Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-09-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 septembre 1913 03 septembre 1913
Description : 1913/09/03 (A33,N11738). 1913/09/03 (A33,N11738).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637816f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53" Année — N* 11,738
vol i mmmnann n
(6 Pages) S Centimes — CDTTION DU MATIN — 5 Centimes (6 Pages) mercredi 5 Septembre 4913
-==eaRceerecremcteomeAmcnnsosmrerrnemree====----==--=-=------------------------------------------- ’
— ""* T —
Administrateur - Délérué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. 0. RANDOLET
SS, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions at Annonces. TEL 10.47
Le Petit Havre
Rédacteur ea Chef. Géras.
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce oui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7 66
AU HAVRE
A PARIS.
ANNONCES
Bureau du Journal, 112, boni* de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée -de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
g Dernière Meure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
La Politique Sociale
du Gouvernement
ye
ABONNEMENTS
TBOH Mois. Six Mois
Un AM
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 2 SEPTEMBRE
Cotons s octobre, hausse 67 points : dé
cembre, hausse 71 points ; janvier, hausse
70 points ; mars, hausse 68 points. — Ferme.
Cafés i baisse 12 à 19 points.
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements..............
Union Postale....
50
Fr.
2% »
2o Fr. 1 -50 & ).
On s’abonne egalement, SANS FR/tS, dans tous les Bursass de Poste e ranss d
10
METAUX
LONDRES, 2 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
== T
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant ..
calme
£ 71 12/6
B/-
8 mois '
£ 71 10/-
3/9
ETAIN
Comptant .
caL.ne
£ 195 -/-
25/-
3 mois J
£ 194 15/-
35/-
-/-
FER
Comptant ..'
ferme
£56/-
-1-
1 mois
£ 56/10 %
-i-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du s ptembre 1-13.
NEW-YORK, 2 SEPTEMBRE
.. 10 JOR
.. PRZCZDENT
Cuivre Standard disp.
15 25
16 12
— novembre ....
----- =====
16 12
Amalgamat. Cop...
77 »/»
76 »/»
Fer
15 87
15 87
CHICAGO. 2 SEPTEMBRE
Blé sur
Septembre
Décembre
C. OC JOUR
86 3/4
90 1 4
c. PRECED
85 7/8
89 1 2
Maïs sur
Septembre
74 1 8
72 3 4
—
Décembre.
70 1/2
69 1/4
Saindoux sur.
Septembre
H 02
41 20
—
Janvier...
10 97
10 95
LES AVIONS MILITAIRES
Limogés — Une escadrille de six biplans,
tous le commandement du capitaineEstirac,
Bst partie à 5 heures pour Brive.
Une autre escadrille partira aujourd’hui.
LE CAS DU MARÉCHAL-DES-LOGIS
GRIEU
Versailles. — Le colonel Meyer a de nou
veau interrogé le marechal-des-logis Grieu.
Celui-ci a renouvelé et précisé ses dénéga
tions au sujet des taits qui lui sont repro
chés.
Il a été procédé à un nouvel examen de sa
correspondance.
Après un minutieux examen de celle-ci,
l’autorité militaire a acquis la certitude que
ce sous officier ne pouvait être inculpé d'es
pionnage.
En eonséquence, Grieu ne sera pas traduit
en Conseil de guerre.
LES SOUVERAINS ITALIENS A NICE
DEUX MAISONS S'ÉCROULENT
A DUBLIN
Dublin. — Un grave accident vient de se
produire ici. Deux maisons se sont écrou
îtes. ensevelissant treize familles.
Quatre morts ont été retirés de dessous les
décombres.
On craint que le nombre des morts ne soit
très grand.
LA COLLISION DE TRAINS D’AISGILL
Londres. — Les détails que l’on reçoit sur
la collision d’Aisgill sont navrants.
I paraît que le conducteur du premier
train reconnaissant le danger qui le mena
çait fit des efforts suprêmes pour faire stop
per le train qui le rallapal. Il se pUIId a sa
rencontre, plaça des pétards, agita une lan
terne rouge et siffla sans que l’attention du
mécanicien fut attirée.
Sur les 14 victimes, il y a sept femmes,
deux hommes et deux enfants.
Il a été impossible d’identifier les trois au
tres corps qui avaient été affreusement mu
tilés.
Nice. — Le roi et la reine d’Italie, accom
pagnes de leurs trois enfants, ont passé la
nuit dernière et la matinée d’hier à Nice.
La famille royale est repartie pour l’Italie
sur le yacht royal en suivant la côte.
NOS AVIATEURS
X0ANNE. — Le capitaine Barrés, avec son
passager, M. Girod, député, venant de Lyon,
a atterri à 5 h. 30 au champ de courses de
Natel.
Les aviateurs repartiront aujourd’hui dans
la direction de Paris, en passant par Nevers.
Londres. — D’après les dernier? renseigne
ments, il y a 14 morts et 10 blessés dans
l’accident d’Aisgill.
LE RÉGICIDE SANCHEZ ALLEGRE
Madrid. — Le roi, au cours d’un entretien
avec le comte de Romanones, a vivement
insisté pour que le gouvernement lui pro
pose la grâce du régicide Sanchez Allegre.
GARÇON DE RECETTE ATTAQUÉ
( Marseille. — M. Jean Roux, garçon de re
cette au service d’une banque de la ville,
sortait d’un établissement de crédit hier
après-midi, lorsque deux individus se jetè
rent sur lui et le frappèrent à coups de
marteau, puis tentèrent de le dévaliser.
Les agresseurs ont pris la fuite sans avoir
pu emporter quoi que ce soit.
La garçon de recette a été très grièvement
blessé.
4
LES SCANDALES POLICIERS DE PARIS
L’AFFAIRE DU COLLIER
Londres. — On annonce que ia police de
Londres vient d’écrouer cinq individus im
pliqués dans le vol du collier.
- ' • -
MANIFESTATIONS TUMULTUEUSES
A BARCELONE
Cerbère. — On mande de Barcelone que la
nuit dernière, des groupes d’employes de
commerce ont manifesté contre l’ouverture
des magasins après 8 heures du soir.
Les agents ont chargé.
Un agent a été blessé ainsi que plusieurs
manifestants.
Huit arrestations ont été opérées.
M. Bouchardon a entendu l’ancien gar
dien de la paix en retraite Flamant, qui a
accusé Coardon d’avoir entrepris des affai
res, uniquement pour toucher des primes.
Il n’a allégué aucun fait précis.
Le détenu François Mannen amené devant
le juge, a confirmé sa déclaration de 1912. Il
a affir mé que Clet lui avoua avoir dérobé de
l’argent dans le porte-monnaie de l’ivrogne
Bertrand.
Le sous-brigadier Rousseau, des gardiens
de la paix, a déclaré à nouveau que M. Thu-
mereau protesta toujours de son innocence,
disant que le couteau avait été placé par
l’agent Gaillard.
L
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
AUX ETATS-UNIS
New-York. — Une collision s’est produite
près do Wallingford, entre deux parties d’un
express dédoublé allant de Sag-Harbour à
New-York.
Il y aurait seize morts et cinquante blessés.
L’accident serait dû au brouillard.
Le Centenaire de Saint-Sébastian
VIOLENT INCENDIE
Un violent incendie s’est déclaré hier soir
Vers sept heures dans une usine de moteurs
électriques, située à Asnières.
Les pompiers de Paris sont partis pour
cette localité.
Jusqu’à présent on ne signale aucun acci-
lent de personnes.
DRAME DE FAMILLE
BRIEY. — Hier soir, à Pondrewille, à la
suite d’une discussion d’intérêts, un nommé
Louis Marcandali a tué de deux balles de re
volver son trère Angelo et son beau-frère
Baptiste Elloli, de quatre balles.
Mercandali s’est ensuite constitué prison-
plier.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les Pourparlers turoo-bulgares
CONSTANTINOPLE. — La délégation bulgare
arrivera aujourd’hui pour engager les pour
parlers de paix avec la Turquie.
Les délégués ottomans ont été désignés
hier soir.
Les pourparlers commenceront vraisem
blablement samedi.
poaoorworidryeco==4
LES ÉMEUTES DE DUBLIN
'Dublin. — Les bagarres ont continué pen-
lant la journée d’hier.
De grandes forces de police ont été diri-
gées sur le quartier Sud de Dublin où l’on
craint de sérieux désordres.
La situation est très grave.
Le nombre des blessés s’élève actuelle*
ment à 742,
Favorisée par un temps splendide, la se
conde journée des fêtes du centenaire de
1813 a offert un éclat incomparable. Plus de
trente mille personnes entourent la place
où les troupes de la garnison, renforcées de
troupes venues spécialement de Madrid,
sont rangées en bataille, et sur laquelle s’élè
vent, couverts d’un vélum, le monument
commémoratif de 1813 et la statue de la
reine Marie-Christine.
A onze heures précisés, escortés de l’esca
dron de la garde, le roi Alphonse XIII, la
reine Marie-Christine et l’infant don Carlos,
qu’accompagnent les hauts dignitaires de la
Cour et un brillant état-major, pénètrent
dans le carré formé par les troupes. Ils sont
reçus par M. Lopez-Munoz, ministre des af
faires étrangères ; M. Villanueva, président
de la Chambre des députés ; le président du
Conseil d’Etat, le président de la Cour de
cassation, le corps diplomatique, la Munici
palité, le Conseil général, les alcades de Pam-
pelnne, de Bilbao de Vitoria, et par les au
tres autorités religieuses, civiles et militai
res.
Sur un signal du maire, le vélum qui re
couvre le monument commémoratif de 1813
et la statue de la reine Marie Christine tom
be ; une bénédiction est donnée par l’évê
que de Vitoria, tandis que les troupes pré
sentent les armes, que les musiques jouent
la marche royale, que l’artillerie tire des
salves et que la foule applaudit. En ce mo
ment solennel, Alphonse XIII s’avance seul,
se place en face do: la statue de sa mère et la
salue respectueusement et longtemps en
portant la main à son casque. Ce beau geste
provoque un enthousiasme indescriptible ;
de toutes les poitrines sort le cri de : a Viva
ei Rey 1 » Cet enthousiasme se renouvellera
quand, après les discours du maire de Saint-
Sebastien et du ministre des affaires étran
gères, le Roi se mettra à la tête du régiment
d’infanterie qui porte son nom pour défiler
devant le monument au pied duquel se tient
la famille royale.
A^midi, cette belle fête, était terminée.
Toute la journée, Saint-Sébastien a offert
[ une animation brillante.
M. Henry Chéron, ministre du Travail et
de la Prévoyance Sociale, a prononcé di
manche à Joudreville, dans la Meurthe-et-
Moselle, un discours dans lequel il a pré
cisé la politique sociale du cabinet actuel.
C’est tout d’abord l’œuvre déjà accomplie
ou en voie de réalisation qu’il a tenu à ex
poser à ses auditeurs :
Si le gouvernement actuel, a-t-il dit, a
placé au premier rang de ses préoccupations
le vote d’une loi indispensable de défense
nationale, il n’en a pas moins poursuivi avec
vigilance l’œuvre sociale du régime répu
blicain.
Aux lois d’assistance qui jusqu’alors ve
naient en aide au malade et à l’infirme, au
vieillard et à l’incurable, il a ajoute celles
qui protégeront désormais la maternité et
les familles nombreuses.Notre système d'as
sistance est maitenant complet. Que la mi
sère atteigne la mère, l’enfant, le malade, le
chef de famille ou le vieillard, aucun d’entre
eux ne tournera en vain ses regards, vers la
Republique.
Soucieux à la fois de donner aux travail
leurs des moyens nouveaux d'améiorer
leur sort et aussi de faciliter le rapproche
ment nécessaire des employeurs et de leurs
ouvriers, le ministère actuel a saisi les
Chambres de projets sur les actions de tra
vail, sur les coopératives de production, sur
le crédit au travail, sur l’extension de la ca
pacité des syndicats professionnels. Il a fait
voter par la Chambre un texte sur les con
ventions collectives du travail et une propo
sition de loi sur l’application aux maladies
professionnelles des principes et des garan
ties de la loi du 9 avril 1898.
Dans le domaine de la prévoyance, l’appli
cation de la loi sur les retraites ouvrières, le
développement de la mutualité et l’œuvre si
importante du logement populaire ont rete-
HUur bocro part de ses efforts.
Grâce à rémission des TitTco p---iaqirn=
plus de 500.000 assurés obligatoires ou facul
tatifs ont touché, depuis le 8 avril, l’alloca
tion de l’Etat. L'obligation d’avancer cette al
location, si préjudiciable jusqu’alors aux
caisses d'assurance, a été supprimée; le
mandat-retraite, si instamment réclamé par
elles, a été institué par la loi, tandis que la
Chambre votait une intéressante proposition
destinée à simplifier le mécanisme de la foi
des retraites.
Nous avons encouragé la mutualité autre
ment que par des paroles. Le dépôt d’un
projet de loi contre la pseudo-mutualité, la
création de sociétés de secours mutuels com
munales, l'introduction dans les statuts ty
pes des allocations à la maternité, les réduc
tions de tarifs sur le réseau de l’Etat accor
dées aux excursions mutualistes, l’autorisa
tion donnée aux mutualités scolaires d’orga
niser sur leurs fonds disponibles des colo
nies de vacances ont répondu a autant de
vœux du Conseil supérieur de la mutua
lité.
Enfin, l’une de nos premières préoccupa
tions a été de préparer et de publier les rè
glements d’administration publique auxquels
était subordonnée l'applicauon de la loi du
23 décembre 1912 sur les habitations à bon
marché. Cette loi vient d’être amendée par
celle du 14 juillet 1913.
Grâce aux éminents concours que nous
rencontrons, l’œuvre du logement populaire
prend’ un magnifique essor. Le capital des
Sociétés d’habitation à bon marche dépasse
maintenant quarante-cinq millions. Des offi
ces communaux commencent à se créer et
nous ne négligerons aucun effort pour en fa
ciliter l’institution. Près de quinze millions
d’avances sont déjà consentis par l’Etat aux
œuvres d’accession à la propriété.
Mais le gouvernement ne considère pas sa
tâche à ce point de vue comme terminée et
il entend continuer cette politique de soli
darité et de prévoyance sociales, qui « réa
lise peu à peu le meilleur de la peusee ae
la République. »
C’est dans cet esprit que sont à l’étude
plusieurs projets que M. Chéron a énumé
rés ensuite dans son discours, et dont la
préparation définitive, la mise au point
constituent ce qu’il a appelé ses « devoirs
de vacances ».
Pour assurer à la famille une protec ion
efficace, il convient de défendre le salaire
contre les méfaits de l’alcool. C’est l’objet
de divers projets que prépare actuellement
le ministère du travail, soit afin de suppri
mer toute action sur les salaires pour dettes
d’alcool ou de spiritueux, soit pour sauve
garder le droit de la mère de famille et de
ses enfants sur les produits du travail du
mari.
Le gouvernement demandera, d’autre
part, à la Chambre de discuter, dès la ren
trée, la loi sur le travail des ouvrières à
domicile, et il s’efforcera de faire aboutir
au Sénat les projets sur la durée du travail
dans les mines et sur la caisse de retraite
autonome des mineurs. Il a également pré
paré un projet sur la conciliation en ma
tière de grève ; un autre tendant à inter
dire l’emploi dans les débits de boissons de
jeunes gens de moins de quinze ans et de
jeunes filles de moins de seize ans ; et il
interdira, par un décret prochain, l’apport
d’alcool dans les établissements industriels
et sur les chantiers.
L’extension aux employés de commerce
des garanties d’hygiène et de sécurité déjà
assurées aux travailleurs de l’industrie,
comme celle des dispositions de la loi sur
les accidents du travail aux gens de mai
son et aux ouvriers agricoles figurent éga
lement au programme du gouvernement,
qui se propose encore de faire aboutir la
loi sur l’assurance-invalidité — de remet
tre à l’étude, avec le concours des représen
tants de la mutualité, la question d’un
texte permettant la mobilisation du fonds
commun, — et enfin de soumettre aux
Chambres un projet destiné à encourager
la création de logements pour familles nom-
breuses par les organismes de la loi de 1912.
et à développer l’œuvre « si morale et si
nécessaire » des jardins ouvriers.
Tel est, brièvement résumé, le large plan
d’activité sociale que M. Henry Chéron a
exposé dans son discours de dimanche, et
pour la réalisation duquel il va demander
la collaboration active et éclairée du Parle
ment.
Celle-ci ne saurait lui faire défaut.
F. Polet.
ozuasnen esenseeszosasa
LES APPAIRES SW
Les Pourparlers turco-bulgares
Sofia, 2 septembre.
Les besoins d’argent de la Bulgarie étant
extrêmement urgents, et tous les marchés
lui étant fermes avant la conclusion de la
paix avec la Turquie, il est probable que
les pourparlers avec la Porte iront plus vite
que ne le feraient croire les divergences de
vue qui se manifestent au début de ces né
gociations sur les délimitations territoriales.
Aussitôt après la conclusion de la paix, le
Grand S branié se réunira pour examiner la
situation financière et les moyens d’y faire
face. On craint, à ce moment-là, une crise
politique intérieure assez grave.
Sofia, 2 septembre.
Le gouvernement bulgare s'appuie sur
l’article 6 du traité de San-Stefano pour y
trouver une ligne frontière à l’est d’Andri-
nople. Ceite partie de l’article 6 dit :
De la rivière Arda, la ligne frontière sera tracée
dans la direction de la ville de Tchirmen, et lais
sant la ville d’Andrinople au Midi par les villages
de Sugutlion. Kara-Hamza, Amaulkeui, Arkadji et
lenidje, jusqu’a la riviere Tékédéressi. En suivant
le cours du T ké-Déressi et du Tchonlou-Déressi
jnsqu’a Lule-Bourgas, et, de là, par la rivière
Soukadjéré Ju-qu’au village de Seryenu, la ligne
frontière ira par les hauteurs directement vers
Hokim-Tabiassi, où elle aboutira à la mer Noire.
La situation financière de la Bulgarie
$ Sofia, 2 septembre.
On évalue ici à 400 millions environ les be-
coins immédiats du gouvernement bulgare.
Celui-Ci se prop^ x -- couvrir au moyen
d un emprunt, qui servirait en première li
gne a rembourser 50 millions à la Banque de
Paris et des Pays Bis, 17 millions de bons :
27 millions à la Banque russo asiatique et
140 millions à la Banque nationale bulgare.
Le service des coupons exige aussi 30 mil
lions d’ici à la fin de l’annee.
Outre ces payements particulièrement ur
gents, le Trésor bulgare doit encore rem
bourser 300 millions de bons de réquisition ;
mais il les réglera par un emprunt intérieur
à long terme.
Eu comprenant le déficit du budget cou
vert et 25 millions d’avances fournies avant
la guerre par les deux banques d’Etat, le to
tal des besoins financiers du gouvernement
s’élève à 795 millions.
Mesures militaires en Turquie
Constantinople, 2 septembre.
Le gouvernement ottoman n’a pris, jus
qu’à présent, aucune mesure de démobilisa
tion.
Il ne cesse, au contraire, de renforcer l’ar-
mee de Thrace et constitue en ce moment
nn septième corps d’armée à Constantino
ple, sous la direction de Ghazi pacha.
En outre, on procède en ce moment à des
convocations de réservistes en Anato ie, ce
qui fait croire que la Turquie entend profiter
des avantages nue lai donne sa supériorité
mi itaire actuelle dans les négociations avec
la Bulgarie.
Après la Conférence de Londres
Vienne, 2 septembre.
On lit dans le Journal Officiel :
« L’empereur a bien voulu témoigner sa
reconnaissance spéciale au comte de Mens-
dorf, ambassadeur d'Autriche-Hongrie à Lon
dres, et à M. Merey, ambassadeur d’Autri
che-Hongrie près le roi d’dabe, pour l’œu
vre dévouée et pleine de succès qu’ils ont
accomplie pendant les récents événements. »
-—.—.— — •—----- --
L’Aviateur Pégond vole à nouveau
la tête en bas
Nous avons relaté hier la sensationnelle
expérience de l’aviateur Adolphe Pégoud. Ce
pilote hardi avait décidé, d’accord avec M.
Louis Bleriot, dont il monte un des mono
plans, de renouveler hier matin sur l’aero-
drome de Bue son vol plané « sur le dos ».
Des sept heures, une foule nombreuse était
réunie sur le terrain d’expérience. Autour
des clôtures de l’aérodrome il y a également
beaucoup de curieux. On remarque la pré-
seuce du colonel Romazzoti, de ‘Inspection
permanente de l’aeronauuque militaire, re
présentant le général Hirschauer, actuelle
ment en tournée d’inspection.
Il fait un temps clair, mais soudain le
brouillard se lève et on devra attendre près
de trois heures et demie pour le voir se dis
siper.
LES IMPRESSIONS DE PÉGOUD
Le héros de l’expérience de lundi est natu
rellement très entouré. C’est un tout jeune
homme de vingt-quatre ans, de petite taille,
poriant la moustache blonde : il a le teint
frais et rose et sourit constamment. Pégoud
a obtenu son brevet de pilote aviateur il y a
à peine sept mois, le 8 février dernier. La
première fois qu’il monta en aéroplane, c’é
tait il y a une année, au camp de Satory,
comme passager du capitaine Carlin. Origi
naire de Montferrat, dans l’Isère, Adolphe
Pégoud, après avoir servi dans les chasseurs
d’Afrique, permuta dans les hussards, puis
il passa dans l’armée coloniale, fit campagne
au Maroc et en Algérie, et enfin finit son ser
vice à Saumur. Il s’est intéressé à l’aviation
dès son premier voyage dans les airs.
On lui demande ses impressions sur son
vol d’hier. Il répond, non sans un certain
humour, que lorsqu’il naviguait retourné, il
se croyait chez le coiffeur. Et il s’explique :
« Tandis que je volais, la tête en bas, lié à
» l'appareil par des bretelles de cuir qui
» m’empêchaient de me séparer de mon mo-
» noplan, j’étais très à l’aise, ayant un poste
» d’observation idéal. Voilà une solution
» pour les aviateurs militaires ! Mon réser-
» voir d’essence étant retourné, le carburant
» tombait sur moi goutte à goutte par le trou
» d’air, mais heureusement le liquide était
LA SCULPTURE FANTAISISTE
—... .
Fnoto et Cliché Petit Havrji ‘
Prendre un de ces gros galets que la mer
polit et rejette sur nos plages, puis à coups
de burin et de limes sculpter ce pur silex,
plus dur que le fer, ménager dans la masse
une silhouette de personnage, ouvrager,
fouiller, polir jusqu’au plus petit détail i tel le
est la tâche singulière à laquelle un brave
ouvsip ejuatenr de Graville, M. Guéret, s’est
attaché et à laquelle il acousacre une somme
d’efforts et de patience tout simplement ad
mirable.
Cet ouvrage peu banal a absorbé, chaque
jour, ses heures de loisirs et même de repos.
Pendant sept années, il a poursuivi l’exécu
tion de son travail et il nous a demande. ces
jours-ci, de venir constater le résultat final.
On ne peut que saluer avec intérêt et
sympathie la persévérance de ce labeur.
Evidemment, il ne s’agit point ici d’œnvre
d’art; L’auteur a de son mieux réalisé sa
pensée, et n’a point de prétention de sta
tuaire.
Il se borne à présenter le travail énorme
qu’une telle fantaisie a nécessité.
Et l’on reconnaîtra aussi, sous les lignes
frustes du dessin, un certain sens de l’har
monie, de la composition décorative. Le Na-
poléon taillé dans le silex évoque la sculp
ture primitive.
L’ensemble n’est pas indifférent, surtout
quand on se rappelle les circonstances dans
lesquelles il a été exécuté.
Nous exposons dans nos vitrines le travail
de M. Guéret.
Pere==Po=P===P=========aP=P===================b======-===4
» dilué par l’effet de l’hélice qui faisait l’offi-
» ce d’un vaporisateur, et j’étais agréable-
» ment rafraîchi. Voilà le souvenir de ma
» sensation, ça m’a rappelé mon coifeur ! »
Pégoud ajoute qu’il n’a connu à aucun
moment la moindre émotion. Comme le
brouillard est tenace, en attendant l’éclair-
cie, il va écrire quelques cartes postales.
L’INCROYABLE DESCENTE
Enfin, vers dix heures, le bleu du ciel ap-
paraît. On prépare l’appareil. C’est un mo
noplan de série ayant 18 mètres de surface
portante, actionne par un moteur Gnome de
50 chevaux. On a cependant renforcé les
haubanages supérieurs et fixé au fuselage
une solide double bretelle que l’on passe sur
les épaules de l’aviateur. Celui-ci en mon
tant dans son appareil sort son porte-mon
naie d’une poche et le remet à un ami en
lui disant : « Garde-moi mon argent et con-
» serve-le dans le cas où je ne reviendrais
» pas, si par hasard je restais accroché là-
» haut ! »
Pégoud plaisante. Aucune émotion ne se
devine sur sa figure ; il a répété, du reste,
quelques instants avant de partir, qu’il
considère que sa descente en parachute
constituait un essai autrement probléma
tique.
a dis neuves vingt, ie monopian quitte le
sol, s’élevant en de larges orbes. Il y a en
core quelques nuages au ciel, et Pégoud dis
paraît souvent aux yeux ; mais il a désigné
aux photographes et aux opérateurs de ciné
ma « un grand trou bleu dans le ciel ».
a C’est là-dedans, a-t-il dit, que j’effectuerai
ma descente. »
Anxieux, on le suit ; il a dépassé mainte
nant les 500 mètres d’altitude. Encore une
orbe et le voici au-dessus du champ d’avia
tion. Tous les regards vont vers lui.
Alors, non pas soudainement, comme on
pourrait le croire, mais très normalement,
sans heurt, sans à-coup, le voici à la des
cente. On devine très bien la manœuvre.
L’appareil pique verticalement pendant en
viron 200 mètres ; puis c’est comme du pro
dige : le monoplan se retourne toujours sta
ble et il reste en vol plané sur le « bombé »
des ailes. On aperçoit Pégoud comme un
point noir — c’est sa veste de cuir — et on
distingue à la lorgnette que la tête en bas il
agite un bras pour saluer. C’est prodigieux,
étonnant, mais non pas très émotionnant
comme on pourrait le croire, car on n’a pas
le sentiment de crainte.
Ce vol plané à l’envers dure 25 secondes
environ, ce qui doit représenter un parcours
de 500 à 600 mètres, puis l’appareil tourne
dans le pian de l’axe de faselage, c’est-à-
dire qu’il se remet en descente verticale et
celle-ci paraît alors plus terrifiante que la
première. Mais à 400 mètres du sol le stabili
sateur agit et le monoplan reprend son vol
normal les ailes horizontales.
Le public applaudit, crie : « Bravo, Pé
goud ! » mais le brave pilote n’entendra ja
mais ces acclamations ! Dans le ciel dégagé
maintenant des nuages qui ont fui, Pégoud
effectue des descentes en spirales, des vira-
g-s étonnants qui laissent rêveurs tous ceux
qui traitent de la science de l’aéro-dynami-
que.
LE RETOUR AU SOL
C’est maintenant l’atterrissage. Vers le
triomphateur on se précipite, tandis que l’on
félicite Louis Blériot d’avoir construit un
appareil qui a permis d’obtenir ces résultats
surprenants.
Des sapeurs aviateurs offrent à Pégoud un
bouquet de fleurs des champs hâtivement
coupees ; ils l'emportent ensuite sur leurs
épaules jusqu’au hangar voisin. T andis que
monté sur une caisse de bidons d’essence,
Pégoud serre les mains qui se tendent vers
lui, il raconte simplement qu’il s’est cons
tamment senti très en sécurité et il conclut:
« Vous voyez qu’on plane aussi bien sur le
dos qu’autrement ».
UN PROGRAMME D’EXPÉRIENCES
Nous avons dit hier le pourquoi de ces ex
périences. M. Louis Blériot a vait affirmé qu’il
était nécessaire et possible de construire un
appareil inchavirable. Il veut en fournir la
preuve grâce à l’admirable concours que lui
prête Pégoud.
L’essai d’hier matin fait partie du reste
d’une série d’expériences qui vont s’effectuer
trois mois durant. M. Louis Blériot en a
communiqué le programme à notre confrère
Le Temps auquel nous empruntons ce récit.
Le voici :
1» Retournement d’un appareil dans le plan de
l’axe du fuselage et redressement ;
29 Retournement d’un appareil dans un plan
perpendiculaire a l’axe du fuselage et redresse-
ment ;
3° Vol plané sur le dos des ailes ;
4® Glissade sur l’aile et redressement ;
5° Glissade sur la queue et redressement ;
6° Abandon des commandes pendant un temps
donné ;
7° Essai de parachute avec animaux
8° Essai de parachute avec passager.
Le premier et le troisième de ces essais ont
été réalisés hier et lundi par Pégoud.
ENCORE PLUS FORT
Le Temps ajoute qu’il croit savoir qu’un
antre pilote montant également un mono
plan, préparé en ce moment une expérience
qui consisterait à exécuter le « looping the
loop », c’est-à-dire le tour complet dans l’at
mosphère.
L’appareil en montant se cabrerait et avec
un excès de puissance se retournerait pour
redescendre en bouclant un O gigantesque.
L’essai de Pégoud, on le sait,.a fait tracer à
ce pilote un S immense dans l’espace. A
quelle lettre de l'alphabet va-t-on s’attaquer
maintenant ?
ANGLETERRE
Manifestation d’Employés masqués
Les Londoniens qui, samedi matin, ren
contreront de nombreux hommes masqués
marchant dans les rues ne devront pas s’a
larmer ; ils ne se trouveront pas face à face
avec des affiliés de la Mafia, mais simplement
avec des membres du Syndicat national des
employés se rendant à une manifestation à
Hyde-Park.
Un des secrétaires du Syndicat a expliqué
pourquoi on dut avoir recours à des mas
ques. Il paraît que les patrons des commis
de bureau ne ressemblant pas en cela aux
entrepreneurs de constructions, aux Compa
gnies de chemins de fer ou aux fabricants de
machines, ne se sont pas encore habitués à
l’idée de voir leurs employés se syndiquer.
Ils redoutent que ce Syndicat n’exerce sa
puissance contre eax-mèmes. Aussi beau
coup de commis craignent-ils de révéler à
leurs patrons qu’ils font partie du Syndicat
des employés et lorsqu’ils assisteront à des
réunions de leur Syndicat, en plein air, ils
s’attacheront à dissimuler leur identité sous
le masque ; tous les employés syndiqués ne
seront sans doute pas masqués à ces réd-
nions, mais beaucoup le seront.
La première manifestation des commis d®
bureau aura lieu le 13 septembre à Hyde-
Park et sera suivie de plusieurs autres. Ces
réunions n’ont pas pour but spécial de pro
duire telle ou telle réclamation particulière,
elles visent seulement à faire connaître le
syndicat des employés, afin de lui acquérir
des membres plus nombreux. Le syndicat,
qui, il y a un an, comptait 5,000 membres,
en compte aujourd’hui près de 11,000.11 peut
devenir très puissant.
Le syndicat des employés tend à obtenir
un relèvement des appointements, des lo
caux de travail mieux aménagés et en géné
ral un traitement meilleur des employés par
les patrons. On voudrait proposer que les.
vol i mmmnann n
(6 Pages) S Centimes — CDTTION DU MATIN — 5 Centimes (6 Pages) mercredi 5 Septembre 4913
-==eaRceerecremcteomeAmcnnsosmrerrnemree====----==--=-=------------------------------------------- ’
— ""* T —
Administrateur - Délérué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. 0. RANDOLET
SS, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions at Annonces. TEL 10.47
Le Petit Havre
Rédacteur ea Chef. Géras.
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce oui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7 66
AU HAVRE
A PARIS.
ANNONCES
Bureau du Journal, 112, boni* de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée -de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
g Dernière Meure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
La Politique Sociale
du Gouvernement
ye
ABONNEMENTS
TBOH Mois. Six Mois
Un AM
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 2 SEPTEMBRE
Cotons s octobre, hausse 67 points : dé
cembre, hausse 71 points ; janvier, hausse
70 points ; mars, hausse 68 points. — Ferme.
Cafés i baisse 12 à 19 points.
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements..............
Union Postale....
50
Fr.
2% »
2o Fr. 1 -50 & ).
On s’abonne egalement, SANS FR/tS, dans tous les Bursass de Poste e ranss d
10
METAUX
LONDRES, 2 Septembre, Dépêche de 4 h. 30
== T
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant ..
calme
£ 71 12/6
B/-
8 mois '
£ 71 10/-
3/9
ETAIN
Comptant .
caL.ne
£ 195 -/-
25/-
3 mois J
£ 194 15/-
35/-
-/-
FER
Comptant ..'
ferme
£56/-
-1-
1 mois
£ 56/10 %
-i-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du s ptembre 1-13.
NEW-YORK, 2 SEPTEMBRE
.. 10 JOR
.. PRZCZDENT
Cuivre Standard disp.
15 25
16 12
— novembre ....
----- =====
16 12
Amalgamat. Cop...
77 »/»
76 »/»
Fer
15 87
15 87
CHICAGO. 2 SEPTEMBRE
Blé sur
Septembre
Décembre
C. OC JOUR
86 3/4
90 1 4
c. PRECED
85 7/8
89 1 2
Maïs sur
Septembre
74 1 8
72 3 4
—
Décembre.
70 1/2
69 1/4
Saindoux sur.
Septembre
H 02
41 20
—
Janvier...
10 97
10 95
LES AVIONS MILITAIRES
Limogés — Une escadrille de six biplans,
tous le commandement du capitaineEstirac,
Bst partie à 5 heures pour Brive.
Une autre escadrille partira aujourd’hui.
LE CAS DU MARÉCHAL-DES-LOGIS
GRIEU
Versailles. — Le colonel Meyer a de nou
veau interrogé le marechal-des-logis Grieu.
Celui-ci a renouvelé et précisé ses dénéga
tions au sujet des taits qui lui sont repro
chés.
Il a été procédé à un nouvel examen de sa
correspondance.
Après un minutieux examen de celle-ci,
l’autorité militaire a acquis la certitude que
ce sous officier ne pouvait être inculpé d'es
pionnage.
En eonséquence, Grieu ne sera pas traduit
en Conseil de guerre.
LES SOUVERAINS ITALIENS A NICE
DEUX MAISONS S'ÉCROULENT
A DUBLIN
Dublin. — Un grave accident vient de se
produire ici. Deux maisons se sont écrou
îtes. ensevelissant treize familles.
Quatre morts ont été retirés de dessous les
décombres.
On craint que le nombre des morts ne soit
très grand.
LA COLLISION DE TRAINS D’AISGILL
Londres. — Les détails que l’on reçoit sur
la collision d’Aisgill sont navrants.
I paraît que le conducteur du premier
train reconnaissant le danger qui le mena
çait fit des efforts suprêmes pour faire stop
per le train qui le rallapal. Il se pUIId a sa
rencontre, plaça des pétards, agita une lan
terne rouge et siffla sans que l’attention du
mécanicien fut attirée.
Sur les 14 victimes, il y a sept femmes,
deux hommes et deux enfants.
Il a été impossible d’identifier les trois au
tres corps qui avaient été affreusement mu
tilés.
Nice. — Le roi et la reine d’Italie, accom
pagnes de leurs trois enfants, ont passé la
nuit dernière et la matinée d’hier à Nice.
La famille royale est repartie pour l’Italie
sur le yacht royal en suivant la côte.
NOS AVIATEURS
X0ANNE. — Le capitaine Barrés, avec son
passager, M. Girod, député, venant de Lyon,
a atterri à 5 h. 30 au champ de courses de
Natel.
Les aviateurs repartiront aujourd’hui dans
la direction de Paris, en passant par Nevers.
Londres. — D’après les dernier? renseigne
ments, il y a 14 morts et 10 blessés dans
l’accident d’Aisgill.
LE RÉGICIDE SANCHEZ ALLEGRE
Madrid. — Le roi, au cours d’un entretien
avec le comte de Romanones, a vivement
insisté pour que le gouvernement lui pro
pose la grâce du régicide Sanchez Allegre.
GARÇON DE RECETTE ATTAQUÉ
( Marseille. — M. Jean Roux, garçon de re
cette au service d’une banque de la ville,
sortait d’un établissement de crédit hier
après-midi, lorsque deux individus se jetè
rent sur lui et le frappèrent à coups de
marteau, puis tentèrent de le dévaliser.
Les agresseurs ont pris la fuite sans avoir
pu emporter quoi que ce soit.
La garçon de recette a été très grièvement
blessé.
4
LES SCANDALES POLICIERS DE PARIS
L’AFFAIRE DU COLLIER
Londres. — On annonce que ia police de
Londres vient d’écrouer cinq individus im
pliqués dans le vol du collier.
- ' • -
MANIFESTATIONS TUMULTUEUSES
A BARCELONE
Cerbère. — On mande de Barcelone que la
nuit dernière, des groupes d’employes de
commerce ont manifesté contre l’ouverture
des magasins après 8 heures du soir.
Les agents ont chargé.
Un agent a été blessé ainsi que plusieurs
manifestants.
Huit arrestations ont été opérées.
M. Bouchardon a entendu l’ancien gar
dien de la paix en retraite Flamant, qui a
accusé Coardon d’avoir entrepris des affai
res, uniquement pour toucher des primes.
Il n’a allégué aucun fait précis.
Le détenu François Mannen amené devant
le juge, a confirmé sa déclaration de 1912. Il
a affir mé que Clet lui avoua avoir dérobé de
l’argent dans le porte-monnaie de l’ivrogne
Bertrand.
Le sous-brigadier Rousseau, des gardiens
de la paix, a déclaré à nouveau que M. Thu-
mereau protesta toujours de son innocence,
disant que le couteau avait été placé par
l’agent Gaillard.
L
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
AUX ETATS-UNIS
New-York. — Une collision s’est produite
près do Wallingford, entre deux parties d’un
express dédoublé allant de Sag-Harbour à
New-York.
Il y aurait seize morts et cinquante blessés.
L’accident serait dû au brouillard.
Le Centenaire de Saint-Sébastian
VIOLENT INCENDIE
Un violent incendie s’est déclaré hier soir
Vers sept heures dans une usine de moteurs
électriques, située à Asnières.
Les pompiers de Paris sont partis pour
cette localité.
Jusqu’à présent on ne signale aucun acci-
lent de personnes.
DRAME DE FAMILLE
BRIEY. — Hier soir, à Pondrewille, à la
suite d’une discussion d’intérêts, un nommé
Louis Marcandali a tué de deux balles de re
volver son trère Angelo et son beau-frère
Baptiste Elloli, de quatre balles.
Mercandali s’est ensuite constitué prison-
plier.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les Pourparlers turoo-bulgares
CONSTANTINOPLE. — La délégation bulgare
arrivera aujourd’hui pour engager les pour
parlers de paix avec la Turquie.
Les délégués ottomans ont été désignés
hier soir.
Les pourparlers commenceront vraisem
blablement samedi.
poaoorworidryeco==4
LES ÉMEUTES DE DUBLIN
'Dublin. — Les bagarres ont continué pen-
lant la journée d’hier.
De grandes forces de police ont été diri-
gées sur le quartier Sud de Dublin où l’on
craint de sérieux désordres.
La situation est très grave.
Le nombre des blessés s’élève actuelle*
ment à 742,
Favorisée par un temps splendide, la se
conde journée des fêtes du centenaire de
1813 a offert un éclat incomparable. Plus de
trente mille personnes entourent la place
où les troupes de la garnison, renforcées de
troupes venues spécialement de Madrid,
sont rangées en bataille, et sur laquelle s’élè
vent, couverts d’un vélum, le monument
commémoratif de 1813 et la statue de la
reine Marie-Christine.
A onze heures précisés, escortés de l’esca
dron de la garde, le roi Alphonse XIII, la
reine Marie-Christine et l’infant don Carlos,
qu’accompagnent les hauts dignitaires de la
Cour et un brillant état-major, pénètrent
dans le carré formé par les troupes. Ils sont
reçus par M. Lopez-Munoz, ministre des af
faires étrangères ; M. Villanueva, président
de la Chambre des députés ; le président du
Conseil d’Etat, le président de la Cour de
cassation, le corps diplomatique, la Munici
palité, le Conseil général, les alcades de Pam-
pelnne, de Bilbao de Vitoria, et par les au
tres autorités religieuses, civiles et militai
res.
Sur un signal du maire, le vélum qui re
couvre le monument commémoratif de 1813
et la statue de la reine Marie Christine tom
be ; une bénédiction est donnée par l’évê
que de Vitoria, tandis que les troupes pré
sentent les armes, que les musiques jouent
la marche royale, que l’artillerie tire des
salves et que la foule applaudit. En ce mo
ment solennel, Alphonse XIII s’avance seul,
se place en face do: la statue de sa mère et la
salue respectueusement et longtemps en
portant la main à son casque. Ce beau geste
provoque un enthousiasme indescriptible ;
de toutes les poitrines sort le cri de : a Viva
ei Rey 1 » Cet enthousiasme se renouvellera
quand, après les discours du maire de Saint-
Sebastien et du ministre des affaires étran
gères, le Roi se mettra à la tête du régiment
d’infanterie qui porte son nom pour défiler
devant le monument au pied duquel se tient
la famille royale.
A^midi, cette belle fête, était terminée.
Toute la journée, Saint-Sébastien a offert
[ une animation brillante.
M. Henry Chéron, ministre du Travail et
de la Prévoyance Sociale, a prononcé di
manche à Joudreville, dans la Meurthe-et-
Moselle, un discours dans lequel il a pré
cisé la politique sociale du cabinet actuel.
C’est tout d’abord l’œuvre déjà accomplie
ou en voie de réalisation qu’il a tenu à ex
poser à ses auditeurs :
Si le gouvernement actuel, a-t-il dit, a
placé au premier rang de ses préoccupations
le vote d’une loi indispensable de défense
nationale, il n’en a pas moins poursuivi avec
vigilance l’œuvre sociale du régime répu
blicain.
Aux lois d’assistance qui jusqu’alors ve
naient en aide au malade et à l’infirme, au
vieillard et à l’incurable, il a ajoute celles
qui protégeront désormais la maternité et
les familles nombreuses.Notre système d'as
sistance est maitenant complet. Que la mi
sère atteigne la mère, l’enfant, le malade, le
chef de famille ou le vieillard, aucun d’entre
eux ne tournera en vain ses regards, vers la
Republique.
Soucieux à la fois de donner aux travail
leurs des moyens nouveaux d'améiorer
leur sort et aussi de faciliter le rapproche
ment nécessaire des employeurs et de leurs
ouvriers, le ministère actuel a saisi les
Chambres de projets sur les actions de tra
vail, sur les coopératives de production, sur
le crédit au travail, sur l’extension de la ca
pacité des syndicats professionnels. Il a fait
voter par la Chambre un texte sur les con
ventions collectives du travail et une propo
sition de loi sur l’application aux maladies
professionnelles des principes et des garan
ties de la loi du 9 avril 1898.
Dans le domaine de la prévoyance, l’appli
cation de la loi sur les retraites ouvrières, le
développement de la mutualité et l’œuvre si
importante du logement populaire ont rete-
HUur bocro part de ses efforts.
Grâce à rémission des TitTco p---iaqirn=
plus de 500.000 assurés obligatoires ou facul
tatifs ont touché, depuis le 8 avril, l’alloca
tion de l’Etat. L'obligation d’avancer cette al
location, si préjudiciable jusqu’alors aux
caisses d'assurance, a été supprimée; le
mandat-retraite, si instamment réclamé par
elles, a été institué par la loi, tandis que la
Chambre votait une intéressante proposition
destinée à simplifier le mécanisme de la foi
des retraites.
Nous avons encouragé la mutualité autre
ment que par des paroles. Le dépôt d’un
projet de loi contre la pseudo-mutualité, la
création de sociétés de secours mutuels com
munales, l'introduction dans les statuts ty
pes des allocations à la maternité, les réduc
tions de tarifs sur le réseau de l’Etat accor
dées aux excursions mutualistes, l’autorisa
tion donnée aux mutualités scolaires d’orga
niser sur leurs fonds disponibles des colo
nies de vacances ont répondu a autant de
vœux du Conseil supérieur de la mutua
lité.
Enfin, l’une de nos premières préoccupa
tions a été de préparer et de publier les rè
glements d’administration publique auxquels
était subordonnée l'applicauon de la loi du
23 décembre 1912 sur les habitations à bon
marché. Cette loi vient d’être amendée par
celle du 14 juillet 1913.
Grâce aux éminents concours que nous
rencontrons, l’œuvre du logement populaire
prend’ un magnifique essor. Le capital des
Sociétés d’habitation à bon marche dépasse
maintenant quarante-cinq millions. Des offi
ces communaux commencent à se créer et
nous ne négligerons aucun effort pour en fa
ciliter l’institution. Près de quinze millions
d’avances sont déjà consentis par l’Etat aux
œuvres d’accession à la propriété.
Mais le gouvernement ne considère pas sa
tâche à ce point de vue comme terminée et
il entend continuer cette politique de soli
darité et de prévoyance sociales, qui « réa
lise peu à peu le meilleur de la peusee ae
la République. »
C’est dans cet esprit que sont à l’étude
plusieurs projets que M. Chéron a énumé
rés ensuite dans son discours, et dont la
préparation définitive, la mise au point
constituent ce qu’il a appelé ses « devoirs
de vacances ».
Pour assurer à la famille une protec ion
efficace, il convient de défendre le salaire
contre les méfaits de l’alcool. C’est l’objet
de divers projets que prépare actuellement
le ministère du travail, soit afin de suppri
mer toute action sur les salaires pour dettes
d’alcool ou de spiritueux, soit pour sauve
garder le droit de la mère de famille et de
ses enfants sur les produits du travail du
mari.
Le gouvernement demandera, d’autre
part, à la Chambre de discuter, dès la ren
trée, la loi sur le travail des ouvrières à
domicile, et il s’efforcera de faire aboutir
au Sénat les projets sur la durée du travail
dans les mines et sur la caisse de retraite
autonome des mineurs. Il a également pré
paré un projet sur la conciliation en ma
tière de grève ; un autre tendant à inter
dire l’emploi dans les débits de boissons de
jeunes gens de moins de quinze ans et de
jeunes filles de moins de seize ans ; et il
interdira, par un décret prochain, l’apport
d’alcool dans les établissements industriels
et sur les chantiers.
L’extension aux employés de commerce
des garanties d’hygiène et de sécurité déjà
assurées aux travailleurs de l’industrie,
comme celle des dispositions de la loi sur
les accidents du travail aux gens de mai
son et aux ouvriers agricoles figurent éga
lement au programme du gouvernement,
qui se propose encore de faire aboutir la
loi sur l’assurance-invalidité — de remet
tre à l’étude, avec le concours des représen
tants de la mutualité, la question d’un
texte permettant la mobilisation du fonds
commun, — et enfin de soumettre aux
Chambres un projet destiné à encourager
la création de logements pour familles nom-
breuses par les organismes de la loi de 1912.
et à développer l’œuvre « si morale et si
nécessaire » des jardins ouvriers.
Tel est, brièvement résumé, le large plan
d’activité sociale que M. Henry Chéron a
exposé dans son discours de dimanche, et
pour la réalisation duquel il va demander
la collaboration active et éclairée du Parle
ment.
Celle-ci ne saurait lui faire défaut.
F. Polet.
ozuasnen esenseeszosasa
LES APPAIRES SW
Les Pourparlers turco-bulgares
Sofia, 2 septembre.
Les besoins d’argent de la Bulgarie étant
extrêmement urgents, et tous les marchés
lui étant fermes avant la conclusion de la
paix avec la Turquie, il est probable que
les pourparlers avec la Porte iront plus vite
que ne le feraient croire les divergences de
vue qui se manifestent au début de ces né
gociations sur les délimitations territoriales.
Aussitôt après la conclusion de la paix, le
Grand S branié se réunira pour examiner la
situation financière et les moyens d’y faire
face. On craint, à ce moment-là, une crise
politique intérieure assez grave.
Sofia, 2 septembre.
Le gouvernement bulgare s'appuie sur
l’article 6 du traité de San-Stefano pour y
trouver une ligne frontière à l’est d’Andri-
nople. Ceite partie de l’article 6 dit :
De la rivière Arda, la ligne frontière sera tracée
dans la direction de la ville de Tchirmen, et lais
sant la ville d’Andrinople au Midi par les villages
de Sugutlion. Kara-Hamza, Amaulkeui, Arkadji et
lenidje, jusqu’a la riviere Tékédéressi. En suivant
le cours du T ké-Déressi et du Tchonlou-Déressi
jnsqu’a Lule-Bourgas, et, de là, par la rivière
Soukadjéré Ju-qu’au village de Seryenu, la ligne
frontière ira par les hauteurs directement vers
Hokim-Tabiassi, où elle aboutira à la mer Noire.
La situation financière de la Bulgarie
$ Sofia, 2 septembre.
On évalue ici à 400 millions environ les be-
coins immédiats du gouvernement bulgare.
Celui-Ci se prop^ x -- couvrir au moyen
d un emprunt, qui servirait en première li
gne a rembourser 50 millions à la Banque de
Paris et des Pays Bis, 17 millions de bons :
27 millions à la Banque russo asiatique et
140 millions à la Banque nationale bulgare.
Le service des coupons exige aussi 30 mil
lions d’ici à la fin de l’annee.
Outre ces payements particulièrement ur
gents, le Trésor bulgare doit encore rem
bourser 300 millions de bons de réquisition ;
mais il les réglera par un emprunt intérieur
à long terme.
Eu comprenant le déficit du budget cou
vert et 25 millions d’avances fournies avant
la guerre par les deux banques d’Etat, le to
tal des besoins financiers du gouvernement
s’élève à 795 millions.
Mesures militaires en Turquie
Constantinople, 2 septembre.
Le gouvernement ottoman n’a pris, jus
qu’à présent, aucune mesure de démobilisa
tion.
Il ne cesse, au contraire, de renforcer l’ar-
mee de Thrace et constitue en ce moment
nn septième corps d’armée à Constantino
ple, sous la direction de Ghazi pacha.
En outre, on procède en ce moment à des
convocations de réservistes en Anato ie, ce
qui fait croire que la Turquie entend profiter
des avantages nue lai donne sa supériorité
mi itaire actuelle dans les négociations avec
la Bulgarie.
Après la Conférence de Londres
Vienne, 2 septembre.
On lit dans le Journal Officiel :
« L’empereur a bien voulu témoigner sa
reconnaissance spéciale au comte de Mens-
dorf, ambassadeur d'Autriche-Hongrie à Lon
dres, et à M. Merey, ambassadeur d’Autri
che-Hongrie près le roi d’dabe, pour l’œu
vre dévouée et pleine de succès qu’ils ont
accomplie pendant les récents événements. »
-—.—.— — •—----- --
L’Aviateur Pégond vole à nouveau
la tête en bas
Nous avons relaté hier la sensationnelle
expérience de l’aviateur Adolphe Pégoud. Ce
pilote hardi avait décidé, d’accord avec M.
Louis Bleriot, dont il monte un des mono
plans, de renouveler hier matin sur l’aero-
drome de Bue son vol plané « sur le dos ».
Des sept heures, une foule nombreuse était
réunie sur le terrain d’expérience. Autour
des clôtures de l’aérodrome il y a également
beaucoup de curieux. On remarque la pré-
seuce du colonel Romazzoti, de ‘Inspection
permanente de l’aeronauuque militaire, re
présentant le général Hirschauer, actuelle
ment en tournée d’inspection.
Il fait un temps clair, mais soudain le
brouillard se lève et on devra attendre près
de trois heures et demie pour le voir se dis
siper.
LES IMPRESSIONS DE PÉGOUD
Le héros de l’expérience de lundi est natu
rellement très entouré. C’est un tout jeune
homme de vingt-quatre ans, de petite taille,
poriant la moustache blonde : il a le teint
frais et rose et sourit constamment. Pégoud
a obtenu son brevet de pilote aviateur il y a
à peine sept mois, le 8 février dernier. La
première fois qu’il monta en aéroplane, c’é
tait il y a une année, au camp de Satory,
comme passager du capitaine Carlin. Origi
naire de Montferrat, dans l’Isère, Adolphe
Pégoud, après avoir servi dans les chasseurs
d’Afrique, permuta dans les hussards, puis
il passa dans l’armée coloniale, fit campagne
au Maroc et en Algérie, et enfin finit son ser
vice à Saumur. Il s’est intéressé à l’aviation
dès son premier voyage dans les airs.
On lui demande ses impressions sur son
vol d’hier. Il répond, non sans un certain
humour, que lorsqu’il naviguait retourné, il
se croyait chez le coiffeur. Et il s’explique :
« Tandis que je volais, la tête en bas, lié à
» l'appareil par des bretelles de cuir qui
» m’empêchaient de me séparer de mon mo-
» noplan, j’étais très à l’aise, ayant un poste
» d’observation idéal. Voilà une solution
» pour les aviateurs militaires ! Mon réser-
» voir d’essence étant retourné, le carburant
» tombait sur moi goutte à goutte par le trou
» d’air, mais heureusement le liquide était
LA SCULPTURE FANTAISISTE
—... .
Fnoto et Cliché Petit Havrji ‘
Prendre un de ces gros galets que la mer
polit et rejette sur nos plages, puis à coups
de burin et de limes sculpter ce pur silex,
plus dur que le fer, ménager dans la masse
une silhouette de personnage, ouvrager,
fouiller, polir jusqu’au plus petit détail i tel le
est la tâche singulière à laquelle un brave
ouvsip ejuatenr de Graville, M. Guéret, s’est
attaché et à laquelle il acousacre une somme
d’efforts et de patience tout simplement ad
mirable.
Cet ouvrage peu banal a absorbé, chaque
jour, ses heures de loisirs et même de repos.
Pendant sept années, il a poursuivi l’exécu
tion de son travail et il nous a demande. ces
jours-ci, de venir constater le résultat final.
On ne peut que saluer avec intérêt et
sympathie la persévérance de ce labeur.
Evidemment, il ne s’agit point ici d’œnvre
d’art; L’auteur a de son mieux réalisé sa
pensée, et n’a point de prétention de sta
tuaire.
Il se borne à présenter le travail énorme
qu’une telle fantaisie a nécessité.
Et l’on reconnaîtra aussi, sous les lignes
frustes du dessin, un certain sens de l’har
monie, de la composition décorative. Le Na-
poléon taillé dans le silex évoque la sculp
ture primitive.
L’ensemble n’est pas indifférent, surtout
quand on se rappelle les circonstances dans
lesquelles il a été exécuté.
Nous exposons dans nos vitrines le travail
de M. Guéret.
Pere==Po=P===P=========aP=P===================b======-===4
» dilué par l’effet de l’hélice qui faisait l’offi-
» ce d’un vaporisateur, et j’étais agréable-
» ment rafraîchi. Voilà le souvenir de ma
» sensation, ça m’a rappelé mon coifeur ! »
Pégoud ajoute qu’il n’a connu à aucun
moment la moindre émotion. Comme le
brouillard est tenace, en attendant l’éclair-
cie, il va écrire quelques cartes postales.
L’INCROYABLE DESCENTE
Enfin, vers dix heures, le bleu du ciel ap-
paraît. On prépare l’appareil. C’est un mo
noplan de série ayant 18 mètres de surface
portante, actionne par un moteur Gnome de
50 chevaux. On a cependant renforcé les
haubanages supérieurs et fixé au fuselage
une solide double bretelle que l’on passe sur
les épaules de l’aviateur. Celui-ci en mon
tant dans son appareil sort son porte-mon
naie d’une poche et le remet à un ami en
lui disant : « Garde-moi mon argent et con-
» serve-le dans le cas où je ne reviendrais
» pas, si par hasard je restais accroché là-
» haut ! »
Pégoud plaisante. Aucune émotion ne se
devine sur sa figure ; il a répété, du reste,
quelques instants avant de partir, qu’il
considère que sa descente en parachute
constituait un essai autrement probléma
tique.
a dis neuves vingt, ie monopian quitte le
sol, s’élevant en de larges orbes. Il y a en
core quelques nuages au ciel, et Pégoud dis
paraît souvent aux yeux ; mais il a désigné
aux photographes et aux opérateurs de ciné
ma « un grand trou bleu dans le ciel ».
a C’est là-dedans, a-t-il dit, que j’effectuerai
ma descente. »
Anxieux, on le suit ; il a dépassé mainte
nant les 500 mètres d’altitude. Encore une
orbe et le voici au-dessus du champ d’avia
tion. Tous les regards vont vers lui.
Alors, non pas soudainement, comme on
pourrait le croire, mais très normalement,
sans heurt, sans à-coup, le voici à la des
cente. On devine très bien la manœuvre.
L’appareil pique verticalement pendant en
viron 200 mètres ; puis c’est comme du pro
dige : le monoplan se retourne toujours sta
ble et il reste en vol plané sur le « bombé »
des ailes. On aperçoit Pégoud comme un
point noir — c’est sa veste de cuir — et on
distingue à la lorgnette que la tête en bas il
agite un bras pour saluer. C’est prodigieux,
étonnant, mais non pas très émotionnant
comme on pourrait le croire, car on n’a pas
le sentiment de crainte.
Ce vol plané à l’envers dure 25 secondes
environ, ce qui doit représenter un parcours
de 500 à 600 mètres, puis l’appareil tourne
dans le pian de l’axe de faselage, c’est-à-
dire qu’il se remet en descente verticale et
celle-ci paraît alors plus terrifiante que la
première. Mais à 400 mètres du sol le stabili
sateur agit et le monoplan reprend son vol
normal les ailes horizontales.
Le public applaudit, crie : « Bravo, Pé
goud ! » mais le brave pilote n’entendra ja
mais ces acclamations ! Dans le ciel dégagé
maintenant des nuages qui ont fui, Pégoud
effectue des descentes en spirales, des vira-
g-s étonnants qui laissent rêveurs tous ceux
qui traitent de la science de l’aéro-dynami-
que.
LE RETOUR AU SOL
C’est maintenant l’atterrissage. Vers le
triomphateur on se précipite, tandis que l’on
félicite Louis Blériot d’avoir construit un
appareil qui a permis d’obtenir ces résultats
surprenants.
Des sapeurs aviateurs offrent à Pégoud un
bouquet de fleurs des champs hâtivement
coupees ; ils l'emportent ensuite sur leurs
épaules jusqu’au hangar voisin. T andis que
monté sur une caisse de bidons d’essence,
Pégoud serre les mains qui se tendent vers
lui, il raconte simplement qu’il s’est cons
tamment senti très en sécurité et il conclut:
« Vous voyez qu’on plane aussi bien sur le
dos qu’autrement ».
UN PROGRAMME D’EXPÉRIENCES
Nous avons dit hier le pourquoi de ces ex
périences. M. Louis Blériot a vait affirmé qu’il
était nécessaire et possible de construire un
appareil inchavirable. Il veut en fournir la
preuve grâce à l’admirable concours que lui
prête Pégoud.
L’essai d’hier matin fait partie du reste
d’une série d’expériences qui vont s’effectuer
trois mois durant. M. Louis Blériot en a
communiqué le programme à notre confrère
Le Temps auquel nous empruntons ce récit.
Le voici :
1» Retournement d’un appareil dans le plan de
l’axe du fuselage et redressement ;
29 Retournement d’un appareil dans un plan
perpendiculaire a l’axe du fuselage et redresse-
ment ;
3° Vol plané sur le dos des ailes ;
4® Glissade sur l’aile et redressement ;
5° Glissade sur la queue et redressement ;
6° Abandon des commandes pendant un temps
donné ;
7° Essai de parachute avec animaux
8° Essai de parachute avec passager.
Le premier et le troisième de ces essais ont
été réalisés hier et lundi par Pégoud.
ENCORE PLUS FORT
Le Temps ajoute qu’il croit savoir qu’un
antre pilote montant également un mono
plan, préparé en ce moment une expérience
qui consisterait à exécuter le « looping the
loop », c’est-à-dire le tour complet dans l’at
mosphère.
L’appareil en montant se cabrerait et avec
un excès de puissance se retournerait pour
redescendre en bouclant un O gigantesque.
L’essai de Pégoud, on le sait,.a fait tracer à
ce pilote un S immense dans l’espace. A
quelle lettre de l'alphabet va-t-on s’attaquer
maintenant ?
ANGLETERRE
Manifestation d’Employés masqués
Les Londoniens qui, samedi matin, ren
contreront de nombreux hommes masqués
marchant dans les rues ne devront pas s’a
larmer ; ils ne se trouveront pas face à face
avec des affiliés de la Mafia, mais simplement
avec des membres du Syndicat national des
employés se rendant à une manifestation à
Hyde-Park.
Un des secrétaires du Syndicat a expliqué
pourquoi on dut avoir recours à des mas
ques. Il paraît que les patrons des commis
de bureau ne ressemblant pas en cela aux
entrepreneurs de constructions, aux Compa
gnies de chemins de fer ou aux fabricants de
machines, ne se sont pas encore habitués à
l’idée de voir leurs employés se syndiquer.
Ils redoutent que ce Syndicat n’exerce sa
puissance contre eax-mèmes. Aussi beau
coup de commis craignent-ils de révéler à
leurs patrons qu’ils font partie du Syndicat
des employés et lorsqu’ils assisteront à des
réunions de leur Syndicat, en plein air, ils
s’attacheront à dissimuler leur identité sous
le masque ; tous les employés syndiqués ne
seront sans doute pas masqués à ces réd-
nions, mais beaucoup le seront.
La première manifestation des commis d®
bureau aura lieu le 13 septembre à Hyde-
Park et sera suivie de plusieurs autres. Ces
réunions n’ont pas pour but spécial de pro
duire telle ou telle réclamation particulière,
elles visent seulement à faire connaître le
syndicat des employés, afin de lui acquérir
des membres plus nombreux. Le syndicat,
qui, il y a un an, comptait 5,000 membres,
en compte aujourd’hui près de 11,000.11 peut
devenir très puissant.
Le syndicat des employés tend à obtenir
un relèvement des appointements, des lo
caux de travail mieux aménagés et en géné
ral un traitement meilleur des employés par
les patrons. On voudrait proposer que les.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.12%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.12%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t52637816f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t52637816f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t52637816f/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t52637816f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t52637816f