Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-09-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 septembre 1913 13 septembre 1913
Description : 1913/09/13 (A33,N11748). 1913/09/13 (A33,N11748).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637826t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33” Année
N H,748
(O Pages)
5 Centimes
(G Pages
Samedi 13 Sepfembre 4943
EDITION DU lATR
=mem=eacumuanassanss
5 Centimes
Administrateur • Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Impressions et Annonces. TEL 10.47
Petit Havre
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
caresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7 60
AU HAVRE
A PARIS
Bureau du Journal, 112, boula de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigna pour les Annonces judiciaires et légales
ELECTION SENATORIALE
L'Election Sénatoriale
du 21 Septembre 1913
La Candidature
DEMOCRATIQUE
ABONNEMENTS
TROIS Mois
Six Mois
Ho LE Docteur BEAL
Conseiller
Général d'Argueil
Secrétaire dlu Conseil Général
CANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
ernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAURX
LONDRES, 12 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
NEW-YORK, 12 SEPTEMBRE
Cotons : octobre, baisse 1 point ; dé-
cembre, baisse 1 point ; janvier, baisse
2 points ; mars, baisse 2 points. — Soutenu.
Calés : baisse 1 point à hausse 2 points.
TON
BAISSE
NEW-YORK, 12 SEPTEMBRE
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements.................
Union Postale
Gn %Abonne également, SANS FR- tS, dans tous
• Fr.
1 fi bo
20 Fr.
1* Fr.
== »
40% s
les 8 ara asx de Posta rrauee
du Dr BEAL
CUIVRE |
Comptant..) rerme
3 mois
ETAIN |
Comptant .)
3 mois )
FER |
Comptant..)
3 mois.....
COURS
HAUSSE
calne
calme
£ 73
i 72 45/-
10/-
10/-
£ 492 45/-
-/-
£ 192 2/6
£ 54/4 %
-/-
£55/3
3 % d
3 d
40/-
7/6
Cuivre Standard disp.
— novembre ....
Amalgamat. Cep...
Fer
»n ions
56 50
46 50
78 7/8
16 -
i. PEEGEDINT
16 37
16 37
77 1/4
16 —
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
dû 11 septembre 1413.
CHICAGO. 12 SEPTEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
c. nc :OUB
2. PRECED
Septembre
87 5/8
87 3 8
Décembre.
9 f > 3 4
90 5 8
Septembre
75 1 4
75 < 2
Décembre.
72 1/4
72 1/2
Septembre
11 17
<1 12
Décembre.
10 90
10 95
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
BRIVE. — A 5 h. 30, le président de la Ré-
publique s’est rendu à ‘Hôpital.
M. Poincaré s’est arrêté au chevet de tous
les malades.
Avant de se retirer, il a remis une somme
de cinq cents francs pourTétab issement.
Le soir, le président et Mme Poincaré ont
dîné dans l’intimité avec M. et Mme K otz.
Ce matin, aura lieu le départ pour Ca-
hors.
DÉCOUVERTE D'ÉPAVE
Barcelone. — Le vapeur Ballestras a re
cueilli en mer une épave provenant d’un
voilier naufragé, dont l'équipage a disparu.
Il s’agirait d’un bateau se livrant à la con
trebande entre Alger et la péninsule et bat
tant pavillon britannique.
LES MANCUVRES DU SUD-OUEST
MONTAUBAN. — Les sénateurs désignés par
le Sénat pour suivre les manœuvres du Sud-
Quest, MM. Gervais (d’Alsace) et Charles
Humbert sont arrivés hier à Montauban.
CASTELSARRAZIN.— Le ministre de la guerre
a parcouru en aut mobile pendant, toute la
journée d’hier le terrain des operations de
Montauban.
Alol — Une avarie étant survenue à une
de ses hélices, le dirigeable Adjudant-Vincenot
ne pourra se rendre aux randes manœuvres
qu’à une date qui sera fixée ultérieurement.
QUADRUPLE ÉVASION
TROYES. — Quatre anciens soldats des ba
taillons d’Afrique, les nommés Nicolle, Gé
rard, Romband et Magret accomplissant une
période d’instruction comme réservistes au
camp de Mailly, ayant été mis en cellule
pour outrages, menaces de mort, entrave à
la liberté du travail et rébellion à main ar
mée, se sont emparés au cours de la derniè
re nuit du caporal de garde qui faisait sa
ronde et l’ont enfermé dans une cellule,
puis ils ont pris la fuite en traversant un
bois voisin.
Les recherches effectuées par l'autorité
militaire n’ont encore donne aucun résultat.
-==- -==go-=== -
LES AFFAIRES D'ORIENT
Nous avons annoncé que, dans une im
portante réunion tenue à Rouen, le 5 sep
tembre, et à laquelle assistaient ou étaient
représentés 60 électeurs de droit, tous répu
blicains de gauche, la candidature à l’élec
tion sénatoriale du 21 septembre avait été
offerte, à l’unanimité, à M. le Dr Béal,
conseiller général d’Argueil et secrétaire
du Conseil général.
L’honorable M. Béal s’est rendu aux ins
tances de ses amis, il a publié sa profession
de foi et, à la lecture de ce document, les
électeurs ont tout de suite pu constater que
sa candidature est une candidature de con
corde républicaine et d’union de tous les
démocrates.
Désireux de grouper tous les républi
cains amis de l’ordre et du progrès afin de
defendre et de consolider les conquêtes de
la République, prêt à accomplir, dans le
respect des lois, toutes les réformes sus
ceptibles de rendre notre organisation so
ciale plus juste et plus humaine, M. le Dr
Béal entend « laisser les révolutionnaires à
leurs rêves, généreux peut-être, mais chi
mériques », comme il est résolu à « re
pousser les menées des réactionnaires qui
dissimulent mal, sous un libéralisme d’em
prunt, leurs regrets et leurs espérances. »
Entre ces partis extrêmes, M. le Dr Béal
voudrait réunir tous les bons citoyens alar
més du peu de cohésion qui règne actuelle
ment dans la majorité républicaine, et,
pour que cette union puisse se fàire dans
notre département, pour qu’elle se mani
feste au scrutin du 21 septembre, il a sou
mis au corps électoral un programme où se
trouve résumé l’idéal commun de tous les
républicains de gauche.
On a lu ce programme. Avec une netteté
parfaite et avec une parfaite franchise, l’ho
norable candidat se prononce en faveur
do la réforme électorale. Il réclame aussi Ja .
d’assurer eux-mêmes, et par des candidats
rouennais de leur parti, la représentation
totale de la Seine-Inférieure !
Mais nous espérons bien que les électeurs
déjoueront cette manœuvre un peu trop
simpliste.
Tout d’abord, la seule équité exige que
l’arrondissement de Neufchâtel obtienne
des électeurs sénatoriaux la satisfaction lé
gitime qu’il attend.
Puis, si M. le docteur Béal est certain de
réunir toutes les voix républicaines de gau
che, et si tout le monde, sans distinction de
parti, est d’accord pour témoigner de sa
connaissance profonde des intérêts ruraux,
et entre autres de ceux de l’arrondissement
de Neufchâtel, — M. Leblond n'est point
assuré, dans son propre parti, de sympa
thies unanimes, de même que ses aptitudes
particulières à la défense de l’agriculture
seront singulièrement contestées.
Et puis, les électeurs progressistes ou
blieront-ils que M. Leblond, à un certain
moment, leur fit défection complète ? Les
libéraux oublieront-ils comment il les renia
dans une réunion électorale au Cirque de
Rouen et, plus récemment, au cours de la
dernière campagne municipale ?
Progressistes et libéraux pourront-ils lui
pardonner d’avoir voté la prise en considé
ration de l’amendement Brard. qui n’était
qu’un retour partiel au monopole de l’en
seignement ?
Des mécontentements qu’il a ainsi susci
tés, la manifestation s’est produite naguère
lorsque, dans une simple élection cantonale,
et dans son propre fief, M. Leblond a dû
accuser une perte de 500 voix sur 1,300
qa'il avait autrefois comptées.
Pour tous ces motifs : raisons d’équité et
ressentiments légitimes des amis politiques
qu’il a si cavalièrement traités, — la can
didature de M. Leblond paraît des plus
compromises.
Celle de l’honorable M. Béal, au contrai
re, toute de franchise, d’union entre répu
blicains de gauche et juste affirmation des
droits de l’arrondissement de Neufchâtel,
doit être assurée.
LE PETIT HAVRE.
wsorersgsomn=e=sd
IE € CLÉMENT-8AYARD-IV 9
LA MOTTE-BREUIL. — Le dirigeable Cle'ment-
Bayard-IV a quitté son hangar à six heures
et est rentré une heure après sans incident.
Il y avait onze personnes à bord.
i
LE GÉNÉRAL DRUDE EH AÉROPLANE
Alger. — L'aviateur Serviès a quitté Oran
hier matin, ayant comme passager le géné
ral Drude qu’il a conduit aux manœuvres
dans la plaine du Cheliff.
INCIDENT PENDANT UNE REPRÉSEN-
TATION CINEMATOGRAPHIQUE
Nîmes. — Une entreprise cinématographi
que effectuait hier à Nimes la prise d’un film,
Carmen, tiré du célèbre opéra.
Dans la matinée, les artistes avaient mimé
aux abords des arènes les premiers tableaux
du quatrième acte. Dans l’après-midi, la
troupe s'était rendue sur la route d'Alais, où
se trouve un vieux pont représentant assez
exactement le décor du premier acte.
Or, à la suite d’un minime incident, deux
figurants se prirent de querelle et l’un d’eux
s’empara d’un crochet de fer et en laboura à
plusieurs reprises le visage de son adver
saire, qui s’affaissa au milieu d’une mare de
sang.
Le spectacle de cette rixe sauvage eut pour
résultat d’émotionner fortement Mme Syl
vain, de la Comedie- Française, qui remplis
sait le rôle de Carmen.
Mme Sylvain s’évanouit dans les bras des
dragons qui s’apprêtaient à la conduire en
prison. En tombant, elle se blessa assez sé-
pieusement au poignet contre la lame d’un
sabre que portait un des figurants.
Ce regrettable incident qui a interrompu
la représentation occasionna un vif émoi
parmi ceux qui en avaient été témoins.
L'AVIATEUR FRIEDRICH
Issy-les-Moulineaux. — L’aviateur alla-
mand Friedrich est sorti par deux fois hier
soir, entre 5 heures et 6 heures et demie.
Il a fait deux voyages au-dessus de Paris.
UN GÉNÉRAL MANQUE DE SE ROYER
Nancy. — Le général de Coutades, com
mandant la 2e brigade de cavalerie légère de
Lunéville, a failli se noyer au cours des ma-
«œuvres en voulant traverser la Moselle à
Bayen.
Croy ant l'endroit guéable, le général lança
son cheval dans la rivière, mais sa monture
perdit bientôt pied. Le général songea alors
à gagner la rive à la nage, mais ses éperons
s’etant engagés dans les étriers, il aurait in
failliblement péri si son officier d’ordon
nance ne lui était venu en aide.
Les négociations turco-bul gares
Constantinople. — On confirme qu’une
réunion officielle aura lieu cet après-midi, à
trois heurts, entre les délégués lui es et bul
gares.
Cette réunion aura une grande importan
ce, car on y discutera deux points essen
tiels : la possession de Demotika et celle de
Ortukeuy.
===mmn=A@-===s
AU MAROC
MAZAGAN. — D’après des nouvelles reçues
du Souss, une série de. combats est prevue
entre le kalifat de Haiba ou Moulis et la har-
ka hibbiste dans le Tiout.
Un premier engagement a eu lieu près de
Mataga.
Il y a de nombreux morts.
ETATS-UNIS
Mort du Maire de New-York
M. William Gaynor, maire de New-York,
est mort subitement à bord d’un transatlan
tique de la White Siar qui l’emportait aux
rives d’Albion.
La nouvelle, transmise par radiotélégram-
me, a causé une vive émotion dans tout le
pays, où le défunt occupait, de par ses pou
voirs étendus et ses attributions, une situa
tion exceptionnelle dont on ne retrouve au
cun parallèle dans les capitales de l’Europe.
M. Gaynor s’était embarqué jeudi dernier
et se rendait à Liverpool pour y prendre
quelque repos ; il se proposait de rentrer au
mois de novembre.
La mer n’a pas porté bonheur à M. Gay
nor. Il y a trois ans, au moment où il quit
tait New-York, il recevait, sur le pont supé
rieur du navire où il se trouvait, un coup de
feu tiré pur un fou.
M. Bryan conférencier
L’activité que déploie M. Bryan, secrétaire
d’Etat aux affaires étrangères, qui est, depuis
quelques jours, artiste très applaudi de mu
sic-hall, devient de plus en plus fiévreuse. Le
ministre multiplie ses efforts avec une faci
lité apparemment inouïs, et l’on a un
exemple de l’énergie extraordinaire
l’on peut faire produire à la machine
maine.
rare
que
hu-
il a
M. Bryan, levé à 5 h. 30 mercredi,
mange, quelques minutes plus tard, dans la
salle à manger d’un hôtel de Wilmington,du
jambon, des œufs et des crèmes. A 6 h. 55,
il prenait le train de Seaford où, sitôt arrive,
il faisait une conférence devant plus de 700
personnes.
Vers midi, après avoir pris un déjeuner en
hâte, le ministre partait pour TokamokaCity,
où il prenait encore la parole.
A 5 heures, nouvelle conférence à Cuss-
fields, à 45 kilomètres de là.
Après avoir traité le sujet : Signes des temps,
M. Bryan, plus gaillard que jamais,s’achemi
nait d'un pas rapide vers l'appontement où
se trouvait un vapeur qui devait l’emporter
à Armapoli,
réforme financière, devenue indispensable
pour faire face aux charges sociales et aux
charges croissantes et impérieuses de la
défense nationale.
M. le Dr Béai demande très catégorique
ment le maintien des tarifs douaniers ac
tuellement en vigueur ; il veut la protec
tion de l’agriculture et de l’industrie natio
nales et l’application de la règle de récipro
cité dans nos traités de commerce avec les
peuples étrangers.
Foncièrement attaché à l’enseignement
laïque, partisan résolu de toutes les mesu
res qui assurent sa défense, M. le Dr Béal
est en même temps l’adversaire déclaré du
monopole de l’enseignement qui serait en
contradiction flagrante avec les principes
républicains eux-mêmes.
Il veut une armée disciplinée et forte, in
dispensable à la sécurité de toutes les œu
vres de paix et sauvegarde de l’intégrité
nationale.
Enfin, au point de vue économique, M. le
Dr Béal déclare qu’il s’attachera à la défense
des intérêts agricoles, commerciaux et in
dustriels du département, à la question de
notre outillage maritime. L’autorité avec
laquelle il a su défendre, au Conseil géné
ral, tous ces grands intérêts qu’il connaît à
merveille, nous est une assurance certaine
qu’ils auront en lui un éminent défenseur
au sein de la Haute Assemblée, si les élec
teurs, comme nous l’espérons, l’investis
sent du mandat sénatorial.
Le programme de M. le docteur Béal est
certes de nature à lui concilier toutes les
sympathies et à grouper autour de lui toutes
les forces républicaines de gauche ; le
choix dont l’honorable candidat fut l’objet,
dans la réunion du 5 septembre, est donc
particulièrement heureux.
De là une ardente campagne menée contre
lui par la coalition des droites.
Pour le mieux combattre, ses adversaires
n’ont pas hésité à abandonner le fameux
principe de la représentation par arrondis
sement qu’ils ont si souvent invoqué et si
âprement défendu ’— toutes les fois du
moins qu’ils y trouvaient un intérêt parti
culier.
Intégralement renouvelée en 1909. la re
présentation sénatoriale de notre départe
ment a vu disparaître tour à tour MM.
Ancel, de Montfort, Goujon, Waddington.
M. Fortier est seul survivant.
Or, à l’heure actuelle, quatre arrondis
sements sont représentés au Sénat : celui
de Rouen, par M. Fortier; celui du Havre,
par M. Brindeau ; celui d’Yvetot, par M.
Quesnel ; celui de Dieppe, par M. Rouland.
Il resterait donc à pourvoir l’arrondisse
ment de Neufchâtel.
Mais comme M. le Dr Béal a eu l’honneur
d’enlever à M. de Pomereu et à la réaction
le siège de conseiller général du canton
d’Argueil, comme les partis de droite n’ont
pu découvrir un candidat en cet arrondisse
ment de Neufchâtel, ils ont trouvé tout
simple d’offrir la candidature à M. Leblond,
maire de Rouen.
Si bien que les progressistes rouennais et
leurs alliés de l’Action libérale nous font
l’aveu ingénu que, partisans en principe
de la représentation sénatoriale par arron-
dissements, ils se chargeraient volontiers
A la Manufacture d’armes de Tulle
Un peu avant huit heures, le président do
la République quitte la préfecture de Tulle
pour visiter la manufacture d’armes. Mme
Poincaré n’est pas encore sortie de son ap
pariement et elle ne reprendra place dans le
cortège que tout à l'heure, au retour de la
manufacture.
Le président de la République, en veston
noir, monte dans son double phaéton décou
vert. M. Klotz, ministre de l’intérieur, s’as
seoit à sa gauche, et rapidement on se dirige
vers la manufacture d’armes. De nombreux
curieux saluent et applaudissent, au passage,
le chef de l’Etat.
L’entrée de l’établissement où se fabrique
notre tusil de guerre est fort joliment ornée
de panoplies, encadrées par des faisceaux de
drapeaux ; deux canons, la gueule chargée
de fleurs, gardent pacifiquement la porte. Le
colonel Payeur, directeur de la manufac
ture, présente au président les officiers qui
surveillent la fabrication. M. Poincaré serre
la main à chacun d’eux. Les ouvriers, en te
nue de travail, sont rangés dans la cour. M,
Poincaré passe devant eux, les saluant de la
main, et c’est une formidable acclamation,
en l'honneur de la République et de son pré
sident, qui sort de ces robustes poitrines.
Une hâtive traversée de l’atelier où se fa
briquent les pièces du fusil Lebel, et M.
Poincaré, s’approchant du groupe des ou-
vriers, leur adresse, de sa voix nette et qui
porte au loin, les paroles que voici.
Je ne veux pas quitter ce grand établis
sement national sans adresser mes meilleurs
vœux et mes vifs remerciements au person
nel, officiers et ouvriers de la manufacture
d’armes de Tulle. Je connais leurs senti
ments républicains et patriotiques et je
suis très heureux de pouvoir, en passant un
instant au milieu d’eux, leur offrir un té
moignage de la sollicitude et de l’intérêt du
président de la République.
Et les ouvriers de crier et de répéter jus-
qu’au départ du president : « Vive la Répu
blique ! Vive Poincaré ! » Le cortège regagne
alors la préfecture. M. Kloiz et M. Mollard
vont chercher Mme Poincaré et Mme Kiotz.
Mme Poincaré porte un taille or à carreaux
noirs et blancs, avec ceinture de cuir noir et
col de tulle blanc, recouvert d’un manteau
de voyage en laine grise et un voile de teinte
cendree. Elle s’assoit à la gauche du presi-
dent. M. et Mme Klotz vont occuper la voi
ture qui leur est réservée dans le cortège et
à 8 h. 1/4 commence la troisième journée du
voyage touristique.
Le président de la République et Mme
Poincaré vont achever, dans cette journée, la
visite du département de la Corrèze par Uzer-
che, Pompadour et Brive. Le trajet à accom
plir est d’environ 125 kilomètres.
A Uzerche
Les habitants, sur la route, sont rares, et
la signalisation du circuit peut présenter des
lacunes ; aussi, une auto, habilement con
duite par M. Boucher, précède-t-elle à une
allure soutenue de 70 à 80 kilomètres, les
autres voitures du cortège qui marchent
seulement à une allure moyenne de 30 kilo
mètres à l’heure.
A Lagraulière, arrêt sans descendre de voi
ture. Le maire, avec un drapeau soutenu
par une bandoulière tricolore, l’incline de
vant le président.
A Seilhac, arrêt également sans descendre
de voiture.
Un peu avant d’arriver à Uzerche, le cortè
ge présidentiel rencontre le général Brugere
qui habite cette localité.
Le président, apercevant l’ancien généra
lissime, fait arrêter sa limousine, descend
de voiture et vient serrer affectueusement la
main du général, qu’il complimente sur sa
bonne mine. « Mais, c’est l’air d’Uzerche qui
me conserve », répond la général.
Le général offre son bras à Mme Poincaré,
M. Doussaud, député de la Corrèze, à Mme
Klotz et le président prend la tête du cortège
qui se rend place de la Mairie d’où l’on ad
mire le magnifique panorama de la vallée
de la Vezère. P
Après les souhaits de bienvenue et la re
mise de gerbes de fleurs à Mme Poincaré, on
visite la petite ville aux vieilles maisons,
dont beaucoup s’adornent à leurs frontons
des armes de la ville, une tête de taureau.
. Le présid nt, se tournant vers les journa
listes présents, leur rappelle comment
Uzerche a mérité de telles armes, On fait
cercle.
Dans ce décor archaïque, dans cette pe
tite ruelle aux demeures fleuries, le prési
dent explique que lors du siège de la ville
par les Sarrasins, les habitants, menacés de
famine, osèrent d’un stratagème : ils pri
rent un taureau, le gavèrent de grains et le
firent échapper. Les Sarrasins s’en emparè
rent, le dépecèrent et trouvèrent des grains
de blé dans les entrailles. Convaincus qu’ils
ne pourraient jamais arriver à réduire la
ville par la famine, ils levèrent le camp.
A la mairie, le général Brugère et le maire
présentent les notabilités du pays et les
membres des Sociétés de vétérans.
De charmantes jeunes filles habillées de
blanc, avec l’écharpe tricolore, remettent
des gerbes de fleurs à Mme Poincaré.
M. Poincaré remercie la Municipalité et le
général de lui avoir fait les honneurs de la
ville. Et, parlant du charme de la ville, il
dit comprendre ce vieux proverbe du pays :
« Qui a maison à Uzerche a château en Li
mousin. » En effet, les vieilles maisons, bien
conservées, édifiées aux xn e et xvp siècles,
sont semblables à des châteaux qui bordent
les rives sinueuses de la Vezère ; on remar
que surtout la maison ancestrale du général
Brugère, qui est la plus patinee par le temps
et qui possède des tours au long toit pointu
recouvert d’ardoises.
A Pompadour
D’Uzerche à Pompadour, le voyage est as
sez monotone. A dix heures et demie on est
à Pompadour. Le château historique donné
jadis par Louis XV à sa favorite appartient
aujourd’hui à l’État, qui y a installé un des
haras nationaux les plus justement réputés.
Le cortege présidentiel fait le tour du
parc. L’entrée principale est ornée d’une
inscription en patois : Vivo lou President.
Sur une des pelouses on fait defiler de
vant le président des jeunes chevaux.
A partir de Pompadour, la route rede
vient intéressante ; elle se déroule en cor-
niche surplombant une vallée spacieuse et
boisée.
A Ayen, le maire, M. Praval, dans son
allocution, rappelle au president que la
grande cloche de l’église, dont les carillons
saluent joyeusement son arrivée, a été fon
due en 1755 par un fondeur de Neuf château
du nom de Joseph Poincaré. Le president
remercie le maire de ses aimables souhaits
de bienvenue. Il ajoute : « En passant sous
l’un de vos arcs de triomphe où j’ai lu cette
inscr-ption : «Vive le Lorrain ! », j’ai com
pris quels étaient vos sentiments. Le souve
nir lorrain que vous venez d’évoquer me
touche beaucoup ; le fondeur de -votre clo
che était vraisemblab ement un de mes an
cêtres, puisque ma famille est originaire de
Neufcbâ eau. L’artention que vous a dicté
cette allusion crée un lien d’amitié de plus
qui me rattache à votre commune »
En quittant Ayen, le cortège entre dans ce
qu’on appelle le Jardin de la Corrèze. On
passe sous de nombreuses châtaigneraies,
on traverse des terres fertiles et des cultu
res variées, où l'on récolte des primeurs,
expédiés dans tout le Nord do la France.
On arrive à Objat, le dernier arrêt avant
Brive-la-Gaillarde, où l’on arrive à midi et
demi.
A Brive-la-Gaillarde
Le cortège se rend d’abord à la mairie de
Brive au milieu des acclamations de la foule.
Après la présentation et l’échange des sou
haits, le président se dirige vers a sous-pré-
fecture où il prend quelques minutes de re
pos avant le déjeuner.
Le banquet a lieu au théâtre ; il est offert
par la municipalité et comprend 90 cou
verts.
Deux tables sont dressées parallèlement.
Une est p ésdée par le président, la seconde
par Mme Poincaré. A celie-ci, on remarque
Mlle Priolo, reine des reines des Félibres, en
costume de souveraine.
Après le banquet, le président s’est rendu
à pied à la sous-préfecture d’où, à quatre
heures et demie, il ira visiter l’hôpital.
Le discours du ici Constantin
La démarche de M. Venizalos
à la légation de France
M. Venizelos, arrivé je di matin à 9 h. 1/2
de Loutraki, à bord du contre-torpilleur
Gloire, s’est, ainsi que nous l avons dit hier en
a Dernière heure », rendu à 11 h. 1/4 à la
légation de France, où il s’est entretenu avec
le chargé d'affaires, M. du Haigouët, pendant
près d’une heure.
Le président du conseil exprima à M. du
Halgonë tous ses regrets pour le malentendu
provoqué par l’interprétation donnée aux
paroles royales dans certains milieux de
Paris.
L’esprit de l’allocution du roi, déclara M. Veni
zelos. était tout autre que celui qui lui a été attri
bué par une partie de la presse française Le roi a
voulu exprimer sa reconnaissance pour l’honneur
que le kaiser lui avait fait en lui conférant le bâ
ton de feld-maréchal, et il est naturel quà ce mo
ment il ait évoqué l’époque de ses études en Alle
magne. J .
Les paroles de reconnaissance du roi Constantin
n’alteignent en rien l’œuvre de la mission militaire
française. Étant en Allemagne le roi ne pouvait
pas faire l’éloge de cette mission, mais le gouver
nement français sait combien tous en Grèce rec n-
naissent hautement les services rendus au pays
par le général Eydoux et ses officiers.
La Grèce est d’autant plus reconnaissante envers
la France, a ajoué M. Venizelos, que le gouverne
ment de la République a bien voulu, ajoutant
ainsi un précieux service à tous ceux qu il a déjà
rendus à l’armée hellénique, ouvrir les portes de
ses écoles militaires aux officiers grecs qui vont
être envoyés en France pour s’y perfectionner
dans l’art de la guerre.
Déclarations de M. Venizelos
Le correspondant du Temps à Athènes télégra
phie
J’ai vu M. Venizelos qui a bien voulu me
faire les déclarations suivantes :
« La Grèce pas plus que son souverain Sa
Majesté le roi Constantin ne peuvent oublier
les éminents services que la France a cons-
tamment rendus à U cause hellénque, QU
en demandant non seulement le renouvelle
ment de la mission du général Eydoux, mais
i augmentation du nombre de ses collabo
rateurs, le gouvernement grec a par avance
répondu à ceux qui ont voulu, dans le dis
cours de Sa Majesté, trouver une manifesta-
tion dont la France pût se sentir blessée.
» Sa Majesté, voyageant en Allemagne sans
ministre responsable à ses côtés, se trouvait
parmi ceux auprès desquels son éducation
militaire a reçu ses premiers fondements et
qui ont formé les officiers de l’état-major
«rec qui conduisirent notre armée à la vic
toire, et recevant des mains de Sa Majesté
‘empereur d’Allemagne le bâton de maré-
chalat de l’armée allemande,a’a fait que re
mercier l'empereur de la distinction qui lui
était conférée, donnant à sa réponse la for
me d’un témoignage de haute courtoisie.
» Tout malentendu est, je l’espère, dès
maintenant dissipé, et la nation grecque
est heureuse de cette circonstance pour affir
mer à la France sa profonds et durable gra
titude. »
La presse greoque
Une partie de la presse athénienne expli
que que le roi, dans son toast de Berlin,
parla surtout de l’état-major, lequel apprit
la stratégie en Allemagne et fut un des fac-
teurs des victoires grecques. Elle ajoute
que le roi ne pouvait pas mentionner les
autres services de l’armée dont s’occupè
rent plus particulièrement les officiers iras
Çais.
La Nea imera dit :
Lorsque le roi sera à Paris, il ne manquera pas
de remercier de façon aussi enthousiaste la France
amie pour l’œuvre qu’a accomplie la mission
française.
Si les déclarations du roi avaient un caractère
politique, elles constitueraient un événement po-
litique considérable, qui toucherait aussi a la poli
tique intérieure et obligerait le gouvernement à
sortir de son silence.
L’Embros estime nécessaire défaire une dé
claration amicaie. Il constate que la Grèce
est une nation qui veut vivre; elle ne peut
donc pas s’exposer aux dangers émanant
pour elle de divergences entre des grandes
puissances, comme cela s’sst produit pour la
question de Cavalla.
L’Enbros ajoute :
La science militaire française est sortie telle-
ment victorieuse des deux guerres qu’aucune pré
venance faite à l’empereur ne pourrait diminuer
sa valeur.
La Patris dit que l’interprétation donnée
aux paroles du roi dans la presse française a
produit une douloureuse impression sur le
peuple grec ami, uni est reconnaissant à la
France avec laquelle il désira resserrer les
liens déjà existants.
La presse allemande
Les gazettes allemandes paraissent être
fort gênées par les commentaires provoqués
dans la presse française par le discours du
roi Constantin. Elles sont dans ‘obligation
de prendre la défense du souverain hellène
parce qu’il est en ce moment l’hô te de l'em
pire. Cette obligation les met évidemment
dans l’embarras. Les arguments spécieux
dont on s’est servi à Berlin, le jour de la pu-
blication du discours, ont été ruinés par
les interviews ou les notes télégraphiées
d’Athènes. Il ne reste plus grand’chose à
dire.
L’officieux correspondant berlinois de la
Gazette de Cologne se bat les flancs en grand
mal d’apologie. Selon lui, les paroles du roi
de Grèce sont « non seulement une poli-
tes e, mais une vérité et même une vérité
d’ordre militaire », ce qui veut dire, que le
fameux discours n’était pas du tout diploma
tique. Tout le télégramme mériterait d’ètre
cité pour son embarras.
En voici un extrait :
Le roi s’est abstenu de parler de politique; il est
resté strictement sur le terrain où il convenait
de demeurer, c’est-a-dire que le roi, sous l’impres
sion que lui causarent la remise du bâton de ma»
réchal et l’évocation du souvenir de ses études
milita res à Berlin, a exprimé sa reconnaissance
en affirmant que ce qu’il avait appris ne lui avait
point été inutile pendant la campagne. Cette affir
mation n’est pas seulement une politesse, mais
une vérité, et même une vérité d’ordre militaire.
Les Nouvelles de Hambourg, vieil organe bis
marckien, regrettent que le discours ait été
publié.
Les paroles du roi des Hellènes ont été recti-
fi es par ses ministres. La Grèce se jette avee
effusion dans les bras de la France, et désormais
rappellera a toute occasion ce qu’elle doit à la
France. Tout ce que l’Allemagne a fait disparaît et
es oubié, car il faut que ia France recommence
a sourire. Si l’on en veut à quelqu’un dans cette
affaire, c’est encore à nous.
Les journaux conservateurs comme la Ga*
Xelte de la Croix et la Deutsche Tpgesxeilwng, en
grande disette d’arguments, se fâchent tout
rouge et gourmandent grossièrement la
presse française.
Les journaux libéraux, au contraire, qui
avaient accueilli avec quelque méfiance le
discours du roi de Grèce, semblent plutôt
contents de cette mise au point.
C’est avec des sentiments fort divers, écrit la
Berliner Tagebiall. qu'on a accueilli en Allemagne
la harangue du roi Constantin. Certains craignaient
que ce discours n’éveillât des espoirs qui nesau-
raient êire pleinement satisfaits et ne contribuât
ainsi indirectement à refroidir dans quelque temps
les sympathies qui en Grèce commencent à s’é
chauffer pour nous Noua espérons bien que main-
tenant il n’en sera pas ainsi.
Ce ton rassuré, cette satisfaction qu’on res-
sent à voir corriger les excès du discours
royal, c’est peut être cg qu’il y a de plus ca
ractéristique dans tous les commentaires
d’hier matin.
La Presse anglaise
L*Evemng News, de Londres, conservateur,
écrit :
Le roi Constantin a dû virtuellement offrir des
excuses pour le joli compliment qu’il avait fait à
l’armée allemande. La vérité. c’est que l’armée
grecque doit tout au général Eydoux et à la mis*
sion militaire française, qui l’a réorganisée et On
explique maintenant que les paroles élogicuses
que le kaiser sut si bien amener, ne veulent riet
dire. C’est un incident malheureux.
La Press© autrichienno
De la Nouvelle Presse libre :
il était à prévoir que ces discours ne reste
raient pas sans écho en France. Un mauvais ha
sard veut que la visite du roi des Hellènes ait lieu
à Paris dans ces circonstances, où le gouverne
ment grec donne toutes les explications possibles
au point de désavouer presque le roi.
De la Be.ichspost :
On aime dans les Balkans les rois victorieux,
mais pas ceux qui emploient la manière forte et
qui font de la politique à leur tête : on les dément
plutôt.
Un haut officier écrit, dans la Z°it, que « le
mécontentement en France n’eut pas injus-
tifié. On est loin aussi, en Grèce, ae Se ré:
iouir des discours des deax souverains, e si
N H,748
(O Pages)
5 Centimes
(G Pages
Samedi 13 Sepfembre 4943
EDITION DU lATR
=mem=eacumuanassanss
5 Centimes
Administrateur • Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Impressions et Annonces. TEL 10.47
Petit Havre
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
caresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7 60
AU HAVRE
A PARIS
Bureau du Journal, 112, boula de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigna pour les Annonces judiciaires et légales
ELECTION SENATORIALE
L'Election Sénatoriale
du 21 Septembre 1913
La Candidature
DEMOCRATIQUE
ABONNEMENTS
TROIS Mois
Six Mois
Ho LE Docteur BEAL
Conseiller
Général d'Argueil
Secrétaire dlu Conseil Général
CANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
ernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAURX
LONDRES, 12 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
NEW-YORK, 12 SEPTEMBRE
Cotons : octobre, baisse 1 point ; dé-
cembre, baisse 1 point ; janvier, baisse
2 points ; mars, baisse 2 points. — Soutenu.
Calés : baisse 1 point à hausse 2 points.
TON
BAISSE
NEW-YORK, 12 SEPTEMBRE
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements.................
Union Postale
Gn %Abonne également, SANS FR- tS, dans tous
• Fr.
1 fi bo
20 Fr.
1* Fr.
== »
40% s
les 8 ara asx de Posta rrauee
du Dr BEAL
CUIVRE |
Comptant..) rerme
3 mois
ETAIN |
Comptant .)
3 mois )
FER |
Comptant..)
3 mois.....
COURS
HAUSSE
calne
calme
£ 73
i 72 45/-
10/-
10/-
£ 492 45/-
-/-
£ 192 2/6
£ 54/4 %
-/-
£55/3
3 % d
3 d
40/-
7/6
Cuivre Standard disp.
— novembre ....
Amalgamat. Cep...
Fer
»n ions
56 50
46 50
78 7/8
16 -
i. PEEGEDINT
16 37
16 37
77 1/4
16 —
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
dû 11 septembre 1413.
CHICAGO. 12 SEPTEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
c. nc :OUB
2. PRECED
Septembre
87 5/8
87 3 8
Décembre.
9 f > 3 4
90 5 8
Septembre
75 1 4
75 < 2
Décembre.
72 1/4
72 1/2
Septembre
11 17
<1 12
Décembre.
10 90
10 95
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
BRIVE. — A 5 h. 30, le président de la Ré-
publique s’est rendu à ‘Hôpital.
M. Poincaré s’est arrêté au chevet de tous
les malades.
Avant de se retirer, il a remis une somme
de cinq cents francs pourTétab issement.
Le soir, le président et Mme Poincaré ont
dîné dans l’intimité avec M. et Mme K otz.
Ce matin, aura lieu le départ pour Ca-
hors.
DÉCOUVERTE D'ÉPAVE
Barcelone. — Le vapeur Ballestras a re
cueilli en mer une épave provenant d’un
voilier naufragé, dont l'équipage a disparu.
Il s’agirait d’un bateau se livrant à la con
trebande entre Alger et la péninsule et bat
tant pavillon britannique.
LES MANCUVRES DU SUD-OUEST
MONTAUBAN. — Les sénateurs désignés par
le Sénat pour suivre les manœuvres du Sud-
Quest, MM. Gervais (d’Alsace) et Charles
Humbert sont arrivés hier à Montauban.
CASTELSARRAZIN.— Le ministre de la guerre
a parcouru en aut mobile pendant, toute la
journée d’hier le terrain des operations de
Montauban.
Alol — Une avarie étant survenue à une
de ses hélices, le dirigeable Adjudant-Vincenot
ne pourra se rendre aux randes manœuvres
qu’à une date qui sera fixée ultérieurement.
QUADRUPLE ÉVASION
TROYES. — Quatre anciens soldats des ba
taillons d’Afrique, les nommés Nicolle, Gé
rard, Romband et Magret accomplissant une
période d’instruction comme réservistes au
camp de Mailly, ayant été mis en cellule
pour outrages, menaces de mort, entrave à
la liberté du travail et rébellion à main ar
mée, se sont emparés au cours de la derniè
re nuit du caporal de garde qui faisait sa
ronde et l’ont enfermé dans une cellule,
puis ils ont pris la fuite en traversant un
bois voisin.
Les recherches effectuées par l'autorité
militaire n’ont encore donne aucun résultat.
-==- -==go-=== -
LES AFFAIRES D'ORIENT
Nous avons annoncé que, dans une im
portante réunion tenue à Rouen, le 5 sep
tembre, et à laquelle assistaient ou étaient
représentés 60 électeurs de droit, tous répu
blicains de gauche, la candidature à l’élec
tion sénatoriale du 21 septembre avait été
offerte, à l’unanimité, à M. le Dr Béal,
conseiller général d’Argueil et secrétaire
du Conseil général.
L’honorable M. Béal s’est rendu aux ins
tances de ses amis, il a publié sa profession
de foi et, à la lecture de ce document, les
électeurs ont tout de suite pu constater que
sa candidature est une candidature de con
corde républicaine et d’union de tous les
démocrates.
Désireux de grouper tous les républi
cains amis de l’ordre et du progrès afin de
defendre et de consolider les conquêtes de
la République, prêt à accomplir, dans le
respect des lois, toutes les réformes sus
ceptibles de rendre notre organisation so
ciale plus juste et plus humaine, M. le Dr
Béal entend « laisser les révolutionnaires à
leurs rêves, généreux peut-être, mais chi
mériques », comme il est résolu à « re
pousser les menées des réactionnaires qui
dissimulent mal, sous un libéralisme d’em
prunt, leurs regrets et leurs espérances. »
Entre ces partis extrêmes, M. le Dr Béal
voudrait réunir tous les bons citoyens alar
més du peu de cohésion qui règne actuelle
ment dans la majorité républicaine, et,
pour que cette union puisse se fàire dans
notre département, pour qu’elle se mani
feste au scrutin du 21 septembre, il a sou
mis au corps électoral un programme où se
trouve résumé l’idéal commun de tous les
républicains de gauche.
On a lu ce programme. Avec une netteté
parfaite et avec une parfaite franchise, l’ho
norable candidat se prononce en faveur
do la réforme électorale. Il réclame aussi Ja .
d’assurer eux-mêmes, et par des candidats
rouennais de leur parti, la représentation
totale de la Seine-Inférieure !
Mais nous espérons bien que les électeurs
déjoueront cette manœuvre un peu trop
simpliste.
Tout d’abord, la seule équité exige que
l’arrondissement de Neufchâtel obtienne
des électeurs sénatoriaux la satisfaction lé
gitime qu’il attend.
Puis, si M. le docteur Béal est certain de
réunir toutes les voix républicaines de gau
che, et si tout le monde, sans distinction de
parti, est d’accord pour témoigner de sa
connaissance profonde des intérêts ruraux,
et entre autres de ceux de l’arrondissement
de Neufchâtel, — M. Leblond n'est point
assuré, dans son propre parti, de sympa
thies unanimes, de même que ses aptitudes
particulières à la défense de l’agriculture
seront singulièrement contestées.
Et puis, les électeurs progressistes ou
blieront-ils que M. Leblond, à un certain
moment, leur fit défection complète ? Les
libéraux oublieront-ils comment il les renia
dans une réunion électorale au Cirque de
Rouen et, plus récemment, au cours de la
dernière campagne municipale ?
Progressistes et libéraux pourront-ils lui
pardonner d’avoir voté la prise en considé
ration de l’amendement Brard. qui n’était
qu’un retour partiel au monopole de l’en
seignement ?
Des mécontentements qu’il a ainsi susci
tés, la manifestation s’est produite naguère
lorsque, dans une simple élection cantonale,
et dans son propre fief, M. Leblond a dû
accuser une perte de 500 voix sur 1,300
qa'il avait autrefois comptées.
Pour tous ces motifs : raisons d’équité et
ressentiments légitimes des amis politiques
qu’il a si cavalièrement traités, — la can
didature de M. Leblond paraît des plus
compromises.
Celle de l’honorable M. Béal, au contrai
re, toute de franchise, d’union entre répu
blicains de gauche et juste affirmation des
droits de l’arrondissement de Neufchâtel,
doit être assurée.
LE PETIT HAVRE.
wsorersgsomn=e=sd
IE € CLÉMENT-8AYARD-IV 9
LA MOTTE-BREUIL. — Le dirigeable Cle'ment-
Bayard-IV a quitté son hangar à six heures
et est rentré une heure après sans incident.
Il y avait onze personnes à bord.
i
LE GÉNÉRAL DRUDE EH AÉROPLANE
Alger. — L'aviateur Serviès a quitté Oran
hier matin, ayant comme passager le géné
ral Drude qu’il a conduit aux manœuvres
dans la plaine du Cheliff.
INCIDENT PENDANT UNE REPRÉSEN-
TATION CINEMATOGRAPHIQUE
Nîmes. — Une entreprise cinématographi
que effectuait hier à Nimes la prise d’un film,
Carmen, tiré du célèbre opéra.
Dans la matinée, les artistes avaient mimé
aux abords des arènes les premiers tableaux
du quatrième acte. Dans l’après-midi, la
troupe s'était rendue sur la route d'Alais, où
se trouve un vieux pont représentant assez
exactement le décor du premier acte.
Or, à la suite d’un minime incident, deux
figurants se prirent de querelle et l’un d’eux
s’empara d’un crochet de fer et en laboura à
plusieurs reprises le visage de son adver
saire, qui s’affaissa au milieu d’une mare de
sang.
Le spectacle de cette rixe sauvage eut pour
résultat d’émotionner fortement Mme Syl
vain, de la Comedie- Française, qui remplis
sait le rôle de Carmen.
Mme Sylvain s’évanouit dans les bras des
dragons qui s’apprêtaient à la conduire en
prison. En tombant, elle se blessa assez sé-
pieusement au poignet contre la lame d’un
sabre que portait un des figurants.
Ce regrettable incident qui a interrompu
la représentation occasionna un vif émoi
parmi ceux qui en avaient été témoins.
L'AVIATEUR FRIEDRICH
Issy-les-Moulineaux. — L’aviateur alla-
mand Friedrich est sorti par deux fois hier
soir, entre 5 heures et 6 heures et demie.
Il a fait deux voyages au-dessus de Paris.
UN GÉNÉRAL MANQUE DE SE ROYER
Nancy. — Le général de Coutades, com
mandant la 2e brigade de cavalerie légère de
Lunéville, a failli se noyer au cours des ma-
«œuvres en voulant traverser la Moselle à
Bayen.
Croy ant l'endroit guéable, le général lança
son cheval dans la rivière, mais sa monture
perdit bientôt pied. Le général songea alors
à gagner la rive à la nage, mais ses éperons
s’etant engagés dans les étriers, il aurait in
failliblement péri si son officier d’ordon
nance ne lui était venu en aide.
Les négociations turco-bul gares
Constantinople. — On confirme qu’une
réunion officielle aura lieu cet après-midi, à
trois heurts, entre les délégués lui es et bul
gares.
Cette réunion aura une grande importan
ce, car on y discutera deux points essen
tiels : la possession de Demotika et celle de
Ortukeuy.
===mmn=A@-===s
AU MAROC
MAZAGAN. — D’après des nouvelles reçues
du Souss, une série de. combats est prevue
entre le kalifat de Haiba ou Moulis et la har-
ka hibbiste dans le Tiout.
Un premier engagement a eu lieu près de
Mataga.
Il y a de nombreux morts.
ETATS-UNIS
Mort du Maire de New-York
M. William Gaynor, maire de New-York,
est mort subitement à bord d’un transatlan
tique de la White Siar qui l’emportait aux
rives d’Albion.
La nouvelle, transmise par radiotélégram-
me, a causé une vive émotion dans tout le
pays, où le défunt occupait, de par ses pou
voirs étendus et ses attributions, une situa
tion exceptionnelle dont on ne retrouve au
cun parallèle dans les capitales de l’Europe.
M. Gaynor s’était embarqué jeudi dernier
et se rendait à Liverpool pour y prendre
quelque repos ; il se proposait de rentrer au
mois de novembre.
La mer n’a pas porté bonheur à M. Gay
nor. Il y a trois ans, au moment où il quit
tait New-York, il recevait, sur le pont supé
rieur du navire où il se trouvait, un coup de
feu tiré pur un fou.
M. Bryan conférencier
L’activité que déploie M. Bryan, secrétaire
d’Etat aux affaires étrangères, qui est, depuis
quelques jours, artiste très applaudi de mu
sic-hall, devient de plus en plus fiévreuse. Le
ministre multiplie ses efforts avec une faci
lité apparemment inouïs, et l’on a un
exemple de l’énergie extraordinaire
l’on peut faire produire à la machine
maine.
rare
que
hu-
il a
M. Bryan, levé à 5 h. 30 mercredi,
mange, quelques minutes plus tard, dans la
salle à manger d’un hôtel de Wilmington,du
jambon, des œufs et des crèmes. A 6 h. 55,
il prenait le train de Seaford où, sitôt arrive,
il faisait une conférence devant plus de 700
personnes.
Vers midi, après avoir pris un déjeuner en
hâte, le ministre partait pour TokamokaCity,
où il prenait encore la parole.
A 5 heures, nouvelle conférence à Cuss-
fields, à 45 kilomètres de là.
Après avoir traité le sujet : Signes des temps,
M. Bryan, plus gaillard que jamais,s’achemi
nait d'un pas rapide vers l'appontement où
se trouvait un vapeur qui devait l’emporter
à Armapoli,
réforme financière, devenue indispensable
pour faire face aux charges sociales et aux
charges croissantes et impérieuses de la
défense nationale.
M. le Dr Béai demande très catégorique
ment le maintien des tarifs douaniers ac
tuellement en vigueur ; il veut la protec
tion de l’agriculture et de l’industrie natio
nales et l’application de la règle de récipro
cité dans nos traités de commerce avec les
peuples étrangers.
Foncièrement attaché à l’enseignement
laïque, partisan résolu de toutes les mesu
res qui assurent sa défense, M. le Dr Béal
est en même temps l’adversaire déclaré du
monopole de l’enseignement qui serait en
contradiction flagrante avec les principes
républicains eux-mêmes.
Il veut une armée disciplinée et forte, in
dispensable à la sécurité de toutes les œu
vres de paix et sauvegarde de l’intégrité
nationale.
Enfin, au point de vue économique, M. le
Dr Béal déclare qu’il s’attachera à la défense
des intérêts agricoles, commerciaux et in
dustriels du département, à la question de
notre outillage maritime. L’autorité avec
laquelle il a su défendre, au Conseil géné
ral, tous ces grands intérêts qu’il connaît à
merveille, nous est une assurance certaine
qu’ils auront en lui un éminent défenseur
au sein de la Haute Assemblée, si les élec
teurs, comme nous l’espérons, l’investis
sent du mandat sénatorial.
Le programme de M. le docteur Béal est
certes de nature à lui concilier toutes les
sympathies et à grouper autour de lui toutes
les forces républicaines de gauche ; le
choix dont l’honorable candidat fut l’objet,
dans la réunion du 5 septembre, est donc
particulièrement heureux.
De là une ardente campagne menée contre
lui par la coalition des droites.
Pour le mieux combattre, ses adversaires
n’ont pas hésité à abandonner le fameux
principe de la représentation par arrondis
sement qu’ils ont si souvent invoqué et si
âprement défendu ’— toutes les fois du
moins qu’ils y trouvaient un intérêt parti
culier.
Intégralement renouvelée en 1909. la re
présentation sénatoriale de notre départe
ment a vu disparaître tour à tour MM.
Ancel, de Montfort, Goujon, Waddington.
M. Fortier est seul survivant.
Or, à l’heure actuelle, quatre arrondis
sements sont représentés au Sénat : celui
de Rouen, par M. Fortier; celui du Havre,
par M. Brindeau ; celui d’Yvetot, par M.
Quesnel ; celui de Dieppe, par M. Rouland.
Il resterait donc à pourvoir l’arrondisse
ment de Neufchâtel.
Mais comme M. le Dr Béal a eu l’honneur
d’enlever à M. de Pomereu et à la réaction
le siège de conseiller général du canton
d’Argueil, comme les partis de droite n’ont
pu découvrir un candidat en cet arrondisse
ment de Neufchâtel, ils ont trouvé tout
simple d’offrir la candidature à M. Leblond,
maire de Rouen.
Si bien que les progressistes rouennais et
leurs alliés de l’Action libérale nous font
l’aveu ingénu que, partisans en principe
de la représentation sénatoriale par arron-
dissements, ils se chargeraient volontiers
A la Manufacture d’armes de Tulle
Un peu avant huit heures, le président do
la République quitte la préfecture de Tulle
pour visiter la manufacture d’armes. Mme
Poincaré n’est pas encore sortie de son ap
pariement et elle ne reprendra place dans le
cortège que tout à l'heure, au retour de la
manufacture.
Le président de la République, en veston
noir, monte dans son double phaéton décou
vert. M. Klotz, ministre de l’intérieur, s’as
seoit à sa gauche, et rapidement on se dirige
vers la manufacture d’armes. De nombreux
curieux saluent et applaudissent, au passage,
le chef de l’Etat.
L’entrée de l’établissement où se fabrique
notre tusil de guerre est fort joliment ornée
de panoplies, encadrées par des faisceaux de
drapeaux ; deux canons, la gueule chargée
de fleurs, gardent pacifiquement la porte. Le
colonel Payeur, directeur de la manufac
ture, présente au président les officiers qui
surveillent la fabrication. M. Poincaré serre
la main à chacun d’eux. Les ouvriers, en te
nue de travail, sont rangés dans la cour. M,
Poincaré passe devant eux, les saluant de la
main, et c’est une formidable acclamation,
en l'honneur de la République et de son pré
sident, qui sort de ces robustes poitrines.
Une hâtive traversée de l’atelier où se fa
briquent les pièces du fusil Lebel, et M.
Poincaré, s’approchant du groupe des ou-
vriers, leur adresse, de sa voix nette et qui
porte au loin, les paroles que voici.
Je ne veux pas quitter ce grand établis
sement national sans adresser mes meilleurs
vœux et mes vifs remerciements au person
nel, officiers et ouvriers de la manufacture
d’armes de Tulle. Je connais leurs senti
ments républicains et patriotiques et je
suis très heureux de pouvoir, en passant un
instant au milieu d’eux, leur offrir un té
moignage de la sollicitude et de l’intérêt du
président de la République.
Et les ouvriers de crier et de répéter jus-
qu’au départ du president : « Vive la Répu
blique ! Vive Poincaré ! » Le cortège regagne
alors la préfecture. M. Kloiz et M. Mollard
vont chercher Mme Poincaré et Mme Kiotz.
Mme Poincaré porte un taille or à carreaux
noirs et blancs, avec ceinture de cuir noir et
col de tulle blanc, recouvert d’un manteau
de voyage en laine grise et un voile de teinte
cendree. Elle s’assoit à la gauche du presi-
dent. M. et Mme Klotz vont occuper la voi
ture qui leur est réservée dans le cortège et
à 8 h. 1/4 commence la troisième journée du
voyage touristique.
Le président de la République et Mme
Poincaré vont achever, dans cette journée, la
visite du département de la Corrèze par Uzer-
che, Pompadour et Brive. Le trajet à accom
plir est d’environ 125 kilomètres.
A Uzerche
Les habitants, sur la route, sont rares, et
la signalisation du circuit peut présenter des
lacunes ; aussi, une auto, habilement con
duite par M. Boucher, précède-t-elle à une
allure soutenue de 70 à 80 kilomètres, les
autres voitures du cortège qui marchent
seulement à une allure moyenne de 30 kilo
mètres à l’heure.
A Lagraulière, arrêt sans descendre de voi
ture. Le maire, avec un drapeau soutenu
par une bandoulière tricolore, l’incline de
vant le président.
A Seilhac, arrêt également sans descendre
de voiture.
Un peu avant d’arriver à Uzerche, le cortè
ge présidentiel rencontre le général Brugere
qui habite cette localité.
Le président, apercevant l’ancien généra
lissime, fait arrêter sa limousine, descend
de voiture et vient serrer affectueusement la
main du général, qu’il complimente sur sa
bonne mine. « Mais, c’est l’air d’Uzerche qui
me conserve », répond la général.
Le général offre son bras à Mme Poincaré,
M. Doussaud, député de la Corrèze, à Mme
Klotz et le président prend la tête du cortège
qui se rend place de la Mairie d’où l’on ad
mire le magnifique panorama de la vallée
de la Vezère. P
Après les souhaits de bienvenue et la re
mise de gerbes de fleurs à Mme Poincaré, on
visite la petite ville aux vieilles maisons,
dont beaucoup s’adornent à leurs frontons
des armes de la ville, une tête de taureau.
. Le présid nt, se tournant vers les journa
listes présents, leur rappelle comment
Uzerche a mérité de telles armes, On fait
cercle.
Dans ce décor archaïque, dans cette pe
tite ruelle aux demeures fleuries, le prési
dent explique que lors du siège de la ville
par les Sarrasins, les habitants, menacés de
famine, osèrent d’un stratagème : ils pri
rent un taureau, le gavèrent de grains et le
firent échapper. Les Sarrasins s’en emparè
rent, le dépecèrent et trouvèrent des grains
de blé dans les entrailles. Convaincus qu’ils
ne pourraient jamais arriver à réduire la
ville par la famine, ils levèrent le camp.
A la mairie, le général Brugère et le maire
présentent les notabilités du pays et les
membres des Sociétés de vétérans.
De charmantes jeunes filles habillées de
blanc, avec l’écharpe tricolore, remettent
des gerbes de fleurs à Mme Poincaré.
M. Poincaré remercie la Municipalité et le
général de lui avoir fait les honneurs de la
ville. Et, parlant du charme de la ville, il
dit comprendre ce vieux proverbe du pays :
« Qui a maison à Uzerche a château en Li
mousin. » En effet, les vieilles maisons, bien
conservées, édifiées aux xn e et xvp siècles,
sont semblables à des châteaux qui bordent
les rives sinueuses de la Vezère ; on remar
que surtout la maison ancestrale du général
Brugère, qui est la plus patinee par le temps
et qui possède des tours au long toit pointu
recouvert d’ardoises.
A Pompadour
D’Uzerche à Pompadour, le voyage est as
sez monotone. A dix heures et demie on est
à Pompadour. Le château historique donné
jadis par Louis XV à sa favorite appartient
aujourd’hui à l’État, qui y a installé un des
haras nationaux les plus justement réputés.
Le cortege présidentiel fait le tour du
parc. L’entrée principale est ornée d’une
inscription en patois : Vivo lou President.
Sur une des pelouses on fait defiler de
vant le président des jeunes chevaux.
A partir de Pompadour, la route rede
vient intéressante ; elle se déroule en cor-
niche surplombant une vallée spacieuse et
boisée.
A Ayen, le maire, M. Praval, dans son
allocution, rappelle au president que la
grande cloche de l’église, dont les carillons
saluent joyeusement son arrivée, a été fon
due en 1755 par un fondeur de Neuf château
du nom de Joseph Poincaré. Le president
remercie le maire de ses aimables souhaits
de bienvenue. Il ajoute : « En passant sous
l’un de vos arcs de triomphe où j’ai lu cette
inscr-ption : «Vive le Lorrain ! », j’ai com
pris quels étaient vos sentiments. Le souve
nir lorrain que vous venez d’évoquer me
touche beaucoup ; le fondeur de -votre clo
che était vraisemblab ement un de mes an
cêtres, puisque ma famille est originaire de
Neufcbâ eau. L’artention que vous a dicté
cette allusion crée un lien d’amitié de plus
qui me rattache à votre commune »
En quittant Ayen, le cortège entre dans ce
qu’on appelle le Jardin de la Corrèze. On
passe sous de nombreuses châtaigneraies,
on traverse des terres fertiles et des cultu
res variées, où l'on récolte des primeurs,
expédiés dans tout le Nord do la France.
On arrive à Objat, le dernier arrêt avant
Brive-la-Gaillarde, où l’on arrive à midi et
demi.
A Brive-la-Gaillarde
Le cortège se rend d’abord à la mairie de
Brive au milieu des acclamations de la foule.
Après la présentation et l’échange des sou
haits, le président se dirige vers a sous-pré-
fecture où il prend quelques minutes de re
pos avant le déjeuner.
Le banquet a lieu au théâtre ; il est offert
par la municipalité et comprend 90 cou
verts.
Deux tables sont dressées parallèlement.
Une est p ésdée par le président, la seconde
par Mme Poincaré. A celie-ci, on remarque
Mlle Priolo, reine des reines des Félibres, en
costume de souveraine.
Après le banquet, le président s’est rendu
à pied à la sous-préfecture d’où, à quatre
heures et demie, il ira visiter l’hôpital.
Le discours du ici Constantin
La démarche de M. Venizalos
à la légation de France
M. Venizelos, arrivé je di matin à 9 h. 1/2
de Loutraki, à bord du contre-torpilleur
Gloire, s’est, ainsi que nous l avons dit hier en
a Dernière heure », rendu à 11 h. 1/4 à la
légation de France, où il s’est entretenu avec
le chargé d'affaires, M. du Haigouët, pendant
près d’une heure.
Le président du conseil exprima à M. du
Halgonë tous ses regrets pour le malentendu
provoqué par l’interprétation donnée aux
paroles royales dans certains milieux de
Paris.
L’esprit de l’allocution du roi, déclara M. Veni
zelos. était tout autre que celui qui lui a été attri
bué par une partie de la presse française Le roi a
voulu exprimer sa reconnaissance pour l’honneur
que le kaiser lui avait fait en lui conférant le bâ
ton de feld-maréchal, et il est naturel quà ce mo
ment il ait évoqué l’époque de ses études en Alle
magne. J .
Les paroles de reconnaissance du roi Constantin
n’alteignent en rien l’œuvre de la mission militaire
française. Étant en Allemagne le roi ne pouvait
pas faire l’éloge de cette mission, mais le gouver
nement français sait combien tous en Grèce rec n-
naissent hautement les services rendus au pays
par le général Eydoux et ses officiers.
La Grèce est d’autant plus reconnaissante envers
la France, a ajoué M. Venizelos, que le gouverne
ment de la République a bien voulu, ajoutant
ainsi un précieux service à tous ceux qu il a déjà
rendus à l’armée hellénique, ouvrir les portes de
ses écoles militaires aux officiers grecs qui vont
être envoyés en France pour s’y perfectionner
dans l’art de la guerre.
Déclarations de M. Venizelos
Le correspondant du Temps à Athènes télégra
phie
J’ai vu M. Venizelos qui a bien voulu me
faire les déclarations suivantes :
« La Grèce pas plus que son souverain Sa
Majesté le roi Constantin ne peuvent oublier
les éminents services que la France a cons-
tamment rendus à U cause hellénque, QU
en demandant non seulement le renouvelle
ment de la mission du général Eydoux, mais
i augmentation du nombre de ses collabo
rateurs, le gouvernement grec a par avance
répondu à ceux qui ont voulu, dans le dis
cours de Sa Majesté, trouver une manifesta-
tion dont la France pût se sentir blessée.
» Sa Majesté, voyageant en Allemagne sans
ministre responsable à ses côtés, se trouvait
parmi ceux auprès desquels son éducation
militaire a reçu ses premiers fondements et
qui ont formé les officiers de l’état-major
«rec qui conduisirent notre armée à la vic
toire, et recevant des mains de Sa Majesté
‘empereur d’Allemagne le bâton de maré-
chalat de l’armée allemande,a’a fait que re
mercier l'empereur de la distinction qui lui
était conférée, donnant à sa réponse la for
me d’un témoignage de haute courtoisie.
» Tout malentendu est, je l’espère, dès
maintenant dissipé, et la nation grecque
est heureuse de cette circonstance pour affir
mer à la France sa profonds et durable gra
titude. »
La presse greoque
Une partie de la presse athénienne expli
que que le roi, dans son toast de Berlin,
parla surtout de l’état-major, lequel apprit
la stratégie en Allemagne et fut un des fac-
teurs des victoires grecques. Elle ajoute
que le roi ne pouvait pas mentionner les
autres services de l’armée dont s’occupè
rent plus particulièrement les officiers iras
Çais.
La Nea imera dit :
Lorsque le roi sera à Paris, il ne manquera pas
de remercier de façon aussi enthousiaste la France
amie pour l’œuvre qu’a accomplie la mission
française.
Si les déclarations du roi avaient un caractère
politique, elles constitueraient un événement po-
litique considérable, qui toucherait aussi a la poli
tique intérieure et obligerait le gouvernement à
sortir de son silence.
L’Embros estime nécessaire défaire une dé
claration amicaie. Il constate que la Grèce
est une nation qui veut vivre; elle ne peut
donc pas s’exposer aux dangers émanant
pour elle de divergences entre des grandes
puissances, comme cela s’sst produit pour la
question de Cavalla.
L’Enbros ajoute :
La science militaire française est sortie telle-
ment victorieuse des deux guerres qu’aucune pré
venance faite à l’empereur ne pourrait diminuer
sa valeur.
La Patris dit que l’interprétation donnée
aux paroles du roi dans la presse française a
produit une douloureuse impression sur le
peuple grec ami, uni est reconnaissant à la
France avec laquelle il désira resserrer les
liens déjà existants.
La presse allemande
Les gazettes allemandes paraissent être
fort gênées par les commentaires provoqués
dans la presse française par le discours du
roi Constantin. Elles sont dans ‘obligation
de prendre la défense du souverain hellène
parce qu’il est en ce moment l’hô te de l'em
pire. Cette obligation les met évidemment
dans l’embarras. Les arguments spécieux
dont on s’est servi à Berlin, le jour de la pu-
blication du discours, ont été ruinés par
les interviews ou les notes télégraphiées
d’Athènes. Il ne reste plus grand’chose à
dire.
L’officieux correspondant berlinois de la
Gazette de Cologne se bat les flancs en grand
mal d’apologie. Selon lui, les paroles du roi
de Grèce sont « non seulement une poli-
tes e, mais une vérité et même une vérité
d’ordre militaire », ce qui veut dire, que le
fameux discours n’était pas du tout diploma
tique. Tout le télégramme mériterait d’ètre
cité pour son embarras.
En voici un extrait :
Le roi s’est abstenu de parler de politique; il est
resté strictement sur le terrain où il convenait
de demeurer, c’est-a-dire que le roi, sous l’impres
sion que lui causarent la remise du bâton de ma»
réchal et l’évocation du souvenir de ses études
milita res à Berlin, a exprimé sa reconnaissance
en affirmant que ce qu’il avait appris ne lui avait
point été inutile pendant la campagne. Cette affir
mation n’est pas seulement une politesse, mais
une vérité, et même une vérité d’ordre militaire.
Les Nouvelles de Hambourg, vieil organe bis
marckien, regrettent que le discours ait été
publié.
Les paroles du roi des Hellènes ont été recti-
fi es par ses ministres. La Grèce se jette avee
effusion dans les bras de la France, et désormais
rappellera a toute occasion ce qu’elle doit à la
France. Tout ce que l’Allemagne a fait disparaît et
es oubié, car il faut que ia France recommence
a sourire. Si l’on en veut à quelqu’un dans cette
affaire, c’est encore à nous.
Les journaux conservateurs comme la Ga*
Xelte de la Croix et la Deutsche Tpgesxeilwng, en
grande disette d’arguments, se fâchent tout
rouge et gourmandent grossièrement la
presse française.
Les journaux libéraux, au contraire, qui
avaient accueilli avec quelque méfiance le
discours du roi de Grèce, semblent plutôt
contents de cette mise au point.
C’est avec des sentiments fort divers, écrit la
Berliner Tagebiall. qu'on a accueilli en Allemagne
la harangue du roi Constantin. Certains craignaient
que ce discours n’éveillât des espoirs qui nesau-
raient êire pleinement satisfaits et ne contribuât
ainsi indirectement à refroidir dans quelque temps
les sympathies qui en Grèce commencent à s’é
chauffer pour nous Noua espérons bien que main-
tenant il n’en sera pas ainsi.
Ce ton rassuré, cette satisfaction qu’on res-
sent à voir corriger les excès du discours
royal, c’est peut être cg qu’il y a de plus ca
ractéristique dans tous les commentaires
d’hier matin.
La Presse anglaise
L*Evemng News, de Londres, conservateur,
écrit :
Le roi Constantin a dû virtuellement offrir des
excuses pour le joli compliment qu’il avait fait à
l’armée allemande. La vérité. c’est que l’armée
grecque doit tout au général Eydoux et à la mis*
sion militaire française, qui l’a réorganisée et On
explique maintenant que les paroles élogicuses
que le kaiser sut si bien amener, ne veulent riet
dire. C’est un incident malheureux.
La Press© autrichienno
De la Nouvelle Presse libre :
il était à prévoir que ces discours ne reste
raient pas sans écho en France. Un mauvais ha
sard veut que la visite du roi des Hellènes ait lieu
à Paris dans ces circonstances, où le gouverne
ment grec donne toutes les explications possibles
au point de désavouer presque le roi.
De la Be.ichspost :
On aime dans les Balkans les rois victorieux,
mais pas ceux qui emploient la manière forte et
qui font de la politique à leur tête : on les dément
plutôt.
Un haut officier écrit, dans la Z°it, que « le
mécontentement en France n’eut pas injus-
tifié. On est loin aussi, en Grèce, ae Se ré:
iouir des discours des deax souverains, e si
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.06%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.06%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t52637826t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t52637826t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t52637826t/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t52637826t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t52637826t