Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-31
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 août 1913 31 août 1913
Description : 1913/08/31 (A33,N11735). 1913/08/31 (A33,N11735).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526378136
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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EDITION DU MATIN
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(8 Pages)
Le Petit Havre
AN NON GES
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ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Dimanche 31 Mt 1943
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Le Havre, la Seine-Inférieure, FEura
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Tbom Moisi Six Mois
UN Am
10
2u
Fr.
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Fr.
23 »
AQ, »
Cemiebe Hhe
Paris, trois heures matin
ITALIE
Une interview de M. Barthou
M. Barthou a fait au correspondant du Corriere
i est allé le voir à Bellagio, les dé-
E
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 30 AOUT
Mlarehé clos
CHICAGO. 30 AOUT
Blé sur.
Maïs sur
Saindoux sur.'
C. DU JOUR
C. PRECED
Septembre
83 7/8
85 8/8
Décembre.
89 4/1
89 18
Septembre
72 3 4
72 4 2
Décembre.
69 1/4
68 5/8
Septembre
11 20
41 25
Janvier...
10 95
10 92
. Lundi, Fête à New-York et à Chicago.
LES AFFAIRES D’ORlENT
L’Accord serbo-monténégrin
Belgrade. — La question de la frontière
serbo-monténégrine a été résolue à la satis
faction complète du Monténégro.
Le protocole s’y rapportant sera signé au
jourd’hui.
Une Délégation Bulgare à Constantinople
CONSTANTINOPLE. — (De l’envoyé spécial
d'Havas). — Les milieux officiels ottomans
confirment qu’ils ont été avises de l'envoi
d’une délégation spéciale bulgare pour dis
cuter les conditions de la paix.
On espère que les pourparlers seront rapi
dement menés et que la reprise des rela
tions économiques et diplomatiques sera
prochaine.
Le Voyage des Souverains hellènes
Athènes.— Les souverains, devançant leur
départ, partiront cette après-midi.
Ils s’embarqueront au Pirée sur le yacht
royal et feront route pour Trieste.
CÉRÉMONIE PATRIOTIQUE
Toulon.— Une belle cérémonie patriotique
a eu lieu hier à Saint-Raphaël.
La médaille a été remise en présence de
tous les médaillés de la région à Mlle Vic
toria Tarte, née Charmes, dans les Vosges.
Mlle Tarte fit évader pendant la guerre, au
péril de sa vie, quatre cents prisonniers fran
çais.
Elle fat blessée six fois.
De vibrantes allocutions patriotiques ont
été prononcées, notamment par le général
Galliéni, le colonel de Villeneave-Bergemar
et le maire de Saint-Raphaël.
L’AGITATION DANS L’AUBE
Troyes. — Le Conseil municipal de Riceys
s’est déclaré à l’unanimité favorable à une
démission collective.
Il attendra la rentrée du Parlement pour
fixer la date de sa démission.
M. CHÉRON A NANCY
M. Henry Chéron est parti hier soir pour
Nancy, où il présidera aujourd’hui à Jondre-
Ville la cérémonie d’inauguration de diver-
ses œuvres communales et sociales.
== < ===-
GRAVE ACCIDENT D'AVIATION
NAIDENHEAD. — Un aéroplane ayant à bord.
*MM. Debussy, Haviland et Groach qui allait
de Hendon à Farnborough, a capoté par
suite de ratés de moteur.
Les trois aviateurs sont tombés d’une hau
teur de cent pieds.
Ils ont été transportés à l’hôpital dans un
état grave.
LES ORAES s
LIMOGES. -De violents orages ont éclaté
sur la région. R
Pendant la dernière nuit et pendant toute
la journée, la pluie n'a cessé de tomber. e
L’escadrille des avions commandée par le
capitaine Aubry, n’a pas quitté le Montmo*
rilion où elle avait atterri le soir.
Cahors. — Un violent cyclone s’est abattu
sur la région pendant la nuit.
Les champs de tabacs et les vignes ont
considérablement souffert.
| Les dégâts sont très importants.
LE SCANDALE POLICIER DE PARIS
M. Barthélémy Robaglia, avocat à la Cour,
conseiller municipal du quartier de la Sor
bonne, vient d’écrire au garde des sceaux
pour demander la révision du procès d’Alexis
Mangenot, une des victimes des agents en
bourgeois du 5e arrondissement, et en atten
dant la solution des formalités, la remise
d'urgence de sa peine de 5 ans d’interdiction
de séjour.
VOL IMPORTANT CHEZ UH CIJOUTIER
Un vol de trente mille francs de brillants
vient d’être commis au préjudice M. Léon
Racousky, bijoutier rue de Rome.
Ce commerçant venait livrer les brillants
à un étranger dans un hôtel du boulevard
Poissonnière, quand l’étranger, sous pré
texte de montrer à un ami les brillants que
venait de lui remettre le bijoutier, disparut
par une chambre contiguë.
FIN DE GRÈVE
ALAIS. — L’administration des mines de
Gaguières s’étant mise d’accord avec les mi
neurs en grève, le travail reprendra demain
lundi.
della Sera,' qui
clarations suiv
vantes :
Quand nous avons pris, mon ami Pichon
et moi, a-t-il dit, l’initiative de fonder un
Comité « France et Italie », nous avons vou
lu dissiper des malentendus regrettables et
rendre plus étroits et cordiaux les rapports
entre les deux pays.
Je déplore qu’on réveille les souvenirs
d’affaires éteintes et réglées et qu’on mette
en cause la personnalité du président de la
République.
C’est une calomnie de représenter M. Poin
caré comme un ennemi de votre pays. Il
l’admire et il l’aime. -
D’ailleurs, si haute que soit son autorité et
si précieux que soient ses conseils, ce n’est
pas lui qui dirige la politique extérieure de
la France ; nous en avons, M. Pichon et moi,
. toute la responsabilité.
Notre politique n’est pas belliqueuse.
Elle exclut toute pensée d’agression.
L’effort militaire que nous avons demandé
au pays n’est pas une provocation ni une
menace.
Je n’ai jamais cessé de dire qu’il procède
de la seule volonté de nous défendre et
d’être prêts à faire face à toutes les éventua
lités.
L’Italie doit moins que tout autre pays s’en
émouvoir.
Nous sommes et nous voulons rester ses
amis. N’avons-nous pas contribué à lui ob
tenir dans les délimitations projetées de
l’Albanie des concessions évidentes ? .
Je sais bien qu'il y a la question des Iles de
la mer Egée, mais nous ne faisons pas autre
chose que de nous en tenir aux stipulations
du traité d’Ouchy.
Sir Edward Grey a exprimé l’opinion una
nime de l’Europe en disant que la possession
permanente de l’une de ces îles par une
grande puissance soulèverait des questions
d’une grande difficulté. Cette opinion a été,
d’accord avec * l’Europe, acceptée et confir
mée par la conférence de Londres. L’Italie a
un gage contre la Turquie, mais elle s’est
engagée, quand les conditions du traité
d’Onchy seront remplies, à rendre ce gage à
l’Europe, qui en disposera.
Nous ne mettons pas en doute sa loyauté
et sa bonne foi, et j’ai confiance que l’Eu
rope réglera cette question au mieux des
droits particuliers et de l’intérêt général.
La presse peut beaucoup pour ‘amitié des
deux pays. Quant au gouvernement que je
préside, il n’a rier fait pour la troubler et il
ne fera rien pour l’amoindrir.
Nos intentions ne se sont pas modifiées en
arrivant aux affaires.
Je suis stupéfait de lire, dans certains jour
naux italiens, que notre attitude a été hos
tile à l’Italie.
Nous sommes engagés dans des groupe
ments différents, mais les alliances qui nous
lient, vous et nous, avec d’autres nations,
ne nous séparent pas et ne sont pas un obs
tacle à une amitié solide et franche.
Quelle question pourrait nous diviser ?
ALLEMAGNE
Contre les Aviateurs
La Gazette de Cologne ouvre
une lettre soupçonnant nos
pionnage :
Français
ses colonnes
à
aviateurs d’es-
Pommery, dit-on
L’idée première de la Coupe
dans cette lettre paraît être de permettre aux
aviateurs français de s’exercer a leur aise dans le
pays où ils devront opérer en temps de guerre.
Les aviateurs se familiarisent avec la région du
Rhin, apprennent où se trouvent les travaux d’art.
Certes, je n’irai pas jusqu’à dire que les aviateurs
français qui concourent pour la Coupe Pommery
ont la ferme intention de recueillir des rensei
gnements de ce genre ; toutefois il est certain
que le vol d’un aviateur français en Allemagne
est pour le moins de l’espionnage inconscient.
C’est le danger de la Coupe Pommery. Sous le
prétexte de concourir, une série d’aviateurs fran
çais auront l’occasion de voler à leur aise au-
dessus, de notre sol. Nous ne pourrions songer à
faire la même chose en France étant donné le
traitement que subiraient nos aviateurs de l’autre
côté de la frontière
Certes, je ne demande pas que les autorités
soient fort dures envers les aviareurs français. Il
serait peu noble de rendre un pauvre diable, qui
n’est qu’un insirument, responsable de l’idée de
ceux qui se servent de lui. D’autre part, les auto
rités qui dirigent l’empire ont autorisé ces vols.
Toutefois, on devrait recommander a l’égard des
Français une certaine réserve. Leur apparition ne
doit susciter aucun enthousiasme.
La Gazette de Voss, en reproduisant cet ar
ticle, ne peut s’empêcher de dire que ces
craintes lui semblent un peu exagérées.
Tant qu’un aviateur n’emméne pas de passager,
il a trop a faire pour examiner le pays à losir,
dit ce journal ; de plus, l’œil inexpérimenté d’un
sportsman ne pourrait que difficilement découvrir
d’une telle hauteur, à travers les nuages, toutes
les indications qui pourraient être précieuses pour
des officiers.
= ----- .1 =====
Le Cas du maréchal-des-logis Guien
D’après les renseignements fournis au mi
nistère de l’intérieur par le commissaire
central de Versailles, le maréchal des logis
Guieu ne se serait pas livré à l’espionnage ;
il aurait été bien plus imprudent qaecoapa-
r ble en prenant comme correspondant, pour
se perfectionner en langue allemande, un
officier hongrois.
Au cours d’an récent interrogatoire, Guieu
a fait remarquer au colonel Meyer qu’il avait
conservé tous les brouillons des lettres
adressées à l’officier hongrois et qae les nom
breuses correcons contenues dans ces
brouillons peuvent prouver que ces devoirs
avaient été faits dans le bot d'étudier l’alle
mand, et qu’il en vint tout naturellement,
de par son état, à parler des questions d’ar
tillerie, mais sans aucune intention de trahi-
son. ... .
Dans les milieux militaires versaillais, on
pense que Guieu, qui n’est pas en prison,
mais aux arrêts de rigueur, ne sera pas mê
me traduit en conseil de guerre ; une simple
peine disciplinaire sera prise contre lui.
LES SOUVERAINS ALLEMANDS
A BRESLAU
; Breslau.— L’empereur et l’impératrice ont
assisté hier aux fêtes données sur la place
du Palais et au cours de laquelle les mem
bres de la Jeunesse de Silésie ont défilé de-
vant les souverains.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la UBHfllRlE IMTEHNBTIOMRLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(Immeuble de l'HOTEL TERMINUS}
GU8Q330U8 HAVBAgSE
-——-----
LES DEUX COLONELS CODY
—E COLONEL CODY
Buffalo Bill
Le hasard qui mène à sa guise les gensetles
choses, s’est offert récemment la malicieuse
fantaisie de faire paraître ensemble sur ta
scène de l'actualité deux hommes qui se res
semblaient assez pour être confondus.
Ils s’appelaient tous deux Gody. Ils étaient
tous deux colonels; l’un était Anglais, l’autre
Américain. Aucune parenté entre eux, mais
dans la vie de chacun des similitudes curieu
ses, un .goût prononcé pour l’aventure,
l'amour du danger, la recherche du péril,
une affection toute particulière pour l’ori
ginalité qui se manifeste par la composition
du costume, la personnalité du geste, de
l’attitude, de l’exploit ; une mentalité com
mune suivant laquelle ces deux silhouettes
coiffées du large feutre et bottées jusqu’à la
cuisse s’offraient volontiers en spectacle au
public qui les adopta.
Il y avait chez ces deux hommes un égal
mélange de crânerie, de témerité, de besoin
d’action, avec une certaine dose de cabo
tinage qui servit au reste, en les souli-
Suant davantage, des qualités de courage et
e sang-froid.
Le colonel Cody, d’Angleterre, fut tour à
tour soldat, cavalier, acrobate. Nous l’avons
vu à Paris, il y a quelques années, lutter en
course contre un champion cycliste et en
triompher.
Il se lança dans l’aviation, bien faite pour
séduire son esprit intrépide, inventa des ap
pareils, leur confia sa vie et la leur sacrifia.
Le colonel Gody s’est tué l’autre jour dans
une chute d’aéroplane.
« *
Son homonyme américain a fait flamboyer
à travers le monde un nom de guerre qui
reste fameux. Buffalo-Bill est une célébrité
quasi-nationale ; et ce fut une gloire dans le
monde pittoresque de la banque.
Le sort cruel s’est abattu sur ce triompha
teur d’hier et l’a terrassé à son tour : le colo
nel Gody vient de licencier ses derniers Sioux
et de vendre à l’encan ses épaves de détresse.
Buffalo-Bill a fait faillite.
C’est comme la mort psychologique de
celui qui promena avec tant d’éclat d’un
continent à l’autre le prestige de sa renom
mée et démontra surabondamment, après
Barnum, le rôle d’une publicité bien com
prise au service d’une entreprise industrielle.
Car Buffalo-Bill, dans la seconde partie de
son existence mouvementée, la phus connue,
fut surtout et avant tout un merveilleux
imprésario.
Il eut ce talent de soulever des foules, de
les taire se précipiter à sa venue, de leur
faire verser des flots d’or dans ses coffres,
rien que par la façon dont il imposa aux
imaginations ce qu’il lui plut de leur conter.
La prédilection pour le gigantesque, qui
est parfois un travers national excessif mais
aussi un admirable stimulant de l’initiative
américaine, le colonel Gody sut à souhait
la mettre en pratique pour l’intérêt de ses
propres affaires.
Il éleva le bluff jusqu’à la hauteur d’un
principe et, ma foi, s’en trouva bien,
puisque sans le connaître, ou plus exacte
ment en l’imaginant par ce que l'ingenieuse
réclame en disait, par les récits extraordi
naires qui lui servaient d’avant-garde, par les
affiches immenses qui donnaient une forme
à cet être fantastique, les curiosités impa
tientes de voir se pressaient sur ses pas, his
toire de se rendre compte si la réalité répon
dait bien aux dires des prophètes.
Et Buffalo Bill sut admirablement entrete
nir cette attraction permanente.
Elle ne trouvait pas seulement ses causes
dans l’originalité plus ou moins truquée de
ses Peaux-Rouges, dans le bariolage pitto
resque, très étudié, de leur mine et de leur
mise, dans le caractère d’exotisme d’un
groupe qui posait à la collection etnographi-
que et était surtout une troupe de sal
timbanques. C’étaient là les éléments profa
nes d’un succès qui se maintint longtemps
fructueux.
Buffalo eut la géniale idée de revêtir cette
vogue d’un attrait plus particulier et moins
gros ; et lui-même en fit tous les frais.
Il vint vers nous comme un personnage
de légende, avec tout le rayonnement d’un
passé presque invraisemblable où il y avait
du drame, de l’héroïsme, du sublime, de la
folie, de la fantaisie plaisante et de l'ayen-
ture sensationnelle. Il semblait sortir d’une
colonne de roman-feuilleton.
Que n’a-t-on point conté de ce diable
d’homme !
Cliché Petit
LE COLONEL CODY
Aviateur
Un autre jour, c’est une panthère qui s’in
troduit dans la ferme et attaque le chien
Turk. Bill empoigne sa carabine, ajuste et
lire. La bête sauvage roule sur le sol.
A onze ans, il perd son père, qui laisse la
ferme lourdement hypothéquée. Il faut
Pourtant que la famille vive. Où trouver de
argent ? C’est le petit Bill qui va tirer tout
le monde d'affaire. Et c’est presque une his
toire de Bibliotlièq e Buse.
On était alors en 1857. Depuis plusieurs
années déjà, une maison américaine, Russel,
Majors et Waddell, avait établi un service
de transport de marchandises reliant Saint-
Joseph, — ville du Missouri, Etat voisin du
Kansas, où se trouvait la ferme de la famille
Cody, — à Sacramento de Californie.
Ces deux points étaient séparés par une
distance de plus de 3,000 kilomètres, que les
wagons traînés par des bœufs réunis en
caravanes, mettaient des semaines à par
courir. Voyages pénibles, contrariés le plus
souvent par les Indiens et les brigands.
Bill Cody alla offrir ses services à la Com
pagnie. On l’éconduisit en riant. Il revint à
la charge, insista tant qu’on l’engagea.
Ce fut l’origine de sa fortune, l’aube d’une
vie nouvelle qui devait le conduire à travers
une série de prouesses héroïques et décider
de sa destinée.
Buffalo-Bill a raconté ces journées de lutte
où la ruse, le courage et le sang-froid s’as
sociaient fraternellement dans le combat
contre le Peau-Rouge.
Il a onze ans et il est roi de la prairie. Il
abat son Indien aussi facilement que Gavro
che abat des pipes à la foire de Neuilly. Il
vit du merveilleux et en vit. Faut-il s’éton
ner, après de pareils débuts, de ses goûts
marqués pour l’aventure même tragique,
de son bruyant et rapide passage sur les
bancs de l’école?
Ne le revoit-on pas plutôt trappeur, dans
le contrées désertes, chassant ou prenant au
piège les bêtes à fourrures, évitant les fau
ves, les buffles, les outlaws, les Indiens
Sioux, apprenant à connaître tous les émois,
tous les effrois, toutes les inquiétudes, mais
ripostant à ces assauts par une témérité sans
pareille, et toujours finalement servi, com
me dans les romans, par un concours de
circonstances heureuses qui le délivre de
l’ennemi, du Peau-Rouge qui le menace, de
la neige qui le bloque dans la grotte, du
froid qui le gèle, de la faim qui le mord...
Quelle belle image d’Epinal on eût pu
faire en rapprochant ces étapes diverses de
Buffalo-Bill 1
Une des gravures l’eût naturellement re
présenté, pendant la guerre entre Nord et
Sud, quand il était courrier, porteur de dé
pêches, qu’il avait à faire a cheval plus de
400 kilomètres par jour, qu’il fit même une
fois, pour remplacer le courrier de la sec
tion suivante, d’une seule traite et sur 21
chevaux successifs, 322 milles, c’est-à-dire
518 kilomètres !... A 45 ans l
A
Il était encore enfant qu’il accomplissal,
des prodiges. A sept ans, vers l’année 4853t
il se trouve un jour seul dans la ferme de
ses parents. Un Indien pénètre dans l’enclos
dans le but de voler un cheval — son che
val à lui, William Gody.
Le gamin bondit, saisit un rifle, met en
joue... Et l’Indien apeuré déguerpit au plus
I vite devant ce môme!
* #
Les exploits de Gody sont colportés de
bouche en bouche. Il est célèbre à travers
la prairie, du Dakota au Texas, de l'Illinois
à la Californie. Le général Smith le prend
comme porteur de dépêches en 1863,et pen
dant quatre années ce n’est qu’une suite
ininterrompue de prouesses. Il se fait un
jeu de traverser les lignes ennemies, berne
les généraux de l’armée du Nord jusque
dans leur camp, signale tous les mouve-
ments des troupes adverses.
Et,le congé venu, il retourne chez Russell,
Majors et Waddell. On lui confie un service
de malle-poste, toujours sur ia route de
Saint-Joseph à Sacramento; il fait traverser à
la diligence à six chevaux les prairies du Far-
West, la défend contre l’attaque des Indiens.
Lorsqu’éclate la guerre contre les Peaux-
Rouges, Cody est au premier rang des com
battants, et bien souvent, de 1870 à 1880, il
épargne à l’armée américaine le désagrément
de tomber dans les embuscades.
g
* *
Mais ce Buffalo- Biil historique et chevale-
resque, nous le retrouvions à peine en
France.
« L’exhibition » en avait fait une illus
tration foraine. Il ne dédaigna pas lui-
même de présenter de sa vie ancienne une
sorte de spectacle parodique où les Sioux
vaincus, payés au cachet, aftectaient pour la
galerie des fureurs indicibles.
Nous avons vu au Havre la fameuse dili-
C’est autour de la table fumante, que
Buffalo me reçut un jour.
Sorti de l’arène, il conservait son attitude
de grand vainqueur, son geste large, empa
naché. Cet homme au cerveau bourré de
souvenirs les prodiguait volontiers, surtout
quand la recette avait été bonne et que
l’adresse de son tir avait brisé, dans la jour
née, toutes les boules de verre.
Des gens de service remisaient sous la
tente la diligence de Deadwood. Et Buffalo
me rappela qu’elle eut un jour l’honneur de
transporter des souverains. C’était à Lon
dres où la troupe était en représentations.
Un aide de camp du prince de Galles, devenu
Edouard VII, vint informer le coloLel Gody
que Son Altesse désirait prendre placé elle-
même dans la voiture afin de mieux goûter
les péripéties de la lutte. Proposition accep
tée d’enthousiasme.
Le futur roi d’Angleterre s’installa' sans
façon sur le siège à côté du roi des tueurs de
buffles et- quatre personnes, enhardies par
l’exemple royal, quittèrent à leur tour leur
loge pour pénétrer en riant dans l’intérieur
de la voiture. C’étaient le roi de Danemark, le
- grand-duc de Saxe, le roi de Grèce et le
prince héritier d’Autriche...
Splendeurs passées ! Lustres éteints 1 Tris
tes lendemains d’une renommée universelle
qui vient de sombrer dans la debâcle !
Buffalo Bill a congédié ses Sioux et déposé
son bilan. Ces fins d’etoiles ont des navran
tes mélancolies.
Mais vous savez que le plus grand art des
ténors est de savoir quitter la rampe au bon
moment, dans l’enthousiasme de l’ovation,
sur une belle note.
Albert- HERRENSCHMIDT.
au
INFORMATIONS
Mort de M. Jules Coûtant
a Jules est mort ! » C’est la nouvelle qui se
répandit hier matin dans Ivry consterné.
« Jules », c’était le nom local et familier de
M. Jules Goûtant, maire- et député d’Ivry-
sur-Seine. Cette brève appellation témoi-
nait de l’affection fraternelle vouée à son
éputé-maire, par cette population rude
qu’avait réussi à séduire la bonhomie tru
culente du plus original et singulier de nos
hommes politiques. Mais il faut dire tout de
suite que cetie bonhomie n’était pas de com
mande, qu’elle était bien la manifestation
des sentiments de générosité dont cet an
cien ouvrier était animé.
Il avait à la Chambre une réputation sans
pareille qu'avaient contribué à former la
sympathie de ses collègues et la bizarrerie
des attitudes et des paroles, toujours sponta
nées, du maire d’Ivry. Il avait été socialiste
révolutionnaire, mais il s’était fait aussi dans
le monde ouvrier une place à part. Son ta
lent oratoire, fait de verve et d’ardeur fau
bourienne, était fort prisé.
Son physique même accroissait sa célé
brité. Son visage, riche d’un sang vif et forte
ment coloré, exprimait de la bonne hu
meur, mais parfois de la foreur véhémente.
De longs cheveux indisciplinés et de couleur
indéfinissable tombaient sur son col et s’en
roulaient en volutes capricieuses. Ses mains
paissantes et larges portaient encore la trace
des lourds outils qu’avait maniés naguère cet
ouvrier « arrivé ». Jérôme Coignard sans let
tres ni philosophie, il se complaisait dans la
lutte et l’aventure et il était plaisant de le
regarder vivre.
Il avait organisé à Ivry, avec d’autres œu
vres généreuses, celles du parrainage civil,
qui fut inaugurée en 1909. Toute la presse
parisienne se rendit alors à la mairie d’Ivry,
pensant assister à quelque spectacle grotes
que.
On s’attendait à voir M. Jules Contant,
dans l’attitude d’an pontife antireligieux,
vouer les bébés d’Ivry au culte de la guerre
civile et de la révolution sociale, en versant
sur leur front une onde appropriée, qui eût
été un vin très fort et peu coûteux, par
exemple. Il n’en fut rien. La cérémonie fut
simple et familiale, et M. Contant pat saluer
avec ironie les Parisiens venus pour le rail
ler. Dans le discours qu’il prononça en cette
circonstance, il parla de la France ouvrière
et paysanne ©t de l’idéal démocratique. Sar
voix eiait émue et vibrante.
Au cours des inondations de 1910, qui
éprouvèrent beaucoup la vaste commune
d’Ivry, il montra un zèle et un dévouement
admirables que le gouvernement récom
pensa en lui décernant la croix de la Légion-
d’Honneur, distinction dont M. Jules Coûtant
était justement fier.
M. Jules Goûtant, qui n’était sans doute pas
un homme politique sans défaut, possédait
du moins la grande vertu de sincérité. Il ne
fat pas un démagogue haineux ni un sec
taire animé de rancunes.
Aussi le parti socialiste unifié se sépara-t-il
de lui, en 1908, en ne lui ménageant ni les
sarcasmes ni les injures. La situation politi
que de M. Jules Goûtant n'en fut pas dimi
nuée. En 1910 il fut réélu par 13,388 voix
contre 5,003 qu’obtint un candidat socialiste
unifié.
Le 27 juillet dernier, M. Coûtant recevait
en sa Mairie M. Raymond Poincaré et sou
haitait, en termes chaleureux, an nom de la
population d’Ivry, la bienvenue au président
de la République.
Il était né à Troyes en 1854 et avait long
temps exercé le métier de mécanicien. Il
avait acquis une grande réputation dans les
milieux ouvriers quand, en 1893, il fnt pour
la première fois élu député de la 3 e circons
cription de Sceaux.
Il est décédé hier matin, à 8 heures, à Ar-
pajon, près d’AurilIac, où il était allé se re
poser et se soigner, ayant été récemment at
teint de bronchite.
M. Jules Coûtant laisse sa veuve et qua
torze enfants, six filles et huit garçons, tous
ouvrières et ouvriers.
gence attaquée par les inoffensifs descen
dants de « Main jaune » et de « Nez coupé »,
voiture de théâtre que Buffalo conduisait
encore comme jadis dans la prairie, et qu’il
défendait, comme jadis, à coups de rifle...
Mais les fusils étaient sans balle et les In- i
diens sans rancune. La performance termi
née, les acteurs couraient se démaquiller et
l’on se retrouvait en bons camarades à.
J J’heure du thé. 31
Arrestation des
Romanichels Assassins
Grâce aux efforts associés de la police ur
baine de Montpellier et de la police mobile,
on a réussi à arrêter hier la plupart des ro
manichels qui avaient opposé vendredi, à
Lunel, la résistance que l’on sait aux gen
darmes.
Ces individus, maintenant écroués, seront
poursuivis pour complicité de meurtre.
On a transporté à Montpellier les gendar
mes blessés au cours des désordres de ven
dredi ; des opérations chirurgicales seront
nécessaires, mais les médecins déclarent sa
tisfaisant l’état de ces victimes du devoir.
tpynrerssonezangoensecaRarerangrmeergraAO
OBSERVATOIRE DE PARIS
Paris, 30 août, 11 h. 15.
Extrêmes barométriques : 760 millim. à Nice.
751 mfilim. J Dunkerque.
Dépression Nord France. 4
Temps probable : Vent des régions Ouest, aver
ses orageuses, température normale.
AU HAVEE (Centre ae la
A
A
midi..
Minuit.
AAROMETBI
786
760
vil lai
intoMiit
+ 28
+- 18
Journée du Dimanche 31 Août
1013
Le Havre.
Bains Decker. — A. 9 h. 4/2. Concours de Sau
vetage et de Plonge delà «Libellule Havraise».
Square SAINT-ROCH.— De 46 h. à 47 h., Con-
cert par la Musique du 429* Régiment d’Infanterie.
Quartier du Rond-Point. — Fêle Sainte-Anne.
CASINO-MARIE-CHIISTINE. — En matinée et en
soiree. Représentations théâtrales — Café-Terrasse
concert symphonique.
Théâtre-Cirque Omnia. — En matinée et soirée
représentations du Cinématographe Pathé.
KURSAAL-CINEMA. — En matinée et soirée, séan-
ces de Cinéma.
FOLIS-BERGRRE. — En matinée et en soirée*
Représentations dramatiques.
Grande Taverne.— Académie de billard, grandi
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale.
Café Guillaume-Tell. — De 47 h. 1/2 à 23 h. 1/2
Copcerts artistiques
Blévilie. — Association amicale des Anciens
Élèves de l'école de Garçons. — De 10 heures à
midi et de 2 à 5 heures, continuation du grand
Concours public ae tir.
Terrain du H.R.G. — Challenge d’Athlétisme
de L’Ecole Primaire Supérieure.
Gravi!le-Sainte-Honorine. — Fête patro
nale au quartier des Acacias.
A 4 heures : Concert par ‘Harmonie Municipale.
Angerville-POrcher. — Cortège fleuri. Cou
ronnement de la Reine.
Liliebonne — Fête des Fleurs.
Yport. — Fête Saint-Louis.
Dieppe. — A 3 h. Représentation en plein air.
Etretat. — Statd du Grand Val.— A 14 h. 4/2
Réunion interclubs de la a Jeunesse Sportive
Etretataise ».
Golf-Club. — Grand semaine de golf.
Cercle des Enfants D’ETRETAT — A 20 h. 4/2
Bal de la Fanfare « La Piage d’Etretat ».
-------------9-- --------
PUNCH D’HONNEUR
La Société de Secours Mutuels de la direc-
tion dns tabacs du Havre têtait hier deux
de ses plus actifs collaborateurs : M. Lecom
te* son président et M. Baudry, trésorier. On
sait que tous deux viennent d’être l’objet de
distinctions de la part du gouvernement de
la République, qui a récompensé très juste
ment les services rendus par eux à la mu
tualité en accordant à M. Lecomte, la mé
daille d’or et à M. Baudry, la médaille d'ar
gent de la mutualité.
Le punch réunissait à la Grande Taverne
plus de quatre cents personnes, dont plu
sieurs dames et jeunes filles.
M. Génestal, maire du Havre, président de
l’Union Mutualiste, présidait cette fête en
touré des héros de la fête : MM. Lecointe et
Baudry; Bidier, vice-président ; Dacheville,
secrétaire ; Delahaye, trésorier adjoint ; Coi-
gnard et Bazire, administrateurs de la Socié
té de Secours mutuels des Tabacs ; Balley-
guier, ingénieur, et David, contrôleur de la
manufacture ; Encontre et Lavergne, vice-
présidents, et Lesavetier, secrétaire de la So
ciété Saint-Joseph ; Guerlin et Vern, vice-
présidents, Guignochaut, secrétaire, et Pil-
leux, trésorier de l’Union Mutualiste ; Gar-
dye, président de la Société Same-Marie ;
Choulant, président de la Société de Secours
mutuels des Chambres syndicales ouvrières ;
docteur Jullien, médecin de la direction.
O a remarquait encore la présence de plu
sieurs dames visiteuses, des membres du
bureau de la Société Saint-Joseph, et de MM.
les médecins et pharmaciens de la Société.
Sur la table d’honneur étaient exposés les
deux magnifiques bronzes offerts aux héros
de la fête par leurs collègues ae la Société.
Au champagne, M. Bidier, vice-president
de la Société de Secours Mutuels de la direc
tion des Tabacs, présente les excuses de MM.
Vilfroid, directeur de la Manufacture ; les
docteurs Dubarry et Houdeville ; Chevalier,
pharmacien ; Leclerc, président de la Société
Franklin ; Dupuy, entreposeur et Fouey,
contrôleur des Magasins Généraux.
M. Bidier rappelle ensuite que c’est en
1890, qu’un groupe d’amis organisaient la
première fête du personnel des Tabacs, et
quelles furent les raisons qui les incitèrent
à former une Société de Secours Mutuels.
Après quelques difficultés à se mettre en
route, la Société eut le bonheur de voir M.
Lecointe accepter les fonctions de président,
ce qui donna un grand espoir de voir les
beaux projets se réaliser.
M. Bidier parie du travail de M. Lecointe
qui pendant vingt-deux années dirigea la So
ciété avec un zèle et une confiance admi
rables.
Il associe M. Baudry dans les hommages
qu’il rend à son président et dit que l’aima
ble trésorier tint son poste avec dévoue
ment.
M. Bidier prie M. Génestal de remettre aux
héros de la soirée les récompenses décernées
par le gouvernement. .
M. Genestal s'acquitte de celte lâche avec
empressement en félicitant les deux médail
lés.
M. Bidier, tenant à associer Mme Lecointe
et Mme Baudry à cette belle manifestation
de sympathie, leur offre, au nom de la So-
ciéte, une belle gerbe de fleurs.
M Bidier termine par des remerciments à
M. Genestal et à tous ceux qui ont partiel
au succès de cette fête.
A son tour, M. Génestal prononce l’alloc
tion suivante :
Mesdames, Messieurs,
M. Bidier, vice-président de la Société de
cours mutuels des tabacs, vient de vous expo:
‘importance des services rendus à la Société
secours mutuels du personnel des Tabacs par ,
1 héros de cette fête. Vous connaissez toutes
tous la brillante carrière, commencée en 4877,
notre ami dans cette Administration ou, par S
intelligence et un travail saus relâche, il est ■
N (1,735
inistrateur-Délégué
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. 0. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces. TBL 10.47
AU HAVRE.
A PARIS.
(8 Pages)
m aazraamaryanurann fin rm
S Centimes
EDITION DU MATIN
S Centimes,
(8 Pages)
Le Petit Havre
AN NON GES
Bureau du Journal, 112, boni* de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Dimanche 31 Mt 1943
Rédacteur en Chef. Gérant
TPPOLYTE FÉNOUX
paresser tout ce qui concerne la Redaction
e M. Hippolytb FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
téléphone s Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, FEura
l’Oise et la Somme
Autres Départements
Union Postale
Tbom Moisi Six Mois
UN Am
10
2u
Fr.
be
Fr.
23 »
AQ, »
Cemiebe Hhe
Paris, trois heures matin
ITALIE
Une interview de M. Barthou
M. Barthou a fait au correspondant du Corriere
i est allé le voir à Bellagio, les dé-
E
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 30 AOUT
Mlarehé clos
CHICAGO. 30 AOUT
Blé sur.
Maïs sur
Saindoux sur.'
C. DU JOUR
C. PRECED
Septembre
83 7/8
85 8/8
Décembre.
89 4/1
89 18
Septembre
72 3 4
72 4 2
Décembre.
69 1/4
68 5/8
Septembre
11 20
41 25
Janvier...
10 95
10 92
. Lundi, Fête à New-York et à Chicago.
LES AFFAIRES D’ORlENT
L’Accord serbo-monténégrin
Belgrade. — La question de la frontière
serbo-monténégrine a été résolue à la satis
faction complète du Monténégro.
Le protocole s’y rapportant sera signé au
jourd’hui.
Une Délégation Bulgare à Constantinople
CONSTANTINOPLE. — (De l’envoyé spécial
d'Havas). — Les milieux officiels ottomans
confirment qu’ils ont été avises de l'envoi
d’une délégation spéciale bulgare pour dis
cuter les conditions de la paix.
On espère que les pourparlers seront rapi
dement menés et que la reprise des rela
tions économiques et diplomatiques sera
prochaine.
Le Voyage des Souverains hellènes
Athènes.— Les souverains, devançant leur
départ, partiront cette après-midi.
Ils s’embarqueront au Pirée sur le yacht
royal et feront route pour Trieste.
CÉRÉMONIE PATRIOTIQUE
Toulon.— Une belle cérémonie patriotique
a eu lieu hier à Saint-Raphaël.
La médaille a été remise en présence de
tous les médaillés de la région à Mlle Vic
toria Tarte, née Charmes, dans les Vosges.
Mlle Tarte fit évader pendant la guerre, au
péril de sa vie, quatre cents prisonniers fran
çais.
Elle fat blessée six fois.
De vibrantes allocutions patriotiques ont
été prononcées, notamment par le général
Galliéni, le colonel de Villeneave-Bergemar
et le maire de Saint-Raphaël.
L’AGITATION DANS L’AUBE
Troyes. — Le Conseil municipal de Riceys
s’est déclaré à l’unanimité favorable à une
démission collective.
Il attendra la rentrée du Parlement pour
fixer la date de sa démission.
M. CHÉRON A NANCY
M. Henry Chéron est parti hier soir pour
Nancy, où il présidera aujourd’hui à Jondre-
Ville la cérémonie d’inauguration de diver-
ses œuvres communales et sociales.
== < ===-
GRAVE ACCIDENT D'AVIATION
NAIDENHEAD. — Un aéroplane ayant à bord.
*MM. Debussy, Haviland et Groach qui allait
de Hendon à Farnborough, a capoté par
suite de ratés de moteur.
Les trois aviateurs sont tombés d’une hau
teur de cent pieds.
Ils ont été transportés à l’hôpital dans un
état grave.
LES ORAES s
LIMOGES. -De violents orages ont éclaté
sur la région. R
Pendant la dernière nuit et pendant toute
la journée, la pluie n'a cessé de tomber. e
L’escadrille des avions commandée par le
capitaine Aubry, n’a pas quitté le Montmo*
rilion où elle avait atterri le soir.
Cahors. — Un violent cyclone s’est abattu
sur la région pendant la nuit.
Les champs de tabacs et les vignes ont
considérablement souffert.
| Les dégâts sont très importants.
LE SCANDALE POLICIER DE PARIS
M. Barthélémy Robaglia, avocat à la Cour,
conseiller municipal du quartier de la Sor
bonne, vient d’écrire au garde des sceaux
pour demander la révision du procès d’Alexis
Mangenot, une des victimes des agents en
bourgeois du 5e arrondissement, et en atten
dant la solution des formalités, la remise
d'urgence de sa peine de 5 ans d’interdiction
de séjour.
VOL IMPORTANT CHEZ UH CIJOUTIER
Un vol de trente mille francs de brillants
vient d’être commis au préjudice M. Léon
Racousky, bijoutier rue de Rome.
Ce commerçant venait livrer les brillants
à un étranger dans un hôtel du boulevard
Poissonnière, quand l’étranger, sous pré
texte de montrer à un ami les brillants que
venait de lui remettre le bijoutier, disparut
par une chambre contiguë.
FIN DE GRÈVE
ALAIS. — L’administration des mines de
Gaguières s’étant mise d’accord avec les mi
neurs en grève, le travail reprendra demain
lundi.
della Sera,' qui
clarations suiv
vantes :
Quand nous avons pris, mon ami Pichon
et moi, a-t-il dit, l’initiative de fonder un
Comité « France et Italie », nous avons vou
lu dissiper des malentendus regrettables et
rendre plus étroits et cordiaux les rapports
entre les deux pays.
Je déplore qu’on réveille les souvenirs
d’affaires éteintes et réglées et qu’on mette
en cause la personnalité du président de la
République.
C’est une calomnie de représenter M. Poin
caré comme un ennemi de votre pays. Il
l’admire et il l’aime. -
D’ailleurs, si haute que soit son autorité et
si précieux que soient ses conseils, ce n’est
pas lui qui dirige la politique extérieure de
la France ; nous en avons, M. Pichon et moi,
. toute la responsabilité.
Notre politique n’est pas belliqueuse.
Elle exclut toute pensée d’agression.
L’effort militaire que nous avons demandé
au pays n’est pas une provocation ni une
menace.
Je n’ai jamais cessé de dire qu’il procède
de la seule volonté de nous défendre et
d’être prêts à faire face à toutes les éventua
lités.
L’Italie doit moins que tout autre pays s’en
émouvoir.
Nous sommes et nous voulons rester ses
amis. N’avons-nous pas contribué à lui ob
tenir dans les délimitations projetées de
l’Albanie des concessions évidentes ? .
Je sais bien qu'il y a la question des Iles de
la mer Egée, mais nous ne faisons pas autre
chose que de nous en tenir aux stipulations
du traité d’Ouchy.
Sir Edward Grey a exprimé l’opinion una
nime de l’Europe en disant que la possession
permanente de l’une de ces îles par une
grande puissance soulèverait des questions
d’une grande difficulté. Cette opinion a été,
d’accord avec * l’Europe, acceptée et confir
mée par la conférence de Londres. L’Italie a
un gage contre la Turquie, mais elle s’est
engagée, quand les conditions du traité
d’Onchy seront remplies, à rendre ce gage à
l’Europe, qui en disposera.
Nous ne mettons pas en doute sa loyauté
et sa bonne foi, et j’ai confiance que l’Eu
rope réglera cette question au mieux des
droits particuliers et de l’intérêt général.
La presse peut beaucoup pour ‘amitié des
deux pays. Quant au gouvernement que je
préside, il n’a rier fait pour la troubler et il
ne fera rien pour l’amoindrir.
Nos intentions ne se sont pas modifiées en
arrivant aux affaires.
Je suis stupéfait de lire, dans certains jour
naux italiens, que notre attitude a été hos
tile à l’Italie.
Nous sommes engagés dans des groupe
ments différents, mais les alliances qui nous
lient, vous et nous, avec d’autres nations,
ne nous séparent pas et ne sont pas un obs
tacle à une amitié solide et franche.
Quelle question pourrait nous diviser ?
ALLEMAGNE
Contre les Aviateurs
La Gazette de Cologne ouvre
une lettre soupçonnant nos
pionnage :
Français
ses colonnes
à
aviateurs d’es-
Pommery, dit-on
L’idée première de la Coupe
dans cette lettre paraît être de permettre aux
aviateurs français de s’exercer a leur aise dans le
pays où ils devront opérer en temps de guerre.
Les aviateurs se familiarisent avec la région du
Rhin, apprennent où se trouvent les travaux d’art.
Certes, je n’irai pas jusqu’à dire que les aviateurs
français qui concourent pour la Coupe Pommery
ont la ferme intention de recueillir des rensei
gnements de ce genre ; toutefois il est certain
que le vol d’un aviateur français en Allemagne
est pour le moins de l’espionnage inconscient.
C’est le danger de la Coupe Pommery. Sous le
prétexte de concourir, une série d’aviateurs fran
çais auront l’occasion de voler à leur aise au-
dessus, de notre sol. Nous ne pourrions songer à
faire la même chose en France étant donné le
traitement que subiraient nos aviateurs de l’autre
côté de la frontière
Certes, je ne demande pas que les autorités
soient fort dures envers les aviareurs français. Il
serait peu noble de rendre un pauvre diable, qui
n’est qu’un insirument, responsable de l’idée de
ceux qui se servent de lui. D’autre part, les auto
rités qui dirigent l’empire ont autorisé ces vols.
Toutefois, on devrait recommander a l’égard des
Français une certaine réserve. Leur apparition ne
doit susciter aucun enthousiasme.
La Gazette de Voss, en reproduisant cet ar
ticle, ne peut s’empêcher de dire que ces
craintes lui semblent un peu exagérées.
Tant qu’un aviateur n’emméne pas de passager,
il a trop a faire pour examiner le pays à losir,
dit ce journal ; de plus, l’œil inexpérimenté d’un
sportsman ne pourrait que difficilement découvrir
d’une telle hauteur, à travers les nuages, toutes
les indications qui pourraient être précieuses pour
des officiers.
= ----- .1 =====
Le Cas du maréchal-des-logis Guien
D’après les renseignements fournis au mi
nistère de l’intérieur par le commissaire
central de Versailles, le maréchal des logis
Guieu ne se serait pas livré à l’espionnage ;
il aurait été bien plus imprudent qaecoapa-
r ble en prenant comme correspondant, pour
se perfectionner en langue allemande, un
officier hongrois.
Au cours d’an récent interrogatoire, Guieu
a fait remarquer au colonel Meyer qu’il avait
conservé tous les brouillons des lettres
adressées à l’officier hongrois et qae les nom
breuses correcons contenues dans ces
brouillons peuvent prouver que ces devoirs
avaient été faits dans le bot d'étudier l’alle
mand, et qu’il en vint tout naturellement,
de par son état, à parler des questions d’ar
tillerie, mais sans aucune intention de trahi-
son. ... .
Dans les milieux militaires versaillais, on
pense que Guieu, qui n’est pas en prison,
mais aux arrêts de rigueur, ne sera pas mê
me traduit en conseil de guerre ; une simple
peine disciplinaire sera prise contre lui.
LES SOUVERAINS ALLEMANDS
A BRESLAU
; Breslau.— L’empereur et l’impératrice ont
assisté hier aux fêtes données sur la place
du Palais et au cours de laquelle les mem
bres de la Jeunesse de Silésie ont défilé de-
vant les souverains.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la UBHfllRlE IMTEHNBTIOMRLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(Immeuble de l'HOTEL TERMINUS}
GU8Q330U8 HAVBAgSE
-——-----
LES DEUX COLONELS CODY
—E COLONEL CODY
Buffalo Bill
Le hasard qui mène à sa guise les gensetles
choses, s’est offert récemment la malicieuse
fantaisie de faire paraître ensemble sur ta
scène de l'actualité deux hommes qui se res
semblaient assez pour être confondus.
Ils s’appelaient tous deux Gody. Ils étaient
tous deux colonels; l’un était Anglais, l’autre
Américain. Aucune parenté entre eux, mais
dans la vie de chacun des similitudes curieu
ses, un .goût prononcé pour l’aventure,
l'amour du danger, la recherche du péril,
une affection toute particulière pour l’ori
ginalité qui se manifeste par la composition
du costume, la personnalité du geste, de
l’attitude, de l’exploit ; une mentalité com
mune suivant laquelle ces deux silhouettes
coiffées du large feutre et bottées jusqu’à la
cuisse s’offraient volontiers en spectacle au
public qui les adopta.
Il y avait chez ces deux hommes un égal
mélange de crânerie, de témerité, de besoin
d’action, avec une certaine dose de cabo
tinage qui servit au reste, en les souli-
Suant davantage, des qualités de courage et
e sang-froid.
Le colonel Cody, d’Angleterre, fut tour à
tour soldat, cavalier, acrobate. Nous l’avons
vu à Paris, il y a quelques années, lutter en
course contre un champion cycliste et en
triompher.
Il se lança dans l’aviation, bien faite pour
séduire son esprit intrépide, inventa des ap
pareils, leur confia sa vie et la leur sacrifia.
Le colonel Gody s’est tué l’autre jour dans
une chute d’aéroplane.
« *
Son homonyme américain a fait flamboyer
à travers le monde un nom de guerre qui
reste fameux. Buffalo-Bill est une célébrité
quasi-nationale ; et ce fut une gloire dans le
monde pittoresque de la banque.
Le sort cruel s’est abattu sur ce triompha
teur d’hier et l’a terrassé à son tour : le colo
nel Gody vient de licencier ses derniers Sioux
et de vendre à l’encan ses épaves de détresse.
Buffalo-Bill a fait faillite.
C’est comme la mort psychologique de
celui qui promena avec tant d’éclat d’un
continent à l’autre le prestige de sa renom
mée et démontra surabondamment, après
Barnum, le rôle d’une publicité bien com
prise au service d’une entreprise industrielle.
Car Buffalo-Bill, dans la seconde partie de
son existence mouvementée, la phus connue,
fut surtout et avant tout un merveilleux
imprésario.
Il eut ce talent de soulever des foules, de
les taire se précipiter à sa venue, de leur
faire verser des flots d’or dans ses coffres,
rien que par la façon dont il imposa aux
imaginations ce qu’il lui plut de leur conter.
La prédilection pour le gigantesque, qui
est parfois un travers national excessif mais
aussi un admirable stimulant de l’initiative
américaine, le colonel Gody sut à souhait
la mettre en pratique pour l’intérêt de ses
propres affaires.
Il éleva le bluff jusqu’à la hauteur d’un
principe et, ma foi, s’en trouva bien,
puisque sans le connaître, ou plus exacte
ment en l’imaginant par ce que l'ingenieuse
réclame en disait, par les récits extraordi
naires qui lui servaient d’avant-garde, par les
affiches immenses qui donnaient une forme
à cet être fantastique, les curiosités impa
tientes de voir se pressaient sur ses pas, his
toire de se rendre compte si la réalité répon
dait bien aux dires des prophètes.
Et Buffalo Bill sut admirablement entrete
nir cette attraction permanente.
Elle ne trouvait pas seulement ses causes
dans l’originalité plus ou moins truquée de
ses Peaux-Rouges, dans le bariolage pitto
resque, très étudié, de leur mine et de leur
mise, dans le caractère d’exotisme d’un
groupe qui posait à la collection etnographi-
que et était surtout une troupe de sal
timbanques. C’étaient là les éléments profa
nes d’un succès qui se maintint longtemps
fructueux.
Buffalo eut la géniale idée de revêtir cette
vogue d’un attrait plus particulier et moins
gros ; et lui-même en fit tous les frais.
Il vint vers nous comme un personnage
de légende, avec tout le rayonnement d’un
passé presque invraisemblable où il y avait
du drame, de l’héroïsme, du sublime, de la
folie, de la fantaisie plaisante et de l'ayen-
ture sensationnelle. Il semblait sortir d’une
colonne de roman-feuilleton.
Que n’a-t-on point conté de ce diable
d’homme !
Cliché Petit
LE COLONEL CODY
Aviateur
Un autre jour, c’est une panthère qui s’in
troduit dans la ferme et attaque le chien
Turk. Bill empoigne sa carabine, ajuste et
lire. La bête sauvage roule sur le sol.
A onze ans, il perd son père, qui laisse la
ferme lourdement hypothéquée. Il faut
Pourtant que la famille vive. Où trouver de
argent ? C’est le petit Bill qui va tirer tout
le monde d'affaire. Et c’est presque une his
toire de Bibliotlièq e Buse.
On était alors en 1857. Depuis plusieurs
années déjà, une maison américaine, Russel,
Majors et Waddell, avait établi un service
de transport de marchandises reliant Saint-
Joseph, — ville du Missouri, Etat voisin du
Kansas, où se trouvait la ferme de la famille
Cody, — à Sacramento de Californie.
Ces deux points étaient séparés par une
distance de plus de 3,000 kilomètres, que les
wagons traînés par des bœufs réunis en
caravanes, mettaient des semaines à par
courir. Voyages pénibles, contrariés le plus
souvent par les Indiens et les brigands.
Bill Cody alla offrir ses services à la Com
pagnie. On l’éconduisit en riant. Il revint à
la charge, insista tant qu’on l’engagea.
Ce fut l’origine de sa fortune, l’aube d’une
vie nouvelle qui devait le conduire à travers
une série de prouesses héroïques et décider
de sa destinée.
Buffalo-Bill a raconté ces journées de lutte
où la ruse, le courage et le sang-froid s’as
sociaient fraternellement dans le combat
contre le Peau-Rouge.
Il a onze ans et il est roi de la prairie. Il
abat son Indien aussi facilement que Gavro
che abat des pipes à la foire de Neuilly. Il
vit du merveilleux et en vit. Faut-il s’éton
ner, après de pareils débuts, de ses goûts
marqués pour l’aventure même tragique,
de son bruyant et rapide passage sur les
bancs de l’école?
Ne le revoit-on pas plutôt trappeur, dans
le contrées désertes, chassant ou prenant au
piège les bêtes à fourrures, évitant les fau
ves, les buffles, les outlaws, les Indiens
Sioux, apprenant à connaître tous les émois,
tous les effrois, toutes les inquiétudes, mais
ripostant à ces assauts par une témérité sans
pareille, et toujours finalement servi, com
me dans les romans, par un concours de
circonstances heureuses qui le délivre de
l’ennemi, du Peau-Rouge qui le menace, de
la neige qui le bloque dans la grotte, du
froid qui le gèle, de la faim qui le mord...
Quelle belle image d’Epinal on eût pu
faire en rapprochant ces étapes diverses de
Buffalo-Bill 1
Une des gravures l’eût naturellement re
présenté, pendant la guerre entre Nord et
Sud, quand il était courrier, porteur de dé
pêches, qu’il avait à faire a cheval plus de
400 kilomètres par jour, qu’il fit même une
fois, pour remplacer le courrier de la sec
tion suivante, d’une seule traite et sur 21
chevaux successifs, 322 milles, c’est-à-dire
518 kilomètres !... A 45 ans l
A
Il était encore enfant qu’il accomplissal,
des prodiges. A sept ans, vers l’année 4853t
il se trouve un jour seul dans la ferme de
ses parents. Un Indien pénètre dans l’enclos
dans le but de voler un cheval — son che
val à lui, William Gody.
Le gamin bondit, saisit un rifle, met en
joue... Et l’Indien apeuré déguerpit au plus
I vite devant ce môme!
* #
Les exploits de Gody sont colportés de
bouche en bouche. Il est célèbre à travers
la prairie, du Dakota au Texas, de l'Illinois
à la Californie. Le général Smith le prend
comme porteur de dépêches en 1863,et pen
dant quatre années ce n’est qu’une suite
ininterrompue de prouesses. Il se fait un
jeu de traverser les lignes ennemies, berne
les généraux de l’armée du Nord jusque
dans leur camp, signale tous les mouve-
ments des troupes adverses.
Et,le congé venu, il retourne chez Russell,
Majors et Waddell. On lui confie un service
de malle-poste, toujours sur ia route de
Saint-Joseph à Sacramento; il fait traverser à
la diligence à six chevaux les prairies du Far-
West, la défend contre l’attaque des Indiens.
Lorsqu’éclate la guerre contre les Peaux-
Rouges, Cody est au premier rang des com
battants, et bien souvent, de 1870 à 1880, il
épargne à l’armée américaine le désagrément
de tomber dans les embuscades.
g
* *
Mais ce Buffalo- Biil historique et chevale-
resque, nous le retrouvions à peine en
France.
« L’exhibition » en avait fait une illus
tration foraine. Il ne dédaigna pas lui-
même de présenter de sa vie ancienne une
sorte de spectacle parodique où les Sioux
vaincus, payés au cachet, aftectaient pour la
galerie des fureurs indicibles.
Nous avons vu au Havre la fameuse dili-
C’est autour de la table fumante, que
Buffalo me reçut un jour.
Sorti de l’arène, il conservait son attitude
de grand vainqueur, son geste large, empa
naché. Cet homme au cerveau bourré de
souvenirs les prodiguait volontiers, surtout
quand la recette avait été bonne et que
l’adresse de son tir avait brisé, dans la jour
née, toutes les boules de verre.
Des gens de service remisaient sous la
tente la diligence de Deadwood. Et Buffalo
me rappela qu’elle eut un jour l’honneur de
transporter des souverains. C’était à Lon
dres où la troupe était en représentations.
Un aide de camp du prince de Galles, devenu
Edouard VII, vint informer le coloLel Gody
que Son Altesse désirait prendre placé elle-
même dans la voiture afin de mieux goûter
les péripéties de la lutte. Proposition accep
tée d’enthousiasme.
Le futur roi d’Angleterre s’installa' sans
façon sur le siège à côté du roi des tueurs de
buffles et- quatre personnes, enhardies par
l’exemple royal, quittèrent à leur tour leur
loge pour pénétrer en riant dans l’intérieur
de la voiture. C’étaient le roi de Danemark, le
- grand-duc de Saxe, le roi de Grèce et le
prince héritier d’Autriche...
Splendeurs passées ! Lustres éteints 1 Tris
tes lendemains d’une renommée universelle
qui vient de sombrer dans la debâcle !
Buffalo Bill a congédié ses Sioux et déposé
son bilan. Ces fins d’etoiles ont des navran
tes mélancolies.
Mais vous savez que le plus grand art des
ténors est de savoir quitter la rampe au bon
moment, dans l’enthousiasme de l’ovation,
sur une belle note.
Albert- HERRENSCHMIDT.
au
INFORMATIONS
Mort de M. Jules Coûtant
a Jules est mort ! » C’est la nouvelle qui se
répandit hier matin dans Ivry consterné.
« Jules », c’était le nom local et familier de
M. Jules Goûtant, maire- et député d’Ivry-
sur-Seine. Cette brève appellation témoi-
nait de l’affection fraternelle vouée à son
éputé-maire, par cette population rude
qu’avait réussi à séduire la bonhomie tru
culente du plus original et singulier de nos
hommes politiques. Mais il faut dire tout de
suite que cetie bonhomie n’était pas de com
mande, qu’elle était bien la manifestation
des sentiments de générosité dont cet an
cien ouvrier était animé.
Il avait à la Chambre une réputation sans
pareille qu'avaient contribué à former la
sympathie de ses collègues et la bizarrerie
des attitudes et des paroles, toujours sponta
nées, du maire d’Ivry. Il avait été socialiste
révolutionnaire, mais il s’était fait aussi dans
le monde ouvrier une place à part. Son ta
lent oratoire, fait de verve et d’ardeur fau
bourienne, était fort prisé.
Son physique même accroissait sa célé
brité. Son visage, riche d’un sang vif et forte
ment coloré, exprimait de la bonne hu
meur, mais parfois de la foreur véhémente.
De longs cheveux indisciplinés et de couleur
indéfinissable tombaient sur son col et s’en
roulaient en volutes capricieuses. Ses mains
paissantes et larges portaient encore la trace
des lourds outils qu’avait maniés naguère cet
ouvrier « arrivé ». Jérôme Coignard sans let
tres ni philosophie, il se complaisait dans la
lutte et l’aventure et il était plaisant de le
regarder vivre.
Il avait organisé à Ivry, avec d’autres œu
vres généreuses, celles du parrainage civil,
qui fut inaugurée en 1909. Toute la presse
parisienne se rendit alors à la mairie d’Ivry,
pensant assister à quelque spectacle grotes
que.
On s’attendait à voir M. Jules Contant,
dans l’attitude d’an pontife antireligieux,
vouer les bébés d’Ivry au culte de la guerre
civile et de la révolution sociale, en versant
sur leur front une onde appropriée, qui eût
été un vin très fort et peu coûteux, par
exemple. Il n’en fut rien. La cérémonie fut
simple et familiale, et M. Contant pat saluer
avec ironie les Parisiens venus pour le rail
ler. Dans le discours qu’il prononça en cette
circonstance, il parla de la France ouvrière
et paysanne ©t de l’idéal démocratique. Sar
voix eiait émue et vibrante.
Au cours des inondations de 1910, qui
éprouvèrent beaucoup la vaste commune
d’Ivry, il montra un zèle et un dévouement
admirables que le gouvernement récom
pensa en lui décernant la croix de la Légion-
d’Honneur, distinction dont M. Jules Coûtant
était justement fier.
M. Jules Goûtant, qui n’était sans doute pas
un homme politique sans défaut, possédait
du moins la grande vertu de sincérité. Il ne
fat pas un démagogue haineux ni un sec
taire animé de rancunes.
Aussi le parti socialiste unifié se sépara-t-il
de lui, en 1908, en ne lui ménageant ni les
sarcasmes ni les injures. La situation politi
que de M. Jules Goûtant n'en fut pas dimi
nuée. En 1910 il fut réélu par 13,388 voix
contre 5,003 qu’obtint un candidat socialiste
unifié.
Le 27 juillet dernier, M. Coûtant recevait
en sa Mairie M. Raymond Poincaré et sou
haitait, en termes chaleureux, an nom de la
population d’Ivry, la bienvenue au président
de la République.
Il était né à Troyes en 1854 et avait long
temps exercé le métier de mécanicien. Il
avait acquis une grande réputation dans les
milieux ouvriers quand, en 1893, il fnt pour
la première fois élu député de la 3 e circons
cription de Sceaux.
Il est décédé hier matin, à 8 heures, à Ar-
pajon, près d’AurilIac, où il était allé se re
poser et se soigner, ayant été récemment at
teint de bronchite.
M. Jules Coûtant laisse sa veuve et qua
torze enfants, six filles et huit garçons, tous
ouvrières et ouvriers.
gence attaquée par les inoffensifs descen
dants de « Main jaune » et de « Nez coupé »,
voiture de théâtre que Buffalo conduisait
encore comme jadis dans la prairie, et qu’il
défendait, comme jadis, à coups de rifle...
Mais les fusils étaient sans balle et les In- i
diens sans rancune. La performance termi
née, les acteurs couraient se démaquiller et
l’on se retrouvait en bons camarades à.
J J’heure du thé. 31
Arrestation des
Romanichels Assassins
Grâce aux efforts associés de la police ur
baine de Montpellier et de la police mobile,
on a réussi à arrêter hier la plupart des ro
manichels qui avaient opposé vendredi, à
Lunel, la résistance que l’on sait aux gen
darmes.
Ces individus, maintenant écroués, seront
poursuivis pour complicité de meurtre.
On a transporté à Montpellier les gendar
mes blessés au cours des désordres de ven
dredi ; des opérations chirurgicales seront
nécessaires, mais les médecins déclarent sa
tisfaisant l’état de ces victimes du devoir.
tpynrerssonezangoensecaRarerangrmeergraAO
OBSERVATOIRE DE PARIS
Paris, 30 août, 11 h. 15.
Extrêmes barométriques : 760 millim. à Nice.
751 mfilim. J Dunkerque.
Dépression Nord France. 4
Temps probable : Vent des régions Ouest, aver
ses orageuses, température normale.
AU HAVEE (Centre ae la
A
A
midi..
Minuit.
AAROMETBI
786
760
vil lai
intoMiit
+ 28
+- 18
Journée du Dimanche 31 Août
1013
Le Havre.
Bains Decker. — A. 9 h. 4/2. Concours de Sau
vetage et de Plonge delà «Libellule Havraise».
Square SAINT-ROCH.— De 46 h. à 47 h., Con-
cert par la Musique du 429* Régiment d’Infanterie.
Quartier du Rond-Point. — Fêle Sainte-Anne.
CASINO-MARIE-CHIISTINE. — En matinée et en
soiree. Représentations théâtrales — Café-Terrasse
concert symphonique.
Théâtre-Cirque Omnia. — En matinée et soirée
représentations du Cinématographe Pathé.
KURSAAL-CINEMA. — En matinée et soirée, séan-
ces de Cinéma.
FOLIS-BERGRRE. — En matinée et en soirée*
Représentations dramatiques.
Grande Taverne.— Académie de billard, grandi
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale.
Café Guillaume-Tell. — De 47 h. 1/2 à 23 h. 1/2
Copcerts artistiques
Blévilie. — Association amicale des Anciens
Élèves de l'école de Garçons. — De 10 heures à
midi et de 2 à 5 heures, continuation du grand
Concours public ae tir.
Terrain du H.R.G. — Challenge d’Athlétisme
de L’Ecole Primaire Supérieure.
Gravi!le-Sainte-Honorine. — Fête patro
nale au quartier des Acacias.
A 4 heures : Concert par ‘Harmonie Municipale.
Angerville-POrcher. — Cortège fleuri. Cou
ronnement de la Reine.
Liliebonne — Fête des Fleurs.
Yport. — Fête Saint-Louis.
Dieppe. — A 3 h. Représentation en plein air.
Etretat. — Statd du Grand Val.— A 14 h. 4/2
Réunion interclubs de la a Jeunesse Sportive
Etretataise ».
Golf-Club. — Grand semaine de golf.
Cercle des Enfants D’ETRETAT — A 20 h. 4/2
Bal de la Fanfare « La Piage d’Etretat ».
-------------9-- --------
PUNCH D’HONNEUR
La Société de Secours Mutuels de la direc-
tion dns tabacs du Havre têtait hier deux
de ses plus actifs collaborateurs : M. Lecom
te* son président et M. Baudry, trésorier. On
sait que tous deux viennent d’être l’objet de
distinctions de la part du gouvernement de
la République, qui a récompensé très juste
ment les services rendus par eux à la mu
tualité en accordant à M. Lecomte, la mé
daille d’or et à M. Baudry, la médaille d'ar
gent de la mutualité.
Le punch réunissait à la Grande Taverne
plus de quatre cents personnes, dont plu
sieurs dames et jeunes filles.
M. Génestal, maire du Havre, président de
l’Union Mutualiste, présidait cette fête en
touré des héros de la fête : MM. Lecointe et
Baudry; Bidier, vice-président ; Dacheville,
secrétaire ; Delahaye, trésorier adjoint ; Coi-
gnard et Bazire, administrateurs de la Socié
té de Secours mutuels des Tabacs ; Balley-
guier, ingénieur, et David, contrôleur de la
manufacture ; Encontre et Lavergne, vice-
présidents, et Lesavetier, secrétaire de la So
ciété Saint-Joseph ; Guerlin et Vern, vice-
présidents, Guignochaut, secrétaire, et Pil-
leux, trésorier de l’Union Mutualiste ; Gar-
dye, président de la Société Same-Marie ;
Choulant, président de la Société de Secours
mutuels des Chambres syndicales ouvrières ;
docteur Jullien, médecin de la direction.
O a remarquait encore la présence de plu
sieurs dames visiteuses, des membres du
bureau de la Société Saint-Joseph, et de MM.
les médecins et pharmaciens de la Société.
Sur la table d’honneur étaient exposés les
deux magnifiques bronzes offerts aux héros
de la fête par leurs collègues ae la Société.
Au champagne, M. Bidier, vice-president
de la Société de Secours Mutuels de la direc
tion des Tabacs, présente les excuses de MM.
Vilfroid, directeur de la Manufacture ; les
docteurs Dubarry et Houdeville ; Chevalier,
pharmacien ; Leclerc, président de la Société
Franklin ; Dupuy, entreposeur et Fouey,
contrôleur des Magasins Généraux.
M. Bidier rappelle ensuite que c’est en
1890, qu’un groupe d’amis organisaient la
première fête du personnel des Tabacs, et
quelles furent les raisons qui les incitèrent
à former une Société de Secours Mutuels.
Après quelques difficultés à se mettre en
route, la Société eut le bonheur de voir M.
Lecointe accepter les fonctions de président,
ce qui donna un grand espoir de voir les
beaux projets se réaliser.
M. Bidier parie du travail de M. Lecointe
qui pendant vingt-deux années dirigea la So
ciété avec un zèle et une confiance admi
rables.
Il associe M. Baudry dans les hommages
qu’il rend à son président et dit que l’aima
ble trésorier tint son poste avec dévoue
ment.
M. Bidier prie M. Génestal de remettre aux
héros de la soirée les récompenses décernées
par le gouvernement. .
M. Genestal s'acquitte de celte lâche avec
empressement en félicitant les deux médail
lés.
M. Bidier, tenant à associer Mme Lecointe
et Mme Baudry à cette belle manifestation
de sympathie, leur offre, au nom de la So-
ciéte, une belle gerbe de fleurs.
M Bidier termine par des remerciments à
M. Genestal et à tous ceux qui ont partiel
au succès de cette fête.
A son tour, M. Génestal prononce l’alloc
tion suivante :
Mesdames, Messieurs,
M. Bidier, vice-président de la Société de
cours mutuels des tabacs, vient de vous expo:
‘importance des services rendus à la Société
secours mutuels du personnel des Tabacs par ,
1 héros de cette fête. Vous connaissez toutes
tous la brillante carrière, commencée en 4877,
notre ami dans cette Administration ou, par S
intelligence et un travail saus relâche, il est ■
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