Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-09-12
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 septembre 1913 12 septembre 1913
Description : 1913/09/12 (A33,N11747). 1913/09/12 (A33,N11747).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637825d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33“ Année
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il Le Havre, la Seine-Inférieure. ygur
SI 1 Oise et la Somme
y Autres Départements......
5 . : —vi
rement aux revendications les plus légitimes
de la Grèce ».
O. RANDOLET
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
Rédaçteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontonelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7 60
LONDRES, 11 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
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Comptant..
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calme
£ 72 7/8
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45/-
3 mois ;
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3 mois
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Comptant ..
calme
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3 mois.... )
£ 55/6
-/-
-F
Prix comparés avec ceux de le deuxième Bourse
du 10 septembre 1943.
De Lapleau à ! uUe
Tulle. — Après avoir quitté Lapleau, le
cortege présidentiel s’arrête quelques ins
tants a Rilhac et à Saint-Privat.
M. Mous, député et maire de Saint-Privat,
entouré du Conseil municipal, souhaite la
bienvenue au président qui répond :
« Je salue avec bonheur vos populations
républicaines et je n'oublierai pas leur cha
leureux accueil. »
a trois usures et demie, le cortège arrive
à Argentât où un vin d'honneur est servi.
Une plaquette et une tapisserie aux armes
de la ville sont offerts à M. et à Mme Poin
caré.
Le président remercie le maire de ses
souhaits de bienvenue et déclare qu’il n’ou
bliera jamais l'accueil si chaleureux qu’il
reçoit partout sur son passage.
Le président boit à la ville d'Argentat.
Le cortège arrive à Baulieu. La présenta
tion du Conseil municipal a lieu.
Au moment où les voitures se remettent
en marche, une pluie de fleurs tombe sur
M. et Mme Poincaré.
L’arrivée à Tulle
TULLE. — A G heures, le cortège fait son
entrée à Tulle.
La ville est pavoisée d'an bout à l’autre.
La foule se presse dans les rues et accueille
avec enthousiasme le président et Mme
Poincaré.
A l’Hôtel de Ville, le maire exprime la joie
de ses administrés et leur respectueuse sym
pathie pour le chef de l’Etat et Mme Poin
caré.
Le président remercie le maire de ses
souhaits de bienvenue et se déclaré enchan
té de son voyage.
artout, dit-il,
« L’accueil que j’ai reçu p:
prouve une fois de plus combien la Répu-
bliqueest populaire dans votre pays. »
Des jeunes filles remettent des bouquets à
Mme Poincaré et à Mme Kloiz. Elles lisent
une adresse de bienvenue rédigée en vers.
A 7 h. 20 un dîner a lieu à la préfecture,
où sont descendus M. et Mme Poincaré.
Dîner à la Préfecture
Tulle. — Au banquet de la préfecture, M.
Poincaré a dit :
« Je remercie la ville de Tulle de sa très
charmante et gracieuse hospitalité et je lève
mon verre en l'honneur de l’assemblée dé
partementale et de la population de la
Creuse. »
Le président et Mme Poincaré se sont reti
rés dans leurs appartements à 10 heures du
soir.
APZESTATION D’ANTIMILITARISTES
Roubaix. — La police vient d’arrêter deux
ouvriers roubaisiens qui distribuaient des
brochures antimilitaristes aux conscrits pas
sant devant le conseil de revision.
LA MUNICIPALITÉ DE CHERBOURG
A SOUTHAMPTON
SoUTIIANPTON. — Le maire et les conseil
lers municipaux de Cherbourg ont été reçus
officiellement hier matin par la municipalité
de Southampton.
Après un déjeuner sur le transatlantique
Saint-Louis, ils ont assisté, dans l'après-midi,
à des exercices de gymnastique effectués par
les écoliers et les écolières de la ville.
La ville est richement pavoisée.
LA MONNAIE DE NICKEL
Dix projets de monnaie de nickel ont été
retenus par le jury constitué à cet effet.
Le type définitif sera choisi parmi les dix
projets retenus.
RANDONNEÉ DE DIRIGEABLE
Pau. — Le dirigeable Fleuras, après avoir
effectué une randonnée de reconnaissance
de 470 kilomètres et avoir évolué au-dessus
de Toulouse, est rentré à son hangar à 3 h. 40.
LE CONGRÈS DES MÉTALLURGISTES
Après avoir expédié de nombreuses ques-
tions d'ordre intérieur relatives aux statots
fédéraux et à la gestion des syndicats adhé
rant à la Fédération, le Congrès des métal-
lurgistes a été déclaré clos.
LA CATASTROPHE DU « ZEPPELIN »
Les Remerciements de Guillaume II
à M. Poincaré
Tulle, — Le président a reçu une dépê
che par laquelle l’empereur Guillaume le
remercie du télégramme qu’il lui a adres-
66 à l'occasion de U catastrophe du Zeppelin.
NEW-YORK, il SEPTEMBRE
Cotans s octobre, baisse 5 points ; dé
cembre, baisse 7 points ; janvier, baisse
6 points; mars, baisse 5 points. — Soutenu.
Cales j baisse 10 à 42 points.
MEW-YORK, 11 SEPTEMBRE
Cuivre Standard disp.
— novembre ....
Amalganat. Cop...
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16 37
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16 —
CHICAGO, 11 SEPTEMBRE
Blé sur
Septembre
Décembre.
Septembre
Décembre.
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87 3 8
90 5 8
73 1/2
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C. PBECEn
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Maïs
sur
Saindoux sur.
Septembre
11 42
11 22
—
Décembre.
10 95
11 05
L’AVIATEUR FRIEDRICH
Issy-les-Moulineaux. — L’aviateur allemand
Friediich parti d'Issy-les-Moulineavx, est
venu à deux reprises évoluer au-dessus de
Paris.
A PROPOS DU DISCOURS DU ROI
CONSTANTIN
Importantes déclarations de M. Venizelos
M. Venizelos a interrompu sa cure et est
rentré hier matin a Athènes ; il s’est aussitot
rendu à la légation de France.
il a déclaré an chargé d'affaires de France
combien il regrettait le malentendu créé par
le discours du roi à Berlin.
« Le roi a-t-il dit, n’a nullement visé l'œu-
vre bientaisante de la mission militaire fran
çaise qui pendant les deux dernières guerres
a rendu de véritables services à la Grèce. »
* »
M. Venizalos a fait, d’autre part à la presse
la déclaration suivante :
« S’il avait existé le moindre mécontente
ment contre le général Eydonx ou quelque
autre membre de la mission française,
nous n’aurions pas renouvelé certainement
leur contrat ni demandé l’augmentation du
nombre des officiers français.
» La Grèce n’oubliera jamais les grands et
éminents services que la France lui a rendus,
non seulement dans les derniers temps,
mais toujours.
» D’ailleurs, le discours du roi n’avait aucun
sens politique. Il a simplement voulu expri
mer sa reconnaisance personnelle pour
l’éducation militaire qu’il a reçue en Alle-
magne, rien de plus. »
M. Venizelos espère que ce malentendu se
dissipera totalement en France.
EST-CE UN ATTENTAT
DES SUFFRAGETTES ?
Londres. — Un incendie a éclaté hier dans
une maison inhabitée à Sutton.
Certains indices permettent de
s’agit d’un attentat commis par
gettes.
croire qu’il
les suffra-
exoenes==9,sw======
USE AFFAIRE DE TRAHISON
RINE ALLEMANDE
DANS LA
Berlin. — La Gazette de Voss signale qu’on
aurait découvert une affaire de trahison dans
la marine.
Deux matelots de Wilhelmshaven sont en
fuite. Ils sont soupçonnés d’avoir volé un
deflagrateur et diverses p.èces d’armement.
L'AVIATEUR RESTOROFF AUX ARRÊTS
SAINT-PÉTERSBOURG — L’aviateur militaire
Nestoroff, ayant tenté d’imiter les prouesses
de l’aviateur français Pégoud, a été puni de
trente jours d'arrêts pour « audace inutile ».
---------P-------
CHINE ET JAPON
Pékin. — Au sujet des incidents de Nan
kin, le Japon demande au gouvernement
chinois des excuses, la punition des coupa
bles et le paiement d’une indemnité dont le
montant sera fixé ultérieurement.
On déclaré à la légation japonaise que la
Chine aura à accepter immédiatement ces
demandes, faute de quoi telle action consi
dérée comme nécessaire sera adoptée.
AU MAROC
L’Action militaire espagnole
Tetouan, 10 septembre.
Un Conseil de guerre présidé par le géné
ra» Marina et auquel ont assisté tous les gé-
néraux a eu lieu hier à Tetouan. ,
Le général Marina a interrogé tous les chefs
sur la situation, ils se sont montrés d’accord
pour que la communication de Tetouan avec
Ceuta soit assurée coûte que coûte, et que
l’on construise dans ce but des blockhaus
sur divers points.
Du personnel avec des matériaux est déjà
parti pour aller construire ces blockhaus.
Une colonne partie d’Arzila le 8 pour châ
tier les douars d’Aouzar où s’est produite
une agression contre les Espagnols a été at
taquée par les rebelles et a eu un lieutenant
et un soldat blessés.
D’après les renseignements de source indi
gène, ces douars seraient décidés à deman
der la paix ; ils assurent qu’ils durent com
battre les Espagnols par peur de la harka.
Une autre colonne, qui partit de Larache
se dirigeant vers les villages de Jenis et Tar-
nida après avoir passé la nuit au village de
Xiar, fut attaquée dans la matinée d’hier par
des ennemis réfugiés sur des hauteurs inac-
cessibles.
Les Espagnols eurent un capitaine et un
soldat tués, un capitaine, deux sergents, qua
tre soldats blessés. L’ennemi subit de nom
breuses pertes et s’enfuit abandonnant P‘u-
sieurs tués et deux orisonniers
EN SUISSE
Surtout depuis le retentissant voyage de
Guillaume H aux manœuvres suisses, l’in
fluence germanique, déjà considérable pour
tant, s’est encore étendue chez nos voisins
des Alpes. Certes, les Helvétiens luttent con-
cette infiltration ; mais on s’aperçoit que
tre leur résistance est loin d’être toujours
efficace.
L’invasion germanique est aujourd’hui
une véritable menace. Elle apparaît partout
et dans tout. Au fur et à mesure qu’on pé
nètre au cœur de la Suisse, l’appellation de
Suisse allemande prend un sens dont on
; n’avait auparavant aucune idée. On perçoit,
disait ces jours-ci un de nos confrères, jus
que dans l’atmosphère qui nous enveloppe,
la force d'une germanisation lente et te
nace.
Aussi des difficultés, encore anodines
il est vrai mais néanmoins inquiétantes,
surgissent-elles de temps à autre. L’affaire
d'Huningue est du nombre. L’Allemagne
est tenue à respecter l’interdiction acceptée
par la France en 1815, et dont elle a hérité
par l’annexion de l'Alsace-Lorraine, de ne
pas élever de fortifications menaçantes pour
la ville de Bâle. Or elle ne s’est pas con
formée strictement à cette clause et des in
cidents, comme celui d’Huningue, peuvent
se multiplier..
Dernièrement on apprenait non sans sur
prise que le service topographique fédéral,
qui devrait cependant être à l'abri de toute
indiscrétion, occupait des employés alle
mands. Cette nouvelle affaire provoqua une
pénible impression. Et, pour apaiser l’opi
nion publique, on dut en préciser la por
tée. M. Decoppet, chargé du département
de la justice, vient de faire à ce sujet la dé
claration suivante à notre confrère Le
Temps :
« Quand le service topographique a voulu
refaire certaines cartes, il n’avait pas à sa
disposition les spécialistes indispensables.
Il a accepté le concours d’hommes compé-
tents, d’origine allemande. Quelques-uns,
leur tâche finie, ont cessé de travailler pour
le service topographique : un petit nom
bre est resté, qui est dévoué, qui n’est pas
soupçonnable. Ce sont des fonctionnaires
établis chez nous depuis longtemps ; ils
sont en fait, devenus Suisses. Ce fait, pas
plus que d’autres, ne peut justifier les
craintes que l’on exprime ».
Un autre fait mérite encore d’être noté.
La Suisse française a subi en effet un
échec qui lui a été très douloureux lors
qu’elle a perdu l’un des deux conseillers
fédéraux que la tradition lui reconnaissait
contre cinq à la Suisse allemande.
Tous ces événements sont, quoi qu’on en
dise, des indices qui permettent de ne pas
douter des progrès de la germanisation. Nos
voisins d’outre-Rhin, qui avaient du reste
gagné beaucoup de terrain lors de la rup
ture de nos relations commerciales avec la
Suisse, ne négligent rien pour consolider
leurs positions. Chacun le sait et le répète :
« Sur cent voyageurs de commerce qui par
courent la Suisse, dit la Gazette de Lau
sanne, plus de la moitié sont Allemands ;
les Français sont rarissismes.. . Riche, et
trouvant chez elle des marchés suffisants,
la France semble avoir renoncé à exporter
ses excellents produits et à lutter avec la
concurrence allemande. »
Il y a certainement une part de compli
ments à notre égard dans celte note de la
Gazette de Lausanne. Mais il faut surtout,
pour notre gouverne, retenir la critique
qu’elle contient.
« Assurément, écrivait hier La Lanterne,
il est fort exagéré de dire que nous avons
« renoncé » à exporter nos produits. Les sta
tistiques douanières sont là pour faire jus
tice de ce mot. Mais ce qui est vrai, c’est
que nous pourrions exporter davantage, si
nous savions mieux solliciter la clientèle
étrangère; si nous montrions plus d’initia-
tive ; si, dans bien des cas, nous tenions
davantage compte des habitudes, des goûts,
des exigences même des acheteurs ; si nous
acceptions, en ce qui touche le règlement
des comptes, des conditions auxquelles,
sans inconvénient, les Allemands se sou
mettent et, enfin, si, nous ne possédions à
l’étranger que des agents consulaires péné
trés de leur devoir. Nous en avons, certes,
et d’excellents. Mais beaucoup laissent en
core à désirer. C’est, d’ailleurs, à notre
industrie, à notre commerce, qu’il appar
tient de se faire bien représenter à l’étran
ger. »
En Suisse particulièrement nous avons
intérêt, à tous les points de vue, à étendre
nos relations, surtout à l’heure où l’Alle
magne tente de s’enraciner à notre détri
ment. Les Suisses qui se défendent de pac
tiser avec les Allemands pourront, en nous
facilitant la besogne, nous donner la preu
ve de leurs bons sentiments. Et, selon les
résultats, on jugera si réellement il n’y a
pas de tendance gouvernementale pas plus
d’un côté que de l’autre et si la Suisse,
qu’on assure être jalouse de sa fierté natio
nale, conserve malgré toutes les tentatives
d’invasion son entière indépendance.
H. HOLLAÊNDER.
Le départ de la Courtine
La bise du Nord, qui a soufflé furieuse
ment toute la nuit sur le plateau, s'était un
peu apaisee, quand hier matin à six heures,
le clairon sonna le réveil dans les chambrées
aux hôtes inhabituelsducamp de la Courtine.
Mais l’air reste très vil, et bien que le soleil
brille gaiement dans le ciel complètement
pur, il est prudent de s’envelopper, au dé
part, de chaudes couvertures dans les autos
qui vont conduire le président et sa suite du
camp de la Courtine à Tulle, par Bort, La-
pleau et Argentât. La composition du cor
tège présidentiel est la même, avec cette
seule différence que M. Clementel ayant pris
congé du président de la République et de
Mme Poincaré, la cinquième voiture, qui
suit celle de la maison militaire de l'Elysee,
est occupée et le sera jusqu’à la fin de la
randonnée touristique par le ministre de l'in-
témeur et Mme Klotz. Quant au president et
à Mme Poincaré, ils occupent, comme la
veille, le grand phaéton découvert que con
duit M. Chaix et qui porte à l’avant le pavil
lon personnel du chef de l’Etat, en soie tri
colore avec les initiales R. P. brodees en or,
Mme Poincaré, assise à gauche du président,
a la même tenue de voyage qu'elle portait
la Vi ille. M. Poincaré a remplacé sa casquet
te d'automobile par un feutre mou.
A la sortie du camp, actuellement inoc
cupé en raison des manœuvres et gardé
seulement par une centaine d’hommes, on
piquet rend les honneurs et les clairons son
nent aux champs.
A Ussel
A quelques kilomètres de la Courtine, on
quite e département de la Creuse et on en
tre dans celui de la Corrèze, à travers lequel
le president de la République et Mme Poin
caré vont rayonner deux jours, effectuant,
en ces deux journées, un trajet total de près
de 350 kilomètres. Le paysage corrézien est
infiniment pittoresque et ses aspects, cons-
tamment variés, qui ne laissent pas un ins
tant placé à la monotonie, doivent satisfaire
le touriste le plus exigeant : prairies verdo
yantes, vergers, champs cultivés, gorges pro
fondes et sinueuses, au fond desquelles ecu-
ment et cascadent, sur les rochers, la Diège
ou la Dordogne, larges vallées, châtaigne
raies touffues,forêts de chênes et de bouleaux,
rocs dénudés ou maigrement parsemés de
bruyères et d'ajoncs alternent, de la façon
la plus capricieuse, pour le ravissement du
voyageur.
Un premier arrêt a lieu à Ussel. L’antique
cité qui revendique l'honneur d’avoir été
l'Uxelodonum de César, est pavoisée à pro
fusion'et H. et Mme Poincaré vont' partout
recevoir les témoignages d’un enthousiasme
qui ne se lasse pas. Sur des banderoles trico
lores, on lit : « Soyez le bienvenu ! », a Hon
neur à Raymond Poincaré ! », « Vive la Ré
publique ! », « Hommage au président ! »,
« Vive la France ! » Le président descend de
sa voiture et, suivi de Mme Poincaré au bras
de M. Klotz, et de Mme Klotz au bras du co
lonel Penelon, il est conduit sur une petite
tribune, où le maire lui souhaite la bien
venue.
Je vous remercie, répond M. Poincaré, de
vos aimables souhaits. Il m’est très agréa
ble de pouvoir m’arrêter dans cette char
mante commune d’Ussel qu’illumine un so
leil radieux, au cours de ce voyage où nous
trouvons, à chaque pas, des motifs d’admi-
ration et des motifs de reconnaissance.
J'adresse à vos populations républicaines
mon salut. ,
Et au milieu des acclamations, le cortège
se remet en marche. La route devient acci-
dentée, zigzagante, ie long des gorges boisées
de la Diège, dont les eaux torrentueuses ré-
fléchissent, comme par des millions de fa
cettes mobiles, la lumière prodiguée par un
éblouissant soleil. Après avoir passé Saint-
Victour, dont le vieux château et l’église dé-
filent vertigineusement devant les excursion
nistes, après avoir aperçu une seconde le
château de Vais se détachant sur la masse
de verdure des châtaigneraies, on entre dans
la vallée de la Dordogne et nous voici à Bort,
patrie de Marmontel.
A Bort
La décoration dont s’est parée la ville de
Bort, en l’honneur du président, est d’une
abondance et d’une somptuosité invraisem
blables. Il est certaines maisons qui dispa
raissent effectivement derrière les feuillages
et les drapeaux. Des centaines d’inscriptions
apportent à M. et Mme Poincaré l'hommage
et le salut de la population. En voici quel
ques échantillons : « Soyez les bienvenus ! »,
« Au Lorrain, au grand patriote ! », « Souve
nir honoré 1 », « Bort vous remercie ! », etc.
Sans compter les « Vive la France ! », « Vive
la République ! », « Honneur à Poincaré ! » ;
au milieu des acclamations, le président et
Mme Poincaré, descendus de leur auto, re
çoivent les compliments de bienvenue et les
souhaits d'heureux voyage que leur adresse
le maire de Bort.
Je vous remercie, répond le président. Je
suis heureux d’avoir pu m’arrêter quelques
trop courts instants dans la charmante pa
trie de Marmontel. Je vous prie d’être au
près de la population républicaine que
vous représentez si dignement l’interprète
de toute ma gratitude pour le si chaleureux
accueil qu’elle nous a réservé.
Des fillettes, en costume local, offrent à
Mme Poincaré, qui les complimente et les
embrasse, des flurs et des produits du pays
déposés dans de jolis sabots auvergnats, car
on est, ici, presque à la limite du Limousin
et de l’Auvergne, dont par instants on aper
çoit la ligne bleue des monts, à l’horizon. Et
tandis que la foule crie inlassablement :
« Vive Poincaré ! Vive Mme Poincaré 1 Vive
la République 1 Vive la France 1 » le cortège
repart.
A Champagnac et à Neuvic
Troisième arrêt à Champagnac, où l’on re
marque l’inscription suivante: « Au grand
Français, la jeunesse républicaine », et où le
président prie le maire de se faire l’inter-
prête de sa gratitude auprès de la popula
tion républicaine de la commune.
C’est après Champagnac que le cortège
s’engage sur la route pittoresque, taillée en
lacets, dans le roc, à travers les gorges boi
sées au fond desquelles la Dordogne a creu
sé son lit tourmenté. On descend jusqu’à la
rivière qu’on traverse lentement, avec d’ex-
trêmes précautions, sur le pont suspendu
de Vernejoux, et on s’élève ensuite, par une
rampe rapide jusau’à Nenvio, --------
2.00 220? 1.'' au uuiieiue SitCic,
me» itérait une viste, même une longue visi-
te : l'église romane et les ruines du vaste
Chatee des Pennacorn nous sollicitent ;
mais l’horaire ne permet pas même un ar
rêt, au désespoir de la population qui se
pi esse dans les rues pavoisees et surtout des
jeunes filles en costume local, qui ont les
bras chargés de fleurs et de bruyères.
Le Déjeuner à Lapleau
Le cortège poursuit son chemin ; mais au
lieu d’arriver en auto à Lapleau, où ils de-
jeûneront, le président et Mme Poincaré,
ainsi que les personnes qui les accompa
gnent, descendent de voiture à Soursac pour
monter dans le tramway d'Ussel à Tulle qui,
pendant neuf kilomètres, longe puis traver
se sur un viaduc prodigieusement hardi, do
minant l’abîme de cent mètres de hauteur,
les gorges chaotiques de la Luzège, plus im
pressionnantes peut-être encore que celles
de la Dordogne.
Et les voici enfin à Lapleau. Il est midi. Le
soleil au zénith embrase la petite ville. Mais
ses habitants ne se soucient guère de la cha-
leur, ni de la lumière excessives. Ils sont
tous dehors pour acclamer le president, qui
se rend à pied de la gare a la salle du déjeu
ner. Ce petit cortège pedestre a été ainsi ré
glé : d’abord le president, encadré par le gé
néra! Beandemoulin et M. Mollard ; puis les
lientenants-colonels Penelon et Aldebert;
ensuite Mme Poincaré, au bras de M. Rouby,
sénateur de la Corrèze ; Mme Rouby, au bras
de M. Ko'z, ministre de l'intérieur, et Mme
Klotz, au bras du préfet de la Corrèze. Le
déjeuner est offert par le Conseil municipal.
Les trente-six convives sont répartis entre
deux tables. M Poincaré préside l’une, ayant
à sa droite Mme Rouby, et à sa gauche M.
Dellestable, sénateur. Le maire de Laplau
préside l’autre tab e,ayant, à sa droite, Mme
Poincaré, à sa gauche Mme Klotz, et en face
de lui M. Klotz.
A la fin du déjeuner, M. Rouby, sénateur,
président duI Conseil général, maire de La-
plau, a porté la santé du président de la
République, qui a levé son verre en l’hon
neur de la commune de Laplau.
Le départ pour Tulle
A une heure un quart, le président et Mme
Poincaré remontent en auto, se dirigeant sur
Tulle. Le départ a été avancé d’une heure
pour assurer l'arrivée à Tulle avant la nuit.
Cette brusque modfication au programme
réduit le temps octroyé pour le déjeuner, et
navre la population de Lapleau,qui comptait
garder plus longtemps le chet de l'Etat. La
réception, fort bien organisée par M.Vachal,
fils de l’ancien député de la Corrèze, pour
avoir été écourtée, n’en fut pas moins char
mante. L'arrivée à Tulle est prévue pour six
heures.
Une démarche du Ministre
de Grèce à Paris
M. Pichon, ministre des affaires étran
gères, a reçu hier matin, M. Romanos, mi
nistre de Grèce, qui est venu lui donner
connaissance d’un télégramme de son gou
vernement, déclarant que la Grèce a trop
conscience de ce qu’elle doit à la France,
pour ne pas faire tout ce qui est nécessaire
afin de dissiper tout malentendu entre elle
et notre pays.
M. Venizelos, qui était absent d’Athènes,
a dû y rentrer hier matin et l’on peut s’atten
dre à une déclaration de sa part. (Havas),
L’opinion grecque
L'interprétation donnée par la plus grande
partie de la presse française au discours du
roi Constantin a douloureusement surpris
l’opinion publique à Athènes.
Les journaux grecs reproduisent, en lui
donnant un sens tout autre, le discours du
roi Constantin.
Le roi Constantin a bien parlé de l’école de
guerre de Berlin. Il y fit en effet un stage,
ainsi que plusieurs officiers d’état-major
grecs, mais il est impossible que la Grèce
oublie jamais que la réorganisation de son
armée est due aux efforts et aux enseigne
ments de la mission française, grâce à la
quelle l’artillerie grecque triompha.
C’est dans cet esprit que sont rédigés les
articles de fond de la Nea Imera, de l Embros,
du Kairi et des autres grands quotidiens.
Tous ont saisi l’occasion du malencontreux
incident de Berlin pour exprimer la recon
naissance profonde detousies Hellènes pour
les services incalculables que la France a
rendus à la Grèce.
Dans les milieux officiels on est persuadé
que le malentendu ne tardera pas à se dissi
per, et J’on est décidé à ne rien négliger pour
le faire disparaître.
V Embros dit :
Le roi Constantin était obligé de répondre com
me il le fit, parlant dans une école militaire où
lui et son étal major en particulier ont fait leur
éducation. Il ne faut pourtant pas oublier la part
honorable qu’a prise la mission française à ia ré
organisation de l’armee et à la préparation de la
ruerre, ni le travail qu’elle a fourni avant et pen
dant la campagne. Les Grecs sont reconnaissants
des marqu. s de bienveillance que l’empereur a
données au roi, à l’armée et a la nation grecques;
et ils portent gravé au fond du cœur le souvenir
de la vigoureuse initiaive impériale qui donna
Cavaila a la Grèce. Pourtant les Grecs méconnaî
traient, un devoir élémentaire de décence si, ear
l’expression de leur reconnaissance à l’empereur,
ils donnaient à croire que la Grèce oublie la dette
qu’elle a contractée vis-à-vis de la France, la
quelle depuis dix mois, par sa mission militaire,
par sa diplomatie, par ses coryphées de la presse
et des lettres, lutte pour la cause grecque.
La Grèce est redevable surtout à la France de
l’obtention des îles de la mer Egée. Nuis calculs
ne pourront imposer à la Grèce- une politique sus
ceptible d’amener la France a se repentir de son
amitié pour la Grèce. .
A ces deux grandes et fortes puissances, a la
France et à l’Allemagne, va l’égale reconnais
sance de la Grèce.
Le roi Constantin exprima à l’empereur sa re-
connassance pour un appui qui resserra les rela
tions de la Grece avec le puissant empire ; il va
maintenant exprimer la reconnaissance du peu
ple hellène pour sa grande amie, la France, et
jeter les bases d’une intime collaboration entre
la puissante République et la Grèce régénérée.
Pour P Embros, la Grèce ne peut pas adhé
rer aux groupements politiques européens,
mais elle doit resserrer ses liens avec des
puissances comme la France et l’Allemagne,
qui ont des intérêts communs avec la Grèce
et qui l’ont soutenue. , .
LaPatris, dans un entrefilet, constate que
« pendant que l’empereur prodigue des té
moignages d’amitié au roi, la Triple-Al
liance, que dirige l’Allemagne, s’oppose dl-
La Nea imera et VAthinaï seules se décla-
rent pour une adhésion à la politique de
1 Allemagne.
VAthinaï. antigouvernementale, estime
que les déclarations du roi constituent un
événement politique considérable et prou
vent que la Grèce se rallie definitivement à
.a politique allemande dans les questions
orientales.
VAthinaï conclut que la Grèce, tout en ai
mant la France, devra s’orienter vers les
puissances opposées au stavisme.
Pour la Nea Imera, l’académie militaire
prussienne, qui forma le roi et son état-ma
jor, eut une grande influence sur les résul
tats de la dernière guerre. Mais il est certain
aussi que la mission française ressuscita
i armde désemparée au lendemain de la ré-
volation. Le journal ajoute :
Les Grecs seraient ingrats s’ils ne reconnais
saient pas que les triomphes de l’artillorie. les
services de ‘intendance sont dus aux efforts sur.
humains de la mission française.
La Nea Imera conclut qu'au fond, c’est la
bravoure des troupes qui a donné la vic
toire.
En résumé, la presse grecque dans son
ensemble insiste pour qu’on n’attribue pas
aux paroles du roi le sens qui leur est donné
en France.
La nomination du roi au grade de feld-
maréchal, les éloges adressées par l’empe
reur à l’armée grecque, d’autres marques
d’intérêt que Guillaume II donna à la Grèce,
ont contribué a la reconnaissance chaleureu-
se du roi Constantin qui n’a pas oublié pour
cela ce que l’ar mée grecque doit à la France.
En Angleterre
Le Globe, conservateur, écrit :
Rien ne pouvait se produire de plus malheu
reux pour ta Grèce que le discours prononcé par
le roi Constantin à Berlin. La maladresse consis
tant a attribuer les victoires grecques aux métho
des allemandes, après la réorganisation de t’ar
mée grecque par le général Eydoux, est presque
inconcevable. Les Français sont tout naturelle-
m ni très sérieusement froissés non pas tant par
l’opinion exprimée, opinion quils sont en posi
tion de dédaigner, que d’un manque de conve-
nances qu’il leur sera difficile d’oublier.
Il est impossible de supposer que la maison
royale dAngleterre, qui a si souvent soutenu la
dynastie régnante en Grèce dans les moments
difficiles, verra sans déplaisir un tel manqua
d’égards envers nos amis En fait, l’organisation
militaire des allies dans les Balkans est lœavra
des officiers français, tandis que les Turcs ont eu
pour conseiller le général allemand von der G oltz.
Les paroles du roi Constantin n’ont donc même
pas l’exactitude pour justification. L’incident a
lancé la Grèce dans le c urant de la politique eu
ropéenne a un moment où — la question des 1es
de la mer Egée n‘ tant pas réglée — elle a les
plus fortes raisons pour s’en tenir à l’écart.
Le Westminster Gazette dit que si le discours
du roi Constantin a manqué de tact dans la
circonstance, on y a attaché en Franee plus
d’importance qu’il n’en mérité.
En Belgique
VInd-’pendance belge consacre presque en-
tièrementsa revue politiqu
du roi de Grèce. Ele fait ri
e aux déciara tons
-- -- - fait remarquer que le
roi Consiantin avait déjà profité des leçons
de tactique prussienne, « quand en 1897,
l'armée grecque qu’il commandait, en sa
qualité de diadoque, fut battue par les
Turcs ».
Dans la guerre qui vient de se terminer, ajoute
VI>id.épend(.r ce, t’armée grecque, réorganisée par
le général hydoux et la mission militaire françai
se, a constamment battu l’armée turque, instruite
par des officiers allemands, pourvue d'armements
allemands et commandée par des officiers ayant
fait, en Allemagne, les mêmes études militaires
qu’y lit le roi Constantin.
Le Petit Bleu écrit :
Le roi des Hellènes et l’empereur allemand
viennent d’échanger des paroles qui ont un cer-
lain retentissement. Les deux beaux f ères en effet
ne se sont pas contentés d’affirmer publiquement
la cordialité de leurs rapports ce à quoi nul n'eût
trouvé a redire, mais ils ont cru nécessaire, l’un
par une vanité excusable, l’autre pour complaire à
son interlocuteur, de bafouer la vérité, d'une ma
nière fort désagresble pour le pays qui est victi-
me de sa falsification consciente.
Constantin XII. se croyant très habile politique,
a voulu fournir au kaiser cette réhabilitation au
moment où il venait lui demander son appui
contre ses alliées l'Italie et l'Autriche, que la
Grèce trouve en opposilion avec elle en Albanie
et pour la question des îles. Le roi des Hellènes a
oublié alors tous les services rendus par la Fran
ce, la réorganisafion militaire tant vantée cepen-
(tant par M. Venizelos, tes démarches ea sa fe
veur dans la question de Givalla, qui fait broniiler
Paris et Saint-Pétersbourg, l'opposition française
aux visées de l'lialie sur l'Albaale du Sud et les
iles de l'Ezée, qui provoqua une violente campa
gne gallophobe en Italie, enfin un appui de tous
les instants au cours du récent conflit.
ALLEMAGNE
La Question de la Population
A la réan i nnuelle des monistes d’Alle-
magne, tenue Ces jours-ci à Dusseldorf, lu
Goctrine malthusienne de la limitation arti
ficielle des naissances, a fourni l’objet d’un
long débat. Mme Hélène Stœcker s’est pro
noncée en faveur d’une propagande malthu-
sienne. Les gens qui ont le plus d’enfants,
selon elle, sont les illettrés, les alcooliques
et, en un mot, tous les dégénérés physiques
ou moraux. j ..
L’écrivain Grhardt Hildebrand qui iuL
comme on s’en souvient, expulsé du paru
socialiste au Congrès de Gotha, après une
retentissante discussion, combattit les idées
de Mme Stœcker. . .
Assurément la qualité des individus est
aussi importante pour un pays que lent
quantité, mais on doit, selon M. Hildebrand,
tenir compte des réalités de la politique in-
ternationale. Un conflit russo-allemand peut
se produire. Il faudra ce jour-là que l Alle
magne mette sur pied le plus grand nombre
d’hommes possible. Il faut donc se garder
de parer avec légèreté de l’accroissement
ou de la décroissance du nombre des nais
sances. -x .. .
Le député socialiste Peuss prit ensuite la
parole. Il déclara que dans le monde ou
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la ÜME IHTEAMATIONALE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de DHOTEL TERMINUS)
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L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
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il Le Havre, la Seine-Inférieure. ygur
SI 1 Oise et la Somme
y Autres Départements......
5 . : —vi
rement aux revendications les plus légitimes
de la Grèce ».
O. RANDOLET
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
Rédaçteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontonelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7 60
LONDRES, 11 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVEE
Comptant..
[ TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
calme
£ 72 7/8
-/-
45/-
3 mois ;
4 72 5/-
-i-
12/6
ETAIN
Comptant .
calme
& 493 2/6
2/6
3 mois
4 192 10/-
-F
FER
Comptant ..
calme
2 54/9
-1-
-F
3 mois.... )
£ 55/6
-/-
-F
Prix comparés avec ceux de le deuxième Bourse
du 10 septembre 1943.
De Lapleau à ! uUe
Tulle. — Après avoir quitté Lapleau, le
cortege présidentiel s’arrête quelques ins
tants a Rilhac et à Saint-Privat.
M. Mous, député et maire de Saint-Privat,
entouré du Conseil municipal, souhaite la
bienvenue au président qui répond :
« Je salue avec bonheur vos populations
républicaines et je n'oublierai pas leur cha
leureux accueil. »
a trois usures et demie, le cortège arrive
à Argentât où un vin d'honneur est servi.
Une plaquette et une tapisserie aux armes
de la ville sont offerts à M. et à Mme Poin
caré.
Le président remercie le maire de ses
souhaits de bienvenue et déclare qu’il n’ou
bliera jamais l'accueil si chaleureux qu’il
reçoit partout sur son passage.
Le président boit à la ville d'Argentat.
Le cortège arrive à Baulieu. La présenta
tion du Conseil municipal a lieu.
Au moment où les voitures se remettent
en marche, une pluie de fleurs tombe sur
M. et Mme Poincaré.
L’arrivée à Tulle
TULLE. — A G heures, le cortège fait son
entrée à Tulle.
La ville est pavoisée d'an bout à l’autre.
La foule se presse dans les rues et accueille
avec enthousiasme le président et Mme
Poincaré.
A l’Hôtel de Ville, le maire exprime la joie
de ses administrés et leur respectueuse sym
pathie pour le chef de l’Etat et Mme Poin
caré.
Le président remercie le maire de ses
souhaits de bienvenue et se déclaré enchan
té de son voyage.
artout, dit-il,
« L’accueil que j’ai reçu p:
prouve une fois de plus combien la Répu-
bliqueest populaire dans votre pays. »
Des jeunes filles remettent des bouquets à
Mme Poincaré et à Mme Kloiz. Elles lisent
une adresse de bienvenue rédigée en vers.
A 7 h. 20 un dîner a lieu à la préfecture,
où sont descendus M. et Mme Poincaré.
Dîner à la Préfecture
Tulle. — Au banquet de la préfecture, M.
Poincaré a dit :
« Je remercie la ville de Tulle de sa très
charmante et gracieuse hospitalité et je lève
mon verre en l'honneur de l’assemblée dé
partementale et de la population de la
Creuse. »
Le président et Mme Poincaré se sont reti
rés dans leurs appartements à 10 heures du
soir.
APZESTATION D’ANTIMILITARISTES
Roubaix. — La police vient d’arrêter deux
ouvriers roubaisiens qui distribuaient des
brochures antimilitaristes aux conscrits pas
sant devant le conseil de revision.
LA MUNICIPALITÉ DE CHERBOURG
A SOUTHAMPTON
SoUTIIANPTON. — Le maire et les conseil
lers municipaux de Cherbourg ont été reçus
officiellement hier matin par la municipalité
de Southampton.
Après un déjeuner sur le transatlantique
Saint-Louis, ils ont assisté, dans l'après-midi,
à des exercices de gymnastique effectués par
les écoliers et les écolières de la ville.
La ville est richement pavoisée.
LA MONNAIE DE NICKEL
Dix projets de monnaie de nickel ont été
retenus par le jury constitué à cet effet.
Le type définitif sera choisi parmi les dix
projets retenus.
RANDONNEÉ DE DIRIGEABLE
Pau. — Le dirigeable Fleuras, après avoir
effectué une randonnée de reconnaissance
de 470 kilomètres et avoir évolué au-dessus
de Toulouse, est rentré à son hangar à 3 h. 40.
LE CONGRÈS DES MÉTALLURGISTES
Après avoir expédié de nombreuses ques-
tions d'ordre intérieur relatives aux statots
fédéraux et à la gestion des syndicats adhé
rant à la Fédération, le Congrès des métal-
lurgistes a été déclaré clos.
LA CATASTROPHE DU « ZEPPELIN »
Les Remerciements de Guillaume II
à M. Poincaré
Tulle, — Le président a reçu une dépê
che par laquelle l’empereur Guillaume le
remercie du télégramme qu’il lui a adres-
66 à l'occasion de U catastrophe du Zeppelin.
NEW-YORK, il SEPTEMBRE
Cotans s octobre, baisse 5 points ; dé
cembre, baisse 7 points ; janvier, baisse
6 points; mars, baisse 5 points. — Soutenu.
Cales j baisse 10 à 42 points.
MEW-YORK, 11 SEPTEMBRE
Cuivre Standard disp.
— novembre ....
Amalganat. Cop...
Fer
. n ions
4. PRZGZDCNT
16 37
15 91
16 37
15 91
77 1/4
78 »/»
16 -
16 —
CHICAGO, 11 SEPTEMBRE
Blé sur
Septembre
Décembre.
Septembre
Décembre.
c. DU ions
87 3 8
90 5 8
73 1/2
72 1/2
C. PBECEn
88 1/8
91 4/2
76 3 4
73 3/4
Maïs
sur
Saindoux sur.
Septembre
11 42
11 22
—
Décembre.
10 95
11 05
L’AVIATEUR FRIEDRICH
Issy-les-Moulineaux. — L’aviateur allemand
Friediich parti d'Issy-les-Moulineavx, est
venu à deux reprises évoluer au-dessus de
Paris.
A PROPOS DU DISCOURS DU ROI
CONSTANTIN
Importantes déclarations de M. Venizelos
M. Venizelos a interrompu sa cure et est
rentré hier matin a Athènes ; il s’est aussitot
rendu à la légation de France.
il a déclaré an chargé d'affaires de France
combien il regrettait le malentendu créé par
le discours du roi à Berlin.
« Le roi a-t-il dit, n’a nullement visé l'œu-
vre bientaisante de la mission militaire fran
çaise qui pendant les deux dernières guerres
a rendu de véritables services à la Grèce. »
* »
M. Venizalos a fait, d’autre part à la presse
la déclaration suivante :
« S’il avait existé le moindre mécontente
ment contre le général Eydonx ou quelque
autre membre de la mission française,
nous n’aurions pas renouvelé certainement
leur contrat ni demandé l’augmentation du
nombre des officiers français.
» La Grèce n’oubliera jamais les grands et
éminents services que la France lui a rendus,
non seulement dans les derniers temps,
mais toujours.
» D’ailleurs, le discours du roi n’avait aucun
sens politique. Il a simplement voulu expri
mer sa reconnaisance personnelle pour
l’éducation militaire qu’il a reçue en Alle-
magne, rien de plus. »
M. Venizelos espère que ce malentendu se
dissipera totalement en France.
EST-CE UN ATTENTAT
DES SUFFRAGETTES ?
Londres. — Un incendie a éclaté hier dans
une maison inhabitée à Sutton.
Certains indices permettent de
s’agit d’un attentat commis par
gettes.
croire qu’il
les suffra-
exoenes==9,sw======
USE AFFAIRE DE TRAHISON
RINE ALLEMANDE
DANS LA
Berlin. — La Gazette de Voss signale qu’on
aurait découvert une affaire de trahison dans
la marine.
Deux matelots de Wilhelmshaven sont en
fuite. Ils sont soupçonnés d’avoir volé un
deflagrateur et diverses p.èces d’armement.
L'AVIATEUR RESTOROFF AUX ARRÊTS
SAINT-PÉTERSBOURG — L’aviateur militaire
Nestoroff, ayant tenté d’imiter les prouesses
de l’aviateur français Pégoud, a été puni de
trente jours d'arrêts pour « audace inutile ».
---------P-------
CHINE ET JAPON
Pékin. — Au sujet des incidents de Nan
kin, le Japon demande au gouvernement
chinois des excuses, la punition des coupa
bles et le paiement d’une indemnité dont le
montant sera fixé ultérieurement.
On déclaré à la légation japonaise que la
Chine aura à accepter immédiatement ces
demandes, faute de quoi telle action consi
dérée comme nécessaire sera adoptée.
AU MAROC
L’Action militaire espagnole
Tetouan, 10 septembre.
Un Conseil de guerre présidé par le géné
ra» Marina et auquel ont assisté tous les gé-
néraux a eu lieu hier à Tetouan. ,
Le général Marina a interrogé tous les chefs
sur la situation, ils se sont montrés d’accord
pour que la communication de Tetouan avec
Ceuta soit assurée coûte que coûte, et que
l’on construise dans ce but des blockhaus
sur divers points.
Du personnel avec des matériaux est déjà
parti pour aller construire ces blockhaus.
Une colonne partie d’Arzila le 8 pour châ
tier les douars d’Aouzar où s’est produite
une agression contre les Espagnols a été at
taquée par les rebelles et a eu un lieutenant
et un soldat blessés.
D’après les renseignements de source indi
gène, ces douars seraient décidés à deman
der la paix ; ils assurent qu’ils durent com
battre les Espagnols par peur de la harka.
Une autre colonne, qui partit de Larache
se dirigeant vers les villages de Jenis et Tar-
nida après avoir passé la nuit au village de
Xiar, fut attaquée dans la matinée d’hier par
des ennemis réfugiés sur des hauteurs inac-
cessibles.
Les Espagnols eurent un capitaine et un
soldat tués, un capitaine, deux sergents, qua
tre soldats blessés. L’ennemi subit de nom
breuses pertes et s’enfuit abandonnant P‘u-
sieurs tués et deux orisonniers
EN SUISSE
Surtout depuis le retentissant voyage de
Guillaume H aux manœuvres suisses, l’in
fluence germanique, déjà considérable pour
tant, s’est encore étendue chez nos voisins
des Alpes. Certes, les Helvétiens luttent con-
cette infiltration ; mais on s’aperçoit que
tre leur résistance est loin d’être toujours
efficace.
L’invasion germanique est aujourd’hui
une véritable menace. Elle apparaît partout
et dans tout. Au fur et à mesure qu’on pé
nètre au cœur de la Suisse, l’appellation de
Suisse allemande prend un sens dont on
; n’avait auparavant aucune idée. On perçoit,
disait ces jours-ci un de nos confrères, jus
que dans l’atmosphère qui nous enveloppe,
la force d'une germanisation lente et te
nace.
Aussi des difficultés, encore anodines
il est vrai mais néanmoins inquiétantes,
surgissent-elles de temps à autre. L’affaire
d'Huningue est du nombre. L’Allemagne
est tenue à respecter l’interdiction acceptée
par la France en 1815, et dont elle a hérité
par l’annexion de l'Alsace-Lorraine, de ne
pas élever de fortifications menaçantes pour
la ville de Bâle. Or elle ne s’est pas con
formée strictement à cette clause et des in
cidents, comme celui d’Huningue, peuvent
se multiplier..
Dernièrement on apprenait non sans sur
prise que le service topographique fédéral,
qui devrait cependant être à l'abri de toute
indiscrétion, occupait des employés alle
mands. Cette nouvelle affaire provoqua une
pénible impression. Et, pour apaiser l’opi
nion publique, on dut en préciser la por
tée. M. Decoppet, chargé du département
de la justice, vient de faire à ce sujet la dé
claration suivante à notre confrère Le
Temps :
« Quand le service topographique a voulu
refaire certaines cartes, il n’avait pas à sa
disposition les spécialistes indispensables.
Il a accepté le concours d’hommes compé-
tents, d’origine allemande. Quelques-uns,
leur tâche finie, ont cessé de travailler pour
le service topographique : un petit nom
bre est resté, qui est dévoué, qui n’est pas
soupçonnable. Ce sont des fonctionnaires
établis chez nous depuis longtemps ; ils
sont en fait, devenus Suisses. Ce fait, pas
plus que d’autres, ne peut justifier les
craintes que l’on exprime ».
Un autre fait mérite encore d’être noté.
La Suisse française a subi en effet un
échec qui lui a été très douloureux lors
qu’elle a perdu l’un des deux conseillers
fédéraux que la tradition lui reconnaissait
contre cinq à la Suisse allemande.
Tous ces événements sont, quoi qu’on en
dise, des indices qui permettent de ne pas
douter des progrès de la germanisation. Nos
voisins d’outre-Rhin, qui avaient du reste
gagné beaucoup de terrain lors de la rup
ture de nos relations commerciales avec la
Suisse, ne négligent rien pour consolider
leurs positions. Chacun le sait et le répète :
« Sur cent voyageurs de commerce qui par
courent la Suisse, dit la Gazette de Lau
sanne, plus de la moitié sont Allemands ;
les Français sont rarissismes.. . Riche, et
trouvant chez elle des marchés suffisants,
la France semble avoir renoncé à exporter
ses excellents produits et à lutter avec la
concurrence allemande. »
Il y a certainement une part de compli
ments à notre égard dans celte note de la
Gazette de Lausanne. Mais il faut surtout,
pour notre gouverne, retenir la critique
qu’elle contient.
« Assurément, écrivait hier La Lanterne,
il est fort exagéré de dire que nous avons
« renoncé » à exporter nos produits. Les sta
tistiques douanières sont là pour faire jus
tice de ce mot. Mais ce qui est vrai, c’est
que nous pourrions exporter davantage, si
nous savions mieux solliciter la clientèle
étrangère; si nous montrions plus d’initia-
tive ; si, dans bien des cas, nous tenions
davantage compte des habitudes, des goûts,
des exigences même des acheteurs ; si nous
acceptions, en ce qui touche le règlement
des comptes, des conditions auxquelles,
sans inconvénient, les Allemands se sou
mettent et, enfin, si, nous ne possédions à
l’étranger que des agents consulaires péné
trés de leur devoir. Nous en avons, certes,
et d’excellents. Mais beaucoup laissent en
core à désirer. C’est, d’ailleurs, à notre
industrie, à notre commerce, qu’il appar
tient de se faire bien représenter à l’étran
ger. »
En Suisse particulièrement nous avons
intérêt, à tous les points de vue, à étendre
nos relations, surtout à l’heure où l’Alle
magne tente de s’enraciner à notre détri
ment. Les Suisses qui se défendent de pac
tiser avec les Allemands pourront, en nous
facilitant la besogne, nous donner la preu
ve de leurs bons sentiments. Et, selon les
résultats, on jugera si réellement il n’y a
pas de tendance gouvernementale pas plus
d’un côté que de l’autre et si la Suisse,
qu’on assure être jalouse de sa fierté natio
nale, conserve malgré toutes les tentatives
d’invasion son entière indépendance.
H. HOLLAÊNDER.
Le départ de la Courtine
La bise du Nord, qui a soufflé furieuse
ment toute la nuit sur le plateau, s'était un
peu apaisee, quand hier matin à six heures,
le clairon sonna le réveil dans les chambrées
aux hôtes inhabituelsducamp de la Courtine.
Mais l’air reste très vil, et bien que le soleil
brille gaiement dans le ciel complètement
pur, il est prudent de s’envelopper, au dé
part, de chaudes couvertures dans les autos
qui vont conduire le président et sa suite du
camp de la Courtine à Tulle, par Bort, La-
pleau et Argentât. La composition du cor
tège présidentiel est la même, avec cette
seule différence que M. Clementel ayant pris
congé du président de la République et de
Mme Poincaré, la cinquième voiture, qui
suit celle de la maison militaire de l'Elysee,
est occupée et le sera jusqu’à la fin de la
randonnée touristique par le ministre de l'in-
témeur et Mme Klotz. Quant au president et
à Mme Poincaré, ils occupent, comme la
veille, le grand phaéton découvert que con
duit M. Chaix et qui porte à l’avant le pavil
lon personnel du chef de l’Etat, en soie tri
colore avec les initiales R. P. brodees en or,
Mme Poincaré, assise à gauche du président,
a la même tenue de voyage qu'elle portait
la Vi ille. M. Poincaré a remplacé sa casquet
te d'automobile par un feutre mou.
A la sortie du camp, actuellement inoc
cupé en raison des manœuvres et gardé
seulement par une centaine d’hommes, on
piquet rend les honneurs et les clairons son
nent aux champs.
A Ussel
A quelques kilomètres de la Courtine, on
quite e département de la Creuse et on en
tre dans celui de la Corrèze, à travers lequel
le president de la République et Mme Poin
caré vont rayonner deux jours, effectuant,
en ces deux journées, un trajet total de près
de 350 kilomètres. Le paysage corrézien est
infiniment pittoresque et ses aspects, cons-
tamment variés, qui ne laissent pas un ins
tant placé à la monotonie, doivent satisfaire
le touriste le plus exigeant : prairies verdo
yantes, vergers, champs cultivés, gorges pro
fondes et sinueuses, au fond desquelles ecu-
ment et cascadent, sur les rochers, la Diège
ou la Dordogne, larges vallées, châtaigne
raies touffues,forêts de chênes et de bouleaux,
rocs dénudés ou maigrement parsemés de
bruyères et d'ajoncs alternent, de la façon
la plus capricieuse, pour le ravissement du
voyageur.
Un premier arrêt a lieu à Ussel. L’antique
cité qui revendique l'honneur d’avoir été
l'Uxelodonum de César, est pavoisée à pro
fusion'et H. et Mme Poincaré vont' partout
recevoir les témoignages d’un enthousiasme
qui ne se lasse pas. Sur des banderoles trico
lores, on lit : « Soyez le bienvenu ! », a Hon
neur à Raymond Poincaré ! », « Vive la Ré
publique ! », « Hommage au président ! »,
« Vive la France ! » Le président descend de
sa voiture et, suivi de Mme Poincaré au bras
de M. Klotz, et de Mme Klotz au bras du co
lonel Penelon, il est conduit sur une petite
tribune, où le maire lui souhaite la bien
venue.
Je vous remercie, répond M. Poincaré, de
vos aimables souhaits. Il m’est très agréa
ble de pouvoir m’arrêter dans cette char
mante commune d’Ussel qu’illumine un so
leil radieux, au cours de ce voyage où nous
trouvons, à chaque pas, des motifs d’admi-
ration et des motifs de reconnaissance.
J'adresse à vos populations républicaines
mon salut. ,
Et au milieu des acclamations, le cortège
se remet en marche. La route devient acci-
dentée, zigzagante, ie long des gorges boisées
de la Diège, dont les eaux torrentueuses ré-
fléchissent, comme par des millions de fa
cettes mobiles, la lumière prodiguée par un
éblouissant soleil. Après avoir passé Saint-
Victour, dont le vieux château et l’église dé-
filent vertigineusement devant les excursion
nistes, après avoir aperçu une seconde le
château de Vais se détachant sur la masse
de verdure des châtaigneraies, on entre dans
la vallée de la Dordogne et nous voici à Bort,
patrie de Marmontel.
A Bort
La décoration dont s’est parée la ville de
Bort, en l’honneur du président, est d’une
abondance et d’une somptuosité invraisem
blables. Il est certaines maisons qui dispa
raissent effectivement derrière les feuillages
et les drapeaux. Des centaines d’inscriptions
apportent à M. et Mme Poincaré l'hommage
et le salut de la population. En voici quel
ques échantillons : « Soyez les bienvenus ! »,
« Au Lorrain, au grand patriote ! », « Souve
nir honoré 1 », « Bort vous remercie ! », etc.
Sans compter les « Vive la France ! », « Vive
la République ! », « Honneur à Poincaré ! » ;
au milieu des acclamations, le président et
Mme Poincaré, descendus de leur auto, re
çoivent les compliments de bienvenue et les
souhaits d'heureux voyage que leur adresse
le maire de Bort.
Je vous remercie, répond le président. Je
suis heureux d’avoir pu m’arrêter quelques
trop courts instants dans la charmante pa
trie de Marmontel. Je vous prie d’être au
près de la population républicaine que
vous représentez si dignement l’interprète
de toute ma gratitude pour le si chaleureux
accueil qu’elle nous a réservé.
Des fillettes, en costume local, offrent à
Mme Poincaré, qui les complimente et les
embrasse, des flurs et des produits du pays
déposés dans de jolis sabots auvergnats, car
on est, ici, presque à la limite du Limousin
et de l’Auvergne, dont par instants on aper
çoit la ligne bleue des monts, à l’horizon. Et
tandis que la foule crie inlassablement :
« Vive Poincaré ! Vive Mme Poincaré 1 Vive
la République 1 Vive la France 1 » le cortège
repart.
A Champagnac et à Neuvic
Troisième arrêt à Champagnac, où l’on re
marque l’inscription suivante: « Au grand
Français, la jeunesse républicaine », et où le
président prie le maire de se faire l’inter-
prête de sa gratitude auprès de la popula
tion républicaine de la commune.
C’est après Champagnac que le cortège
s’engage sur la route pittoresque, taillée en
lacets, dans le roc, à travers les gorges boi
sées au fond desquelles la Dordogne a creu
sé son lit tourmenté. On descend jusqu’à la
rivière qu’on traverse lentement, avec d’ex-
trêmes précautions, sur le pont suspendu
de Vernejoux, et on s’élève ensuite, par une
rampe rapide jusau’à Nenvio, --------
2.00 220? 1.'' au uuiieiue SitCic,
me» itérait une viste, même une longue visi-
te : l'église romane et les ruines du vaste
Chatee des Pennacorn nous sollicitent ;
mais l’horaire ne permet pas même un ar
rêt, au désespoir de la population qui se
pi esse dans les rues pavoisees et surtout des
jeunes filles en costume local, qui ont les
bras chargés de fleurs et de bruyères.
Le Déjeuner à Lapleau
Le cortège poursuit son chemin ; mais au
lieu d’arriver en auto à Lapleau, où ils de-
jeûneront, le président et Mme Poincaré,
ainsi que les personnes qui les accompa
gnent, descendent de voiture à Soursac pour
monter dans le tramway d'Ussel à Tulle qui,
pendant neuf kilomètres, longe puis traver
se sur un viaduc prodigieusement hardi, do
minant l’abîme de cent mètres de hauteur,
les gorges chaotiques de la Luzège, plus im
pressionnantes peut-être encore que celles
de la Dordogne.
Et les voici enfin à Lapleau. Il est midi. Le
soleil au zénith embrase la petite ville. Mais
ses habitants ne se soucient guère de la cha-
leur, ni de la lumière excessives. Ils sont
tous dehors pour acclamer le president, qui
se rend à pied de la gare a la salle du déjeu
ner. Ce petit cortège pedestre a été ainsi ré
glé : d’abord le president, encadré par le gé
néra! Beandemoulin et M. Mollard ; puis les
lientenants-colonels Penelon et Aldebert;
ensuite Mme Poincaré, au bras de M. Rouby,
sénateur de la Corrèze ; Mme Rouby, au bras
de M. Ko'z, ministre de l'intérieur, et Mme
Klotz, au bras du préfet de la Corrèze. Le
déjeuner est offert par le Conseil municipal.
Les trente-six convives sont répartis entre
deux tables. M Poincaré préside l’une, ayant
à sa droite Mme Rouby, et à sa gauche M.
Dellestable, sénateur. Le maire de Laplau
préside l’autre tab e,ayant, à sa droite, Mme
Poincaré, à sa gauche Mme Klotz, et en face
de lui M. Klotz.
A la fin du déjeuner, M. Rouby, sénateur,
président duI Conseil général, maire de La-
plau, a porté la santé du président de la
République, qui a levé son verre en l’hon
neur de la commune de Laplau.
Le départ pour Tulle
A une heure un quart, le président et Mme
Poincaré remontent en auto, se dirigeant sur
Tulle. Le départ a été avancé d’une heure
pour assurer l'arrivée à Tulle avant la nuit.
Cette brusque modfication au programme
réduit le temps octroyé pour le déjeuner, et
navre la population de Lapleau,qui comptait
garder plus longtemps le chet de l'Etat. La
réception, fort bien organisée par M.Vachal,
fils de l’ancien député de la Corrèze, pour
avoir été écourtée, n’en fut pas moins char
mante. L'arrivée à Tulle est prévue pour six
heures.
Une démarche du Ministre
de Grèce à Paris
M. Pichon, ministre des affaires étran
gères, a reçu hier matin, M. Romanos, mi
nistre de Grèce, qui est venu lui donner
connaissance d’un télégramme de son gou
vernement, déclarant que la Grèce a trop
conscience de ce qu’elle doit à la France,
pour ne pas faire tout ce qui est nécessaire
afin de dissiper tout malentendu entre elle
et notre pays.
M. Venizelos, qui était absent d’Athènes,
a dû y rentrer hier matin et l’on peut s’atten
dre à une déclaration de sa part. (Havas),
L’opinion grecque
L'interprétation donnée par la plus grande
partie de la presse française au discours du
roi Constantin a douloureusement surpris
l’opinion publique à Athènes.
Les journaux grecs reproduisent, en lui
donnant un sens tout autre, le discours du
roi Constantin.
Le roi Constantin a bien parlé de l’école de
guerre de Berlin. Il y fit en effet un stage,
ainsi que plusieurs officiers d’état-major
grecs, mais il est impossible que la Grèce
oublie jamais que la réorganisation de son
armée est due aux efforts et aux enseigne
ments de la mission française, grâce à la
quelle l’artillerie grecque triompha.
C’est dans cet esprit que sont rédigés les
articles de fond de la Nea Imera, de l Embros,
du Kairi et des autres grands quotidiens.
Tous ont saisi l’occasion du malencontreux
incident de Berlin pour exprimer la recon
naissance profonde detousies Hellènes pour
les services incalculables que la France a
rendus à la Grèce.
Dans les milieux officiels on est persuadé
que le malentendu ne tardera pas à se dissi
per, et J’on est décidé à ne rien négliger pour
le faire disparaître.
V Embros dit :
Le roi Constantin était obligé de répondre com
me il le fit, parlant dans une école militaire où
lui et son étal major en particulier ont fait leur
éducation. Il ne faut pourtant pas oublier la part
honorable qu’a prise la mission française à ia ré
organisation de l’armee et à la préparation de la
ruerre, ni le travail qu’elle a fourni avant et pen
dant la campagne. Les Grecs sont reconnaissants
des marqu. s de bienveillance que l’empereur a
données au roi, à l’armée et a la nation grecques;
et ils portent gravé au fond du cœur le souvenir
de la vigoureuse initiaive impériale qui donna
Cavaila a la Grèce. Pourtant les Grecs méconnaî
traient, un devoir élémentaire de décence si, ear
l’expression de leur reconnaissance à l’empereur,
ils donnaient à croire que la Grèce oublie la dette
qu’elle a contractée vis-à-vis de la France, la
quelle depuis dix mois, par sa mission militaire,
par sa diplomatie, par ses coryphées de la presse
et des lettres, lutte pour la cause grecque.
La Grèce est redevable surtout à la France de
l’obtention des îles de la mer Egée. Nuis calculs
ne pourront imposer à la Grèce- une politique sus
ceptible d’amener la France a se repentir de son
amitié pour la Grèce. .
A ces deux grandes et fortes puissances, a la
France et à l’Allemagne, va l’égale reconnais
sance de la Grèce.
Le roi Constantin exprima à l’empereur sa re-
connassance pour un appui qui resserra les rela
tions de la Grece avec le puissant empire ; il va
maintenant exprimer la reconnaissance du peu
ple hellène pour sa grande amie, la France, et
jeter les bases d’une intime collaboration entre
la puissante République et la Grèce régénérée.
Pour P Embros, la Grèce ne peut pas adhé
rer aux groupements politiques européens,
mais elle doit resserrer ses liens avec des
puissances comme la France et l’Allemagne,
qui ont des intérêts communs avec la Grèce
et qui l’ont soutenue. , .
LaPatris, dans un entrefilet, constate que
« pendant que l’empereur prodigue des té
moignages d’amitié au roi, la Triple-Al
liance, que dirige l’Allemagne, s’oppose dl-
La Nea imera et VAthinaï seules se décla-
rent pour une adhésion à la politique de
1 Allemagne.
VAthinaï. antigouvernementale, estime
que les déclarations du roi constituent un
événement politique considérable et prou
vent que la Grèce se rallie definitivement à
.a politique allemande dans les questions
orientales.
VAthinaï conclut que la Grèce, tout en ai
mant la France, devra s’orienter vers les
puissances opposées au stavisme.
Pour la Nea Imera, l’académie militaire
prussienne, qui forma le roi et son état-ma
jor, eut une grande influence sur les résul
tats de la dernière guerre. Mais il est certain
aussi que la mission française ressuscita
i armde désemparée au lendemain de la ré-
volation. Le journal ajoute :
Les Grecs seraient ingrats s’ils ne reconnais
saient pas que les triomphes de l’artillorie. les
services de ‘intendance sont dus aux efforts sur.
humains de la mission française.
La Nea Imera conclut qu'au fond, c’est la
bravoure des troupes qui a donné la vic
toire.
En résumé, la presse grecque dans son
ensemble insiste pour qu’on n’attribue pas
aux paroles du roi le sens qui leur est donné
en France.
La nomination du roi au grade de feld-
maréchal, les éloges adressées par l’empe
reur à l’armée grecque, d’autres marques
d’intérêt que Guillaume II donna à la Grèce,
ont contribué a la reconnaissance chaleureu-
se du roi Constantin qui n’a pas oublié pour
cela ce que l’ar mée grecque doit à la France.
En Angleterre
Le Globe, conservateur, écrit :
Rien ne pouvait se produire de plus malheu
reux pour ta Grèce que le discours prononcé par
le roi Constantin à Berlin. La maladresse consis
tant a attribuer les victoires grecques aux métho
des allemandes, après la réorganisation de t’ar
mée grecque par le général Eydoux, est presque
inconcevable. Les Français sont tout naturelle-
m ni très sérieusement froissés non pas tant par
l’opinion exprimée, opinion quils sont en posi
tion de dédaigner, que d’un manque de conve-
nances qu’il leur sera difficile d’oublier.
Il est impossible de supposer que la maison
royale dAngleterre, qui a si souvent soutenu la
dynastie régnante en Grèce dans les moments
difficiles, verra sans déplaisir un tel manqua
d’égards envers nos amis En fait, l’organisation
militaire des allies dans les Balkans est lœavra
des officiers français, tandis que les Turcs ont eu
pour conseiller le général allemand von der G oltz.
Les paroles du roi Constantin n’ont donc même
pas l’exactitude pour justification. L’incident a
lancé la Grèce dans le c urant de la politique eu
ropéenne a un moment où — la question des 1es
de la mer Egée n‘ tant pas réglée — elle a les
plus fortes raisons pour s’en tenir à l’écart.
Le Westminster Gazette dit que si le discours
du roi Constantin a manqué de tact dans la
circonstance, on y a attaché en Franee plus
d’importance qu’il n’en mérité.
En Belgique
VInd-’pendance belge consacre presque en-
tièrementsa revue politiqu
du roi de Grèce. Ele fait ri
e aux déciara tons
-- -- - fait remarquer que le
roi Consiantin avait déjà profité des leçons
de tactique prussienne, « quand en 1897,
l'armée grecque qu’il commandait, en sa
qualité de diadoque, fut battue par les
Turcs ».
Dans la guerre qui vient de se terminer, ajoute
VI>id.épend(.r ce, t’armée grecque, réorganisée par
le général hydoux et la mission militaire françai
se, a constamment battu l’armée turque, instruite
par des officiers allemands, pourvue d'armements
allemands et commandée par des officiers ayant
fait, en Allemagne, les mêmes études militaires
qu’y lit le roi Constantin.
Le Petit Bleu écrit :
Le roi des Hellènes et l’empereur allemand
viennent d’échanger des paroles qui ont un cer-
lain retentissement. Les deux beaux f ères en effet
ne se sont pas contentés d’affirmer publiquement
la cordialité de leurs rapports ce à quoi nul n'eût
trouvé a redire, mais ils ont cru nécessaire, l’un
par une vanité excusable, l’autre pour complaire à
son interlocuteur, de bafouer la vérité, d'une ma
nière fort désagresble pour le pays qui est victi-
me de sa falsification consciente.
Constantin XII. se croyant très habile politique,
a voulu fournir au kaiser cette réhabilitation au
moment où il venait lui demander son appui
contre ses alliées l'Italie et l'Autriche, que la
Grèce trouve en opposilion avec elle en Albanie
et pour la question des îles. Le roi des Hellènes a
oublié alors tous les services rendus par la Fran
ce, la réorganisafion militaire tant vantée cepen-
(tant par M. Venizelos, tes démarches ea sa fe
veur dans la question de Givalla, qui fait broniiler
Paris et Saint-Pétersbourg, l'opposition française
aux visées de l'lialie sur l'Albaale du Sud et les
iles de l'Ezée, qui provoqua une violente campa
gne gallophobe en Italie, enfin un appui de tous
les instants au cours du récent conflit.
ALLEMAGNE
La Question de la Population
A la réan i nnuelle des monistes d’Alle-
magne, tenue Ces jours-ci à Dusseldorf, lu
Goctrine malthusienne de la limitation arti
ficielle des naissances, a fourni l’objet d’un
long débat. Mme Hélène Stœcker s’est pro
noncée en faveur d’une propagande malthu-
sienne. Les gens qui ont le plus d’enfants,
selon elle, sont les illettrés, les alcooliques
et, en un mot, tous les dégénérés physiques
ou moraux. j ..
L’écrivain Grhardt Hildebrand qui iuL
comme on s’en souvient, expulsé du paru
socialiste au Congrès de Gotha, après une
retentissante discussion, combattit les idées
de Mme Stœcker. . .
Assurément la qualité des individus est
aussi importante pour un pays que lent
quantité, mais on doit, selon M. Hildebrand,
tenir compte des réalités de la politique in-
ternationale. Un conflit russo-allemand peut
se produire. Il faudra ce jour-là que l Alle
magne mette sur pied le plus grand nombre
d’hommes possible. Il faut donc se garder
de parer avec légèreté de l’accroissement
ou de la décroissance du nombre des nais
sances. -x .. .
Le député socialiste Peuss prit ensuite la
parole. Il déclara que dans le monde ou
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LE PETIT HAVRE à Paris
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