Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-29
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 août 1913 29 août 1913
Description : 1913/08/29 (A33,N11733). 1913/08/29 (A33,N11733).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637811c
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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AU HAVRE..... Bureau du Journal, Y12, bould de Strasbourg.
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La PETIT HJ VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
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(6 Pages)
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avre
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Le Havre, la Seine-Inférieure, YEur.
I Oise et la Somme
Autres Départements................... j
Union Postale
Vendredi 29 Août 1913
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE ! Rédaction, N» 7.60
ABONNEMENTS
TBO1 Mois
Six Mois
Un An
' €
10
5O
Fr.
• Fr.
• £ we
=• Fr.
29
Fr.
a Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 28 Août, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant..
calme
£ 71 -/-
12/6
3 mois
4 71 -/-
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2 197 3/-
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3 mois
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ferme
£ 53/4 %
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3 mois
£ 56/-
3d
-/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 27 août 1913.
L’INAUGURATION
DU PALAIS DELA PAIX
La Haye. — Pendant la cérémonie du Pa
lais de la Paix, les cloches de la ville ont
sonné.
M. Carnegie, qui portait le grand cordon
de l’ordre d’Orange Nassau, a été vivement
acclamé par les assistants, lorsque M. Van
Garnebeck a rappelé dans son discours son
acte généreux en faveur de l’humanité.
Dans sa simplicité, la cérémonie a fait
une très grande impression sur les assis
tants qui, après la cérémonie, ont visité les
différentes salles et les bureaux du Palais.
Lorsque M. Carnegie, après la visite du
palais, se rendait en automobile à la légation
américaine, il fut reconnu par la foule et
longuement acclamé.
Les ovations se sont répétées sur tout le
parcours et M. Carnégie y a répondu en
serrant les mains de nombreuses personnes.
ACCIDENT AUX COURSES DU TRÉPORT
Le TRÉPORT. — Pendant les courses du
Tréport, le jockey Wilcock est tombé de
cheval et s’est blessé.
SORTIE DE DIRIGEABLE
Belfort. — Le dirigeable Lieutenard-
chaure, arrive la semaine passée, a effectué
hier après-midi au-dessus de la ville sa pre
mière sortie de reconnaissance.
ACCIDENT D’AUTOMOBILE
SENLIS. — Sur la route de Paris à Chantilly,
une automobile dans laquelle se trouvaient
deux voyageurs s’est jetée contre un tom
bereau non éclairé.
Le chauffeur a été tué, un des voyageurs
est dans un état désespéré, son compagnon
n’a été blessé que légèrement.
L’AFFAIRE DU COLLIER
Londres. — La Sûreté anglaise du Scott-
land Yard déclare ne savoir absolument lien
relativement au bruit d’après lequel le col
lier de perles volé au cours d’un transit en
tre Paris et Londres, se trouverait à Berlin.
GRAVE INCENDIE A BORD D’UN
TRANSATLANTIQUE ALLEMAND
New-York. — Un grave incendie s’est dé
clare hier matin, vers quatre heures, à bord
du nouveau transatlantique allemand Impe-
râtor, amarré dans les docks d’Hoboken.
L’alarme a été donnée par un surveillant
du bord qui aperçut de la fumeé sortant des
hublots du navire.
La moitié de l’équipage s’employa à com
battre l’incendie tandis que l’autre moitié
s’occupait du sauvetage des émigrants qui
n’avaient pas encore pu être débarqués.
Malgré toutes les précautions prises, des
scènes de désordre se produisirent mais elles
furent rapidement réprimées.
Les pompiers mandés par téléphone, arri
vèrent bientôt mais ils durent borner leurs
efforts à protéger les parties du bâtiment
qui n’étaient pas atteintes.
Ils ne purent se rendre maîtres de l’incen
die qu’à neuf heures du matin.
Les dégâts sont considérables. Toutss les
décorations du paquebot sont détruites.
Le vapeur s’est incliné de 15 degrés, mais
on ne redoute aucun accident.
On croit que l’incendie est dû à un défaut
d’installation des fils électriques.
On espère que le navire pourra reprendre
la mer dès samedi prochain.
Pendant les travaux de sauvetage, deux
gccidents mortels se sont produits.
Le commandant en second du bord fut as-
chyxié en pénétrant dans une soute pleine
de fumée ; un marin subit le même sort.
Enfin, un second marin a été blessé ; son
état est assez grave.
GUILLAUME II A BRESLAU
î Breslau. — L’empereur Guillaume répon
dant au discours de bienvenue du premier
bourgmestre, a rappelé l’époque où l’Alle
magne était, il y a cent ans, sous la domina
tion étrangère.
Il espère, a-t-il ajouté, réussir, sous la
protection de la puissante armée allemande
qui est une des principales garanties de la
paix européenne, à maintenir cette paix
d’une façon durable.
pom eentir II M »1
LES GRÈVES EN ESPAGNE
Barcelone. — Douze fabriques ont repris
le travail hier matin.
i Quelques grévistes ont été arrêtés à la suite
des derniers désordres.
Le journal El Progresse est poursuivi pour
excitation à la rébellion.
Barcelone. — Trente-trois tissages occu
pant 2,733 ouvriers ont repris le travail hier
matin ; les neuf autres employant 1,252 ou
vriers ont fermé par suite de l’impossibilité
d’un accord entre patrons et ouvriers sur les
heures du travail,,
NEW-YORK, 28 AOUT
Cotons : octobre, hausse 19 points ; dé
cembre, hausse 2 points; mars, hausse 24
points. — Ferme.
Cniés s baisse 8 à 9 points.
NEW-YORK, 28 AOUT
Cuivre Standard disp.
— septembre....
Amalgamat. Cop...
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On8‘abenne également, SANS FRe’S, dens tous les B a mes g de Po^a e pranse 3
L’lnauguration du Palais de la Paix.
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Décembre.
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Septembre
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10 80
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M. ASQUITH ET LES SUFFRAGETTES
Londres. — Hier après-midi à Elgin, M. As-
quith jouait au golf avec sa fille lorsqu’il fut
décoiffé et maltraité par deux suffragettes.
Celles-ci furent arrêtées avec beaucoup de
difficultés.
LES SOUVERAINS ESPAGNOLS
A BILBAO
Bilbao. — Les souverains ont assisté à un
grand déjeuner offert en leur honneur par
le Sporting Club.
On a ensuite procédé à la distribution des
prix des régates que la reine Victoria a re
mis aux lauréats au milieu des acclamations
de l’assistance.
Le yacht Giralda, ayant à bord les souve
rains espagnols, est parti à trois heures et
demie pour Saint-Sébastien.
Une foule immense a acclamé les souve
rains.
Le Giralda a été escorté pendant quelques
milles par le croiseur allemand Hansa, qui a
viré de bord et s’est ensuite dirigé vers le
Sud.
LES AFFAIRES D’ORIENT
M. Corcmilas grand-offioier du Sauveur
Athènes, 28 août.
Le roi, en récom pense des services ex
ceptionnels rendus au pays par M. Coromi-
las, lui a conféré le grade de grand-officier
de l’ordre du Sauveur.
L’attaché naval allemand en Grèce
Le gouvernement allemand a informé le
gouvernement hellénique de la nomination
d’un officier supérieur de la marine au
poste nouvellement créé d’attaché naval à
Athènes.
Commentant cette désignation, les jour
naux estiment que, par cette nomination,
l’empereur Guillaume apprécie les victoires
navales de la Grèce, devenue une puissance
maritime dont il faut tenir compte.
Les réfugiés dé Thrace
Athènes, 28 août
De nombreux réfugiés sont arrivés hier de
Thrace.
Ils racontent que les Turcs auraient com
mis des cruautés envers les chrétiens à
Kirk-Ki lissé et dans d’autres localités de
Thrace.
La Commission internationale en Epire
Athênes, 28 août.
A propos de l’arrivée prochaine en Epire
de la Commission internationale chargée de
tracer la frontière et de décider du sort de
certaines villes de la région, la Nea imera
espère que les membres de cette Commission
montreront de l’impartialité et seront à la
hauteur de la tâche importante et délicate
qui leur a été confiée.
Toutes les'puissances, ajoute le journal, qui,
comme l’Italie et l’Autriche, sont opposées aux
revendications de la Grèce, considéreront qu’il est
de leur dignité de ne pas faire entrer dans cette
Commisson des membres du corps consulaire
ayant servi en Albanie ou en Epire, dont le té-
moignage, dit-il, serait d’avance entaché de par
tialité.
La Rentrés des Troupes en Roumanie
Bucarest, 28 août.
Le roi Charles a quitté hier soir Sinaïa
pour se rendre pir train spécial au port de
Zirmicea, afin d’inspecter les dernières trou
pes revenant de Bulgarie. Il visitera aussi les
lazarets où sont hospitalisés les soldats at
teints du choléra.
Le prince héritier Ferdinand et la prin
cesse, sa femme, partiront dimanche pour
Sigmaringen.
Nouvelles Ecoles italiennes en Albanie
Rome, 23 août.
Au début de l’année scolaire, cinq nou
velles écoles italiennes vont être ouvertes
dans l’Albanie septentrionale.
Des écoles italiennes existent déjà à Du-
razzo, Saint-Jean-de-Medua et Surton.
En Roumanie
Bucarest, 28 août
Le roi Carol a quitté hier Sinaïa, pour aller
assister au retour des troupes de Bulgarie.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
. i la HIBHAIRIE IHTZAMATIONNLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeubla do l’HOTEL TERMINUSJ
Les dirigeants de la G. G. T. viennent de
publier,dans La Bataille Syndicaliste et dans
L’Humanité, une déclaration relative à l’ac
tion confédérale.
Déclaration, disent-ils, mais bien plutôt
justification d’une attitude récente — et ten
tative de retour en grâce auprès des exal
tés du parti.
Et si certains de nos confrères radicaux-
socialistes ont voulu y voir un retour au
bon sens et à l’unique action profession
nelle, il est impossible cependant de ne pas
se rendre compte, malgré les termes par
fois atténués du document/ que rien n’est
changé dans les tendances véritables de la
Confédération.
Naguère, pour marquer leur hostilité à
la loi de trois ans, les éléments les plus tur
bulents de la G. G. T. avaient voulu impo
ser la grève générale aux Bourses du Tra
vail et aux Fédérations adhérentes à la
Confédération. Mais, rebelles à la pression
et aux sommations des in esponsables, com
prenant l’inopportunité et l’imprudence de
l’attitude que l’on voulait leur commander,
M. Merrheim et ses amis parvinrent à écarter
cette grève générale en faisant voter un
ordre du jour où les violences de langage
ne manquaient pas, mais qui, finalement,
décevait les espérances des plus exaltés.
Certes, en cet ordre du jour, la Confédé
ration se déclarait « résolue à poursuivre
l’agitation et à combattre, par tous les
moyens en son pouvoir, les audaces d’une
réaction rendue plus arrogante par la veu
lerie parlementaire. » Mais, de proposition
dégrève générale, point. Et depuis lors,
MM. Jouhaux, Griffuelhes, Monatte, Merr-
heim, Bled, Savoie et autres dirigeants sont
traités de « réformistes » — suprême inju
re — par leurs adversaires.
- C’est pour détourner d’eux pareille accu
sation, pareil soupçon de modérantisme —
et en même temps pour expliquer leur atti
tude et se justifier que MM. Jouhaux, Grif-
fuelhes et consorts ont publié ce manifeste
où ils se défendent « d’avoir rétréci l’action
sociale de la C. G. T. » et d’orienter le
mouvement ouvrier « vers la méthode ré
formiste. »
Sans doute le syndicalisme doit avoir un
« rôle constructeur », et sans doute aussi
il doit « tenir compte des transformations
s’opérant autour de lui ». Mais ce sont-là
questions de tactique et de méthode. Les
décisions prises à la dernière conférence
des Bourses du Travail et le fait même que
la grève générale n’ait pas été approuvée
ne sauraient constituer les indices d’aucun
« recul ». En effet, la Déclaration dit ex
pressément que le syndicalisme « prépare
l’émancipation intégrale qui ne peut se
réaliser que par l’expropriation capitaliste ».
Pour y arriver, « aux colères et aux agita
tions passagères qui se manifestent, le plus
souvent, dans l’incohérence, le syndicalis
me doit substituer une action consciente et
coordonnée ». Enfin le syndicalisme, — tel
que le comprennent MM. Jouhaux, Merr
heim, Monatte, Savoie, Bled et leurs amis,
— « exige une action continue qui fait
naître chez le travailleur un sentiment de
confiance en soi, négateur de passivité et
créateur de révolte consciente. »
Au surplus, les signataires du manifeste
ont rompu depuis longtemps « avec le ré
formisme social, qui n’est pas nécessaire
ment négateur de violence, mais qui sup
pose, danger bien plus grand, une collabo
ration des syndicats avec le pouvoir et le
patronat. »
Donc, la G. G. T. n’entend aucunement
perdre de vue le but essentiel du syndica
lisme tel qu’elle le comprend, et qui est
« de détruire l’Etat et de fonder par son pro
pre effort, par une action autonome, la So
ciété de demain. »
Mais si, par endroits du moins, le style
du manifeste demeure relativement tempé
ré et si, dans les récents Congrès des di
verses fédérations ouvrières, les délibéra
tions ont eu lieu avec calme et de façon
méthodique, en n’accordant qu’une place
restreinte aux questions politiques, on ne
peut oublier cependant que la Fédération
du textile a adopté le vœu d’une propagan
de énergique pour empêcher l’application
de la loi de trois ans. Et l’on ne peut oublier
davantage que l’ameublement et la bijou
terie ont traité la question du « Sou du Sol
dat » et décidé d’intensifier la propa
gande en sa faveur, grâce à la sollicitude
désorganisations syndicales elles-mêmes.
Dès lors, est-il possible d’admettre vrai
ment que la G. G. T. s’assagit ?
Mais comme une certaine tyrannie syndi
caliste s’était instituée, que la très grande
majorité des travailleurs supportait avec
impatience, et comme le sabotage et Fac
tion directe ne pouvaient que soulever une
réprobation unanime, il a bien fallu reve
nir à une politique plus modérée, — sans
renoncer d’ailleurs aux espérances de la
révolution.
Et par une Déclaration qui ne manque
pas d’habileté, il a bien fallu s’efforcer de
ménager les violents, tout en donnant sa
tisfaction aux « réformistes » que l’on désa
voue du reste.
il y a là un singulier jeu d’équilibre, —
A la cérémonie d’inauguration du palais de
la Paix qui a débuté par le dévoilement du
buste de sir Rondal Cremer, M. Andrew Car
negie a prononcé un discours dont nous dé
tachons les passages suivants :
Le monde civilisé a enfin compris, après des
siècles d’épreuves douloureuses, que le plus grand
des bienfaits est la paix. Il n’est pas un seul gou
vernant d’hommes civilisés, empereur ou sous-
secrétaire d’Etat, qui ne reconnaisse celte vérité.
G’est là un fait qui les frappe fortement, tant l’hu-
manité a déjà progressé dans celte voie. Lente
ment, cette autre vérité a pénétré le cœur des
hommes, que les nations ne sont pas faites pour
vivre ni travailler à part, chacune pour soi-même,
mais au contraire pour échanger les produits de
leurs industries respectives, Leurs échanges s’é
lèvent déjà à l’énorme somme de 470 milliards
par an, et ne font qu’augmenter, ainsi que le veu
lent les lois naturelles.
Les nations du monde ne subsistent pas seule
ment de ce qu’elles produisent elles-mêmes. Le
Royaume-Uni est ainsi obligé d’importer les pro
duits alimentaires dont il a besoin. Arrêtez cette
importation, et ses habitants meurent de faim. De
la ses gigantesques forces navales. D'autres pays,
au fur et a mesure qu’augmentera leur population,
seront contraints d’agir de même. L’année der
nière, l’Allemagne a importé pour une somme
totale de 1,875.000,00) de francs de produits ali
mentaires (la valeur totale de ses importations
était de 14,925,000,000), la France 1,400,(100.000, les
Etats-Unis eux-mêmes atteignent le chiffre de
47.750,000,000. Ainsi les nations du globe se nour
rissent les unes les autres.
Un noble idéal s’offre donc pour l’avenir de
l’humanité : celui où nul parmi les pays ne tra
vaille exclusivement pour lui-même, mais où tous
travaillent les uns pour les autres et où la frater
nité règne sous l’égide de la paix.
Mesdames et messieurs, le devoir nous échoit
de nous préparer pour ces hautes destinées, et le
chemin que nous devons suivre est tout tracé,
puisque une augmentation des échanges interna
tionaux de produits alimentaires est inévitable.
J’émettrai donc l’avis que la seule mesure qui
soit nécessaire à l’heure présente pour assurer la
paix du monde, est une entente englobant trois
ou quatre des principaux pays civilisés (et davan
tage si d’autres désirent se joindre à eux, car plus
ils seraient, mieux cela vaudrait). Ces grandes
puissances s’engageraient donc à agir de concert
contre les perturbateurs de la paix du monde dans
le cas où il s’en présenterait — ce qui ne serait
guère possible du jour où l’acte d’association dont
j’ai parlé deviendrait un fait accompli.
Le tsar de Russie, qui semblait deviner en 1898
l’imminence du règne de la paix mondiale, s’ex-
primait ainsi en conviant les nations à se rencon
trer dans une conférence : « Cette conférence
constituerait, avec l’aide de Dieu, un heureux
présage pour ce siècle-ci. Elle ferait converger
vers un puissant foyer les efforts de tous les pays
qui sincèrement s’efforcent de faire triompher
cette noble conception de la paix universelle
triomphant des éléments de trouble et de dis
corde. » Le message du tsar restera à jamais mé
morable. L’Histoire proclamera son auteur le
premier parmi les chefs d’Etat qui invita les na
tions civilisées à abolir la guerre barbare et faire
monter les degrés du trône à la paix angélique.
M. Carnegie fait ici un éloge de ‘empereur
d’Allemagne « la plus frappante des person
nalités », et il suggère l’idée d’un appel de
Guillaume H à tous les pays civilisés pour
conférer sur les meilleurs moyens d’assurer
la paix du monde.
Je suis certain, dit-il, que le succès suivrait.
Tout ceci semble facile, trop facile peut-être.
Veuillez toutefois vous rappeler que les grandes
inventions, les grandes découvertes, les grands
mouvements ne se sont finalement réalisés que
grâce à l’entremise de progrès antérieurs appa
remment faibles ou insignifiants, et cela, parce
que le terrain avait été préalablement bien prépa
ré, qu’une modification et une amélioration des
conditions s’étaient produites au cours de longues
années d’obscures expériences. La majorité des
progrès décisifs accomplis semblent nous être
apparus soudainement dans toute leur perfection.
Ainsi en sera-t-il probablement lorsque la guerre
barbare fera place a la paix civilisée. Il arrive
souvent qu’une petite étincelle fait jaillir la flam
me. C’est l’empereur d’Allemagne qui, tenant la
torche dans sa main, devrait donc faire naître
l’étincelle.
ALLEMAGNE
Vidée de la Guerre contre la France
Multiples sont les publications allemandes
consacrées à une prochaine guerre contre la
France. Outre les œuvres d’imagination où
le conflit franco-allemand se développe à
travers des péripéties héroïques se dénouant
à la gloire de l’Allemagne, de nombreux tra
vaux d'officiers supérieurs sont consacrés à
ce problème et des organes sérieux, tels la
revue Nord nnd Sud, lui consacrent des étu
des à la fois militaires et diplomatiques.
Dans un des derniers numéros de cette re
vue, qui contient une photographie du mi-
nistre des affaires étrangères de Hollande et
un article de son collègue de la marine, se
trouve une étude sur l’avenir de l’Allemagne
où nous relevons le passage suivant : .
La France est encore sous l'impression erronée
d'une Allemagne faible et divisée, et elle ne peut
se faire à l'idée qu'elle n'est plus la première puis
sance de l’Europe. Une nouvelle édition, aug
mentée, de 1870 est seule capable de l’en convain
cre définitivement.
H va de soi que l’Allemagne ne peut pas atta
quer la France de but en bianc. Gomme première
condition, il faudrait que la Russie, en tant
qu’alliée de la France, fut occupée de nouveau
sérieusement en Asie. Il est hors de doute que
cela se produira, dans un avenir rapproché, du
côté de la Chine.
Voilà pourquoi l’Allemagne doit user de pro
cédés amicaux envers la Chine et créer vis-à-vis
d’elle un état de choses analogue à celui qui
existe entre l'Angieterre et le Japon. Étant donné
la grande irritabilité du peuple français, il sera
aisé à une diplomatie habile de créer un prétexte
pour amener la guerre où la France apparaîtrait
comme la provocatrice.
C’est grand dommage que l'Allemagne, entre
maintes autres occasions propices, n’ait pas pro
fité de la guerre russo-japonaise.
Bien entendu, une guerre favorable pour l’Alle
magne n’amènerait même pas une paix réelle
entre elle et la France. D’ailleurs, là n’est pas le
devoir, lequel consiste plutôt à affaiblir la France
de façon telle qu’elle perde son caractère mena
çant et dangereux, ce qui permettrait à l’Allema
gne de ramener ses propres armements à l’état
normal.
Pour atteindre ce but, il faudrait reprendre à la
France tout ce q ui a fait partie naguère de la Lor
raine et ce qui lui reste encore de l’Alsace, ainsi
que tout le territoire de la Meuse.
En outre, la France serait astreinte à restituer
à la Belgique tous les départements du Nord,
contre quoi la Belgique céderait à la Hollande la
partie allemande, où la population est de langue
allemande.
Quant à l'Italie, elle avancerait sa frontière de
l’Ouest jusque dans la vallée du Rhône, y compris
la Savoie, et autant que possible annexerait Tunis.
Ce sont là rêves de pangermanistes, il est
vrai, mais la littérature et la presse les ré
pandent sous toutes les formes et le grand
public fait bon accueil à cette lecture. La
médiocre influence que les milieux diri
geants de la monarchie exercent sur l’opi
nion publique du pays n’est pas de nature à
nous faire considérer ce courant comme né-
il serait superflu après cela de parler des
intentions agressives de la France contre
l’Allemagne et de l’obligation où ces tendan
ces françaises ont mis les Allemands d’aug
menter leur armée.
-
Le conflit entre les Etats-Unis
et le Mexique
À
jeu d’équilibre instable,
n’est dupe.
dont personne
eL
Th. Vallée.
New-York, le 28 août.
Une dépêche de San-Antonioannonce qu’à
la suite d’ordres reçus de Washington, des
forces d’infanterie, de cavalerie et une batte
rie d’artillerie ont été envoyées en hâte à la
frontière mexicaine. Une partie des troupes
a pris position en face de Brownsville, où un
groupe de rebelles mexicains se trouve réu
ni. Une autre partie a été envoyée en face
du quartier général fédéral mexicain.
Mille hommes de renfort sontprêtsà partir.
Washington, 28 août
M. Bryan, secrétaire d’Etat, a télégraphié
hier soir à l’ambassade des Etats-Unis et aux
consuls américains au Mexique, leur don
nant comme instructions d’accorder toute
l’aide nécessaire aux sujets américains quit
tant le Mexique et de fournir de l’argent
pour le transport des indigents.
Les consuls devront également donner
leur appui aux etrangers, le cas échéant.
M. Bryan annonce qu'il a reçu, de M. Lind
une dépêche disant que M. Gamboa, minis
tre des affaires étrangères du Mexique, lui a
envoyé une nouvelle note.
New-York, 28 août.
On télégraphie de Mexico :
« Le gouvernement mexicain garde le si
lence au sujet du Message du president Wil
son au Congrès américain.
» M. Gamboa, ministre des affaires étran
gère, a soumis à la commission permanente
du Congrès mexicain tous les détails du dif
férend, sans y ajouter aucun commentaire.
La commission a également reçu le commu
niqué sans aucun commentaire.
Une seconde note du président Wilson a
insisté sur une réponse immédiate, mais
seulement à la demande tendante à ce que
général Huerta ne prenne pas part à la lutte
électorale.
Le président Wilson a laissé entrevoir que,
si le Mexique agissait immédiatement en
conformité de ses propositions, il donnerait
aux banquiers américains l'assurance que le
gouvernement des Etats-Unis favoriserait un
emprunt immédiat au Mexique, suffisant
pour couvrir les besoins temporaires de
l’administration actuelle.
« M. Gamboa a répondu qu’aucune offre
d’emprunt, si important fut-il, ne pourrait
décider ceux qui étaient chargés de la digni
té nationale à mettre de côté cette dignité.
» Il a ajouté qu’il était impossible au gou
vernement mexicain d'accepter le retrait du
général Huerta car le Mexique, non seule
ment abandonnerait sa souveraineté, mais
compromettrait son avenir, puisque les
futures élections présidentielles seraient ex-
posées au veto du rrésident des Etats-Unis,
INFORMATIONS
Mort d’un ancien Député
protestataire au Reichstag*
Mercredi est mort, à Aix-en-Provence, M.
Bader, surveillant à l’asile d’aliénés de cette
ville.
Son histoire est des plus singulières.
Bader fit la campagne de 1870 comme ma
réchal des logis dans un régiment de dra
gons français.
Après la défaite, pour des raisons de
famille, il opta pour la nationalité alle
mande.
Elu député au Reichstag, il fit partie du
groupe des protestataires qui s’éleva véhé
mentement contre les humiliations qui
étaient infligées aux populations d’Alsace et
de Lorraine.
Ses protestations lui valurent son expul
sion du Reichstag et du territoire alsacien.
Ses biens furent vendus et ses propriétés sai
sies.
Sans ressources, Bader se réfugia en
France
rable.
où il
Il échoua à
de mourir à
70 ans.
mena une existence misé-
Aix-en-Provence, où il vient
l'asile d’aliénés, à l’âge de
A l‘Aéro=Club de France
Le Comité de Direction de l’Aéro-Club de
France s’est réuni extraordinairement le
lundi 25 août, sous la présidence de M. Hen
ry Deutsch de la Meurthe.
Il a voté les deux ordres du jour suivants:
Le Comité de Direction de l’Aéro-Club de France
tient à protester énergiquement contre les décla
rations inexactes qui ont été faites à la presse re
lativement à son rôle de dirigeant de l’Aéronau-
tique Française.
Il rappelle que l’Aéro-Club de France a distri
bué une somme de près de 7 millions comme prix
à l’aviation.
***
Le Comité avant examiné à nouveau la situation
créée par de récents événements relativement à
l’Aérodrome de Reims et à la Coupe Gordon-Ben
nett estime que ses votes précédents sont absolu
ment valables et réguliers et qu’il n’y a pas lieu
d’y revenir.
Il renouvelle à son président les sincères re
merciements qu’il lui avait adressés à la dernière
séance.
L’Affaire du Collier
Selon une information sensationnelle pu
bliée hier matin par le Daily Mail, le mys
tère du collier serait sur le point d’être
éclairci.
Dp fis le 15 juillet, date de la disparition
entre Paris et Londres du collier de 4 mil
lions expédié par M. Salomons à M. Max
Meyer, l’agent à Londres de la Compagnie du
Lloyd, M. Price n’avait pas cessé de travail
ler, d’accord avec les inspecteurs de Scetland
Yard et sous la direction de M. Ward, chef
de la Sûreté anglaise, et de M. W. Leach,
chef du service des recherches criminelles,
à la solution du troublant problème.
Dans l’après-midi de mercredi, des rensei
gnements, dont le Daily Mail ne peut encore
préciser la source, apprirent à M. Price que
le vol avait été commis par une bande de
voleurs internationaux dont les chefs, ac
tuellement à Berlin, offrent de restituer le
précieux collier contre paiement d’une cer
taine somme. .. , .
A Scotland Yard, dit le Daily Mail, on nat-
tacha tout d’abord aucun crédit à cette his
toire. Mais après une rapide enquete, on dut
se rendre à l’évidence des faits et les assu
reurs chargèrent leur agent de se rendre im
médiatement. à Berlin avec pleins pouvoirs
pour névocier le rachat du collier.
M. Price a quitté Londres en toute hâte.
On espère qu’il pourra, dans les 48 heures,
entrer en possession du fameux collier.
Un Faux Gorki
Un jour, raconte VEloik Belge, que Gorki
se trouvait à Georgetown, en passant devant
le théâtre, il vit qu’on y représentait une de
ses œuvres. Il se mit à lire l’affiche. Quelle
ne fut pas sa stupéfaction d’y lire, en gros
caractères : « A la fin de la “représentation,
l’auteur viendra lai-même saluer le public. »
Gorki entre au théâtre. La représentation a
lieu.
. Le rideau vient de tomber sur la dernière
tirade. Le public réclame violemment l’au
teur. Alors la toile se relève et un homme
parait sur la scène,s’avance jusqu’à la rampe
et salue le public enthousiaste qui applaudit
à tout rompre.
Gorki, aussitôt, demande à l’imprésario de
le présenter à l’auteur dont il se' dit grand
admirateur.Les deux Gorki sont en présence
l’un de l’autre. Le faux Gorki comprend de
suite ce que veut ce visiteur qui lui res
semble.
— Je vous en supplie, dit-il, ne dites rien.
J’ai été engagé dans la troupe pour jouer les
auteurs. Je me grime suivant le besoin et
je suis tour à tour Sudermann, Rostand ou.
Maurice Donnay. Je vous en supplie, ne di
tes rien.
» Je suis père de famille et mon emploi au
théâtre est mon seul gagne-pain. »
Et Gorki ne dit rien. G’est un brave homme.
NOS VITRINES
Les amateurs de curiosités remarqueront
avec intérêt dans nos Vitrines une machine-
miniature qui est un véritable chef d'œuvre de
mécanique lilliputienne.
Cette machine à vapeur à double effet a pour
auteur notre concitoyen M. Sancey, horloger.
Elle est constituée comme une véritable ma
chine, avec son piston, son tiroir cylindrique,
ses glissières, sa bielle oscillante, son volant»
Le cylindre est en or, le bâtis et le volant en
argent. Le cylindre a trois millimètres d’alesage-
Le poids total n'atteint pas 10 grammes, el
le moteur, actionné par l'air à l’aide d’une
poire en caoutchouc, donne 1,200 tours à la,
seconde.
Joli spécimen de mécanique pour pygmées.
OBSERVATOIRE DE PARIS
Paris, 28 août, 11 h. 13
Extrêmes barométriques : 746 mill.
à Charleville, 761 mill. à Biarritz.
Forte pression Baltique, Angleterre.
Dépression Islande.
Temps probable : Vent variable,
temps chaud et orageux.
AI Havre (Centre de la Ville)
$0.
35
30—
20-
25
-15
E .
= 5
-o
65
10
A
A
midi...
minuit.
4
15
O
(
THÎRÏOMETt
+ 23
+ 18
BAROMETRI
761
760
40
U FÊTE A SOUHAITER :
AUJOURD’HUI.. Saint-Jean-Baptiste
Saint-Gaudens,
DEMAIN
PAR-CI, PAR-LA
La Raison
G'.est une trouvaille.
Ce mari fatigué d’une union qui ne réalisa
pas son rêve aurait pu faire valoir pour recon
quérir sa liberté des griefs sérieux, raisons de
moralité, incompatibilité d'humeur. Les dieux
de l’hyménée lui avaient précisément donné une
femme charmante et docile. L’époux aurait pu
s'appeler César.
Mais l’épouse était du Midi, dotée d’un « as-
sent » ultra prononcé et il arriva cette chose
toute naturelle que le mari l’attrapa, par con
tagion.
Et comme ce mari est, par profession, « con-
férencier scientifique », qu'il a pour tâche déli
cate de vulgariser les connaissances techniques,
il alla promener de salle en salle, pour la joii
cruelle des auditoires, un « assent » qui deve
nait dans le Nord une véritable calamité.
Alors le mari est allé trouver les juges. Il
leur a exposé sa situation a moitié compromise
par sa propre moitié, et il a souligné ce préju
dice pour solliciter la libération par le divorce.
Les juges viennent de rendre leur arrêt. Ils
ont jugé insuffisantes les raisons mises en avant
par l'intéressé. Le conférencier scientifique
garde sa femme et son accent.
Jules Moineaux n’est plus et son Dis Courte-
line est en train d’oublier ses joyeux pantins du
prétoire, mais la gaieté ne chôme point au Par
lais.
Quel délicieux vaudeville on pourrait faire,
avec l’histoire vécue du conférencier devenu
méridional malgré lui.
Imaginez seulement la scène du Tribunal, la
déposition des époux ; compliquez la situation
en installant au siège des magistrats du Midi,
et prêtez-leur naturellement à eux aussi une
bonne dose d'accent.
Le mari : Oui, Monsieur le président, voili
où j'en suis. /I force d’entendre Madame ms
conter des histoires, je suis arrivé à être plut
méridional qu’elle-même. Tenez, l’autre jour,
j'étais à Caen. Je conférenciais sur le serpent dt
mer. Un moment, je dis: Cet animal est vorace,
Voit-il une baleine ? Sans hésiter, il la mainge,,^
Toute la salle se moque...
1 Le président ; De la baleine ?
(
. 53- Annee — ru 735
Adresser tout ce qui concerne l’Administrat,
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Iupressions et Annonces, TBL 10.47
J
A.
I
AN NON CES
AU HAVRE..... Bureau du Journal, Y12, bould de Strasbourg.
( ( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS.. ..... 3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
La PETIT HJ VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
(C Pages)
S Centimes
(6 Pages)
Administrateur * Délégué
EDITION DD MATIN - 5 Cenumeg
avre
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Le Havre, la Seine-Inférieure, YEur.
I Oise et la Somme
Autres Départements................... j
Union Postale
Vendredi 29 Août 1913
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE ! Rédaction, N» 7.60
ABONNEMENTS
TBO1 Mois
Six Mois
Un An
' €
10
5O
Fr.
• Fr.
• £ we
=• Fr.
29
Fr.
a Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 28 Août, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant..
calme
£ 71 -/-
12/6
3 mois
4 71 -/-
12/6
-1-
ETAIN
Comptant ..
ferme
2 197 3/-
93/-
-h
3 mois
£ 196 15/-
100/-
-I-
FER
Comptant ..
ferme
£ 53/4 %
3 d
-1-
3 mois
£ 56/-
3d
-/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 27 août 1913.
L’INAUGURATION
DU PALAIS DELA PAIX
La Haye. — Pendant la cérémonie du Pa
lais de la Paix, les cloches de la ville ont
sonné.
M. Carnegie, qui portait le grand cordon
de l’ordre d’Orange Nassau, a été vivement
acclamé par les assistants, lorsque M. Van
Garnebeck a rappelé dans son discours son
acte généreux en faveur de l’humanité.
Dans sa simplicité, la cérémonie a fait
une très grande impression sur les assis
tants qui, après la cérémonie, ont visité les
différentes salles et les bureaux du Palais.
Lorsque M. Carnegie, après la visite du
palais, se rendait en automobile à la légation
américaine, il fut reconnu par la foule et
longuement acclamé.
Les ovations se sont répétées sur tout le
parcours et M. Carnégie y a répondu en
serrant les mains de nombreuses personnes.
ACCIDENT AUX COURSES DU TRÉPORT
Le TRÉPORT. — Pendant les courses du
Tréport, le jockey Wilcock est tombé de
cheval et s’est blessé.
SORTIE DE DIRIGEABLE
Belfort. — Le dirigeable Lieutenard-
chaure, arrive la semaine passée, a effectué
hier après-midi au-dessus de la ville sa pre
mière sortie de reconnaissance.
ACCIDENT D’AUTOMOBILE
SENLIS. — Sur la route de Paris à Chantilly,
une automobile dans laquelle se trouvaient
deux voyageurs s’est jetée contre un tom
bereau non éclairé.
Le chauffeur a été tué, un des voyageurs
est dans un état désespéré, son compagnon
n’a été blessé que légèrement.
L’AFFAIRE DU COLLIER
Londres. — La Sûreté anglaise du Scott-
land Yard déclare ne savoir absolument lien
relativement au bruit d’après lequel le col
lier de perles volé au cours d’un transit en
tre Paris et Londres, se trouverait à Berlin.
GRAVE INCENDIE A BORD D’UN
TRANSATLANTIQUE ALLEMAND
New-York. — Un grave incendie s’est dé
clare hier matin, vers quatre heures, à bord
du nouveau transatlantique allemand Impe-
râtor, amarré dans les docks d’Hoboken.
L’alarme a été donnée par un surveillant
du bord qui aperçut de la fumeé sortant des
hublots du navire.
La moitié de l’équipage s’employa à com
battre l’incendie tandis que l’autre moitié
s’occupait du sauvetage des émigrants qui
n’avaient pas encore pu être débarqués.
Malgré toutes les précautions prises, des
scènes de désordre se produisirent mais elles
furent rapidement réprimées.
Les pompiers mandés par téléphone, arri
vèrent bientôt mais ils durent borner leurs
efforts à protéger les parties du bâtiment
qui n’étaient pas atteintes.
Ils ne purent se rendre maîtres de l’incen
die qu’à neuf heures du matin.
Les dégâts sont considérables. Toutss les
décorations du paquebot sont détruites.
Le vapeur s’est incliné de 15 degrés, mais
on ne redoute aucun accident.
On croit que l’incendie est dû à un défaut
d’installation des fils électriques.
On espère que le navire pourra reprendre
la mer dès samedi prochain.
Pendant les travaux de sauvetage, deux
gccidents mortels se sont produits.
Le commandant en second du bord fut as-
chyxié en pénétrant dans une soute pleine
de fumée ; un marin subit le même sort.
Enfin, un second marin a été blessé ; son
état est assez grave.
GUILLAUME II A BRESLAU
î Breslau. — L’empereur Guillaume répon
dant au discours de bienvenue du premier
bourgmestre, a rappelé l’époque où l’Alle
magne était, il y a cent ans, sous la domina
tion étrangère.
Il espère, a-t-il ajouté, réussir, sous la
protection de la puissante armée allemande
qui est une des principales garanties de la
paix européenne, à maintenir cette paix
d’une façon durable.
pom eentir II M »1
LES GRÈVES EN ESPAGNE
Barcelone. — Douze fabriques ont repris
le travail hier matin.
i Quelques grévistes ont été arrêtés à la suite
des derniers désordres.
Le journal El Progresse est poursuivi pour
excitation à la rébellion.
Barcelone. — Trente-trois tissages occu
pant 2,733 ouvriers ont repris le travail hier
matin ; les neuf autres employant 1,252 ou
vriers ont fermé par suite de l’impossibilité
d’un accord entre patrons et ouvriers sur les
heures du travail,,
NEW-YORK, 28 AOUT
Cotons : octobre, hausse 19 points ; dé
cembre, hausse 2 points; mars, hausse 24
points. — Ferme.
Cniés s baisse 8 à 9 points.
NEW-YORK, 28 AOUT
Cuivre Standard disp.
— septembre....
Amalgamat. Cop...
Fer
C. BU JOUI
C. PERGZBEKT
<%
On8‘abenne également, SANS FRe’S, dens tous les B a mes g de Po^a e pranse 3
L’lnauguration du Palais de la Paix.
75 5/8
15 87 .
AOUT
16
16
73
15
12
12
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CHICAGO. 28
c. on oun
C. PAECED
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Septembre
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86 3 8
...
Décembre.
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90 1 8
Maïs sur
Septembre
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73 7 8
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Décembre.
68 1/4
68 7/8
Saindoux sûr.
Septembre
11 20
11 05
Janvier...
10 87
10 80
c sssaon xs
M. ASQUITH ET LES SUFFRAGETTES
Londres. — Hier après-midi à Elgin, M. As-
quith jouait au golf avec sa fille lorsqu’il fut
décoiffé et maltraité par deux suffragettes.
Celles-ci furent arrêtées avec beaucoup de
difficultés.
LES SOUVERAINS ESPAGNOLS
A BILBAO
Bilbao. — Les souverains ont assisté à un
grand déjeuner offert en leur honneur par
le Sporting Club.
On a ensuite procédé à la distribution des
prix des régates que la reine Victoria a re
mis aux lauréats au milieu des acclamations
de l’assistance.
Le yacht Giralda, ayant à bord les souve
rains espagnols, est parti à trois heures et
demie pour Saint-Sébastien.
Une foule immense a acclamé les souve
rains.
Le Giralda a été escorté pendant quelques
milles par le croiseur allemand Hansa, qui a
viré de bord et s’est ensuite dirigé vers le
Sud.
LES AFFAIRES D’ORIENT
M. Corcmilas grand-offioier du Sauveur
Athènes, 28 août.
Le roi, en récom pense des services ex
ceptionnels rendus au pays par M. Coromi-
las, lui a conféré le grade de grand-officier
de l’ordre du Sauveur.
L’attaché naval allemand en Grèce
Le gouvernement allemand a informé le
gouvernement hellénique de la nomination
d’un officier supérieur de la marine au
poste nouvellement créé d’attaché naval à
Athènes.
Commentant cette désignation, les jour
naux estiment que, par cette nomination,
l’empereur Guillaume apprécie les victoires
navales de la Grèce, devenue une puissance
maritime dont il faut tenir compte.
Les réfugiés dé Thrace
Athènes, 28 août
De nombreux réfugiés sont arrivés hier de
Thrace.
Ils racontent que les Turcs auraient com
mis des cruautés envers les chrétiens à
Kirk-Ki lissé et dans d’autres localités de
Thrace.
La Commission internationale en Epire
Athênes, 28 août.
A propos de l’arrivée prochaine en Epire
de la Commission internationale chargée de
tracer la frontière et de décider du sort de
certaines villes de la région, la Nea imera
espère que les membres de cette Commission
montreront de l’impartialité et seront à la
hauteur de la tâche importante et délicate
qui leur a été confiée.
Toutes les'puissances, ajoute le journal, qui,
comme l’Italie et l’Autriche, sont opposées aux
revendications de la Grèce, considéreront qu’il est
de leur dignité de ne pas faire entrer dans cette
Commisson des membres du corps consulaire
ayant servi en Albanie ou en Epire, dont le té-
moignage, dit-il, serait d’avance entaché de par
tialité.
La Rentrés des Troupes en Roumanie
Bucarest, 28 août.
Le roi Charles a quitté hier soir Sinaïa
pour se rendre pir train spécial au port de
Zirmicea, afin d’inspecter les dernières trou
pes revenant de Bulgarie. Il visitera aussi les
lazarets où sont hospitalisés les soldats at
teints du choléra.
Le prince héritier Ferdinand et la prin
cesse, sa femme, partiront dimanche pour
Sigmaringen.
Nouvelles Ecoles italiennes en Albanie
Rome, 23 août.
Au début de l’année scolaire, cinq nou
velles écoles italiennes vont être ouvertes
dans l’Albanie septentrionale.
Des écoles italiennes existent déjà à Du-
razzo, Saint-Jean-de-Medua et Surton.
En Roumanie
Bucarest, 28 août
Le roi Carol a quitté hier Sinaïa, pour aller
assister au retour des troupes de Bulgarie.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
. i la HIBHAIRIE IHTZAMATIONNLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeubla do l’HOTEL TERMINUSJ
Les dirigeants de la G. G. T. viennent de
publier,dans La Bataille Syndicaliste et dans
L’Humanité, une déclaration relative à l’ac
tion confédérale.
Déclaration, disent-ils, mais bien plutôt
justification d’une attitude récente — et ten
tative de retour en grâce auprès des exal
tés du parti.
Et si certains de nos confrères radicaux-
socialistes ont voulu y voir un retour au
bon sens et à l’unique action profession
nelle, il est impossible cependant de ne pas
se rendre compte, malgré les termes par
fois atténués du document/ que rien n’est
changé dans les tendances véritables de la
Confédération.
Naguère, pour marquer leur hostilité à
la loi de trois ans, les éléments les plus tur
bulents de la G. G. T. avaient voulu impo
ser la grève générale aux Bourses du Tra
vail et aux Fédérations adhérentes à la
Confédération. Mais, rebelles à la pression
et aux sommations des in esponsables, com
prenant l’inopportunité et l’imprudence de
l’attitude que l’on voulait leur commander,
M. Merrheim et ses amis parvinrent à écarter
cette grève générale en faisant voter un
ordre du jour où les violences de langage
ne manquaient pas, mais qui, finalement,
décevait les espérances des plus exaltés.
Certes, en cet ordre du jour, la Confédé
ration se déclarait « résolue à poursuivre
l’agitation et à combattre, par tous les
moyens en son pouvoir, les audaces d’une
réaction rendue plus arrogante par la veu
lerie parlementaire. » Mais, de proposition
dégrève générale, point. Et depuis lors,
MM. Jouhaux, Griffuelhes, Monatte, Merr-
heim, Bled, Savoie et autres dirigeants sont
traités de « réformistes » — suprême inju
re — par leurs adversaires.
- C’est pour détourner d’eux pareille accu
sation, pareil soupçon de modérantisme —
et en même temps pour expliquer leur atti
tude et se justifier que MM. Jouhaux, Grif-
fuelhes et consorts ont publié ce manifeste
où ils se défendent « d’avoir rétréci l’action
sociale de la C. G. T. » et d’orienter le
mouvement ouvrier « vers la méthode ré
formiste. »
Sans doute le syndicalisme doit avoir un
« rôle constructeur », et sans doute aussi
il doit « tenir compte des transformations
s’opérant autour de lui ». Mais ce sont-là
questions de tactique et de méthode. Les
décisions prises à la dernière conférence
des Bourses du Travail et le fait même que
la grève générale n’ait pas été approuvée
ne sauraient constituer les indices d’aucun
« recul ». En effet, la Déclaration dit ex
pressément que le syndicalisme « prépare
l’émancipation intégrale qui ne peut se
réaliser que par l’expropriation capitaliste ».
Pour y arriver, « aux colères et aux agita
tions passagères qui se manifestent, le plus
souvent, dans l’incohérence, le syndicalis
me doit substituer une action consciente et
coordonnée ». Enfin le syndicalisme, — tel
que le comprennent MM. Jouhaux, Merr
heim, Monatte, Savoie, Bled et leurs amis,
— « exige une action continue qui fait
naître chez le travailleur un sentiment de
confiance en soi, négateur de passivité et
créateur de révolte consciente. »
Au surplus, les signataires du manifeste
ont rompu depuis longtemps « avec le ré
formisme social, qui n’est pas nécessaire
ment négateur de violence, mais qui sup
pose, danger bien plus grand, une collabo
ration des syndicats avec le pouvoir et le
patronat. »
Donc, la G. G. T. n’entend aucunement
perdre de vue le but essentiel du syndica
lisme tel qu’elle le comprend, et qui est
« de détruire l’Etat et de fonder par son pro
pre effort, par une action autonome, la So
ciété de demain. »
Mais si, par endroits du moins, le style
du manifeste demeure relativement tempé
ré et si, dans les récents Congrès des di
verses fédérations ouvrières, les délibéra
tions ont eu lieu avec calme et de façon
méthodique, en n’accordant qu’une place
restreinte aux questions politiques, on ne
peut oublier cependant que la Fédération
du textile a adopté le vœu d’une propagan
de énergique pour empêcher l’application
de la loi de trois ans. Et l’on ne peut oublier
davantage que l’ameublement et la bijou
terie ont traité la question du « Sou du Sol
dat » et décidé d’intensifier la propa
gande en sa faveur, grâce à la sollicitude
désorganisations syndicales elles-mêmes.
Dès lors, est-il possible d’admettre vrai
ment que la G. G. T. s’assagit ?
Mais comme une certaine tyrannie syndi
caliste s’était instituée, que la très grande
majorité des travailleurs supportait avec
impatience, et comme le sabotage et Fac
tion directe ne pouvaient que soulever une
réprobation unanime, il a bien fallu reve
nir à une politique plus modérée, — sans
renoncer d’ailleurs aux espérances de la
révolution.
Et par une Déclaration qui ne manque
pas d’habileté, il a bien fallu s’efforcer de
ménager les violents, tout en donnant sa
tisfaction aux « réformistes » que l’on désa
voue du reste.
il y a là un singulier jeu d’équilibre, —
A la cérémonie d’inauguration du palais de
la Paix qui a débuté par le dévoilement du
buste de sir Rondal Cremer, M. Andrew Car
negie a prononcé un discours dont nous dé
tachons les passages suivants :
Le monde civilisé a enfin compris, après des
siècles d’épreuves douloureuses, que le plus grand
des bienfaits est la paix. Il n’est pas un seul gou
vernant d’hommes civilisés, empereur ou sous-
secrétaire d’Etat, qui ne reconnaisse celte vérité.
G’est là un fait qui les frappe fortement, tant l’hu-
manité a déjà progressé dans celte voie. Lente
ment, cette autre vérité a pénétré le cœur des
hommes, que les nations ne sont pas faites pour
vivre ni travailler à part, chacune pour soi-même,
mais au contraire pour échanger les produits de
leurs industries respectives, Leurs échanges s’é
lèvent déjà à l’énorme somme de 470 milliards
par an, et ne font qu’augmenter, ainsi que le veu
lent les lois naturelles.
Les nations du monde ne subsistent pas seule
ment de ce qu’elles produisent elles-mêmes. Le
Royaume-Uni est ainsi obligé d’importer les pro
duits alimentaires dont il a besoin. Arrêtez cette
importation, et ses habitants meurent de faim. De
la ses gigantesques forces navales. D'autres pays,
au fur et a mesure qu’augmentera leur population,
seront contraints d’agir de même. L’année der
nière, l’Allemagne a importé pour une somme
totale de 1,875.000,00) de francs de produits ali
mentaires (la valeur totale de ses importations
était de 14,925,000,000), la France 1,400,(100.000, les
Etats-Unis eux-mêmes atteignent le chiffre de
47.750,000,000. Ainsi les nations du globe se nour
rissent les unes les autres.
Un noble idéal s’offre donc pour l’avenir de
l’humanité : celui où nul parmi les pays ne tra
vaille exclusivement pour lui-même, mais où tous
travaillent les uns pour les autres et où la frater
nité règne sous l’égide de la paix.
Mesdames et messieurs, le devoir nous échoit
de nous préparer pour ces hautes destinées, et le
chemin que nous devons suivre est tout tracé,
puisque une augmentation des échanges interna
tionaux de produits alimentaires est inévitable.
J’émettrai donc l’avis que la seule mesure qui
soit nécessaire à l’heure présente pour assurer la
paix du monde, est une entente englobant trois
ou quatre des principaux pays civilisés (et davan
tage si d’autres désirent se joindre à eux, car plus
ils seraient, mieux cela vaudrait). Ces grandes
puissances s’engageraient donc à agir de concert
contre les perturbateurs de la paix du monde dans
le cas où il s’en présenterait — ce qui ne serait
guère possible du jour où l’acte d’association dont
j’ai parlé deviendrait un fait accompli.
Le tsar de Russie, qui semblait deviner en 1898
l’imminence du règne de la paix mondiale, s’ex-
primait ainsi en conviant les nations à se rencon
trer dans une conférence : « Cette conférence
constituerait, avec l’aide de Dieu, un heureux
présage pour ce siècle-ci. Elle ferait converger
vers un puissant foyer les efforts de tous les pays
qui sincèrement s’efforcent de faire triompher
cette noble conception de la paix universelle
triomphant des éléments de trouble et de dis
corde. » Le message du tsar restera à jamais mé
morable. L’Histoire proclamera son auteur le
premier parmi les chefs d’Etat qui invita les na
tions civilisées à abolir la guerre barbare et faire
monter les degrés du trône à la paix angélique.
M. Carnegie fait ici un éloge de ‘empereur
d’Allemagne « la plus frappante des person
nalités », et il suggère l’idée d’un appel de
Guillaume H à tous les pays civilisés pour
conférer sur les meilleurs moyens d’assurer
la paix du monde.
Je suis certain, dit-il, que le succès suivrait.
Tout ceci semble facile, trop facile peut-être.
Veuillez toutefois vous rappeler que les grandes
inventions, les grandes découvertes, les grands
mouvements ne se sont finalement réalisés que
grâce à l’entremise de progrès antérieurs appa
remment faibles ou insignifiants, et cela, parce
que le terrain avait été préalablement bien prépa
ré, qu’une modification et une amélioration des
conditions s’étaient produites au cours de longues
années d’obscures expériences. La majorité des
progrès décisifs accomplis semblent nous être
apparus soudainement dans toute leur perfection.
Ainsi en sera-t-il probablement lorsque la guerre
barbare fera place a la paix civilisée. Il arrive
souvent qu’une petite étincelle fait jaillir la flam
me. C’est l’empereur d’Allemagne qui, tenant la
torche dans sa main, devrait donc faire naître
l’étincelle.
ALLEMAGNE
Vidée de la Guerre contre la France
Multiples sont les publications allemandes
consacrées à une prochaine guerre contre la
France. Outre les œuvres d’imagination où
le conflit franco-allemand se développe à
travers des péripéties héroïques se dénouant
à la gloire de l’Allemagne, de nombreux tra
vaux d'officiers supérieurs sont consacrés à
ce problème et des organes sérieux, tels la
revue Nord nnd Sud, lui consacrent des étu
des à la fois militaires et diplomatiques.
Dans un des derniers numéros de cette re
vue, qui contient une photographie du mi-
nistre des affaires étrangères de Hollande et
un article de son collègue de la marine, se
trouve une étude sur l’avenir de l’Allemagne
où nous relevons le passage suivant : .
La France est encore sous l'impression erronée
d'une Allemagne faible et divisée, et elle ne peut
se faire à l'idée qu'elle n'est plus la première puis
sance de l’Europe. Une nouvelle édition, aug
mentée, de 1870 est seule capable de l’en convain
cre définitivement.
H va de soi que l’Allemagne ne peut pas atta
quer la France de but en bianc. Gomme première
condition, il faudrait que la Russie, en tant
qu’alliée de la France, fut occupée de nouveau
sérieusement en Asie. Il est hors de doute que
cela se produira, dans un avenir rapproché, du
côté de la Chine.
Voilà pourquoi l’Allemagne doit user de pro
cédés amicaux envers la Chine et créer vis-à-vis
d’elle un état de choses analogue à celui qui
existe entre l'Angieterre et le Japon. Étant donné
la grande irritabilité du peuple français, il sera
aisé à une diplomatie habile de créer un prétexte
pour amener la guerre où la France apparaîtrait
comme la provocatrice.
C’est grand dommage que l'Allemagne, entre
maintes autres occasions propices, n’ait pas pro
fité de la guerre russo-japonaise.
Bien entendu, une guerre favorable pour l’Alle
magne n’amènerait même pas une paix réelle
entre elle et la France. D’ailleurs, là n’est pas le
devoir, lequel consiste plutôt à affaiblir la France
de façon telle qu’elle perde son caractère mena
çant et dangereux, ce qui permettrait à l’Allema
gne de ramener ses propres armements à l’état
normal.
Pour atteindre ce but, il faudrait reprendre à la
France tout ce q ui a fait partie naguère de la Lor
raine et ce qui lui reste encore de l’Alsace, ainsi
que tout le territoire de la Meuse.
En outre, la France serait astreinte à restituer
à la Belgique tous les départements du Nord,
contre quoi la Belgique céderait à la Hollande la
partie allemande, où la population est de langue
allemande.
Quant à l'Italie, elle avancerait sa frontière de
l’Ouest jusque dans la vallée du Rhône, y compris
la Savoie, et autant que possible annexerait Tunis.
Ce sont là rêves de pangermanistes, il est
vrai, mais la littérature et la presse les ré
pandent sous toutes les formes et le grand
public fait bon accueil à cette lecture. La
médiocre influence que les milieux diri
geants de la monarchie exercent sur l’opi
nion publique du pays n’est pas de nature à
nous faire considérer ce courant comme né-
il serait superflu après cela de parler des
intentions agressives de la France contre
l’Allemagne et de l’obligation où ces tendan
ces françaises ont mis les Allemands d’aug
menter leur armée.
-
Le conflit entre les Etats-Unis
et le Mexique
À
jeu d’équilibre instable,
n’est dupe.
dont personne
eL
Th. Vallée.
New-York, le 28 août.
Une dépêche de San-Antonioannonce qu’à
la suite d’ordres reçus de Washington, des
forces d’infanterie, de cavalerie et une batte
rie d’artillerie ont été envoyées en hâte à la
frontière mexicaine. Une partie des troupes
a pris position en face de Brownsville, où un
groupe de rebelles mexicains se trouve réu
ni. Une autre partie a été envoyée en face
du quartier général fédéral mexicain.
Mille hommes de renfort sontprêtsà partir.
Washington, 28 août
M. Bryan, secrétaire d’Etat, a télégraphié
hier soir à l’ambassade des Etats-Unis et aux
consuls américains au Mexique, leur don
nant comme instructions d’accorder toute
l’aide nécessaire aux sujets américains quit
tant le Mexique et de fournir de l’argent
pour le transport des indigents.
Les consuls devront également donner
leur appui aux etrangers, le cas échéant.
M. Bryan annonce qu'il a reçu, de M. Lind
une dépêche disant que M. Gamboa, minis
tre des affaires étrangères du Mexique, lui a
envoyé une nouvelle note.
New-York, 28 août.
On télégraphie de Mexico :
« Le gouvernement mexicain garde le si
lence au sujet du Message du president Wil
son au Congrès américain.
» M. Gamboa, ministre des affaires étran
gère, a soumis à la commission permanente
du Congrès mexicain tous les détails du dif
férend, sans y ajouter aucun commentaire.
La commission a également reçu le commu
niqué sans aucun commentaire.
Une seconde note du président Wilson a
insisté sur une réponse immédiate, mais
seulement à la demande tendante à ce que
général Huerta ne prenne pas part à la lutte
électorale.
Le président Wilson a laissé entrevoir que,
si le Mexique agissait immédiatement en
conformité de ses propositions, il donnerait
aux banquiers américains l'assurance que le
gouvernement des Etats-Unis favoriserait un
emprunt immédiat au Mexique, suffisant
pour couvrir les besoins temporaires de
l’administration actuelle.
« M. Gamboa a répondu qu’aucune offre
d’emprunt, si important fut-il, ne pourrait
décider ceux qui étaient chargés de la digni
té nationale à mettre de côté cette dignité.
» Il a ajouté qu’il était impossible au gou
vernement mexicain d'accepter le retrait du
général Huerta car le Mexique, non seule
ment abandonnerait sa souveraineté, mais
compromettrait son avenir, puisque les
futures élections présidentielles seraient ex-
posées au veto du rrésident des Etats-Unis,
INFORMATIONS
Mort d’un ancien Député
protestataire au Reichstag*
Mercredi est mort, à Aix-en-Provence, M.
Bader, surveillant à l’asile d’aliénés de cette
ville.
Son histoire est des plus singulières.
Bader fit la campagne de 1870 comme ma
réchal des logis dans un régiment de dra
gons français.
Après la défaite, pour des raisons de
famille, il opta pour la nationalité alle
mande.
Elu député au Reichstag, il fit partie du
groupe des protestataires qui s’éleva véhé
mentement contre les humiliations qui
étaient infligées aux populations d’Alsace et
de Lorraine.
Ses protestations lui valurent son expul
sion du Reichstag et du territoire alsacien.
Ses biens furent vendus et ses propriétés sai
sies.
Sans ressources, Bader se réfugia en
France
rable.
où il
Il échoua à
de mourir à
70 ans.
mena une existence misé-
Aix-en-Provence, où il vient
l'asile d’aliénés, à l’âge de
A l‘Aéro=Club de France
Le Comité de Direction de l’Aéro-Club de
France s’est réuni extraordinairement le
lundi 25 août, sous la présidence de M. Hen
ry Deutsch de la Meurthe.
Il a voté les deux ordres du jour suivants:
Le Comité de Direction de l’Aéro-Club de France
tient à protester énergiquement contre les décla
rations inexactes qui ont été faites à la presse re
lativement à son rôle de dirigeant de l’Aéronau-
tique Française.
Il rappelle que l’Aéro-Club de France a distri
bué une somme de près de 7 millions comme prix
à l’aviation.
***
Le Comité avant examiné à nouveau la situation
créée par de récents événements relativement à
l’Aérodrome de Reims et à la Coupe Gordon-Ben
nett estime que ses votes précédents sont absolu
ment valables et réguliers et qu’il n’y a pas lieu
d’y revenir.
Il renouvelle à son président les sincères re
merciements qu’il lui avait adressés à la dernière
séance.
L’Affaire du Collier
Selon une information sensationnelle pu
bliée hier matin par le Daily Mail, le mys
tère du collier serait sur le point d’être
éclairci.
Dp fis le 15 juillet, date de la disparition
entre Paris et Londres du collier de 4 mil
lions expédié par M. Salomons à M. Max
Meyer, l’agent à Londres de la Compagnie du
Lloyd, M. Price n’avait pas cessé de travail
ler, d’accord avec les inspecteurs de Scetland
Yard et sous la direction de M. Ward, chef
de la Sûreté anglaise, et de M. W. Leach,
chef du service des recherches criminelles,
à la solution du troublant problème.
Dans l’après-midi de mercredi, des rensei
gnements, dont le Daily Mail ne peut encore
préciser la source, apprirent à M. Price que
le vol avait été commis par une bande de
voleurs internationaux dont les chefs, ac
tuellement à Berlin, offrent de restituer le
précieux collier contre paiement d’une cer
taine somme. .. , .
A Scotland Yard, dit le Daily Mail, on nat-
tacha tout d’abord aucun crédit à cette his
toire. Mais après une rapide enquete, on dut
se rendre à l’évidence des faits et les assu
reurs chargèrent leur agent de se rendre im
médiatement. à Berlin avec pleins pouvoirs
pour névocier le rachat du collier.
M. Price a quitté Londres en toute hâte.
On espère qu’il pourra, dans les 48 heures,
entrer en possession du fameux collier.
Un Faux Gorki
Un jour, raconte VEloik Belge, que Gorki
se trouvait à Georgetown, en passant devant
le théâtre, il vit qu’on y représentait une de
ses œuvres. Il se mit à lire l’affiche. Quelle
ne fut pas sa stupéfaction d’y lire, en gros
caractères : « A la fin de la “représentation,
l’auteur viendra lai-même saluer le public. »
Gorki entre au théâtre. La représentation a
lieu.
. Le rideau vient de tomber sur la dernière
tirade. Le public réclame violemment l’au
teur. Alors la toile se relève et un homme
parait sur la scène,s’avance jusqu’à la rampe
et salue le public enthousiaste qui applaudit
à tout rompre.
Gorki, aussitôt, demande à l’imprésario de
le présenter à l’auteur dont il se' dit grand
admirateur.Les deux Gorki sont en présence
l’un de l’autre. Le faux Gorki comprend de
suite ce que veut ce visiteur qui lui res
semble.
— Je vous en supplie, dit-il, ne dites rien.
J’ai été engagé dans la troupe pour jouer les
auteurs. Je me grime suivant le besoin et
je suis tour à tour Sudermann, Rostand ou.
Maurice Donnay. Je vous en supplie, ne di
tes rien.
» Je suis père de famille et mon emploi au
théâtre est mon seul gagne-pain. »
Et Gorki ne dit rien. G’est un brave homme.
NOS VITRINES
Les amateurs de curiosités remarqueront
avec intérêt dans nos Vitrines une machine-
miniature qui est un véritable chef d'œuvre de
mécanique lilliputienne.
Cette machine à vapeur à double effet a pour
auteur notre concitoyen M. Sancey, horloger.
Elle est constituée comme une véritable ma
chine, avec son piston, son tiroir cylindrique,
ses glissières, sa bielle oscillante, son volant»
Le cylindre est en or, le bâtis et le volant en
argent. Le cylindre a trois millimètres d’alesage-
Le poids total n'atteint pas 10 grammes, el
le moteur, actionné par l'air à l’aide d’une
poire en caoutchouc, donne 1,200 tours à la,
seconde.
Joli spécimen de mécanique pour pygmées.
OBSERVATOIRE DE PARIS
Paris, 28 août, 11 h. 13
Extrêmes barométriques : 746 mill.
à Charleville, 761 mill. à Biarritz.
Forte pression Baltique, Angleterre.
Dépression Islande.
Temps probable : Vent variable,
temps chaud et orageux.
AI Havre (Centre de la Ville)
$0.
35
30—
20-
25
-15
E .
= 5
-o
65
10
A
A
midi...
minuit.
4
15
O
(
THÎRÏOMETt
+ 23
+ 18
BAROMETRI
761
760
40
U FÊTE A SOUHAITER :
AUJOURD’HUI.. Saint-Jean-Baptiste
Saint-Gaudens,
DEMAIN
PAR-CI, PAR-LA
La Raison
G'.est une trouvaille.
Ce mari fatigué d’une union qui ne réalisa
pas son rêve aurait pu faire valoir pour recon
quérir sa liberté des griefs sérieux, raisons de
moralité, incompatibilité d'humeur. Les dieux
de l’hyménée lui avaient précisément donné une
femme charmante et docile. L’époux aurait pu
s'appeler César.
Mais l’épouse était du Midi, dotée d’un « as-
sent » ultra prononcé et il arriva cette chose
toute naturelle que le mari l’attrapa, par con
tagion.
Et comme ce mari est, par profession, « con-
férencier scientifique », qu'il a pour tâche déli
cate de vulgariser les connaissances techniques,
il alla promener de salle en salle, pour la joii
cruelle des auditoires, un « assent » qui deve
nait dans le Nord une véritable calamité.
Alors le mari est allé trouver les juges. Il
leur a exposé sa situation a moitié compromise
par sa propre moitié, et il a souligné ce préju
dice pour solliciter la libération par le divorce.
Les juges viennent de rendre leur arrêt. Ils
ont jugé insuffisantes les raisons mises en avant
par l'intéressé. Le conférencier scientifique
garde sa femme et son accent.
Jules Moineaux n’est plus et son Dis Courte-
line est en train d’oublier ses joyeux pantins du
prétoire, mais la gaieté ne chôme point au Par
lais.
Quel délicieux vaudeville on pourrait faire,
avec l’histoire vécue du conférencier devenu
méridional malgré lui.
Imaginez seulement la scène du Tribunal, la
déposition des époux ; compliquez la situation
en installant au siège des magistrats du Midi,
et prêtez-leur naturellement à eux aussi une
bonne dose d'accent.
Le mari : Oui, Monsieur le président, voili
où j'en suis. /I force d’entendre Madame ms
conter des histoires, je suis arrivé à être plut
méridional qu’elle-même. Tenez, l’autre jour,
j'étais à Caen. Je conférenciais sur le serpent dt
mer. Un moment, je dis: Cet animal est vorace,
Voit-il une baleine ? Sans hésiter, il la mainge,,^
Toute la salle se moque...
1 Le président ; De la baleine ?
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