Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-21
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 août 1913 21 août 1913
Description : 1913/08/21 (A33,N11725). 1913/08/21 (A33,N11725).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637803t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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Le Petit Havre
ANNONdAS
BUREAU DU Journal, 118, boul A de Strasbourg.
( L/AGENGE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
î seule chargée de recevoir les Annonces pour
En PETIT HAVRE est désigné pour les Snnences judiciaires et légales
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ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Dernière Heure b
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DLPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 20 Août, Dépêche de 4 h. 30
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1 d
, Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 19 août 19 3.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Le traité de Bucarest
BELGRADE. — Le roi Pierre a ratifié
par un ukase le traité de Bucarest.
La Question des Détroits
hier
Athènes. — A la suite d’une entente entre
la Grèce et la Turquie, les détroits seront ou-
verts à partir d’aujourd’hui aux steamers
grecs et la Turquie rend la liberté aux stea
mers grecs arrêtés dans le Bosphore avant
les hostilités.
Le drapeau turc flottera librement sur la
mer Egée.
La Marcha Ses Turcs
SALONIQUE. — Les troupes grecques ont
reçu l’ordre d’évacuer Gumuldjina.
Les troupes turques se préparent déjà à
entrer dans cette ville.
Sur les Territoires cédés
SALONIQUE. — Le nombre des musulmans
grecs et Israélites qui ont abandonné le ter-
“itoire cédé à la Bulgarie pour se rendre en
résent à 55,720 ; celui
fitoire cédé à la Bulgal
Trèce s’élève jusqu'à pr
des Bulgares est de 3,50
0.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
TnoYES. — Le Conseil général
a voté un
prédit de 60,000 francs pour les vignerons
malhenreux et a décidé de clore sa session
Aujourd’hui.
Au scrutin public, le Conseil général a
Confirmé la décision de refuser le vote du
budget et le répartement de l’impôt aussi
longtemps que la question de la délimitation
de la Champagne ne sera pas résolue en fa-
veur de l’Aube.
Limoges.— Le Conseil général a adopté ; 1»
an vœu demandant au Parlement de revenir
A la loi de doux ans ; 20 à l’unanimité, des
vœux demandant que les charges découlant
de l’application de la loi de trois ans soient
Intégralement supportées par les classes
aisees au moyen d’impôts sur le capital et
sur le revenu ; 3 9 que les soldats frappés au
lu jet des incidents militaires soient l’objet
l’une amnistie.
LÉGION-D'HONNEUR
M. Bordes, chef de service de laboratoire
lu ministère des finances, est promu au
grade de commandeur de la Légion-d’Hon-
neur.
MME POECKLÈS PASSERA AUX ASSISES
M. Boucard, juge d’instruction, vient de
renvoyer devant la cour d’assises, sous l’in
culpation d’assassinat Mme Poecklès qui, à
Saint Mandé, tua son mari à coups de re
volver.
UNE PÉTITION ORIGINALE
/ Dijon. — Les habitants de Malain, petit
bourg de l’arrondissement de Dijon, qui
Dompte 704 habitants, viennent d’adresser
aux pouvoirs publics une pétition qui, par
son originalité, vaut d’être signalée.
Administrativement, le village de Malain
fait partie du canton de Sombernon et bien
que le chef-lieu de canton ne soit situé qu’à
dix kilomètres, les pétitionnaires demandent
à être rattachés au canton Ouest de Dijon
parce que, disent-ils, quoique 23 kilomètres
séparent Dijon de Malain, les relations com
merciales sont plus faciles avec Dijon qu’a
vec Sombernon.
Leur pétition comporte en outre un « con
sidérant » qui, jusqu’à ce jour, n’a jamais
été invoqué par aucune commune.
Considérant, disent-ils, que les idées poli
tiques de Malain sont en opposition complè
te avec celles des autres communes et no
tamment avec celles du chef-lieu de canton,
les soussignés demandent à être rattachés
administrativement au canton ouest de
Dijon.
Politiquement parlant, on est très avancé
à Malain et l’on ne peut y admettre que les
autres communes du canton aient donné la
majorité, lors des dernières élections au
Conseil général, au candidat qui ne repre-
sente pas les idées malinoises.
VIOLENT ORAGE
Chambéry. — Au cours de la dernière nuit,
an vioient orage a dévasté la région de
Chambéry.
Les communications télégraphiques sont
coupées sur divers points.
ear==-gp======
TERRIBLE COLLISION
REIMS. — Hier après midi, l’aviateur An-
dre Rovillard, de Mourmelon, venant à mo
tocyclette de Reims, marchait à une allure
de 60 kilomètres, lorsqu’à 500 mètres envi
ron des portes de l’aérodrome de Betheny,
il entra en collision avec le messager d’As-
feid, M. Darbieux, qui occupait le milieu de
la chaussée.
1 La coilision fut terrible.
i M. Darbieux eut la poitrine enfonce : il
EN NORVÈGE
NEW-YORK, 20 AOUT
Cotons s août, hausse 44 points ; octobre,
hausse 29 points : décembre.hausse 28 points ;
mars, hausse 28 points. — Soutenu.
Calés i hausse 11 à 18 points.
NEW-YORK, 20 AOUT
Cuivre Standard disp.
— septembre....
Amalgamas. Cop...
Fer
. 9 .00%
6. PRZGEDENT
14 75
15 42
45 48
15 42
73 5 8
73 3 8
15 88
15 87
AOUT
CHICAGO. 20
C. DC OUR
G. P BEC ED
Blé sur
Septembre
87 4.8
86 3/4
Décembre
90 1 2
90 4/4
Maïs sur
Septembre
75 | 4
74 7 8
— .... .
Décembre.
69 1 4
68 3. 4
Saindoux sur.
Septembre
41 30
11 23
—
Janvier...
10 93
10 90
succomba quelques minutes après l’acci
dent.
L’état de M. Rovillard, qui porte une frac
ture à la base du crâne, est désespéré.
LE VOL DE TIMBRES
Mme Hadi Mirza, femme du philatéliste de
la rue Drouot, qui avait emporte une collec
tion de timbres appartenant à son mari,
collection évaluée à 600.000 fr.,et avait tenté
de la vendre à Berlin, s’est constituée pri
sonnière hier soir, au commissariat du Fau
bourg Montmartre.
Elle a avoué avoir emporté les timbres col
lectionnés par son mari et n’avoir eu aucun
complice.
Elle a été consignée à la disposition de la
justice.
LE CONGRÈS DE LA PAIX
La Haye.— Le Congrès de la Paix a adopté
trois résolutions ayant traitau désarmement.
Il proteste contre l’influence nefaste des
personnes intéressées dans l'industrie des
armes.
LE FEU A L’EXPOSITION DE GAND
GAND. — Hier soir, à 9 heures, un incen
die a entièrement détruit le pavillon espa
gnol de l’Exposition de Gand.
Les dégâts sont purement matériels.
ECHOUEMENT D’UN VAPEUR
Cerbère — Le vapeur hollandais Wiles,
conduisant des touristes, s’est échoué sur un
banc de sable en vue de Pinada, en Cata
logne.
Un remorqueur a été envoyé à son se
cours.
LES ARMEMENTS EN ALLEMAGNE
• Berlin. — Le Lolcal Anzeiger annonce que
les nouveaux régiments de cavalerie qui
doivent être constitués pour le 1er octobre
prochain, recevront, en temps de paix, pour
le service ordinaire, un équipement de
guerre.
Les Conseils Généraux
Charente-Inférieure. — Le Conseil général
de la Charente-Inférieure, présidé par M.
Combes, a alloué 400 francs au Comité du
monument Brisson et une subvention de
1,000 francs au Congrès des Commissions
départementales du travail qui va se réunir
à la Rochelle. L’assemblée a décidé d’accor
der un secours annuel de 100 francs, à M.
Laroche, âgé de 90 ans, garde-champêire de
la commune de Saint-Crépin depuis 1857 et
pere de 25 enfants.
Gers. — Les membres de la dro’te du
Conseil général ont soulevé un incident au
sujet du discours prononcé par le président,
discours dans lequel il a été parlé d’une po
litique de compromissions. M. Paul de Cas-
sagnac a vivement attaqué le parti radical
dont il a proclamé la faillite ; il a accusé le
préfet d’avoir fait de la candidature offi
cielle.
Le préfet a protesté et a réclamé des faits
précis ; il a d’ailleurs constaté que précisé
ment où la soi-disant candidature officielle
ne s’était pas manifestée, les partis de droite
avaient été le plus atteints. MM. Tournan et
Dufrèche, députés, ont réfuté à leur tour les
assertions de M. de Cassagnac. Le préfet a
tenu ensuite à dégager du débat la person
nalité du président de la République que M.
de Cassagnac avait présenié comme le chef
d’un parti nouveau opposé aux partis de
gauche. Après quoi, l’incident a été déclaré
clos.
Yonne. — Le Conseil général a fixé à 12 fr.
l’indemnité journalière à servir a ses mem-
bres sur les fonds départementaux. Cette
indemnité s’appliquera, outre la durée des
sessions, aux convocations mensuelles de la
Commission départementale, dont font par
tie sept conseillers.
Le Conseil a émis un vœu tendant à ce
que la loi des retraites ouvrières soit modi
fiée de telle sorte que toute mère de famille
femme d’assuré obligatoire, soit de droit as
surée obligatoire, sans qu’existe pour elle la
nécessité de recevoir un salaire.
Enfin, M. Etienne Flandin, sénateur de
l’Inde, a fait adopter, à l’unanimité, un vœu
tendant à ce que « le gouvernement de la
République française prenne l’initiative de
réclamer, en attendant l’organisrtion d’une
cour permanente d’arbitrage, l’institution, à
la Haye, d’une cour de justice internationale,
chargée de résoudre les conflits s'élevant en
matière de droit international privé ».
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBHB1KIE IHTERMRTIOMALE
108, rue St-Lazare, 108
(Immeuble de (HOTEL TERMINUS)
Les crises économiques et sociales qui se
sont répétées ces dernières années en Nor
vège, et notamment le grand lock-out de
1911, qui provoqua le chômage de 44.030
ouvriers, dont 27,000 syndiqués, ont amené
le gouvernement de ce pays à se préoccuper
de ces graves conflits qui, en mettant aux
prises de puissantes organisations profes
sionnelles, risquent d’apporter des troubles
sérieux dans la vie de la nation Mais il
était évidemment très difficile de trouver
une solution équitable et donnant à la fois
satisfaction aux deux parties en présence,
et aucun résultat ne put être obtenu.
A nouveau, l’an dernier, un mouvement
gréviste éclata, pour une question de sa
laires, parmi les mécaniciens de la marine
marchande. Or, la mer est souvent là-bas
le seul moyen de communication, et l’on
conçoit qu’un arrêt des navires assurant le
service des passagers et de la poste aurait
menacé de paralyser l’existence de régions
entières.
C’est alors que fut élaboré, par le gou
vernement, un projet de loi qui instituait
un tribunal d’arbitrage et un comité d’ar
bitrage, pouvant fonctionner indépendam
ment l’un de l’autre, mais se complétant en
cas de difficultés.
Depuis cette époque ont eu lieu les élec
tions qui furent nettement favorables aux
gauches et eurent pour résultat de ramener
au pouvoir l’ancien premier ministre radi
cal Gunnar Knudsen et le social-démocrate
Castberg.
Ce dernier, qui est titulaire du porte
feuille du commerce, a repris le projet de
loi en question, mais y a fait une impor
tante addition : il y a introduit, en effet, le
principe de l’arbitrage obligatoire.
Ainsi modifié et complété. le nouveau
projet de loi comprend six chapitres, dont
le Journal des Débats publie la très substan
tielle analyse suivante que lui adresse son
correspondant de Christiania :
« Le premier définit ce que le gouverne
ment entend par les mots : ouvriers, pa
trons, associations professionnelles et Fé
dérations patronales ; il indique avec évi
dence que le projet entend faire rentrer
dans l’obligation de l’arbitrage tous les em
ployés et employeurs quels qu’ils soient,
y compris le simple particulier et ses do
mestiques.
» Le deuxième chapitre donne la compo
sition du tribunal d’arbitrage, devant le
quel pourront être portés tous les litiges
survenus entre patrons et ouvriers : un pré
sident nommé par le roi et réunissant les
conditions requises pour un juge à la Cour
suprême, et quatre membres avec leurs
suppléants, dont un est proposé par la Fé
dération patronale et un par la Confédéra
tion ouvrière ; les deux autres, ainsi que
leurs suppléants, sont nommés par le dé
partement. Les sentences de ce tribunal
peuvent être portées par les parties devant
la Cour suprême.
» Le troisième chapitre concerne l’arbi
trage et divise la Norvège en cinq grandes
circonscriptions, ayant chacune un arbitre
nommé par le roi pour une durée de trois
ans. En outre, le département dresse une
liste de personnes disposées, le cas échéant,
à remplir l'office d’arbitres, la liste des pa
trons et celle des ouvriers. Lorsqu’une con
testation survient et que les parties dési
rent la régler au moyen d’un arbitrage,
l’arbitre nommé par le roi choisit dans les
listes ci-dessus deux autres arbitres, sur la
proposition des parties. A eux trois, ils for
ment un Comité d’arbitrage, qui juge le
cas qui lui est soumis. Appel peut être fait
de ses sentences devant le Tribunal d'arbi
trage, dont les arrêts sont en ce cas défini
tifs.
» Le quatrième chapitre a trait à l’arbi
trage obligatoire, qui peut être ordonné par
le roi, lorsque le conflit, par sa nature ou
par son étendue, menace de mettre en pé
ril d’importants intérêts sociaux. L’arbi
trage est alors rendu par un Tribunal nom
mé par le roi et composé d’autant de mem
bres qu’il le juge nécessaire. Leur nombre
ne doit pas cependant être inférieur à cinq.
C’est le président du Tribunal mentionné
au chapitre 2 qui assume également les
fonctions de président de cet aréopage. Les
autres membres sont désignés par le prési
dent de la Cour suprême et sont pris, partie
parmi les personnes déjà proposées pour ce
rôle d’arbitre, partie en dehors.
» Les cinquième et sixième chapitres
sont consacrés aux dispositions pénales et
aux conclusions. »
Dès que ce projet a été rendu public, il a
provoqué de vives objections, tant de la part
des patrons que de celle des ouvriers, et ces
objections sont du reste sensiblement les
mêmes que cedes qui se sont élevées dans
les différents pays où de semblables propo
sitions ont été formulées, notamment de
celles que provoqua en France le projet
Millerand.
Avant même que le Conseil des ministres
n’en eût adopté le principe, mais alors qu’il
était officieusement annoncé par les jour
naux ministériels, la Confédération du
Travail envoyait au gouvernement une
protestation motivée, suivie en cela par la
presque unanimité des Associations pro-
fessionnelles. Les organisations patronales
s’agitaient de leur côté, et bientôt les deux
parties adverses se sont réunies contre le
projet gouvernemental.
Une Commission composée de trois délé
gués patrons et de trois délégués ouvriers
fut même constituée pour étudier, en de
hors de toute intervention de l’Etat, la
question du règlement des conflits ouvriers; |
et cette Commission eut pour premier soin !
de prier instamment le président du Con
seil d’ajourner son projet de loi, tout au
moins jusqu’à ce qu’elle lui eût présenté
un rapport circonstancié sur la question.
Le président vient d’accepter cet ajour-
nement,mais il a spécifié que le projet sera,
de toute manière, soumis au Parlement au
début de 191.
Dans les conditions où il se présente, il
ost douteux qu’il soit voté, à moins que,
sous la pression de l’opinion, de notoires
modifications y aient été apportées.
La matière est, en effet, très délicate à
régler, et l’on , peut se demander à bon
droit si, dans cette espèce particulière, l’in
terventionnisme à outrance ne va pas plutôt
à l’encontre du but qu’il se propose, et, loin
de la favoriser, ne risque pas de compro
mettre irrémédiablement la paix sociale.
F. Polet.
LES AFFAIRES DORIEMT
Déolarations de S. Es. Djavid Bey
En réponse à un exposé émanant de M.
Stanciof, ministre de Bulgarie, Djavid bey,
ancien ministre des finances de Turquie,
actuellement à Paris, a communiqué les ob
servations suivantes au Temps :
— Je ne saurais trop protester contre les
intentions que s'attache à nous prêter dans
ses déclarations M, le ministre de Bulgarie.
L’ensemble de son exposé tend, en effet, à
dénaturer singulièrement l’altitude du gou
vernement ottoman. Nous n’avons à aucun
moment songé à nous départir vis-à-vis des
grandes puissances de la correction la plus
absolue et nous n’avons jamais cessé de
faire preuve de la plus grande déférence à
leur égard.
Nos sentiments se trouvent d’ailleurs sur
ce point en conformité absolue avec notre
intérêt, et l’on admettra que ce serait fire
injure à notre expérience que de nous croire
susceptibles de ne pas le comprendre.
Turquie et Bulgarie
Comment voir, dès lors, dans nos actes, le
caractère qui se plaît à y découvrir M. Stan-
ciof ?
Ce que l’honorable ministre ne saurait re
connaître, c’est que la Turquie s’est trouvée
impérieusement sollicitée par les clameurs
de détresse parvenues à Constantinople de
tous les points de la Thrace. Il est pénible
de revenir sur les atrocités dont les Bulgares
ont laissé les traces sanglantes et irréfuta
bles : trop de détails ont été donnés dans la
pi esse mondiale, trop de témoignages im
partiaux sont venus convaincre l’Europe de
la triste véracité de ces faits pour que j’in
siste sur ce point.
Si l’on désire toutefois plus de lumière en
core, c’est avec le plus sincère erupresse-
ment que nous nous prêterons à toutes les
enquêtes et que nous accueillerons la nomi
nation d’une commission internationale.
Les delegués de l’Europe prononceront :
C’est avec la pleine conscience fie notre bon
droit que nous attendrons leurs conclu
sions.
Il est d’ailleurs difficile d’admettre que les
Bulgares aient pu respecter et sauvegarder
les populations ottomanes des pays par eux
occupés, alors qu’a maintes reprises ils ont
prouvé jusqu’ou allait leur mépris des prin-
cipes élémentaires conférant aux captifs de
guerre un caractère d’inviolabilité de tout
temps sacré pour leurs vainqueurs.
M’est-il permis d’oublier les tristes événe
ments relatés par le Temps du 12 août cou
rant ? On se rappelle les details donnés dans
la page émouvante tracée par le très re
marquable correspondant de ce journal,
M. Henry de Montardy, sur le massacre, ou
plutôt la boucherie, qui a fait tomber sons
les coups de quelques gendarmes, aidés
d’une population en démence, un millier de
nos treres désarmes dont 600 sont morts et
400 grièvement blessés. On a pu arguer
a une erreur, d’un affolement d’une confu
sion laissant croire à une rébellion armée.
Je ne retiens qu’un fait : c’est que les au
torités bulgares n’ont pas été en mesure
d’empêcher la tuerie. Qui nous garantit dès
lors que demain des attentats similaires et
aussi inqualifiables ne se reproduiront pas ?
Dans ces conditions, c’était un devoir pour
nous et le premier de tous que de faire tous
nos efforts en vue de protéger ceux de nos
frères de race se trouvant menaces.
C’est guidés par ces considérations essen
tiellement humanitaires et obéissant à une
impulsion pleinement légitime, à notre avis,
que nous nous sommes avancés pour porter
secours aux populations musulmanes terro-
risées.
Ce faisant, j’ajoute que nous n’avons pas
conscience d'avoir, comme M Stanciof s’est
ingénié à le faire ressortir, contrevenu les
premiers aux engagements stipulés dans un
traité sanctionné par les puissances.
La Situation dans la Thrace
Le traité de Londres, élaboré par les délé
gués des alliés et par nos propres mandatai
res, n’a jamais été — que nous sachions —
officiellement accepté, ni ratifié par les si
gnataires et encore moins par les chancelle
ries européennes.
En outre, la Bulgarie serait mal venue à
se plaindre d’une soi-disant infraction de
notre part aux termes du traité, étant donné
qu’elle ne s’était elle-même aucunement
conformée aux stipulations qui y étaient
contenues.
N’a-t-elle pas continué, en effet, longtemps
après la signature de la paix à occuper mi
litairement la partie dé la Thrace qui nous
était dévolue ?
Et cette situation injustifiable se prolon
gerait probablement encore si, retirant ses
troupes devant la marche de nos armées,
elle ne les avait transportées en Macédoine,
afin de les jeter sur ses propres alliés —
comme l’a prouvé la suite des événements.
Au reste, on ne saurait méconnaître que
la Bulgarie actuelle ne s’est développée et
fortifiée que grâce à des infractions succes
sives aux stipulations les plus formelles des
traités de San-Stefano et de Berlin, ceux-Ci.
Jeudi ?! Aoht 1913
====================== = *=*
Rédaeteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Redactioe
a M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction. No 7.60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements......
Union Postale .......
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€ Fr.
2 a
Un AM
Fr.
•v
Fr.
fi® Fr.
== »
On.8gponne egalement. SANS FRc’S, ,t ‘ ,nstous les Buraqgx de Pow e prars, 3
LES HYDRAVIONS AU HAVRE
Photo et Cliché Peut ffavrt
L’Aviateur MOINEAU. — La mise à terre d’un hydravion Brégust
non seulement sanctionnés, mais signés par
les grandes puissances : formation d’une
armee au lieu d’une milice desman ; non-
participation à la Dette publique ottomane ;
non-paiement d’un tribut ; non-démantèle
ment des forteresses du quadrilatère ; em
prunts de guerre répétés et contraires à
l’esprit des traites ; usurpation de la Rou-
mehe orientale ; proclamation de l’indepen-
dance, etc.
Si ces multiples infractions n’avaient pas
été commises, la guerre contre la Turquie
n’aurait jamais pu avoir lieu, car la Bulga
rie n’en aurait eu ni les moyens militaires,
ni les ressources financières.
Au surplus, qu’est-ce encore que ces in-
fractions à côté du défi qu’elle n’a pas craint
ce jeter a la Russie en se ruant brusquement,
à l'heure du partage, sur ses alliés de la veil
le ? L’empereur de Russie n’avait il point,
dans son souci de maintenir l’unité slave
dans les Balkans, solennellement averti par
une dépêche formelle de Saint-Pétersbourg
le roi Ferdinand et ses alliés que celui qui
déclarerait la guerre aux peuples frères se
rait traître à la cause slave, et que la Russie
reprendrait à son égard toute sa liberté d'ac
tion ?
La Bulgarie a-t-elle tenu compte de cet
avertissement si ferme, si grave, si précis ?
Confiante en sa seule force, elle a dédai
gné l’avis de la grande puissance amie : au
jourd’hui que cette force, qu’elle croyait in
vincible, l’a trahie, elle implore les puissan
ces, et cherche à reconquérir, dans un con
flit diplomatique, l’appui bénévole de la
Russie.
Mais alors, comment, après avoir mani
festé un pareil mépris des avis solennels de
l’empereur Nicolas, oser parler de défi aux
puissances ?
Non, la Bulgirie n’est plus en droit de
s’autoriser du traité de Londres pour récla
mer les territoires qui lui ont été attribués,
alors que la seconde guerre balkanique
qu'elle a préparée et provoquée malgré l’in-
iervention du tsar a créé un état de choses
entièrement nouveau.
A une situation modifiée, ne convient-il
pas d’adapter un règlement adéquat ?
Il s’agit aujourd’hui de préparer l’avenir.
Or l’avenir ne présentera dereelies garanties
de stabilité-qu’autant qu’il nous conférera
une base stratégique suffisante pour assurer
utilement notre défense.
Pour la paix européenne
Ce que nous demandons, pour le plus
grand bienfait de la paix européenne, c’est
l’etabiissement d’une frontière susceptible
de sauvegarder la sécurité des Détroits ;
c’est qu’on nous laisse Andrinople, notre
seconde capitale, la ville ancestrale à la
quelle des liens religieux si puissants nous
attachent que nous ne saurions l’abandon
ner sans rouvrir une plaie vive et inguéris
sable dans le cœur de tout musulman.
Aussi, forts de nos droits, consacrés par
l’Histoire et par le principe des nationalités,
solennellement revendiqués encore ces
jours-ci par nos coreligionnaires du monde
entier, autendoos-nous avec confiance la so
lution que le temps, ce grand réparateur des
injustices humaines, nous apportera.
Par son action pondératrice, la manœuvre
des Bulgares sera bientôt dejouée. Ils espè
rent, en excitant contre nous les puissances,
regagner le terrain Qu’une politique trop
imprévoyante leur a fait perdre. Mais l’opi
nion européenne est aujourd’hui édifiée à
leur égard. Elle sait de quel côté sont les
persécuteurs d’Andrinople, et la mission qui
sera bientôt dans les murs de Paris en ap
portera encore un vivant et saisissant témoi
gnage.
Elle ne saurait désormais plus tolérer que,
pour la seule satisfaction de la Bulgarie, la
paix européenne soit à nouveau mise en pé
ril et toute son activité économique enrayee.
Quant à nous, nous la souhaitons, celte paix,
plus que tout autre : mais nous entendons
sauver l’honneur.
En nous laissant cette suprême consola
tion, l’Europe renforcera l’action de notre
gouvernement, prêt à poursuivre, avec elle,
l’œuvre de civilisation et de progrès qu’il a
entrepris de mener à bonne fin dans toute
l'étendue de l’empire.
La Turquie et Andrinople
Péra, 20 août.
La Porte ne voulant pas laisser l’Europe
sous l’impression des fausses nouvelles ré
pandues par les Bulgares, a chargé cette nuit
ses représentants à l'étranger œ’edifier les
cabinets européens sur son in ention for
melle de ne pas dépasser la ligne frontière
désignée par la note du 49 juitket, et de les
assurer que la Turquie ne nourrit aucun
sentiment d’agression contre la Bulgarie.
La Porte attire de nouveau lattention des
puissances sur les atrocités bulgares en
Thrace, leur demandant d’intervenir à So
fia. Elle déclare pnis ordonné au comman
dant des troupes des localités qui se trou»
vent sur la rive droite de la Maritza d'éva
cuer ces localités aussitôt qu’il jugera pou»
voir le faire sans danger pour les popula-
tions musulmanes et sans attendre le règle
ment de la question d'Andrinople.
Enver bey a adressé une lettre à la presse,
où il la remercie de la sympathie exprimée,
et où il reitère son engagement de rester à
Andrinople.
La Porte dément la nouvelle de la rupture
des relations avec la Russie.
Les Greos internés en Bulgarie
Sofia, 20 août
Le gouvernement bulgare remettra aur
autorités grecques les nationaux hellène
qu’il retenait à titre d’otages ou de suspects.
Cette libération est imminente.
La démobilisation bulgare
Sofia, 20 août.
La démobilisation bulgare sera terminée le
25 août.
Le gouvernement gardera sous les armes
environ 90,000 hommes, dont 40.000 seront
envoyés sur la frontière, en face des troupes
ottomanes.
L’évacuation de Melnik
Athènes, 20 août.
On annonce ici que plusieurs centaines de
comitadjis bulgares ont attaqué Melnik : ils
ont été repoussés par une compagnie grec
que qui avait été envoyée pour protéger les
habitants décidés à quitter la ville.
Les Grecs de Melnik, qui avaient pris les
armes, ont commence leur exode vers De-
mtr-Hîssar.
Une démarche de la Triple-Entente
Sofia, 20 août.
La France, la Russie et l'Angleterre de
mandent à la Grèce de maintenir jusqu’au
28 août ses troupes dansles territoires qu'elle
occupe et qui sont échus à la Bulgarie.
Cette démarche, entreprise sur la demande
de Sofia, a pour but de prévenir l’occupation
de ces régions par les Turcs avant que les
troupes bulgares aient eu le temps d’arriver
sur les lieux.
La Répression des Massaores
Salonique, 20 août.
Le Conseil de guerre a terminé les débats
du procès des musulmans accusés d’avoii
massacre des chrétiens au cours de la retrai
te des troupes turques de Senfidje. Sur 49
accusés, 18 ont ete condamnés à mort. 1
Le Conseil de guerre a condamné à mort
23 des comitadjis bulgares prisonniers, ap
partenant à la bande de Tchernopeief.
La Ratification du Traité de Bucarest
Athènes, 20 août.
Un fonctionnaire des affaires étrangères
d’Athènes est parti hier pour Bucarest, por
teur du traité de paix ratifié par le roi.
France et Grèce
Athènes, 20 aot.
Parlant des vives acclamations qui ont ac
cueilli le général Eydoux et les membres de
la mission française au cours de la journée
d’avant-hier, TEmb^os dit qu’elles ont expri
mé le sentiment de profonde admiration et
de reconnaissance du peuple hellène pour
les officiers français qui ont préparé la lutte
et y ont coopéré. S’ils n’ont pas combattu, ils
ont cependant organisé admirablement la
mobilisation, l’intendance et les autres ser
vices, en multipliant, comme les combat
tants. leurs peines et leurs langues.
Le journal ajoute que les acclamations po
pulaires allaient également à la noble
France, pays des grandes traditions, qui a
ajouté un titre à la reconnaissance éternelle
de la Grèce en lui tendant généreusement un
appui.
-------- -===- । ===
FTRANGEE
BELGIQUE
Une jeune Parisienne
se suicide a Bruxelles
Une jeune Parisienne, qui s’était éprise
d’un employé de la Cour des comptes de
Bruxelles, a tenté de se suicider la nuit der
nière. ,
E le était venue vendredi dernier de Paris
à Bruxelles pour demander des explications
a son ami qui lui témoignait depuis quelque
temps de la froideur. Elle le rencontra lundi,
vers midi, et il lui fit part de son intention
irrévocable de rompre.
Dans la nuit de lundi à mardi, la jeune
fille pénétra dans la maison qu’habitait au
trefois son ami et où elle le croyait encore/
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Le Petit Havre
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BUREAU DU Journal, 118, boul A de Strasbourg.
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î seule chargée de recevoir les Annonces pour
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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LONDRES, 20 Août, Dépêche de 4 h. 30
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a 54/8 %
-/-
V-
1 mois.... J
£55/9
1 d
, Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 19 août 19 3.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Le traité de Bucarest
BELGRADE. — Le roi Pierre a ratifié
par un ukase le traité de Bucarest.
La Question des Détroits
hier
Athènes. — A la suite d’une entente entre
la Grèce et la Turquie, les détroits seront ou-
verts à partir d’aujourd’hui aux steamers
grecs et la Turquie rend la liberté aux stea
mers grecs arrêtés dans le Bosphore avant
les hostilités.
Le drapeau turc flottera librement sur la
mer Egée.
La Marcha Ses Turcs
SALONIQUE. — Les troupes grecques ont
reçu l’ordre d’évacuer Gumuldjina.
Les troupes turques se préparent déjà à
entrer dans cette ville.
Sur les Territoires cédés
SALONIQUE. — Le nombre des musulmans
grecs et Israélites qui ont abandonné le ter-
“itoire cédé à la Bulgarie pour se rendre en
résent à 55,720 ; celui
fitoire cédé à la Bulgal
Trèce s’élève jusqu'à pr
des Bulgares est de 3,50
0.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
TnoYES. — Le Conseil général
a voté un
prédit de 60,000 francs pour les vignerons
malhenreux et a décidé de clore sa session
Aujourd’hui.
Au scrutin public, le Conseil général a
Confirmé la décision de refuser le vote du
budget et le répartement de l’impôt aussi
longtemps que la question de la délimitation
de la Champagne ne sera pas résolue en fa-
veur de l’Aube.
Limoges.— Le Conseil général a adopté ; 1»
an vœu demandant au Parlement de revenir
A la loi de doux ans ; 20 à l’unanimité, des
vœux demandant que les charges découlant
de l’application de la loi de trois ans soient
Intégralement supportées par les classes
aisees au moyen d’impôts sur le capital et
sur le revenu ; 3 9 que les soldats frappés au
lu jet des incidents militaires soient l’objet
l’une amnistie.
LÉGION-D'HONNEUR
M. Bordes, chef de service de laboratoire
lu ministère des finances, est promu au
grade de commandeur de la Légion-d’Hon-
neur.
MME POECKLÈS PASSERA AUX ASSISES
M. Boucard, juge d’instruction, vient de
renvoyer devant la cour d’assises, sous l’in
culpation d’assassinat Mme Poecklès qui, à
Saint Mandé, tua son mari à coups de re
volver.
UNE PÉTITION ORIGINALE
/ Dijon. — Les habitants de Malain, petit
bourg de l’arrondissement de Dijon, qui
Dompte 704 habitants, viennent d’adresser
aux pouvoirs publics une pétition qui, par
son originalité, vaut d’être signalée.
Administrativement, le village de Malain
fait partie du canton de Sombernon et bien
que le chef-lieu de canton ne soit situé qu’à
dix kilomètres, les pétitionnaires demandent
à être rattachés au canton Ouest de Dijon
parce que, disent-ils, quoique 23 kilomètres
séparent Dijon de Malain, les relations com
merciales sont plus faciles avec Dijon qu’a
vec Sombernon.
Leur pétition comporte en outre un « con
sidérant » qui, jusqu’à ce jour, n’a jamais
été invoqué par aucune commune.
Considérant, disent-ils, que les idées poli
tiques de Malain sont en opposition complè
te avec celles des autres communes et no
tamment avec celles du chef-lieu de canton,
les soussignés demandent à être rattachés
administrativement au canton ouest de
Dijon.
Politiquement parlant, on est très avancé
à Malain et l’on ne peut y admettre que les
autres communes du canton aient donné la
majorité, lors des dernières élections au
Conseil général, au candidat qui ne repre-
sente pas les idées malinoises.
VIOLENT ORAGE
Chambéry. — Au cours de la dernière nuit,
an vioient orage a dévasté la région de
Chambéry.
Les communications télégraphiques sont
coupées sur divers points.
ear==-gp======
TERRIBLE COLLISION
REIMS. — Hier après midi, l’aviateur An-
dre Rovillard, de Mourmelon, venant à mo
tocyclette de Reims, marchait à une allure
de 60 kilomètres, lorsqu’à 500 mètres envi
ron des portes de l’aérodrome de Betheny,
il entra en collision avec le messager d’As-
feid, M. Darbieux, qui occupait le milieu de
la chaussée.
1 La coilision fut terrible.
i M. Darbieux eut la poitrine enfonce : il
EN NORVÈGE
NEW-YORK, 20 AOUT
Cotons s août, hausse 44 points ; octobre,
hausse 29 points : décembre.hausse 28 points ;
mars, hausse 28 points. — Soutenu.
Calés i hausse 11 à 18 points.
NEW-YORK, 20 AOUT
Cuivre Standard disp.
— septembre....
Amalgamas. Cop...
Fer
. 9 .00%
6. PRZGEDENT
14 75
15 42
45 48
15 42
73 5 8
73 3 8
15 88
15 87
AOUT
CHICAGO. 20
C. DC OUR
G. P BEC ED
Blé sur
Septembre
87 4.8
86 3/4
Décembre
90 1 2
90 4/4
Maïs sur
Septembre
75 | 4
74 7 8
— .... .
Décembre.
69 1 4
68 3. 4
Saindoux sur.
Septembre
41 30
11 23
—
Janvier...
10 93
10 90
succomba quelques minutes après l’acci
dent.
L’état de M. Rovillard, qui porte une frac
ture à la base du crâne, est désespéré.
LE VOL DE TIMBRES
Mme Hadi Mirza, femme du philatéliste de
la rue Drouot, qui avait emporte une collec
tion de timbres appartenant à son mari,
collection évaluée à 600.000 fr.,et avait tenté
de la vendre à Berlin, s’est constituée pri
sonnière hier soir, au commissariat du Fau
bourg Montmartre.
Elle a avoué avoir emporté les timbres col
lectionnés par son mari et n’avoir eu aucun
complice.
Elle a été consignée à la disposition de la
justice.
LE CONGRÈS DE LA PAIX
La Haye.— Le Congrès de la Paix a adopté
trois résolutions ayant traitau désarmement.
Il proteste contre l’influence nefaste des
personnes intéressées dans l'industrie des
armes.
LE FEU A L’EXPOSITION DE GAND
GAND. — Hier soir, à 9 heures, un incen
die a entièrement détruit le pavillon espa
gnol de l’Exposition de Gand.
Les dégâts sont purement matériels.
ECHOUEMENT D’UN VAPEUR
Cerbère — Le vapeur hollandais Wiles,
conduisant des touristes, s’est échoué sur un
banc de sable en vue de Pinada, en Cata
logne.
Un remorqueur a été envoyé à son se
cours.
LES ARMEMENTS EN ALLEMAGNE
• Berlin. — Le Lolcal Anzeiger annonce que
les nouveaux régiments de cavalerie qui
doivent être constitués pour le 1er octobre
prochain, recevront, en temps de paix, pour
le service ordinaire, un équipement de
guerre.
Les Conseils Généraux
Charente-Inférieure. — Le Conseil général
de la Charente-Inférieure, présidé par M.
Combes, a alloué 400 francs au Comité du
monument Brisson et une subvention de
1,000 francs au Congrès des Commissions
départementales du travail qui va se réunir
à la Rochelle. L’assemblée a décidé d’accor
der un secours annuel de 100 francs, à M.
Laroche, âgé de 90 ans, garde-champêire de
la commune de Saint-Crépin depuis 1857 et
pere de 25 enfants.
Gers. — Les membres de la dro’te du
Conseil général ont soulevé un incident au
sujet du discours prononcé par le président,
discours dans lequel il a été parlé d’une po
litique de compromissions. M. Paul de Cas-
sagnac a vivement attaqué le parti radical
dont il a proclamé la faillite ; il a accusé le
préfet d’avoir fait de la candidature offi
cielle.
Le préfet a protesté et a réclamé des faits
précis ; il a d’ailleurs constaté que précisé
ment où la soi-disant candidature officielle
ne s’était pas manifestée, les partis de droite
avaient été le plus atteints. MM. Tournan et
Dufrèche, députés, ont réfuté à leur tour les
assertions de M. de Cassagnac. Le préfet a
tenu ensuite à dégager du débat la person
nalité du président de la République que M.
de Cassagnac avait présenié comme le chef
d’un parti nouveau opposé aux partis de
gauche. Après quoi, l’incident a été déclaré
clos.
Yonne. — Le Conseil général a fixé à 12 fr.
l’indemnité journalière à servir a ses mem-
bres sur les fonds départementaux. Cette
indemnité s’appliquera, outre la durée des
sessions, aux convocations mensuelles de la
Commission départementale, dont font par
tie sept conseillers.
Le Conseil a émis un vœu tendant à ce
que la loi des retraites ouvrières soit modi
fiée de telle sorte que toute mère de famille
femme d’assuré obligatoire, soit de droit as
surée obligatoire, sans qu’existe pour elle la
nécessité de recevoir un salaire.
Enfin, M. Etienne Flandin, sénateur de
l’Inde, a fait adopter, à l’unanimité, un vœu
tendant à ce que « le gouvernement de la
République française prenne l’initiative de
réclamer, en attendant l’organisrtion d’une
cour permanente d’arbitrage, l’institution, à
la Haye, d’une cour de justice internationale,
chargée de résoudre les conflits s'élevant en
matière de droit international privé ».
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBHB1KIE IHTERMRTIOMALE
108, rue St-Lazare, 108
(Immeuble de (HOTEL TERMINUS)
Les crises économiques et sociales qui se
sont répétées ces dernières années en Nor
vège, et notamment le grand lock-out de
1911, qui provoqua le chômage de 44.030
ouvriers, dont 27,000 syndiqués, ont amené
le gouvernement de ce pays à se préoccuper
de ces graves conflits qui, en mettant aux
prises de puissantes organisations profes
sionnelles, risquent d’apporter des troubles
sérieux dans la vie de la nation Mais il
était évidemment très difficile de trouver
une solution équitable et donnant à la fois
satisfaction aux deux parties en présence,
et aucun résultat ne put être obtenu.
A nouveau, l’an dernier, un mouvement
gréviste éclata, pour une question de sa
laires, parmi les mécaniciens de la marine
marchande. Or, la mer est souvent là-bas
le seul moyen de communication, et l’on
conçoit qu’un arrêt des navires assurant le
service des passagers et de la poste aurait
menacé de paralyser l’existence de régions
entières.
C’est alors que fut élaboré, par le gou
vernement, un projet de loi qui instituait
un tribunal d’arbitrage et un comité d’ar
bitrage, pouvant fonctionner indépendam
ment l’un de l’autre, mais se complétant en
cas de difficultés.
Depuis cette époque ont eu lieu les élec
tions qui furent nettement favorables aux
gauches et eurent pour résultat de ramener
au pouvoir l’ancien premier ministre radi
cal Gunnar Knudsen et le social-démocrate
Castberg.
Ce dernier, qui est titulaire du porte
feuille du commerce, a repris le projet de
loi en question, mais y a fait une impor
tante addition : il y a introduit, en effet, le
principe de l’arbitrage obligatoire.
Ainsi modifié et complété. le nouveau
projet de loi comprend six chapitres, dont
le Journal des Débats publie la très substan
tielle analyse suivante que lui adresse son
correspondant de Christiania :
« Le premier définit ce que le gouverne
ment entend par les mots : ouvriers, pa
trons, associations professionnelles et Fé
dérations patronales ; il indique avec évi
dence que le projet entend faire rentrer
dans l’obligation de l’arbitrage tous les em
ployés et employeurs quels qu’ils soient,
y compris le simple particulier et ses do
mestiques.
» Le deuxième chapitre donne la compo
sition du tribunal d’arbitrage, devant le
quel pourront être portés tous les litiges
survenus entre patrons et ouvriers : un pré
sident nommé par le roi et réunissant les
conditions requises pour un juge à la Cour
suprême, et quatre membres avec leurs
suppléants, dont un est proposé par la Fé
dération patronale et un par la Confédéra
tion ouvrière ; les deux autres, ainsi que
leurs suppléants, sont nommés par le dé
partement. Les sentences de ce tribunal
peuvent être portées par les parties devant
la Cour suprême.
» Le troisième chapitre concerne l’arbi
trage et divise la Norvège en cinq grandes
circonscriptions, ayant chacune un arbitre
nommé par le roi pour une durée de trois
ans. En outre, le département dresse une
liste de personnes disposées, le cas échéant,
à remplir l'office d’arbitres, la liste des pa
trons et celle des ouvriers. Lorsqu’une con
testation survient et que les parties dési
rent la régler au moyen d’un arbitrage,
l’arbitre nommé par le roi choisit dans les
listes ci-dessus deux autres arbitres, sur la
proposition des parties. A eux trois, ils for
ment un Comité d’arbitrage, qui juge le
cas qui lui est soumis. Appel peut être fait
de ses sentences devant le Tribunal d'arbi
trage, dont les arrêts sont en ce cas défini
tifs.
» Le quatrième chapitre a trait à l’arbi
trage obligatoire, qui peut être ordonné par
le roi, lorsque le conflit, par sa nature ou
par son étendue, menace de mettre en pé
ril d’importants intérêts sociaux. L’arbi
trage est alors rendu par un Tribunal nom
mé par le roi et composé d’autant de mem
bres qu’il le juge nécessaire. Leur nombre
ne doit pas cependant être inférieur à cinq.
C’est le président du Tribunal mentionné
au chapitre 2 qui assume également les
fonctions de président de cet aréopage. Les
autres membres sont désignés par le prési
dent de la Cour suprême et sont pris, partie
parmi les personnes déjà proposées pour ce
rôle d’arbitre, partie en dehors.
» Les cinquième et sixième chapitres
sont consacrés aux dispositions pénales et
aux conclusions. »
Dès que ce projet a été rendu public, il a
provoqué de vives objections, tant de la part
des patrons que de celle des ouvriers, et ces
objections sont du reste sensiblement les
mêmes que cedes qui se sont élevées dans
les différents pays où de semblables propo
sitions ont été formulées, notamment de
celles que provoqua en France le projet
Millerand.
Avant même que le Conseil des ministres
n’en eût adopté le principe, mais alors qu’il
était officieusement annoncé par les jour
naux ministériels, la Confédération du
Travail envoyait au gouvernement une
protestation motivée, suivie en cela par la
presque unanimité des Associations pro-
fessionnelles. Les organisations patronales
s’agitaient de leur côté, et bientôt les deux
parties adverses se sont réunies contre le
projet gouvernemental.
Une Commission composée de trois délé
gués patrons et de trois délégués ouvriers
fut même constituée pour étudier, en de
hors de toute intervention de l’Etat, la
question du règlement des conflits ouvriers; |
et cette Commission eut pour premier soin !
de prier instamment le président du Con
seil d’ajourner son projet de loi, tout au
moins jusqu’à ce qu’elle lui eût présenté
un rapport circonstancié sur la question.
Le président vient d’accepter cet ajour-
nement,mais il a spécifié que le projet sera,
de toute manière, soumis au Parlement au
début de 191.
Dans les conditions où il se présente, il
ost douteux qu’il soit voté, à moins que,
sous la pression de l’opinion, de notoires
modifications y aient été apportées.
La matière est, en effet, très délicate à
régler, et l’on , peut se demander à bon
droit si, dans cette espèce particulière, l’in
terventionnisme à outrance ne va pas plutôt
à l’encontre du but qu’il se propose, et, loin
de la favoriser, ne risque pas de compro
mettre irrémédiablement la paix sociale.
F. Polet.
LES AFFAIRES DORIEMT
Déolarations de S. Es. Djavid Bey
En réponse à un exposé émanant de M.
Stanciof, ministre de Bulgarie, Djavid bey,
ancien ministre des finances de Turquie,
actuellement à Paris, a communiqué les ob
servations suivantes au Temps :
— Je ne saurais trop protester contre les
intentions que s'attache à nous prêter dans
ses déclarations M, le ministre de Bulgarie.
L’ensemble de son exposé tend, en effet, à
dénaturer singulièrement l’altitude du gou
vernement ottoman. Nous n’avons à aucun
moment songé à nous départir vis-à-vis des
grandes puissances de la correction la plus
absolue et nous n’avons jamais cessé de
faire preuve de la plus grande déférence à
leur égard.
Nos sentiments se trouvent d’ailleurs sur
ce point en conformité absolue avec notre
intérêt, et l’on admettra que ce serait fire
injure à notre expérience que de nous croire
susceptibles de ne pas le comprendre.
Turquie et Bulgarie
Comment voir, dès lors, dans nos actes, le
caractère qui se plaît à y découvrir M. Stan-
ciof ?
Ce que l’honorable ministre ne saurait re
connaître, c’est que la Turquie s’est trouvée
impérieusement sollicitée par les clameurs
de détresse parvenues à Constantinople de
tous les points de la Thrace. Il est pénible
de revenir sur les atrocités dont les Bulgares
ont laissé les traces sanglantes et irréfuta
bles : trop de détails ont été donnés dans la
pi esse mondiale, trop de témoignages im
partiaux sont venus convaincre l’Europe de
la triste véracité de ces faits pour que j’in
siste sur ce point.
Si l’on désire toutefois plus de lumière en
core, c’est avec le plus sincère erupresse-
ment que nous nous prêterons à toutes les
enquêtes et que nous accueillerons la nomi
nation d’une commission internationale.
Les delegués de l’Europe prononceront :
C’est avec la pleine conscience fie notre bon
droit que nous attendrons leurs conclu
sions.
Il est d’ailleurs difficile d’admettre que les
Bulgares aient pu respecter et sauvegarder
les populations ottomanes des pays par eux
occupés, alors qu’a maintes reprises ils ont
prouvé jusqu’ou allait leur mépris des prin-
cipes élémentaires conférant aux captifs de
guerre un caractère d’inviolabilité de tout
temps sacré pour leurs vainqueurs.
M’est-il permis d’oublier les tristes événe
ments relatés par le Temps du 12 août cou
rant ? On se rappelle les details donnés dans
la page émouvante tracée par le très re
marquable correspondant de ce journal,
M. Henry de Montardy, sur le massacre, ou
plutôt la boucherie, qui a fait tomber sons
les coups de quelques gendarmes, aidés
d’une population en démence, un millier de
nos treres désarmes dont 600 sont morts et
400 grièvement blessés. On a pu arguer
a une erreur, d’un affolement d’une confu
sion laissant croire à une rébellion armée.
Je ne retiens qu’un fait : c’est que les au
torités bulgares n’ont pas été en mesure
d’empêcher la tuerie. Qui nous garantit dès
lors que demain des attentats similaires et
aussi inqualifiables ne se reproduiront pas ?
Dans ces conditions, c’était un devoir pour
nous et le premier de tous que de faire tous
nos efforts en vue de protéger ceux de nos
frères de race se trouvant menaces.
C’est guidés par ces considérations essen
tiellement humanitaires et obéissant à une
impulsion pleinement légitime, à notre avis,
que nous nous sommes avancés pour porter
secours aux populations musulmanes terro-
risées.
Ce faisant, j’ajoute que nous n’avons pas
conscience d'avoir, comme M Stanciof s’est
ingénié à le faire ressortir, contrevenu les
premiers aux engagements stipulés dans un
traité sanctionné par les puissances.
La Situation dans la Thrace
Le traité de Londres, élaboré par les délé
gués des alliés et par nos propres mandatai
res, n’a jamais été — que nous sachions —
officiellement accepté, ni ratifié par les si
gnataires et encore moins par les chancelle
ries européennes.
En outre, la Bulgarie serait mal venue à
se plaindre d’une soi-disant infraction de
notre part aux termes du traité, étant donné
qu’elle ne s’était elle-même aucunement
conformée aux stipulations qui y étaient
contenues.
N’a-t-elle pas continué, en effet, longtemps
après la signature de la paix à occuper mi
litairement la partie dé la Thrace qui nous
était dévolue ?
Et cette situation injustifiable se prolon
gerait probablement encore si, retirant ses
troupes devant la marche de nos armées,
elle ne les avait transportées en Macédoine,
afin de les jeter sur ses propres alliés —
comme l’a prouvé la suite des événements.
Au reste, on ne saurait méconnaître que
la Bulgarie actuelle ne s’est développée et
fortifiée que grâce à des infractions succes
sives aux stipulations les plus formelles des
traités de San-Stefano et de Berlin, ceux-Ci.
Jeudi ?! Aoht 1913
====================== = *=*
Rédaeteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Redactioe
a M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction. No 7.60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements......
Union Postale .......
TBOI MOIs Six Mois
€ Fr.
2 a
Un AM
Fr.
•v
Fr.
fi® Fr.
== »
On.8gponne egalement. SANS FRc’S, ,t ‘ ,nstous les Buraqgx de Pow e prars, 3
LES HYDRAVIONS AU HAVRE
Photo et Cliché Peut ffavrt
L’Aviateur MOINEAU. — La mise à terre d’un hydravion Brégust
non seulement sanctionnés, mais signés par
les grandes puissances : formation d’une
armee au lieu d’une milice desman ; non-
participation à la Dette publique ottomane ;
non-paiement d’un tribut ; non-démantèle
ment des forteresses du quadrilatère ; em
prunts de guerre répétés et contraires à
l’esprit des traites ; usurpation de la Rou-
mehe orientale ; proclamation de l’indepen-
dance, etc.
Si ces multiples infractions n’avaient pas
été commises, la guerre contre la Turquie
n’aurait jamais pu avoir lieu, car la Bulga
rie n’en aurait eu ni les moyens militaires,
ni les ressources financières.
Au surplus, qu’est-ce encore que ces in-
fractions à côté du défi qu’elle n’a pas craint
ce jeter a la Russie en se ruant brusquement,
à l'heure du partage, sur ses alliés de la veil
le ? L’empereur de Russie n’avait il point,
dans son souci de maintenir l’unité slave
dans les Balkans, solennellement averti par
une dépêche formelle de Saint-Pétersbourg
le roi Ferdinand et ses alliés que celui qui
déclarerait la guerre aux peuples frères se
rait traître à la cause slave, et que la Russie
reprendrait à son égard toute sa liberté d'ac
tion ?
La Bulgarie a-t-elle tenu compte de cet
avertissement si ferme, si grave, si précis ?
Confiante en sa seule force, elle a dédai
gné l’avis de la grande puissance amie : au
jourd’hui que cette force, qu’elle croyait in
vincible, l’a trahie, elle implore les puissan
ces, et cherche à reconquérir, dans un con
flit diplomatique, l’appui bénévole de la
Russie.
Mais alors, comment, après avoir mani
festé un pareil mépris des avis solennels de
l’empereur Nicolas, oser parler de défi aux
puissances ?
Non, la Bulgirie n’est plus en droit de
s’autoriser du traité de Londres pour récla
mer les territoires qui lui ont été attribués,
alors que la seconde guerre balkanique
qu'elle a préparée et provoquée malgré l’in-
iervention du tsar a créé un état de choses
entièrement nouveau.
A une situation modifiée, ne convient-il
pas d’adapter un règlement adéquat ?
Il s’agit aujourd’hui de préparer l’avenir.
Or l’avenir ne présentera dereelies garanties
de stabilité-qu’autant qu’il nous conférera
une base stratégique suffisante pour assurer
utilement notre défense.
Pour la paix européenne
Ce que nous demandons, pour le plus
grand bienfait de la paix européenne, c’est
l’etabiissement d’une frontière susceptible
de sauvegarder la sécurité des Détroits ;
c’est qu’on nous laisse Andrinople, notre
seconde capitale, la ville ancestrale à la
quelle des liens religieux si puissants nous
attachent que nous ne saurions l’abandon
ner sans rouvrir une plaie vive et inguéris
sable dans le cœur de tout musulman.
Aussi, forts de nos droits, consacrés par
l’Histoire et par le principe des nationalités,
solennellement revendiqués encore ces
jours-ci par nos coreligionnaires du monde
entier, autendoos-nous avec confiance la so
lution que le temps, ce grand réparateur des
injustices humaines, nous apportera.
Par son action pondératrice, la manœuvre
des Bulgares sera bientôt dejouée. Ils espè
rent, en excitant contre nous les puissances,
regagner le terrain Qu’une politique trop
imprévoyante leur a fait perdre. Mais l’opi
nion européenne est aujourd’hui édifiée à
leur égard. Elle sait de quel côté sont les
persécuteurs d’Andrinople, et la mission qui
sera bientôt dans les murs de Paris en ap
portera encore un vivant et saisissant témoi
gnage.
Elle ne saurait désormais plus tolérer que,
pour la seule satisfaction de la Bulgarie, la
paix européenne soit à nouveau mise en pé
ril et toute son activité économique enrayee.
Quant à nous, nous la souhaitons, celte paix,
plus que tout autre : mais nous entendons
sauver l’honneur.
En nous laissant cette suprême consola
tion, l’Europe renforcera l’action de notre
gouvernement, prêt à poursuivre, avec elle,
l’œuvre de civilisation et de progrès qu’il a
entrepris de mener à bonne fin dans toute
l'étendue de l’empire.
La Turquie et Andrinople
Péra, 20 août.
La Porte ne voulant pas laisser l’Europe
sous l’impression des fausses nouvelles ré
pandues par les Bulgares, a chargé cette nuit
ses représentants à l'étranger œ’edifier les
cabinets européens sur son in ention for
melle de ne pas dépasser la ligne frontière
désignée par la note du 49 juitket, et de les
assurer que la Turquie ne nourrit aucun
sentiment d’agression contre la Bulgarie.
La Porte attire de nouveau lattention des
puissances sur les atrocités bulgares en
Thrace, leur demandant d’intervenir à So
fia. Elle déclare pnis ordonné au comman
dant des troupes des localités qui se trou»
vent sur la rive droite de la Maritza d'éva
cuer ces localités aussitôt qu’il jugera pou»
voir le faire sans danger pour les popula-
tions musulmanes et sans attendre le règle
ment de la question d'Andrinople.
Enver bey a adressé une lettre à la presse,
où il la remercie de la sympathie exprimée,
et où il reitère son engagement de rester à
Andrinople.
La Porte dément la nouvelle de la rupture
des relations avec la Russie.
Les Greos internés en Bulgarie
Sofia, 20 août
Le gouvernement bulgare remettra aur
autorités grecques les nationaux hellène
qu’il retenait à titre d’otages ou de suspects.
Cette libération est imminente.
La démobilisation bulgare
Sofia, 20 août.
La démobilisation bulgare sera terminée le
25 août.
Le gouvernement gardera sous les armes
environ 90,000 hommes, dont 40.000 seront
envoyés sur la frontière, en face des troupes
ottomanes.
L’évacuation de Melnik
Athènes, 20 août.
On annonce ici que plusieurs centaines de
comitadjis bulgares ont attaqué Melnik : ils
ont été repoussés par une compagnie grec
que qui avait été envoyée pour protéger les
habitants décidés à quitter la ville.
Les Grecs de Melnik, qui avaient pris les
armes, ont commence leur exode vers De-
mtr-Hîssar.
Une démarche de la Triple-Entente
Sofia, 20 août.
La France, la Russie et l'Angleterre de
mandent à la Grèce de maintenir jusqu’au
28 août ses troupes dansles territoires qu'elle
occupe et qui sont échus à la Bulgarie.
Cette démarche, entreprise sur la demande
de Sofia, a pour but de prévenir l’occupation
de ces régions par les Turcs avant que les
troupes bulgares aient eu le temps d’arriver
sur les lieux.
La Répression des Massaores
Salonique, 20 août.
Le Conseil de guerre a terminé les débats
du procès des musulmans accusés d’avoii
massacre des chrétiens au cours de la retrai
te des troupes turques de Senfidje. Sur 49
accusés, 18 ont ete condamnés à mort. 1
Le Conseil de guerre a condamné à mort
23 des comitadjis bulgares prisonniers, ap
partenant à la bande de Tchernopeief.
La Ratification du Traité de Bucarest
Athènes, 20 août.
Un fonctionnaire des affaires étrangères
d’Athènes est parti hier pour Bucarest, por
teur du traité de paix ratifié par le roi.
France et Grèce
Athènes, 20 aot.
Parlant des vives acclamations qui ont ac
cueilli le général Eydoux et les membres de
la mission française au cours de la journée
d’avant-hier, TEmb^os dit qu’elles ont expri
mé le sentiment de profonde admiration et
de reconnaissance du peuple hellène pour
les officiers français qui ont préparé la lutte
et y ont coopéré. S’ils n’ont pas combattu, ils
ont cependant organisé admirablement la
mobilisation, l’intendance et les autres ser
vices, en multipliant, comme les combat
tants. leurs peines et leurs langues.
Le journal ajoute que les acclamations po
pulaires allaient également à la noble
France, pays des grandes traditions, qui a
ajouté un titre à la reconnaissance éternelle
de la Grèce en lui tendant généreusement un
appui.
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FTRANGEE
BELGIQUE
Une jeune Parisienne
se suicide a Bruxelles
Une jeune Parisienne, qui s’était éprise
d’un employé de la Cour des comptes de
Bruxelles, a tenté de se suicider la nuit der
nière. ,
E le était venue vendredi dernier de Paris
à Bruxelles pour demander des explications
a son ami qui lui témoignait depuis quelque
temps de la froideur. Elle le rencontra lundi,
vers midi, et il lui fit part de son intention
irrévocable de rompre.
Dans la nuit de lundi à mardi, la jeune
fille pénétra dans la maison qu’habitait au
trefois son ami et où elle le croyait encore/
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