Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-09-15
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 septembre 1913 15 septembre 1913
Description : 1913/09/15 (A33,N11750). 1913/09/15 (A33,N11750).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637828n
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
5 Centimes
(6 Pages)
Lundi 15 Septembre 1943
53= Annee — N 11,750
====================================
(6 Pages)
5 Centimes
CDITION DU MATIN
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Le Petit Havre
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HIPPOLYTE FÉNOUX
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Lo PETIT HA VUE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
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229
ELECTION SENATORIALE
du 21 Septembre 191:
MI LE DOCTEUR BEAL
Conseiller Général d'Argueil
Secrétaire dlu Conseil Général
CANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
Paris, trois heures matin
M. Bryan en Tournée
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
PÉRIGUEUX. — De Sarlat à Périgueux, le
president et Mme Poincaré traversent beau
coup de localités intéressantes où ils reçoi
vent les salutations des populations.
Le cortège marche à une vive allure et
apres un court arrêt à Vezat, Beynat et Saint-
Pierre-de-Chignat, le cortège arrive vers qua
tre heures à Périgueux.
Parti de Cahors sous la pluie, le cortège a
fait son entrée à Périgueux par un beau so
leil.
La population massée sur tout le parcours
a chaleureusement acclamé le président.
A la Préfecture, M. et Mme Poincaré fu
rent reçus par M. Saumande, maire et dé
puté de la ville, qui leur souhaita une cor
diale bienvenue.
Le président a ensuite gagné à pied l’an
cien jardin de l’archevêché où, sur un théâ
tre de verdure, plusieurs artistes de la Co
médie-Française ont joué le Flibustier, de Ri-
chepin.
Le président fit ensuite le tour de la ville.
Mme Poincaré et Mme Klotz sont restées à
la Préfecture.
Le président est monté en landau et, es-
corté, a parcouru les voies principales de la
ville.
La promenade s’est terminée par la visite
de l’Hôpital.
M. Poincaré a fait remettre une somme de
cinq cents francs pour l’établissement.
PÉRIGUEUX. — Le banquet offert en l’hon
neur du président comprenait 250 cou
verts.
Mme Poincaré portait une splendide toi
lette de voile blanc avec manteau de soie
brwchée.
Répondant au discours de bienvenue de
M. de la Batut. président du Conseil général,
et à celui de M. Saumande, M. Poincaré a
dit notamment :
« Il m’est particulièrement agréable d’avoir
pu m’arrèter dans votre ville. J'ai eu bien
des fois l’occasion de venir parmi vous, mais
rouve un plaisir particulier à vous ren-
une nouvelle visite.
» Parmi les richesses variées que la Fran
ce possède, celles qui se trouvent à Peri-
gueux sont au nombre des plus précieuses.
C’est au nom de la France que je souhaite
aujourd’hui bonheur et prospérité à votre
ville. Je lève mon verre en l’honneur de la
ville de Périgueux et du département de la
Dordogne. »
M. et Mme Poincaré se sont retirés à dix
heures à la Préfecture.
— a
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Commission d’Enquête en Bulgarie
Sofia. — MM. Godard et B aileford, mem
bres de la Commission d’enquête sont partis
hier matin, pour poursuivre leur enquête.
Deux autres membres de la Commission
sont également arrivés hier.
LES AFFAIRES DU MAROC
Une attaque des rebelles est repoussée
Marrakech. — Le sultan a reçu en audien
ce de conge le général Bru lard.
Les nouvelles du Souss disent que le pacha
de Taroudant a repoussé à Tiout un parti de
deux cents cavaliers qui menaçaient Tarou
dant, en lui causant de grosses pertes.
ACCIDENT D’AVIATION
Carcassonne. — Un sous-officier aviateur
essayait un biplan au camp de Romieu,
lorsque l'appareil, qui ne pouvait décoller,
entra dans la foule des curieux et blessa cinq
personnes.
L’aviateur est indemne, mais l’aéroplane
est très fortement avarié.
— • I —
LE CONGRÈS SOCIALISTE ALLEMAND
INA. — Le Congrès socialiste s’est ouvert
à six heures, à la Maison du Peuple.
Le buste de Bebel entouré de feuillages
était au premier rang sur l’estrade, derrière
la tribune officielle.
On remarquait l’absence de M. Haas, prési
dent du parti.
M. Lebert, député à léna, souhaite la bien
venue aux congressistes, puis Moikenbouhr
prononce l’éloge de Bebel.
L'assemblée approuve ensuite le choix de
JIM. Hébert et Bock, comme présidents du
Congrès.
Il n’y a aucun délégué français.
Un certain nombre de délégués étrangers
prennent ensuite la parole.
Le président lit enfin des télégrammes ve
nus de divers pays étrangers notamment de
Russie, du Danemarck, d’Ita lie, de Suède,
etc.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Tour de Paris
Siret est arrivé premier à 5 h. 54’ 46” ;
Vermeulen est arrivé second à 6 heures, et
Kolhemainen à 6 h. 3’ 2”.
M. Bryan, secrétaire d’Etat, c’est-à-dire
ministre des affaires étrangères des Etats-
Unis, vient d’ajouter une page des plus sa
voureuses à l’histoire de la Fantaisie amé
ricaine. Arguant que son traitement de mi
nistre est insuffisant pour lui permettre de
vivre dignement, il s’est souvenu de son
ancienne profession de conférencier, car
c’est une profession là-bas et fort rémuné
ratrice. Le voilà donc parti en tournée ré
tribuée, au service d’une organisation pri
vée, entre les mains d’un imprésario. Il ne
cesse du reste pas pour cela d’être minis
tre, il n’a même pas recours à la fiction, co
mique mais authentique, qu’emploient nos
ministres quand ils se battent en duel et
qu’ils donnent leur démission pendant la
durée du combat, pour ménager les prin
cipes et sauver la face.
Jusque là rien qu’un certain sans-gêne,
un peu fort sans doute, mais acceptable en
somme, étant donné que tous les hommes
politiques sont après tout des conférenciers
et qu’ils ne changent pas de métier en con
tinuant à parler. M. Bryan a cependant
trouvé moyen, dans l’espèce, de battre le
record de l’originalité et de faire une chose
qu’aucun ministre avant lui n’avait jamais
faite. C’est peut-être une idée de son bar-
num, mais il en accepte la responsabilité.
Voici ce dont il s’agit :
Les auditoires américains n’ont pas le
raffinement des nôtres. Ils ressemblent da
vantage aux auditoires d’enfants et même
(soit dit sans les blesser — car c’est peut-
être un éloge) aux auditoires de sauvages.
Il leur faut des impressions vives et sim
ples, du bruit, de la lumière, des costumes,
du changement. Du changement surtout,
car comme les êtres jeunes, leur attention
se fatigue très vite. En Amérique, il n’y a
pas de bonne réunion électorale sans musi
que, chants, cris de guerre, uniformes de
militants, mimiques effrayantes ressem
blant à celles des Sioux, comme par exem
ple le cri de ralliement du « parti de l‘é-
lan », rendu célèbre dans le monde entier
pendant la dernière campagne de M. Roo
sevelt.
Tenant compte, avec une psychologie
très sûre, de cet état d’esprit, l’impresario
de M. Bryan a encadré l’illustre conféren
cier entre un cinématographe et une troupe
d’acrobates. C’est dans ces conditions que
le ministre des affaires étrangères est en
train de parcourir l’Union. Cependant les
relations avec le Japon restent tendues,
tandis que la Révolution mexicaine de
meure pour les Etats-Unis le plus inquié
tant des problèmes !
Je lisais hier, dans un de nos « graves
confrères », un jugement à la fois sévère et
attristé de cette tournée ministérielle, re
grettable en effet. « Que dirait Talleyrand ?
Que dirait Metternich ? » Et il faut avouer
que même dans notre Europe, où les préju
gés s’en vont, la fantaisie de M. Bryan n’a
pas bonne presse. Nos ministres, qui quel
que fois se recrutent un peu n’importe où,
gardent cependant une certaine idée de
leur fonction, et s’ils la compromettent d’a
venture dans quelques écarts, c’est généra
lement à la façon de François I er ,d’Henri IV,
et de Louis XV : sur ce chapitre l’opinion
est du reste idulgente.
Mais, en Amérique, la mentalité est tout
autre. Certains de nos journaux ont l’air de
penser que l’attitude, à leur avis scanda
leuse, de M. Bryan, est une nouveauté, un
signe de décadence des mœurs politiques
américaines. Pas du tout ! Les Américains
ont toujours été comme cela ! Je ne parle
pas naturellement d’hommes comme Fran
klin ou surtout Washington, encore tout
proche de la vieille Angleterre et de ses
traditions. Mais, pendant tout le cours du
XIX e siècle, cet extraordinaire creuset
qu’est l’Amérique du Nord a produit sans
cesse les « numéros » les plus étonnants.
Une ressemblance toute superficielle en
tre les Anglais et les Américains fait pen
ser parfois qu’ils sont frères. Voilà bien
longtemps qu’ils n’ont presque plus rien de
commun. L’Angleterre est ou était hier en
core le pays de la tradition, de la hiérar
chie, de la tenue. L’Amérique est le pays
de la vraie liberté, de l’imagination conti
nuellement en travail, de la fantaisie exas
pérée,sans cesse à la recherche de nouveaux
records et de nouvelles singularités. Et
c’est son véritable charme que d’être déga
gée de nos principes et de nos préjugés,
que d’être vraiment neuve à la façon des
peuples primitifs, ou même comme ces jeu
nes chiens débordants de vie, qui gambadent.
et font mille tours, sans penser que cela
puisse le moins du monde tirer à consé
quence.
Il faudrait avoir vu une campagne élec
torale américaine pour comprendre "que
rien là-bas ne doit être pris au tragique. Je
recommande par exemple comme très sug
gestive, la description par Jules Verne,
dans le Tour du Monde en 80 Jours, de l'é-
lection d un juge de paix à San-Francisco,
devant l’œil flegmatique de Phileas Fogg.
Je me rappelle aussi l’histoire, vraie celle-
ci, d’un candidat à la présidence des Etats-
Unis, qui fut élu du reste et qui avait ima
giné de s’exhiber dans un cortège de Mardi
gras : costumé en Uncle Sam,avec de grands
pantalons rouges et blancs et la fameuse
veste bleue constellée d'étoiles blanches, il
se montrait au peuple devant une hutte de
bûcheron, buvant un démocratique verre
de cidre. La masse, qu’il avait conquise, le
désignait d’un surnom qui est resté cé
lèbre : Tippecanoë.
L'opinion américaine aime les originali
tés. Quand elle en voit une qui vraimen
dépasse la mesure, il est bien rarequ'ell
se fâche. Elle se tournerait plutôt vers l’Eu
rope en disant : « Ce n’est pas vous qu.
feriez cela ! »
J’imagine que c’est ainsi qu’elle prend r;
la singulière invention de M. Bryan. Je ne
serais pas loin, moi-même, de la prendre
de cette façon. Le jour où les Américains
seraient devenus tout à fait raisonnables,
paisibles et timorés, notre vieille planète
me paraîtrait moins vivante, moins pitto
resque, et privée de je ne sais quelle néces
saire jeunesse.
André Siegfried
SA
A Gourdon
Après son départ de Cahors, le président
s'est rendu à Gourdon. Gourdou est le c n-
tre ae la circonscription que représente, à la
Chambre, M. Malvy. Celui ci est aux côtés
du maire pour recevoir le chef de l’Etat. Aux
souhaits de bienvenue, M. Poincaré répond :
Je vous remercie, Monsieur le maire, et
je remercie la population républicaine de
Gourdon de son aimable accueil, Je suis
heureux, avant de quitter le département
du Lot, de m’arrêter quelques instants dans
la patrie du général Cavaignac. J’ai admiré,
au passage, les célèbres noyers qui font la
richesse de votre région et j’ai plaisir à
admirer, maintenant, votre ville si curieuse
et si pittoresque avec ses monuments du
moyen-âge. Je veux, d’ici, avant de quitter
le Quercy, adresser à toutes les populations
républicaines du Lot mes remerciements
les plus émus.
Un groupe de jeunes filles s’avance au
près du président et de Mme Poincaré. Elles
sont vêtues du costume local, fichu et tablier
de soie, infiniment coquet ; comme coiffure,
le pierrot quercinois, petit bonnet pointu en
soi- à ramages bordé de dentelle. Ces jeunes
filles, qui obtiennent un vif succès, remet-
tentà Mme Poincaré un coffret encore utili
sé dans les campagnes. Au départ, des gar
çonnets, habillés en soldat, rendent les hon
neurs avec leur petit fusil, et le cortège
poursuit sa rouie en passant sous un arc de
triomphe qui adresse le dernier souhait de
la ville de Gourdon : « Nos vœux vous ac
compagnent ».
Dans le Périgord
Après Gourdon, nous retrouvons la vallée
de La Doruogne et nous entrons dans le Péri
gord.
A Domme, le président est salué par le
maire et, au nom du prince de Monaco, par
son ministre, le comte de Mal ie ville, dont
l’ancêtre, originaire de Domme, fut un des
rédacteurs du Gode civil. Le cortège s’engage
ensuite sous la curieuse porte des Tours,
vestige des remparts du treizième siècle, et
grimpe à travers les rues tortueuses que bor
dent d'amusantes maisons massives percées
de fenêtres étroites comme des meurtrières
et de couleur si uniforme qu’elles semblent
avoir toutes été badigeonnées en ocre. Le
president et Mme Poincaré sont conduits sur
une plate-forme ménagée dans le r cher qui
domine la Dordogue d’environ 150 mètres
et d’où on a une vue admirable, jusque sur
le Massif Central. Précisément à ce moment,
le soleil qui n’aura pas boude longtemps,
perce les nues et éclaire ce magnifique ta
bleau.
A Sarlat
L’accueil fait au president de la Républi
que dans le Périgord est aussi chaleureux
que celui qu’il rencontra dans le Limousin,
la Marche et le Q lercy. La patrie de la Boétie
a reçu M. Poincaré comme un ami cher,
qu’on est heureux de revoir. Et la réception
fut telle que l'annonçait l’inscription qui
nous accueillit à l'entree de Sarlat : «Siosque
lou biebengu ».
La ville est pavoisée à ravir ; la population
endimanchée prodigue des vivats ; des jeu
nes filles habillées, l’une en Lorraine, l’autre
en Périgourdine, tendent des fleurs à M.
Poincaré ; un arc de triomphe porte ces
mots : « Salut au patriote lorrain ! »
Le maire souhaite la bienvenue etM. Poin
caré lui répond :
Je vous remercie, mon cher maire, et je
remercie de son accueil la population d
€
Sarlat, qui a réalisé des prodiges d’ingé-
niosité pour decorer cette jolie ville. Je fé
licite vos concitoyens, fidèles aux traditions
de leur ancêtre La Boétie, d’être attachés
aux institutions libérales. Je ne doute pas
que, s’inspirant aussi de son exemple, ils
ne connaissent tout le prix de l’amitié. Je
leur apporte la mienne et je les prie d’en
agréer la sincère expression.
La fonle applaudit longuement cette heu
reuse improvisation.
Le président, à pied, se rend au théâtre,
où un déjeuner lui est offert par le Conseil
municipal.
Photo et Cliché Petit Savré
Le Steam, « Zsyehé » en cale sache
Le steamer Psyché,. de la Maison Le Quei-
lec, d’Alger, qu on a renfloué samedi der
nier sous les falaises d’Yport où il s’était
échoua pendant son voyage d’Algérte à
Ronen, est entré dans une des grandes for
mes d. radoub au cours de la nuit de same-
di à dimanche.
Ônapfoèédé à un premier examen des
avaries. Le navire a so ffrt sur toute fa
longueur de son « petit fond» ; les tôles ont
été tordues et disjointes et quantité de ri
vets ont sauté ; c’est ainsi que le navire a
tait eau, car, chose remarquable, aucuns tô
le n’a été crevee ni déchirés. Une avarie plus
grave est celle de l’etambot et du gouver
nail complètement cassé. N turellement.
On r'aponne é ga leme nt, SANS FHr f S, dans tous les Bureaux de Pow es ■•ran^ 9
toutes les tôles déformées devront être rem-
placées et ces réparations nécessiteront deux
ou trois mois.
Dès qu’on aura étanché les différentes
voies d’eau, le Psyché quittera la cale pour
aller complèter son déchargement de vins et
de phosphates ; puis ce travail terminé il se
ra rame ne dans la forme sèche. Ce n’est
qu'alors que les experts feront les estima
tions des avaries.
Le Havre étant le premier port touché par
le Psyché, le capitaine, M. Berrest. que nous
avons vu hier, déposera aujourd’hui son
rapport de mer-au greffe du Tribunal de
commerce.
0
des Cantons du Havre, de Montivilliers et de Saînt-Romain-de-Colboso
La Candidature du Docteur BÉAL est acclamée
Les Electeurs sénatoriaux républicains de
gauche des cantons du H ire et des cantons
de Montivilliers et de Siint-Romain-de-Col-
bosc étaient convoques, hier matin, en
réunion générale qui s’est tenue au Grand
Cercle Républicain, rue de Paris, 105.
La plupart des électeurs convoqués
avaient répondu à cet appel. Dix-huit
s’étalent fait excuser et, parmi les lettres
d’excuses communiquées à l’assemblée par
M. Génestal, il nous faut noter celles de MM.
Jennequin et Langlois apportant une cha
leureuse adhésion à la candidature de M. le
Dr Béal.
Le bureau ayant été formé, avec M. Gé-
nestal, maire du Havre, comme président,
MM. Valentino, maire de Graville-Sainte-Ho-
nonne, et Cornet, adjoint au maire de San-
vie, comme assesseurs et M. Frank Basset,
comme secrétaire, — M. Genestal prit la pa
role.
Il exposa l’objet de la convocation qui
était la présentation de M. le Dr B-al, candi
dat des différents, groupes républicains de
gauche, acclamé en la réunion du 5 septem
bre, tenue à Rouen par soixante électeurs de
droit.
Il rappela les titres de M. le Dr Béal à la
confiance de tous les sincères
républicains.
la loyauté et la fermeté de ses opinions dé-
mocratiques, ses distingués
Conseil général qui l’a choisi
taire. (Applaudissements).
services au
pour secre-
La parole lui étant donnée, M. le Dr Béal
se déclare très touché des paroles de M.
Génestal ; il le remercie de lui avoir procuré
l’occasion de se rencontrer avec les électeurs
républicains de gauche des cantons du
Havre, et des cantons de Montivilliers et de
Saint-Romain ; il rappelle les origines de sa
candidature qui est tout à la fois : une
revendication des droits de l’arrondissement
de Neofchâtel que certains ont obstinément
méconnus et l’affirmation de l’opinion démo-
cratique et laïque des républicains de gau
che.
La réunion tenue à Rouen, le 5 septembre,
a été une attestation nouvelle du principe
de la représentation sénatoriale de la Seine-
inférieure par arrondissements. Pour ce qui
est du choix d’un candidat, le nom de l'ho-
norable M. Bouctot, député, était tout indi
qué. Mais des raisons qui tenaient moins à
des considérations personnelles qu’à l'inté-
rêt même du parti, ont déterminé M. Bouctot
à décliner cette candidature.
Choisi par les délégués autorisés du corps
électoral, M. le docteur Béal a dû se rendre
à leurs instances, et, très reconnaissant de la
manifestation faite sur son nom, heureux de
l’appui qu’a bien voulu lui donner M. Génes
tal, il vient sollici ter les suffrages de tous les
républicains de gauche. (Applaudissements
répétés.) .
L'honorable candidat rappelle ensuite briè
vement les services qu’il s’est efforcé de ren
dre aussi bien comme maire d’Argueil, com
me conseiller d’arrondissement que comme
conseiller général. Il eut l’honneur de rem
porter sur M. le comte de Pomereu une vic
toire républicaine en suite de laquelle un
nouveau siège de conseiller général était
acquis aux r public fins de gauche, dans
notre département. (Bravos prolongés.)
Investi de ce mandat, il s’appliqua à la dé
fense des intérêts du canton d’Argueil et des
intérêts généraux de la Seine-Inférieure,
s’efforçant de faire adopter toutes mesures
ayant pour objet de mettre les moyens de
coopération, existant à l’heure actuelle, au
service des agriculteurs.
Il a toujours eu pour souci de maintenir,
entre républicains, cet accord nécessaire que
parfois des dissentiments personnels ont pu
compromettre et il voudrait grouper tous ses
amis politiques de gauche pour la réalisa
tion d’un programme commun et autour
d'un idéal de justice et de progrès social.
M. le/Dr Béal développe ensuite les points
principaux de son programme. Il est par-
tisan d’une réforme électorale et il désire la
représentation des minorités avec le scrutin
de liste à la base. Mais il repousse le système
du quotient et il estime que le nombre des
députés doit être réduit, que la péréquation
doit être établie entre circonscriptions, et
que l’exercice iegitime du pouvoir doit ap
partenir à la majorité.
La réforme financière s’impose. Elle est
devenue indispensable pour faire face aux
d penses sociales et aux charges croissantes
de la défense nationale. Pour réaliser cette
réforme, nos anciennes contributions de
vront être remaniées, la terre devra être dé
grèves, car la contribution dont elle est frap
pée, dans notre département, atteint jusqu’à
20 et même 25 0/0 de son revenu net. Des
ressources nouvelles seraient demandées à
la richesse mobilière, mais la rente française
doit être exonérée, sous peine de porter gra
vement-atteinte au crédit public. Et il faudra
se montrer très circonspect en ce qui con
cerne les revenus provenant du travail, ou
même du travail et du capital associés. Au
trement, on découragerait l’esprit dinitia-
tive, de prévoyance et d’épargne qui a fait,
de tout temps, la force de notre pays. L’im
pôt doit être proportionnel ; il doit s’appli
quer également à tous les revenus certains.
Dans l’établissement comme dans l’applica
tion de la reforme, l’honorable candidat ne
saurait admettre aucune disposition arbi
traire ou vexatoire qui pourrait violer le se
cret des affaires ou troubler la liberté des
citoyens.
M. le Dr Béal insiste sur les lois sociales,
notamment sur celles concernant les famil
les nombreuses et l’assistance aux femmes
en couches ; il estime que l’application de
ces deux lois est urgente et indispensable.
D’autre part, d’une façon générale, il faut,
dit-il, que les lois sociales n’aient point un
caractère de charité, mais bien d’assistance
et de solidarité vraie. Et c’est pourquoi, dans
la mesure du possible, et toutes les fois que
cela est possible, les bénéficiaires devraient
y participer par un effort personnel, si léger
soit-il. .
Partisan de la liberté de l’enseignement,
M. le Dr Béal entend assurer, par toutes me
sures utiles, la défense de 1 école laï que.
pour tous, et dont l’application devra être
faite en tenant compte de certaines contin
gences, il la considère comme une prime
d’assurance contre la guerre et comme une
s rieuse garantie du maintien de la paix. .
T ts ses efforts terniront à la défense des
nié êts agricoles et industriels de notre dé-
yirtement, à la défense de ses iatérêts ma-
itimes, si importants au point de vue de la
prospérité générale du pays. (Applaudisse-
ments répétés).
La parole étant donnée aux électeurs qui
auraient quelques questions à poserai» can
didat, M. Déliot déclare que les radicaux-so-
cialistes se rallient à la candidature répu
blicaine de gauche de M. le Dr Béal. Mais il
tient à savoir cependant si le candidat est
• proportionnaliste intransigeant et s’il votera
avec la droite.
M. le D? Béal renouvelle sa déclaration : H
n’est pas partisan du quotient, mais il dé
sire une représentation proportionnée aux
forces numériques des partis, avec prime à
la majorité.
M. Mougens demande au candidat s’il est
favorable à la liberté de renseignement et à
la gratuité de l'enseignement secondaire.
M. le Dr Béal : Je suis partisan de la liber-
té de l’enseignement, avec contrôle réel et
effi lace de renseignement libre. Je suis par-
tisan de la gratuité de l’enseignement se-
condaire, à la condition que les jeunes gens
subi ont un examen d’aptitude.
M. Bouctot, député de Neofchâtel, prend
alors ia parole et recommande aux électeurs
présents la candidature du sincère et ferme
républicain M. le Dr Beat. En lui accordant
| leurs suffrages, ils accompliront leur devoir
[ civique en présence de la candidature de
droite de M. Leblond, maire de Rouen ; ils
accompliront aussi un acte de justice et
d’équité dont leur seront reconnaissants les
électeurs de l’arrondissement de Neofchâtel.
Aussi bien, les électeurs de l’arrondisse
ment et de la ville du Havre peuvent-ils être
persuadés que l'honorable M. Béal, s’il est
élu, ne manquera pas de porter une atten
tion vigilante à tout ce qui concerne la dé
fense des intérêts maritimes de notre grand
port, et son développement.
| M. le docteur Béal remercie M. Bouctot du
concours qu’il veut bien lui apporter dans
| cette campagne, et il affirme que, s’il est
| élu, il travaillera, avec les représentants du
Havre, à la défense toujours attentive de
notre port. (Applaudissements répétés).
M. Génestal remercie l’honorable candidat
de la netteté et de la franchise de ses decla-
tions. Il insiste sur le caractère de cette
candidature qui est, d’une part, une affir
mation des principes politiques, des républi
cains de gauche, et d’autre part, l’expression
des justes revendications de l'arrondissement
de Neatchâtel, sur lequel voudrait s’étendre
l'hégémonie de Rouen dont l’ambition
ne tend à rien moins qu’à s’assurer une
double représentation au Sénat, contraire
ment à toute équité.
A ce double titre, dit-il, toutes nos sympa
thies sont acquises à M. le Dr Béal.
M. Génestal termine par un chaleureux
appel en faveur de la candidature de M. le
Dr Béal et il espère que, grâce au concours
des électeurs présents, le candidat des ré
publicains de gauche triomphera au scrutin
du 21 septembre.
Ces paroles sont
mations prolongées
saluées par des accla-
et unanimes.
INFORMATIONS
Le président de la République
au Collège d’athlètes
M. Raymond Poincaré, qui doit se rendra
le 19 octobre prochain à Reims, consacrera
une partie de son après-midi à la visile du
Collège d'athiètes crée, on le sait, grâce à
l’initiative et à la générosité du marquis de
Polignac.
Le président de la République assistera d
une leçon d’entraînement, à laquelle pren
dront part notamment les jennes orphelins,
garçons et filles, de l’Hospice de Reims, dont
l’âge varie entre six et douze ans.
Sur la Tombe d’Alfred de Vigny
A l’occasion du cinquantième anniversaire
de la mort d’Alfred de Vigny, les musettistes
se sont rendus hier matin, à 10 heures 1/2,
sur la tombe du poète au cimetière Mont
martre.
M. Fosse, secrétaire do la Société, a dépose
une superbe gerbe de fleurs au nom des
musettistes, ainsi qu’une couronne d’immor
telles au nom du comité Alfred de Vigny.
M. Camille Le Senne a prononce un dis
cours dans lequel il a rappelé l’étroite amitié
qui liait Alfred de Vigny et Alfred de Musset
M. Fosse a lu un sonnet de Musset sur
Alfred de Vigny, et Mlle Marthe Strum, lau-
reate du concours de dictiion, a dit la Mai"
son du berger, de Vigny.
Accident de Mine
Quinze ouvriers travaillaient au puits Mon-
terrât à la recherche de la dernière victime
de l’éboulement de ces jours derniers, lors
que à l’amont du chantier de sauvetage Se
produisit un nouvel éboulement. Les ma-
heureux se trouvèrent ainsi pris entre les
deux éboulemnts. Une nouvelle équipe de
secours attaqua immédiatement le barrage
derrière lequel se trouvaient les 15 ouvriers;
ceux-ci, de leur côté, travaillèrent avec ar
deur pour se dégager. .. .
Ce n’est qu’après sept heures d efforts, vers
onze heures du soir, que les la ouvriers
prisonniers ont pu être délivrés.
Aucun d’eux n’était blessé,
Congrès de la Ligue
de l'Enseignement
M. Bartnou, président du Conseil, assis-
fera à la séance d'ouverture du Congrès de
la Ligue de l’enseignement, à Aix-les-Bains,
le 25 septembre. Il sera accompagné de —
Lamirault, son chef de Cabinet, et de M.
Gasquet, directeur de l’enseignement pri-
maire.
Le soir, à 7 heures, un banquet lui ser
Partisan de’la loi militaire de trois ans, égale offert par la Ligue, au Grand Cercle, puis
(6 Pages)
Lundi 15 Septembre 1943
53= Annee — N 11,750
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(6 Pages)
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Le Petit Havre
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AU HAVRE
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Lo PETIT HA VUE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
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229
ELECTION SENATORIALE
du 21 Septembre 191:
MI LE DOCTEUR BEAL
Conseiller Général d'Argueil
Secrétaire dlu Conseil Général
CANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
Paris, trois heures matin
M. Bryan en Tournée
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
PÉRIGUEUX. — De Sarlat à Périgueux, le
president et Mme Poincaré traversent beau
coup de localités intéressantes où ils reçoi
vent les salutations des populations.
Le cortège marche à une vive allure et
apres un court arrêt à Vezat, Beynat et Saint-
Pierre-de-Chignat, le cortège arrive vers qua
tre heures à Périgueux.
Parti de Cahors sous la pluie, le cortège a
fait son entrée à Périgueux par un beau so
leil.
La population massée sur tout le parcours
a chaleureusement acclamé le président.
A la Préfecture, M. et Mme Poincaré fu
rent reçus par M. Saumande, maire et dé
puté de la ville, qui leur souhaita une cor
diale bienvenue.
Le président a ensuite gagné à pied l’an
cien jardin de l’archevêché où, sur un théâ
tre de verdure, plusieurs artistes de la Co
médie-Française ont joué le Flibustier, de Ri-
chepin.
Le président fit ensuite le tour de la ville.
Mme Poincaré et Mme Klotz sont restées à
la Préfecture.
Le président est monté en landau et, es-
corté, a parcouru les voies principales de la
ville.
La promenade s’est terminée par la visite
de l’Hôpital.
M. Poincaré a fait remettre une somme de
cinq cents francs pour l’établissement.
PÉRIGUEUX. — Le banquet offert en l’hon
neur du président comprenait 250 cou
verts.
Mme Poincaré portait une splendide toi
lette de voile blanc avec manteau de soie
brwchée.
Répondant au discours de bienvenue de
M. de la Batut. président du Conseil général,
et à celui de M. Saumande, M. Poincaré a
dit notamment :
« Il m’est particulièrement agréable d’avoir
pu m’arrèter dans votre ville. J'ai eu bien
des fois l’occasion de venir parmi vous, mais
rouve un plaisir particulier à vous ren-
une nouvelle visite.
» Parmi les richesses variées que la Fran
ce possède, celles qui se trouvent à Peri-
gueux sont au nombre des plus précieuses.
C’est au nom de la France que je souhaite
aujourd’hui bonheur et prospérité à votre
ville. Je lève mon verre en l’honneur de la
ville de Périgueux et du département de la
Dordogne. »
M. et Mme Poincaré se sont retirés à dix
heures à la Préfecture.
— a
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Commission d’Enquête en Bulgarie
Sofia. — MM. Godard et B aileford, mem
bres de la Commission d’enquête sont partis
hier matin, pour poursuivre leur enquête.
Deux autres membres de la Commission
sont également arrivés hier.
LES AFFAIRES DU MAROC
Une attaque des rebelles est repoussée
Marrakech. — Le sultan a reçu en audien
ce de conge le général Bru lard.
Les nouvelles du Souss disent que le pacha
de Taroudant a repoussé à Tiout un parti de
deux cents cavaliers qui menaçaient Tarou
dant, en lui causant de grosses pertes.
ACCIDENT D’AVIATION
Carcassonne. — Un sous-officier aviateur
essayait un biplan au camp de Romieu,
lorsque l'appareil, qui ne pouvait décoller,
entra dans la foule des curieux et blessa cinq
personnes.
L’aviateur est indemne, mais l’aéroplane
est très fortement avarié.
— • I —
LE CONGRÈS SOCIALISTE ALLEMAND
INA. — Le Congrès socialiste s’est ouvert
à six heures, à la Maison du Peuple.
Le buste de Bebel entouré de feuillages
était au premier rang sur l’estrade, derrière
la tribune officielle.
On remarquait l’absence de M. Haas, prési
dent du parti.
M. Lebert, député à léna, souhaite la bien
venue aux congressistes, puis Moikenbouhr
prononce l’éloge de Bebel.
L'assemblée approuve ensuite le choix de
JIM. Hébert et Bock, comme présidents du
Congrès.
Il n’y a aucun délégué français.
Un certain nombre de délégués étrangers
prennent ensuite la parole.
Le président lit enfin des télégrammes ve
nus de divers pays étrangers notamment de
Russie, du Danemarck, d’Ita lie, de Suède,
etc.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Tour de Paris
Siret est arrivé premier à 5 h. 54’ 46” ;
Vermeulen est arrivé second à 6 heures, et
Kolhemainen à 6 h. 3’ 2”.
M. Bryan, secrétaire d’Etat, c’est-à-dire
ministre des affaires étrangères des Etats-
Unis, vient d’ajouter une page des plus sa
voureuses à l’histoire de la Fantaisie amé
ricaine. Arguant que son traitement de mi
nistre est insuffisant pour lui permettre de
vivre dignement, il s’est souvenu de son
ancienne profession de conférencier, car
c’est une profession là-bas et fort rémuné
ratrice. Le voilà donc parti en tournée ré
tribuée, au service d’une organisation pri
vée, entre les mains d’un imprésario. Il ne
cesse du reste pas pour cela d’être minis
tre, il n’a même pas recours à la fiction, co
mique mais authentique, qu’emploient nos
ministres quand ils se battent en duel et
qu’ils donnent leur démission pendant la
durée du combat, pour ménager les prin
cipes et sauver la face.
Jusque là rien qu’un certain sans-gêne,
un peu fort sans doute, mais acceptable en
somme, étant donné que tous les hommes
politiques sont après tout des conférenciers
et qu’ils ne changent pas de métier en con
tinuant à parler. M. Bryan a cependant
trouvé moyen, dans l’espèce, de battre le
record de l’originalité et de faire une chose
qu’aucun ministre avant lui n’avait jamais
faite. C’est peut-être une idée de son bar-
num, mais il en accepte la responsabilité.
Voici ce dont il s’agit :
Les auditoires américains n’ont pas le
raffinement des nôtres. Ils ressemblent da
vantage aux auditoires d’enfants et même
(soit dit sans les blesser — car c’est peut-
être un éloge) aux auditoires de sauvages.
Il leur faut des impressions vives et sim
ples, du bruit, de la lumière, des costumes,
du changement. Du changement surtout,
car comme les êtres jeunes, leur attention
se fatigue très vite. En Amérique, il n’y a
pas de bonne réunion électorale sans musi
que, chants, cris de guerre, uniformes de
militants, mimiques effrayantes ressem
blant à celles des Sioux, comme par exem
ple le cri de ralliement du « parti de l‘é-
lan », rendu célèbre dans le monde entier
pendant la dernière campagne de M. Roo
sevelt.
Tenant compte, avec une psychologie
très sûre, de cet état d’esprit, l’impresario
de M. Bryan a encadré l’illustre conféren
cier entre un cinématographe et une troupe
d’acrobates. C’est dans ces conditions que
le ministre des affaires étrangères est en
train de parcourir l’Union. Cependant les
relations avec le Japon restent tendues,
tandis que la Révolution mexicaine de
meure pour les Etats-Unis le plus inquié
tant des problèmes !
Je lisais hier, dans un de nos « graves
confrères », un jugement à la fois sévère et
attristé de cette tournée ministérielle, re
grettable en effet. « Que dirait Talleyrand ?
Que dirait Metternich ? » Et il faut avouer
que même dans notre Europe, où les préju
gés s’en vont, la fantaisie de M. Bryan n’a
pas bonne presse. Nos ministres, qui quel
que fois se recrutent un peu n’importe où,
gardent cependant une certaine idée de
leur fonction, et s’ils la compromettent d’a
venture dans quelques écarts, c’est généra
lement à la façon de François I er ,d’Henri IV,
et de Louis XV : sur ce chapitre l’opinion
est du reste idulgente.
Mais, en Amérique, la mentalité est tout
autre. Certains de nos journaux ont l’air de
penser que l’attitude, à leur avis scanda
leuse, de M. Bryan, est une nouveauté, un
signe de décadence des mœurs politiques
américaines. Pas du tout ! Les Américains
ont toujours été comme cela ! Je ne parle
pas naturellement d’hommes comme Fran
klin ou surtout Washington, encore tout
proche de la vieille Angleterre et de ses
traditions. Mais, pendant tout le cours du
XIX e siècle, cet extraordinaire creuset
qu’est l’Amérique du Nord a produit sans
cesse les « numéros » les plus étonnants.
Une ressemblance toute superficielle en
tre les Anglais et les Américains fait pen
ser parfois qu’ils sont frères. Voilà bien
longtemps qu’ils n’ont presque plus rien de
commun. L’Angleterre est ou était hier en
core le pays de la tradition, de la hiérar
chie, de la tenue. L’Amérique est le pays
de la vraie liberté, de l’imagination conti
nuellement en travail, de la fantaisie exas
pérée,sans cesse à la recherche de nouveaux
records et de nouvelles singularités. Et
c’est son véritable charme que d’être déga
gée de nos principes et de nos préjugés,
que d’être vraiment neuve à la façon des
peuples primitifs, ou même comme ces jeu
nes chiens débordants de vie, qui gambadent.
et font mille tours, sans penser que cela
puisse le moins du monde tirer à consé
quence.
Il faudrait avoir vu une campagne élec
torale américaine pour comprendre "que
rien là-bas ne doit être pris au tragique. Je
recommande par exemple comme très sug
gestive, la description par Jules Verne,
dans le Tour du Monde en 80 Jours, de l'é-
lection d un juge de paix à San-Francisco,
devant l’œil flegmatique de Phileas Fogg.
Je me rappelle aussi l’histoire, vraie celle-
ci, d’un candidat à la présidence des Etats-
Unis, qui fut élu du reste et qui avait ima
giné de s’exhiber dans un cortège de Mardi
gras : costumé en Uncle Sam,avec de grands
pantalons rouges et blancs et la fameuse
veste bleue constellée d'étoiles blanches, il
se montrait au peuple devant une hutte de
bûcheron, buvant un démocratique verre
de cidre. La masse, qu’il avait conquise, le
désignait d’un surnom qui est resté cé
lèbre : Tippecanoë.
L'opinion américaine aime les originali
tés. Quand elle en voit une qui vraimen
dépasse la mesure, il est bien rarequ'ell
se fâche. Elle se tournerait plutôt vers l’Eu
rope en disant : « Ce n’est pas vous qu.
feriez cela ! »
J’imagine que c’est ainsi qu’elle prend r;
la singulière invention de M. Bryan. Je ne
serais pas loin, moi-même, de la prendre
de cette façon. Le jour où les Américains
seraient devenus tout à fait raisonnables,
paisibles et timorés, notre vieille planète
me paraîtrait moins vivante, moins pitto
resque, et privée de je ne sais quelle néces
saire jeunesse.
André Siegfried
SA
A Gourdon
Après son départ de Cahors, le président
s'est rendu à Gourdon. Gourdou est le c n-
tre ae la circonscription que représente, à la
Chambre, M. Malvy. Celui ci est aux côtés
du maire pour recevoir le chef de l’Etat. Aux
souhaits de bienvenue, M. Poincaré répond :
Je vous remercie, Monsieur le maire, et
je remercie la population républicaine de
Gourdon de son aimable accueil, Je suis
heureux, avant de quitter le département
du Lot, de m’arrêter quelques instants dans
la patrie du général Cavaignac. J’ai admiré,
au passage, les célèbres noyers qui font la
richesse de votre région et j’ai plaisir à
admirer, maintenant, votre ville si curieuse
et si pittoresque avec ses monuments du
moyen-âge. Je veux, d’ici, avant de quitter
le Quercy, adresser à toutes les populations
républicaines du Lot mes remerciements
les plus émus.
Un groupe de jeunes filles s’avance au
près du président et de Mme Poincaré. Elles
sont vêtues du costume local, fichu et tablier
de soie, infiniment coquet ; comme coiffure,
le pierrot quercinois, petit bonnet pointu en
soi- à ramages bordé de dentelle. Ces jeunes
filles, qui obtiennent un vif succès, remet-
tentà Mme Poincaré un coffret encore utili
sé dans les campagnes. Au départ, des gar
çonnets, habillés en soldat, rendent les hon
neurs avec leur petit fusil, et le cortège
poursuit sa rouie en passant sous un arc de
triomphe qui adresse le dernier souhait de
la ville de Gourdon : « Nos vœux vous ac
compagnent ».
Dans le Périgord
Après Gourdon, nous retrouvons la vallée
de La Doruogne et nous entrons dans le Péri
gord.
A Domme, le président est salué par le
maire et, au nom du prince de Monaco, par
son ministre, le comte de Mal ie ville, dont
l’ancêtre, originaire de Domme, fut un des
rédacteurs du Gode civil. Le cortège s’engage
ensuite sous la curieuse porte des Tours,
vestige des remparts du treizième siècle, et
grimpe à travers les rues tortueuses que bor
dent d'amusantes maisons massives percées
de fenêtres étroites comme des meurtrières
et de couleur si uniforme qu’elles semblent
avoir toutes été badigeonnées en ocre. Le
president et Mme Poincaré sont conduits sur
une plate-forme ménagée dans le r cher qui
domine la Dordogue d’environ 150 mètres
et d’où on a une vue admirable, jusque sur
le Massif Central. Précisément à ce moment,
le soleil qui n’aura pas boude longtemps,
perce les nues et éclaire ce magnifique ta
bleau.
A Sarlat
L’accueil fait au president de la Républi
que dans le Périgord est aussi chaleureux
que celui qu’il rencontra dans le Limousin,
la Marche et le Q lercy. La patrie de la Boétie
a reçu M. Poincaré comme un ami cher,
qu’on est heureux de revoir. Et la réception
fut telle que l'annonçait l’inscription qui
nous accueillit à l'entree de Sarlat : «Siosque
lou biebengu ».
La ville est pavoisée à ravir ; la population
endimanchée prodigue des vivats ; des jeu
nes filles habillées, l’une en Lorraine, l’autre
en Périgourdine, tendent des fleurs à M.
Poincaré ; un arc de triomphe porte ces
mots : « Salut au patriote lorrain ! »
Le maire souhaite la bienvenue etM. Poin
caré lui répond :
Je vous remercie, mon cher maire, et je
remercie de son accueil la population d
€
Sarlat, qui a réalisé des prodiges d’ingé-
niosité pour decorer cette jolie ville. Je fé
licite vos concitoyens, fidèles aux traditions
de leur ancêtre La Boétie, d’être attachés
aux institutions libérales. Je ne doute pas
que, s’inspirant aussi de son exemple, ils
ne connaissent tout le prix de l’amitié. Je
leur apporte la mienne et je les prie d’en
agréer la sincère expression.
La fonle applaudit longuement cette heu
reuse improvisation.
Le président, à pied, se rend au théâtre,
où un déjeuner lui est offert par le Conseil
municipal.
Photo et Cliché Petit Savré
Le Steam, « Zsyehé » en cale sache
Le steamer Psyché,. de la Maison Le Quei-
lec, d’Alger, qu on a renfloué samedi der
nier sous les falaises d’Yport où il s’était
échoua pendant son voyage d’Algérte à
Ronen, est entré dans une des grandes for
mes d. radoub au cours de la nuit de same-
di à dimanche.
Ônapfoèédé à un premier examen des
avaries. Le navire a so ffrt sur toute fa
longueur de son « petit fond» ; les tôles ont
été tordues et disjointes et quantité de ri
vets ont sauté ; c’est ainsi que le navire a
tait eau, car, chose remarquable, aucuns tô
le n’a été crevee ni déchirés. Une avarie plus
grave est celle de l’etambot et du gouver
nail complètement cassé. N turellement.
On r'aponne é ga leme nt, SANS FHr f S, dans tous les Bureaux de Pow es ■•ran^ 9
toutes les tôles déformées devront être rem-
placées et ces réparations nécessiteront deux
ou trois mois.
Dès qu’on aura étanché les différentes
voies d’eau, le Psyché quittera la cale pour
aller complèter son déchargement de vins et
de phosphates ; puis ce travail terminé il se
ra rame ne dans la forme sèche. Ce n’est
qu'alors que les experts feront les estima
tions des avaries.
Le Havre étant le premier port touché par
le Psyché, le capitaine, M. Berrest. que nous
avons vu hier, déposera aujourd’hui son
rapport de mer-au greffe du Tribunal de
commerce.
0
des Cantons du Havre, de Montivilliers et de Saînt-Romain-de-Colboso
La Candidature du Docteur BÉAL est acclamée
Les Electeurs sénatoriaux républicains de
gauche des cantons du H ire et des cantons
de Montivilliers et de Siint-Romain-de-Col-
bosc étaient convoques, hier matin, en
réunion générale qui s’est tenue au Grand
Cercle Républicain, rue de Paris, 105.
La plupart des électeurs convoqués
avaient répondu à cet appel. Dix-huit
s’étalent fait excuser et, parmi les lettres
d’excuses communiquées à l’assemblée par
M. Génestal, il nous faut noter celles de MM.
Jennequin et Langlois apportant une cha
leureuse adhésion à la candidature de M. le
Dr Béal.
Le bureau ayant été formé, avec M. Gé-
nestal, maire du Havre, comme président,
MM. Valentino, maire de Graville-Sainte-Ho-
nonne, et Cornet, adjoint au maire de San-
vie, comme assesseurs et M. Frank Basset,
comme secrétaire, — M. Genestal prit la pa
role.
Il exposa l’objet de la convocation qui
était la présentation de M. le Dr B-al, candi
dat des différents, groupes républicains de
gauche, acclamé en la réunion du 5 septem
bre, tenue à Rouen par soixante électeurs de
droit.
Il rappela les titres de M. le Dr Béal à la
confiance de tous les sincères
républicains.
la loyauté et la fermeté de ses opinions dé-
mocratiques, ses distingués
Conseil général qui l’a choisi
taire. (Applaudissements).
services au
pour secre-
La parole lui étant donnée, M. le Dr Béal
se déclare très touché des paroles de M.
Génestal ; il le remercie de lui avoir procuré
l’occasion de se rencontrer avec les électeurs
républicains de gauche des cantons du
Havre, et des cantons de Montivilliers et de
Saint-Romain ; il rappelle les origines de sa
candidature qui est tout à la fois : une
revendication des droits de l’arrondissement
de Neofchâtel que certains ont obstinément
méconnus et l’affirmation de l’opinion démo-
cratique et laïque des républicains de gau
che.
La réunion tenue à Rouen, le 5 septembre,
a été une attestation nouvelle du principe
de la représentation sénatoriale de la Seine-
inférieure par arrondissements. Pour ce qui
est du choix d’un candidat, le nom de l'ho-
norable M. Bouctot, député, était tout indi
qué. Mais des raisons qui tenaient moins à
des considérations personnelles qu’à l'inté-
rêt même du parti, ont déterminé M. Bouctot
à décliner cette candidature.
Choisi par les délégués autorisés du corps
électoral, M. le docteur Béal a dû se rendre
à leurs instances, et, très reconnaissant de la
manifestation faite sur son nom, heureux de
l’appui qu’a bien voulu lui donner M. Génes
tal, il vient sollici ter les suffrages de tous les
républicains de gauche. (Applaudissements
répétés.) .
L'honorable candidat rappelle ensuite briè
vement les services qu’il s’est efforcé de ren
dre aussi bien comme maire d’Argueil, com
me conseiller d’arrondissement que comme
conseiller général. Il eut l’honneur de rem
porter sur M. le comte de Pomereu une vic
toire républicaine en suite de laquelle un
nouveau siège de conseiller général était
acquis aux r public fins de gauche, dans
notre département. (Bravos prolongés.)
Investi de ce mandat, il s’appliqua à la dé
fense des intérêts du canton d’Argueil et des
intérêts généraux de la Seine-Inférieure,
s’efforçant de faire adopter toutes mesures
ayant pour objet de mettre les moyens de
coopération, existant à l’heure actuelle, au
service des agriculteurs.
Il a toujours eu pour souci de maintenir,
entre républicains, cet accord nécessaire que
parfois des dissentiments personnels ont pu
compromettre et il voudrait grouper tous ses
amis politiques de gauche pour la réalisa
tion d’un programme commun et autour
d'un idéal de justice et de progrès social.
M. le/Dr Béal développe ensuite les points
principaux de son programme. Il est par-
tisan d’une réforme électorale et il désire la
représentation des minorités avec le scrutin
de liste à la base. Mais il repousse le système
du quotient et il estime que le nombre des
députés doit être réduit, que la péréquation
doit être établie entre circonscriptions, et
que l’exercice iegitime du pouvoir doit ap
partenir à la majorité.
La réforme financière s’impose. Elle est
devenue indispensable pour faire face aux
d penses sociales et aux charges croissantes
de la défense nationale. Pour réaliser cette
réforme, nos anciennes contributions de
vront être remaniées, la terre devra être dé
grèves, car la contribution dont elle est frap
pée, dans notre département, atteint jusqu’à
20 et même 25 0/0 de son revenu net. Des
ressources nouvelles seraient demandées à
la richesse mobilière, mais la rente française
doit être exonérée, sous peine de porter gra
vement-atteinte au crédit public. Et il faudra
se montrer très circonspect en ce qui con
cerne les revenus provenant du travail, ou
même du travail et du capital associés. Au
trement, on découragerait l’esprit dinitia-
tive, de prévoyance et d’épargne qui a fait,
de tout temps, la force de notre pays. L’im
pôt doit être proportionnel ; il doit s’appli
quer également à tous les revenus certains.
Dans l’établissement comme dans l’applica
tion de la reforme, l’honorable candidat ne
saurait admettre aucune disposition arbi
traire ou vexatoire qui pourrait violer le se
cret des affaires ou troubler la liberté des
citoyens.
M. le Dr Béal insiste sur les lois sociales,
notamment sur celles concernant les famil
les nombreuses et l’assistance aux femmes
en couches ; il estime que l’application de
ces deux lois est urgente et indispensable.
D’autre part, d’une façon générale, il faut,
dit-il, que les lois sociales n’aient point un
caractère de charité, mais bien d’assistance
et de solidarité vraie. Et c’est pourquoi, dans
la mesure du possible, et toutes les fois que
cela est possible, les bénéficiaires devraient
y participer par un effort personnel, si léger
soit-il. .
Partisan de la liberté de l’enseignement,
M. le Dr Béal entend assurer, par toutes me
sures utiles, la défense de 1 école laï que.
pour tous, et dont l’application devra être
faite en tenant compte de certaines contin
gences, il la considère comme une prime
d’assurance contre la guerre et comme une
s rieuse garantie du maintien de la paix. .
T ts ses efforts terniront à la défense des
nié êts agricoles et industriels de notre dé-
yirtement, à la défense de ses iatérêts ma-
itimes, si importants au point de vue de la
prospérité générale du pays. (Applaudisse-
ments répétés).
La parole étant donnée aux électeurs qui
auraient quelques questions à poserai» can
didat, M. Déliot déclare que les radicaux-so-
cialistes se rallient à la candidature répu
blicaine de gauche de M. le Dr Béal. Mais il
tient à savoir cependant si le candidat est
• proportionnaliste intransigeant et s’il votera
avec la droite.
M. le D? Béal renouvelle sa déclaration : H
n’est pas partisan du quotient, mais il dé
sire une représentation proportionnée aux
forces numériques des partis, avec prime à
la majorité.
M. Mougens demande au candidat s’il est
favorable à la liberté de renseignement et à
la gratuité de l'enseignement secondaire.
M. le Dr Béal : Je suis partisan de la liber-
té de l’enseignement, avec contrôle réel et
effi lace de renseignement libre. Je suis par-
tisan de la gratuité de l’enseignement se-
condaire, à la condition que les jeunes gens
subi ont un examen d’aptitude.
M. Bouctot, député de Neofchâtel, prend
alors ia parole et recommande aux électeurs
présents la candidature du sincère et ferme
républicain M. le Dr Beat. En lui accordant
| leurs suffrages, ils accompliront leur devoir
[ civique en présence de la candidature de
droite de M. Leblond, maire de Rouen ; ils
accompliront aussi un acte de justice et
d’équité dont leur seront reconnaissants les
électeurs de l’arrondissement de Neofchâtel.
Aussi bien, les électeurs de l’arrondisse
ment et de la ville du Havre peuvent-ils être
persuadés que l'honorable M. Béal, s’il est
élu, ne manquera pas de porter une atten
tion vigilante à tout ce qui concerne la dé
fense des intérêts maritimes de notre grand
port, et son développement.
| M. le docteur Béal remercie M. Bouctot du
concours qu’il veut bien lui apporter dans
| cette campagne, et il affirme que, s’il est
| élu, il travaillera, avec les représentants du
Havre, à la défense toujours attentive de
notre port. (Applaudissements répétés).
M. Génestal remercie l’honorable candidat
de la netteté et de la franchise de ses decla-
tions. Il insiste sur le caractère de cette
candidature qui est, d’une part, une affir
mation des principes politiques, des républi
cains de gauche, et d’autre part, l’expression
des justes revendications de l'arrondissement
de Neatchâtel, sur lequel voudrait s’étendre
l'hégémonie de Rouen dont l’ambition
ne tend à rien moins qu’à s’assurer une
double représentation au Sénat, contraire
ment à toute équité.
A ce double titre, dit-il, toutes nos sympa
thies sont acquises à M. le Dr Béal.
M. Génestal termine par un chaleureux
appel en faveur de la candidature de M. le
Dr Béal et il espère que, grâce au concours
des électeurs présents, le candidat des ré
publicains de gauche triomphera au scrutin
du 21 septembre.
Ces paroles sont
mations prolongées
saluées par des accla-
et unanimes.
INFORMATIONS
Le président de la République
au Collège d’athlètes
M. Raymond Poincaré, qui doit se rendra
le 19 octobre prochain à Reims, consacrera
une partie de son après-midi à la visile du
Collège d'athiètes crée, on le sait, grâce à
l’initiative et à la générosité du marquis de
Polignac.
Le président de la République assistera d
une leçon d’entraînement, à laquelle pren
dront part notamment les jennes orphelins,
garçons et filles, de l’Hospice de Reims, dont
l’âge varie entre six et douze ans.
Sur la Tombe d’Alfred de Vigny
A l’occasion du cinquantième anniversaire
de la mort d’Alfred de Vigny, les musettistes
se sont rendus hier matin, à 10 heures 1/2,
sur la tombe du poète au cimetière Mont
martre.
M. Fosse, secrétaire do la Société, a dépose
une superbe gerbe de fleurs au nom des
musettistes, ainsi qu’une couronne d’immor
telles au nom du comité Alfred de Vigny.
M. Camille Le Senne a prononce un dis
cours dans lequel il a rappelé l’étroite amitié
qui liait Alfred de Vigny et Alfred de Musset
M. Fosse a lu un sonnet de Musset sur
Alfred de Vigny, et Mlle Marthe Strum, lau-
reate du concours de dictiion, a dit la Mai"
son du berger, de Vigny.
Accident de Mine
Quinze ouvriers travaillaient au puits Mon-
terrât à la recherche de la dernière victime
de l’éboulement de ces jours derniers, lors
que à l’amont du chantier de sauvetage Se
produisit un nouvel éboulement. Les ma-
heureux se trouvèrent ainsi pris entre les
deux éboulemnts. Une nouvelle équipe de
secours attaqua immédiatement le barrage
derrière lequel se trouvaient les 15 ouvriers;
ceux-ci, de leur côté, travaillèrent avec ar
deur pour se dégager. .. .
Ce n’est qu’après sept heures d efforts, vers
onze heures du soir, que les la ouvriers
prisonniers ont pu être délivrés.
Aucun d’eux n’était blessé,
Congrès de la Ligue
de l'Enseignement
M. Bartnou, président du Conseil, assis-
fera à la séance d'ouverture du Congrès de
la Ligue de l’enseignement, à Aix-les-Bains,
le 25 septembre. Il sera accompagné de —
Lamirault, son chef de Cabinet, et de M.
Gasquet, directeur de l’enseignement pri-
maire.
Le soir, à 7 heures, un banquet lui ser
Partisan de’la loi militaire de trois ans, égale offert par la Ligue, au Grand Cercle, puis
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