Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 août 1913 03 août 1913
Description : 1913/08/03 (A33,N11707). 1913/08/03 (A33,N11707).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637785b
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
55* 4M» — N 11,707
(5 Pages) 5 Centimes — EDFTION DU MATIN — 5 Centimes
(8 Pages)
Dimanche 3 Août 4913
Administrateur • Délégué
Adresser tout ce qui concerne l'Administratio;
e M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havrs
Administration, Impressions et Aunonces, TEL 10.47
Le Petit Havre
AU HAVRE.
A PARIS
AN NON CES
Bureau du Journal, lit, bouF de Strasbourg. z
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est-
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
caresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
S5, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
Le PETIT HA VUE est désigné pour les Annoncés Jutlclalros et légales
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
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Trois Mois
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Elections Cantonales du 3 Août lettre ouverte
A TOUS LES ÉLECTEURS
(
b
Au Conseil Général
PREMIER CANTON
SIXIÈME CANTON
Au Conseil d’Arrondissement
-] 0
DEUXIÈME CANTON
CONSEILLER GÉNÉRAL SORTANT
Candidat Républicain
Maire du Mavre
CONSEILLER GÉNÉRAL SORTANT
Candidat des Comités Républicains de Gauche du 6e Canton
bbtea
du Citoyen René COTY, Conseiller d’Arrondissement
DELLLE
Syndicaliste Révolutionnaire
et Agent Electoral de MM. MEYER
AVAS IMPORTANT
Nour rappelons à nos amis Républicains que le scrutin pour les Elections cantonales
s ouvrira aujourd'h uià7 heures du matin,
Que tous fassent leur devoir civique à cette époque de l'année où les absents sont
particulièrement nombreux.
Qu'ils se rappellent que même sans concurrent, un candidat ne peut être élu au i* tour
que s il a obtenu le quart des inscrits.
tu
CONSEILLER SORTANT
Candidat du Comité Républicain Démocratiqus du 2e Canton
DERNIER MOT AUX ELECTEURS
Nous avons ici suffisamment défini la situation actuelle pour que
les électeurs républicains, ceux qui sont restés fidèles à la discipline et
sur lesquels des politiciens d’ambition, de coterie et de surenchère n’ont
pas réussi à mettre la main, aient compris le clair devoir qui leur in-
combe.
L’éleçtion actuelle doit être aussi une épuration du parti, dont
l’atmosphère ne saurait rester Viciée par la malaria qui l’a troublée. Il est
temps de détruire les microbes.
C’est, au fond, toute la question actuelle.
Un homme, un républicain irréprochable en qui, depuis de lon
gues années, s’incarnent et la politique havraise et l’intérêt havrais, M.
Henri Génestal, est tout désigné pour donner une âme au mouvement
d’affranchissement qui se manifeste dans le corps électoral.
C’est donc sur son nom que peut et doit se faire la manifestation
de la volonté havraise.
Les électeurs du 6 e Canton n’y manqueront pas. Et comme M.
Génestal n’a pas de concurrent, ils voteront en masse pour lui ; en votant
pour lui, ils auront conscience de voter contre la coalition d’appétits que
nous avons dénoncée.
Lé même principe guidera les électeurs du 2e Canton pour faire
triompher là candidature René Coty contre celle de M. Lang, candi
dature-doublure qui n’existe que par la volonté de la même coalition.
Nous avons assez de considération pour M. Lang pour croire que
son échec lui sera à lui-même une délivrance.
En ce qui concerne la candidature de M. F. Acher que nos adver
saires nous ont reproché d’accueillir et de soutenir, nous ferons remarquer
que M. Acher a fait retour à la discipline républicaine. Il est venu de lui-
.même dans nos rangs, et, vouloir user vis-à-vis de lui d’ostracisme, ce
serait nier la sincérité d’un homme qui d’ailleurs, au Conseil Général, a
rendu des services incontestés et reconnus aux intérêts du 1er Canton et à
ceux de la Ville du Havre.
’ Pour toutes ces raisons, nous adressons aux électeurs un pressant
appel. Il importe que chacun remplisse son devoir d’électeur afin que le
scrutin d’aujourd’hui soit une manifestation de moralité républicaine.
LE PETIT HAVRE.
Monsieur,
ENFIN VOIS JETE% LE HIASQV^ ! CEza VA TT MIEUX.
Sans doute, nous connaissions déjà vos relations fréquentes et cordiales avec cer
tains gros capitalistes démagogues.
. Nous savions que, depuis plusieurs mois, délaissant les intérêts professionnels des
marins, vous vous êtes mis au service de ces politiciens.
On vous voyait, ces jours derniers, prendre part régulièrement aux conciliabules
du petit groupe qui mène contre moi la campagne électorale, — bien que vous ne
soyez même pas électeur dans notre Deuxième Canton.
Voici maintenant qu’au lieu de rester dans la coulisse, vous avez l’imprudence de
vous jeter à corps perdu dans la bataille électorale en arborant votre titre de Secré
taire de Syndicat.
Chose étrange ! Le Révolutionnaire déclaré que vous êtes soutient, non pas le
candidat socialiste unifié, mais l’honorable « bourgeois » qu’est M. Edouard Lang.
POURQUOI ? nous direz-vous pourquoi ?
Mais les marins, les vrais Marins — dont vous tfêtes pas, Monsieur le
Bureaucrate — ne se mettront pas comme vous à la remorque de la coterie qui vous
emploie.
Et demain, ils se souviendront que vous avez trahi les principes syndica
listes que vous af^chiez naguère et que vous avez ainsi, une fois de plus, semé la
Discorde et la division dans les rangs des Marins que vous auriez le
devoir de grouper tous, sass distinction d'opinion politique, pour la
défense en commun de leurs communs intérêts corporatifs.
Contre moi, après six années de mandat, vous ne trouvez qu’un reproche qui ne tient pas
debout et qui se retourne contre mon concurrent.
IL EST I AUX, en effet, que jaie refusé de voter des secours aux familles des
marins réduits au chômage par la dernière grève que vous avez si maladroitement
déclenchée.
Le procès-verbal officiel des séances du Conseil municipal comme tous les
compte-rendus attestent qu’au contraire j’ai demandé au Conseil d’inviter le Bureau
de Bienfaisance, qui seul pouvait le faire légalement, à venir aussi largement que
possible à leur aide.
Vous vouliez que l’argent delà Ville, l’argent de tous les contribuables soit versé
entre vos mains et distribué par vous selon votre bon plaisir.
M. LANG y consentait. Moi, non. Voilà tout. Votre attitude actuelle vient prouver
que j’avais bien raison.
Si je n’ai pas l’appui du marin en chambre que vous êtes, les véritables navi
gateurs me témoignent sans cesse une sympathie et une confiance qui me sont plus pré
cieuses.
Ils me demandent souvent mes conseils et mon concours. Je me tiens au courant de
leurs revendications. J’ai eu plusieurs fois l’honneur de les exposer et de les soutenir
publiquement. Au Conseil d’arrondissement, j’ai fait adopter plusieurs vœux dans les
quels j’appelais l’attention des pouvoirs publics sur certaines lacunes des lois spéciales
qui les régissent.
Ils m’ont vu au milieu d’eux dans la plupart de leurs réunions amicales et corpo
ratives. Je ne suis pas votre ami, je suis leur ami.
Quels titres a donc votre protégé M. LANG auprès des marins?
Quand s’est-il occupé d’eux? -JAMAIS. Qu‘a-t-il fait pour eux?
RIEN.
Mais il est le candidat de MM. MEYER frères, et vous êtes le courtier électoral de
MM. MEYER frères.
Les travalleurs abisi que les mêmes ambitions
politiques qui ont vouleceaparer le Parti Répaeblicain llavrais
cherenent mai^atena'nc à accaparer le mouvement tyntUealitle
Aes eonimey^anis et tous ceuæ Qui connaissent D. S^ann le
peindront de m'avoir comme parrains et comme répondants Que
fies révolutiouuaires coimne vous et fies antimilitariatea avoués
comme votre camarade JLe SêosQUain.
Grâce à vous, la question est désormais clairement posée entre mon concurrent et
moi. Je vous en remercie.
GARE AUX FRAUDEURS
On nous dit que des cartes de marins absents se trouvent aux mains de centaine
agents électoraux.
Nous nous rappelons qu’aux dernières élections municipales, à l’Ecole rue desEton.
pieres, un individu a été pris en flagrant délit alors qu'il venait voter pour nos adversai
res avec une carte qui ne lui appartenait pas, et a, pour ce motif, été condamné par la
Tribunal correctionnel.
Nous demandons donc instamment à MAL les membres des Bureaux de vote de sur
veiller le plus attentivement possible l’identité des volants et de signaler toute frauda
qui viendrait à se produire.
" MM. Meyer nous rappellent, dans une affiche, que nous avons soutenu
'en 1907 M. Léon Meyer aux élections cantonales, et, en 1910, M.
Masselin.
• ! Ils paraissent regretter qu’il n’en soit pas de même aujourd’hui.
( Mais nous avons expliqué combien la situation est devenue differente,
comment et pourquoi, — et précisément par la faute du clan Meyer.
Tracassiers, exigeants, intolérants et tyranniques, MM. Meyer se sont
rendus intolérables.
| Et pour ce qui est de leurs variations, faut-il en rappeler seulement
quelques-unes ?
| MM. Meyer ont soutenu, aux élections législatives de 1893, M. Denis
Gruillot contre M. Jules Siegfried.
MM. Meyer ont soutenu, aux élections municipales de 1896, la liste
A. cher-Denis- Guillot.
1 MM. Meyer, qui avaient autrefois soutenu M. Denis Guillot au Conseil
général, dans le 3 Canton, l’ont ensuite combattu en 1901 et en 1907, pour
lui prendre sa place.
• MM. Meyer, qui avaient soutenu la candidature de M. Jules Siegfried en
1902 et en 1906, ont ensuite suscité contre lui, après s être déclarés pour lui,
la candidature exotique de M. Alcide Delmont, en 1910.
| MM. Meyer combattent depuis deux ans la Municipalité Génestal, parce
qu’ils avaient espéré une Municipalité Meyer dont le suffrage universel
n'a pas voulu.
Conseiller d'Arrondissement,
la Réunion Electorale de l’Ecole rue Jean-Macé
Un Magnifique Succès du Citoyen COTY
Après avoir réduit à néant les attaques de ses adversaires, il
acclamer, a une énorme majorité, sa candidature, par un
auditoire de près de 500 Electeurs.
UN INCIDENT SCANDALEUX
La réunion électorale que le citoyen Coty
avait organisée hier à l’Ecole rue Jean-Macé,
a consacré, d’ne façon décisive et éclatante,
la déroute de ses adversaires.
Près de 400 électeurs se pressaient autour
de la tribune lorsque s’ouvrit la séance.
D’autres vinrent ensuite, et les électeurs
qui, à la fin de la réunion firent, sur la nom
de notre candidat, une imposante manifes
tation de sympathie, étaient bien près de
Rassemblée, dès le début, manifeste ses
sentiments en désignant pour la présidence
M. Arsène Leconte. Sur l’invitation de celui-Ci
et par courtoisie pour la minorité M. Basile
fut nommé premier assesseur. M. Toutain,
du Comité démocratique, fut ensuite sans
difficulté nommé second assesseur.
Les amis de M. Lang ayant sans doute
constaté que celui-ci n’avait que bien fai
blement défendu leur politique à la réunion
delà rue Dauphine, avaient délégué pour
plaider sa cause et la leur M. Rots, qui s in-
titule « président sortant du Comité Radical-
Socialiste. »
Mais comme il est étranger au deuxième
canton, l’assemblée, presque unanimement,
se refusa à lui laisser prendre la parole en
cette réunion électorale.
Discours du Citoyen Coty .
M. René Coty, tout en se défendant de
vouloir faire une conférence sur la vaste
question de la Représentation proportion
nelle» rappela qu’en ce qui le concerne per-
fait
sonnellement il s’est déclaré partisan de
cette réforme dès 1910, et que, d’autre part,
notre journal avait auparavant émis l’idée
que si un essai de proportionnelle devait être
fait, c’était surtout pour les élections muni
cipales des grandes villes.
A ceux qui accusent les républicains ha
vrais d’avoir, en adhérant à la Proportion
nelle, noué une coalition immorale, M. Coty
répond qu’avant de dénoncer ainsi les dan
gers de la Proportionnelle, ils l’avaient eux-
mêmes adoptée, et que M. Léon Meyer, re
présentant du Comité radical et radical-so
cialiste, avait même réclamé la R. P. in
tégrale.
Par la suite, il est vrai, ces Messieurs
changeant brusquement d’opinon, sur ce
point comme sur d’autres, ont soutenu
qu’un Conseil proportionnaliste ne serait pas
viable et ont prédit qu’il ne durerait même
pas un an.
Il dure cependant, comme il dure dans
toutes les villes de France ou de l’Etranger
qui ont appliqué ce même système à leurs
élections municipales.
Républicain, soucieux de progrès et de
justice, nous vouions, dit l’orateur, confor
mément à nos principes démocratiques, que
tous les citoyens soient représentés à l’Hô tel
de Ville, que ce soit vraiment la Maison
commune où la majorité administre, mais
où les minorités ont le droit de discuter et
de contrôler. (Vifs applaudissements).
Aux rires de l’assemblée, M. Coty se fait
un malin plaisir de montrer à M. Lang que
Si celui-ci a pu conserver un siège au Conseil
municipal» c’est grâce à cette R B» envers
laquelle, il se montre, à la vérité, bien in
grat.
Il résume ses explications sur la Propor
tionnelle en disant :
« Nos adversaires qui n’ont en vue que des
intérêts de parti, ont pour formule : tout
pour nous et rien pour les autres. En véri
tables républicains, nous disons au contrai
re : à chacun suivant son droit. » (Applaudis
sements vifs et répétés).
Traitant ensuite des intérêts spéciaux du
second canton, M. Coty constate que nul n’a
pu répondre au défi qu’il a porté à ses ad
versaires de préciser une seule circonstance
dans laquelle il aurait délaissé les intérêts
généraux de ses électeurs.
A ce propos, et sans, dit-il, vouloir en au
cune façon en faire un argument électoral,
le citoyen Coty est heureux d’apprendre à
son auditoire que le généreux anonyme qui,
récemment, a fait à la ville de si importan
tes libéralités, vient de faire parvenir à M. le
maire du Havre une somme de 90,000 francs
destinée à permettre l’établissement de cette
crèche commune aux Aer et 2e cantons dont
se sont préoccupés les élus de ces cantons.
Tous les électeurs présents, sans distinc
tion de parti, s’asseoient chaleureusement
aux vifs remerciments que.M. ' Coty adresse
à ce bienfaiteur de pauvres gens.
Après avoir mis en demeure son concur
rent M. Lang de s’expliquer clairement sur
la fameuse question au rachat des Docks, M.
Coty, constatant que ni lui, ni ses amis n’ont
cessé de se montrer courtois envers son con
current, reproche aux parrains de la candi
dature Lang les violentes attaques auxquelles
ils se sont livrés contre lui et dit qu’ils se
sont immiscés, bien maladroitement d’ail
leurs, jusque dans sa vie privée.
a Si vous étiez seul, dit-il à son concur
rent, vous seriez un mandataire soucieux de
l’intérêt public. Mais vous suivez docilement
des politiciens qui ne songent qu’à leurs in
térêts électoraux.
» Vous seriez un esprit pondéré, mais
vous vous associez à une politique intransi
geante et outrancière.
» Vous seriez un homme d’ordre, mais
vous êtes encadré de syndicalistes révolu
tionnaires.
» Et le patriote que vous êtes va même
jusqu’à accepter comme compagnon de liste
et à prendre comme répondant des hommes
qui se proclament publiquement des anti
militaristes.
» Ce n’est pas contre l’ « excellent hom-
me » que vous êtes que nous luttons, mais
c’est la politique dont vous êtes le fidèle ser
viteur que nous combattons de toutes nos
torces.
» Cette politique brouillonne, les électeurs
l’ont déjà condamnée. Il lui infligeront, de
main, une nouvelle et retentissante défaite.»
De longues acclamations et des cris de
« Vive Coty » éclatent alors. Et quand s’ar
rête cette chaude manifestation, la parole
est donnée au citoyen Baudry.
Discours du citoyen Baudry
Le citoyen Baudry réédite alors les viru
lentes critiques qu’il avi.it formulées, jeudi
dernier, contre la loi de trois ans, et contre
tous les partis « bourgeois ». Il reproche aux
citoyens Lang et .oty d’avoir voté contre la
régie unicipale de l’Electricité et rappelle
que le citoyen Lang s’est montré l’adver
saire obtiné de la loi sur le repos hebdoma
daire qui constitue cependant la principale
revendication de toute une catégorie de tra
vailleurs.
II invite ses amis socialistes à voter pour
de
l’ouvrier qu’il est et s’étonne vivement
l’altitude prise par les citoyens Delille
Le Bosquain dans la présente campagne.
Discours du Citoyen Lang
et
Le citoyen Lang n’est pas content du Petit
Havre. N’avons-nous pas dit que le citoyen
Lang avait parlé d’une voix monotone, dans
la réunion de jeudi ! Légitimement vexé, le
citoyen Lang annonce, au public étonné,
qu’il va prouver immédiatement qu’il sait
ponctuer ses discours et varier ses intona
tions. , ,
Et de fait, le citoyen Lang s’applique de
son mieux à prendre un accent tellement
scande qu’il en devient méridional I
Après avoir affirmé tout d’abord qu’il
n’est l’homme de personne, le citoyen Lang
déclare que c’est e Comité radical-socialiste
qui a fait, de toutes pièces, le citoyen Coty.
Celui-ci est i ses yeux l’auteur responsa
ble de la Proportionnelle, qui ne permet
plus au drapeau républicain de flotter sur
l’Hôtel de Ville. .
Il représente le citoyen Coty comme étant
un pur politicien qui, au Conseil municipal,
ne faisait naguère encore partie qu de
Commissions d’assez médiocre importance
(Commissions d’intérêt général, du conten
tieux et de l’instruction publique).
Le citoyen Lang, au contraire, a consacré
avec succès aux questions d’affaires. J ai été,
dit-il, le seul et unique défenseur des com
merçants à l’Hôtel de Ville.
Cette affirmation, comme plusieurs des dé
clarations du citoyen Lang, provoquent dans
la salle de vives protestations.
M. Lang énumère ensuite toutes les ques
tions municipales et toutes les affaires inté
ressant le quartier dont il s’est, déclare-t-il,
occuné en collaboration soit avec M. Génes-
tal, soit avec M. Vigné, soit encore avec MM.
Profichet, Leconte et Oswald.
Parlant du rachat des Docks, il soulève
1 hilarité générale en déclarant qu’il s’agis
sait d une promesse électorale et qu’on n’est
pas tenu de remplir toutes les promesses
inscrites dans un programme.
Il tente alors de s’expliquer en disant que,
dans l espace de quatre années, le Conseil
aurait pu metttre fa question à l’étude sans»
nécessairement, faire aboutir le Rachat.
« Ce ne sont pas des avocats, dit-il, ce
sont des commerçants qui doivent vous re
présenter et défendre vos intérêts. »
Riposte du Citoyen Coty
J’étais, dit-il, depuis cinq ans déjà avocat,
en 1907. Pourquoi M. Lang a-t-il approuvé
ma candidature ?
. M. Lang prétend que j’ai négligé les ques
tions d affaires. Je m’y intéresse au contraire
de la façon la plus active, comme le prou
vent mes interventions récentes à propos de
l’Hôtel des Postes, du Frigorifique d'Entre
pôt, du traité avec l'Energie électrique, de
la discussion générale du budget, etc., etc.
Loin d’être un politicien, je vous rappelle
que c’est moi, qui ai demandé au Conseil
municipal d’exclure de ses délibérations les
questions de politique pure.
— Grâce à la Proportionnelle, interrompt
le citoyen Lang.
— Oui grâce à la proportionnelle, conti-
nue le citoyen Coty, à cette Proportionnelle
qui a eu encore ce mérite de réserver aux
affaires municipales les séances du Conseil
municipal.
D’ailleurs, dit-il, M. Lang en parlant tout à
l’heure de ceux avec lesquels il a collaboré
n’a cité d’autres noms que ceux de MM. Gé
nestal, Vigné, Arsène Leconte, le Dr Profi-
chet et Oswald.
Or, tous ces hommes auxquels mon adver
saire a ainsi rendu hommage, sont tous des
adversaires déclarés de la candidature Lang,
et les ardents défenseurs de ma candidature.
(Longs applaudissements).
Vous vous êtes vanté d’être un commer
çant, dit le citoyen Coty, mais les électeurs
n’oublieront pas que vous êtes un commer
çant qui marche avec les politiciens brouil
lons, avec les révolutionnaires et avec les an
ti-militaristes.
L’auditoire acclame cette très catégorique
riposte qui n’a rien laissé subsister des griefs
exposés par M. Lang.
UN VIOLENT INCIDENT
A ce moment surgit au pied de la tribun®
le citoyen Delille, dans un état d’exaltation
indescriptible.
Le président annonce que M. Delille, qui
n'est pas électeur du canton, s’est introduit
ar escalade dans l’école où se tient la réu-
uion.
Les électeurs conspuent alors M. Delille
qui avec des gestes furieux, profère des in
vectives à l’adresse du citoyen Coty.
M. Guillaume, commissaire de police, ceint
de son écharpe se voit alors obligé d'interve-
nir pour contraindre le citoyen Delille à ne
pas troubler plus longtemps la réunion.
Le citoyen Delille s’éloigne enfin, non sans
tapage et M. Arsène Leconte qui a présidé,
excellemment cette réunion peut alors don-,
ner lecture de quatre ordres du jour dont
deux ont favorables à M. Coty, un à M.
Lang et un à 1. Baudry.
A une écrasante majorité, l’ordre du jour
suivant estadopté :
L’ORDRE DU JOUR
« Les électeurs du 2e Canton, réunis à
l’Ecole rue Jean-Macé, au nombre de 500 ;
» Après avoir entendu la déclaration des
trois candidats, félicitent chaleureusement /a
citoyen Coty de son attitude franche et coura
geuse et de son dévouement constant aux inté
rêts du 2^ Canton ;
» Ils s'engagent à faire demain triompher 8a
candidature. »
A la contre épreuve une dizaine de main?
se lèvent et la séance prend fin cependant
que de nombreux électeurs s’empressent
autour du citoyen René Coty qui est l'objet
des démonstrations de la plus vive sympa
thie.
Il est manifeste que l'honorable M. Lang
n’aura guère de voix parmi ceux qui ont Pu
entendra les explications contradictoires des
candidats en présence.
Comité d’Action du Commerce
de Détail du Havre
Nous recevons communication de la note
suivante :
Le Comité d’Action du commerce, conforj
mément à la décision prise par ses membres
de faire connaître aux électeurs, les noms
des candidats qui s’intéressent à l’existence
du Petit Commerce, a reçu dans l’ordre ci*
dessous les réponses suivantes ;
M. Lang est partisan d’une taxe déterml-
née, jusqu’à 20 employés dans les villes de
100,000 habitants et d’une taxe par spécialts
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Candidat Républicain
Maire du Mavre
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bbtea
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Que tous fassent leur devoir civique à cette époque de l'année où les absents sont
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que s il a obtenu le quart des inscrits.
tu
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DERNIER MOT AUX ELECTEURS
Nous avons ici suffisamment défini la situation actuelle pour que
les électeurs républicains, ceux qui sont restés fidèles à la discipline et
sur lesquels des politiciens d’ambition, de coterie et de surenchère n’ont
pas réussi à mettre la main, aient compris le clair devoir qui leur in-
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L’éleçtion actuelle doit être aussi une épuration du parti, dont
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C’est, au fond, toute la question actuelle.
Un homme, un républicain irréprochable en qui, depuis de lon
gues années, s’incarnent et la politique havraise et l’intérêt havrais, M.
Henri Génestal, est tout désigné pour donner une âme au mouvement
d’affranchissement qui se manifeste dans le corps électoral.
C’est donc sur son nom que peut et doit se faire la manifestation
de la volonté havraise.
Les électeurs du 6 e Canton n’y manqueront pas. Et comme M.
Génestal n’a pas de concurrent, ils voteront en masse pour lui ; en votant
pour lui, ils auront conscience de voter contre la coalition d’appétits que
nous avons dénoncée.
Lé même principe guidera les électeurs du 2e Canton pour faire
triompher là candidature René Coty contre celle de M. Lang, candi
dature-doublure qui n’existe que par la volonté de la même coalition.
Nous avons assez de considération pour M. Lang pour croire que
son échec lui sera à lui-même une délivrance.
En ce qui concerne la candidature de M. F. Acher que nos adver
saires nous ont reproché d’accueillir et de soutenir, nous ferons remarquer
que M. Acher a fait retour à la discipline républicaine. Il est venu de lui-
.même dans nos rangs, et, vouloir user vis-à-vis de lui d’ostracisme, ce
serait nier la sincérité d’un homme qui d’ailleurs, au Conseil Général, a
rendu des services incontestés et reconnus aux intérêts du 1er Canton et à
ceux de la Ville du Havre.
’ Pour toutes ces raisons, nous adressons aux électeurs un pressant
appel. Il importe que chacun remplisse son devoir d’électeur afin que le
scrutin d’aujourd’hui soit une manifestation de moralité républicaine.
LE PETIT HAVRE.
Monsieur,
ENFIN VOIS JETE% LE HIASQV^ ! CEza VA TT MIEUX.
Sans doute, nous connaissions déjà vos relations fréquentes et cordiales avec cer
tains gros capitalistes démagogues.
. Nous savions que, depuis plusieurs mois, délaissant les intérêts professionnels des
marins, vous vous êtes mis au service de ces politiciens.
On vous voyait, ces jours derniers, prendre part régulièrement aux conciliabules
du petit groupe qui mène contre moi la campagne électorale, — bien que vous ne
soyez même pas électeur dans notre Deuxième Canton.
Voici maintenant qu’au lieu de rester dans la coulisse, vous avez l’imprudence de
vous jeter à corps perdu dans la bataille électorale en arborant votre titre de Secré
taire de Syndicat.
Chose étrange ! Le Révolutionnaire déclaré que vous êtes soutient, non pas le
candidat socialiste unifié, mais l’honorable « bourgeois » qu’est M. Edouard Lang.
POURQUOI ? nous direz-vous pourquoi ?
Mais les marins, les vrais Marins — dont vous tfêtes pas, Monsieur le
Bureaucrate — ne se mettront pas comme vous à la remorque de la coterie qui vous
emploie.
Et demain, ils se souviendront que vous avez trahi les principes syndica
listes que vous af^chiez naguère et que vous avez ainsi, une fois de plus, semé la
Discorde et la division dans les rangs des Marins que vous auriez le
devoir de grouper tous, sass distinction d'opinion politique, pour la
défense en commun de leurs communs intérêts corporatifs.
Contre moi, après six années de mandat, vous ne trouvez qu’un reproche qui ne tient pas
debout et qui se retourne contre mon concurrent.
IL EST I AUX, en effet, que jaie refusé de voter des secours aux familles des
marins réduits au chômage par la dernière grève que vous avez si maladroitement
déclenchée.
Le procès-verbal officiel des séances du Conseil municipal comme tous les
compte-rendus attestent qu’au contraire j’ai demandé au Conseil d’inviter le Bureau
de Bienfaisance, qui seul pouvait le faire légalement, à venir aussi largement que
possible à leur aide.
Vous vouliez que l’argent delà Ville, l’argent de tous les contribuables soit versé
entre vos mains et distribué par vous selon votre bon plaisir.
M. LANG y consentait. Moi, non. Voilà tout. Votre attitude actuelle vient prouver
que j’avais bien raison.
Si je n’ai pas l’appui du marin en chambre que vous êtes, les véritables navi
gateurs me témoignent sans cesse une sympathie et une confiance qui me sont plus pré
cieuses.
Ils me demandent souvent mes conseils et mon concours. Je me tiens au courant de
leurs revendications. J’ai eu plusieurs fois l’honneur de les exposer et de les soutenir
publiquement. Au Conseil d’arrondissement, j’ai fait adopter plusieurs vœux dans les
quels j’appelais l’attention des pouvoirs publics sur certaines lacunes des lois spéciales
qui les régissent.
Ils m’ont vu au milieu d’eux dans la plupart de leurs réunions amicales et corpo
ratives. Je ne suis pas votre ami, je suis leur ami.
Quels titres a donc votre protégé M. LANG auprès des marins?
Quand s’est-il occupé d’eux? -JAMAIS. Qu‘a-t-il fait pour eux?
RIEN.
Mais il est le candidat de MM. MEYER frères, et vous êtes le courtier électoral de
MM. MEYER frères.
Les travalleurs abisi que les mêmes ambitions
politiques qui ont vouleceaparer le Parti Répaeblicain llavrais
cherenent mai^atena'nc à accaparer le mouvement tyntUealitle
Aes eonimey^anis et tous ceuæ Qui connaissent D. S^ann le
peindront de m'avoir comme parrains et comme répondants Que
fies révolutiouuaires coimne vous et fies antimilitariatea avoués
comme votre camarade JLe SêosQUain.
Grâce à vous, la question est désormais clairement posée entre mon concurrent et
moi. Je vous en remercie.
GARE AUX FRAUDEURS
On nous dit que des cartes de marins absents se trouvent aux mains de centaine
agents électoraux.
Nous nous rappelons qu’aux dernières élections municipales, à l’Ecole rue desEton.
pieres, un individu a été pris en flagrant délit alors qu'il venait voter pour nos adversai
res avec une carte qui ne lui appartenait pas, et a, pour ce motif, été condamné par la
Tribunal correctionnel.
Nous demandons donc instamment à MAL les membres des Bureaux de vote de sur
veiller le plus attentivement possible l’identité des volants et de signaler toute frauda
qui viendrait à se produire.
" MM. Meyer nous rappellent, dans une affiche, que nous avons soutenu
'en 1907 M. Léon Meyer aux élections cantonales, et, en 1910, M.
Masselin.
• ! Ils paraissent regretter qu’il n’en soit pas de même aujourd’hui.
( Mais nous avons expliqué combien la situation est devenue differente,
comment et pourquoi, — et précisément par la faute du clan Meyer.
Tracassiers, exigeants, intolérants et tyranniques, MM. Meyer se sont
rendus intolérables.
| Et pour ce qui est de leurs variations, faut-il en rappeler seulement
quelques-unes ?
| MM. Meyer ont soutenu, aux élections législatives de 1893, M. Denis
Gruillot contre M. Jules Siegfried.
MM. Meyer ont soutenu, aux élections municipales de 1896, la liste
A. cher-Denis- Guillot.
1 MM. Meyer, qui avaient autrefois soutenu M. Denis Guillot au Conseil
général, dans le 3 Canton, l’ont ensuite combattu en 1901 et en 1907, pour
lui prendre sa place.
• MM. Meyer, qui avaient soutenu la candidature de M. Jules Siegfried en
1902 et en 1906, ont ensuite suscité contre lui, après s être déclarés pour lui,
la candidature exotique de M. Alcide Delmont, en 1910.
| MM. Meyer combattent depuis deux ans la Municipalité Génestal, parce
qu’ils avaient espéré une Municipalité Meyer dont le suffrage universel
n'a pas voulu.
Conseiller d'Arrondissement,
la Réunion Electorale de l’Ecole rue Jean-Macé
Un Magnifique Succès du Citoyen COTY
Après avoir réduit à néant les attaques de ses adversaires, il
acclamer, a une énorme majorité, sa candidature, par un
auditoire de près de 500 Electeurs.
UN INCIDENT SCANDALEUX
La réunion électorale que le citoyen Coty
avait organisée hier à l’Ecole rue Jean-Macé,
a consacré, d’ne façon décisive et éclatante,
la déroute de ses adversaires.
Près de 400 électeurs se pressaient autour
de la tribune lorsque s’ouvrit la séance.
D’autres vinrent ensuite, et les électeurs
qui, à la fin de la réunion firent, sur la nom
de notre candidat, une imposante manifes
tation de sympathie, étaient bien près de
Rassemblée, dès le début, manifeste ses
sentiments en désignant pour la présidence
M. Arsène Leconte. Sur l’invitation de celui-Ci
et par courtoisie pour la minorité M. Basile
fut nommé premier assesseur. M. Toutain,
du Comité démocratique, fut ensuite sans
difficulté nommé second assesseur.
Les amis de M. Lang ayant sans doute
constaté que celui-ci n’avait que bien fai
blement défendu leur politique à la réunion
delà rue Dauphine, avaient délégué pour
plaider sa cause et la leur M. Rots, qui s in-
titule « président sortant du Comité Radical-
Socialiste. »
Mais comme il est étranger au deuxième
canton, l’assemblée, presque unanimement,
se refusa à lui laisser prendre la parole en
cette réunion électorale.
Discours du Citoyen Coty .
M. René Coty, tout en se défendant de
vouloir faire une conférence sur la vaste
question de la Représentation proportion
nelle» rappela qu’en ce qui le concerne per-
fait
sonnellement il s’est déclaré partisan de
cette réforme dès 1910, et que, d’autre part,
notre journal avait auparavant émis l’idée
que si un essai de proportionnelle devait être
fait, c’était surtout pour les élections muni
cipales des grandes villes.
A ceux qui accusent les républicains ha
vrais d’avoir, en adhérant à la Proportion
nelle, noué une coalition immorale, M. Coty
répond qu’avant de dénoncer ainsi les dan
gers de la Proportionnelle, ils l’avaient eux-
mêmes adoptée, et que M. Léon Meyer, re
présentant du Comité radical et radical-so
cialiste, avait même réclamé la R. P. in
tégrale.
Par la suite, il est vrai, ces Messieurs
changeant brusquement d’opinon, sur ce
point comme sur d’autres, ont soutenu
qu’un Conseil proportionnaliste ne serait pas
viable et ont prédit qu’il ne durerait même
pas un an.
Il dure cependant, comme il dure dans
toutes les villes de France ou de l’Etranger
qui ont appliqué ce même système à leurs
élections municipales.
Républicain, soucieux de progrès et de
justice, nous vouions, dit l’orateur, confor
mément à nos principes démocratiques, que
tous les citoyens soient représentés à l’Hô tel
de Ville, que ce soit vraiment la Maison
commune où la majorité administre, mais
où les minorités ont le droit de discuter et
de contrôler. (Vifs applaudissements).
Aux rires de l’assemblée, M. Coty se fait
un malin plaisir de montrer à M. Lang que
Si celui-ci a pu conserver un siège au Conseil
municipal» c’est grâce à cette R B» envers
laquelle, il se montre, à la vérité, bien in
grat.
Il résume ses explications sur la Propor
tionnelle en disant :
« Nos adversaires qui n’ont en vue que des
intérêts de parti, ont pour formule : tout
pour nous et rien pour les autres. En véri
tables républicains, nous disons au contrai
re : à chacun suivant son droit. » (Applaudis
sements vifs et répétés).
Traitant ensuite des intérêts spéciaux du
second canton, M. Coty constate que nul n’a
pu répondre au défi qu’il a porté à ses ad
versaires de préciser une seule circonstance
dans laquelle il aurait délaissé les intérêts
généraux de ses électeurs.
A ce propos, et sans, dit-il, vouloir en au
cune façon en faire un argument électoral,
le citoyen Coty est heureux d’apprendre à
son auditoire que le généreux anonyme qui,
récemment, a fait à la ville de si importan
tes libéralités, vient de faire parvenir à M. le
maire du Havre une somme de 90,000 francs
destinée à permettre l’établissement de cette
crèche commune aux Aer et 2e cantons dont
se sont préoccupés les élus de ces cantons.
Tous les électeurs présents, sans distinc
tion de parti, s’asseoient chaleureusement
aux vifs remerciments que.M. ' Coty adresse
à ce bienfaiteur de pauvres gens.
Après avoir mis en demeure son concur
rent M. Lang de s’expliquer clairement sur
la fameuse question au rachat des Docks, M.
Coty, constatant que ni lui, ni ses amis n’ont
cessé de se montrer courtois envers son con
current, reproche aux parrains de la candi
dature Lang les violentes attaques auxquelles
ils se sont livrés contre lui et dit qu’ils se
sont immiscés, bien maladroitement d’ail
leurs, jusque dans sa vie privée.
a Si vous étiez seul, dit-il à son concur
rent, vous seriez un mandataire soucieux de
l’intérêt public. Mais vous suivez docilement
des politiciens qui ne songent qu’à leurs in
térêts électoraux.
» Vous seriez un esprit pondéré, mais
vous vous associez à une politique intransi
geante et outrancière.
» Vous seriez un homme d’ordre, mais
vous êtes encadré de syndicalistes révolu
tionnaires.
» Et le patriote que vous êtes va même
jusqu’à accepter comme compagnon de liste
et à prendre comme répondant des hommes
qui se proclament publiquement des anti
militaristes.
» Ce n’est pas contre l’ « excellent hom-
me » que vous êtes que nous luttons, mais
c’est la politique dont vous êtes le fidèle ser
viteur que nous combattons de toutes nos
torces.
» Cette politique brouillonne, les électeurs
l’ont déjà condamnée. Il lui infligeront, de
main, une nouvelle et retentissante défaite.»
De longues acclamations et des cris de
« Vive Coty » éclatent alors. Et quand s’ar
rête cette chaude manifestation, la parole
est donnée au citoyen Baudry.
Discours du citoyen Baudry
Le citoyen Baudry réédite alors les viru
lentes critiques qu’il avi.it formulées, jeudi
dernier, contre la loi de trois ans, et contre
tous les partis « bourgeois ». Il reproche aux
citoyens Lang et .oty d’avoir voté contre la
régie unicipale de l’Electricité et rappelle
que le citoyen Lang s’est montré l’adver
saire obtiné de la loi sur le repos hebdoma
daire qui constitue cependant la principale
revendication de toute une catégorie de tra
vailleurs.
II invite ses amis socialistes à voter pour
de
l’ouvrier qu’il est et s’étonne vivement
l’altitude prise par les citoyens Delille
Le Bosquain dans la présente campagne.
Discours du Citoyen Lang
et
Le citoyen Lang n’est pas content du Petit
Havre. N’avons-nous pas dit que le citoyen
Lang avait parlé d’une voix monotone, dans
la réunion de jeudi ! Légitimement vexé, le
citoyen Lang annonce, au public étonné,
qu’il va prouver immédiatement qu’il sait
ponctuer ses discours et varier ses intona
tions. , ,
Et de fait, le citoyen Lang s’applique de
son mieux à prendre un accent tellement
scande qu’il en devient méridional I
Après avoir affirmé tout d’abord qu’il
n’est l’homme de personne, le citoyen Lang
déclare que c’est e Comité radical-socialiste
qui a fait, de toutes pièces, le citoyen Coty.
Celui-ci est i ses yeux l’auteur responsa
ble de la Proportionnelle, qui ne permet
plus au drapeau républicain de flotter sur
l’Hôtel de Ville. .
Il représente le citoyen Coty comme étant
un pur politicien qui, au Conseil municipal,
ne faisait naguère encore partie qu de
Commissions d’assez médiocre importance
(Commissions d’intérêt général, du conten
tieux et de l’instruction publique).
Le citoyen Lang, au contraire, a consacré
avec succès aux questions d’affaires. J ai été,
dit-il, le seul et unique défenseur des com
merçants à l’Hôtel de Ville.
Cette affirmation, comme plusieurs des dé
clarations du citoyen Lang, provoquent dans
la salle de vives protestations.
M. Lang énumère ensuite toutes les ques
tions municipales et toutes les affaires inté
ressant le quartier dont il s’est, déclare-t-il,
occuné en collaboration soit avec M. Génes-
tal, soit avec M. Vigné, soit encore avec MM.
Profichet, Leconte et Oswald.
Parlant du rachat des Docks, il soulève
1 hilarité générale en déclarant qu’il s’agis
sait d une promesse électorale et qu’on n’est
pas tenu de remplir toutes les promesses
inscrites dans un programme.
Il tente alors de s’expliquer en disant que,
dans l espace de quatre années, le Conseil
aurait pu metttre fa question à l’étude sans»
nécessairement, faire aboutir le Rachat.
« Ce ne sont pas des avocats, dit-il, ce
sont des commerçants qui doivent vous re
présenter et défendre vos intérêts. »
Riposte du Citoyen Coty
J’étais, dit-il, depuis cinq ans déjà avocat,
en 1907. Pourquoi M. Lang a-t-il approuvé
ma candidature ?
. M. Lang prétend que j’ai négligé les ques
tions d affaires. Je m’y intéresse au contraire
de la façon la plus active, comme le prou
vent mes interventions récentes à propos de
l’Hôtel des Postes, du Frigorifique d'Entre
pôt, du traité avec l'Energie électrique, de
la discussion générale du budget, etc., etc.
Loin d’être un politicien, je vous rappelle
que c’est moi, qui ai demandé au Conseil
municipal d’exclure de ses délibérations les
questions de politique pure.
— Grâce à la Proportionnelle, interrompt
le citoyen Lang.
— Oui grâce à la proportionnelle, conti-
nue le citoyen Coty, à cette Proportionnelle
qui a eu encore ce mérite de réserver aux
affaires municipales les séances du Conseil
municipal.
D’ailleurs, dit-il, M. Lang en parlant tout à
l’heure de ceux avec lesquels il a collaboré
n’a cité d’autres noms que ceux de MM. Gé
nestal, Vigné, Arsène Leconte, le Dr Profi-
chet et Oswald.
Or, tous ces hommes auxquels mon adver
saire a ainsi rendu hommage, sont tous des
adversaires déclarés de la candidature Lang,
et les ardents défenseurs de ma candidature.
(Longs applaudissements).
Vous vous êtes vanté d’être un commer
çant, dit le citoyen Coty, mais les électeurs
n’oublieront pas que vous êtes un commer
çant qui marche avec les politiciens brouil
lons, avec les révolutionnaires et avec les an
ti-militaristes.
L’auditoire acclame cette très catégorique
riposte qui n’a rien laissé subsister des griefs
exposés par M. Lang.
UN VIOLENT INCIDENT
A ce moment surgit au pied de la tribun®
le citoyen Delille, dans un état d’exaltation
indescriptible.
Le président annonce que M. Delille, qui
n'est pas électeur du canton, s’est introduit
ar escalade dans l’école où se tient la réu-
uion.
Les électeurs conspuent alors M. Delille
qui avec des gestes furieux, profère des in
vectives à l’adresse du citoyen Coty.
M. Guillaume, commissaire de police, ceint
de son écharpe se voit alors obligé d'interve-
nir pour contraindre le citoyen Delille à ne
pas troubler plus longtemps la réunion.
Le citoyen Delille s’éloigne enfin, non sans
tapage et M. Arsène Leconte qui a présidé,
excellemment cette réunion peut alors don-,
ner lecture de quatre ordres du jour dont
deux ont favorables à M. Coty, un à M.
Lang et un à 1. Baudry.
A une écrasante majorité, l’ordre du jour
suivant estadopté :
L’ORDRE DU JOUR
« Les électeurs du 2e Canton, réunis à
l’Ecole rue Jean-Macé, au nombre de 500 ;
» Après avoir entendu la déclaration des
trois candidats, félicitent chaleureusement /a
citoyen Coty de son attitude franche et coura
geuse et de son dévouement constant aux inté
rêts du 2^ Canton ;
» Ils s'engagent à faire demain triompher 8a
candidature. »
A la contre épreuve une dizaine de main?
se lèvent et la séance prend fin cependant
que de nombreux électeurs s’empressent
autour du citoyen René Coty qui est l'objet
des démonstrations de la plus vive sympa
thie.
Il est manifeste que l'honorable M. Lang
n’aura guère de voix parmi ceux qui ont Pu
entendra les explications contradictoires des
candidats en présence.
Comité d’Action du Commerce
de Détail du Havre
Nous recevons communication de la note
suivante :
Le Comité d’Action du commerce, conforj
mément à la décision prise par ses membres
de faire connaître aux électeurs, les noms
des candidats qui s’intéressent à l’existence
du Petit Commerce, a reçu dans l’ordre ci*
dessous les réponses suivantes ;
M. Lang est partisan d’une taxe déterml-
née, jusqu’à 20 employés dans les villes de
100,000 habitants et d’une taxe par spécialts
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