis qui ont
été fort précieux. »
Le général Pau, interviewé par un de nos
confrères, a confirmé cette déclaration :
« J’ai été très satisfait, a-t-il dit, des résul
tats donnés par l’aviation dans mon armée.
Vous pouvez même employer un mot plus
expressif. J’ai été « émerveillé », littérale
ment « émerveillé », et je vous autorise à
souligner ce terme en lui donnant toute sa
valeur. Chaque jour, à dix heures du matin
au plus tard, j’ai su exactement où était
l’ennemi et j’étais prévenu de ce qu’il allait
faire, ce qui n’est pas un mince éloge
quand on a en face de soi un manœuvrier
comme le général Chômer.
» Les services que nous a rendus l’avia
tion cette année sont incalculables,et il faut
en reporter le mérite à tous ceux qui l’ont
préparée et qui lui ont permis, en s’organi
sant d’une façon militaire, de nous doter
de ce service unique de renseignements.
Nos aviateurs ont mérité tous les éloges
par leur audace, leur science du vol, leur
science de l’observation, leur instinct du
détail utile, précis, rapporté au moment
voulu et communiqué au haut commande
ment ; mais il faut également et avant tout
louer V organisation préparatoire, sans la
quelle on ne peut rien et qui fut impecca
ble. Excellent matériel que vous connais
sez bien ; personnel entraîné d’aviateurs
et de mécaniciens ; service des « relations
aériennes» établissant nos rapports avec
l’aviation, lui préparant les problèmes à
résoudre, posant les problèmes dont elle
avait à rapporter la solution avec une pré
cision et une science de la tactique qui
permettaient à la réponse d’avoir toute sa
valeur. J'ai eu à ce point de vue, un chef
des relations aériennes d’une haute valeur,
qui a fourni un travail colossal.
» L’aviation militaire est aujourd’hui
une arme, une arme réelle, ayant son rôle
dans l’armée, rôle capital et le remplissant
à merveille. »
Ainsi l’aviation a conquis ses parche
mins. Et, pour que l'aéronautique militaire
devienne une puissance de premier ordre,
il faut maintenant que l’on parvienne à
utiliser les dirigeables, dont les qualités
offensives sont certaines, d’une façon moins
sportive. Les services qu’ils ont rendus
pendant les grandes manœuvres ont été
insignifiants. Il y a donc lieu de mieux
employer ces croiseurs aériens pour que
leur rôle, harmonisé avec celui des avions,
puisse être, en cas de nécessité, vraiment
décisif. C’est au prix d’une telle combi
naison que l’aéronautique militaire sera
une nouvelle force effective pour la défense
nationale. Souvenons-nous-en !
H. HOLLAÉNDER.
tassdecnss soes skswondssemdnessoncascea
Ls Président de la République
A TOULOUSE
Les Visites de la matinée
Le président de la République a complété,
hier matin, la promenade officielle qu'il fit
a travers Toulouse, et dès huit heures et de
mie, en habit, portant le grand-cordon de
la Légion-d’Honseur, il est monté, en com
pagnie de MM. Etienne et Cru ppi et du gé
nérai Beandemoulin, dans un landau attelé
à la daumont de quatre chevaux conduits
par des artilleurs, pour se rendre successi
vement à l’Hôtel Dœu, à la Goutte de lait et
à l’Ecole de commerce.
Le temps est délicieux : du soleil et de lé-
gers nuages. Premier arrêt sous un arc de
triomphe - levé par les Sociétés d'agricul-
tare, les Syndicats agricoles et les Caisses ae
crédit agricole, à l’entrée des allées Al-
phonse-Peyrat. M. Laurens, president de la
Société d’agriculture de Toulouse, adresse
les remerciements de ses adhérents au pre
sident qui répond auprès du magnifique arc
de triomphe qu’ont bien voulu elever les
Sociétés d'agriculture de la Haute-Garonne
et de l'Arièze.
Second arrêt devant le monument élevé
aux combattants de 4870
M. Poincaré, salué d'abord par le prési
dent des Sociétés alsaciennes-lorraines, re
mercie les membres de ces sociétés.
Deux fillettes, aux costumes alsacien et
lorrain, remettent des fleurs « qui, leur dit
M. Poincaré en les acceptant, ms s root dou-
blement chères ». Eafin le président de la
fédération des combattants de 1870 assure
M. Poincaré de l'affecsion déférente de ceux
qui « gardent la cuite de l'espérance ».
Le cortège, poursuivant sa route, traverse
la Garonne et s’engage sur le quai.
A l'Hotel-Dieu
Voici l'Hlôtel-Dien. Le président descend
de voiture. Il est reçu, dans la grande salle
d’honneur aux riches boiseries, aux murs
couverts des portraits des anciens bienfai
teurs et que des vandales voudraient faire
disparaître, par le docteur Jeannel, doyen de
la Ficus té de médecine, par les chefs de ser
vice, les internes et les religieuses. M. Poin
caré traverse deux salles de l’hôpital, inter-
rogeant avec sympathie quelques malades.
L’un d'eux se fait reconnaître du president :
c'est un de ses anciens camarades du Lycée
de Bar-le-Duc, nommé Doumas, que des rhu
matismes rendent impotent et qui est sans
situation. M. Poincaré promet de s’intéres
ser à lui.
En quittant l'Hôtel-Dieu, le cortège s'en-
gage sur le pont N uf, au milieu duquel il
s’arrête. C’est ce qu’oa pourrait appeler, puis
que le mot a fait fortune, un arrêt touristi-
que. M. Cruppi fait admirer au président le
merveilleux panorama sur Toulouse, la v De
aux brigues rouges. C’est, à droite, l'église
de ta Dalbade, avec sa tour dont la fleche
s’élance fine et ajourée, sa façade de briques
et son tympan coorié, et cVst parfois, quand
l'etat de l'atmosphère le permet, la ligue
bleue et blanche des Pyrénées.
A la Crèche et à la Goutte de Lait
Par la rue de la Dalbade, on arrive à la
crèche et à la «Goutte de lait» qu’on va
inaugurer. Mme Poincaré y a précédé le pré
sident avec Mmes Eusnne, Cruppi. Hyerard,
etc. M Poincaré, dabout entre MM. Etenne
et Cruppi, ayant près de soi Mme Poincaré
assise et les dames patronnessrs debout, re
çoit les remerciements de M Fauroux, vice-
president du Bureau de bienfaisance, et du
docteur Baylac.
Je vous remercie, Mesda.nes, Messieurs,
et je vous félicite de votre initiative, ré
pond M. Poincaré. Je n'ai pas voulu tra
verser Toulouse sans m arrêter dans cette
charmante maison où vous avez déjà fait
tant de bien et où vous venez de créer,
avec l’aide précieuse de Mme Hyérard et
des dames patronnesses une nouvelle œu-
Le Cambrioleur de Sainte-Adresse etsa Complice
Cliché Petit Havre
Jean DERBRË
Nous donnons aujourd’hui la photographie
de celui qui, maintes fois depuis trois mois,
a occupé la chronique par ses cambriolages
répétés en viLe et particulièrement à Sainte-
Adresse.
Jean-Pierre-Marie Derbré est un grand
gaillard qui n’a que 19 ans et qui a pêché
par excès de jeunesse.. Tout alla bien pour
lui, tant qu’il resta seul a pratiquer la cam
briole, et ses premiers succès lui donnèrent
une audace incroyable favorisée encore par
une grande part de chance.
vre philanthropique. Je voulais voir de
près ces tout-petits auxquels le gouverne
ment de la République a le devoir particu
lier de s’intéresser, parce qu’ils sont l’ave
nir de la France.
M Poincaré, suivi de Mme Poincaré en
robe de satin gris souris, avec large ceinture
violette, au bras du docteur Baylac, est con
duit par Mme Hvérard devant une plaque de
marbre qui commémore en ces termes la cé
rémonie d’aujourd’hui :
« Le 18 septembre, M Raymond Poincaré,
président de la Republique, accompagné de
Mme Poincaré, a inauguré la Goutte de Lait
toulousaine. »
Mmes Poincaré, Etienne, Hiérard et Cruppi
rentrent en automobile à la Préfecture, tan
dis que le président et les ministres se ren
dent à pied à l’Ecole de commerce.
A l’Ecole de Commerce
Le président de la Chambre de commerce,
M. Girard, le remercie de sa visite et expose
les efforts fits par sa compagnie pour le dé
veloppement économique de la région.
Je suis particulièrement heureux,répond
M. Poincaré, de recevoir les membres de la
Chambre de commerce de Toulouse et des
départements voisins. Je sais quels ont été,
depuis quelques années, les efforts accom
plis par vous pour développer les forces
économiques de votre belle région. Je con
nais également les heureuses initiatives que
vous avez prises, notamment la création de
cet office des transports qui est appelé à
rendre les plus grands services. Je vous
félicite des résultats déjà obtenus. Je ne
doute pas que vous n’en obteniez de plus
heureux encore, que vous n’arriviez à ren
dre à votre région sa prospérité commer
ciale d’autrefois et que vous ne lui prépariez
un avenir digne de son illustre passé. Je
fais les vœux les plus sincères pour le com
merce et l'industrie du Lanquedoc.
Le programme de la marinee est rempli.
Le président rentre à la préfecture, conti-
noautà recueillir, sur le parcours, de cha
leureuses accia mations. A noter ce petit in
cident : la remise par une jeune fille d’une
pétition en faveur de son père condamné
pour vol.
Le président a remis 500 francs à la Goutte
de lait, 500 francs a l'hôpital, et 200 francs
pour les pauvres de Toulouse.
Le Banquet del'Arsenal
A midi, lé presi ient remonte dans son lan
dau pour se rendre à l’arsenal où un ban
quet lui est GË rt par le Conseil général de
la Haute Garonne. De la préfecture à l’arse
nal, le trajet est long ; mais la foule ne se
lasse pas de se presser sur le passage du
cortège et de prodiguer ses vivats en l'hon-
neuf de la République «t de son président.
Au départ de la prêtéevre. la musique du
Ale d'infanterie joue la Marseillaise, puis la
Marche Lorraine, tandis que tes cloches de la
cathedrale Saint-Etienne sonnent à toute
volée.
Sur le parcours, on passe sons les fenêtres
de la fd ration social ste. Les personnes qui
sont au balcon applau vissent le président,
et le fait mérité d'autant plus d'être noté
que c’est cette fédération qui imposa l’abs-
tention durant ces fêtes aux élus munici
paux.
Un pou plus loin, le cortège s arrête sons
un arc de triomphe où une délégakon d ou
vriers assurent le president ne leur dévoue-
neuf à la R publique et à sa personne, M.
Poincaré les remercie de ce témoignage de
sympathie de la population ouvrière auquel
il est particulièrement sensible.
C’est un banquet mon tre qui est servi
dans le hall de l’arsenal. Près de 3 000 con
vives : tous les maires du département, tous
les instituteurs et institutrices, six cents
commerçants et industriels, les sénateurs et
députés de la Haute-Garonne et des de pare-
ments voisins, etc., ont été invités. MM. Be
douce et E eu Prevot, deputés socialistes de
la Haute-Garonne, sont abien.s, maisM. Bep-
male, sénateur radical socialiste, qui avait
refusé hier soir l’invitation à diner du PrCsl-
dent de la République, n’a pas voulu refuser
celle ou Conseil général, et il est présent au
banguet.
Augustine LEMOIGNE
Mais voilà qu’il associa à ses affaires uns
femme, Augustine Jamel, femme Lemoigne,
âgée de 27 ans, et ce fut sa perte.
Lors de son dernier cambriolage à Sainte
Adresse, ta présence de sa coin agne devant
la maison où il opérait fut remarquée et ceci
suffit pour le perdre.
Le fameux « monte-en-l’air » et sa com
plice comparaîtront bientôt devant leurs
juges.
L’entrée de M. Poincaré est saluée par de
longues ovations. Tous les convives, debout,
poussent durant plusieurs minutes des cris
de « Vive la République ! Vive le président 1
Vive la France ! »
M. Poindre présidé, ayant à sa droite M.
Cruppi, députe, president du Conseil géné
ral, et à sa gauche M Etienne, ministre de la
guerre. Au dessert, M. Cruppi prend le pre
mier la parole.
Discours de M. Cruppi
Après une partie locale, dans laquelle M.
Cruppi fait l’exposé de la situation de l’in-
dustrie, du commerce et de l’agriculture
dans le Languedoc, où les dons naturels, les
facultés naturelles ont été l’apanage particu
lier de la race, M. Cruppi jette un coup d’œil
rétrospectif sur Thistoire locale et il termine
ainsi :
Depuis l’Année terrible, cette contrée a connu
la sécurité, l’sisance laborieuse ; elle en a profité
pour donner à la France celte noble pléia e d ar
tistes dont nous sommes si fiers. Sa prospérité
agricole s’est maintenue. Mais aujourd’hui cepen
dant nous voyons certaines circons ances defivo-
rables affecter la vie de notre province et en par
ticulier sa vie rurale. Pourquoi dissimule-' les
inquiétudes que nous inspirent l’abandon des cam
pagnes, la diminution constante de la population,
la rareté de la main-d'œuvre, qui en dérivé?
Pour lutter contre d tels maux, on préconise
des remèdes divers. Ce n’est pas ici le lieu de les
examiner; mais, quels qu'ils soient, il ne seront
efficaces que s’ils sont appliqués dins un esprit
d’union, par des citoyens décides a mettre au-
dessus des divisions de la politique, l'intérêt su
périeur de la vitalité régionale.
Si nous voulons que notre terre soit florissante,
il faut que tous, fraternellement, nous cultivions
l’amour de la petite patrie, du sol, des traditions,
du dialecte oatel. C’est en développant cet mour,
en l’enracinant dans les cœurs, en donnant a ena-
cun ie moyen d'exercer ses facultés sur la terre
même où il est né. que nous augmentons notre
apport particulier au tr sor commun, a la grande
patrie. Car c’est en cons rvant les traits spéciaux
de chacune de nos provinces que nous conser-
vous a notre pays c-tte souplesse. Cotte variété,
cette diversité de dons, qui est la ohvsionomie
même de la France.
Vous le savez bien, monsieur le président, car,
en appuiquant comme vous le faites toute votre
activité à parcourir les divers p unis de notre ter-
ritoire. à connaît e et a apprécier les trésors di-
vers de la grande nation que vous représentez,
vous vous proposez, sans aucun doute, de stimu
ler la vie régionale, de favoriser dans chaque
province ce qui constitue sa vie distincte et origi
nale : ses arts, ses industries, ses aptitudes parti
culières
Aussi espérons-nous que notre pays vous .paraî
tra digne de vus encourgemen's de vos sympa
thies. Un vieux dicton de la langue romane pré
tend que dans le Languedoc nous savons « aimer
qui nous aime », et à la vérité, ce peuple batail
leur. frondeur, d'indépendance un peu ré ve, s’est
toujours montré plein de gratitude envers ceux
qui l’on aidé et défendu.
Nous vous exprimons donc. Monsieur le prési-
dent, toute notre reconnai sance ; car voire pré
sence parmi nous apporte un appui efll-
cace à l’œuvre que tous ici nous entex dons pour
suivre pour la grandeur et la prospérité de Tou
louse et de sa région.
Le président de la République a prononc
ensuite le discours suivant qui a soulevé des
applaudissements répétés :
Discours du Président
de ia République
Messieurs,
Puisque les manœuvres militaires m'a-
menaient cette année aux portes de Tou
louse, je ne pouvais laisser échapper cette
heureuse occasion de me rendre à l'aima-
ble invitation que m’ont adressée le Conseil
général de la Haute-Garonne, les représen
tants du département et les habitants de
l’illustre capitale du Languedoc.
Je ne me suis jamais détendu contre la
séduction qu’exerce votre ville sur lotis
les esprits de formation latine. Pour les
hommes qui. nés, comme moi, sous un ciel
moins lumineux que le vôtre, demeurent
étroitement attachés à leur terre natale et
l’aiment jusque dans ses austérités, Tou
louse est une lointaine et radieuse appari
tion d’art " de beauté, une maîtresse de
gaie science et d'harmonie, une sorte de
Borne ou de Florence française.
J ai si bien cédé à celle fascination que,
durant de longues années, j’ai demandé à
votre grande presse régionale un semblant
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