Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-08-01
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1913 01 août 1913
Description : 1913/08/01 (A33,N11705). 1913/08/01 (A33,N11705).
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33" Annee — N 11,705
6 Pages) 5 Centimes — CDTION DD MATIN — 5 Centimes (6 Pages) Vendredi qer Aon 1913
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Elections Cantonales du 3 Août
Au Conseil Général
PREMIER CANTON
Frédéric ACHER
CONSEILLER GÉNÉRAL SORTANT
Candidat Républicain
SIXIÈME CANTON
H. GÉNESTAL
Maire du Havre
CONSEILLER GÉNÉRAL SORTANT
Candidat des Comités Républicains de Gauche du 66 Canton
Au Conseil d’Arrondissement
DEUXIÈME CANTON
René COTY
CONSEILLER SORTANT
Candidat du Comité Républicain Démocratique du 2e Canton
========****===**========================================
DALS LE 2 me CANTON
La Réunion Electorale ic l'Ecole rue Dauphine
Le Citoyen René COTY tient tête victorieusement à
l’obstruction meyeriste ; sa candidature est
acclamée à une imposante majorité*
Longue et mouvementée tut hier la réu
nion publique à laquelle le citoyen Coty
avait convié ses concurrents et qui se tint
au préau de l’Ecole de la rue Dauphine.
La salle était entièrement remplie lorsque
le citoyen Coty invita les électeurs présents
à constituer leur bureau.
Comme divers noms étaient proposés, te
citoyen Coty demanda à l’Assemblée de ne
pas perdre son temps à de telles formalités
et de former un bureau dans lequel entrerait
un partisan de chacun des trois candidats.
Le citoyen Lang n’ayant pas cru devoir
accepter cette équitable proposition, l’as
semblée consultée désigne le citoyen Os-
wald pour ta présidence. Sur son invitation,
an ami de M Lang, le citoyen Basile est
nommé asses ur. Le second assesseur est
le citoyen Toutain, membre du Comité Ré
publicain Démocratique.
La parole est alors donnée au citoyen
Coty.
Ses adversaires qui malgré son désir de
conciliation avaient fait traîner l’élection du
bureau ne cesseront pendant tout son dis
cours de hacher ses explications d’interrup
tions qui provoqueront la réprobation géné
rale.
Quelques militants du Comité radical-so
cialiste, appartenant pour la plupart au 3e
canton, se font remarquer par leur opiniâ
treté à essayer d’empêcher l’orateur de par
ler.
Ils ne parviendront d’ailleurs qu’à pro
longer l’exposé du citoyen Coty qui les cin-
gla de répliques couvertes d‘applaudisse-
ments.
Discours du citoyen Coty
Après avoir expose le rôle du Conseil d’ar
rondissement, le citoyen Coty rappelle les
vœux principaux qu’il a fait adopter par
cette assemblée.
En 1911, c’était nn vœu destiné à associer
le Conseil d’arrondissement du Havre a la
campagne menée en faveur des petits com
merçants en vue de la réforme de la législa
tion des patentes.
Ce sont aussi plusieurs vœux en faveur
des marins et navigateurs ; un vœu tendaut
à faire bénéficier les Sociétés de secours mu
tuels des tarifs de chemin de fer appliques à
d’autres Sociétés, sportives, musicales ou
autres. Enfin, sur la proposition du citoyen
Coty, le Conseil d’arrondissement a demandé
que l’allocation pour charges de famille ac
cordée aux cantonniers par le Conseil gené-
ral soit étendue à tous les fonctionnaires
départementaux chargés de familles nom
breuses.
Pour venir en aide aux familles nombreu
ses, le citoyen Coty signale en passant qu’il
est intervenu au Conseil municipal chaque
fois qu’il en a eu l’occasion et a ainsi eu la
satisfaction d’obtenir pour nos fonctionnai
res municipaux diverses mesures qui ré
pondent à ce but à la fois patriotique ei
démocratique.
Après avoir fait observer qu’il a été l’un
des membres les plus assidus du Conseil
d’arrondissement comme .0 Conseil muni
cipal, le citoyen Coty, répondant à i ne in
terruption, met ses adversaires au de fi de
réciser une seule circonstance dans laquel-
e il n’ait pas donné son concours le pius
absolu à la défense des intérêts généraux du
2e Canton.
Il rappelle les importantes questions d’af
faires a l’élaboration et à la discussion des
quelles il a pris une part active depuis Les
dernières élections municipales ; il parle en
quelques mots de la question d l’Hô tel des
Postes qu’il a le premier soulevée devant Le
Conseil dès 1908, du contrat avec L’Energie
électrique, du Frigorifique d’entrepôt, etc.
a Vous le voyez donc, dit-il, je suis loin de
me consacrer à la politique pure aux dépens
des affaires d’ordre pratique.
» D’ailleurs j’ai pris l’initiative de demander
au Conseil municipal actuel d’exclure de ses
débats toute question politique étrangère à
son mandat. Sept conseillers seulement sur
36 ont manifesté le désir de faire de la poli
tique à tout propos et d’ériger ainsi le Con
seil en un Parlement au petit pied examinant
et discutant les questions soumises à la Cham
bre des députés ou au Sénat ; M. Lang était de
ce groupe des sept qui voulaient ainsi intro
duire des discussions irritantes dans l’As
semblée communale au détriment des affai
res municipales. » (Vifs applaudissements).
Abordant alors le terrain politique sur le
quel se placent en réalité les deux candida
tures dressées contre la sienne, le citoyen
Coty après avoir rendu hommage au citoyen
B indry, qui a le courage de venir quand
même défendre sa doctrine dans un canton
où elle ne compte qu’un très petit nombre
d’adeptes, montre l’inanité du rêve collecti
viste et les graves périls que les idées inter
nationalistes font courir à notre indépen
dance nationale.
Très courtoisement il salue ensuite le ci
toyen Lang, un aimable collègue, très assidu
aux séances, et prenant vraiment à cœur
l’accom plissement de son mandat munici
pal. Comme le disent les parrains de sa can
didature c’est un homme pondéré. Hélas î il
n’est pas son maître en politique et il suit
trop docilement le mot d’ordre d’un Comité
aussi tyrannique que brouillon.
Voilà pourquoi, après avoir affirmé un
mois durant qu’il ne serait pas candidat, il a
fini par céder, comme toujours il finit par
céder. (Rires et applaudissements.)
« Le voici donc chargé de venger, constate
le citoyen Coty, l’injure que j’ai faite au Co
mité radical et radical-socialiste quand j’ai
cru devoir donner ma démission de ce grog-
pement.
» Ai-je eu tort ou raison de quitter ce Co
mité ? C’est là par suite toute la question.
» Je m’en suis séparé parce que depuis no
tre arrivée à l'Hôtel de Ville, j’ai pu comme
mon ami Vignéetcomme la plupart des con-
seiliers municipaux appartenant à ce même
Comité, constater que les dirigeants vou
laient nous asservir à leurs visées person
nelles. »
Dès 1909, la Démocratie Havraise d’abord, le
citoyen Folliot ensuite, en séance du Con
seil, prenaient à partie M. Genestal qui ve-
nait d’être nommé maire à l'unanimité. Son
crime ? Avoir organisé un banquet offert au
président Fallières conjointement avec la
Chambre de commerce, dont les membres
n’ont pas, parait-il, pour la plupart, les opi
nions du Comité radical-socialiste. Toujours
la politique qui montre son nez où elle n’a
que faire.
En 1910, c’est contre le citoyen Siegfried
qu’on part en guerre et la candidature d’un
honorabie avocat parisien qui n’avait jamais
mis les pieds au Havre est alors soutenue
par ces mêmes politiciens qui patronnent
aujourd hui M. Lang.
En 1911, à la veille des élections munici
pales le Comité Radical-Socialiste avant for
mulé des exigences dont le citoyen Lang re
connaîtra peu après qu’elles étaient vrai-
ment excessives, c est la rupture. Entre la
mairie Génestal et la mairie Meyer, dit le ci
toyen Go je n’ai pas hésité : j’ai opté pour
le ferme Républicain'et l’administrateur
émérite qu’est notre dévoué m ure M. Génes
tal auquel le citoyen Coty, chaleureusement
applaudi, exprime la reconnaissance de tous
les bons Havrais.
Le citoyen Lang, lui, a opté pour la liste
Meyer sur laquelle son nom voisinait avec
Celui d’anti-militaristes notoires.
Pour leur faire une concession, ses amis
et lui-même ont accepté de faire figurer à
leur programme ce bluff formidable qu’était
Le Rachat des Docks. Rachat impossible, com
me ont eu la loyauté de le proclamer les so
cialistes unifiés eux-mêmes : Les clauses du
cahier des chargss relatives à la faculté du
rachat sont telles en effet qu'à raison de la
diminution du stock des cafés passé de plus
de 3 millions de sacs à 2 millions 200 mille
une telle opération aurait été un désastre fi
nancier qui pour les contribuables havrais
se serait traduit par de nombreux centimes
additionnels.
Grâce à ce mirifique projet, les candidats
de la liste Meyer avaient promis de coûteu
ses réformes « sans emprunt ni impôt nou
veaux ».
Or M. Lang vient de voter un emprunt
d’ailleurs inévitable, et ni lui ni les membres
du groupe Meyer n’ont plus soufflé mot de
cette merveilleuse panacée qui, proposée
pour la première fois sans aucune étude
préalable dans un placard électoral, n’était
qu’un grossier battage dont les commerçants
et tous les contribuables havrais doivent
garder le souvenir. (Applaudissements.répé
tés.)
Après avoir en quelques mots rappelé
l’opposition acharnée que le groupe dont
bon gre mal gré fait partie M. Lang ne cesse
de faire à l’Administration républicaine de
4 M. Génestal, le citoyen Coty remet à samedi
la suite de ses explications qui seront no
tamment relatives à la Représentation Pro
portionnelle, dont il est le partisan déclaré.
Il reproche à M. Lang de rester dans un
Comité qui s’est récemment affilié à ce Co
mité exécutif de la rue de Valois au mo
ment où de nombreux députés des divers
groupes de gauche s’élèvent contre le des
potisme de cette organisation et contre sa
politique antinationale.
Ils ont fondé à la Chambre un groupe
dit d’Entente démocratique et sociale qui ré
pond assez exactement aux opinions du ci
toyen Coty.
Partisan de la loi de trois ans, le citoyen
René Coty s’étonne que ceux qui accaparent
aujourd’hui l’étiquette radicale-socialiste
n’aient eu en vue, quand il s'agissait de la
sécurité delà Patrie, que de misérables ques
tions de groupes et de sous-groupes politi
ques.
Cette politicaillerie mesquine a, dit-il, don
né sa mesure en opposant à l’eminent hom
me d’Etat qu’est M. Raymond Poincaré, sou
tenu par des républicains, radicaux, radi
caux-socialistes et républicains socialistes
comme Léon Bourgeois, Henri Chéron, Ferd.
Buisson, Millerand, etc., la candidature obs
cure et étrange de M. Pams dont le succès
eût exposé le Parlement à la risée de la
France et la France à la risée de l'Europe.
(Salve d’applaudissements.)
Telles sont, déclare en terminant le ci
toyen René Coty, les deux politiques en pré
sence.
Entre la politique conforme aux plus pu
res traditions républicaines et la politique
ue M. le Dr Profichet a justement qualifiée
e politique de clan, le choix des électeurs
du 2e canton ne saurait être douteux : une
ecteurs
fois de plus à une écrasante majorité il ré
pudiera la politique de la cotei ie meyeriste
qui ne prendra pas ici sa revanche de sa
défaite aux dernières élections municipales.
Par de vigoureux applaudissements, la
très grande majorité de la salle témoigne
qu’elle partage entièrement les sentiments
si éloquemment exprimés par notre ami qui
est l’objet d’une chaleureuse manifestation
de sympathie.
Discours du citoyen Lang
Le citoyen Lang prend la parole, sur nn
ton monotone, au milieu d’un calme parfait
et qui ne fut interrompu par les applaudis
sements qu’aux bons endroits.
Il rappelle tout d’abord son entrée au
Conseil municipal en 1908, sur la liste radi
cale en compagnie du citoyen Coty. Celui-ci
a depuis lors abandonné le Comité, où il fut
un ferment de discorde.
Peut-être nos amis avaient-ils trop d’exi
gences, avoue le citoyen Lang, et je ne leur
ai pas toujours donné raison. Mais l’entente
pouvait se faire ; le citoyen Coty s’est oppo
sé à tonte réconciliation. C’est parce que l’on
trouvait le Comité radical et radical-socialis
te trop rigoureux que l’on a appliqué la re
présentation proportionnelle lors des der
nières élections municipales.
Le citoyen Lang prétend que la liste Meyer
obtint un estimable succès à ces élections ;
il est bien obligé cependant de reconnaître
que la liste Génestal a eu la majorité.
Le citoyen Lang parle ensuite de son con
current en termes élogieux. C'est un excal-
lent et charmant garçon, dit-il, et tout le
monde applaudit.
Il avoue que, dès l’abord, il s’était refusé à
toute candidature, qu’il avait l’intention de
partir en voyage. Mais il lui a fallu se rendre
aux sollicitations de ses amis.
Sans doute le Conseil d’arrondissement
n’a qu’une compétence limitée ; mais le
conseiller d’arrondissement doit se tenir
prêt à toutes démarches, et de plus, il est
électeur sénatorial. Le citoyen Lang estime
qu’il est apte à ces fonctions, sans vouloir
s’égaler cependant au citoyen Coty qui est
un politicien d’avenir et qui peut prétendre
à une brillante carrière. (Applaudissements).
De cette légitime ambition qu’il peut avoir,
continue le citoyen Lang, je ne blemc auce
nement le citoyen Coty. Mais il n’a pas té
moigné au Comité radical et radical-socia
liste toute la gratitude auquel celui-ci avait
droit, — alors que ce même Comité radical
l’a aidé à supplanter son prédécesseur, le
conseiller d’arrondissement Guerrier, qui
était un excellent citoyen. (Rires étonnes.
âme aucu-
Applaudissements)
Avec une courtoisie parfaite, le citoyen
Lang ne se lasse pas de reconnaître les qua
lités incontestables et d’ailleurs incontestées
de son concurrent. Il rappelle notamment la
part considérable que celui-ci prit dans
l’organisation du Congrès des Petites A laï
ques, comme président de la Ligue de l’En
seignement, — et le très remarquable dis
cours qu’il prononça devant une brillante
assemblée, et devant le président Fallières,
au Theâtre-Cirque.
La majeure partie de l’assistance ratifie
ces éloges, cependant que le citoyen Lang,
continuant l’historique de la querelle et de la
rupture entre le Comité radical-socialiste et
le citoyen Coty, formule cet aveu précieux :
« Je ne crois pas que le Comité radical et ra
dical socialiste ait eu raison de combattre la
candidature Siegfr ed, aux élections législa
tives de 1910. Mais si l’on a reproché à l’or
gane du parti certaines phrases, celles-ci
n’avaient qu’une minime importance.»
Le citoyen Lang, au sujet du rachat des
Docks-Entrepôts, dit que la question avait
été envisagée du temps de la municipalité
Marais. On avait ensuite cherché un moyen
de decheance, par un examen minutieux et
une rigoureuse application du cahier des
charges.
Sans doute ; mais, en 1912, il s’agissait seu
lement d’un rachat que proposait le Comité
radical et radical-socialiste, — rachat qui eût
été désastreux pour les finances municipales
puisque régi par la clause du cahier des
charges dont a parlé Le citoyen Coty.
larges uum a pane -C VU-JV- V“° D 2-17′21.
Le citoven Lang revient sur l’adresse vO-veur de-aPoiiges,
tée au président de la République, par le
Conseil municipal, en 1913, et regrette
qu’elle n’ait point eu une particulière signi
fication politique.
En ce qui concerne le petit commerce, il
est partisan de sa défense et d'une modifica
tion de la loi des patentes en ce qui con
cerne les grands magasins.
Au point de vue militaire, le citoyen Lang
admet qu’un grand effort est nécessaire ;
mais il regrette que la loi votée par la Cham
bre ne nous donne, au mois de novembre,
au’une seule classe instruite et deux classes
e conscrits. Il ne se rend évidemment pas
compte que s’il en est ainsi, ses reproches
doivent s’adresser précisément à certains ra
dicaux-socialistes dont on n’a pas oublié
l’obstruction systématique au projet Rei-
nach-de Montebello. D’ailleurs, le citoyen
Lang est-il d’avis que les charges financières
de la loi de trois ans, qu’il accepte, devront
être supportées par la fortune acquise.
Il parle ensuite : de l’utilité d’une solution
rapide de la Ligne du Sud-Ouest ; de la né
cessité de la défense de l’école laïque.
Il se déclare partisan des revendications
des marins et particulièrement de l’augmen
tation des retraites sollicitée avec tant d’in
sistance et si justement « par notre excellent
député M. Jules Siegfried. » (Applaudisse
ments répétés).
L’honorable candidat a terminé son dis
cours et d’un commun accord avec le ci
toyen Coty, lequel aurait certaines répliques
à formuler, la suite du débat est remis à sa
medi, en réunion publique rue Jean-Macé,
pour que le candidat socialiste Baudry puisse
immédiatement se faire entendre. En effet,
l’heure est déjà tardive.
Discours du Citoyen Baudry
Le citoyen Baudry critique tout d’abord la
politique de ses deux adversaires, qui sont
des candidats bourgeois.
Puis se plaçant au point de vue socialiste
unifié, il combat la loi de trois ans, dévelop
pe toute la thèse anti-militariste, soutient la
théorie des milices chère à M Jaurès, et se
lance en des considérations longues et com
pliquées sur la question d’Orient et sa réper
cussion sur les armements en Europe. Il en
treprend ensuite une « démonstration méta
physique » de l’excellence de la doctrine
collectiviste.
Il est minuit. Un grand nombre d’élec
teurs ont quitté la salle, et il est question de
reporter les interpellations au début de la
réunion publique de samedi, rue Jean-Macé.
Mais cette proposition n’est pas acceptée.
LES INTERPELLATIONS
Le citoyen Bertot, président du Comité
d’Action du Commerce de détail, vient dé
clarer que son groupe lutte désespérément
contre l’accaparement dont est victime le
petit commerce local. Il fait connaître qu’un
questionnaire a été adressé aux candidats :
1o au sujet de la nature de la taxe à impo
ser aux grands magasins ; 20 en ce qui con
cerne la création d'un Grand Conseil national
des intérêts industriels, commerciaux et
maritimes, chargé d’étudier les propositions
de lois économiques.
Il déclare qu’il a reçu des citoyens Coty et
Lang des réponses qui donnent satisfaction
à son Comité.
Le citoyen Le Bosquain, — dont les interven
tions virulentes s’étaient plus d’une fois pro
duites pendant le discours du citoyen Coty,
demande la parole. Ancien candidat de la
liste Meyer, il se proclame anti-militariste.
Il attaque très vivement le candidat, lui re
prochant de n’avoir jamais défendu les tra
vailleurs ; d’avoir vote au Conseil municipal
en faveur de la création d’une gendarmerie
mobile ; d’avoir refusé de défendre des gré
vistes arrêtés à la suite d’incidents de grève
très violents. Il accuse enfin le citoyen Coty
de n’avoir pas soutenu, au Conseil munici
pal, une demande de crédit de 5,000 francs
en faveur des familles nécessiteuses des gré
vistes.
Il invite ses amis à voter au pr emier tour
pour le candidat socialiste unifié Baudry, et,
au second tour, s’il y a ballottage, pour le
citoyen Lang.
Le citoyen Coty riposte que si le citoyen Le
Bosquain blâme ceux qui n’ont pas changé
d’opinion, certes il ne lui appartient pas de
formuler pareille critique. Aux dernières
élections municipales, n’était-il pas sur la
même liste que le citoyen Lang et n’était-il
pas l’adversaire du citoyen Baudry dont il
prône aujourd’hui la candidature ?
Et puisqu’il défend des idées antimilitaris
tes, n’avais-je pas raison de dire que le
citoyen Lang, excellent patriote, en consen
tant à figurer sur la meme liste que le ci
toyen Le Bosquain avait encore cédé, com
me toujours, pour faire plaisir au Comité
que l'on sait ?
Il est regrettable que des troupes soient
employées en temps de grève, pour mainte
nir l’ordre. C’est un sentiment que je par
tage avec le citoyen Le Bosquain, — mais
aussi avec l’ancien ministre de la guerre
d'opinion radicale-socialiste, M.Messimy, au
teur de ce projet d’une garde républicaine
mobile. —
Quand la question vint devant le Conseil
municipal, le parti radical-socialiste s’est
d’ailleurs divisé. Le citoyen Masselin a voté
comme moi. Et le citoyen Lang, ayant con
sulté le petit commerce et ayant acquis la
certitude que celui-ci était partisan de cette
garde républicaine mobile, — le citoyen
Lang s’est abstenu. (Applaudissements et
rires).
On vient dire que je n’ai rien fait pour les
ouvriers ? Mais j’ai été rapporteur d’une pro
position favorable à l’application des décrets
Millerand et l’auteur d’une proposition exi
geant le « label » ou marque syndicale sur
tous les travaux d’imprimerie exécutés au
compte du budget de la ville.
On m’a accusé de n’avoir pas défendu les
ouvriers? Je m’étonne que ce reproche me
soit fait par le citoyen Le Bosquain, lequel,
je suis bien forcé de le lui dire, appartient à
un syndicat qui fait fréquemment appel à
mon concours et m’en remerciait très gra
cieusement au 1 er janvier dernier.
En ce qui concerne le crédit de. 5,000 fr.
en faveur des familles grévistes nécessiteu-
ses, le Conseil ne pouvait voter cette somme
pour des secours directs. Les crédits du Bu
reau de bienfaisance étaient d’ailleurs suffi;
sants. J’ai insisté pour qu’il se montre aussi
large que possible. Les procès-verbaux des
séances le prouvent. Mes adversaires, mem
bres du Conseil, ont d’ailleurs reconnu que
j’avais raison puisqu’après examen, en Com
mission, ils ont abandonné purement et sim
plement leur proposition.
Le citoyen Delille s’élève contre ce mode
de répartition des secours par le Bureau de
Bienfaisance, le seul cependant légal. Il re
proche au citoyen Coty d’avoir voté, après
les grèves, un crédit de 8,000 francs en fas
Le citoyen Coty: revendique comme un
honneur d’avoir été l'élu des marins, dès ses
débuts dans la carrière politique. Son con
cours dévoué leur a toujours été acquis. Le
citoyen Delille ne peut indiquer aucune cir
constance où il ait négligé de les défendre.
Le citoyen Coty renouvelle ses déclarations
en ce qui concerne les secours aux familles
des grévistes.
Le citoyen Bazille assesseur, prend alors la
parole et née are que les électeurs ne doivent
accorder leurs suffrages qu’à des commer
çants et non à des avocats ou à des médecins.
Le citoyen Coty : Votre dédain des profes
sions liberales est bien tardif, puisqu’il y a
six ans, il y a même trois ans, vous soute
niez la candidature de l’avocat que j’étais
déjà et du médecin qu’est notre excellent
conseiller général le Dr Profichet.
Il est une heure moins un quart et si le
petit groupe meyeriste est resté fidèle au
poste, une bonne partie de l’auditoire s’est
peu à peu écoulée. Une forte majorité se
prononce cependant pour celui des trois
ordres du jour qui est en faveur de la can
didature du citoyen Coty.
Nos obstructionnistes contestant le résul
tat proclamé par le président Osswald, celui-
ci renouvelle l’épreuve qui, celte fois, est
encore plus décisive.
Ainsi se termine, à l’évidente déception de
nos adversaires, une soirée mouvementée,
durant laquelle le citoyen Coty a su défendre
ses idées avec tout le talent qu’on lui con
naît, et sans jamais laisser une seule attaque
de ses adversaires sans une réponse péremp
toire.
ma= =
9» mîh 11m
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 31 Juillet, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
Comptant.
3 mois ’
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
ferme
i 67 7/6
£ 67 7/6
27/6
27/6
ETAIN
Comptant .
3 mois '
ferme
£ 482 -/-
£ 182 -/-
40/-
40/-
FER
Comptant..
3 mois.... ^
calme
£55/-
£ 55/10 %
-/-
-/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 30 juillet 1.13.
NEW-YORK, 31 JUILLET
Cotons : août, hausse 5 points; octobre,
baisse 2 points ; décembre, baisse 4 points ;
mars, baisse 2 points. — Soutenu.
Cales t baisse 1 point à hausse 8 points.
N3W-YORK, 31 JUILLET
Cuivre Standard disp.
— août
Amælgamat. Cop...
Fer
c. as mot
14 37
14 63
69 3/4
15 37
JUILLE
C. PRXCIDIAT
14 37
14 37
69 3 4
15 37
T
CHICAGO. 31
c. nn JOUR
c. PRECED
Blé sur......
Juillet....
84 »/»
84 7 8
Septembre
85 7/8
85 7/8
Maïs sur
Juillet....
69 1/4
65 3 4
—
Septembre
65 7/8
65 3 8
Saindoux sar.
Juillet....
11 45
11 50
—
Septembre
11 55
11 57
LES AFFAIRES D’ORIENT
La marche des Serbes
Belgrade. — Les lignes d’investissement
serbes autour de Vidin se rapprochent à deux
kilomètres des forteresses.
Les serbes ont occupé Novo Gebo, près de
Vidin, en face de Vlassina.
Les Négociations
Bucarest. — Des entretiens ont eu lieu
hier soir entre MM. Toutchef et Venizelos,
d’une part et MM. Toutchef et Pasitch, d’au
tre part.
Dans leur entretien, MM. Toutchef et Ve-
nizelos ont agité la question de l’attribution
de Gava la.
On s’efforce du côté roumain de faciliter
le plus possible l’entente entre les belligé
rants.
Saint-Pétersbourg. — M. Gueschoff, ancien
président du conseil de Bulgarie, qui se
trouve actuellement à Saint-Pétersbourg, a
reçu à nouveau l’assurance que le traité de
Londres serait respecté.
Le Conseil des ministres, qui s’est réuni
hier, a examiné la façon pratique de faire
aboutir le point de vue russe.
Le ministre des affaires étrangères a infor
mé les délégués à la conférence de Bucarest
qu’ils doivent envisager dans leurs négocia
tions le traité de Londres comme base iné
branlable malgré son inexécution provi
soire.
Bucarest. — La seconde séance de la Con
férence a eu lieu hier après-midi.
Elle avait été précédée d’une conférence
intime des délégués roumains qui ont fixé
défi ni ve men t et topographiq oement les points
de la frontière dont la rectification est récla
mée par la Roumanie.
La séance plénière s’est ouverte à 4heures.
La Conférence a approuvé le protocole de
la séance précédente qui a été signé par tous
les délégués.
Un Combat
Athènes. — On annonce officiellement de
nouvelles victoires grecques sur toute la
ligne de combat.
Les pertes bulgares seraient considérables.
LÉGION-D’HONNEUR
Les nominations dans la Légion-d’Hon-
neur du ministère de l’intérieur, à 1 occa
sion du 14 juillet, paraîtront au Journal Offi-
4"
LES ANTIMILITARISTES
Boyer et Royer, accusés d’avoir lancé des
placards révolutionnaires par-dessus les
murs de la caserne des Tourelles, sont ren
voyés devant le Tribunal correctionnel.
Quant à Maden, leur complice, il bénéficie
d’un non-lieu.
NOMINATION DE
COMMISSAIRE PRISEUR
M. Dubosc est nommé commissaire priseur
au Havre, en remplacement de M. Masselin.
DANS LES P. T. T.
M. Massé, ministre du commerce, de l’in
dustrie et des postes et télégraphes vient de
donner les instructions nécessaires pour que
soit notifiée sans retard au personnel des
P.T.T., agents, sous-agents et ouvriers l’an
nuité d’avancement votée par le Parlement
pour que la somme revenant à chacun d’eux
du fait des deuxièmes échus lui soit payée
en même temps que son traitement du mois
d’août.
o f h m ii—
DRAME PASSIONNEL
Toulouse. — Un jeune homme de 2 ans
nommé Trinque, peintre,affolé parce qu’une
jeune fille, Mlle Giauste, âgée de 20 ans, lui
annonçait son intention de ne -pas donner
suite à des projets de mariage, a frappé
celle-ci de plusieurs coups de poignard à la
tête, à l’épaule et dans le dos.
La scène du meurtre a duré un quart
d'heure.
Quand les parents de la jeune fille (fer
miers dans la banlieue de Toulouse) accou*
furent à ses cris, Trinque avait disparu.
La victime est à l’agonie.
VOYAGE AÉRIEN
Londres. — L’aviateur Salmet, parti de
Buc hier après-midi, est arrivé à 8 h. 15 à
l’aérodrome de Hendon.
COLLISION DE NAVIRES
Londres. — Le croiseur King-Alfred est
entre en collision avec le vapeur espagnol
Umba, au large de Spurn Head.
Le navire espagnol a coulé à pic, mais son
équipage a pu être sauvé.
FIN DE GRÈVE EN ANGLETERRE
Londres. — Le conflit entre les patrons el
les employés des chantiers est terminé.
Les employés ont accepté l’augmentation
de salaires offerte par les patrons.
La paix semble donc assurée pour cette
année.
L’AFFAIRE KRUPP
Berlin. — Le lieutenant Hoge reconnaît
avoir emprunté à l’agent de la maison Krapp
une somme de mille marks.
L’accusé Preiffer, secrétaire de la surinten
dance au ministère de la guerre, reconnaît
avoir reçu de Brandt, à chaque fête de Ncël,
un présent de 100 marks, au total 500 marks.
Le huis clos est prononcé pour le reste da
la séance.
Les débats publics continueront aujour
d’hui.
B ee O= =
LES COMPLOTS EN PORTUGAL
Lisbonne. — Sur une dénonciation, la po
lice a saisi une charrette qui transportait des
bombes.
Plusieurs personnes ont été arrêtées.
mm II -P -=
LES GRÈVES EN ESPAGNE
Madrid. —- Oa annonce de source officielle
que le nombre des grévistes de Barcelone
rélève à plus de dix-huit mille.
Barcelone. — La grève de l’industrie
textile est complète dans la région de Saba-
dell et de Villameva.
On craint que d’autres corporations ne
fassent cause commune avec les grévistes. •
AU VÉNÉZUÉLA
WILLEMSTADT (Curaçao). — Il se confirme
que la garnison de Coro, au Vénézuéla, s’est
mutinée.
Les rebelles sont maîtres de la ville ; ils
exercent les fonctions gouvernementales.
Tout indique que ce mouvement est dû
aux partisans de l’ancien président Castro.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
ETAMPES. — Marcel Cavelier, concourant
pour la coupe Michelin, a accompli hier sept
tours de piste, soit, pour les 29, 30 et 31 jui-
let, 29 tours représentant 2,590 kilomètres
720 mètres.
L’aviateur compte continuer aujourd’hui.
LE PARLEMENT
Impressions de Sé&aee
(on KWJ COmRNSPONDAMT rAATIOULIA)
Paris, 31 juillet.
C’est par un remarquable exposé de M.
Boudenoot, vice-président de la commission
de l’armée, que le grand débat sur le service
de trois ans s’est ouvert au Luxembourg.
Cet exposé, M. de Freycinet qui préside
avec tant d’autorité la Commission sénato
riale aurait dû le faire ou, à son défaut, le
vénérable M. Mézières, dont la compétence
en matière de questions militaires est recon
nue par tous, mais, l’an et 1 autre en ont
été empêchés par l’état de leur santé qui
les retient, en ce moment, loin du Parler
mant et c’est à M. Boudenoot qu’est échu ce
redoutable honneur. .
L’honorable sénateur du Pas-de-Calais a
résumé avec une clarté parfaite les débats
qui ont eu lieu, d’abord devant la Chambre
et, plus tard, à la Commission du Sénat.
Les arguments qu’il a invoqués pour Jus-
tifier la loi, pour démontrer la nécessité de
revenir au service de trois ans ont produit
une réelle impression sur la Haute-Assem.
blée M. Boudenoot n’a fait aucune difficnité
6 Pages) 5 Centimes — CDTION DD MATIN — 5 Centimes (6 Pages) Vendredi qer Aon 1913
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Elections Cantonales du 3 Août
Au Conseil Général
PREMIER CANTON
Frédéric ACHER
CONSEILLER GÉNÉRAL SORTANT
Candidat Républicain
SIXIÈME CANTON
H. GÉNESTAL
Maire du Havre
CONSEILLER GÉNÉRAL SORTANT
Candidat des Comités Républicains de Gauche du 66 Canton
Au Conseil d’Arrondissement
DEUXIÈME CANTON
René COTY
CONSEILLER SORTANT
Candidat du Comité Républicain Démocratique du 2e Canton
========****===**========================================
DALS LE 2 me CANTON
La Réunion Electorale ic l'Ecole rue Dauphine
Le Citoyen René COTY tient tête victorieusement à
l’obstruction meyeriste ; sa candidature est
acclamée à une imposante majorité*
Longue et mouvementée tut hier la réu
nion publique à laquelle le citoyen Coty
avait convié ses concurrents et qui se tint
au préau de l’Ecole de la rue Dauphine.
La salle était entièrement remplie lorsque
le citoyen Coty invita les électeurs présents
à constituer leur bureau.
Comme divers noms étaient proposés, te
citoyen Coty demanda à l’Assemblée de ne
pas perdre son temps à de telles formalités
et de former un bureau dans lequel entrerait
un partisan de chacun des trois candidats.
Le citoyen Lang n’ayant pas cru devoir
accepter cette équitable proposition, l’as
semblée consultée désigne le citoyen Os-
wald pour ta présidence. Sur son invitation,
an ami de M Lang, le citoyen Basile est
nommé asses ur. Le second assesseur est
le citoyen Toutain, membre du Comité Ré
publicain Démocratique.
La parole est alors donnée au citoyen
Coty.
Ses adversaires qui malgré son désir de
conciliation avaient fait traîner l’élection du
bureau ne cesseront pendant tout son dis
cours de hacher ses explications d’interrup
tions qui provoqueront la réprobation géné
rale.
Quelques militants du Comité radical-so
cialiste, appartenant pour la plupart au 3e
canton, se font remarquer par leur opiniâ
treté à essayer d’empêcher l’orateur de par
ler.
Ils ne parviendront d’ailleurs qu’à pro
longer l’exposé du citoyen Coty qui les cin-
gla de répliques couvertes d‘applaudisse-
ments.
Discours du citoyen Coty
Après avoir expose le rôle du Conseil d’ar
rondissement, le citoyen Coty rappelle les
vœux principaux qu’il a fait adopter par
cette assemblée.
En 1911, c’était nn vœu destiné à associer
le Conseil d’arrondissement du Havre a la
campagne menée en faveur des petits com
merçants en vue de la réforme de la législa
tion des patentes.
Ce sont aussi plusieurs vœux en faveur
des marins et navigateurs ; un vœu tendaut
à faire bénéficier les Sociétés de secours mu
tuels des tarifs de chemin de fer appliques à
d’autres Sociétés, sportives, musicales ou
autres. Enfin, sur la proposition du citoyen
Coty, le Conseil d’arrondissement a demandé
que l’allocation pour charges de famille ac
cordée aux cantonniers par le Conseil gené-
ral soit étendue à tous les fonctionnaires
départementaux chargés de familles nom
breuses.
Pour venir en aide aux familles nombreu
ses, le citoyen Coty signale en passant qu’il
est intervenu au Conseil municipal chaque
fois qu’il en a eu l’occasion et a ainsi eu la
satisfaction d’obtenir pour nos fonctionnai
res municipaux diverses mesures qui ré
pondent à ce but à la fois patriotique ei
démocratique.
Après avoir fait observer qu’il a été l’un
des membres les plus assidus du Conseil
d’arrondissement comme .0 Conseil muni
cipal, le citoyen Coty, répondant à i ne in
terruption, met ses adversaires au de fi de
réciser une seule circonstance dans laquel-
e il n’ait pas donné son concours le pius
absolu à la défense des intérêts généraux du
2e Canton.
Il rappelle les importantes questions d’af
faires a l’élaboration et à la discussion des
quelles il a pris une part active depuis Les
dernières élections municipales ; il parle en
quelques mots de la question d l’Hô tel des
Postes qu’il a le premier soulevée devant Le
Conseil dès 1908, du contrat avec L’Energie
électrique, du Frigorifique d’entrepôt, etc.
a Vous le voyez donc, dit-il, je suis loin de
me consacrer à la politique pure aux dépens
des affaires d’ordre pratique.
» D’ailleurs j’ai pris l’initiative de demander
au Conseil municipal actuel d’exclure de ses
débats toute question politique étrangère à
son mandat. Sept conseillers seulement sur
36 ont manifesté le désir de faire de la poli
tique à tout propos et d’ériger ainsi le Con
seil en un Parlement au petit pied examinant
et discutant les questions soumises à la Cham
bre des députés ou au Sénat ; M. Lang était de
ce groupe des sept qui voulaient ainsi intro
duire des discussions irritantes dans l’As
semblée communale au détriment des affai
res municipales. » (Vifs applaudissements).
Abordant alors le terrain politique sur le
quel se placent en réalité les deux candida
tures dressées contre la sienne, le citoyen
Coty après avoir rendu hommage au citoyen
B indry, qui a le courage de venir quand
même défendre sa doctrine dans un canton
où elle ne compte qu’un très petit nombre
d’adeptes, montre l’inanité du rêve collecti
viste et les graves périls que les idées inter
nationalistes font courir à notre indépen
dance nationale.
Très courtoisement il salue ensuite le ci
toyen Lang, un aimable collègue, très assidu
aux séances, et prenant vraiment à cœur
l’accom plissement de son mandat munici
pal. Comme le disent les parrains de sa can
didature c’est un homme pondéré. Hélas î il
n’est pas son maître en politique et il suit
trop docilement le mot d’ordre d’un Comité
aussi tyrannique que brouillon.
Voilà pourquoi, après avoir affirmé un
mois durant qu’il ne serait pas candidat, il a
fini par céder, comme toujours il finit par
céder. (Rires et applaudissements.)
« Le voici donc chargé de venger, constate
le citoyen Coty, l’injure que j’ai faite au Co
mité radical et radical-socialiste quand j’ai
cru devoir donner ma démission de ce grog-
pement.
» Ai-je eu tort ou raison de quitter ce Co
mité ? C’est là par suite toute la question.
» Je m’en suis séparé parce que depuis no
tre arrivée à l'Hôtel de Ville, j’ai pu comme
mon ami Vignéetcomme la plupart des con-
seiliers municipaux appartenant à ce même
Comité, constater que les dirigeants vou
laient nous asservir à leurs visées person
nelles. »
Dès 1909, la Démocratie Havraise d’abord, le
citoyen Folliot ensuite, en séance du Con
seil, prenaient à partie M. Genestal qui ve-
nait d’être nommé maire à l'unanimité. Son
crime ? Avoir organisé un banquet offert au
président Fallières conjointement avec la
Chambre de commerce, dont les membres
n’ont pas, parait-il, pour la plupart, les opi
nions du Comité radical-socialiste. Toujours
la politique qui montre son nez où elle n’a
que faire.
En 1910, c’est contre le citoyen Siegfried
qu’on part en guerre et la candidature d’un
honorabie avocat parisien qui n’avait jamais
mis les pieds au Havre est alors soutenue
par ces mêmes politiciens qui patronnent
aujourd hui M. Lang.
En 1911, à la veille des élections munici
pales le Comité Radical-Socialiste avant for
mulé des exigences dont le citoyen Lang re
connaîtra peu après qu’elles étaient vrai-
ment excessives, c est la rupture. Entre la
mairie Génestal et la mairie Meyer, dit le ci
toyen Go je n’ai pas hésité : j’ai opté pour
le ferme Républicain'et l’administrateur
émérite qu’est notre dévoué m ure M. Génes
tal auquel le citoyen Coty, chaleureusement
applaudi, exprime la reconnaissance de tous
les bons Havrais.
Le citoyen Lang, lui, a opté pour la liste
Meyer sur laquelle son nom voisinait avec
Celui d’anti-militaristes notoires.
Pour leur faire une concession, ses amis
et lui-même ont accepté de faire figurer à
leur programme ce bluff formidable qu’était
Le Rachat des Docks. Rachat impossible, com
me ont eu la loyauté de le proclamer les so
cialistes unifiés eux-mêmes : Les clauses du
cahier des chargss relatives à la faculté du
rachat sont telles en effet qu'à raison de la
diminution du stock des cafés passé de plus
de 3 millions de sacs à 2 millions 200 mille
une telle opération aurait été un désastre fi
nancier qui pour les contribuables havrais
se serait traduit par de nombreux centimes
additionnels.
Grâce à ce mirifique projet, les candidats
de la liste Meyer avaient promis de coûteu
ses réformes « sans emprunt ni impôt nou
veaux ».
Or M. Lang vient de voter un emprunt
d’ailleurs inévitable, et ni lui ni les membres
du groupe Meyer n’ont plus soufflé mot de
cette merveilleuse panacée qui, proposée
pour la première fois sans aucune étude
préalable dans un placard électoral, n’était
qu’un grossier battage dont les commerçants
et tous les contribuables havrais doivent
garder le souvenir. (Applaudissements.répé
tés.)
Après avoir en quelques mots rappelé
l’opposition acharnée que le groupe dont
bon gre mal gré fait partie M. Lang ne cesse
de faire à l’Administration républicaine de
4 M. Génestal, le citoyen Coty remet à samedi
la suite de ses explications qui seront no
tamment relatives à la Représentation Pro
portionnelle, dont il est le partisan déclaré.
Il reproche à M. Lang de rester dans un
Comité qui s’est récemment affilié à ce Co
mité exécutif de la rue de Valois au mo
ment où de nombreux députés des divers
groupes de gauche s’élèvent contre le des
potisme de cette organisation et contre sa
politique antinationale.
Ils ont fondé à la Chambre un groupe
dit d’Entente démocratique et sociale qui ré
pond assez exactement aux opinions du ci
toyen Coty.
Partisan de la loi de trois ans, le citoyen
René Coty s’étonne que ceux qui accaparent
aujourd’hui l’étiquette radicale-socialiste
n’aient eu en vue, quand il s'agissait de la
sécurité delà Patrie, que de misérables ques
tions de groupes et de sous-groupes politi
ques.
Cette politicaillerie mesquine a, dit-il, don
né sa mesure en opposant à l’eminent hom
me d’Etat qu’est M. Raymond Poincaré, sou
tenu par des républicains, radicaux, radi
caux-socialistes et républicains socialistes
comme Léon Bourgeois, Henri Chéron, Ferd.
Buisson, Millerand, etc., la candidature obs
cure et étrange de M. Pams dont le succès
eût exposé le Parlement à la risée de la
France et la France à la risée de l'Europe.
(Salve d’applaudissements.)
Telles sont, déclare en terminant le ci
toyen René Coty, les deux politiques en pré
sence.
Entre la politique conforme aux plus pu
res traditions républicaines et la politique
ue M. le Dr Profichet a justement qualifiée
e politique de clan, le choix des électeurs
du 2e canton ne saurait être douteux : une
ecteurs
fois de plus à une écrasante majorité il ré
pudiera la politique de la cotei ie meyeriste
qui ne prendra pas ici sa revanche de sa
défaite aux dernières élections municipales.
Par de vigoureux applaudissements, la
très grande majorité de la salle témoigne
qu’elle partage entièrement les sentiments
si éloquemment exprimés par notre ami qui
est l’objet d’une chaleureuse manifestation
de sympathie.
Discours du citoyen Lang
Le citoyen Lang prend la parole, sur nn
ton monotone, au milieu d’un calme parfait
et qui ne fut interrompu par les applaudis
sements qu’aux bons endroits.
Il rappelle tout d’abord son entrée au
Conseil municipal en 1908, sur la liste radi
cale en compagnie du citoyen Coty. Celui-ci
a depuis lors abandonné le Comité, où il fut
un ferment de discorde.
Peut-être nos amis avaient-ils trop d’exi
gences, avoue le citoyen Lang, et je ne leur
ai pas toujours donné raison. Mais l’entente
pouvait se faire ; le citoyen Coty s’est oppo
sé à tonte réconciliation. C’est parce que l’on
trouvait le Comité radical et radical-socialis
te trop rigoureux que l’on a appliqué la re
présentation proportionnelle lors des der
nières élections municipales.
Le citoyen Lang prétend que la liste Meyer
obtint un estimable succès à ces élections ;
il est bien obligé cependant de reconnaître
que la liste Génestal a eu la majorité.
Le citoyen Lang parle ensuite de son con
current en termes élogieux. C'est un excal-
lent et charmant garçon, dit-il, et tout le
monde applaudit.
Il avoue que, dès l’abord, il s’était refusé à
toute candidature, qu’il avait l’intention de
partir en voyage. Mais il lui a fallu se rendre
aux sollicitations de ses amis.
Sans doute le Conseil d’arrondissement
n’a qu’une compétence limitée ; mais le
conseiller d’arrondissement doit se tenir
prêt à toutes démarches, et de plus, il est
électeur sénatorial. Le citoyen Lang estime
qu’il est apte à ces fonctions, sans vouloir
s’égaler cependant au citoyen Coty qui est
un politicien d’avenir et qui peut prétendre
à une brillante carrière. (Applaudissements).
De cette légitime ambition qu’il peut avoir,
continue le citoyen Lang, je ne blemc auce
nement le citoyen Coty. Mais il n’a pas té
moigné au Comité radical et radical-socia
liste toute la gratitude auquel celui-ci avait
droit, — alors que ce même Comité radical
l’a aidé à supplanter son prédécesseur, le
conseiller d’arrondissement Guerrier, qui
était un excellent citoyen. (Rires étonnes.
âme aucu-
Applaudissements)
Avec une courtoisie parfaite, le citoyen
Lang ne se lasse pas de reconnaître les qua
lités incontestables et d’ailleurs incontestées
de son concurrent. Il rappelle notamment la
part considérable que celui-ci prit dans
l’organisation du Congrès des Petites A laï
ques, comme président de la Ligue de l’En
seignement, — et le très remarquable dis
cours qu’il prononça devant une brillante
assemblée, et devant le président Fallières,
au Theâtre-Cirque.
La majeure partie de l’assistance ratifie
ces éloges, cependant que le citoyen Lang,
continuant l’historique de la querelle et de la
rupture entre le Comité radical-socialiste et
le citoyen Coty, formule cet aveu précieux :
« Je ne crois pas que le Comité radical et ra
dical socialiste ait eu raison de combattre la
candidature Siegfr ed, aux élections législa
tives de 1910. Mais si l’on a reproché à l’or
gane du parti certaines phrases, celles-ci
n’avaient qu’une minime importance.»
Le citoyen Lang, au sujet du rachat des
Docks-Entrepôts, dit que la question avait
été envisagée du temps de la municipalité
Marais. On avait ensuite cherché un moyen
de decheance, par un examen minutieux et
une rigoureuse application du cahier des
charges.
Sans doute ; mais, en 1912, il s’agissait seu
lement d’un rachat que proposait le Comité
radical et radical-socialiste, — rachat qui eût
été désastreux pour les finances municipales
puisque régi par la clause du cahier des
charges dont a parlé Le citoyen Coty.
larges uum a pane -C VU-JV- V“° D 2-17′21.
Le citoven Lang revient sur l’adresse vO-veur de-aPoiiges,
tée au président de la République, par le
Conseil municipal, en 1913, et regrette
qu’elle n’ait point eu une particulière signi
fication politique.
En ce qui concerne le petit commerce, il
est partisan de sa défense et d'une modifica
tion de la loi des patentes en ce qui con
cerne les grands magasins.
Au point de vue militaire, le citoyen Lang
admet qu’un grand effort est nécessaire ;
mais il regrette que la loi votée par la Cham
bre ne nous donne, au mois de novembre,
au’une seule classe instruite et deux classes
e conscrits. Il ne se rend évidemment pas
compte que s’il en est ainsi, ses reproches
doivent s’adresser précisément à certains ra
dicaux-socialistes dont on n’a pas oublié
l’obstruction systématique au projet Rei-
nach-de Montebello. D’ailleurs, le citoyen
Lang est-il d’avis que les charges financières
de la loi de trois ans, qu’il accepte, devront
être supportées par la fortune acquise.
Il parle ensuite : de l’utilité d’une solution
rapide de la Ligne du Sud-Ouest ; de la né
cessité de la défense de l’école laïque.
Il se déclare partisan des revendications
des marins et particulièrement de l’augmen
tation des retraites sollicitée avec tant d’in
sistance et si justement « par notre excellent
député M. Jules Siegfried. » (Applaudisse
ments répétés).
L’honorable candidat a terminé son dis
cours et d’un commun accord avec le ci
toyen Coty, lequel aurait certaines répliques
à formuler, la suite du débat est remis à sa
medi, en réunion publique rue Jean-Macé,
pour que le candidat socialiste Baudry puisse
immédiatement se faire entendre. En effet,
l’heure est déjà tardive.
Discours du Citoyen Baudry
Le citoyen Baudry critique tout d’abord la
politique de ses deux adversaires, qui sont
des candidats bourgeois.
Puis se plaçant au point de vue socialiste
unifié, il combat la loi de trois ans, dévelop
pe toute la thèse anti-militariste, soutient la
théorie des milices chère à M Jaurès, et se
lance en des considérations longues et com
pliquées sur la question d’Orient et sa réper
cussion sur les armements en Europe. Il en
treprend ensuite une « démonstration méta
physique » de l’excellence de la doctrine
collectiviste.
Il est minuit. Un grand nombre d’élec
teurs ont quitté la salle, et il est question de
reporter les interpellations au début de la
réunion publique de samedi, rue Jean-Macé.
Mais cette proposition n’est pas acceptée.
LES INTERPELLATIONS
Le citoyen Bertot, président du Comité
d’Action du Commerce de détail, vient dé
clarer que son groupe lutte désespérément
contre l’accaparement dont est victime le
petit commerce local. Il fait connaître qu’un
questionnaire a été adressé aux candidats :
1o au sujet de la nature de la taxe à impo
ser aux grands magasins ; 20 en ce qui con
cerne la création d'un Grand Conseil national
des intérêts industriels, commerciaux et
maritimes, chargé d’étudier les propositions
de lois économiques.
Il déclare qu’il a reçu des citoyens Coty et
Lang des réponses qui donnent satisfaction
à son Comité.
Le citoyen Le Bosquain, — dont les interven
tions virulentes s’étaient plus d’une fois pro
duites pendant le discours du citoyen Coty,
demande la parole. Ancien candidat de la
liste Meyer, il se proclame anti-militariste.
Il attaque très vivement le candidat, lui re
prochant de n’avoir jamais défendu les tra
vailleurs ; d’avoir vote au Conseil municipal
en faveur de la création d’une gendarmerie
mobile ; d’avoir refusé de défendre des gré
vistes arrêtés à la suite d’incidents de grève
très violents. Il accuse enfin le citoyen Coty
de n’avoir pas soutenu, au Conseil munici
pal, une demande de crédit de 5,000 francs
en faveur des familles nécessiteuses des gré
vistes.
Il invite ses amis à voter au pr emier tour
pour le candidat socialiste unifié Baudry, et,
au second tour, s’il y a ballottage, pour le
citoyen Lang.
Le citoyen Coty riposte que si le citoyen Le
Bosquain blâme ceux qui n’ont pas changé
d’opinion, certes il ne lui appartient pas de
formuler pareille critique. Aux dernières
élections municipales, n’était-il pas sur la
même liste que le citoyen Lang et n’était-il
pas l’adversaire du citoyen Baudry dont il
prône aujourd’hui la candidature ?
Et puisqu’il défend des idées antimilitaris
tes, n’avais-je pas raison de dire que le
citoyen Lang, excellent patriote, en consen
tant à figurer sur la meme liste que le ci
toyen Le Bosquain avait encore cédé, com
me toujours, pour faire plaisir au Comité
que l'on sait ?
Il est regrettable que des troupes soient
employées en temps de grève, pour mainte
nir l’ordre. C’est un sentiment que je par
tage avec le citoyen Le Bosquain, — mais
aussi avec l’ancien ministre de la guerre
d'opinion radicale-socialiste, M.Messimy, au
teur de ce projet d’une garde républicaine
mobile. —
Quand la question vint devant le Conseil
municipal, le parti radical-socialiste s’est
d’ailleurs divisé. Le citoyen Masselin a voté
comme moi. Et le citoyen Lang, ayant con
sulté le petit commerce et ayant acquis la
certitude que celui-ci était partisan de cette
garde républicaine mobile, — le citoyen
Lang s’est abstenu. (Applaudissements et
rires).
On vient dire que je n’ai rien fait pour les
ouvriers ? Mais j’ai été rapporteur d’une pro
position favorable à l’application des décrets
Millerand et l’auteur d’une proposition exi
geant le « label » ou marque syndicale sur
tous les travaux d’imprimerie exécutés au
compte du budget de la ville.
On m’a accusé de n’avoir pas défendu les
ouvriers? Je m’étonne que ce reproche me
soit fait par le citoyen Le Bosquain, lequel,
je suis bien forcé de le lui dire, appartient à
un syndicat qui fait fréquemment appel à
mon concours et m’en remerciait très gra
cieusement au 1 er janvier dernier.
En ce qui concerne le crédit de. 5,000 fr.
en faveur des familles grévistes nécessiteu-
ses, le Conseil ne pouvait voter cette somme
pour des secours directs. Les crédits du Bu
reau de bienfaisance étaient d’ailleurs suffi;
sants. J’ai insisté pour qu’il se montre aussi
large que possible. Les procès-verbaux des
séances le prouvent. Mes adversaires, mem
bres du Conseil, ont d’ailleurs reconnu que
j’avais raison puisqu’après examen, en Com
mission, ils ont abandonné purement et sim
plement leur proposition.
Le citoyen Delille s’élève contre ce mode
de répartition des secours par le Bureau de
Bienfaisance, le seul cependant légal. Il re
proche au citoyen Coty d’avoir voté, après
les grèves, un crédit de 8,000 francs en fas
Le citoyen Coty: revendique comme un
honneur d’avoir été l'élu des marins, dès ses
débuts dans la carrière politique. Son con
cours dévoué leur a toujours été acquis. Le
citoyen Delille ne peut indiquer aucune cir
constance où il ait négligé de les défendre.
Le citoyen Coty renouvelle ses déclarations
en ce qui concerne les secours aux familles
des grévistes.
Le citoyen Bazille assesseur, prend alors la
parole et née are que les électeurs ne doivent
accorder leurs suffrages qu’à des commer
çants et non à des avocats ou à des médecins.
Le citoyen Coty : Votre dédain des profes
sions liberales est bien tardif, puisqu’il y a
six ans, il y a même trois ans, vous soute
niez la candidature de l’avocat que j’étais
déjà et du médecin qu’est notre excellent
conseiller général le Dr Profichet.
Il est une heure moins un quart et si le
petit groupe meyeriste est resté fidèle au
poste, une bonne partie de l’auditoire s’est
peu à peu écoulée. Une forte majorité se
prononce cependant pour celui des trois
ordres du jour qui est en faveur de la can
didature du citoyen Coty.
Nos obstructionnistes contestant le résul
tat proclamé par le président Osswald, celui-
ci renouvelle l’épreuve qui, celte fois, est
encore plus décisive.
Ainsi se termine, à l’évidente déception de
nos adversaires, une soirée mouvementée,
durant laquelle le citoyen Coty a su défendre
ses idées avec tout le talent qu’on lui con
naît, et sans jamais laisser une seule attaque
de ses adversaires sans une réponse péremp
toire.
ma= =
9» mîh 11m
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 31 Juillet, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
Comptant.
3 mois ’
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
ferme
i 67 7/6
£ 67 7/6
27/6
27/6
ETAIN
Comptant .
3 mois '
ferme
£ 482 -/-
£ 182 -/-
40/-
40/-
FER
Comptant..
3 mois.... ^
calme
£55/-
£ 55/10 %
-/-
-/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 30 juillet 1.13.
NEW-YORK, 31 JUILLET
Cotons : août, hausse 5 points; octobre,
baisse 2 points ; décembre, baisse 4 points ;
mars, baisse 2 points. — Soutenu.
Cales t baisse 1 point à hausse 8 points.
N3W-YORK, 31 JUILLET
Cuivre Standard disp.
— août
Amælgamat. Cop...
Fer
c. as mot
14 37
14 63
69 3/4
15 37
JUILLE
C. PRXCIDIAT
14 37
14 37
69 3 4
15 37
T
CHICAGO. 31
c. nn JOUR
c. PRECED
Blé sur......
Juillet....
84 »/»
84 7 8
Septembre
85 7/8
85 7/8
Maïs sur
Juillet....
69 1/4
65 3 4
—
Septembre
65 7/8
65 3 8
Saindoux sar.
Juillet....
11 45
11 50
—
Septembre
11 55
11 57
LES AFFAIRES D’ORIENT
La marche des Serbes
Belgrade. — Les lignes d’investissement
serbes autour de Vidin se rapprochent à deux
kilomètres des forteresses.
Les serbes ont occupé Novo Gebo, près de
Vidin, en face de Vlassina.
Les Négociations
Bucarest. — Des entretiens ont eu lieu
hier soir entre MM. Toutchef et Venizelos,
d’une part et MM. Toutchef et Pasitch, d’au
tre part.
Dans leur entretien, MM. Toutchef et Ve-
nizelos ont agité la question de l’attribution
de Gava la.
On s’efforce du côté roumain de faciliter
le plus possible l’entente entre les belligé
rants.
Saint-Pétersbourg. — M. Gueschoff, ancien
président du conseil de Bulgarie, qui se
trouve actuellement à Saint-Pétersbourg, a
reçu à nouveau l’assurance que le traité de
Londres serait respecté.
Le Conseil des ministres, qui s’est réuni
hier, a examiné la façon pratique de faire
aboutir le point de vue russe.
Le ministre des affaires étrangères a infor
mé les délégués à la conférence de Bucarest
qu’ils doivent envisager dans leurs négocia
tions le traité de Londres comme base iné
branlable malgré son inexécution provi
soire.
Bucarest. — La seconde séance de la Con
férence a eu lieu hier après-midi.
Elle avait été précédée d’une conférence
intime des délégués roumains qui ont fixé
défi ni ve men t et topographiq oement les points
de la frontière dont la rectification est récla
mée par la Roumanie.
La séance plénière s’est ouverte à 4heures.
La Conférence a approuvé le protocole de
la séance précédente qui a été signé par tous
les délégués.
Un Combat
Athènes. — On annonce officiellement de
nouvelles victoires grecques sur toute la
ligne de combat.
Les pertes bulgares seraient considérables.
LÉGION-D’HONNEUR
Les nominations dans la Légion-d’Hon-
neur du ministère de l’intérieur, à 1 occa
sion du 14 juillet, paraîtront au Journal Offi-
4"
LES ANTIMILITARISTES
Boyer et Royer, accusés d’avoir lancé des
placards révolutionnaires par-dessus les
murs de la caserne des Tourelles, sont ren
voyés devant le Tribunal correctionnel.
Quant à Maden, leur complice, il bénéficie
d’un non-lieu.
NOMINATION DE
COMMISSAIRE PRISEUR
M. Dubosc est nommé commissaire priseur
au Havre, en remplacement de M. Masselin.
DANS LES P. T. T.
M. Massé, ministre du commerce, de l’in
dustrie et des postes et télégraphes vient de
donner les instructions nécessaires pour que
soit notifiée sans retard au personnel des
P.T.T., agents, sous-agents et ouvriers l’an
nuité d’avancement votée par le Parlement
pour que la somme revenant à chacun d’eux
du fait des deuxièmes échus lui soit payée
en même temps que son traitement du mois
d’août.
o f h m ii—
DRAME PASSIONNEL
Toulouse. — Un jeune homme de 2 ans
nommé Trinque, peintre,affolé parce qu’une
jeune fille, Mlle Giauste, âgée de 20 ans, lui
annonçait son intention de ne -pas donner
suite à des projets de mariage, a frappé
celle-ci de plusieurs coups de poignard à la
tête, à l’épaule et dans le dos.
La scène du meurtre a duré un quart
d'heure.
Quand les parents de la jeune fille (fer
miers dans la banlieue de Toulouse) accou*
furent à ses cris, Trinque avait disparu.
La victime est à l’agonie.
VOYAGE AÉRIEN
Londres. — L’aviateur Salmet, parti de
Buc hier après-midi, est arrivé à 8 h. 15 à
l’aérodrome de Hendon.
COLLISION DE NAVIRES
Londres. — Le croiseur King-Alfred est
entre en collision avec le vapeur espagnol
Umba, au large de Spurn Head.
Le navire espagnol a coulé à pic, mais son
équipage a pu être sauvé.
FIN DE GRÈVE EN ANGLETERRE
Londres. — Le conflit entre les patrons el
les employés des chantiers est terminé.
Les employés ont accepté l’augmentation
de salaires offerte par les patrons.
La paix semble donc assurée pour cette
année.
L’AFFAIRE KRUPP
Berlin. — Le lieutenant Hoge reconnaît
avoir emprunté à l’agent de la maison Krapp
une somme de mille marks.
L’accusé Preiffer, secrétaire de la surinten
dance au ministère de la guerre, reconnaît
avoir reçu de Brandt, à chaque fête de Ncël,
un présent de 100 marks, au total 500 marks.
Le huis clos est prononcé pour le reste da
la séance.
Les débats publics continueront aujour
d’hui.
B ee O= =
LES COMPLOTS EN PORTUGAL
Lisbonne. — Sur une dénonciation, la po
lice a saisi une charrette qui transportait des
bombes.
Plusieurs personnes ont été arrêtées.
mm II -P -=
LES GRÈVES EN ESPAGNE
Madrid. —- Oa annonce de source officielle
que le nombre des grévistes de Barcelone
rélève à plus de dix-huit mille.
Barcelone. — La grève de l’industrie
textile est complète dans la région de Saba-
dell et de Villameva.
On craint que d’autres corporations ne
fassent cause commune avec les grévistes. •
AU VÉNÉZUÉLA
WILLEMSTADT (Curaçao). — Il se confirme
que la garnison de Coro, au Vénézuéla, s’est
mutinée.
Les rebelles sont maîtres de la ville ; ils
exercent les fonctions gouvernementales.
Tout indique que ce mouvement est dû
aux partisans de l’ancien président Castro.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
ETAMPES. — Marcel Cavelier, concourant
pour la coupe Michelin, a accompli hier sept
tours de piste, soit, pour les 29, 30 et 31 jui-
let, 29 tours représentant 2,590 kilomètres
720 mètres.
L’aviateur compte continuer aujourd’hui.
LE PARLEMENT
Impressions de Sé&aee
(on KWJ COmRNSPONDAMT rAATIOULIA)
Paris, 31 juillet.
C’est par un remarquable exposé de M.
Boudenoot, vice-président de la commission
de l’armée, que le grand débat sur le service
de trois ans s’est ouvert au Luxembourg.
Cet exposé, M. de Freycinet qui préside
avec tant d’autorité la Commission sénato
riale aurait dû le faire ou, à son défaut, le
vénérable M. Mézières, dont la compétence
en matière de questions militaires est recon
nue par tous, mais, l’an et 1 autre en ont
été empêchés par l’état de leur santé qui
les retient, en ce moment, loin du Parler
mant et c’est à M. Boudenoot qu’est échu ce
redoutable honneur. .
L’honorable sénateur du Pas-de-Calais a
résumé avec une clarté parfaite les débats
qui ont eu lieu, d’abord devant la Chambre
et, plus tard, à la Commission du Sénat.
Les arguments qu’il a invoqués pour Jus-
tifier la loi, pour démontrer la nécessité de
revenir au service de trois ans ont produit
une réelle impression sur la Haute-Assem.
blée M. Boudenoot n’a fait aucune difficnité
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