Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-15
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 août 1913 15 août 1913
Description : 1913/08/15 (A33,N11719). 1913/08/15 (A33,N11719).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637797j
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53” Année
r 11,719
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S Centimes
EDITION DU WATIN -- 3 Cenumes
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(S Pages)
Vendredi 15 AmM 191?
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O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
a M. O. RANDOLBT
SB, Rue Fontenelle, 35
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Bureau du Journal, 112, boni 1 de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
DERNIME EUnB
Paris, trois heures matin
=========== .. ========
• DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 14 Août. Dépêche de 4 h, 30
)
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
——
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Comptant..
calmes
e 69 17/6
6/-
8 mois....
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3 mois....
4 187 15/-
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Comptant..)
calme
£56/-
1 d
3 mois .... '
t 56/-
1 d
-/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 13 août 1913.
NEW-YORK, 14 AOUT
Cotons t août, baisse 7 points ; octobre,
baisse 4 points : décembre, baisse 6 points ;
mars, baisse 6 points. — Soutenu.
Cales » hausse 7 à 16 points.
NEW-YORK, 14 AOUT
i. H JOUk
Cuivre Standard disp.
— septembre....
Amalgamat. Cop...
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73 7/8
15 75
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15 36
74 12
15 62
CHICAGO. 14 AOUT
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Septembre
Décembre.
87 1/8
90 1/4
86 5 8
90 » »
Maïs sur
Septembre
73 • »
73 » »
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Décembre.
67 7 8
68 18
Saindoux sur.
Septembre
Janvier...
10 97
10 45
11 —
10 47
LES AFFAIRES B’ORIESÎ
Villages incendiés par les Serbes
SOFIA, 14 août. — Le commandant de la
4e armée rapporte que des patrouilles et des
reconnaissances ont constaté que les Serbes
incendiaient les villages situés sur les deux
rives de la Kamentitza, au nord deKot-
Chana.
Tous les habitants s’enfuient
Athènes s’apprête à recevoir
le roi Constantin
Athènes, 14 août. — Quoique le roi n’ait
pas encore fait connaître le jour de son arri
vée à Athènes et qu’on ignore s’il désire
qu’une réception officielle lui soit réservée,
on a commencé ici de grands préparatifs
vue de cette éventualité.
en
Les trophées de la récente guerre sont
installés sur les places publiques ; on leur a
donné la forme de pyramides.
Les ministères et les édifices publics sont
pavoisés.
On croit que le Souverain arrivera di
manche.
Un nouvel envoi d’objets pris aux Bulga
res vient d’arriver au Pirée. Il se compose
de 4 canons de siège, 1 canon à tir rapide,
35 canons de campagne dont 9 de fabrication
française et de nombreux obus.
- • -
MM. RATIER ET MOREL h BELFORT
Belfort. — MM. Ratier, garde des sceaux
et Morel, son s-secrétaire d’Etat à l’intérieur,
qui viennent présider l’inauguration du mo
nument des trois sièges, sont arrivés ici hier
soir.
CONDAMNATION DES AGRESSEURS
DE M. ANDRE LEFÈVRE
AIx-EN-PROVENCE. — Le tribunal correc-
tionnel vient de juger les auteurs des scènes
de violence au cours desquelles M. Audré
Lefèvre, député, candidat au Conseil géné
ral. fut blessé le 20 juillet dernier.
Un nommé Parola, maçon,a été condamné
à deux mois de prison.
M. Douselin, directeur du journal socia
liste L’Avant Garde, a été condamé à 20 jours
de la même peine.
--- - =
UNE MUTINERIE DANS UN PATRONAGE
M. Corne, juge d’instruction, s’est rendu
hier soir au 6, de la rue Saint-Maur pour en
quêter sur une mutinerie qui a éclaté hier
après-midi à l’Œuvre ue protection sociale
de la Femme.
A la suite des constatations faites par le ma
gistrat, six des hospitalisées ont été envoyées
a la prison de Fresnes.
EXPLOSION DANS UNE USINE
DE PYROTECHNIE
Avignon. — Une explosion s’est produite
hier après-midi, vers quatre heures, dans
une usine de pyrotechnie à Saint-Didier-les-
Bains.
Six ouvriers ont été blessés, deux d’entre
eux l’ont été grièvement.
Les locaux et plusieurs hangars ont été
détruits.
@-m=-oQP=====
LA MORT DE BEBEL
ZURICH. — Le train amenant le corps de
Bebel, est arrivé peu après trois heures à
Zurich où l’attendaient de nombreuses dé
légations socialistes avec bannières.
Le cercueil a été transporté à la Maison du
Peuple où il a été placé sur un catafalque.
MISE EN LIBERTÉ
AERLIN, 4 août. — Les journaux rappor
tent que le professeur français Malibert, ré-
gemment arrêté à Hattingen, sousl’incu Ipa-
lion d’espionnage, vient d être remis en li-
berté faute de preuves.
- POUR LA FLOTTE AÉRIENNE
, Berlin, 14 août. — Selon le LokaiAnzei-
1er il serait question de créer à Biberac,
buis plus tard dans d’autres régions deil Al-
emagne, des phares ayant une portée de
trente kilomètres, a 1 usage de la flotte aé-
tienne.
Petit Havre
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
La seconde guerre des Balkans est ter-
minée. Moins longue que la première,
’ elle entraîne cependant des pertes considé
rables. La Serbie, la Grèce, le Monténé
gro et la Bulgarie auraient dans ce nou-
veau conflit déchaîné par les extravagances
de l’état-major bulgare, perdu plus de
150.000 hommes. Le traité de Bucarest a
heureusement mis fin à cette hécatombe qui
risquait d'être fatale à de petits États en
campagne depuis près d'un an.
Mais ce traité, signé par les anciens alliés
réconciliés, en dehors-des puissances euro
péennes et de la Turquie, a soulevé des
protestations. On put même craindre un
moment de sérieuses complications, d’au
tant plus que le roi Ferdinand adressa à son
armée un ordre du jour dont les termes pa
raissaient d’une extrême gravité. Il faisait
un appel non dissimulé à la revanche pro
chaine et demandait à ses soldats de se pré
parer à parachever un jour l’œuvre glo
rieuse qu’ils ont commencée. Mais ce n’était
qu’un dernier coup de clairon ! Il ne pou
vait point trouver d’écho, la nation étant
épuisée et démoralisée par une aventure
dans laquelle ont sombré de légitimes espé
rances. La velléité belliqueuse du roi Fer
dinand n’eut, de fait, pas de lendemain. Et
les belligérants d’hier, comprenant la folie
d'une guerre fratricide, démobilisent.
La paix qu’apportait le traité de Bucarest
fut non pas seulement à la veille d’être
compromise par le souverain bulgare, mais
l’Autriche semblait encore disposée à rou
vrir les hostilités. Elle demandait la révi
sion du traité alors que la Russie soulevait
des objections à la suite de l’annexion de
Gavalla par la Grèce. Ce nuage s’est, com
me les autres, dissipé rapidement. La puis
sance dualiste a. une fois de plus, trouvé
devant elle la diplomatie internationale qui
a opposé son veto à ses prétentions injusti
fiées.
Le cas de Cavalla reposait, non sur un
malentendu, mais sur une différence d’ap
préciation. Ceux qui ont tenté, à ce sujet,
le mettre en opposition la Russie et la
France qui, elle, acceptait que Gavalla
reste aux Grecs, se sont donc singulière
ment trompés. Une communication officielle
apportait bientôt en effet un terme aux fâ
cheux bruits répandus par certains jour
naux peu sympathiques à l’Alliance franco-
russe.
Le communiqué du quai d’Orsay spéci
fiait que la question créée par « les rensei
gnements contradictoires publiés sur l’atti
tude respective des gouvernements fran
çais et russe dans l’affaire de Gavalla » était
réglée. Le gouvernement français n’avait
pris aucun engagement envers le gouver
nement russe au sujet de Gavalla. Il avait
le droit d’avoir une opinion personnelle sur
le sort de ce port méditerranéen et il la
soutenait ouvertement. D’ailleurs, il se
conformait en cela au vœu très net de l’opi
nion publique française qui n’eût pas com
pris que la Grèce fût obligée de rétrocéder
à la Bulgarie qui l’avait attaquée une ville
purement grecque.
« Le dernier paragraphe du communi
qué, ajoute le Journal des Débats, contenait
un précieux membre de phrase : « La ques
tion de la révision étant aujourd’hui tran
chée par la négative, disait-on, il n’y a
pas lieu d’insister sur l’affaire deGavalla.»
En effet, le Cabinet dePétersbourg a décidé
de ne pas insister sur la révision du traité
de Bucarest. Il ne s’intéressait qu’à Ga
valla. Dès lors que Gavalla est hors de
question, il n’a plus de raison de souhaiter
la révision. Par contre, il a des raisons de
la craindre, car le Cabinet de Vienne a ma
nifesté le désir de voir rectifier au profit de
la Bulgarie la frontière serbo-bulgare en
Macédoine. Or, la Russie est contraire à
toute modification des frontières serbo-
bulgares. »
L’Autriche reste de ce fait seule à soute
nir la thèse de la révision. Il n’est pas dou
teux, dans ces conditions, qu’elle échouera
sur ce point.
L’attitude des autres puissances ne lui
laisse aucun espoir. Au cours de la réunion
des ambassadeurs, on s’est efforcé d’apaiser
tout différend.Et la question des îles, pour
tant pleine de difficultés, a même été ré
solue.
« Lorsque la Turquie aura retiré toutes
ses troupes de la Tripolitaine, précise notre
confrère Le Temps, l’attribution du Dodéca-
nèse sera faite d’un commun accord par les
puissances. Cette attribution aura lieu au
profit de la Grèce ; mais la formule évite de
le spécifier, afin de ne pas froisser l’opinion
italienne qui estimait que la valeur du gage
de l’Italie serait annulée si les puissances
proclamaient d’avance que les îles ne fe
raient pas retour, après leur évacuation, à
l’empire ottoman.
» On a soutenu d’autre part que dans son
désir de prolonger l’occupation, Rome
pourrait s’entendre avec Constantinople
pour reculer cette attribution, mais sir
Edward Grey, dans le discours qu’il a pro
noncé à la Chambre des Communes pour
exposer le résultat des travaux des ambas
sadeurs, n’a laissé aucune ambiguïté sur la
ment l’engagement souscrit par elle à Ou-
chy, et qu’elle n'évacue loyalement le Dé-
docanèse lorsque la Turquie aura accompli
ses propres obligations en Tripolitaine.C’est
avec une foi entière en la parole italienne
que la France a adhéré sur la formule qui
a amené l’entente des ambassadeurs, et qui
calmera, nous l’espérons à l’accès de mau
vaise humeur que invariable attitude de
la France dans cette question avait soulevé
chez nos amis italiens. »
Il reste à résoudre la question d’Andrino- ‘
pie. Sur ce point encore, les puissances ne
se sont pas retranchées derrière une équivo
que. Sir Edward Grey a donné un avertisse
ment à la Turquie. Il l’a invitée à respecter
le traité de Londres. Il a déclaré que « le
dédain des conseils des puissancesau sujet
d’Andrinople entraînera pour le gouverne
ment turc des conséquences désastreuses
dont nous ne pourrons pas le défendre ». S’il
est vrai que le traité a été foulé aux pieds
et qu’on l’a souvent invoqué contre la Tur
quie au lieu de le faire respecter en sa fa
veur, il est néanmoins probable que la
Sublime-Porte hésitera à rouvrir un conflit
si contraire à ses intérêts.
H HOLLAÉVDER.
Turcs et Bulgares
Constantinople, 44 août.
Selon les journaux, un eng.gment aurait
eu heu à la frontière, près de Kochikavak,
entre un fort détachement d’eciaireurs turcs
et un détachement bulgare de 85 hommes.
La troupe bulgare aurait été cernée et faite
prisonnlè e.
Trois officiers bulgares ont été arrêtés hier
à Andrinople. On croit que d’autres s’y ca
chent encore. Les recherches continuent.
L’Impression en Italie
Rome, 14 soût.
Les milieux politiques ne cachent pas leur
satisfaction de l’heureuse solution des ques
tions auxquelles l’Italie était directement in
téressée.
Les journaux, en général, reconnaissent la
bonne volonté du gouvernement français.
La Vita estime q
dres a fortifié l’Itali
ue la conférence de Lon-
ie dans l’Adriatique, com-
me l’entreprise de Libye l’a fortifiée dans la
Méditerrannee.
La Turquie et les Puissances
Gonstantoople, 44 août.
On parle d’une démarche prochaine des
ambassades en vue de demander à la Tur
quie de démobiliser.
On annonce de Dimas que l’ancien sultan
du Maroc, Moulaï Hafid, est parti pour l'Hed-
jaz.
il après la nouvelle loi militaire
façon dont l’Angleterre envisageait la pos
session provisoire" de ces îles par l’Italie,
en déclarant « qu’aucune grande puissance
» ne peut s’en réserver une seule ». Rien
ne permet d’ailleurs de douter que l’Italie
1 n'ait l'intention d'exécuter„ scrupuleuse
Par application de l’article 44 de la nou
velle loi militaire, le ministre de la guerre
vient de fixer, dans une circulaire agressée
aux commandauts de corps d’armée, les con
ditions des devancements d’appel pour les
jeunes gens de 18, 19 et 20 ans et de renga
gements pour les hommes libérables en
1913.
Le ministre fait connaître aux chefs de
corps intéressés qu’à partir du 15 août et
jusqu’au 25 septembre 1913, les engagements
par devancement d’appel au titre de l’arti
cie 44, les rengagements d’un an avec haute
paye de 1 fr. par jour et prime de libération
de 500 francs, les rengagements de 2 ans
avec haute paye de 1 fr. et prime de 1.100
francs, les rengagements dans les mêmes
conditions de duree, de haute paye et de pri
me, des soldats ayant déjà accompli leur
service militaire et ayant obtenu a leur libé
ration le certificat de bonne conduite et ne
dépassant pas 26 ans au 31 décembre de
l’anpee de leur rengagement, seront reçus
dans les mêmes conditions qu’actuellement
dans tous les corps où les engagements de
3 ans n’ont pas été suspendus.
La circulaire fixe ensuite les conditions
dans lesquelles seront reçus ces engage
ments et rengagements et les règles d’a ffec-
talion de ces engagés et rengagés.
Voici la liste des régiments dans lesquels
les engagements de 3 ans sont suspendus à
la date du 14 août :
Infanterie : 1 er à 5 e — 8® — 9e — 14 e à 16 e
— 220 — 24e — 25e — 28e — 31e à 33e — 36e
— 38e — 39® — 4le — 43e — 45e à 48® — 50e
51e — S4e — 57e— 63e — 65e — 66e— 67® — 70e
à 74e — 76e — 78e _ 81® — 82® — 84e — 86e
_ 87e — 89® — 90® — 92® — 95® — 98® — 99®
— 101 e à 105e — 107e — 108® — 110® — 113e —
1170 — 119® à 12le — 126e a 129 — 131® — 132®
136® — 138® — 139® — 144e — A45e — 163®.
Chasseurs à pied : 8 e , 9®, 16 e et 26 e batail-
lons. .
Zouaves : 5 e bataillon du 4® régiment.
Cavalerie : Tous les régiments.
Remonte : {re, 2®, 3e, 5® compagnies.
’ Artillerie : Tous les régiments ou groupes,
sauf, le Aer régiment d'artillerie de campa
gne, le 6® à pied, le 7e groupe à pied d’Afri
que, les ier, 2e et 4e groupes de campagne
d’Afrique. „ , o
Train : Tous les escadrons, sauf les 8® et
20® et les groupes d’Alger, de Constantine et
de Tunis. , (
Génie : Tous les régiments.
Troupes d’aeronautique : 1er, 2® et 3® grou
pes, sauf pour les jeunes gens munis du bre
vet d’aviateur militaire.
Sections d'ouvriers d’artillerie : 2e, 6®, 7 e ,
17 e . 19®, 27®.. 50®, 54® régiments d’artillerie.
Un certain nombre de régiments ayant
changé de garnison récemment, les intéresses
feront bien de s’assurer auprès des bureaux
de recrutement que le régiment dans lequel
ils voudraient s’engager n’est pas au nombre
de ceux-là.
LES RÉSERVISTES
Une disposition speciale vise les réservis
tes. Ceux-ci seront admis à rengager, quel
ue soit le délai écoulé depuis leur libération
u service actif, pourvu qu’ils n’aient pas dé
passé l’âge de 26 ans.
Ces rengagements seront reçus du 15 août
au 15 novembre, sans limitation de nombre,
dans toutes les armes et dans tous les ser-
vices.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNoUX
85. Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE ! Rédaction, No 7 60
ABONNEMENTS
TROIS Mois Six Mois
Un Ah
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure ।
1 Oise et la Somme ,70
Autres Départements.............
Union Postale ....
S Fr.
O Fr.
222
egalement, SANS FRe fS ' a9nst0as les Bureaux de Poste du
Une Prodigieuse Opération métallurgique
Photo et Cliché Petit Havre
COMMENT L'ON RÉPARE UNE FÉLURE
Il y a six ans, nous signalions à cette place
‘apparition dans les procédas pratiques de
l’industrie métallurgique locale d’un n uvel
appareil destiné à permettre aux ouvriers
de pratiquer dune façon rapide et aisée la
soudure autogène.
On employait alors un chalumeau utili
sant un mélange de gaz d’éclairage et d’oxy
gène et l’on pouvait ainsi effectuer, sur tous
les chantiers métallurgiques placés à proxi
mité de conduite de gaz, des operations de
découpage de métal avec une facilité et une
sûreté que l’ancien outillage ne pouvait per
mettre d’obtenir.
En fait, le procédé n’était pas absolument
nouveau, puisque dans certaines usines,
merveilleusement outillées, on était parvenu
depuis longtemps déjà en utilisant des cha
lumeaux brûiant des mélanges d’hydrogène
ou d’acétylène avec le gaz oxygène, à prati
quer couramment les opérations les plus
variées de soudure autogène. Mais ces opé
rations. fort délicates d’ailleurs, ne pou
vaient être normalement réalisées que dans
les usines suffisamment importantes pour
justifier l’installation très onéreuse d’appa-
teils générateurs de ces gaz.
Il apparut aux industriels qu’il y aurait
un très puissant intérêt à pouvoir posséder
des engins moins dispendieux et suscepti
bles d être utilisés en dehors des usines.
La Société la « Soudure Autogène fran
çaise » s’inspirant de cette pensée s’est donc
attachée à constituer des appareils portatifs
et ses ingénieurs sont parvenus à créer un
matériel dont la puissance et la simplicité de
fonctionnement sont véritablement surpre
nants.
La première utilisation de ces appareils en
notre ville eut lieu dans des conditions qui
firent sensation. Le pont Bellot avait été
heurté par un steamer transatlantique et
cet important ouvrage métallique, complète
ment déformé, déplacé de son axe, se trou
vait dans l'impossibilité de fonctionner. La
situation était grave; deux darses du bassin
Bellot, affectées à la grande navigation, se
trouvaient inutilisables ; de vastes terre-
pleins ne pouvaient plus être employés.
Fait plus grave encore, de puissants na
vires, tant français qu’étrangers, se trou
vaient emprisonnés peut-être pour de lon
gues semaines. Il fallait aviser et agir. On
prit une mesure énergique: les ingénieurs
résolurent de sectionner le pont pour dé
barrasser la passe ; mais, les procédés mé
caniques parurent bien lents. C'est alors
qu’on eut recours aux chalumeaux oxy-acé-
tylèniques de la Soudure Autogène fran-
çaise qui permirent de faire dans les pou
tres métalliques les plus résistantes, des
entailles profondes ; la volée du pont ainsi
détachée put alors être enlevée par des cha
lands.
Cette opération, accomplie en quelques
jours, avec un entier succès, ne manqua pas
d’attirer l’attention de tous les praticiens
sur les procédés employés en la circons
tance.
Mais ce n’était qu’une des formes, et la
plus simple certainement, de l’utilisation
des chalumeaux oxy-acétyléniques.
Une autre opération beaucoup plus déli
cate et d’un intérêt capital allait fixer nos
concitoyens sur l’emploi de ces appareils
comme engin de soudure. Il s’agissait de ré
parer le gouvernail du grand paquebot
transatlantique La-Bretagne, qui, en avril
1910, s’était rompu en cours de voyage. En
lever cet organe capital et le conduire à la
torge, c’était immobiliser longuement le bâ
timent, causer une perte considérable à la
Compagnie. La soudure autogène permit de
le remettre en partait état sans même qu’il
fût necessaire de faire entrer le bâtiment en
cale sèche.
Notre collaborateur Albert Herrenschmidt,
avec cette finesse d’observation et la préci
sion que nos lecteurs ont maintes fois appré
ciées, fit connaître à nos concitoyens com
ment fut conduite l’opération et en nota le
prodigieux résultat.
Mais souder une pièce rectiligne comme
un gouvernail pouvait apparaître comme
une œuvre relativement simple pour les ha
biles praticiens de la société autogène. Dans
les ateliers, ils avaient abordé d'autres pro
blèmes plus complexes et les avaient réso
lus avec infiniment de brio.
Leur dextérité fut mise l’an passé à une
épreuve beaucoup plus sérieuse. L’hélice de
bâbord du paquebot La-Touraine ne fonc
tionnait pas normalement. Une visite révéla
que le support extrême de l’arbre porte-
hélice était fêlé.
Ce support est constitué par une forte
pièce en acier coulé reliée à la coque par deux
longues armatures qui doivent lui assurer
une fixité absolue. Ce support affecte la for
me d’un anneau qui mesure environ i mè
tre de longueur et 90 centimètres de diamè
tre» avec une épaisseur de 8 centimètres.
Une douille en bronze, formant coussinet,
s’encastre dans cet anneau et l’arbre porte
hélice s’appuyant dans celle doui'le suppor
te à sa sortie la lourde masse de l'hélice.
On comprend aisément quelle résistance
considérable doit offrir une telle pièce et
quels chocs, quels ébranlements violents,
elle subit durant la navigation.
Pour fabriquer un anneau de telle nature,
une usine exigerait de trois à quatre mois et
sa mise en place demanderait plusieurs se
maines. Non seulement un tel travail serait
extrêmement onéreux, mais il aurait le gros
inconvénient d’immobiliser une très impor
tante unité de notre flotte commerciale.
Le chalumeau est venu fort à propos per-
mettre de surmonter ces difficuités et de ré
tablir la pièce en son état normal, dans un
délai de trois jours.
Voici succinctement comment l’on pro
cède :
Des tubes métalliques très résistants con
tenant de l’oxygène à 150 kilos de pression et
de l’acétylène dissous à la pression de 12 à
15 kilos sont placés à proximité de l’objet sur
lequel on doit opérer.
En les accouplant et en faisant passer les
gaz à travers des manomètres régulateurs,
on réalise un mélange qui se présente à l'ex-
tremité du chalumeau à la pression réduite
de 1 à 2 kilogrammes.
Le mélange produit une flamme d’une
belle teinte vert-clair, dont la puissance ca
lorique n’est pas moindre de 3,000 degrés.
Sous sa puissante action, l’on provoque
tout d'abord un élargi sement de la fêlure.
Au contact du chalumeau, le métal fond,
projeté en tous sens sous la forme d'étin-
cellantes parcelles. On est ainsi parvenu à
découper aisément dans cet anneau qui,
no*s le répétons n’a pas moins de 8 centi
mètres d’épaisseur, une pièce affectant la
forme d’un V, dont les branches présentent
un écartement d’une centaine de degrés.
Ceci fait, les ouvriers, toujours avec le
chalumeau, ont chanfreiné en dessus et en
dessous les lèvres de la plaie. Cette disposition
préparatoire a pour but de permettre au
soudeur d'atteindre le cœur même du métal,
et de ne point limiter son action à la su
perficie.
La portion de métal que l’on a détachée
est ensuite replacée dans la position qu’elle
occupait avant la cassure et l’opération de la
soudure commence.
Pendant qu’un chalumeau entretient dans
toute la pièce une température régulière,
l’autre fait gicler dans la partie entaillée les
gouttelettes de fer que l’operateur provoque
en présentant une tige métallique à l’action
de sa lance infernale. Peu à peu les goutte
lettes de métal incandescent s’ajoutent aux
gouttelettes, s’agrègent aux bords de l’en
taille et forment bientôt corps avec l’acier
du support. Le vide se comble peu à peu.
Mais tout cela semble vraiment bien sim
ple. Il n’en est rien cependant et l’opé-
lation ne va pas sans de grosses difficultés,
car dans les pièces de ce genre, qui ont une
forme précise, il importe de prendre garde
aux dilatations connexes qui viendraient ou
déformer l’ouvrage ou rendre la réparation
illusoire.
Lorsque l’on opère en usine, à l’abri de
l’action atmosphérique, il est assez aisé de
surveiller ces dilatations, et l’on peut assurer
la régularité du refroidissement en mainte
nant l’objet dans un bain de sable.
Il en va tout autrement lorsque l’on tra
vaille au haut d’un échafaudage exposé à
l’action des courants d’air extérieurs. Il faut
alors installer autour de l’objet un abri pro
tecteur ; il faut aussi et surtout pratiquer fré
quemment un martelage très énergique pen
dant toute la durée de l’opération de la sou
dure. On donne ainsi le maximum de dilata
tion au métal que l’on rapporte et l’on com
bat par ce moyen le retrait naturel de la
pièce lors du refroidissement.
C’est à ces conditions que l’on évite une
nouvelle cassure.
L’opération faite l’an passé sur le support
de l’arbre porte hélice bâbord de La-Tou
raine, a donné toute satisfaction aussi bien
aux services techniques de la Compagnie
Générale Transatlantique qu’aux ingénieurs
du bureau Veritas et aux ingénieurs de la
marine nationale qui ont charge de surveil
ler nos grands longs-courriers postaux.
Les résultats obtenus ont été si concluants
que ces jours-ci, lorsque l’on eut constaté
qu’une avarie semblable existait sur le porte-
helice de tribord, on n’a pas hésité à faire à
nouveau appel aux praticiens de la « soudu
re autogène française ».
Depuis hier, sous la direction avisée de
l’ingénieur Louis Flament, ils sont à l’œu
vre et nous ne doutons pas que leurs persé
vérants efforts ne soient couronnés d’un nou
veau succès. r
' A. Petit.
4AGl »
La Réorganisation
de la Marine Marchande
On sait que M. de Monzie, sous-secrétaire d'Etat,
a entrepris la réorganisation de notre marine mar
chande et qu’il vient d'arriver enfin à atteindre la
but qu il s était ainsi proposé.
Voici quelles sont les grandes lignes du pro.
gramme qu’il a mis Sur pied, telles qu’il les a ex-
poses a notre confrère, M. Fernand Momuéja, du
i emp8 0
Le Haut Personnel
Mon sons-secrétariat d’Etat, a-t-il dit,est fait
de pièces et de morceaux : un peu de fa ma
rine, un peu du commerce, un peu des pos
tes et télégraphes... bref, c’est un arlequin.
Mais il n’en pouvait être autrement.
La difficulté, c’était de faire avec des élé
ments si composites un tout homogène. Or.
il fallait compter avec la survivance de cer
tains organismes administratifs, cimentés
par le temps ; par exemple avec la direction
centrale de la navigation au ministère de la
mzrine. Tenez, pendant quatre mois, j’ai vécu
dans cette situation ahurissante d’un sous-
secrétaire d’Etat ay mt sous ses ordres un
« sous-directeur de la marine marchande »
qu’il ne payait pas...
Je ne pouvais donc équilibrer mon admi
nistration naissante qu’en supprimant cette
direction centrale ; au surplus, il y avait dis
précédents : nul sous-secrétaire d’Etat, pas
plus celui des postes et télégraphes que ce
lui des reaux-Arts ou tout autre, ne s’était
formé que pir la suppression préalable de
ces organismes d’administration centrale.
D’où un décret du 8 août abolissant la di-
rection de M. Tréfeu.
Après quoi, un décret rendu sur avis du
Conseil d’Etat et modifiant l’organisatio ré-
giementaire du ministère de la marine, ins
titua trois chefs de service pour la marine
marchande, tous trois ayant rang de sous-
directeur dans la nouvelle administration i
c’étaient M. Kerzoncuf, qui venait de la rue
Royale ; M. Bazin, qui venait de la rue de
Grenelle, et M. Cablat, choisi par moi parmi
les administrateurs de la marine.
Les quatre Services de la
marine marchande
Voilà pour les personnes. Voyons mainte
nant les services.
Ils sont au nombre de quatre : il y a d’a
bord celui du personnel, ensuite celui de la
marine marchande proprement dite, puis
celui des pêches, et enfin celui de la Caisse
des Invalides de la marine.
Nous allons passer brièvement en revue
l’organisation nouvelle de chacun de ce»
compartiments administratifs.
Le premier service comprend l’adminis
tration du personnel de l’Inscription mari
time et l’enseignement. Pour le personnel,
c’est très simple et le mot dit bien ce qu’il
veut dire.
Pour l’enseignement maritime, c’est un
compliqué. Nous sommes en pré-
effet, de trois ordres d’enseigne
ment : primaire, secondaire et supérieur.
Pour ce qui est de l’enseignement pri
maire, la question n’est pas encore réso
lue. O a l’a ajournée après une entente,
d’ailleurs prochaine, entre les ministères
peu plus co
sence, en
compétents.
En ce qui concerne l’enseignement secon
daire, vulgairement appelé enseignement
hydrographique, diverses modifications ont
été introduites dans tes règlements afin de le
moderniser : suppression des tournées d’exa
men, création d’une année scolaire unifor
me, institution d’un livret scolaire mariti
me ; tout cela, étant entendu que le dévelop
pement de l’enseignement du second degré
entraînera la suppression d s petites écoles
d’hydrographie.
Reste l'enseignement supérieur. Il faut
dire tout de suite, sur ce chapitre, que la
réorganisation ne comporte pas uniquement
le transfert de Paris au Havre de l’ecole su-
pereure de navigation, que la Chambre de
commerce entretenait à Paris avec les de
niers de l’Etat. Il s’agit d’une réforme plus
profonde, portant sur le programme et sur
le recrutement.
Désormais, l’enseignement de cette école
sera — comme le Trmps l’avait demandé —
dispensé aux capitaines au long-cours ayant
déjà reçu leur brevet théorique et accompli
douze mois de navigation. Pour assurer le
recrutement de base, des bourses seront at
tribuées aux meilleurs capitaines du con
cours précédent. Mais l’école de commerce
et l’école d’hydrographie au Havre fourni
ront également des auditeurs libres. Et en
fin toute une série d’avantages combinés ré
serveront aux élèves de cette école supé
rieure ainsi refondue de véritables primes,
maritimes et sociales.
Le second service aura dans ses attribu
tions la législation sur les primes, sur la sé
curité des navires, sur le pilotage, sur les
naufrages. Bref, il s’occupera du navire,
tandis que le précédent ne s’occupera que
du personnel, états-majors et équipages.
Celui-là prend à droite et à gauche : il
prend au commerce ce qui concerne les pri
mes, à la marine ce qui concerne la sécurité
à bord, aux postes et télégraphes ce qui con
cerne les conventions postales.
Le troisième service comprendra les pê
ches et le crédit maritime, ainsi que les pri
mes à la grande pêche : il absorbera deux
services qui étaient restés jusqu’ici indé
pendants et amalgamera et réalisera in fine
le cadastre ostréicole.
Enfin, le quatrième service, c’est celui de
la Caisse des invalides de la marine, qui
subsiste dans sa forme et dans son but.
Ainsi se trouve d’abord réunies sous l’au-
torité du sous-secrétaire d’Etat et, ensuite,
distribuées en quatre services bien organisés
et bien délimités toutes ces menues portions
administratives que des fonctionnaires nom
breux avaient si longtemps revendiquées
comme leur bien propre, embusquées dans
des maisons rivales, jalouses, en guerre per
pétuelle les unes contre les autres, au grand
détriment des contribuables.
Office de transports et office de pêche
Ce n’est pas tout. M. de Monzie a compris
— et il faut l’en féliciter — qu’il ne suffisait
pas, pour arrêter la décadence de notre ma
rine marchande, de creer une armature ho
mogène, solide, solidaire des cadres admi-
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la HH IHTERMTTIOHNLE
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(immeuble de T HOTEL TERMINUS)
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EDITION DU WATIN -- 3 Cenumes
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Vendredi 15 AmM 191?
Administrateur • Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
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seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
DERNIME EUnB
Paris, trois heures matin
=========== .. ========
• DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 14 Août. Dépêche de 4 h, 30
)
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
——
1 ■ ■ 9
’
——=============
Comptant..
calmes
e 69 17/6
6/-
8 mois....
*2 69 17/6
5/-
ETAIN
Comptant J
calme
e 188 15/-
18/-
3 mois....
4 187 15/-
15/-
TER
Comptant..)
calme
£56/-
1 d
3 mois .... '
t 56/-
1 d
-/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 13 août 1913.
NEW-YORK, 14 AOUT
Cotons t août, baisse 7 points ; octobre,
baisse 4 points : décembre, baisse 6 points ;
mars, baisse 6 points. — Soutenu.
Cales » hausse 7 à 16 points.
NEW-YORK, 14 AOUT
i. H JOUk
Cuivre Standard disp.
— septembre....
Amalgamat. Cop...
Fer
73 7/8
15 75
t PRRGZDINT
14 76
15 36
74 12
15 62
CHICAGO. 14 AOUT
) C. DU IOUE
C. PRECED
Blé sur
Septembre
Décembre.
87 1/8
90 1/4
86 5 8
90 » »
Maïs sur
Septembre
73 • »
73 » »
e-=
Décembre.
67 7 8
68 18
Saindoux sur.
Septembre
Janvier...
10 97
10 45
11 —
10 47
LES AFFAIRES B’ORIESÎ
Villages incendiés par les Serbes
SOFIA, 14 août. — Le commandant de la
4e armée rapporte que des patrouilles et des
reconnaissances ont constaté que les Serbes
incendiaient les villages situés sur les deux
rives de la Kamentitza, au nord deKot-
Chana.
Tous les habitants s’enfuient
Athènes s’apprête à recevoir
le roi Constantin
Athènes, 14 août. — Quoique le roi n’ait
pas encore fait connaître le jour de son arri
vée à Athènes et qu’on ignore s’il désire
qu’une réception officielle lui soit réservée,
on a commencé ici de grands préparatifs
vue de cette éventualité.
en
Les trophées de la récente guerre sont
installés sur les places publiques ; on leur a
donné la forme de pyramides.
Les ministères et les édifices publics sont
pavoisés.
On croit que le Souverain arrivera di
manche.
Un nouvel envoi d’objets pris aux Bulga
res vient d’arriver au Pirée. Il se compose
de 4 canons de siège, 1 canon à tir rapide,
35 canons de campagne dont 9 de fabrication
française et de nombreux obus.
- • -
MM. RATIER ET MOREL h BELFORT
Belfort. — MM. Ratier, garde des sceaux
et Morel, son s-secrétaire d’Etat à l’intérieur,
qui viennent présider l’inauguration du mo
nument des trois sièges, sont arrivés ici hier
soir.
CONDAMNATION DES AGRESSEURS
DE M. ANDRE LEFÈVRE
AIx-EN-PROVENCE. — Le tribunal correc-
tionnel vient de juger les auteurs des scènes
de violence au cours desquelles M. Audré
Lefèvre, député, candidat au Conseil géné
ral. fut blessé le 20 juillet dernier.
Un nommé Parola, maçon,a été condamné
à deux mois de prison.
M. Douselin, directeur du journal socia
liste L’Avant Garde, a été condamé à 20 jours
de la même peine.
--- - =
UNE MUTINERIE DANS UN PATRONAGE
M. Corne, juge d’instruction, s’est rendu
hier soir au 6, de la rue Saint-Maur pour en
quêter sur une mutinerie qui a éclaté hier
après-midi à l’Œuvre ue protection sociale
de la Femme.
A la suite des constatations faites par le ma
gistrat, six des hospitalisées ont été envoyées
a la prison de Fresnes.
EXPLOSION DANS UNE USINE
DE PYROTECHNIE
Avignon. — Une explosion s’est produite
hier après-midi, vers quatre heures, dans
une usine de pyrotechnie à Saint-Didier-les-
Bains.
Six ouvriers ont été blessés, deux d’entre
eux l’ont été grièvement.
Les locaux et plusieurs hangars ont été
détruits.
@-m=-oQP=====
LA MORT DE BEBEL
ZURICH. — Le train amenant le corps de
Bebel, est arrivé peu après trois heures à
Zurich où l’attendaient de nombreuses dé
légations socialistes avec bannières.
Le cercueil a été transporté à la Maison du
Peuple où il a été placé sur un catafalque.
MISE EN LIBERTÉ
AERLIN, 4 août. — Les journaux rappor
tent que le professeur français Malibert, ré-
gemment arrêté à Hattingen, sousl’incu Ipa-
lion d’espionnage, vient d être remis en li-
berté faute de preuves.
- POUR LA FLOTTE AÉRIENNE
, Berlin, 14 août. — Selon le LokaiAnzei-
1er il serait question de créer à Biberac,
buis plus tard dans d’autres régions deil Al-
emagne, des phares ayant une portée de
trente kilomètres, a 1 usage de la flotte aé-
tienne.
Petit Havre
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
La seconde guerre des Balkans est ter-
minée. Moins longue que la première,
’ elle entraîne cependant des pertes considé
rables. La Serbie, la Grèce, le Monténé
gro et la Bulgarie auraient dans ce nou-
veau conflit déchaîné par les extravagances
de l’état-major bulgare, perdu plus de
150.000 hommes. Le traité de Bucarest a
heureusement mis fin à cette hécatombe qui
risquait d'être fatale à de petits États en
campagne depuis près d'un an.
Mais ce traité, signé par les anciens alliés
réconciliés, en dehors-des puissances euro
péennes et de la Turquie, a soulevé des
protestations. On put même craindre un
moment de sérieuses complications, d’au
tant plus que le roi Ferdinand adressa à son
armée un ordre du jour dont les termes pa
raissaient d’une extrême gravité. Il faisait
un appel non dissimulé à la revanche pro
chaine et demandait à ses soldats de se pré
parer à parachever un jour l’œuvre glo
rieuse qu’ils ont commencée. Mais ce n’était
qu’un dernier coup de clairon ! Il ne pou
vait point trouver d’écho, la nation étant
épuisée et démoralisée par une aventure
dans laquelle ont sombré de légitimes espé
rances. La velléité belliqueuse du roi Fer
dinand n’eut, de fait, pas de lendemain. Et
les belligérants d’hier, comprenant la folie
d'une guerre fratricide, démobilisent.
La paix qu’apportait le traité de Bucarest
fut non pas seulement à la veille d’être
compromise par le souverain bulgare, mais
l’Autriche semblait encore disposée à rou
vrir les hostilités. Elle demandait la révi
sion du traité alors que la Russie soulevait
des objections à la suite de l’annexion de
Gavalla par la Grèce. Ce nuage s’est, com
me les autres, dissipé rapidement. La puis
sance dualiste a. une fois de plus, trouvé
devant elle la diplomatie internationale qui
a opposé son veto à ses prétentions injusti
fiées.
Le cas de Cavalla reposait, non sur un
malentendu, mais sur une différence d’ap
préciation. Ceux qui ont tenté, à ce sujet,
le mettre en opposition la Russie et la
France qui, elle, acceptait que Gavalla
reste aux Grecs, se sont donc singulière
ment trompés. Une communication officielle
apportait bientôt en effet un terme aux fâ
cheux bruits répandus par certains jour
naux peu sympathiques à l’Alliance franco-
russe.
Le communiqué du quai d’Orsay spéci
fiait que la question créée par « les rensei
gnements contradictoires publiés sur l’atti
tude respective des gouvernements fran
çais et russe dans l’affaire de Gavalla » était
réglée. Le gouvernement français n’avait
pris aucun engagement envers le gouver
nement russe au sujet de Gavalla. Il avait
le droit d’avoir une opinion personnelle sur
le sort de ce port méditerranéen et il la
soutenait ouvertement. D’ailleurs, il se
conformait en cela au vœu très net de l’opi
nion publique française qui n’eût pas com
pris que la Grèce fût obligée de rétrocéder
à la Bulgarie qui l’avait attaquée une ville
purement grecque.
« Le dernier paragraphe du communi
qué, ajoute le Journal des Débats, contenait
un précieux membre de phrase : « La ques
tion de la révision étant aujourd’hui tran
chée par la négative, disait-on, il n’y a
pas lieu d’insister sur l’affaire deGavalla.»
En effet, le Cabinet dePétersbourg a décidé
de ne pas insister sur la révision du traité
de Bucarest. Il ne s’intéressait qu’à Ga
valla. Dès lors que Gavalla est hors de
question, il n’a plus de raison de souhaiter
la révision. Par contre, il a des raisons de
la craindre, car le Cabinet de Vienne a ma
nifesté le désir de voir rectifier au profit de
la Bulgarie la frontière serbo-bulgare en
Macédoine. Or, la Russie est contraire à
toute modification des frontières serbo-
bulgares. »
L’Autriche reste de ce fait seule à soute
nir la thèse de la révision. Il n’est pas dou
teux, dans ces conditions, qu’elle échouera
sur ce point.
L’attitude des autres puissances ne lui
laisse aucun espoir. Au cours de la réunion
des ambassadeurs, on s’est efforcé d’apaiser
tout différend.Et la question des îles, pour
tant pleine de difficultés, a même été ré
solue.
« Lorsque la Turquie aura retiré toutes
ses troupes de la Tripolitaine, précise notre
confrère Le Temps, l’attribution du Dodéca-
nèse sera faite d’un commun accord par les
puissances. Cette attribution aura lieu au
profit de la Grèce ; mais la formule évite de
le spécifier, afin de ne pas froisser l’opinion
italienne qui estimait que la valeur du gage
de l’Italie serait annulée si les puissances
proclamaient d’avance que les îles ne fe
raient pas retour, après leur évacuation, à
l’empire ottoman.
» On a soutenu d’autre part que dans son
désir de prolonger l’occupation, Rome
pourrait s’entendre avec Constantinople
pour reculer cette attribution, mais sir
Edward Grey, dans le discours qu’il a pro
noncé à la Chambre des Communes pour
exposer le résultat des travaux des ambas
sadeurs, n’a laissé aucune ambiguïté sur la
ment l’engagement souscrit par elle à Ou-
chy, et qu’elle n'évacue loyalement le Dé-
docanèse lorsque la Turquie aura accompli
ses propres obligations en Tripolitaine.C’est
avec une foi entière en la parole italienne
que la France a adhéré sur la formule qui
a amené l’entente des ambassadeurs, et qui
calmera, nous l’espérons à l’accès de mau
vaise humeur que invariable attitude de
la France dans cette question avait soulevé
chez nos amis italiens. »
Il reste à résoudre la question d’Andrino- ‘
pie. Sur ce point encore, les puissances ne
se sont pas retranchées derrière une équivo
que. Sir Edward Grey a donné un avertisse
ment à la Turquie. Il l’a invitée à respecter
le traité de Londres. Il a déclaré que « le
dédain des conseils des puissancesau sujet
d’Andrinople entraînera pour le gouverne
ment turc des conséquences désastreuses
dont nous ne pourrons pas le défendre ». S’il
est vrai que le traité a été foulé aux pieds
et qu’on l’a souvent invoqué contre la Tur
quie au lieu de le faire respecter en sa fa
veur, il est néanmoins probable que la
Sublime-Porte hésitera à rouvrir un conflit
si contraire à ses intérêts.
H HOLLAÉVDER.
Turcs et Bulgares
Constantinople, 44 août.
Selon les journaux, un eng.gment aurait
eu heu à la frontière, près de Kochikavak,
entre un fort détachement d’eciaireurs turcs
et un détachement bulgare de 85 hommes.
La troupe bulgare aurait été cernée et faite
prisonnlè e.
Trois officiers bulgares ont été arrêtés hier
à Andrinople. On croit que d’autres s’y ca
chent encore. Les recherches continuent.
L’Impression en Italie
Rome, 14 soût.
Les milieux politiques ne cachent pas leur
satisfaction de l’heureuse solution des ques
tions auxquelles l’Italie était directement in
téressée.
Les journaux, en général, reconnaissent la
bonne volonté du gouvernement français.
La Vita estime q
dres a fortifié l’Itali
ue la conférence de Lon-
ie dans l’Adriatique, com-
me l’entreprise de Libye l’a fortifiée dans la
Méditerrannee.
La Turquie et les Puissances
Gonstantoople, 44 août.
On parle d’une démarche prochaine des
ambassades en vue de demander à la Tur
quie de démobiliser.
On annonce de Dimas que l’ancien sultan
du Maroc, Moulaï Hafid, est parti pour l'Hed-
jaz.
il après la nouvelle loi militaire
façon dont l’Angleterre envisageait la pos
session provisoire" de ces îles par l’Italie,
en déclarant « qu’aucune grande puissance
» ne peut s’en réserver une seule ». Rien
ne permet d’ailleurs de douter que l’Italie
1 n'ait l'intention d'exécuter„ scrupuleuse
Par application de l’article 44 de la nou
velle loi militaire, le ministre de la guerre
vient de fixer, dans une circulaire agressée
aux commandauts de corps d’armée, les con
ditions des devancements d’appel pour les
jeunes gens de 18, 19 et 20 ans et de renga
gements pour les hommes libérables en
1913.
Le ministre fait connaître aux chefs de
corps intéressés qu’à partir du 15 août et
jusqu’au 25 septembre 1913, les engagements
par devancement d’appel au titre de l’arti
cie 44, les rengagements d’un an avec haute
paye de 1 fr. par jour et prime de libération
de 500 francs, les rengagements de 2 ans
avec haute paye de 1 fr. et prime de 1.100
francs, les rengagements dans les mêmes
conditions de duree, de haute paye et de pri
me, des soldats ayant déjà accompli leur
service militaire et ayant obtenu a leur libé
ration le certificat de bonne conduite et ne
dépassant pas 26 ans au 31 décembre de
l’anpee de leur rengagement, seront reçus
dans les mêmes conditions qu’actuellement
dans tous les corps où les engagements de
3 ans n’ont pas été suspendus.
La circulaire fixe ensuite les conditions
dans lesquelles seront reçus ces engage
ments et rengagements et les règles d’a ffec-
talion de ces engagés et rengagés.
Voici la liste des régiments dans lesquels
les engagements de 3 ans sont suspendus à
la date du 14 août :
Infanterie : 1 er à 5 e — 8® — 9e — 14 e à 16 e
— 220 — 24e — 25e — 28e — 31e à 33e — 36e
— 38e — 39® — 4le — 43e — 45e à 48® — 50e
51e — S4e — 57e— 63e — 65e — 66e— 67® — 70e
à 74e — 76e — 78e _ 81® — 82® — 84e — 86e
_ 87e — 89® — 90® — 92® — 95® — 98® — 99®
— 101 e à 105e — 107e — 108® — 110® — 113e —
1170 — 119® à 12le — 126e a 129 — 131® — 132®
136® — 138® — 139® — 144e — A45e — 163®.
Chasseurs à pied : 8 e , 9®, 16 e et 26 e batail-
lons. .
Zouaves : 5 e bataillon du 4® régiment.
Cavalerie : Tous les régiments.
Remonte : {re, 2®, 3e, 5® compagnies.
’ Artillerie : Tous les régiments ou groupes,
sauf, le Aer régiment d'artillerie de campa
gne, le 6® à pied, le 7e groupe à pied d’Afri
que, les ier, 2e et 4e groupes de campagne
d’Afrique. „ , o
Train : Tous les escadrons, sauf les 8® et
20® et les groupes d’Alger, de Constantine et
de Tunis. , (
Génie : Tous les régiments.
Troupes d’aeronautique : 1er, 2® et 3® grou
pes, sauf pour les jeunes gens munis du bre
vet d’aviateur militaire.
Sections d'ouvriers d’artillerie : 2e, 6®, 7 e ,
17 e . 19®, 27®.. 50®, 54® régiments d’artillerie.
Un certain nombre de régiments ayant
changé de garnison récemment, les intéresses
feront bien de s’assurer auprès des bureaux
de recrutement que le régiment dans lequel
ils voudraient s’engager n’est pas au nombre
de ceux-là.
LES RÉSERVISTES
Une disposition speciale vise les réservis
tes. Ceux-ci seront admis à rengager, quel
ue soit le délai écoulé depuis leur libération
u service actif, pourvu qu’ils n’aient pas dé
passé l’âge de 26 ans.
Ces rengagements seront reçus du 15 août
au 15 novembre, sans limitation de nombre,
dans toutes les armes et dans tous les ser-
vices.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNoUX
85. Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE ! Rédaction, No 7 60
ABONNEMENTS
TROIS Mois Six Mois
Un Ah
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure ।
1 Oise et la Somme ,70
Autres Départements.............
Union Postale ....
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egalement, SANS FRe fS ' a9nst0as les Bureaux de Poste du
Une Prodigieuse Opération métallurgique
Photo et Cliché Petit Havre
COMMENT L'ON RÉPARE UNE FÉLURE
Il y a six ans, nous signalions à cette place
‘apparition dans les procédas pratiques de
l’industrie métallurgique locale d’un n uvel
appareil destiné à permettre aux ouvriers
de pratiquer dune façon rapide et aisée la
soudure autogène.
On employait alors un chalumeau utili
sant un mélange de gaz d’éclairage et d’oxy
gène et l’on pouvait ainsi effectuer, sur tous
les chantiers métallurgiques placés à proxi
mité de conduite de gaz, des operations de
découpage de métal avec une facilité et une
sûreté que l’ancien outillage ne pouvait per
mettre d’obtenir.
En fait, le procédé n’était pas absolument
nouveau, puisque dans certaines usines,
merveilleusement outillées, on était parvenu
depuis longtemps déjà en utilisant des cha
lumeaux brûiant des mélanges d’hydrogène
ou d’acétylène avec le gaz oxygène, à prati
quer couramment les opérations les plus
variées de soudure autogène. Mais ces opé
rations. fort délicates d’ailleurs, ne pou
vaient être normalement réalisées que dans
les usines suffisamment importantes pour
justifier l’installation très onéreuse d’appa-
teils générateurs de ces gaz.
Il apparut aux industriels qu’il y aurait
un très puissant intérêt à pouvoir posséder
des engins moins dispendieux et suscepti
bles d être utilisés en dehors des usines.
La Société la « Soudure Autogène fran
çaise » s’inspirant de cette pensée s’est donc
attachée à constituer des appareils portatifs
et ses ingénieurs sont parvenus à créer un
matériel dont la puissance et la simplicité de
fonctionnement sont véritablement surpre
nants.
La première utilisation de ces appareils en
notre ville eut lieu dans des conditions qui
firent sensation. Le pont Bellot avait été
heurté par un steamer transatlantique et
cet important ouvrage métallique, complète
ment déformé, déplacé de son axe, se trou
vait dans l'impossibilité de fonctionner. La
situation était grave; deux darses du bassin
Bellot, affectées à la grande navigation, se
trouvaient inutilisables ; de vastes terre-
pleins ne pouvaient plus être employés.
Fait plus grave encore, de puissants na
vires, tant français qu’étrangers, se trou
vaient emprisonnés peut-être pour de lon
gues semaines. Il fallait aviser et agir. On
prit une mesure énergique: les ingénieurs
résolurent de sectionner le pont pour dé
barrasser la passe ; mais, les procédés mé
caniques parurent bien lents. C'est alors
qu’on eut recours aux chalumeaux oxy-acé-
tylèniques de la Soudure Autogène fran-
çaise qui permirent de faire dans les pou
tres métalliques les plus résistantes, des
entailles profondes ; la volée du pont ainsi
détachée put alors être enlevée par des cha
lands.
Cette opération, accomplie en quelques
jours, avec un entier succès, ne manqua pas
d’attirer l’attention de tous les praticiens
sur les procédés employés en la circons
tance.
Mais ce n’était qu’une des formes, et la
plus simple certainement, de l’utilisation
des chalumeaux oxy-acétyléniques.
Une autre opération beaucoup plus déli
cate et d’un intérêt capital allait fixer nos
concitoyens sur l’emploi de ces appareils
comme engin de soudure. Il s’agissait de ré
parer le gouvernail du grand paquebot
transatlantique La-Bretagne, qui, en avril
1910, s’était rompu en cours de voyage. En
lever cet organe capital et le conduire à la
torge, c’était immobiliser longuement le bâ
timent, causer une perte considérable à la
Compagnie. La soudure autogène permit de
le remettre en partait état sans même qu’il
fût necessaire de faire entrer le bâtiment en
cale sèche.
Notre collaborateur Albert Herrenschmidt,
avec cette finesse d’observation et la préci
sion que nos lecteurs ont maintes fois appré
ciées, fit connaître à nos concitoyens com
ment fut conduite l’opération et en nota le
prodigieux résultat.
Mais souder une pièce rectiligne comme
un gouvernail pouvait apparaître comme
une œuvre relativement simple pour les ha
biles praticiens de la société autogène. Dans
les ateliers, ils avaient abordé d'autres pro
blèmes plus complexes et les avaient réso
lus avec infiniment de brio.
Leur dextérité fut mise l’an passé à une
épreuve beaucoup plus sérieuse. L’hélice de
bâbord du paquebot La-Touraine ne fonc
tionnait pas normalement. Une visite révéla
que le support extrême de l’arbre porte-
hélice était fêlé.
Ce support est constitué par une forte
pièce en acier coulé reliée à la coque par deux
longues armatures qui doivent lui assurer
une fixité absolue. Ce support affecte la for
me d’un anneau qui mesure environ i mè
tre de longueur et 90 centimètres de diamè
tre» avec une épaisseur de 8 centimètres.
Une douille en bronze, formant coussinet,
s’encastre dans cet anneau et l’arbre porte
hélice s’appuyant dans celle doui'le suppor
te à sa sortie la lourde masse de l'hélice.
On comprend aisément quelle résistance
considérable doit offrir une telle pièce et
quels chocs, quels ébranlements violents,
elle subit durant la navigation.
Pour fabriquer un anneau de telle nature,
une usine exigerait de trois à quatre mois et
sa mise en place demanderait plusieurs se
maines. Non seulement un tel travail serait
extrêmement onéreux, mais il aurait le gros
inconvénient d’immobiliser une très impor
tante unité de notre flotte commerciale.
Le chalumeau est venu fort à propos per-
mettre de surmonter ces difficuités et de ré
tablir la pièce en son état normal, dans un
délai de trois jours.
Voici succinctement comment l’on pro
cède :
Des tubes métalliques très résistants con
tenant de l’oxygène à 150 kilos de pression et
de l’acétylène dissous à la pression de 12 à
15 kilos sont placés à proximité de l’objet sur
lequel on doit opérer.
En les accouplant et en faisant passer les
gaz à travers des manomètres régulateurs,
on réalise un mélange qui se présente à l'ex-
tremité du chalumeau à la pression réduite
de 1 à 2 kilogrammes.
Le mélange produit une flamme d’une
belle teinte vert-clair, dont la puissance ca
lorique n’est pas moindre de 3,000 degrés.
Sous sa puissante action, l’on provoque
tout d'abord un élargi sement de la fêlure.
Au contact du chalumeau, le métal fond,
projeté en tous sens sous la forme d'étin-
cellantes parcelles. On est ainsi parvenu à
découper aisément dans cet anneau qui,
no*s le répétons n’a pas moins de 8 centi
mètres d’épaisseur, une pièce affectant la
forme d’un V, dont les branches présentent
un écartement d’une centaine de degrés.
Ceci fait, les ouvriers, toujours avec le
chalumeau, ont chanfreiné en dessus et en
dessous les lèvres de la plaie. Cette disposition
préparatoire a pour but de permettre au
soudeur d'atteindre le cœur même du métal,
et de ne point limiter son action à la su
perficie.
La portion de métal que l’on a détachée
est ensuite replacée dans la position qu’elle
occupait avant la cassure et l’opération de la
soudure commence.
Pendant qu’un chalumeau entretient dans
toute la pièce une température régulière,
l’autre fait gicler dans la partie entaillée les
gouttelettes de fer que l’operateur provoque
en présentant une tige métallique à l’action
de sa lance infernale. Peu à peu les goutte
lettes de métal incandescent s’ajoutent aux
gouttelettes, s’agrègent aux bords de l’en
taille et forment bientôt corps avec l’acier
du support. Le vide se comble peu à peu.
Mais tout cela semble vraiment bien sim
ple. Il n’en est rien cependant et l’opé-
lation ne va pas sans de grosses difficultés,
car dans les pièces de ce genre, qui ont une
forme précise, il importe de prendre garde
aux dilatations connexes qui viendraient ou
déformer l’ouvrage ou rendre la réparation
illusoire.
Lorsque l’on opère en usine, à l’abri de
l’action atmosphérique, il est assez aisé de
surveiller ces dilatations, et l’on peut assurer
la régularité du refroidissement en mainte
nant l’objet dans un bain de sable.
Il en va tout autrement lorsque l’on tra
vaille au haut d’un échafaudage exposé à
l’action des courants d’air extérieurs. Il faut
alors installer autour de l’objet un abri pro
tecteur ; il faut aussi et surtout pratiquer fré
quemment un martelage très énergique pen
dant toute la durée de l’opération de la sou
dure. On donne ainsi le maximum de dilata
tion au métal que l’on rapporte et l’on com
bat par ce moyen le retrait naturel de la
pièce lors du refroidissement.
C’est à ces conditions que l’on évite une
nouvelle cassure.
L’opération faite l’an passé sur le support
de l’arbre porte hélice bâbord de La-Tou
raine, a donné toute satisfaction aussi bien
aux services techniques de la Compagnie
Générale Transatlantique qu’aux ingénieurs
du bureau Veritas et aux ingénieurs de la
marine nationale qui ont charge de surveil
ler nos grands longs-courriers postaux.
Les résultats obtenus ont été si concluants
que ces jours-ci, lorsque l’on eut constaté
qu’une avarie semblable existait sur le porte-
helice de tribord, on n’a pas hésité à faire à
nouveau appel aux praticiens de la « soudu
re autogène française ».
Depuis hier, sous la direction avisée de
l’ingénieur Louis Flament, ils sont à l’œu
vre et nous ne doutons pas que leurs persé
vérants efforts ne soient couronnés d’un nou
veau succès. r
' A. Petit.
4AGl »
La Réorganisation
de la Marine Marchande
On sait que M. de Monzie, sous-secrétaire d'Etat,
a entrepris la réorganisation de notre marine mar
chande et qu’il vient d'arriver enfin à atteindre la
but qu il s était ainsi proposé.
Voici quelles sont les grandes lignes du pro.
gramme qu’il a mis Sur pied, telles qu’il les a ex-
poses a notre confrère, M. Fernand Momuéja, du
i emp8 0
Le Haut Personnel
Mon sons-secrétariat d’Etat, a-t-il dit,est fait
de pièces et de morceaux : un peu de fa ma
rine, un peu du commerce, un peu des pos
tes et télégraphes... bref, c’est un arlequin.
Mais il n’en pouvait être autrement.
La difficulté, c’était de faire avec des élé
ments si composites un tout homogène. Or.
il fallait compter avec la survivance de cer
tains organismes administratifs, cimentés
par le temps ; par exemple avec la direction
centrale de la navigation au ministère de la
mzrine. Tenez, pendant quatre mois, j’ai vécu
dans cette situation ahurissante d’un sous-
secrétaire d’Etat ay mt sous ses ordres un
« sous-directeur de la marine marchande »
qu’il ne payait pas...
Je ne pouvais donc équilibrer mon admi
nistration naissante qu’en supprimant cette
direction centrale ; au surplus, il y avait dis
précédents : nul sous-secrétaire d’Etat, pas
plus celui des postes et télégraphes que ce
lui des reaux-Arts ou tout autre, ne s’était
formé que pir la suppression préalable de
ces organismes d’administration centrale.
D’où un décret du 8 août abolissant la di-
rection de M. Tréfeu.
Après quoi, un décret rendu sur avis du
Conseil d’Etat et modifiant l’organisatio ré-
giementaire du ministère de la marine, ins
titua trois chefs de service pour la marine
marchande, tous trois ayant rang de sous-
directeur dans la nouvelle administration i
c’étaient M. Kerzoncuf, qui venait de la rue
Royale ; M. Bazin, qui venait de la rue de
Grenelle, et M. Cablat, choisi par moi parmi
les administrateurs de la marine.
Les quatre Services de la
marine marchande
Voilà pour les personnes. Voyons mainte
nant les services.
Ils sont au nombre de quatre : il y a d’a
bord celui du personnel, ensuite celui de la
marine marchande proprement dite, puis
celui des pêches, et enfin celui de la Caisse
des Invalides de la marine.
Nous allons passer brièvement en revue
l’organisation nouvelle de chacun de ce»
compartiments administratifs.
Le premier service comprend l’adminis
tration du personnel de l’Inscription mari
time et l’enseignement. Pour le personnel,
c’est très simple et le mot dit bien ce qu’il
veut dire.
Pour l’enseignement maritime, c’est un
compliqué. Nous sommes en pré-
effet, de trois ordres d’enseigne
ment : primaire, secondaire et supérieur.
Pour ce qui est de l’enseignement pri
maire, la question n’est pas encore réso
lue. O a l’a ajournée après une entente,
d’ailleurs prochaine, entre les ministères
peu plus co
sence, en
compétents.
En ce qui concerne l’enseignement secon
daire, vulgairement appelé enseignement
hydrographique, diverses modifications ont
été introduites dans tes règlements afin de le
moderniser : suppression des tournées d’exa
men, création d’une année scolaire unifor
me, institution d’un livret scolaire mariti
me ; tout cela, étant entendu que le dévelop
pement de l’enseignement du second degré
entraînera la suppression d s petites écoles
d’hydrographie.
Reste l'enseignement supérieur. Il faut
dire tout de suite, sur ce chapitre, que la
réorganisation ne comporte pas uniquement
le transfert de Paris au Havre de l’ecole su-
pereure de navigation, que la Chambre de
commerce entretenait à Paris avec les de
niers de l’Etat. Il s’agit d’une réforme plus
profonde, portant sur le programme et sur
le recrutement.
Désormais, l’enseignement de cette école
sera — comme le Trmps l’avait demandé —
dispensé aux capitaines au long-cours ayant
déjà reçu leur brevet théorique et accompli
douze mois de navigation. Pour assurer le
recrutement de base, des bourses seront at
tribuées aux meilleurs capitaines du con
cours précédent. Mais l’école de commerce
et l’école d’hydrographie au Havre fourni
ront également des auditeurs libres. Et en
fin toute une série d’avantages combinés ré
serveront aux élèves de cette école supé
rieure ainsi refondue de véritables primes,
maritimes et sociales.
Le second service aura dans ses attribu
tions la législation sur les primes, sur la sé
curité des navires, sur le pilotage, sur les
naufrages. Bref, il s’occupera du navire,
tandis que le précédent ne s’occupera que
du personnel, états-majors et équipages.
Celui-là prend à droite et à gauche : il
prend au commerce ce qui concerne les pri
mes, à la marine ce qui concerne la sécurité
à bord, aux postes et télégraphes ce qui con
cerne les conventions postales.
Le troisième service comprendra les pê
ches et le crédit maritime, ainsi que les pri
mes à la grande pêche : il absorbera deux
services qui étaient restés jusqu’ici indé
pendants et amalgamera et réalisera in fine
le cadastre ostréicole.
Enfin, le quatrième service, c’est celui de
la Caisse des invalides de la marine, qui
subsiste dans sa forme et dans son but.
Ainsi se trouve d’abord réunies sous l’au-
torité du sous-secrétaire d’Etat et, ensuite,
distribuées en quatre services bien organisés
et bien délimités toutes ces menues portions
administratives que des fonctionnaires nom
breux avaient si longtemps revendiquées
comme leur bien propre, embusquées dans
des maisons rivales, jalouses, en guerre per
pétuelle les unes contre les autres, au grand
détriment des contribuables.
Office de transports et office de pêche
Ce n’est pas tout. M. de Monzie a compris
— et il faut l’en féliciter — qu’il ne suffisait
pas, pour arrêter la décadence de notre ma
rine marchande, de creer une armature ho
mogène, solide, solidaire des cadres admi-
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la HH IHTERMTTIOHNLE
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(immeuble de T HOTEL TERMINUS)
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