Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-09-10
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 septembre 1913 10 septembre 1913
Description : 1913/09/10 (A33,N11745). 1913/09/10 (A33,N11745).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637823k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
.53” Année — R* 11,745
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1
(6 Pages)
SUenmes as CDTTON BWTR — S Cenfiines
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(CS Pages)
allsaner
Mercredi 40 Septembre 1943
Adminislrateur-Dolérué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
9 M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havn
Admindstration, Iuprassious et Annonces, TIL 10.47
Le Petit Havre
AU HAVRE
A PARIS..,
SeFaaspsn
- Bureau du Journal, lit, boni* de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée dé recevoir les Annonces pour
le Journal.
ts PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires ot (égales
KPP
22
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
] Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, • Septembre, Dépêche de 4 s. 30^
CUIVRE
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Comptant
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3 mois.....
£ 55,6
11 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
u 8 Septembre 1943.
NEW-YORK, 0 SEPTEMBRE
Cotons i octobre, hausse 1 point ; dé
cembre, hausse 1 point ; janvier, hausse
A point ; mars, inchangé. —• Soutenu.
Calés i baisse 5 à 10 points.
NEW-YORK, 9 SEPTEMBRE
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L’ORGANISATION INTERNATIONALE
DE LA
PRÉVOYANCE SOCIALE
de M. Léon Bourgeois Fait fait désigner
pour parler en pays étranger de l’état de la
législation internationale, et qu’ainsi, dans
une réunion où d’aussi graves questions
ont été abordées, une place éminente ait été
occupée par un homme d’Etat français.
F. Polet.
Ridaclew h Chel. Gérant
HIPPOLYTE FENOUX
auresser tout ce qui concerne la Redaction
i M. HIPPOLYTE Fénoüx
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
to— ==========================
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements.
Union Postale
TROIS Mois
"aresenren
Six Mois
UN AM
ÏO
50
1f bw
20 Fr.
-4% »
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
Limoges. — Pendant sa visite à l’Hôpital,
M. Poincaré a reçu d’un garçonnet de 6 ans,
Charles Goudin, une supplique dans laquelle
il affirme que son père condamné récem
ment pour vol et attaque nocturne est inno
cent.
M. Poincaré a promis de transmettre cette
supplique au garde des sceaux en la recom
mandant à toute sa bienveillance.
Le président a consacré la fin de l’après-
midi à la visite du Musée et de plusieurs fa
briques de porcelaine.
A 6 h. 1/2, M. Poincaré était de retour à la
Préfecture. Il y trouvait Mme Poincaré, arri
vée de Paris à 4 h. 16 avec M. Clémentel.
La foule les a chaleureusement acclamés à
leur apparition au balcon.
Le soir, à 7 h. 39, M. et Mme Poincaré ont
offert un diner intime à la préfecture où
sont conviées les autorités parlementaires,
civiles et militaires de la région, ainsi que
MM. Clémentel et Bérard.
M. Poincaré a fait remettre cinq cents
francs au bureau de bienfaisance de Saint-
Junien, cinq cents francs à l’hôpital de Limo
ges et deux cents francs pour les pauvres de
la ville.
Après le dîner de la préfecture, M. et Mme
Poincaré se sont retires a dix heures dans
leurs appartements.
Le départ en automobile aura lieu ce ma
tin à 7 h. 45 pour Bourganeuf et Guéret»
LA TENUE DE CAMPAGNE
DES OFFICIERS D’INFANTERIE
Limoges. — La France Militaire annonce
que le ministre de la guerre vient de décider
P adoption, pour la tenue de campagne des
officiers d’infanterie, d’une vareuse gris-
bleuté.
LES RETRAITES MILITAIRES
En raison de la période active des manœu
vres il n’y aura pas de retraites militaires à
Paris les 13 et 20 septembre courant.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
"DIGNE. — M. Pélissier, ancien sénateur, a
été élu président du Conseil général.
4 LA-GASCOGNE » EST PARTIE
DE BORDEAUX
Bordeaux. — La Compagnie de navigation
Sud-Auan tique ayant pu former un équipage
avec des éléments étrangers et des matelots
et des chauffeurs qui n’avaient pas quitté le
bord, La-Gascogne est partie hier avec 48 heu-
res de retard.
e-=-=9========
L’AVIATEUR PÉGOUD
Buc.— L’aviateur Pegoud parti de Hardelot
à 3 h, 45, a atterri dans l’après-midi à Bac.
- LES SYNDICATS D’INSTITUTEURS
Bourges. — Le Congrès annuel des Syndi
cats d’instituteurs s'est ouvert hier.
Aucune communication ne sera faite à la
presse.
co
LA DÉLIMITATION DU CONGO
Bordeaux.— La mission de la délimitation
de la frontière franco-allemande du Congo
est arrivée à Bordeaux.
Le capitaine Perriquet, chef de la mission,
U déclaré que les travaux pouvaient être
considérés comme terminés.
Le capitaine Perriquet est parti dans la
soirée pour Paris.
e==eft o= moma
AUX MANŒUVRES ALLEMANDES
Berlin. — Selon le Courrier de la Bourse,
Dn annonce de la Forêt Noire que lors des
dernières marches-exercices quinze soldats
ont tombés malades ; deux réservistes se
yaient morts.
GRAVE INCENDIE DANS UN
ENTREPOT A AMSTERDAM
AMSTERDAM.—Un incendie a éclaté, hier,
flans L’entrepôt du port, situé quai du Com-
merce, contenant du tabac, du café, du
cacao et d’autres produits coloniaux d’une
grande valeur.
La plus grande partie de l’édifice a été dé*
truit.
L’incendie continue.
Les pertes sont très importantes.
* LES ESPAGNOLS AU MAROC
Madrid. — Suivant les dernières dépêches
offic elles, dans un combat qui a eu lieu au
Maroc le 7 courant, les Espagnols ont eu
neuf tues.
UNE CATASTROPHE A HÉLIGOLAND
HÉLIGOLAND. — Hier soir, vers sept heu
res, l’aerostat maritime L-1, qui était com
mandé par le capitaine Hanne, a été pris
dans une violente tourmente et s’est élevé
subitement, puis il a été précipité à la mer
à 18 milles au Nord de Héligoland.
Il est resté à la surface de l’eau pendant
une heure environ, puis a sombré.
Des torpilleurs envoyés aussitôt sur le lieu
de la catastrophe ont sauvé sept personnes,
dont deux lieutenants et un chef mécani-
cien.
On pense que les quinze hommes formant
le reste de l’équipage sont morts noyés.
LES AFFAIRES D’ORIENT
les Négociations Turco-Bulgares
Constantinople, 9 septembre.
La première séance de la conférence de la
paix turco-bulgare, commencée à une heure
de l’après-midi, a duré une heure un quart.
Le grand-vizir, qui la présidait, a prononce
le discours d’ouverture. La séance a ét5 con
sacrée à des questions de formes et à la cons
tatation des pouvoirs.
La séance de jeudi aura lieu à trois heures.
Le directeur général des affaires politi
ques, Salih Bey, et le conseiller légiste, Hé-
rante Bey Abro, chef de cabinet du ministre
des affaires étrangères, sont nommés con
seillers légistes de la délégation turque.
Constantinople, 9 septembre.
La discussion de la séance d’aujourd'hui
de la conférence de la paix avait un carac
tère général. Les délégués turcs n'ont indi
qué aucun tracé de la frontière et n’ont sou
mis aucune proposition concernant la ques
tion des nationalités. Les délégués bulgares
ont demandé des précisions sur ces points.
En attendant que des propositions écrites
leur soient soumises, les délégués ont décidé
de tenir tout d’abord des séances privées,
sans l’assistance de conseillers ni de secré
taires, et sans protocole, et de tenir finale
ment une seule réunion officielle.
Demain soir, une réunion privée aura lieu
entre les délégués dans l’hôtel où sont des
cendus les Bulgares.
On déclare du côté bulgare que le mouve
ment des Turcs à Gumuldjina est l’œuvre de
quelques agitateurs grecs et turcs. On est
convaincu que la Porte désapprouvera ce
mouvement et invitera les agitateurs à ces
ser de compliquer la situation par de nou
velles difficultés.
Le sandjak de GumuldJina
Constantinople, 9 septembre.
Une députation de Grecs du sandjak de
Gumuldjina a remis au patriarcat œcuméni
que un mémoire demandant que l’armée
turque occupe le sandjak et que, si l’exten
sion de la souveraineté ottomane est impos
sible, la province soit proclamée autonome.
Le patriarcat remettra ce mémoire à la
Porte et en fera parvenir une copie aux am
bassades à Constantinople.
Aux observations des délégués bulgares
concernant les événements de Gumuidjina
on répond du côté turc que la Porte ignore
ce qui se passe.
Les délégués bulgares, questionnés après
la séance, ont déclaré qu’ils croyaient avoir
remarqué de bonnes dispositions chez les
Turcs.
Le bureau de la presse a interdit à la
presse locale de publier à ce sujet des nou
velles autres que les communiqués officiels
et de discuter cette question, car, ces jours
derniers, la presse turque avait commencé
une polémique contre les Bulgares.
Vienne, 9 septembre.
Le général Savof a déclaré à un corres
ponde nt de la Nouvelle Presse Libre à Cons
tantinople qu'il n’est nullement question
d’une entente bulgaro-turque. Les délégués
bulgares ont été chargés simplement de né
gocier la nouvelle frontière et l’échange des
prisonniers de guerre.
La Bulgarie ne renonce nullement à Kirk-,
Kilissé. Mais le général Savof espère qu’une
entente interviendra rapidement au sujet
d’AndrinopIe. Il a assuré que la Bulgarie
n'avait aucune intention agressive contre la
Grèce et la Turquie.
Cependant si, contre toute attente, les né
gociations restaient sans résultat, l'armée
est prête à faire de nouveau tout son devoir.
La Bulgarie ne compte plus sur l’Europe,
mais sur la sagesse des hommes d’Etat turcs,
afin que soit signée une paix honorable pour
les deux pays.
Monténégro et Turquie
Vienne, 9 septembre.
On mande de Cettigné au Nettes Wiener
Tagblatt que le Monténégro a l’intention d’ins
taller des légations à Saint-Pétersbourg, à
Vienne et à Belgrade, et de supprimer sa
représentation diplomatique à Constantino
ple.
La marcha des Turcs sur Cavalla ()
Francfort, 9 septembre.
La Gazette de Francfort reçoit de Vienne la
nouvelle que d’après des informations par
venues de Salonique, les troupes turques
auraient franchi la nouvelle frontière grec
que et marcheraient sur Cavalla.
M. Léon Bourgeois, qui s’était rendu à
Gand pour assister aux travaux du Congrès
international du chômage, a fait samedi
dernier, à la demande du ministre d’Etat,
M. Van den Heuvel, une grande conférence ,
qui avait pour sujet l’état de la législations
internationale relative à la prévoyance so-
ciale.
Il y a exposé tout d’abord comment la
révolution qui s’est produite depuis un siè- <
de dans les conditions du travail humain,
a entraîné une conception nouvelle des rap
ports de l’individu et de la société. L’inten
sité du progrès scientifique et économique,
en effet, loin de diminuer la souffrance hu
maine, n’a fait souvent que transformer le
problème en rendant sa solution plus déli
cate.
Mais, en même temps que la lutte pour la
vie prenait ainsi une forme de plus en plus
brutale, et que des perturbations profondes
étaient apportées dans l’organisation du
travail par le développement du machinis
me, une transformation parallèle s’opérait
dans le domaine intellectuel et moral ;
l’homme apparaissant plus étroitement lié
à ses semblables en présence des phénomè
nes économiques nouveaux, la solidarité se
faisait plus forte pour lutter contre les
maux sociaux.
Et, comme conséquence de cette organi
sation collective de l’humanité pour se dé
fendre, un effort considérable a déjà été
accompli, tant par l’initiative d’individua
lités concertées que par l’action des' législa
teurs. M. Léon Bourgeois n’a pas manqué,
dans son très beau discours, d’en passer
comme en revue les résultats déjà très ap
préciables au point de vue pratique.
De nombreux problèmes restent cepen
dant à résoudre, et il s’est fait un devoir
de les signaler à l’auditoire d’élite qui l‘é-
ouatait.
« Il faut d’abord, a-t-il dit, assurer à
chacun le travail nécessaire à sa vie et à
celle des siens, nécessaire à la formation
du petit capital qui constituera sa libéra
tion personnelle de la servitude et de l’an
goisse.
» Mais le travail de chacun ne doit pas
seulement lui être matériellement assuré,
il faut qu’il puisse s’y livrer dans des con
ditions convenables pour sa santé et sa sé
curité.
» Il faut que l’enfant ne travaille pas pré
maturément : que la femme, qui nous don
nera le travailleur de demain, soit, par des
mesures de protection appropriées, garantie
contre un épuisement mortel pour elle-
même et pour la race ; qu’à tout âge, dans
tous les milieux, à tous les degrés, ce qu’on
a appelé de ce mot brutal et parfaitement
significatif : la machine humaine, soit en
tretenue et maintenue en parfait état, que
les maladies sociales comme la tuberculose,
qui menace l’avenir même de la race, soient
combattues sans relâche, par une méthode
préventive, dans leurs causes profondes, la
mauvaise alimentation, l’alcoolisme, l’habi
tation malsaine, la promiscuité du taudis.
» Enfin il faut qu’il trouve cette aide
toute prête pour le rétablissement de son
activité, de sa santé et de ses forces, si le
mal est réparable. Il faut qu’il trouve aussi,
au cas où l’épreuve subie est définitive, la
compensation indispensable, juste récom
pense de ce que lui-même et de ce que,
avant lui, autour de lui, l’ensemble des
travailleurs ont donné à la Société. Il a
droit au maintien de ce qui lui reste de
santé et de vie ; il faut qu’une retraite suf
fisante assure l’achèvement de son exis
tence dans la quiétude et dans la dignité.
» Tel est le cycle entier qu’il faut par
courir. »
Mais l’organisation de la prévoyance so
ciale ainsi définie ne peut être efficace si
chaque nation s’efforce de l’établir unique
ment chez elle et pour elle ; comme les
maux qu’elle veut combattre, elle ne doit
point connaître de frontières. Et l’éminent
orateur rappela alors que la nécessité d’éta
blir ainsi sur une base internationale la
prévoyance sociale a été le point de départ
du mouvement si remarquable qui a suc
cessivement donné naissance aux trois
grandes associations internationales des
« Assurances sociales », de la « Protection
légale des Travailleurs » et du « Chô
mage. »
C’est cette nécessité que, après un pre
mier contact à Paris chez son prédécesseur
à la présidence des Assurances sociales, M.
Raymond Poincaré a réuni l’an dernier à
Zurich et cette année à Gand les bureaux
de ces trois grandes Sociétés.
Dans la réussite de l’œuvre ainsi entre
prise, M. Léon Bourgeois a pleinement con
fiance ; l’édifice qu’il s’agit de bâtir, a-t-il
dit, est celui de la solidarité humaine, et il
a montré que sa construction serait de
bonne politique, car ce serait une politique
de sauvegarde sociale, rationnelle, et, tout
ensemble, la plus hautement morale qu’il
soit possible de mettre en action.
Quelles que soient les réserves que cer
tains pourront formuler au sujet de cet op
timisme, — réserves qui, du reste, sont
loin d’être toujours justifiées — on ne peut,
en tout cas, que se féliciter. avec le Journal
Le Voyage Présidentiel
L’Excursion à Saint-Junlen
Le président de la République a consacré
sa matinée d’hier à une excursion en auto
mobile aux environs de Limoges, dans les
vallées de la Vienne et de la Glane, qui fut
chère à Corot. Cette excursion fut comme
une sorte de préparation à la grande ran
donnée qui commence aujourd’hui et elle
permet de constater l’excellence de l’organi
sation. La température d’ailleurs était déli
cieuse : un ciel clair, sans brutalité du so
leil, dont l’ardeur était tempérée par une
brume légère ; et les routes étaient encore
humides de la pluie de la veille, si bien que
les trentes automobiles du cortège purent
circuler sans être noyées dans les flots de
poussière redoutés.
A huit heures et demie, le signal est don
né. Le cortège part de la préfecture. En tête,
les deux voitures de la Sûreté et celle du
protocole ; puis la voiture présidentielle.
Au volant, M. Chaix, président de la Com
mission de tourisme de l’Auto mobile-Club de
France ; à côté de lui, se tient un valet de
pied de l’Elysée. M. Poincaré, coiffé d’une
casquette d’automobiliste, un cache-pous
sière gris passé sur sa redingote, a à sa gau
che M. Bérard, sous-secrétaire d’Etat, et, en
face, le général Beaudemoulin.
L’avant de la voiture porte le fanion per
sonnel du président, en soie tricolore, avec
les initiales R. P. brodées dans la partie cen
trale ; il est surmonté d’une lance dorée au
chiffre R. F. de la République. Les autres
voitures du cortège sont occupées par les
sénateurs, les députés et le bureau du Con
seil général de la Haute-Vienne, les repré
sentants de la presse, les membres des syn
dicats d’initiative, de la Chambre de com
merce, etc.
Par une route agréablement ombragée de
chênes et de châtaigniers, on suit la Vienne
capricieuse qui, parfois se resserre entre des
coteaux plantés d’arbres. C’est un paysage
doux, modéré, gracieux.
Tous les villages que l'on va traverser
se sont aimablement parés : portiques en
verdure, draperies tricolores, inscriptions de
bienvenue et de remerciements. Les paysans
ayant quitté leurs travaux pour saluer a son
passage le président de la République, sont
en groupes sur la route, et dans chaque vil
lage la population est tout entière massée au
tour de son Conseil municipal, tandis que
les cloches de l'église sonnent à toute volée.
Aussi les arrêts seront-ils plus nombreux et
L'entrée de M. Poincaré dans la vaste salle
est saluée par une ovation prolongée.
Des discoors ont été prononcés successi
vement par MM. Roux, président du Conseil
général de la Haute-Vienne ; Lamy, prési
dent de la Chambre de commerce ; Guimbo-
Jet, doyen des maires de la Haute-Vienne, et
Godet, sénateur.
M. Raymond Poincaré répond par le dis
cours suivant :
Discours du Président de la République
Messieurs,
En m’adressant l’invitation que je me suis
empressé d’accepter, et dont je les remer
cie* la fédération des syndicats d’initiative
du Centre, les Conseils généraux de la
Haute-Vienne, de la Creuse, du Lot et de
la Dordogne, les municipalités du Limou
sin, de la Marche, du Périgord et du Quer-
cy n’ont pas voulu me demander d’entre
prendre dans cette région un de ces voya
ges officiels où la liberté de voir les hom
mes et les choses est parfois mesurée avec
tant de parcimonie. Tous, au contraire, vous
avez eu l’idée nouvelle et ingénieuse de
convier le président de la République à
parcourir votre pays en simple touriste et
de lui offrir une infinie variété de specta
cles naturels.
Vous vous êtes dit avec raison que lors
qu’on a le grand honneur de représenter la
France et de pouvoir parler en son nom, on
a le devoir de chercher à la connaître le
mieux possible dans ses paysages, dans ses
monuments, dans ses coutumes, dans ses
industries et dans ses cultures. Vous vous
êtes proposé de me montrer des vallons et
des collines, des forêts et des landes, des
châtaigniers et des bruyères, des villages
et des châteaux, et par-dessus tout des po
pulations énergiques, ardentes au travail
et passionnément attachées à leurs provin
ces natales.
Comment aurais-je pu résister à la ten
tation ? Je n’avais traversé vos départe
ments qu’en chemin de fer ; je ne m’étais
arrêté que dans les villes principales, je
n’avais guère admiré vos campagnes que
dans les descriptions de Michelet, de George
Sand et de Mérimée.
leur souhaite à toutes bonheur et prospé-
Toute l’assistance, debout, acclame l’ora
teur. Cette manifestation se prolonge et ne
cesse qu’à 2 h. 30 lorsque M. Poincaré se lève
pour quitter le manège.
Après le banquet, le président de la Répu
blique est rentré à la préfecture ; puis il a
assisté au défilé des Sociétés locales et s’est
rendu à la Chambre de commerce où une
réception avait été organisée en son hon
neur,
A la Chambre de commerce
Le président, M. Lamy, après avoir expri
mé la joie et la fierté que procure aux mem
bres de la compagnie la visite du chef de
l’Etat a évoqué le passage de M. Raymond
Poincaré au ministère des affaires étrangères.
Malgré les angoisses de la politique extérieure,
a-t-il dit, alors que vous rappeliez à la face de
l’Europe, pour le bien public et le maintien de la
paix, les principes séculaires de justice et de
droit, vous avez néanmoins prêté une oreille at
tentive aux doléances et facilité, par l’heureuse et
dévouée entremise de notre ambassadeur aux
Etats-Unis. le règlemement d’importantes ques
tions de douane qu’au nom de nos exportations
limousines nous traitions avec le gouvernement
américain.
Vous avez ainsi donné aux industriels comme
aux commerçants et ouvriers, qui directement ou
indirectement bénéficient de l’exportation des pro
duits français, une preuve manifeste qu’ils n’ont
point oubliée, du souci que vous ne cessiez de
porter à la défense de leur cause et de leurs inté
rêts économiques.
Le président de la République, répondant
à cette allocution, s’est exprimé en ces ter
mes :
Allocution du Président de la République
Monsieur le Président,
C’est une dette de reconnaissance que
j’acquitte aujourd’hui en rendant visite,
dans cette maison, à la Chambre de com-
merce de Limoges,à la Fédération des Syn
dicats d’initiative du centre et au
qui s’est formé pour me préparer
belle réception.
Comité
une si
ont su
Vos bonnes volontés empressées
donner à ces fêtes une spontanéité y -
éclat que n’ont pas toujours les cérémonies
officielles et la population s’est chargée de
et un
plus longs qu’il n’avait été prévu
Partout l’accueil fait au ci
prévu.
hef de l'Etat est
infiniment chaleureux. Successivement on
s’arrête à Aixe.oùdes fillettes déposent, dans
l’auto présidentielle, des gerbes de fleurs
que M. Poincaré promet de remettre tout à
l’heure à Mme Poincaré ; à Saint-Priest, où
des banderolles portent ce souhait : « Nos
meilleurs vœux vous accompagnent » ; à
Saint-Victurnien, où, aux deux extrémités du
pont sur la Vienne ont été élevés des arcs de
triomphe. Enfin on arrive à Saint-Junien,
centre industriel important, la seconde ville
du département par la population.
Saint-Junien est une très ancienne ville
et de nombreux monuments méritent de
retenir l’attention du touriste.
Tous les habitants de Saint-Junien se
pressent sur le passage du cortège. Bien que
le président ne doive s’arrêter dans la ville
qu’une dizaine de minutes, on a prodigué
drapeaux, feuillages et fleurs. Un grand
portique a été dressé, sur lequel des gym
nastes entourent un groupe formé d’une Al
sacienne et d’une Lorraine. O a y lit cette
inscription : « Honneur au président Poin
caré ! Tout pour la Patrie ! » Le président,
très acclamé, descend de sa limousine et le
maire le conduit dans la salle des fêtes où
sont réunies, avec le Conseil municipal, des
délégations patronales et ouvrières des gran
des industries locales, ganterie, mégisserie,
papeterie.
Le maire rappelle que depuis Louis XI,
qui visita deux fois Saint-Junien, aucun chef
d’Etat, aucun ministre ne s’était arrêté dans
l’antique cité. Aussi, les habitants de Saint-
Junien sont-ils particulièrement sensibles à
la visite de M. Poincaré.
Leur accueil dit la joie qu’ils en ressentent
et « leurs acclamations s’adressent, en mê
me temps qu’au président aimé et respecté,
à l’homme d’Etat, à l’académicien, à l’émi
nent avocat dont la population de Saint-Ja-
nien avait salué avec allégresse l’élection à
la plus haute magistrature de l’Etat ». Puis,
trois jeunes filles, coiffées du barbichet,
offrent au président pour lui et Mme Poin
caré des gants enfermés dans d’artistiques
coffrets. Le président remercie.
Un autre groupe de jeunes filles présente
à M. Poincaré un tableau du peintre Jean
Teuillet, que la municipalité le prie d’accep
ter et qui représente un intérieur limousin.
Le président de la République remercie :
cette œuvre d’art maintiendra sous ses yeux
l’image constante d’une famille de ce beau
Limousin dont il visite avec joie les sites pit
toresques.
Au dehors, la foule renouvelle ses ovations
et le président paraît au balcon pour la re
mercier. Un vin d’honneur est servi. Le mai
re, M. Merle, porte la santé du chef de l’État.
Le président boit à la municipalité républi
caine de Saint-Junien et à la population tout
entière.
Bien vite, sans avoir vu de Saint-Junien
autre chose que cette salle des fêtes, le pré
sident de la République remonte dans son
auto, et par Oradour-sur-Glane et Verneuil-
sur-Vienne, il rentre à Limoges ; dans les
faubourgs, les habitants lui prodiguent les
acclamations.
«B
* *
Le Banquet des Maires
VA CA’ VO, y. D. ----P-°E‘Y —YY i — JL
des Débats, que la haute autorité personnelle I. tenir.
Après s’être reposé à la préfecture et avoir
substitué l’habit à la redingote, le président
de la République Se rend dans un landau
attelé à la daumont et escorté par des cui
rassiers, au manège Iéna où un banquet
est offert aux maires du département par le
Conseil général et la Chambre de commer
ce. Les élus municipaux continuent à s’abs-
« Venez, m’avez-vous dit, à Limoges ;
vous retrouverez en pleine prospérité la
grande cité que baigne la Vienne ; vous
reverrez l’antique cathédrale, le pont
Saint-Martial et le pont Saint-Etienne ;
vous constaterez que la fabrication des
» émaux et l’art de la céramique sont res
tés dignes de leur ancienne renommée ;
mais nous ne vous retiendrons pas long
temps dans notre vieille capitale ; nous
vous préparerons, au contraire, une lon-
»
»
»
»
»
»
»
»
»
»
»
gue randonnée sur les belles routes de
cinq départements français. »
Je me suis laissé séduire, Messieurs, par
votre programme ; et demain, je vais m’en
gager, avec nombre d’entre vous, sur les
chemins que vous m’avez indiqués.
Ensemble nous visiterons la Creuse, ses
vallées pittoresques et ses gorges sinueuses;
Guéret, dont je me rappelle les maisons
étagées sur la colline de Maupuy ; Aubus-
son, sa vieille tour de l’Horloge et son expo
sition de tapisseries. Nous visiterons la
Corrèze, l’océan granitique de Millevaches,
le vaste plateau où abondent les pluies et
où murmurent les ruisseaux qui dévalent
les uns vers la Loire, les autres vers la Dor
dogne ; Ussel et ses jolies rues étranglées ;
Bort en ses phonolites; Tulle et ses vieilles
demeures, suspendues au flanc des monta
gnes ; Uzerches et ses tourelles médiévales;
Pompadour et son château ; et nous nous
arrêterons, pour nous reposer un peu, dans
le nid verdoyant et parfumé où est étendue
Brive-la-Gaillarde.
Mais, dès le lendemain, nous reprenons no
tre course interrompue ; nous entrons dans
le département du Lot, qui nous présente
Souillac et son viaduc ; Rocamadour assis
au bord de son précipice ; Saint-Jean-Les-
pinasse et le château de Montai, première
fleur de la Renaissance, que des mains im
prudentes avaient flétries, que des mains
pieuses ont recomposée et offerte généreu
sement à l’Etat ; Cahors, sertie dans une
boucle du Lot ; Gourdon et sa vieille en
ceinte féodale ; et enfin, du Lot, voici que
nous passons dans la Dordogne ; nous
voyons Domme, à pic sur la hauteur qui
domine les sinuosités de la rivière ; Sarlat
et ses édifices historiques ; Périgueux et le
jardin des arènes ; Brantôme, son abbaye
et sa pierre levée ; Ribérac et le val de la
Dronne, et c’est par Bergerac et sa campa
gne fortunée que nous achevons ce voyage
trop rapide, après avoir, pendant huit
jours, respiré l’air de France et nous être
peuplé l’esprit de charmants souvenirs.
A vous tous, messieurs, qui m’avez pro
curé cette incomparable occasion d’étudier
votre beau pays et d’y vivre, pendant une
semaine dans l’intimité des habitants, à
vous tous, l’exprime une reconnaissance
d’autant plus vive que votre aimable initia
tive, prise assurément en dehors de toute
pensée politique, a cependant rencontré à
la première heure, dans la ville dont la po-
pulation m’offre spontanément aujourd’hui
l’hospitalité, des objections qui auraient
pu décourager votre bonne volonté. Vous
n’avez pas cru devoir vous arrêter à ces
difficultés passagères et je vous en re
mercie.
Vous avez compris que, place par ses
fonctions en dehors des luttes des partis,
le président de la République représente la
France tout entière et que fidèle serviteur
de la Constitution et des lois, il a mis
sion de sauvegarder partout l’union na
tionale.
Ce n’est donc pas moi qui prononcerai
aujourd’hui, Messieurs, une parole de dis ;
corde ; ce n’est pas moi qui formulerai ici
un reproche ou même un simple regret ; et
dans le toast que je demande la permission
de porter, je n’exclurai personne de mes
vœux, parce que dans la République je ne
veux connaître et je ne connais que des
Français. ,
Je lève mon verre en l’honneur des popu
lations de la Haute Vienne, de la Creuse,
de la Corrèz, du Lot et de la Dordogne, Je
m’offrir elle-même, au nom de la ville de
Limoges, une hospitalité que je n’oublierai
pas.
Je vous remercie de vous être rappelé
que, pendant mon passage au quai d’Orsay,
il m’a été donné de soutenir au dehors les
grands intérêts de vos fabriques. C’est pour
les pouvoirs publics un devoir élémentaire
de veiller à la prospérité d’industries qui,
comme les vôtres, ont une réputation uni
verselle et répandent à travers le monde des
exemples du goût français.
Les souvenirs que vous voulez bien m’of
frir prouvent à quel point votre production
est restée digne de son antique renommée.
Il me sera très agréable de les conserver
en mémoire d‘un voyage que vous avez
provoqué avec tant de bonne grâce et orga
nisé avec tant de prévoyance.
Le président de la République a, en effet*
été prié par M. Lamy, an nom de la Cham
bre de commerce, d’accepter diverses œu
vres d’art parmi lesquelles un superbe émail
représentant un paysage limousin.
M. R. Poincaré va visiter ensuite l’hôpital
et le musée céramique.
Nouvelles Politiques
Le Secret du Vote •
Par décret rendu en Conseil d’Etat en l’ab
sence du Parlement, il est ouvert au ministre
de l’intérieur sur l'exercice 1913 un crédit
supplémentaire de 69,000 francs, tendant à
assurer l’application de la loi du 29 juillet
1913, « ayant pour objet d’assurer le secret
et la liberté du vote, ainsi que la sincérité
des opérations électorales ».
Il s’agit à l’aide de ce crédit : 1® de couvrir
la dépense de fabrication drs bulletins de
vote et d’enveloppes de type unique qui
doivent être employés dans les élections sur
toute l’étendue du territoire ; 20 de cons-
truire dans chaque lieu de vote des cabines
d’isolement où l’électeur préparera son bul-
letin de vote.
Le législateur a mis les dépenses à la char
ge de l’Etat.
Nous rappelons’que la loi doit devenir exe*
cutoire trois mois après sa promulgation,
c’est-à-dire le 29 octobre prochain.
BULLETIN MILITAIRE
Les Ajournes de la Classe 1913
Beaucoup de jeunes gens de la classe 1913,
ajournés par les Conseils de révision, s’a
dressant au ministère de la guerre ou aux
bureaux de recrutement pour demander à
subir un nouvel examen devant le Conseil
de révision.
Nous croyons devoir rappeler à cette occa
sion qu’en raison du très court laps de
temps qui s’écoulera entre la clôture des
opérations de la révision, c’est-à-dire le 6
novembre, et la mise en route du contin
gent, il n’y aura pas cette année de session
spéciale pour les ajournés. Mais il y a
lieu de remarquer que les décisions relati-
ves aux ajournements ne sont plus irrévo
cables. . . .
En effet, aux termes de l’article 18, tons
les jeunes gens ajournés devront être défé
rés à la Commission de réforme qui décide
en dernier ressort si ‘ajournement doit être
maintenu. , . .
En conséquence, tous les jeunes gens de
la classe 1913 ajournés par le Conseil de ré
vision seront, à partir du 6 novembre, con-
vooués devant la Commission de réforme
qui décidera s’ils doivent ou non être incor
porés immédiatement.
ON TROUVE
B rEli AAnd rai 18
à la LIBHRmiE IMTEANATIOHRLE |
s0s, rue St-Lazare, 108
(immeuble de T HOTEL TL Rb!INUS)
===========
1
(6 Pages)
SUenmes as CDTTON BWTR — S Cenfiines
See
(CS Pages)
allsaner
Mercredi 40 Septembre 1943
Adminislrateur-Dolérué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
9 M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havn
Admindstration, Iuprassious et Annonces, TIL 10.47
Le Petit Havre
AU HAVRE
A PARIS..,
SeFaaspsn
- Bureau du Journal, lit, boni* de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée dé recevoir les Annonces pour
le Journal.
ts PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires ot (égales
KPP
22
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
] Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, • Septembre, Dépêche de 4 s. 30^
CUIVRE
TON *
COURS
HAUSSE
BarssB
Comptant
irrégul.
£ 73 7/6
-h
27/6
$ mois !
£ 73 2/6
12/6 ’
ETAIN
domptant ..
calme
£ 194 -/-
20/- j
3 mois
£ 192 15/-
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25/-
FER
Comptant..
calme
£ 56/9
-1-
9 a
3 mois.....
£ 55,6
11 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
u 8 Septembre 1943.
NEW-YORK, 0 SEPTEMBRE
Cotons i octobre, hausse 1 point ; dé
cembre, hausse 1 point ; janvier, hausse
A point ; mars, inchangé. —• Soutenu.
Calés i baisse 5 à 10 points.
NEW-YORK, 9 SEPTEMBRE
Cuivre Standard disp,
— novembre....
Amal^amat. Cop...
Fer
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15 90
15 93
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16 -
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17 —
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77 7/8
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CHICAGO, © SEPTEMBRE
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Maïs sur....
Saindoux sur
Septembre
Décembre.
Septembre
Décembre.
Septembre
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0. DU I0UT:
87 7 8
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Leners
Zsat
L’ORGANISATION INTERNATIONALE
DE LA
PRÉVOYANCE SOCIALE
de M. Léon Bourgeois Fait fait désigner
pour parler en pays étranger de l’état de la
législation internationale, et qu’ainsi, dans
une réunion où d’aussi graves questions
ont été abordées, une place éminente ait été
occupée par un homme d’Etat français.
F. Polet.
Ridaclew h Chel. Gérant
HIPPOLYTE FENOUX
auresser tout ce qui concerne la Redaction
i M. HIPPOLYTE Fénoüx
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
to— ==========================
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements.
Union Postale
TROIS Mois
"aresenren
Six Mois
UN AM
ÏO
50
1f bw
20 Fr.
-4% »
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
Limoges. — Pendant sa visite à l’Hôpital,
M. Poincaré a reçu d’un garçonnet de 6 ans,
Charles Goudin, une supplique dans laquelle
il affirme que son père condamné récem
ment pour vol et attaque nocturne est inno
cent.
M. Poincaré a promis de transmettre cette
supplique au garde des sceaux en la recom
mandant à toute sa bienveillance.
Le président a consacré la fin de l’après-
midi à la visite du Musée et de plusieurs fa
briques de porcelaine.
A 6 h. 1/2, M. Poincaré était de retour à la
Préfecture. Il y trouvait Mme Poincaré, arri
vée de Paris à 4 h. 16 avec M. Clémentel.
La foule les a chaleureusement acclamés à
leur apparition au balcon.
Le soir, à 7 h. 39, M. et Mme Poincaré ont
offert un diner intime à la préfecture où
sont conviées les autorités parlementaires,
civiles et militaires de la région, ainsi que
MM. Clémentel et Bérard.
M. Poincaré a fait remettre cinq cents
francs au bureau de bienfaisance de Saint-
Junien, cinq cents francs à l’hôpital de Limo
ges et deux cents francs pour les pauvres de
la ville.
Après le dîner de la préfecture, M. et Mme
Poincaré se sont retires a dix heures dans
leurs appartements.
Le départ en automobile aura lieu ce ma
tin à 7 h. 45 pour Bourganeuf et Guéret»
LA TENUE DE CAMPAGNE
DES OFFICIERS D’INFANTERIE
Limoges. — La France Militaire annonce
que le ministre de la guerre vient de décider
P adoption, pour la tenue de campagne des
officiers d’infanterie, d’une vareuse gris-
bleuté.
LES RETRAITES MILITAIRES
En raison de la période active des manœu
vres il n’y aura pas de retraites militaires à
Paris les 13 et 20 septembre courant.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
"DIGNE. — M. Pélissier, ancien sénateur, a
été élu président du Conseil général.
4 LA-GASCOGNE » EST PARTIE
DE BORDEAUX
Bordeaux. — La Compagnie de navigation
Sud-Auan tique ayant pu former un équipage
avec des éléments étrangers et des matelots
et des chauffeurs qui n’avaient pas quitté le
bord, La-Gascogne est partie hier avec 48 heu-
res de retard.
e-=-=9========
L’AVIATEUR PÉGOUD
Buc.— L’aviateur Pegoud parti de Hardelot
à 3 h, 45, a atterri dans l’après-midi à Bac.
- LES SYNDICATS D’INSTITUTEURS
Bourges. — Le Congrès annuel des Syndi
cats d’instituteurs s'est ouvert hier.
Aucune communication ne sera faite à la
presse.
co
LA DÉLIMITATION DU CONGO
Bordeaux.— La mission de la délimitation
de la frontière franco-allemande du Congo
est arrivée à Bordeaux.
Le capitaine Perriquet, chef de la mission,
U déclaré que les travaux pouvaient être
considérés comme terminés.
Le capitaine Perriquet est parti dans la
soirée pour Paris.
e==eft o= moma
AUX MANŒUVRES ALLEMANDES
Berlin. — Selon le Courrier de la Bourse,
Dn annonce de la Forêt Noire que lors des
dernières marches-exercices quinze soldats
ont tombés malades ; deux réservistes se
yaient morts.
GRAVE INCENDIE DANS UN
ENTREPOT A AMSTERDAM
AMSTERDAM.—Un incendie a éclaté, hier,
flans L’entrepôt du port, situé quai du Com-
merce, contenant du tabac, du café, du
cacao et d’autres produits coloniaux d’une
grande valeur.
La plus grande partie de l’édifice a été dé*
truit.
L’incendie continue.
Les pertes sont très importantes.
* LES ESPAGNOLS AU MAROC
Madrid. — Suivant les dernières dépêches
offic elles, dans un combat qui a eu lieu au
Maroc le 7 courant, les Espagnols ont eu
neuf tues.
UNE CATASTROPHE A HÉLIGOLAND
HÉLIGOLAND. — Hier soir, vers sept heu
res, l’aerostat maritime L-1, qui était com
mandé par le capitaine Hanne, a été pris
dans une violente tourmente et s’est élevé
subitement, puis il a été précipité à la mer
à 18 milles au Nord de Héligoland.
Il est resté à la surface de l’eau pendant
une heure environ, puis a sombré.
Des torpilleurs envoyés aussitôt sur le lieu
de la catastrophe ont sauvé sept personnes,
dont deux lieutenants et un chef mécani-
cien.
On pense que les quinze hommes formant
le reste de l’équipage sont morts noyés.
LES AFFAIRES D’ORIENT
les Négociations Turco-Bulgares
Constantinople, 9 septembre.
La première séance de la conférence de la
paix turco-bulgare, commencée à une heure
de l’après-midi, a duré une heure un quart.
Le grand-vizir, qui la présidait, a prononce
le discours d’ouverture. La séance a ét5 con
sacrée à des questions de formes et à la cons
tatation des pouvoirs.
La séance de jeudi aura lieu à trois heures.
Le directeur général des affaires politi
ques, Salih Bey, et le conseiller légiste, Hé-
rante Bey Abro, chef de cabinet du ministre
des affaires étrangères, sont nommés con
seillers légistes de la délégation turque.
Constantinople, 9 septembre.
La discussion de la séance d’aujourd'hui
de la conférence de la paix avait un carac
tère général. Les délégués turcs n'ont indi
qué aucun tracé de la frontière et n’ont sou
mis aucune proposition concernant la ques
tion des nationalités. Les délégués bulgares
ont demandé des précisions sur ces points.
En attendant que des propositions écrites
leur soient soumises, les délégués ont décidé
de tenir tout d’abord des séances privées,
sans l’assistance de conseillers ni de secré
taires, et sans protocole, et de tenir finale
ment une seule réunion officielle.
Demain soir, une réunion privée aura lieu
entre les délégués dans l’hôtel où sont des
cendus les Bulgares.
On déclare du côté bulgare que le mouve
ment des Turcs à Gumuldjina est l’œuvre de
quelques agitateurs grecs et turcs. On est
convaincu que la Porte désapprouvera ce
mouvement et invitera les agitateurs à ces
ser de compliquer la situation par de nou
velles difficultés.
Le sandjak de GumuldJina
Constantinople, 9 septembre.
Une députation de Grecs du sandjak de
Gumuldjina a remis au patriarcat œcuméni
que un mémoire demandant que l’armée
turque occupe le sandjak et que, si l’exten
sion de la souveraineté ottomane est impos
sible, la province soit proclamée autonome.
Le patriarcat remettra ce mémoire à la
Porte et en fera parvenir une copie aux am
bassades à Constantinople.
Aux observations des délégués bulgares
concernant les événements de Gumuidjina
on répond du côté turc que la Porte ignore
ce qui se passe.
Les délégués bulgares, questionnés après
la séance, ont déclaré qu’ils croyaient avoir
remarqué de bonnes dispositions chez les
Turcs.
Le bureau de la presse a interdit à la
presse locale de publier à ce sujet des nou
velles autres que les communiqués officiels
et de discuter cette question, car, ces jours
derniers, la presse turque avait commencé
une polémique contre les Bulgares.
Vienne, 9 septembre.
Le général Savof a déclaré à un corres
ponde nt de la Nouvelle Presse Libre à Cons
tantinople qu'il n’est nullement question
d’une entente bulgaro-turque. Les délégués
bulgares ont été chargés simplement de né
gocier la nouvelle frontière et l’échange des
prisonniers de guerre.
La Bulgarie ne renonce nullement à Kirk-,
Kilissé. Mais le général Savof espère qu’une
entente interviendra rapidement au sujet
d’AndrinopIe. Il a assuré que la Bulgarie
n'avait aucune intention agressive contre la
Grèce et la Turquie.
Cependant si, contre toute attente, les né
gociations restaient sans résultat, l'armée
est prête à faire de nouveau tout son devoir.
La Bulgarie ne compte plus sur l’Europe,
mais sur la sagesse des hommes d’Etat turcs,
afin que soit signée une paix honorable pour
les deux pays.
Monténégro et Turquie
Vienne, 9 septembre.
On mande de Cettigné au Nettes Wiener
Tagblatt que le Monténégro a l’intention d’ins
taller des légations à Saint-Pétersbourg, à
Vienne et à Belgrade, et de supprimer sa
représentation diplomatique à Constantino
ple.
La marcha des Turcs sur Cavalla ()
Francfort, 9 septembre.
La Gazette de Francfort reçoit de Vienne la
nouvelle que d’après des informations par
venues de Salonique, les troupes turques
auraient franchi la nouvelle frontière grec
que et marcheraient sur Cavalla.
M. Léon Bourgeois, qui s’était rendu à
Gand pour assister aux travaux du Congrès
international du chômage, a fait samedi
dernier, à la demande du ministre d’Etat,
M. Van den Heuvel, une grande conférence ,
qui avait pour sujet l’état de la législations
internationale relative à la prévoyance so-
ciale.
Il y a exposé tout d’abord comment la
révolution qui s’est produite depuis un siè- <
de dans les conditions du travail humain,
a entraîné une conception nouvelle des rap
ports de l’individu et de la société. L’inten
sité du progrès scientifique et économique,
en effet, loin de diminuer la souffrance hu
maine, n’a fait souvent que transformer le
problème en rendant sa solution plus déli
cate.
Mais, en même temps que la lutte pour la
vie prenait ainsi une forme de plus en plus
brutale, et que des perturbations profondes
étaient apportées dans l’organisation du
travail par le développement du machinis
me, une transformation parallèle s’opérait
dans le domaine intellectuel et moral ;
l’homme apparaissant plus étroitement lié
à ses semblables en présence des phénomè
nes économiques nouveaux, la solidarité se
faisait plus forte pour lutter contre les
maux sociaux.
Et, comme conséquence de cette organi
sation collective de l’humanité pour se dé
fendre, un effort considérable a déjà été
accompli, tant par l’initiative d’individua
lités concertées que par l’action des' législa
teurs. M. Léon Bourgeois n’a pas manqué,
dans son très beau discours, d’en passer
comme en revue les résultats déjà très ap
préciables au point de vue pratique.
De nombreux problèmes restent cepen
dant à résoudre, et il s’est fait un devoir
de les signaler à l’auditoire d’élite qui l‘é-
ouatait.
« Il faut d’abord, a-t-il dit, assurer à
chacun le travail nécessaire à sa vie et à
celle des siens, nécessaire à la formation
du petit capital qui constituera sa libéra
tion personnelle de la servitude et de l’an
goisse.
» Mais le travail de chacun ne doit pas
seulement lui être matériellement assuré,
il faut qu’il puisse s’y livrer dans des con
ditions convenables pour sa santé et sa sé
curité.
» Il faut que l’enfant ne travaille pas pré
maturément : que la femme, qui nous don
nera le travailleur de demain, soit, par des
mesures de protection appropriées, garantie
contre un épuisement mortel pour elle-
même et pour la race ; qu’à tout âge, dans
tous les milieux, à tous les degrés, ce qu’on
a appelé de ce mot brutal et parfaitement
significatif : la machine humaine, soit en
tretenue et maintenue en parfait état, que
les maladies sociales comme la tuberculose,
qui menace l’avenir même de la race, soient
combattues sans relâche, par une méthode
préventive, dans leurs causes profondes, la
mauvaise alimentation, l’alcoolisme, l’habi
tation malsaine, la promiscuité du taudis.
» Enfin il faut qu’il trouve cette aide
toute prête pour le rétablissement de son
activité, de sa santé et de ses forces, si le
mal est réparable. Il faut qu’il trouve aussi,
au cas où l’épreuve subie est définitive, la
compensation indispensable, juste récom
pense de ce que lui-même et de ce que,
avant lui, autour de lui, l’ensemble des
travailleurs ont donné à la Société. Il a
droit au maintien de ce qui lui reste de
santé et de vie ; il faut qu’une retraite suf
fisante assure l’achèvement de son exis
tence dans la quiétude et dans la dignité.
» Tel est le cycle entier qu’il faut par
courir. »
Mais l’organisation de la prévoyance so
ciale ainsi définie ne peut être efficace si
chaque nation s’efforce de l’établir unique
ment chez elle et pour elle ; comme les
maux qu’elle veut combattre, elle ne doit
point connaître de frontières. Et l’éminent
orateur rappela alors que la nécessité d’éta
blir ainsi sur une base internationale la
prévoyance sociale a été le point de départ
du mouvement si remarquable qui a suc
cessivement donné naissance aux trois
grandes associations internationales des
« Assurances sociales », de la « Protection
légale des Travailleurs » et du « Chô
mage. »
C’est cette nécessité que, après un pre
mier contact à Paris chez son prédécesseur
à la présidence des Assurances sociales, M.
Raymond Poincaré a réuni l’an dernier à
Zurich et cette année à Gand les bureaux
de ces trois grandes Sociétés.
Dans la réussite de l’œuvre ainsi entre
prise, M. Léon Bourgeois a pleinement con
fiance ; l’édifice qu’il s’agit de bâtir, a-t-il
dit, est celui de la solidarité humaine, et il
a montré que sa construction serait de
bonne politique, car ce serait une politique
de sauvegarde sociale, rationnelle, et, tout
ensemble, la plus hautement morale qu’il
soit possible de mettre en action.
Quelles que soient les réserves que cer
tains pourront formuler au sujet de cet op
timisme, — réserves qui, du reste, sont
loin d’être toujours justifiées — on ne peut,
en tout cas, que se féliciter. avec le Journal
Le Voyage Présidentiel
L’Excursion à Saint-Junlen
Le président de la République a consacré
sa matinée d’hier à une excursion en auto
mobile aux environs de Limoges, dans les
vallées de la Vienne et de la Glane, qui fut
chère à Corot. Cette excursion fut comme
une sorte de préparation à la grande ran
donnée qui commence aujourd’hui et elle
permet de constater l’excellence de l’organi
sation. La température d’ailleurs était déli
cieuse : un ciel clair, sans brutalité du so
leil, dont l’ardeur était tempérée par une
brume légère ; et les routes étaient encore
humides de la pluie de la veille, si bien que
les trentes automobiles du cortège purent
circuler sans être noyées dans les flots de
poussière redoutés.
A huit heures et demie, le signal est don
né. Le cortège part de la préfecture. En tête,
les deux voitures de la Sûreté et celle du
protocole ; puis la voiture présidentielle.
Au volant, M. Chaix, président de la Com
mission de tourisme de l’Auto mobile-Club de
France ; à côté de lui, se tient un valet de
pied de l’Elysée. M. Poincaré, coiffé d’une
casquette d’automobiliste, un cache-pous
sière gris passé sur sa redingote, a à sa gau
che M. Bérard, sous-secrétaire d’Etat, et, en
face, le général Beaudemoulin.
L’avant de la voiture porte le fanion per
sonnel du président, en soie tricolore, avec
les initiales R. P. brodées dans la partie cen
trale ; il est surmonté d’une lance dorée au
chiffre R. F. de la République. Les autres
voitures du cortège sont occupées par les
sénateurs, les députés et le bureau du Con
seil général de la Haute-Vienne, les repré
sentants de la presse, les membres des syn
dicats d’initiative, de la Chambre de com
merce, etc.
Par une route agréablement ombragée de
chênes et de châtaigniers, on suit la Vienne
capricieuse qui, parfois se resserre entre des
coteaux plantés d’arbres. C’est un paysage
doux, modéré, gracieux.
Tous les villages que l'on va traverser
se sont aimablement parés : portiques en
verdure, draperies tricolores, inscriptions de
bienvenue et de remerciements. Les paysans
ayant quitté leurs travaux pour saluer a son
passage le président de la République, sont
en groupes sur la route, et dans chaque vil
lage la population est tout entière massée au
tour de son Conseil municipal, tandis que
les cloches de l'église sonnent à toute volée.
Aussi les arrêts seront-ils plus nombreux et
L'entrée de M. Poincaré dans la vaste salle
est saluée par une ovation prolongée.
Des discoors ont été prononcés successi
vement par MM. Roux, président du Conseil
général de la Haute-Vienne ; Lamy, prési
dent de la Chambre de commerce ; Guimbo-
Jet, doyen des maires de la Haute-Vienne, et
Godet, sénateur.
M. Raymond Poincaré répond par le dis
cours suivant :
Discours du Président de la République
Messieurs,
En m’adressant l’invitation que je me suis
empressé d’accepter, et dont je les remer
cie* la fédération des syndicats d’initiative
du Centre, les Conseils généraux de la
Haute-Vienne, de la Creuse, du Lot et de
la Dordogne, les municipalités du Limou
sin, de la Marche, du Périgord et du Quer-
cy n’ont pas voulu me demander d’entre
prendre dans cette région un de ces voya
ges officiels où la liberté de voir les hom
mes et les choses est parfois mesurée avec
tant de parcimonie. Tous, au contraire, vous
avez eu l’idée nouvelle et ingénieuse de
convier le président de la République à
parcourir votre pays en simple touriste et
de lui offrir une infinie variété de specta
cles naturels.
Vous vous êtes dit avec raison que lors
qu’on a le grand honneur de représenter la
France et de pouvoir parler en son nom, on
a le devoir de chercher à la connaître le
mieux possible dans ses paysages, dans ses
monuments, dans ses coutumes, dans ses
industries et dans ses cultures. Vous vous
êtes proposé de me montrer des vallons et
des collines, des forêts et des landes, des
châtaigniers et des bruyères, des villages
et des châteaux, et par-dessus tout des po
pulations énergiques, ardentes au travail
et passionnément attachées à leurs provin
ces natales.
Comment aurais-je pu résister à la ten
tation ? Je n’avais traversé vos départe
ments qu’en chemin de fer ; je ne m’étais
arrêté que dans les villes principales, je
n’avais guère admiré vos campagnes que
dans les descriptions de Michelet, de George
Sand et de Mérimée.
leur souhaite à toutes bonheur et prospé-
Toute l’assistance, debout, acclame l’ora
teur. Cette manifestation se prolonge et ne
cesse qu’à 2 h. 30 lorsque M. Poincaré se lève
pour quitter le manège.
Après le banquet, le président de la Répu
blique est rentré à la préfecture ; puis il a
assisté au défilé des Sociétés locales et s’est
rendu à la Chambre de commerce où une
réception avait été organisée en son hon
neur,
A la Chambre de commerce
Le président, M. Lamy, après avoir expri
mé la joie et la fierté que procure aux mem
bres de la compagnie la visite du chef de
l’Etat a évoqué le passage de M. Raymond
Poincaré au ministère des affaires étrangères.
Malgré les angoisses de la politique extérieure,
a-t-il dit, alors que vous rappeliez à la face de
l’Europe, pour le bien public et le maintien de la
paix, les principes séculaires de justice et de
droit, vous avez néanmoins prêté une oreille at
tentive aux doléances et facilité, par l’heureuse et
dévouée entremise de notre ambassadeur aux
Etats-Unis. le règlemement d’importantes ques
tions de douane qu’au nom de nos exportations
limousines nous traitions avec le gouvernement
américain.
Vous avez ainsi donné aux industriels comme
aux commerçants et ouvriers, qui directement ou
indirectement bénéficient de l’exportation des pro
duits français, une preuve manifeste qu’ils n’ont
point oubliée, du souci que vous ne cessiez de
porter à la défense de leur cause et de leurs inté
rêts économiques.
Le président de la République, répondant
à cette allocution, s’est exprimé en ces ter
mes :
Allocution du Président de la République
Monsieur le Président,
C’est une dette de reconnaissance que
j’acquitte aujourd’hui en rendant visite,
dans cette maison, à la Chambre de com-
merce de Limoges,à la Fédération des Syn
dicats d’initiative du centre et au
qui s’est formé pour me préparer
belle réception.
Comité
une si
ont su
Vos bonnes volontés empressées
donner à ces fêtes une spontanéité y -
éclat que n’ont pas toujours les cérémonies
officielles et la population s’est chargée de
et un
plus longs qu’il n’avait été prévu
Partout l’accueil fait au ci
prévu.
hef de l'Etat est
infiniment chaleureux. Successivement on
s’arrête à Aixe.oùdes fillettes déposent, dans
l’auto présidentielle, des gerbes de fleurs
que M. Poincaré promet de remettre tout à
l’heure à Mme Poincaré ; à Saint-Priest, où
des banderolles portent ce souhait : « Nos
meilleurs vœux vous accompagnent » ; à
Saint-Victurnien, où, aux deux extrémités du
pont sur la Vienne ont été élevés des arcs de
triomphe. Enfin on arrive à Saint-Junien,
centre industriel important, la seconde ville
du département par la population.
Saint-Junien est une très ancienne ville
et de nombreux monuments méritent de
retenir l’attention du touriste.
Tous les habitants de Saint-Junien se
pressent sur le passage du cortège. Bien que
le président ne doive s’arrêter dans la ville
qu’une dizaine de minutes, on a prodigué
drapeaux, feuillages et fleurs. Un grand
portique a été dressé, sur lequel des gym
nastes entourent un groupe formé d’une Al
sacienne et d’une Lorraine. O a y lit cette
inscription : « Honneur au président Poin
caré ! Tout pour la Patrie ! » Le président,
très acclamé, descend de sa limousine et le
maire le conduit dans la salle des fêtes où
sont réunies, avec le Conseil municipal, des
délégations patronales et ouvrières des gran
des industries locales, ganterie, mégisserie,
papeterie.
Le maire rappelle que depuis Louis XI,
qui visita deux fois Saint-Junien, aucun chef
d’Etat, aucun ministre ne s’était arrêté dans
l’antique cité. Aussi, les habitants de Saint-
Junien sont-ils particulièrement sensibles à
la visite de M. Poincaré.
Leur accueil dit la joie qu’ils en ressentent
et « leurs acclamations s’adressent, en mê
me temps qu’au président aimé et respecté,
à l’homme d’Etat, à l’académicien, à l’émi
nent avocat dont la population de Saint-Ja-
nien avait salué avec allégresse l’élection à
la plus haute magistrature de l’Etat ». Puis,
trois jeunes filles, coiffées du barbichet,
offrent au président pour lui et Mme Poin
caré des gants enfermés dans d’artistiques
coffrets. Le président remercie.
Un autre groupe de jeunes filles présente
à M. Poincaré un tableau du peintre Jean
Teuillet, que la municipalité le prie d’accep
ter et qui représente un intérieur limousin.
Le président de la République remercie :
cette œuvre d’art maintiendra sous ses yeux
l’image constante d’une famille de ce beau
Limousin dont il visite avec joie les sites pit
toresques.
Au dehors, la foule renouvelle ses ovations
et le président paraît au balcon pour la re
mercier. Un vin d’honneur est servi. Le mai
re, M. Merle, porte la santé du chef de l’État.
Le président boit à la municipalité républi
caine de Saint-Junien et à la population tout
entière.
Bien vite, sans avoir vu de Saint-Junien
autre chose que cette salle des fêtes, le pré
sident de la République remonte dans son
auto, et par Oradour-sur-Glane et Verneuil-
sur-Vienne, il rentre à Limoges ; dans les
faubourgs, les habitants lui prodiguent les
acclamations.
«B
* *
Le Banquet des Maires
VA CA’ VO, y. D. ----P-°E‘Y —YY i — JL
des Débats, que la haute autorité personnelle I. tenir.
Après s’être reposé à la préfecture et avoir
substitué l’habit à la redingote, le président
de la République Se rend dans un landau
attelé à la daumont et escorté par des cui
rassiers, au manège Iéna où un banquet
est offert aux maires du département par le
Conseil général et la Chambre de commer
ce. Les élus municipaux continuent à s’abs-
« Venez, m’avez-vous dit, à Limoges ;
vous retrouverez en pleine prospérité la
grande cité que baigne la Vienne ; vous
reverrez l’antique cathédrale, le pont
Saint-Martial et le pont Saint-Etienne ;
vous constaterez que la fabrication des
» émaux et l’art de la céramique sont res
tés dignes de leur ancienne renommée ;
mais nous ne vous retiendrons pas long
temps dans notre vieille capitale ; nous
vous préparerons, au contraire, une lon-
»
»
»
»
»
»
»
»
»
»
»
gue randonnée sur les belles routes de
cinq départements français. »
Je me suis laissé séduire, Messieurs, par
votre programme ; et demain, je vais m’en
gager, avec nombre d’entre vous, sur les
chemins que vous m’avez indiqués.
Ensemble nous visiterons la Creuse, ses
vallées pittoresques et ses gorges sinueuses;
Guéret, dont je me rappelle les maisons
étagées sur la colline de Maupuy ; Aubus-
son, sa vieille tour de l’Horloge et son expo
sition de tapisseries. Nous visiterons la
Corrèze, l’océan granitique de Millevaches,
le vaste plateau où abondent les pluies et
où murmurent les ruisseaux qui dévalent
les uns vers la Loire, les autres vers la Dor
dogne ; Ussel et ses jolies rues étranglées ;
Bort en ses phonolites; Tulle et ses vieilles
demeures, suspendues au flanc des monta
gnes ; Uzerches et ses tourelles médiévales;
Pompadour et son château ; et nous nous
arrêterons, pour nous reposer un peu, dans
le nid verdoyant et parfumé où est étendue
Brive-la-Gaillarde.
Mais, dès le lendemain, nous reprenons no
tre course interrompue ; nous entrons dans
le département du Lot, qui nous présente
Souillac et son viaduc ; Rocamadour assis
au bord de son précipice ; Saint-Jean-Les-
pinasse et le château de Montai, première
fleur de la Renaissance, que des mains im
prudentes avaient flétries, que des mains
pieuses ont recomposée et offerte généreu
sement à l’Etat ; Cahors, sertie dans une
boucle du Lot ; Gourdon et sa vieille en
ceinte féodale ; et enfin, du Lot, voici que
nous passons dans la Dordogne ; nous
voyons Domme, à pic sur la hauteur qui
domine les sinuosités de la rivière ; Sarlat
et ses édifices historiques ; Périgueux et le
jardin des arènes ; Brantôme, son abbaye
et sa pierre levée ; Ribérac et le val de la
Dronne, et c’est par Bergerac et sa campa
gne fortunée que nous achevons ce voyage
trop rapide, après avoir, pendant huit
jours, respiré l’air de France et nous être
peuplé l’esprit de charmants souvenirs.
A vous tous, messieurs, qui m’avez pro
curé cette incomparable occasion d’étudier
votre beau pays et d’y vivre, pendant une
semaine dans l’intimité des habitants, à
vous tous, l’exprime une reconnaissance
d’autant plus vive que votre aimable initia
tive, prise assurément en dehors de toute
pensée politique, a cependant rencontré à
la première heure, dans la ville dont la po-
pulation m’offre spontanément aujourd’hui
l’hospitalité, des objections qui auraient
pu décourager votre bonne volonté. Vous
n’avez pas cru devoir vous arrêter à ces
difficultés passagères et je vous en re
mercie.
Vous avez compris que, place par ses
fonctions en dehors des luttes des partis,
le président de la République représente la
France tout entière et que fidèle serviteur
de la Constitution et des lois, il a mis
sion de sauvegarder partout l’union na
tionale.
Ce n’est donc pas moi qui prononcerai
aujourd’hui, Messieurs, une parole de dis ;
corde ; ce n’est pas moi qui formulerai ici
un reproche ou même un simple regret ; et
dans le toast que je demande la permission
de porter, je n’exclurai personne de mes
vœux, parce que dans la République je ne
veux connaître et je ne connais que des
Français. ,
Je lève mon verre en l’honneur des popu
lations de la Haute Vienne, de la Creuse,
de la Corrèz, du Lot et de la Dordogne, Je
m’offrir elle-même, au nom de la ville de
Limoges, une hospitalité que je n’oublierai
pas.
Je vous remercie de vous être rappelé
que, pendant mon passage au quai d’Orsay,
il m’a été donné de soutenir au dehors les
grands intérêts de vos fabriques. C’est pour
les pouvoirs publics un devoir élémentaire
de veiller à la prospérité d’industries qui,
comme les vôtres, ont une réputation uni
verselle et répandent à travers le monde des
exemples du goût français.
Les souvenirs que vous voulez bien m’of
frir prouvent à quel point votre production
est restée digne de son antique renommée.
Il me sera très agréable de les conserver
en mémoire d‘un voyage que vous avez
provoqué avec tant de bonne grâce et orga
nisé avec tant de prévoyance.
Le président de la République a, en effet*
été prié par M. Lamy, an nom de la Cham
bre de commerce, d’accepter diverses œu
vres d’art parmi lesquelles un superbe émail
représentant un paysage limousin.
M. R. Poincaré va visiter ensuite l’hôpital
et le musée céramique.
Nouvelles Politiques
Le Secret du Vote •
Par décret rendu en Conseil d’Etat en l’ab
sence du Parlement, il est ouvert au ministre
de l’intérieur sur l'exercice 1913 un crédit
supplémentaire de 69,000 francs, tendant à
assurer l’application de la loi du 29 juillet
1913, « ayant pour objet d’assurer le secret
et la liberté du vote, ainsi que la sincérité
des opérations électorales ».
Il s’agit à l’aide de ce crédit : 1® de couvrir
la dépense de fabrication drs bulletins de
vote et d’enveloppes de type unique qui
doivent être employés dans les élections sur
toute l’étendue du territoire ; 20 de cons-
truire dans chaque lieu de vote des cabines
d’isolement où l’électeur préparera son bul-
letin de vote.
Le législateur a mis les dépenses à la char
ge de l’Etat.
Nous rappelons’que la loi doit devenir exe*
cutoire trois mois après sa promulgation,
c’est-à-dire le 29 octobre prochain.
BULLETIN MILITAIRE
Les Ajournes de la Classe 1913
Beaucoup de jeunes gens de la classe 1913,
ajournés par les Conseils de révision, s’a
dressant au ministère de la guerre ou aux
bureaux de recrutement pour demander à
subir un nouvel examen devant le Conseil
de révision.
Nous croyons devoir rappeler à cette occa
sion qu’en raison du très court laps de
temps qui s’écoulera entre la clôture des
opérations de la révision, c’est-à-dire le 6
novembre, et la mise en route du contin
gent, il n’y aura pas cette année de session
spéciale pour les ajournés. Mais il y a
lieu de remarquer que les décisions relati-
ves aux ajournements ne sont plus irrévo
cables. . . .
En effet, aux termes de l’article 18, tons
les jeunes gens ajournés devront être défé
rés à la Commission de réforme qui décide
en dernier ressort si ‘ajournement doit être
maintenu. , . .
En conséquence, tous les jeunes gens de
la classe 1913 ajournés par le Conseil de ré
vision seront, à partir du 6 novembre, con-
vooués devant la Commission de réforme
qui décidera s’ils doivent ou non être incor
porés immédiatement.
ON TROUVE
B rEli AAnd rai 18
à la LIBHRmiE IMTEANATIOHRLE |
s0s, rue St-Lazare, 108
(immeuble de T HOTEL TL Rb!INUS)
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