Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-07-27
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 juillet 1913 27 juillet 1913
Description : 1913/07/27 (A33,N11700). 1913/07/27 (A33,N11700).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526377786
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
55" Année
Ne 11,700
(83 Pages)
5 Centimes — ÉDITION DD MATIN
5 Centimes
s»
(S Pages)
Dimanche 27 Juillet 1915
Administrateur « Délégué
E
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
a M. O. RANDOLET
35. Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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Le Petit Havre
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce oui concerne la Redaction
* M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE s Rédaction, No 7.60
i AU HAVRE.
A PARIS..
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigne pour lés Annonces Judiciaires et légales
tamis Usas
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 26 JUILLET
Cotons t juillet, baisse 7 points ; octobre,
baisse 11 points; décembre, baisse 11 points;
mars, baisse 14 points.
Calés a baisse 2 à 4 points.
NEW-YORK, 26 JUILLET
c. au I0B
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
les Espagnols au Maroc
emaar
Cuivre Standard disp.
— août...,
Amalgamat. Cop...
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(“) ex dividende
CHICAGO, 26 JUILLET
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
Juillet....
Septembre
Juillet....
Septembre
Juillet....
Septembre
c. DU JOUB
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c. PRECED
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61 1/2
14 ’O
11 75
LES AFFAIRES D’ORIENT
Une journée calme
Sofia. — La journée d’hier a été marquée
Car une accalmie sur tout le front de com
at ; aucune opération sérieuse n’a eu lieu.
Nomination de délégués
Belgrade. — Les délégués militaires de la
Serbie a la réunion de Bucarest sont mainte
nant désignés ; ils partiront à six heures du
matin.
Les Intentions de l’Autriche
Vienne. —- Les opérations militaires de la
Turquie provoquent un certain malaise. On
semble craindre que l’armée ne tienne au
cun compte des nécessités politiques en con
tinuant son action jugée inacceptable par
les puissances.
Dans tous les cas, l’action collective de ces
dernières trouverait dans le Cabinet
Vienne an appui effectit certain.
Demande de trêve
Athènes. — On annonce qu’à la suite
refus des alliés d’accorder l’armistice.
de
du
le
gouvernement bulgare a demandé une trêve
-de trois jours pour des raisons d’ordre mi-
“litaire.
On croit que le roi repoussera cette de
mande.
DÉPART DES SOUVERAINS ESPAGNOLS
Calais. — Le roi et la reine d’Espagne sont
arrivés à la gare maritime à 3 h. 10. Ils se
sont embarqués pour l’Angleterre sur le pa
quebot Riveira.
Londres. — Les souverains espagnols sont
arrives à 8 heures du soir à la gare de Vic
toria.
ARRESTATION D’UN CONVOYEUR
Lille. — La brigade mobile a arrêté le
nommé Byrimle Laheyne, courrier con
voyeur des postes entre Lille, Calais et Béthu
ne qui détournait les lettres adressées aux
militaires et s'emparait des bons de poste et
des timbres qu’elles pouvaient contenir.
LE VOL DU COLLIER
M. Price, représentant la Compagnie
Lloyd, est parti hier soir pour Londres, où
il suivra l’enquête' ouverte aux postes an
glaises.
du
LES POURSUITES CONTRE LES ANTI
MILITARISTES
M. Prioux a interroge hier l’antimilitariste
Emmanuel Gapmarty, arrêté pour excita
tions au meurtre.
Sans nier la matérialité des faits, il a pré
tendu que son discours avait été inexacte
ment rapporté.
CONDAMNATION A MORT
Riom. — La Cour d’assises, après avoir rap
porte un verdict affirmatif sans circonstan
ces atténuantes, a condamné le nommé Bo-
billier à la peine de mort
VOYAGE AERIEN INTERROMPU
Monterau. — L’aviateur Letort qui était
parti le matin de Cologne, a atterri à quatre
heures, à Montereau pour ; prendre de l’es
sence.
En touchant terre, l’aviateur a légèrement
endommagé son appareil.
L’aviateur n’est pas blessé ; sa passagère
non plus.
Les deux voyageurs sont rentrés par che
min de fer à Pans.
•= - ■m a
DERAILLEMENT D’UN EXPRESS
COPENHAGUE. — L’express de Copenhague
à Esbierg a déraillé hier après-midi près de
Bramminge. _ . ,
Toutes les voitures, à l’exception de la
dernière, ont été renversées.
Jusqu’ici on a découvert une quinzaine de
morts, mais on craint qu’il n’y en ait d’au
tres sous les décombres.
Un grand nombre de voyageurs ont été
plus ou moins grièvement blessés.
Le mécanicien et le chauffeur ont pu sau
ter de leur machine et échapper ainsi à la
mort»
Tandis que les tribus insoumises se re
plient devant nos troupes victorieuses, des
bandes de rebelles harcèlent les postes es
pagnols. Hier encore, un engagement
meurtrier s’est produit, et il est à craindre
que la zone pacifiée soit de nouveau infes
tée, tant l’audace des assaillants redouble.
L’Espagne poursuit pourtant une action
méthodique, surtout depuis quelque temps.
Les territoires de Larache jusqu’à Melilla
sont occupés par ses troupes et le général
Alfau, résident général auprès du khalifa
Mouley-el-Mahdi, s’inspire de la tactique
du général Lyautey. Sa situation, tant au
point de vue administratif què militaire,
est du reste à peu près identique à la nô
tre.
Comme notre résident, le général Alfau
n’a pu réussir à grouper ses forces. Une par
tie défend Melilla, une autre rayonne dans
la région de Ceuta-Tétouan, et une troisième
protège Larache et El-Ksar-el-Kebir. Il dis-
pose, dans ces trois centres, d’environ 70,000
hommes bien équipés et bien entraînés. Et,
cependant, les avant-postes de Melilla sont
réduits à l’immobilité ; à Tétouan, les Es
pagnols ne tiennent que la ville, la douane
maritime et la route de Ceuta longeant la
mer ; à Larache, la situation est un peu
meilleure.
Pour chasser les pillards, il faudrait que
les troupes venues de la péninsule ibérique
parvinssent à établir une liaison entre elles.
Malheureusement, les deux zones de Lara
che et de Tétouan, sont séparées l’une de
l’autre par un énorme massif montagneux
qui rend les communications impossibles.
Les colonnes ne disposent que d’une seule
route — et quel chemin t — pour mainte
nir les relations entre Larache et Tétouan.
Partout ailleurs, ce sont des pistes parfois
impraticables et souvent dominées par des
rochers où l’ennemi s’embusque et attaque
sans se découvrir.
Au Sud-Est de Tétouan s’étend le Riff
peuplé de Berbères jusqu’ici hostiles aux
Espagnols. La conquête présentera de ce
côté-là de grosses difficultés. « Le Riff, écrit
La France Militaire, offrira une belle résis
tance, si nos voisins veulent y pénétrer, de
force, sans avoir, au préalable, acheté le
concours des personnages influents de la
contrée ».
Entre le Riff et la plaine de Loukkos ha
bitent les Djebala, berbères très islamisés,
indépendants et fanatiques. Ils abhorrent
les colonisateurs et leur haine et d’autant
plus dangereuse qu’ils occupent Une posi
tion centrale entre les armées de Larache et
de Tétouan, tout en étant assez près de la
mer pour recevoir des armes et des muni
tions de contrebande.
Ces circonstances contrarient fort la pé
nétration. Des éléments turbulents ont, en
outre, presque partout gêné les mouve
ments de troupes. A Tétouan, la situation
s’est compliquée encore du fait de l’inter
vention des Riffains, qui craignaient de se
voir pris dans un étau entre les troupes
espagnoles de Melilla et celles de Tétouan
avançant à la rencontre les unes des au
tres. L’effervescence a commencé à se des
siner lors des premières difficultés de
Raissouli avec les Espagnols, à Arzila ;
l’occupation de Tétouan, limitée à la ville
seule, n’a fait qu’augmenter le trouble.
Au commencement de mai des envoyés
des tribus riffaines et djebalienmes — cel
les-ci occupant les territoires entre le Riff
et la plaine Loukkos — se réunirent au ma
rabout de Mouley-Abdesselam et conclurent
une entente pour mettre en échec les Espa
gnols. Un coup de main fut projeté contre
un des postes de la route de Ceuta où les
indigènes escomptaient trouver des muni
tions en grande quantité.
Le général Alfau, alors à Larache, fut
avisé de ce dessein. Il revint en hâte à Ceu-
ta où il trouva une colonie surexcitée par
des attaques répétées et impunies. On ré
clamait une intervention énergique contre
les pillards. La situation commandait des
mesures radicales car les coalisés avaient
pris la résolution de constituer un nouveau
makhzen ayant son siège à Chechaouen et
trente-neuf tribus s’étaient entendues pour
commencer la guérilla.
Faisant trêve à leurs querelles intestines
et se conformant aussi bien aux traditions
berbères qu’aux prescriptions islamiques/
ces tribus choisissaient un chef de guerre
unique. L’élection élevait à ce poste le ché-
rif Ould-Sidi-Mohammed Ouled-Lhasen, un
descendant de Mouley-Abdesselam.
Un certain nombre de mesures étaient
encore adoptées, nous rapporte-t-on : l’or
ganisation d’un makhzen complet avec Mé-
chouar et Mkhaznia, ministres et fonction
naires de tous ordres, magasins à vivres et
à munitions, prison, etc...; imposition
d’une première contribution de guerre ac
ceptée par toutes les tribus, au taux de 1/2
douro par foyer (un peu plus de 2 francs
au change actuel); installation d’une doua
ne à Chechaouen ; interdiction de se rendre
aux marchés de Tétouan et des environs
immédiats de cette ville; organisation du
ravitaillement en vivres par Tanger et Fez,
en munitions par le Riff ; enfin, entrée en
relations avec les consuls étrangers, qui
seraient prévenus que les routes de la ré
gion resteraient libres pour les Israélites et
les Européens, à l’exception des Espagnols,
et que tout attentat commis contre un
étranger non Espagnol serait puni...
C’était, en somme, une déclaration de
guerre formelle et l’organisation de la ré
sistance à outrance contre les Espagnols en
particulier. Les engagements devenus iné
vitables se produisirent d’ailleurs bientôt,
meurtriers des deux côtés. Les troupes du
général Alfau multiplièrent les faits d’ar
mes. Mais parviendront-elles à faire recu
ler l'ennemi, à le décimer et à étendre ra
pidement et effectivement les limites trop
étroites des zones conquises ? Les consé
quences des premiers combats sont encore
indécises et ne permettent pas de l'affirmer.
On ne peut que souhaiter de voir cesser le
plus tôt possible cet état d’hostilités san
glantes, car il aggraverait l’insécurité gé
nérale au Maroc.
H HOLLAÊNDER.
18.000 Maures assiégeraient Tétouan
Le Heraldo de Madrid publie la dépêche
suivante de Tanger :
« On mande de Tétouan, à la date du 22
juillet, qu’une harka de rebelles, forte de
dix-huit mille hommes bien armés et divi
sés en quatre groupes, occupe les hauteurs
dominant la ville. La population est alar
mée.
» Trois cents musulmans et Israélites
sont partis -pour Tanger, dans la crainte
d’une attaque générale de Tétouan. »
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’État se
sont réunis hier matin en Conseil, à l’Elysée
sous la présidence de M. Poincaré.
La séance a été consacrée à l’exécution
des affaires courantes et aux affaires exté
rieures. -
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Triplice à Bucarest
Bucarest, 26 juillet.
Les ministres d’Autriche et d’Italie mnlti-
plient leurs efforts pour rapprocher la Rou
manie de la Bulgarie et les orienter l’une et
l’autre dû côté de la Triple-Alliance.
Il n'est bruit, dans les milieux diplomati
ques, que de ces efforts très remarqués.
L’initiative autrichienne
Vienne, 26 juillet
Le gouvernement autrichien avait proposé
au gouvernement russe une action concer
tée, la Russie se chargeant de peser sur les
Turcs, l’Autriche se chargeant de peser sur
la Serbie. M. Sazonow a écarté cette combi
naison et déclare qu il resterait fidèle au
principe de l’action collective des puissan
ces.
A la suite du refus de la Russie, le gouver
nement autrichien et le gouvernement ita
lien ont décidé d’exercer une action diplo
matique énergique à Belgrade, à Athènes et
Cettigné.
L’Allemagne (s’abstient
Athènes, 26 juillet
Le ministre d’Allemagne s’est abstenu de
participer à la pression exercée par les mi
nistres d’Autriche et d’Italie en faveur de la
cessation des hostilités. Il a laissé entendre
qu’il n’approuvait pas cette manière de pro
céder.
L’Allemagne et l’avance turque
Berlin, 26 juillet
Malgré l’échange de vues actif qui se pour
suit entre les cabinets européens, la question
des mesures à prendre contre la Turquie
n’est pas encore éclaircie.
On déclare ici que dans des pourparlers
diplomatiques, n’ayant aucun caractère offi
ciel, certains cercles ont suggéré un débar
quement de troupes russes à Midia, pour
donner plus de poids aux représentations
de l’Europe auprès de la Porte.
Cette mesure rencontre beaucoup d’oppo
sition dans les milieux austro-hongrois,
moins par elle-même que par les conséquen
ces qu’elles seraient, dit-on, susceptible
d’entraîner.
Les cercles de la Triple-Alliance, ajoute-t-
on sans avoir fait d’opposition à une démons
tration navale européenne, ont cependant
nettement marquee le peu de succès qu’ils
en attendre. L’Allemagne, en particulier,
semble se prononcée plutôt pour une politi
que de temporisation.
Réunion des ministres russes
Saint-Pétersbourg, 26 juillet.
L’empereur ayant retardé de 24 heures
son arrivée à Péierhof, les ministres se sont
réunis hier chez M. Kokovtzof.
CHINE
Les Marins Français
débarquent à Shanghai
On mande de Shanghaï au Daily Te le-
graph :
Les croiseurs français Dupleix et Mont-
calm, trois croiseurs britanniques, unhol
landais et an japonais sont arrivés aujour
d’hui. Les marins français ont débarqué.
L’amiral japonais, qui est l’officier le plus
anciens réunira en conseil les amiraux pour
discuter ur la situation.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
b la LIHRAIRIE ITERNATIONALE
SOS, rue St-Lazare, 108
(immeuble da rHOTEL TLRKHNUS)
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure i
l’Oise et la Somme.
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GRQNJQUE TAURAgSE
Photo Peil Havre
Cliché Titil Havre
Dans la fraîcheur bleutée du matin, je suis y nés de la fleur qui doit produire les graines.
■ ‘ ’ Celle-ci est alors recouverte d’un capuchon
de papier serré sur sa tige pour empêcher la
visite d’un insecte ou la caresse du veut. On
allée, l'autre jour, mêler ma curiosité pro-
tane à la science des amis de la rose.
Le ciel, pour eux, s'était repris à sourire.
Un vélum d’azur avait remplacé les loques
grises que les nuages de la veille étendaient
au-dessus de nos têtes. La campagne appa
raissait plus verdoyante, comme rajeunie par
l’eau de Jouvence tombée la nuit en averses
tenaces. Ét la nature, par la splendeur enso
leillée de cette aube, chantait la gloire d’une
résurrection.
Les amis de la rose s’étaient gaillardement
mis en route. MM. Fauquet frères les avaient
invités à visiter leurs champs de rosiers. Il
était huit heures ; le moment était propice
pour saluer le réveil des corolles dans la fan
fare éclatante des couleurs.
il avait fallu pour cela gagner les sites
campagnards, longer la route qui descend
vers Fontaine-la-Mallet, pénétrer dans les
vastes pépinières à la porte desquelles, dres
sés en arceaux, les petits bouquets fleuris
des roses japonaises Hyawatha et Dorothée
Perkins souhaitent une bienvenue pittores
que et charmante.
Nombreux, les membres de la Société
d’Horticulture et de Botanique du Havre
avaient répondu à l’aimable appel. Et je ne
sais plus aimable compagnie, un matin de
lumière joyeuse, que des amants fervents de
la Rose.
Ce sont des philosophes et des sages. Ce
sont aussi d’heureux poètes Le culte des
fleurs leur a tait une âme rêveuse et contem
plative où l’exaltation des miracles naturels
a mis des lyrismes d’artistes.
Ils promènent à travers la variété des
pétales une observation patiente et jamais
lassée. Toujours inquiets de voir et de savoir,
ils se penchent longuement sur les choses,
guettent la nouveauté, s'extasient à son spec
tacle. quittent une variété avec des trésors
d'enthousiasme qu’une autre variété renou
velle. Et c’est un charme pour eux de prôner
les mérites de celle-ci, le prestige de celle-
là, rendre un vibrant hommage à l’art du
sectionneur qui féconda ariiticieltement cette
fleur pour lui faire produire ce prodige.
Il y a dans l’âme au rosieriste un peu de
l’orgueil du créateur : il assouplit le monde
de la terre au caprice de sa fantaisie...
%
L’admirable tableau que voici ! Et comme
il faudrait, mieux que des mots impuissants,
la palette de mon vieil a mi Georges Binet
pour rendre la pétarade de ce coloris, la
symphonie vibrante des rouges, des blancs,
des jaunes, avec tous les bémols de la demi-
teinte et tous les dièzes de la nuance, car
l’art da peintre emprunte volontiers au mu-
sicen des termes qui servent sa poly
chromie.
C’est un champ immense de roses qui
s’étend devant nous, un gigantesque par
terre de corolles, un invraisemblable tapis
aux dessins étranges, où la couleur fuse,
chante, éclate, éclabousse, fait surgir du sol
comme un feu d'artifice de lumière multi
colore. . ,
il y a là plus de cinq cents variétés de
roses. Cinq cents ! Et c’est peu, en somme,
dans une famille qui en compte plus de
cinq mille et qui, bon an mal an, en voit
naître quatre-vingts a cent nouvelles.
Mais il est des esprits toujours en quête
d’innovation et de découverte, toujours in
quiets de demander à la nature des en
fants de fleurs originaux.
Pour ceux-là, il n’est ni trop de soins, ni
trop de recherches, ni trop de tentatives.
Ils accouplent et epient, associent et combi-
ment. Ce sont les auteurs d’innombrables
mariages dont la fécondité réalise parfois de
jolis rêves.
En unissant telle teinte à telle nuance, tel
sujet à tel autre, ils obtiennent des produits
intermédiaires qui, tout en résumant les
avantages de l’un et de l’autre, ont assez de
personnalité propre pour justifier l’honneur
d’un nom.
Dans la liberté des champs et des bois les
insectes et la brise marient les fleurs suivant
leur taille, leur forme, leur couleur; ils
choisissent les espèces les plus propres à
s’accorder, les fiancés qui se connaissent le
mieux. Le jardinier fait de même. A chaque
fleur il donne un mari digne d’elle, d’une
variété différente, mais non d’une espèce
éloignée. Il pratique l’ « hybridation artifi
cielle ».
C’est tonte une chirurgie d’une délicatesse
extrême qui exige des soins minutieux et
J une remarquable dextérité de main.
L’opérateur supprime d’abord les. étami-2
onces
OBSERIVATOIRA DE PARIS
Paris, 26 juillet, 11 h. 15.
Extrêmes barométriques - 766 millim. à Dun
kerque, 761 millim. à Rochefort.
Forte pression Nord-Ouest Europe.
Temps probable : Vent variable, temps orsgeug
et moyennement chaud.
AU HAWAEE (Centre de la VlUei
A midi..
A Minuit
WOUITM
766
767
iKuoïin
4- 22
•=-====== -==--====--===
Journée du Dimanche 27 Juillet 1913
Le Havre.
: Fêtes des Régates. — (Voir le programme
d‘autre part)
Hippodrome du Hoc.
Devant FRASCATI. -
ionaie de natation.
- Réunion des Courses.
A 3 h. Réunion interna--
laisse quelques jours se passer, puis on en
lève le capuchon et l'on promène sur le stig
mate un pinceau chargé de la poudre jaune
prise sur la fleur qu’on avait choisie. On re
place le cornet de papier, et l’on attend
l’apparition des graines qui doivent recéler
les promesses du sujet rêvé.
Par ce procédé, le jardinier crée réelle
ment la fleur qu’il désire. Le savant croise
ment des espèces lui livre le secret des com
binaisons les plus rares.
Ainsi, dans l’immense royaume des fleurs
comme dans toute la nature vivantè, s’opère
le grand mystère. Beauté, grâce, coquetterie,
ruses, tout est mis en œuvre, afin que la vie
continue,, renaisse, s’entretienne et que dans
la suite des temps durent les espèces dont
la variété compose la merveille du monde.
De là, cette extraordinaire nomenclature,
ce volumineux Bottin de la rose où l’état
civil de la fleur se trouve défini par la cou
leur, la forme et le parfum, de là cet inter
minable catalogue où chaque année ajoute
des pages, et que l’ami de la rose se loge en
cervelle, le plus simplement du monde.
ECOLE Pratique pour Jeunes Filles. — A 10 h»
Exposition- de travaux d’elèves.
Ecole Pratique de Garçons. — A 10 h., remise
des livrets Exposition des travaux d’élèves.
Quartier de la Cité Courtois. — Réjouissances
diverses.
Quartier Saint-Vincent-de-Paul. — Fête po
pulaire.
CASINO-MARIE-CHRISTINE. — En matinée et en
soiree, Représentations théâtrales. — Café-Terrasse
concert symphonique.
THÉATAK-CIRQUS UNKTA. — En matinée et soirée
représentations du Cinématographe Path5.
Salle du SKATING. — Ginéma Gaumont en ma-
tinée et soirée.
KURSAAL-CINÉMA. — En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma.
Folies-Bergère. — En matinée et soirée. Re
présentation de comédie.
Grande Taverne.— Académie de billard, grands
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale.
Café Guillaume-Tell. — De 17 h. 1/2 à 23 h. 1/2
Concerts artistiques
Au Club du Tib au Pigeons. — A 10 h., Séance
publique.
Bléville. — Association amicale des Anciens
Élèves de l’école de Garçons, — De 10 heures à
midi et de 2 à 5 heures, continuation du grand
Concours public ae tir.
Epouville. — Fête patronale.
Goderville. — Fête de la Madeleine.
Quillebeuf. — Régates
Deauville. — Régates.
Caen. — Concours Hippique.
ELECTIONS CANTOMALES
cLu 55 AOüt
* *
Je l’ai longuement admiré, l’autre jour, ce
bon ami. Il allait parmi ses charmâmes pen-
sionnaires et complaisamment disait leur
nom et leur histoire.
C’était merveille, vraiment, que de l’ouïr,
en passant de l’une à l’autre, soulignant leurs
traits caractéristiques, faisant l’éloge de telle
ou telle, à la faveur d’un détail typique.
Les autres amis l’écoutaient en bons élèves.
Ils avaient aux mains un crayon, du papier.
Ils prenaient des notes, comme à un cours
d’étudiants. Les impressions personnelles
s’échangeaient, volaient de bouche en bou
che au-dessus des parterres fleuris. Et le ro-
siériste poursuivait sa revue.
Cette rose jaune où l’aube accroche des re
flets d’ambre,c’est Madame Segond-Weber; cette
autre dont la corolle a des aspects de creuset
en fusion, c’est Rayon d'Or.
Et voici Lieutenant Chauré, au rouge écla
tant ; la Marquise de Vivens. au jaune discret,
aristocratique ; l’Arthur Goldwin, habillé de
saumon ; le Clos Vougeot, moiré, vineux,
évocateur des vieux crus ; la Madame Léon
Pain, costumée dp rose tendre, et Miss David
Mackay, et Mïdred Grant, et bien d’autres
qui ont leur titre inscrit au Gotha de la
flore.
On m’a présenté aussi le Sénateur Mascu-
raud et la Jonkère Molck, une rose opulente
qui a la prétention, sous son nom rugueux,
de remplacer la France, la douce et triom
phante France... — qui reste toujours la
France ! m'a soufflé un rosiériste patriote.
J’ai fait aussi la connaissance du Prince
de Bulgarie. Sa corolle laiteuse se tenait
haute sur sa tige droite, sans taches de
sang, ce qui montre bien que les roses sont
au-dessus des querelles humaines et dédai
gnent généreusement, dans le prestige de
leur pacifique royauté, les bas calculs de la
conquête...
Et comme nous allions quitter les rosiers
à tige pour rendre visite aux rosiers
nains, tout à coup, au coin du champ, un
salut plein tout à la fois de dignité en de fa
miliarité touchante : l’Entente cordiale nous
frôla la joue pendant que son épine — elle
eu a, mais d’une atteinte plutôt aimable —
nous retenait un instant... par la Manche 1
* *
Les amis de la Rose allaient toujours par
les chemins bordés de corolles. Leur cice-
rone continuait de présenter les principaux
membres de l’immense famille. La campa
gne prêtait à la superbe palette jetée à tra
vers la plaine un cadre de verts chantants
qui rendait plus vibrantes et plus vives et
plus claires tes gammes infinies de la cou
leur, les roses tendres, les rouges crus, les
jaunes cuivrés, les jaunes d’or clair, les
blancs neigeux et les saumons : admirable et
parfumé bariolage que le Maître des cnoses
fit d’autant plus grisant qu’il limita son rè
gne;
L’espace d’un malin.
Et pour les fervents de la fleur souveraine
le ciel se fit alors d’un bleu plus pur et plus
profond, comme s’il se fut offert la malice
de leur rappeler qu’en dépit de la science et
de l’ingénio-ité humaines la rose ne lui a pas
encore dérobé le secret de son azur.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
PREMIER CANTON DU HAVRE
Nous recevons communication de la cir
culaire adressée par M. F. Acher, conseil
ler sortant, aux électeurs du 1 er canton ;
MES CHERS CONCITOYENS,
Depuis 18 ans votre mandataire, je viens
solliciter l’honneur de continuer à vous re
présenter au Conseil général.
Pendant les six dernières années, j’ai dé
fendu consciencieusement les intérêts du
département et de la ville du Havre.
Membre du Conseil départemental d’Hy
giène et du Conseil départemental de l’En-
seignemert primaire, rapporteur du budget, .
président de la Commission des finances, ayant
fait partie de nombreuses Commissions spé
ciales, j’ai élé à même de suivre de près les
affaires départementales.
J’ai contribué à faire voter le dégrève-
ment de la contribution des portes et fe
nêtres accorde en 1909 à l’arronuissement et
à la ville du Havre.
En avril 1910, j’ai obtenu la nomination
d’une Commission interdépartementale chargée
d’étudier les moyens de faire aboutir la ligna
du Sud-Ouest. Secrétaire et rapporteur de
la Commission, j’ai réussi, au mois d’octo
bre, à faire admettre pour la première fois
par le Conseil Général le principe du pas
sage de la Seine par viaduc.
Le Gouvernement, pressé par les Départe
ments de la Seine Inférieure, de l’Eure et du
Calvados, par les représentants et la Munici-
palité du Havre, et, poussé par les événe
ments, s’est décidé à commencer la procé
dure et, au mois d’avril 1911, nous avons eu
la satisfaction de voir le Conseil Général de
la Seine-Inférieure accepter sans discussion
de prendre à sa charge l’acquisition des ter
rains nécessaires à la construction de la li
gne sur son territoire. Ce vote était capital,
car c’était la condition sine quâ non de la
poursuite de l’affaire ; depuis, elle a suivi
son cours et le projet de loi, déposé à la
Chambre, est à l’étude de la Commission des
Travaux publics.
Soucieux de ménager à la Seine-Inférieure
une solide situation financière, j’ai eu à cœur
de grever le moins possible l’avenir, tout en
veillant à ce que le Département s’acquitte
ponctuellement de ses obligations.
Electeurs»
Profondément attaché à la République,
partisan d’une politique hardie de ré-
formes démoeratiques, appuyée sur
de bonnes finances et une sérieuse disci
pline administrative, j’estime que la
France doit faire tous les efforts nésessai-
res pour assurer le développement de son
outil age, la sauvegarde de son territoire
et la force de se» armées, et je suis
certa in que ces principes sont les vôtres»
Si vous m’accordez vos suffrages, jt
continuerai à remplir mon mandat avec 1»
dévouement le plus absolu.
Vive le Havre I Vive la République t
Conseiller général sortant
M. F. Acher aura pour adversaire M.
Masselin, conseiller d’arrondissement, que
nous regrettons de voir se lancer dans une
pareille aventure. .
M. Acher. en effet, a acquis au Conseil
Ne 11,700
(83 Pages)
5 Centimes — ÉDITION DD MATIN
5 Centimes
s»
(S Pages)
Dimanche 27 Juillet 1915
Administrateur « Délégué
E
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
a M. O. RANDOLET
35. Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, TSL 10.47
Le Petit Havre
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce oui concerne la Redaction
* M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE s Rédaction, No 7.60
i AU HAVRE.
A PARIS..
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigne pour lés Annonces Judiciaires et légales
tamis Usas
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 26 JUILLET
Cotons t juillet, baisse 7 points ; octobre,
baisse 11 points; décembre, baisse 11 points;
mars, baisse 14 points.
Calés a baisse 2 à 4 points.
NEW-YORK, 26 JUILLET
c. au I0B
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
les Espagnols au Maroc
emaar
Cuivre Standard disp.
— août...,
Amalgamat. Cop...
Fer ...................
69 1/2
t. nicum
14 62
14 62
69 1/4 (•)
15 37
(“) ex dividende
CHICAGO, 26 JUILLET
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
Juillet....
Septembre
Juillet....
Septembre
Juillet....
Septembre
c. DU JOUB
85 5/8
86
62
62
11
11
1/2
•/»
3/4
67
80
c. PRECED
85 1/4
86 3 8
60 34
61 1/2
14 ’O
11 75
LES AFFAIRES D’ORIENT
Une journée calme
Sofia. — La journée d’hier a été marquée
Car une accalmie sur tout le front de com
at ; aucune opération sérieuse n’a eu lieu.
Nomination de délégués
Belgrade. — Les délégués militaires de la
Serbie a la réunion de Bucarest sont mainte
nant désignés ; ils partiront à six heures du
matin.
Les Intentions de l’Autriche
Vienne. —- Les opérations militaires de la
Turquie provoquent un certain malaise. On
semble craindre que l’armée ne tienne au
cun compte des nécessités politiques en con
tinuant son action jugée inacceptable par
les puissances.
Dans tous les cas, l’action collective de ces
dernières trouverait dans le Cabinet
Vienne an appui effectit certain.
Demande de trêve
Athènes. — On annonce qu’à la suite
refus des alliés d’accorder l’armistice.
de
du
le
gouvernement bulgare a demandé une trêve
-de trois jours pour des raisons d’ordre mi-
“litaire.
On croit que le roi repoussera cette de
mande.
DÉPART DES SOUVERAINS ESPAGNOLS
Calais. — Le roi et la reine d’Espagne sont
arrivés à la gare maritime à 3 h. 10. Ils se
sont embarqués pour l’Angleterre sur le pa
quebot Riveira.
Londres. — Les souverains espagnols sont
arrives à 8 heures du soir à la gare de Vic
toria.
ARRESTATION D’UN CONVOYEUR
Lille. — La brigade mobile a arrêté le
nommé Byrimle Laheyne, courrier con
voyeur des postes entre Lille, Calais et Béthu
ne qui détournait les lettres adressées aux
militaires et s'emparait des bons de poste et
des timbres qu’elles pouvaient contenir.
LE VOL DU COLLIER
M. Price, représentant la Compagnie
Lloyd, est parti hier soir pour Londres, où
il suivra l’enquête' ouverte aux postes an
glaises.
du
LES POURSUITES CONTRE LES ANTI
MILITARISTES
M. Prioux a interroge hier l’antimilitariste
Emmanuel Gapmarty, arrêté pour excita
tions au meurtre.
Sans nier la matérialité des faits, il a pré
tendu que son discours avait été inexacte
ment rapporté.
CONDAMNATION A MORT
Riom. — La Cour d’assises, après avoir rap
porte un verdict affirmatif sans circonstan
ces atténuantes, a condamné le nommé Bo-
billier à la peine de mort
VOYAGE AERIEN INTERROMPU
Monterau. — L’aviateur Letort qui était
parti le matin de Cologne, a atterri à quatre
heures, à Montereau pour ; prendre de l’es
sence.
En touchant terre, l’aviateur a légèrement
endommagé son appareil.
L’aviateur n’est pas blessé ; sa passagère
non plus.
Les deux voyageurs sont rentrés par che
min de fer à Pans.
•= - ■m a
DERAILLEMENT D’UN EXPRESS
COPENHAGUE. — L’express de Copenhague
à Esbierg a déraillé hier après-midi près de
Bramminge. _ . ,
Toutes les voitures, à l’exception de la
dernière, ont été renversées.
Jusqu’ici on a découvert une quinzaine de
morts, mais on craint qu’il n’y en ait d’au
tres sous les décombres.
Un grand nombre de voyageurs ont été
plus ou moins grièvement blessés.
Le mécanicien et le chauffeur ont pu sau
ter de leur machine et échapper ainsi à la
mort»
Tandis que les tribus insoumises se re
plient devant nos troupes victorieuses, des
bandes de rebelles harcèlent les postes es
pagnols. Hier encore, un engagement
meurtrier s’est produit, et il est à craindre
que la zone pacifiée soit de nouveau infes
tée, tant l’audace des assaillants redouble.
L’Espagne poursuit pourtant une action
méthodique, surtout depuis quelque temps.
Les territoires de Larache jusqu’à Melilla
sont occupés par ses troupes et le général
Alfau, résident général auprès du khalifa
Mouley-el-Mahdi, s’inspire de la tactique
du général Lyautey. Sa situation, tant au
point de vue administratif què militaire,
est du reste à peu près identique à la nô
tre.
Comme notre résident, le général Alfau
n’a pu réussir à grouper ses forces. Une par
tie défend Melilla, une autre rayonne dans
la région de Ceuta-Tétouan, et une troisième
protège Larache et El-Ksar-el-Kebir. Il dis-
pose, dans ces trois centres, d’environ 70,000
hommes bien équipés et bien entraînés. Et,
cependant, les avant-postes de Melilla sont
réduits à l’immobilité ; à Tétouan, les Es
pagnols ne tiennent que la ville, la douane
maritime et la route de Ceuta longeant la
mer ; à Larache, la situation est un peu
meilleure.
Pour chasser les pillards, il faudrait que
les troupes venues de la péninsule ibérique
parvinssent à établir une liaison entre elles.
Malheureusement, les deux zones de Lara
che et de Tétouan, sont séparées l’une de
l’autre par un énorme massif montagneux
qui rend les communications impossibles.
Les colonnes ne disposent que d’une seule
route — et quel chemin t — pour mainte
nir les relations entre Larache et Tétouan.
Partout ailleurs, ce sont des pistes parfois
impraticables et souvent dominées par des
rochers où l’ennemi s’embusque et attaque
sans se découvrir.
Au Sud-Est de Tétouan s’étend le Riff
peuplé de Berbères jusqu’ici hostiles aux
Espagnols. La conquête présentera de ce
côté-là de grosses difficultés. « Le Riff, écrit
La France Militaire, offrira une belle résis
tance, si nos voisins veulent y pénétrer, de
force, sans avoir, au préalable, acheté le
concours des personnages influents de la
contrée ».
Entre le Riff et la plaine de Loukkos ha
bitent les Djebala, berbères très islamisés,
indépendants et fanatiques. Ils abhorrent
les colonisateurs et leur haine et d’autant
plus dangereuse qu’ils occupent Une posi
tion centrale entre les armées de Larache et
de Tétouan, tout en étant assez près de la
mer pour recevoir des armes et des muni
tions de contrebande.
Ces circonstances contrarient fort la pé
nétration. Des éléments turbulents ont, en
outre, presque partout gêné les mouve
ments de troupes. A Tétouan, la situation
s’est compliquée encore du fait de l’inter
vention des Riffains, qui craignaient de se
voir pris dans un étau entre les troupes
espagnoles de Melilla et celles de Tétouan
avançant à la rencontre les unes des au
tres. L’effervescence a commencé à se des
siner lors des premières difficultés de
Raissouli avec les Espagnols, à Arzila ;
l’occupation de Tétouan, limitée à la ville
seule, n’a fait qu’augmenter le trouble.
Au commencement de mai des envoyés
des tribus riffaines et djebalienmes — cel
les-ci occupant les territoires entre le Riff
et la plaine Loukkos — se réunirent au ma
rabout de Mouley-Abdesselam et conclurent
une entente pour mettre en échec les Espa
gnols. Un coup de main fut projeté contre
un des postes de la route de Ceuta où les
indigènes escomptaient trouver des muni
tions en grande quantité.
Le général Alfau, alors à Larache, fut
avisé de ce dessein. Il revint en hâte à Ceu-
ta où il trouva une colonie surexcitée par
des attaques répétées et impunies. On ré
clamait une intervention énergique contre
les pillards. La situation commandait des
mesures radicales car les coalisés avaient
pris la résolution de constituer un nouveau
makhzen ayant son siège à Chechaouen et
trente-neuf tribus s’étaient entendues pour
commencer la guérilla.
Faisant trêve à leurs querelles intestines
et se conformant aussi bien aux traditions
berbères qu’aux prescriptions islamiques/
ces tribus choisissaient un chef de guerre
unique. L’élection élevait à ce poste le ché-
rif Ould-Sidi-Mohammed Ouled-Lhasen, un
descendant de Mouley-Abdesselam.
Un certain nombre de mesures étaient
encore adoptées, nous rapporte-t-on : l’or
ganisation d’un makhzen complet avec Mé-
chouar et Mkhaznia, ministres et fonction
naires de tous ordres, magasins à vivres et
à munitions, prison, etc...; imposition
d’une première contribution de guerre ac
ceptée par toutes les tribus, au taux de 1/2
douro par foyer (un peu plus de 2 francs
au change actuel); installation d’une doua
ne à Chechaouen ; interdiction de se rendre
aux marchés de Tétouan et des environs
immédiats de cette ville; organisation du
ravitaillement en vivres par Tanger et Fez,
en munitions par le Riff ; enfin, entrée en
relations avec les consuls étrangers, qui
seraient prévenus que les routes de la ré
gion resteraient libres pour les Israélites et
les Européens, à l’exception des Espagnols,
et que tout attentat commis contre un
étranger non Espagnol serait puni...
C’était, en somme, une déclaration de
guerre formelle et l’organisation de la ré
sistance à outrance contre les Espagnols en
particulier. Les engagements devenus iné
vitables se produisirent d’ailleurs bientôt,
meurtriers des deux côtés. Les troupes du
général Alfau multiplièrent les faits d’ar
mes. Mais parviendront-elles à faire recu
ler l'ennemi, à le décimer et à étendre ra
pidement et effectivement les limites trop
étroites des zones conquises ? Les consé
quences des premiers combats sont encore
indécises et ne permettent pas de l'affirmer.
On ne peut que souhaiter de voir cesser le
plus tôt possible cet état d’hostilités san
glantes, car il aggraverait l’insécurité gé
nérale au Maroc.
H HOLLAÊNDER.
18.000 Maures assiégeraient Tétouan
Le Heraldo de Madrid publie la dépêche
suivante de Tanger :
« On mande de Tétouan, à la date du 22
juillet, qu’une harka de rebelles, forte de
dix-huit mille hommes bien armés et divi
sés en quatre groupes, occupe les hauteurs
dominant la ville. La population est alar
mée.
» Trois cents musulmans et Israélites
sont partis -pour Tanger, dans la crainte
d’une attaque générale de Tétouan. »
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’État se
sont réunis hier matin en Conseil, à l’Elysée
sous la présidence de M. Poincaré.
La séance a été consacrée à l’exécution
des affaires courantes et aux affaires exté
rieures. -
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Triplice à Bucarest
Bucarest, 26 juillet.
Les ministres d’Autriche et d’Italie mnlti-
plient leurs efforts pour rapprocher la Rou
manie de la Bulgarie et les orienter l’une et
l’autre dû côté de la Triple-Alliance.
Il n'est bruit, dans les milieux diplomati
ques, que de ces efforts très remarqués.
L’initiative autrichienne
Vienne, 26 juillet
Le gouvernement autrichien avait proposé
au gouvernement russe une action concer
tée, la Russie se chargeant de peser sur les
Turcs, l’Autriche se chargeant de peser sur
la Serbie. M. Sazonow a écarté cette combi
naison et déclare qu il resterait fidèle au
principe de l’action collective des puissan
ces.
A la suite du refus de la Russie, le gouver
nement autrichien et le gouvernement ita
lien ont décidé d’exercer une action diplo
matique énergique à Belgrade, à Athènes et
Cettigné.
L’Allemagne (s’abstient
Athènes, 26 juillet
Le ministre d’Allemagne s’est abstenu de
participer à la pression exercée par les mi
nistres d’Autriche et d’Italie en faveur de la
cessation des hostilités. Il a laissé entendre
qu’il n’approuvait pas cette manière de pro
céder.
L’Allemagne et l’avance turque
Berlin, 26 juillet
Malgré l’échange de vues actif qui se pour
suit entre les cabinets européens, la question
des mesures à prendre contre la Turquie
n’est pas encore éclaircie.
On déclare ici que dans des pourparlers
diplomatiques, n’ayant aucun caractère offi
ciel, certains cercles ont suggéré un débar
quement de troupes russes à Midia, pour
donner plus de poids aux représentations
de l’Europe auprès de la Porte.
Cette mesure rencontre beaucoup d’oppo
sition dans les milieux austro-hongrois,
moins par elle-même que par les conséquen
ces qu’elles seraient, dit-on, susceptible
d’entraîner.
Les cercles de la Triple-Alliance, ajoute-t-
on sans avoir fait d’opposition à une démons
tration navale européenne, ont cependant
nettement marquee le peu de succès qu’ils
en attendre. L’Allemagne, en particulier,
semble se prononcée plutôt pour une politi
que de temporisation.
Réunion des ministres russes
Saint-Pétersbourg, 26 juillet.
L’empereur ayant retardé de 24 heures
son arrivée à Péierhof, les ministres se sont
réunis hier chez M. Kokovtzof.
CHINE
Les Marins Français
débarquent à Shanghai
On mande de Shanghaï au Daily Te le-
graph :
Les croiseurs français Dupleix et Mont-
calm, trois croiseurs britanniques, unhol
landais et an japonais sont arrivés aujour
d’hui. Les marins français ont débarqué.
L’amiral japonais, qui est l’officier le plus
anciens réunira en conseil les amiraux pour
discuter ur la situation.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
b la LIHRAIRIE ITERNATIONALE
SOS, rue St-Lazare, 108
(immeuble da rHOTEL TLRKHNUS)
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure i
l’Oise et la Somme.
Autres Départements...
Union Postale
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On s'abonne également, SANS F/RTS, dans tous les Bureaux de Poste de
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GRQNJQUE TAURAgSE
Photo Peil Havre
Cliché Titil Havre
Dans la fraîcheur bleutée du matin, je suis y nés de la fleur qui doit produire les graines.
■ ‘ ’ Celle-ci est alors recouverte d’un capuchon
de papier serré sur sa tige pour empêcher la
visite d’un insecte ou la caresse du veut. On
allée, l'autre jour, mêler ma curiosité pro-
tane à la science des amis de la rose.
Le ciel, pour eux, s'était repris à sourire.
Un vélum d’azur avait remplacé les loques
grises que les nuages de la veille étendaient
au-dessus de nos têtes. La campagne appa
raissait plus verdoyante, comme rajeunie par
l’eau de Jouvence tombée la nuit en averses
tenaces. Ét la nature, par la splendeur enso
leillée de cette aube, chantait la gloire d’une
résurrection.
Les amis de la rose s’étaient gaillardement
mis en route. MM. Fauquet frères les avaient
invités à visiter leurs champs de rosiers. Il
était huit heures ; le moment était propice
pour saluer le réveil des corolles dans la fan
fare éclatante des couleurs.
il avait fallu pour cela gagner les sites
campagnards, longer la route qui descend
vers Fontaine-la-Mallet, pénétrer dans les
vastes pépinières à la porte desquelles, dres
sés en arceaux, les petits bouquets fleuris
des roses japonaises Hyawatha et Dorothée
Perkins souhaitent une bienvenue pittores
que et charmante.
Nombreux, les membres de la Société
d’Horticulture et de Botanique du Havre
avaient répondu à l’aimable appel. Et je ne
sais plus aimable compagnie, un matin de
lumière joyeuse, que des amants fervents de
la Rose.
Ce sont des philosophes et des sages. Ce
sont aussi d’heureux poètes Le culte des
fleurs leur a tait une âme rêveuse et contem
plative où l’exaltation des miracles naturels
a mis des lyrismes d’artistes.
Ils promènent à travers la variété des
pétales une observation patiente et jamais
lassée. Toujours inquiets de voir et de savoir,
ils se penchent longuement sur les choses,
guettent la nouveauté, s'extasient à son spec
tacle. quittent une variété avec des trésors
d'enthousiasme qu’une autre variété renou
velle. Et c’est un charme pour eux de prôner
les mérites de celle-ci, le prestige de celle-
là, rendre un vibrant hommage à l’art du
sectionneur qui féconda ariiticieltement cette
fleur pour lui faire produire ce prodige.
Il y a dans l’âme au rosieriste un peu de
l’orgueil du créateur : il assouplit le monde
de la terre au caprice de sa fantaisie...
%
L’admirable tableau que voici ! Et comme
il faudrait, mieux que des mots impuissants,
la palette de mon vieil a mi Georges Binet
pour rendre la pétarade de ce coloris, la
symphonie vibrante des rouges, des blancs,
des jaunes, avec tous les bémols de la demi-
teinte et tous les dièzes de la nuance, car
l’art da peintre emprunte volontiers au mu-
sicen des termes qui servent sa poly
chromie.
C’est un champ immense de roses qui
s’étend devant nous, un gigantesque par
terre de corolles, un invraisemblable tapis
aux dessins étranges, où la couleur fuse,
chante, éclate, éclabousse, fait surgir du sol
comme un feu d'artifice de lumière multi
colore. . ,
il y a là plus de cinq cents variétés de
roses. Cinq cents ! Et c’est peu, en somme,
dans une famille qui en compte plus de
cinq mille et qui, bon an mal an, en voit
naître quatre-vingts a cent nouvelles.
Mais il est des esprits toujours en quête
d’innovation et de découverte, toujours in
quiets de demander à la nature des en
fants de fleurs originaux.
Pour ceux-là, il n’est ni trop de soins, ni
trop de recherches, ni trop de tentatives.
Ils accouplent et epient, associent et combi-
ment. Ce sont les auteurs d’innombrables
mariages dont la fécondité réalise parfois de
jolis rêves.
En unissant telle teinte à telle nuance, tel
sujet à tel autre, ils obtiennent des produits
intermédiaires qui, tout en résumant les
avantages de l’un et de l’autre, ont assez de
personnalité propre pour justifier l’honneur
d’un nom.
Dans la liberté des champs et des bois les
insectes et la brise marient les fleurs suivant
leur taille, leur forme, leur couleur; ils
choisissent les espèces les plus propres à
s’accorder, les fiancés qui se connaissent le
mieux. Le jardinier fait de même. A chaque
fleur il donne un mari digne d’elle, d’une
variété différente, mais non d’une espèce
éloignée. Il pratique l’ « hybridation artifi
cielle ».
C’est tonte une chirurgie d’une délicatesse
extrême qui exige des soins minutieux et
J une remarquable dextérité de main.
L’opérateur supprime d’abord les. étami-2
onces
OBSERIVATOIRA DE PARIS
Paris, 26 juillet, 11 h. 15.
Extrêmes barométriques - 766 millim. à Dun
kerque, 761 millim. à Rochefort.
Forte pression Nord-Ouest Europe.
Temps probable : Vent variable, temps orsgeug
et moyennement chaud.
AU HAWAEE (Centre de la VlUei
A midi..
A Minuit
WOUITM
766
767
iKuoïin
4- 22
•=-====== -==--====--===
Journée du Dimanche 27 Juillet 1913
Le Havre.
: Fêtes des Régates. — (Voir le programme
d‘autre part)
Hippodrome du Hoc.
Devant FRASCATI. -
ionaie de natation.
- Réunion des Courses.
A 3 h. Réunion interna--
laisse quelques jours se passer, puis on en
lève le capuchon et l'on promène sur le stig
mate un pinceau chargé de la poudre jaune
prise sur la fleur qu’on avait choisie. On re
place le cornet de papier, et l’on attend
l’apparition des graines qui doivent recéler
les promesses du sujet rêvé.
Par ce procédé, le jardinier crée réelle
ment la fleur qu’il désire. Le savant croise
ment des espèces lui livre le secret des com
binaisons les plus rares.
Ainsi, dans l’immense royaume des fleurs
comme dans toute la nature vivantè, s’opère
le grand mystère. Beauté, grâce, coquetterie,
ruses, tout est mis en œuvre, afin que la vie
continue,, renaisse, s’entretienne et que dans
la suite des temps durent les espèces dont
la variété compose la merveille du monde.
De là, cette extraordinaire nomenclature,
ce volumineux Bottin de la rose où l’état
civil de la fleur se trouve défini par la cou
leur, la forme et le parfum, de là cet inter
minable catalogue où chaque année ajoute
des pages, et que l’ami de la rose se loge en
cervelle, le plus simplement du monde.
ECOLE Pratique pour Jeunes Filles. — A 10 h»
Exposition- de travaux d’elèves.
Ecole Pratique de Garçons. — A 10 h., remise
des livrets Exposition des travaux d’élèves.
Quartier de la Cité Courtois. — Réjouissances
diverses.
Quartier Saint-Vincent-de-Paul. — Fête po
pulaire.
CASINO-MARIE-CHRISTINE. — En matinée et en
soiree, Représentations théâtrales. — Café-Terrasse
concert symphonique.
THÉATAK-CIRQUS UNKTA. — En matinée et soirée
représentations du Cinématographe Path5.
Salle du SKATING. — Ginéma Gaumont en ma-
tinée et soirée.
KURSAAL-CINÉMA. — En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma.
Folies-Bergère. — En matinée et soirée. Re
présentation de comédie.
Grande Taverne.— Académie de billard, grands
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale.
Café Guillaume-Tell. — De 17 h. 1/2 à 23 h. 1/2
Concerts artistiques
Au Club du Tib au Pigeons. — A 10 h., Séance
publique.
Bléville. — Association amicale des Anciens
Élèves de l’école de Garçons, — De 10 heures à
midi et de 2 à 5 heures, continuation du grand
Concours public ae tir.
Epouville. — Fête patronale.
Goderville. — Fête de la Madeleine.
Quillebeuf. — Régates
Deauville. — Régates.
Caen. — Concours Hippique.
ELECTIONS CANTOMALES
cLu 55 AOüt
* *
Je l’ai longuement admiré, l’autre jour, ce
bon ami. Il allait parmi ses charmâmes pen-
sionnaires et complaisamment disait leur
nom et leur histoire.
C’était merveille, vraiment, que de l’ouïr,
en passant de l’une à l’autre, soulignant leurs
traits caractéristiques, faisant l’éloge de telle
ou telle, à la faveur d’un détail typique.
Les autres amis l’écoutaient en bons élèves.
Ils avaient aux mains un crayon, du papier.
Ils prenaient des notes, comme à un cours
d’étudiants. Les impressions personnelles
s’échangeaient, volaient de bouche en bou
che au-dessus des parterres fleuris. Et le ro-
siériste poursuivait sa revue.
Cette rose jaune où l’aube accroche des re
flets d’ambre,c’est Madame Segond-Weber; cette
autre dont la corolle a des aspects de creuset
en fusion, c’est Rayon d'Or.
Et voici Lieutenant Chauré, au rouge écla
tant ; la Marquise de Vivens. au jaune discret,
aristocratique ; l’Arthur Goldwin, habillé de
saumon ; le Clos Vougeot, moiré, vineux,
évocateur des vieux crus ; la Madame Léon
Pain, costumée dp rose tendre, et Miss David
Mackay, et Mïdred Grant, et bien d’autres
qui ont leur titre inscrit au Gotha de la
flore.
On m’a présenté aussi le Sénateur Mascu-
raud et la Jonkère Molck, une rose opulente
qui a la prétention, sous son nom rugueux,
de remplacer la France, la douce et triom
phante France... — qui reste toujours la
France ! m'a soufflé un rosiériste patriote.
J’ai fait aussi la connaissance du Prince
de Bulgarie. Sa corolle laiteuse se tenait
haute sur sa tige droite, sans taches de
sang, ce qui montre bien que les roses sont
au-dessus des querelles humaines et dédai
gnent généreusement, dans le prestige de
leur pacifique royauté, les bas calculs de la
conquête...
Et comme nous allions quitter les rosiers
à tige pour rendre visite aux rosiers
nains, tout à coup, au coin du champ, un
salut plein tout à la fois de dignité en de fa
miliarité touchante : l’Entente cordiale nous
frôla la joue pendant que son épine — elle
eu a, mais d’une atteinte plutôt aimable —
nous retenait un instant... par la Manche 1
* *
Les amis de la Rose allaient toujours par
les chemins bordés de corolles. Leur cice-
rone continuait de présenter les principaux
membres de l’immense famille. La campa
gne prêtait à la superbe palette jetée à tra
vers la plaine un cadre de verts chantants
qui rendait plus vibrantes et plus vives et
plus claires tes gammes infinies de la cou
leur, les roses tendres, les rouges crus, les
jaunes cuivrés, les jaunes d’or clair, les
blancs neigeux et les saumons : admirable et
parfumé bariolage que le Maître des cnoses
fit d’autant plus grisant qu’il limita son rè
gne;
L’espace d’un malin.
Et pour les fervents de la fleur souveraine
le ciel se fit alors d’un bleu plus pur et plus
profond, comme s’il se fut offert la malice
de leur rappeler qu’en dépit de la science et
de l’ingénio-ité humaines la rose ne lui a pas
encore dérobé le secret de son azur.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
PREMIER CANTON DU HAVRE
Nous recevons communication de la cir
culaire adressée par M. F. Acher, conseil
ler sortant, aux électeurs du 1 er canton ;
MES CHERS CONCITOYENS,
Depuis 18 ans votre mandataire, je viens
solliciter l’honneur de continuer à vous re
présenter au Conseil général.
Pendant les six dernières années, j’ai dé
fendu consciencieusement les intérêts du
département et de la ville du Havre.
Membre du Conseil départemental d’Hy
giène et du Conseil départemental de l’En-
seignemert primaire, rapporteur du budget, .
président de la Commission des finances, ayant
fait partie de nombreuses Commissions spé
ciales, j’ai élé à même de suivre de près les
affaires départementales.
J’ai contribué à faire voter le dégrève-
ment de la contribution des portes et fe
nêtres accorde en 1909 à l’arronuissement et
à la ville du Havre.
En avril 1910, j’ai obtenu la nomination
d’une Commission interdépartementale chargée
d’étudier les moyens de faire aboutir la ligna
du Sud-Ouest. Secrétaire et rapporteur de
la Commission, j’ai réussi, au mois d’octo
bre, à faire admettre pour la première fois
par le Conseil Général le principe du pas
sage de la Seine par viaduc.
Le Gouvernement, pressé par les Départe
ments de la Seine Inférieure, de l’Eure et du
Calvados, par les représentants et la Munici-
palité du Havre, et, poussé par les événe
ments, s’est décidé à commencer la procé
dure et, au mois d’avril 1911, nous avons eu
la satisfaction de voir le Conseil Général de
la Seine-Inférieure accepter sans discussion
de prendre à sa charge l’acquisition des ter
rains nécessaires à la construction de la li
gne sur son territoire. Ce vote était capital,
car c’était la condition sine quâ non de la
poursuite de l’affaire ; depuis, elle a suivi
son cours et le projet de loi, déposé à la
Chambre, est à l’étude de la Commission des
Travaux publics.
Soucieux de ménager à la Seine-Inférieure
une solide situation financière, j’ai eu à cœur
de grever le moins possible l’avenir, tout en
veillant à ce que le Département s’acquitte
ponctuellement de ses obligations.
Electeurs»
Profondément attaché à la République,
partisan d’une politique hardie de ré-
formes démoeratiques, appuyée sur
de bonnes finances et une sérieuse disci
pline administrative, j’estime que la
France doit faire tous les efforts nésessai-
res pour assurer le développement de son
outil age, la sauvegarde de son territoire
et la force de se» armées, et je suis
certa in que ces principes sont les vôtres»
Si vous m’accordez vos suffrages, jt
continuerai à remplir mon mandat avec 1»
dévouement le plus absolu.
Vive le Havre I Vive la République t
Conseiller général sortant
M. F. Acher aura pour adversaire M.
Masselin, conseiller d’arrondissement, que
nous regrettons de voir se lancer dans une
pareille aventure. .
M. Acher. en effet, a acquis au Conseil
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