Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-07-14
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 juillet 1913 14 juillet 1913
Description : 1913/07/14 (A33,N11688). 1913/07/14 (A33,N11688).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637765k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
S Centimes
(6 Pages)
Lundi U Juillet 1943
Aninice -
N 11,688
O Pages)
1 Centimes
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*2
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Petit Havre
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure ।
l’Oise et la
Autres Départements.
Union Postale
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omegts
10
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On s'abonna également, SANS FRfiS, dans tous les Bureaux
de Poste se
1 S Fr.
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44 »
Paris t trois heures matin
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les Turcs marchent sur Andrinople
. Constantinople, 13 juillet, — L'objectif de
l’armée ottomane qui s’est mise en marche
samedi soir, estAndrinopie.
Les Opérations de l’Armée Roumaine
Bucarest, 13 juillet.— On avait dit que
l’annexion des territoires occupés par les
troupes roumaines avait été proclamée.
Cette nouvelle est inexacte.
Victoires Grecques
Athènes, 13 juillet.— Du quartier général,
on télégraphie au ministère de la guerre :
Un détachement grec de six cavaliers seu
lement, forçant sa marche sur les routes où
l’ennemi est en retraite depuis la Stroumitza,
a fait prisonniers, par petits paquets, cent
soixante Bulgares, dont un officier.
L’ennemi se replie toujours vers les défi
lés de Kresna et de Petchovo.
Partout nous trouvons des armes et des
munitions ainsi que des vivres qui ont été
abandonnés par les Bulgares en fuite.
Plusieurs soldats bulgares ont été rencon
trés mourant de faim et de fatigue, ce qui
rouverait la complète décomposition de
ennemi.
L'action des Puissances auprès de La Porte
Rome. — La Tribuna p
de Saint-Pétersbourg, dis
ublie une dépêche
de Saint-Pétersbourg, disant qu’il est certain
que les puissances ont agi ensemble pour
notifier àla Porte qu’elles ne lui permettront
pas de mouvement militaire au-delà de la
ligne Enos-Midia, déjà fixée lors de ia confé
rence des ambassadeurs.
Les Grecs à Serres
JALONIQUE. — Avant de quitter Serres en
flammes, les Bulgares ont tiré sur la ville
avec quatre canons placés sur les hauteurs.
On ignore encore le nombre des victi-
mes.
Quinze mille Grecs sont entrés à Serres.
Journellement, plusieurs centaines de pri
sonniers des comitadjis turcs arrivent.
L’Attitude de la Grèce
Athènes. — On croit que la réponse grec
que becunera l’armitice, mais qu’elle con
tiendra des conditions de paix.
M. Venizelos entretiendra le roi des propo
sitions roumaines en vue d’un contact plus
intime relativement à une action politique
et militaire à exercer avec les alliés.
Le journal Patrie dit que si les Bulgares
acceptent les conditions de la paix, la paix
sera rapidement conclue.
Tout retard dans une entente entraînerait
la continuation de la guerre et une aggrava
tion des conditions des alliés.
Un grand meeting doit avoir lieu pour
flétrir les atrocités bulgares.
L’évacuation des territoires ottomans
Londres, 13 juillet. — On apprend que le
gouvernement bulgare a envoyé dès hier
des ordres à ses autorités militaires pour
prendre des dispositions avec les comman
dants turcs au sujet de l’évacuation par les
troupes bulgares des territoires qui doivent
être remis à la Turquie suivant le traité de
paix.
LA GARDEN-PARTY DE L’ÉLYSÉE
A 5 heures, les réceptions terminées, le
président et Mme Poincaré vont rejoindre
leurs invités.
Sur la grande pelouse, une musique mili-
taire s’est fait entendre.
Les invités ont eu l’agréable surprise de
voir arriver la Nouba des tirailleurs actuel
lement à Paris et qui doivent prendre part à
la revue du 14 juillet.
Les musiciens indigènes ont eu un grand
succès de curiosité.
A sept heures et demie, M. et Mme Poin
caré se sont retirés, respectueusement
lués par leurs invités.
Sa-
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
HAUTE-LOIKE
Arrondissement de Brioude
Ont obtenu :
MM. Veysseyre, rép. de g.. 9.350 voix, Elu
Fayolle, conseilller gé
néral de Paulhaguet
9.275 »
rad. soc
Il s’agissait de remplacer M. Devins, élu
sénateur.
LOIRE
1 re Ctrconscripiion de Montbrison
Ont obtenu :
MM. Lépine, rép. de g
Robert, rad. soc.
9.118 voix, Elu
8.917 »
LE MEETING DU PRÉ-SAINT-GERVAIS
Le meeting était annonce pour 2 heures et
demie, aussi les auditeurs sont-ils impatients
d’entendre les orateurs quand les speakers
con mencent leurs discours.
Les orateurs prononcent des discours très
violents ; ceux des syndicats du bâtiment et
des cheminots protestent particulièrement
contre les recentes arrestations dont les se
crétaires de-ces organisations ont été l’objet.
Après M. Fiancetie, secrétaire du Syndicat
des chaufteurs, M. Jaurès reprend ses argu
ments contre l’accroissement de service en
caserne.
Il demande à la classe ouvrière de conti
nuer une protestation cohérente contre une
guerre dont elle aura à supporter toutes les
souffrances, sans qu’il en résulte pour elle
autre chose qu’une effroyable misère.
Il termine en faisant allusion à la guerre
des Balkans.
M. Jouhaux, à son tour, dit que la C. G. T.
oursuivra toujours son action en faveur de
a classe ouvrière.
A 4 h. 45, la plupart des orateurs ayant
terminé leurs discours, la fouie quitte le Pré
Saint-Gervais sans que le service d’ordre
installé aux abords ait à intervenir.
Aucun incident ne s’est produit.
MUTINERIE DE PRISONNIERS
MILITAIRES
Marseille. — Dans la soirée d’hier les
cen. quatre-vingts détenus de la prison mi
litaire du fort St-Nicolas se sont subitement
barricadés en chantant des refrains révolu
tionnaires.
Ils ont refusé toute nourriture.
Ils ont brisé de nombreux carreaux et
pour la plupart, ont cherché à s’évader.
L’autorité militaire immédiatement avisée
a pris des mesures énergiques.
Le commissaire central a été également
avisé et de son côté à pris des mesures com
mandées par la situation.
Les abords de la prison sont étroitement
surveillés.
Depuis 24 heures, la situation n’a pas
changé.
On espère prendre les mutins par la faim.
L’AVIATEUR LETORT
JOHANNISTHAL. — L’aviateur Letort, parti
de Paris, hier matin, à 5 h. 10 (4 h. 10 heure
française) a atterri à 1 h. 10, à Johannisthal,
sans arrêt en cours de route.
COLLISION DE TRAMWAYS
St Sébastien. — Une collision entre deux
tramways électriques remplis de voyageurs
s’est produite hier vers 4 heures de l’après-
midi entre Hendaye et Irun.
Dix personnes ont été tuées et une cin
quantaine blessées dont un certain nombre
grièvement.
Election Sénatoriale du 13 Juillet
ILLE-ET-VA LAINE
Inscrits : 1.098 ; Votants : 1.098.
Suffrages exprimés : 1.095.
MM. Le Hérissé, député radical
Bouessel-Dubourg, cons. gén.
libéral
Il s’agissait de remplacer M. Pinault,
libéral, décédé.
575 Elu
516
sénateur
M. Pinault. élu au Sénat pour la première fois en
1901, fut renommé au renouvellement de 19 6. A
cette époque, il fut élu le deuxieme sur quatre de
la liste libérale par 676 voix sur 4.424 volants. Le
premier candidat de la liste radicale avait obtenu
483 voix.
Lettre de M. Adolphe Carnot
à M, Louis Barthou
M. A. Carnot, membre de l’Institut, prési
dent du parti républicain démocratique,
adresse à M. Louis Barthou, président du
Conseil, la lettre suivante :
Paris, 12 juillet.
Monsieur le président,
Je viens remplir un devoir en vous expri
mant de nouveau, au nom de notre parti, à
la veille de la fête nationale, notre confiance
et notre étroite solidarité envers vous depuis
que par la très heureuse désignation du chef
de l’Etat, vous avez la haute responsabilité
du gouvernement de la France.
Vous vous êtes acquitté de ce mandat avec
un sens politique, une prudence et un cou
rage auxquels nous sommes unanimes à
rendre hommage. Soit qu’il y ait lieu d’as
surer la défense de la patrie, de tenir tête
aux partis du désordre ou de garantir l’or
dre public, nous estimons que votre politi
que, approuvée par la majorité du Parle
ment, a répondu aux vœux de la nation par
sa fermeté, par sa franchise et par Tardent
patriotisme qui l’a toujours inspirée.
Il est du devoir d’un parti de gouverne
ment de se ranger autour de ses chefs aux
heures difficiles. Nous le remplirons, quant
à nous, avec la conviction que nous servi
rons ainsi le plus efficacement les intérêts
de la France.
Veuillez agréer, etc.
A. Carnot,
Président du peu U républicain
démocratique.
------------ -So -— — -—■—-=-
Les événements balkaniques et l’Autriche
Vienne, 13 juillet.
La presse viennoise se préoccupe de l’op
portunité d’une nouvelle conférence inter
nationale, qui assumerait le rôle de média
teur entre les Etats balkaniques.
La Neue Freie Presse écrit :
« La réunion d’une conférence internatio
nale est absolument nécessaire pour faire
disparaître la jalousie entre la R ssie et
l’Autriche, dont les intérêts dans les Balkans
ne sont pas opposés, mais parallèles.
» Cette conférence est aussi une absolue
nécessité pour que la répartition des terri
toires soit une œuvre durable. »
L’organe viennois croit que le gouverne
ment autrichien se déclarerait prêt, sous
certaines conditions, à participer à cette
conférence.
La Volkszeitung dit, de son côté :
« Pour éviter les situations ridicules sur
venues à Londres, Paris et Saint-Péters
bourg, l’Autriche demanderait des assuran
ces avant de prendre part à une nouvelle
conférence». .
Constantinople, le 2 juillet. (Retardée dans
la transmission).
Les métropolites bulgares de Monastir,
Ochrida, Vikar et Perlepe, sont arrivés ici
pour se plaindre auprès de la Porte des vio
lences commises, disent-ils, par les Serbes
contre les Bulgares. La police les a conduits
à la direction de la police.
La Santé du Loi Ferdinand de Bulgarie
Vienne, le 13 juillet.
Les bruits d’un attentat contre le tsar Fer
dinand ont couru hier à Vienne et à Buda
pest. On annonce aujourd’hui que le roi de
Bulgarie aurait dû s’aliter par suite d’une
crise rhumatismale.
L’Esoadre bulgare fie réfugie à Sébastopol
Saint-Pétersbourg, 13 juillet.
L’escadre bulgare, composée du croiseur
Nadejda et de six torpilleurs, est arrivée à
Sebastopol pour n’avoir pas à se mesurer
avec la flotteroumaine.
Le Conflit Balkanique
L’IMBROGLIO
On pouvait espérer que l'initiative de la
Russie, offrant sa médiation dans le conflit
balkanique, d’un commun accord avec l’An
gleterre et la France, amènerait une dé
tente, un armistice suivi d’une conférence
à Saint-Pétersbourg, et que l’on irait ainsi
d’un pas délibéré vers l’entente.
Or la réponse que les gouvernements de
Belgrade, d’Athènes et de Gettigné ont
faite à la proposition russe a été identique.
Les trois gouvernements ont répondu au
ministre de Russie résidant en leur capi
tale : Avant de nous décider, nous devons
consulter nos alliés.
Cependant, les hostilités ouvertes s’ac
centuaient encore, la Roumanie entrait en
campagne, et il n’est pas difficile de pré
voir que les alliés, en fin de compte, décla
reront qu’ils préfèrent traiter directement
avec la Bulgarie des conditions de la paix,
— pourvu toutefois que le cabinet de Sofia
les leur demande.
Le roi Ferdinand et son entourage sont
bien d'avis, paraît-il, qu’il faut s’adresser
directement aux adversaires, et avec I‘m-
tention formelle d’arriver à la conclusion de
la paix.
Mais tel n’est pas le sentiment des milieux
militaires bulgares. En dépit des échecs su
bis et de l’impuissance de l’armée à faire
front tout à la fois aux forces serbes, grec
que et roumaine, ils continuent d'espérer
contre tout espoir. Et celte profonde diver
gence entre le gouvernement d’une part, le
parti militaire et l’opinion publique d’autre
part, fait que des événements graves se sont
produits en Bulgarie.
S'il faut en croire les dépêches arrivées
hier, dans la journée, et que nous transmet
tait l'Agence Havas, une sédition militaire
aurait éclaté à Sofia, des manifestations
antidynastiques se seraient produites parmi
la population civile. On disait même, sous
toutes réserves cependant, que des attentats
avaient été dirigés contre M.Danefet con
tre le roi Ferdinand lui-même.
Sans accepter tous ces bruits qui, à l’heu
re où nous écrivons, n’ont point été confir
més, le moins que l’on puisse admettre
c’est que des dissensions graves se sont
produites en Bulgarie, alors qu’elle se
trouve menacée de toutes parts.
Enfin, comme des tractations s’étaient
établies entre la Bulgarie et la Turquie
d’une part, et, d’autre part, entre cette mê
me Turquie et la Serbie et la Grèce, —
voici que la mission de M. Natchevitch, dé
légué bulgare, aurait échoué complètement,
tandis que celle de M. Pavlovitch, délégué
serbe, serait en bonne voie et que les pour
parlers entre Constantinople et Athènes se
raient sur le point d’aboutir.
La Turquie aurait reçu l’assurance de la
restitution d’une grande partie de la Thrace
et, fort de cette promesse, le cabinet otto
man aurait donné l’ordre à l’armée turque
de réoccuper, sans délai, les territoires
abandonnés par les Bulgares, y compris
Andrinople.
Et la Roumanie se proposerait d’occuper,
presque sans coup férir, le fameux quadri
latère de Silistrie, Rouchtchouk, Ghoumla
et Varna, noms demeurés historiques de
puis la dernière grande guerre Turco-
Russe.
Les accords entre la Turquie, la Serbie et
la Grèce ne concernent probablement que
les ratifications du traité préliminaire de la
paix de Londres et ne sauraient constituer,
au sens strict du mot, une alliance. Mais il
en peut résulter une situation telle qu’une
action parallèle s’exercera contre la Bulga
rie, aujourd'hui isolée. Et, pour la première
fois, nous verrons les Grecs et les Turcs
d’accord. Ge sera presque la réalisation,
autrefois jugée impossible, d’un mariage
entre le Grand-Turc et la République de
Venise.
Et c’est ici qu’apparaissent l’ironie du
destin, la bizarrerie des jeux de la guerre
et du hasard.
M. Francis Delaisi en faisait déjà la pi
quante observation, le 10 juillet, dans la
Grande Revue.
« Quatre peuples, disait-il, prennent les
armes pour délivrer leurs frères du joug
ottoman, et mettre fin aux massacres de
chrétiens. Le Turc vaincu disparaît, mais
les chrétiens se battent entre eux, et le
premier résultat de la victoire est de subs
tituer aux guérillas des comitadjis le choc
sanglant de formidables armées. La croisa
de se transforme en lutte fratricide.
» Même anomalie en ce qui concerne les
races. La guerre balkanique fut entreprise
au nom du principe des nationalités ; or, le
traité secret qui la régissait était la plus
violente négation de ce principe : puisqu'il
donnait à la Serbie les tribus albanaises de
Durrazo, aux Bulgares les populations ser
bes de Koprulu ; aux uns et aux autres de
nombreux Turcs, Grecs et Koutzo-Vala-
ques.
» Les événements, il est vrai, ont modi
fié ce partage ; mais les Serbes occupent
Prilep, qui est bulgare, les Bulgares dé
tiennent Gavalla et Port-Lagos, qui sont
grecs, et Muratli qui est exclusivement
turc. En sorte que, dans ses résultats com
me dans son origine, cette guerre a été
faite dans le plus parfait mépris des princi
pes au nom desquels elle fut entreprise. »
En fait, la directrice des alliés dans leur
lutte entre eux ou contre l'Ottoman est
moins encore la question de race ou de re
ligion que certains intérêts économiques.
De là le rôle si actif, bien que parfois dis
simulé, de l’Autriche-Hongrie dont l’action
continue commença de s’accuser, il y a
quelques années, dans la presqu’île balka
nique, avec M. d’Ærenthal et ses visées am
bitieuses sur Salonique.
Pour limiter le conflit, si gros de mena
ces, les grandes puissances paraissent d’ac-
cord afin de n’exercer aucune interven
tion directe. Une proposition d’abstention
aurait été lancée en ce sens par M. Pichon,
et l’Europe s’engagerait vis à vis d’elle-
même, et les puissances les unes à l'égard
des autres, à ne pas se mêler aux hostilités
qui viennent de commencer, et qui se com
pliquent encore par l’entrée en ligne de la
Turquie.
Pareille initiative ne peut qu’être approu
vée ; elle fait honneur à notre politique
française si résorûment pacifique et dont les
efforts ont été dès longtemps continus pour
instituer un sage équilibre dans les Bal
kans.
Mais si, finalement, nous devons avoir
raison, les difficultés présentes sont loin
d’être aplanies.
Dans la situation actuelle — ainsi que le
fait très justement considérer M. Hanotaux
dans l’excellent article qu’il vient de pu
blier dans la Revue Hebdomadaire — avec
une Bulgarie réduite, trop réduite, il n’y a
plus d’équilibre possible dans les Balkans.
La Serbie victorieuse devient la « Grande
Serbie », terreur de l’Autriche. La Grèce
victorieuse devient la « Grande Grèce »,
émoi de l’Italie. Et si nous supposons, con
tre tout attente, la victoire finale des Bul
gares, c’est l’hégémonie bulgare, menaçante
pour l’Autriche-Hongrie elle-même et, à un
moment donné, inquiétante pour la paix de
l’Europe, puisque la Bulgarie sera dès lors
entraînée fatalement à occuper Constan
tinople sous les yeux de la Russie, de l’Au-
triche et des autres puissances intéressées.
La guerre fratricide apporte chaque jour
son contingent d’atrocités bulgares. Les
alliés d’hier se massacrent impitoyable
ment.
En serions-nous réduits à regretter la
défaite totale de la Turquie ?
Th. Vallée.
INFORMATIONS
Grave collision de trains
Une grave collision de trains s’est produite la
nuit dernière près de Dijon. Voici les dépêches que
communique l’agence Havas ;
Dijon, 13 juillet.
Par suite, croit-on, du mauvais fonction
nement d’une aiguille, le train-poste de Pa
ris a Lyon a tamponné un groupe de machi
nes au moment où il entrait en gare de Di
jon.
Un agent des postes a été tué.
Deux autres ont été blessés. Un certain
nombre de personnes ont été plus ou moins
sérieusement contusionnées.
Lyon, 13 juillet.
Le Nouvelliste de Lyon publie la dépêche
suivante de Dijon :
« Dijon. — Une terrible collision de trains
s’est produite ce matin, à minuit cinquante,
près de la gare de Dijon.
» Le train-poste no 11, venant de Paris, et
se dirigeant sur Lyon, où il devait arriver
vers quatre heures est entré en collision avec
un autre train. Quatre wagons-poste ont été
renverses sur la voie et broyés. Il y a des
morts et des blessés engages sous l’amon.
ceilement des débris de voitures. On vient
de retirer un cadavre ».
D’autre part, le ministre du commerce, de l’in
dustrie, des postes et des télégraphes communique
la note suivante :
Un accident s’est produit la nuit dernière
à la gare de Dijon, au train-poste no 11. Ce
train est arrivé à toute vitesse sur un point
où stationnaient sept machines. Pour évi
ter une catastrophe, le mécanicien bloqua
les freins, mais le wagon-poste Paris Pontar-
liert attelé en tête, fut en partie télescopé
par le fourgon qui suivait.
Un commis ambulant a été tué, un autre
grièvement blesse et plusieurs autres sérieu
sement contusionnés.
Cet accident paraît dû à une erreur d’ai
guillage.
Dès que la nouvelle de cet accident lui est
parvenue, M. A. Massé, ministre du com-
merce, de ‘industrie, des postes et des télé
graphes, a envoyé sur place pour procéder à
une enquête immédiate, M. Fighiera, chef de
son cabinet, et M. Vidal de Liras, directeur
des bureaux ambulants de la ligne de Lyon.
M. Mazoyer, directeur de l’exploitation
postale, s’etait, de son côté, rendu à Dijon
au cours de la nuit, peu après l’accident.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
g la MME ITERMINTIOMRLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble da l'HOTEL TERMHdJS)
OKSRVATOI EEE DE PARIS
Paris, 13 juillet. 11 h. ».
Extrêmes barométriques : 766 millim. à Bel ¬
fort, 760 millim: à Biarritz.
Forte pression Ouest Europe.
Dépression Gascogne.
Temps probable : vent variable, temps beau et
Chaud.
AU HAVRE (Centra ae la Ville»
midi..
Minuit
AAZOMITRI
768
765
A
H&üosnt
+ 30
++ 18
• ■ — ■ ------------- , =
Journée du Lundi 14 Juillet
Le Havre.
1913
Fête Nationale. — (Voir le programme spé
cial).
Quartier Notre-Dame. — Fête populaire.
Aux Bains Decker. — A 3 heures, fête nautique.
CASINO-MARIE-CHRISTINE. — En matinée et en
soin e, Représentations théâtrales — Café-Terrasse
concert symphonique.
Théâtre du Peuple. — En matinée et soirée,
représentations théâtrales.
Tat.TRE-CIRQU* UNs.. — En matinée et soirée
représentations du Cinématographe Pathé.
Salle du SKATING. — Cinéma Gaumont en ma
tinée et soirée.
Kursaal-Cinéma. — En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma et concert.
GRANDE Taverne.— Académie de billard, grands
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale
Café Guillaume-Tell. — De 17 h. 1/2 à 23 h. 1/2
Concerts artistiques
Lyre HAVRAISE. — A 9 heures, bal public, or
ganisé par Fantasio.
Sainte-Adresse. — Palais des Régates —
A 16 heures, Concert instrumental.
Dans toutes les localités. — Fête Nationale.
Yvetot. — Courses de chevaux.
Saint Vigor-d’lmonville. — A 7 h. Banquet
pairiotique.
Sainl-Romain-de-CoIbnsc.— Hôtel Guillois :
A 7 heures, concert par l’Union Musicale.
Lillebonne. — A io h. 1/2, place de la Mairie,
distribution de prix de la Société de tir.
— A 18 h. 1/2, salle des mariages, Hôtel de
Ville, banquet du Comité républicain.
— A 21 h. 1/2, café et punch.
LES DISTRIBUTIONS DE PRIX
Lycée de Garçons
II est à présumer que c’est pour consacrer
mieux encore la loi du repos hebdomadaire
que l’Université innova cette année en choi-
sissant un dimanche pour la distribution
des prix aux Lycées.
Jour de repos, en effet, et jour d’allégresse
pour les jeunes fronts couronnes — sans
laurier —pour les parents émus et ravis
que ces cérémonies exposent aux attentes
fébriles, pour les professeurs qui fileront
par le premier train, aussitôt la séance
levée.
Jour de repos pour tous, à l'exception des
journalistes et des Messieurs qui font « les
discours d'usage ».
Les programmes ont été transformés, les
cycles bouleversés, les traditions remaniées
et des principes nouveaux sont venus aérer
quelque peu les vieux systèmes d’éducation
classique : le discours d'usage demeure éter
nel. Et il faut bien qu’il y ait en lai, à défaut
de raison sérieuse, la force latente de la
coutume pour qu’il ait aussi victorieusement
résisté à la tourmente des transformations
et des réformes.
Il est sage, au reste, qu’avant que soient
remis des livres aux vainqueurs, une voix
autorisée leur adresse quelques mots. Au nom
de l’experience, elle leur exprime générale
ment des pensées fortes dont ces jeunes
hommes n'apprécieront que beaucoup plus
tard la « sustantifique moelle ». Car il est
aussi de tradition que les esprits de lycéens,
énervés par le mystère du palmarès, soient
ce jour-là terriblement distraits.
Mais le discours d’usage trouve à ses côtés
immédiats le plus sympathique des auditoi
res. il y a là des notables en habit, en uni
forme, des personnages en vue dont le nom
est d’avance inscrit sur les sièges, en belle
ronde académique.
Ils écoutent et donnent toujours le signal
des applaudissements. Je me suis souvent
d mandé si ce n’est pas surtout à ces an
ciens potaches que le discours d’usage est
"dédié,et si ces juges bienveillants n'attestent
pas, d’après le chemin parcouru par eux-
mêmes, les vérités profondes qui découlent
de l’allocution traditionnelle.
C’était à M. Schüz, que revenait hier le
soin de donner le premier à la distribution
ce préambule oratoire.
Il eût pu, en sa qualité de professeur d’al
lemand, nous parler du rôle actif des lan-
gues étrangères dans la vie sociale contem
poraine. Sujet un peu las. Il a préféré sa-
crifier au modernisme et nous entretenir de
l é iucation physique.
Il l’a fait en termes excellents, avec une
largeur de vues, une impartialité et un bon
sens qui ont du ravir les anti-sportifs eux-
mêmes.
La question est à l’ordre du jour, que dis-
je, à l’ordre de tous les jours. Certains se
demandent même avec inquiétude si la
« sporto manie » n’est pas en train de tuer
l’esprit et si, après avoir trop longtemps et
très injustement dédaigné l’exercice physi
que, nous ne sommes pas à la veille de lui
sacrifier la vie intellectuelle.
J’ai vivement aoprecié la clairvoyance et
la sagesse du distingue professeur en ce pas
sage qui remet les choses au point et pose
le prob ème tel qu’il doit être posé :
Il est aussi utile à vos enfants de posséder un
cœur ferme, des membres so ides, des organes
sains, que d’avoir parcouru le cycle des program
mes scolaires. Les deux besoins peuvent et doi
vent s’accorder il est superflu pour démontrer
cette thèse, de recourir, comme on le fait parfois,
à l’idéal des Grecs ; je dirai même que l’argument
tiré de l’éducation hellénique prouve peu de cho
se, car il est facile d’objecter que les progrès des
sciences et les exigences de la vie moderne ont
singulièrement amplifié les programmes d’études
depuis deux mille ans, et que les adolescents de
la Grèce antique avaient des loisirs que n’ont plus
les jeunes Français du vingtième siècle.
Remarquez d’ailleurs. que les partisans les plus
détermines de la culture physique, médecins ou
officiers pour la plupart, ont eux-mêmes nçu une
forte culture intellectuelle, et qu’ils ne prétendent
pus du tout diminuer L’importance de celle-ci au
profit de celle-la ; ils ne songent pas a former des
athlètes proessionnels ; leur propagande — et
c’est ce qui lui donne son caractère national —
s’adresse a tous les membres de la famille fran
cise mais surtout aux enfants des écoles, aux
élèves de nos lycées. Le sport n’est donc pas un
rival, un intrus un ennemi ; il veut seulement
s’ajouter à vos travaux habituels comme un cor-
rectif et un auxiliaire.
Rien de plus sensé ni de plus juste. La
silhouette, pas très lointaine, du potache en
nemi de la culture physique, ne vient-ee
Sas fournir un argument de plus à la causer
. Schutz l’esquisse avec une observation pi
quante où il y a quelque malice ;
Oui de vous ne se souvient d’avoir vu dans la
cour de quelque lycée, de grands garçons mai-
X, pâles, voûtés, mélancoliques, usés avant
Page par un séjour prolongé dans les salles dé-
tudes 2
Ce sont les candidats, certains candidats, aui
écoles du gouvernement ; Saint-Cyr, Polylechni
que, Ecole Normale, Ecole Centrale. Une ironie
amère s’ajoute a la tristesse du spectacle, si l’on
pense que la plupart de ces jeunes gens se desti.
nent a la carrière des armes, où la vigueur physi
que est, plus qu’ailleurs, une nécessité primor
diale... J’admets volontiers que parmi ces malin*
gres beaucoup ne souffrent que d’une crise passa-
gere. et qu une fois sorlis de l’atmosphère sur
chauffée des concours, plus libre de leur person
ne, ils sauront effacer les traces d’un régime dé
bilitant. Me serait-il permis d’ajouter que nombre
d e eves ne risquent point d’être victimes de ce
mal universitaire qu On appelle le surmenage et
qu’ils ont trouvé d’eux mêmes et sans effort le
moyen d’y échapper ?
Il reste les autres — une minorité sans doute
— ceux que des prédispositions naturelles et un
travail intellectuel excessif livrent sans défense
au danger qui les menace. A eux doit aller toute
notre sollicitude. A quoi sert-il d'être bachelier à
seize ans, si l’on est phtisique ou neurasthénique
à vingt ans ? Le remède qui consisterait a suppri
mer les examens et les concours, à réduire sans
mesure les programmes, en un mot à favoriser
l ignorance, ce remede serait pire que le mal.
Tous les esprits sensés sont d’accord sur ce
point. Le fait que l’armée. la marine, l’industrie
les carrières libéralesexistent, implique la néces
sité de leur recrutement et la soumission volon
taire d’un grand nombre de jeunes gens è une
sévère discipline intellecluelle. Les études que
vous poursuivez au lycée et à L’université sont
aussi nécessaires au pays qu’a vous-mêmes, rien
ne peut les remplacer, et personnellement je ne
serais guère disposé à faire de trop larges con
cessions. Une forte élite intellectuelle est indis.
pensable dans toute nation moderne, dans une
démocratie comme la nôtre plus encore une dans
les pays monarchiques II faut l’affirmer baute-
ment contre certains esprits p’atem nt utilitaires
qui essayent de déconsidérer chez nous la cul
ture générale désintéressée : la République a be
soin de savants. Pour combattre les effets du
surmenage il n’y a donc plus qu’un remède : c’est
l’exercice physique, modéré, seul capable de réta
bli" l’équilibre de nos forces et de nos facullés.
Une heure par jour, nous disent les spécialistes
de la question, une heure par jour, bien employée
suffit pour assurer le développement corporel de
l’enfonce Cette heure, il est possible de la trou
ver, il faut la trouver. Et ne voyez-vous pas quel
immense avantage le jeune homme ainsi armé
pour la lutte pourra retirer de ces quelques mi-
nutes, perdues en apparence, et qu’il affrontera
désormais dans des conditions meilleur.- s, avec
plus de chances de succès même, les épreuves
dont dépend son avenir?
Au seul point de vu ■ des études, il est donc de
l’intérêt de l’Université non seulement de tolérer,
mais de favoriser les sports. En ce faisant, elle
restera fidèle à sa double mission qui est de dé-
fendre le- traditions du passe et de s’adapter,dans
l’incessante et rapide évolution des sociétés mo-
dernes, aux nécessités nouvelles.
Tels sont les principaux passages de cette
substantielle allocution, très applaudie.
Aussi appréciée par la sagesse des pensées
et la précision de la forme fut celle du pré»
sident de la cérémonie, M. H Genestal, con-
sellier général, maire du Havre.
On lira avec intérêt ce discours qui para
phrase et complète à souhait celui du sym
pathique professeur.
M. H. Genestal s’est exprimé en ces ter
mes :
Mesdames, Messieurs, mes jeunes amis,
En termes excellents, M. Schutz. l’un des maî
tres de cette Maison, est venu défendre et prôner
Futilité des sports. Il vous a dit combien et dans
uelle mesure il lui paraissait désirable d’intro-
uire dans les programmes scolaires celte
éducation physique qui a fait jusqu’ici presque
complètement défaut et pourquoi il élait
permis d’espérer qu’il en résulterait pour la
jeunesse les plus heureuses conséquences au
point de vue, non seulement de sa vigueur
corporelle, mais encore de sa santé morale. Il
vous aurait convaincus, j’en suis sûr, si toutefois
vous aviez besoin de l’être. Il est en effet des
mouvements auxquels on ne saurait résister et
celui qui entraîne aujourd’hui nos jeunes gens
vers les exercices du corps est de ceux-b.
Les temps sont bien changés : alors que ceux
de ma génération et de celle qui l’a suivie n‘a-
vaient qu’indifférence pour la « guenille » humai
ne, alors que nous professions à l’égard de la
gymnastique une aversion qui n’avait d’égale que
notre d dain pour ceux de nos camarades qui
s’avisaient d’y remporter des succès, la jeunesse,
depuis une quinzaine d’annees, s’est éprise des
sports. Elle se livre avec ardeur aux exercices
physiques et va même jusque chez nos amis an
glais leur disputer des victoires que naguère ils
étaient seuls a remporter.
Il y a eu vraiment dans ce pays et il y a actuel
lement un engouement tel pour l’éducation phy
sique qu’il semble que nous revenions a un étal
de choses ancien qui aurait existé longtemps,
puis disparu. Et rien n’est plus vrai : nous re
nouons en effet, comme il vient d’être dit,unean
cienne tradition.
Les sports n’étaient-ils pas autrefois en France
particulièrement en honneur ? Nos aïeux, au
Moyen-Age, y excellaient. Le mot « sport » d’ail
leurs, ainsi que vous le savez, e t un vieux mot
français qui, comme tant d’autres, a pissé le dé
troit et nous est revenu légèrement altéré.
Quoi d’étonnant des lors a cette faveur dont
jouissent les exercices du corps, et pourquoi
serions-nous surpris d’y voir la jeunesse française
y réussir si bien ?
Pour notre part, nous nous réjouissons très
sincèrement de cette renaissance physique. Elle
a déjà produit en effet les mei-leurs résultats et jé
suis convaincu que dans l’avenir elle exercera
l’influence la plus heureuse sur la vigueur de is
race.
L’Université, en personne prudente, et qui 8
charge d’âmes, a d’abord suivi avec quelque hé
sitation les tendances nouvelles ; mais l’élan esS
maintenant donné et il est bien peu d’établisse
ments d’enseignement secondaires qui ne possè
dent une équipe de jeux et sports. Je suis heu
reux que le Lycée du Havre ait été au no bre
de ceux qui, les premiers, se sont résolument
ralliés a la méthode sportive. Comment aursit-il
pu d’ailleurs en être autrement dans une ville
qu’on a fort justement qualifiée de ville sportive
et où les Sociétés qui s’adonnent aux exercices du
corps sont si nombreuses?
Mais'ce n’est point des plaisirs du sport dont M-
Schutz a voulu parler ; il a entendu qu’un ensei
gnement nouveau, ayant pour objet la culture
physique, de ait avoir sa piace, la place à laquelle
il a droit, à côté de l'enseignement purement in
tellectuel qu’il viendrait compléter. Av< c ceux q il
préconisent les exercices du corps, il voudrait
qu’une heure chaque jour fût consacrée auxexerci
ces sportifs. Mais, ainsi que l’a dit M. Schutz, où
trouver cette heure, alors que les programmes
sont déjà si chargés ? Sur quel cours la prendre î
Le problème est difficile et ‘donnera lieu sans
doute à des discussions longues et passionnées ;
il n’est pas insoluble. Il se pose au surplus de
façon si impérieuse qu'il importe que la solution
en soit trouvée au plus tôt. Il y va de l’avenir de
notre race et peut-être de notre existence même.
Peut-être pourrait-on surmonter la difficulté en
élagant résolument ce qu’il y a de trop touffu
dans certaines matières qui, à être moins déve
loppées, gagneraient d’être mieux apprises
II est toutefois un danger contre lequel on ne
saurait trop être mis en garde. Nous avons en
France une fâcheuse tendance à nous porter aux
extrêmes et a la période de longs excès céré
braux il ne faut pas en voir succéder une autre,
celle de longs excès physiques
Suivant le vieil adage, c’est dans un juste milieu
qu’il faut se tenir, si l'on ne veut point perdre d’un
côté ce que l’on aura gagné de l’autre, si l’on ne
veut pas qu’à un intellectualisme exclusif se sub
stitue une éducation presque entièrement phy
sique. , .
Autrement dit, il Importe, mes jeunes amis
d'etablir entre vos études et les exercices spor ira
un équilibre qui fera de vous plus tard, en mems
temps que des hommes instruits, des homme vi
goureux, doués de qualités viriles, ayant de l'inl-
.native. du ressort, de l’énergie, du caractère enfin
(6 Pages)
Lundi U Juillet 1943
Aninice -
N 11,688
O Pages)
1 Centimes
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Paris t trois heures matin
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les Turcs marchent sur Andrinople
. Constantinople, 13 juillet, — L'objectif de
l’armée ottomane qui s’est mise en marche
samedi soir, estAndrinopie.
Les Opérations de l’Armée Roumaine
Bucarest, 13 juillet.— On avait dit que
l’annexion des territoires occupés par les
troupes roumaines avait été proclamée.
Cette nouvelle est inexacte.
Victoires Grecques
Athènes, 13 juillet.— Du quartier général,
on télégraphie au ministère de la guerre :
Un détachement grec de six cavaliers seu
lement, forçant sa marche sur les routes où
l’ennemi est en retraite depuis la Stroumitza,
a fait prisonniers, par petits paquets, cent
soixante Bulgares, dont un officier.
L’ennemi se replie toujours vers les défi
lés de Kresna et de Petchovo.
Partout nous trouvons des armes et des
munitions ainsi que des vivres qui ont été
abandonnés par les Bulgares en fuite.
Plusieurs soldats bulgares ont été rencon
trés mourant de faim et de fatigue, ce qui
rouverait la complète décomposition de
ennemi.
L'action des Puissances auprès de La Porte
Rome. — La Tribuna p
de Saint-Pétersbourg, dis
ublie une dépêche
de Saint-Pétersbourg, disant qu’il est certain
que les puissances ont agi ensemble pour
notifier àla Porte qu’elles ne lui permettront
pas de mouvement militaire au-delà de la
ligne Enos-Midia, déjà fixée lors de ia confé
rence des ambassadeurs.
Les Grecs à Serres
JALONIQUE. — Avant de quitter Serres en
flammes, les Bulgares ont tiré sur la ville
avec quatre canons placés sur les hauteurs.
On ignore encore le nombre des victi-
mes.
Quinze mille Grecs sont entrés à Serres.
Journellement, plusieurs centaines de pri
sonniers des comitadjis turcs arrivent.
L’Attitude de la Grèce
Athènes. — On croit que la réponse grec
que becunera l’armitice, mais qu’elle con
tiendra des conditions de paix.
M. Venizelos entretiendra le roi des propo
sitions roumaines en vue d’un contact plus
intime relativement à une action politique
et militaire à exercer avec les alliés.
Le journal Patrie dit que si les Bulgares
acceptent les conditions de la paix, la paix
sera rapidement conclue.
Tout retard dans une entente entraînerait
la continuation de la guerre et une aggrava
tion des conditions des alliés.
Un grand meeting doit avoir lieu pour
flétrir les atrocités bulgares.
L’évacuation des territoires ottomans
Londres, 13 juillet. — On apprend que le
gouvernement bulgare a envoyé dès hier
des ordres à ses autorités militaires pour
prendre des dispositions avec les comman
dants turcs au sujet de l’évacuation par les
troupes bulgares des territoires qui doivent
être remis à la Turquie suivant le traité de
paix.
LA GARDEN-PARTY DE L’ÉLYSÉE
A 5 heures, les réceptions terminées, le
président et Mme Poincaré vont rejoindre
leurs invités.
Sur la grande pelouse, une musique mili-
taire s’est fait entendre.
Les invités ont eu l’agréable surprise de
voir arriver la Nouba des tirailleurs actuel
lement à Paris et qui doivent prendre part à
la revue du 14 juillet.
Les musiciens indigènes ont eu un grand
succès de curiosité.
A sept heures et demie, M. et Mme Poin
caré se sont retirés, respectueusement
lués par leurs invités.
Sa-
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
HAUTE-LOIKE
Arrondissement de Brioude
Ont obtenu :
MM. Veysseyre, rép. de g.. 9.350 voix, Elu
Fayolle, conseilller gé
néral de Paulhaguet
9.275 »
rad. soc
Il s’agissait de remplacer M. Devins, élu
sénateur.
LOIRE
1 re Ctrconscripiion de Montbrison
Ont obtenu :
MM. Lépine, rép. de g
Robert, rad. soc.
9.118 voix, Elu
8.917 »
LE MEETING DU PRÉ-SAINT-GERVAIS
Le meeting était annonce pour 2 heures et
demie, aussi les auditeurs sont-ils impatients
d’entendre les orateurs quand les speakers
con mencent leurs discours.
Les orateurs prononcent des discours très
violents ; ceux des syndicats du bâtiment et
des cheminots protestent particulièrement
contre les recentes arrestations dont les se
crétaires de-ces organisations ont été l’objet.
Après M. Fiancetie, secrétaire du Syndicat
des chaufteurs, M. Jaurès reprend ses argu
ments contre l’accroissement de service en
caserne.
Il demande à la classe ouvrière de conti
nuer une protestation cohérente contre une
guerre dont elle aura à supporter toutes les
souffrances, sans qu’il en résulte pour elle
autre chose qu’une effroyable misère.
Il termine en faisant allusion à la guerre
des Balkans.
M. Jouhaux, à son tour, dit que la C. G. T.
oursuivra toujours son action en faveur de
a classe ouvrière.
A 4 h. 45, la plupart des orateurs ayant
terminé leurs discours, la fouie quitte le Pré
Saint-Gervais sans que le service d’ordre
installé aux abords ait à intervenir.
Aucun incident ne s’est produit.
MUTINERIE DE PRISONNIERS
MILITAIRES
Marseille. — Dans la soirée d’hier les
cen. quatre-vingts détenus de la prison mi
litaire du fort St-Nicolas se sont subitement
barricadés en chantant des refrains révolu
tionnaires.
Ils ont refusé toute nourriture.
Ils ont brisé de nombreux carreaux et
pour la plupart, ont cherché à s’évader.
L’autorité militaire immédiatement avisée
a pris des mesures énergiques.
Le commissaire central a été également
avisé et de son côté à pris des mesures com
mandées par la situation.
Les abords de la prison sont étroitement
surveillés.
Depuis 24 heures, la situation n’a pas
changé.
On espère prendre les mutins par la faim.
L’AVIATEUR LETORT
JOHANNISTHAL. — L’aviateur Letort, parti
de Paris, hier matin, à 5 h. 10 (4 h. 10 heure
française) a atterri à 1 h. 10, à Johannisthal,
sans arrêt en cours de route.
COLLISION DE TRAMWAYS
St Sébastien. — Une collision entre deux
tramways électriques remplis de voyageurs
s’est produite hier vers 4 heures de l’après-
midi entre Hendaye et Irun.
Dix personnes ont été tuées et une cin
quantaine blessées dont un certain nombre
grièvement.
Election Sénatoriale du 13 Juillet
ILLE-ET-VA LAINE
Inscrits : 1.098 ; Votants : 1.098.
Suffrages exprimés : 1.095.
MM. Le Hérissé, député radical
Bouessel-Dubourg, cons. gén.
libéral
Il s’agissait de remplacer M. Pinault,
libéral, décédé.
575 Elu
516
sénateur
M. Pinault. élu au Sénat pour la première fois en
1901, fut renommé au renouvellement de 19 6. A
cette époque, il fut élu le deuxieme sur quatre de
la liste libérale par 676 voix sur 4.424 volants. Le
premier candidat de la liste radicale avait obtenu
483 voix.
Lettre de M. Adolphe Carnot
à M, Louis Barthou
M. A. Carnot, membre de l’Institut, prési
dent du parti républicain démocratique,
adresse à M. Louis Barthou, président du
Conseil, la lettre suivante :
Paris, 12 juillet.
Monsieur le président,
Je viens remplir un devoir en vous expri
mant de nouveau, au nom de notre parti, à
la veille de la fête nationale, notre confiance
et notre étroite solidarité envers vous depuis
que par la très heureuse désignation du chef
de l’Etat, vous avez la haute responsabilité
du gouvernement de la France.
Vous vous êtes acquitté de ce mandat avec
un sens politique, une prudence et un cou
rage auxquels nous sommes unanimes à
rendre hommage. Soit qu’il y ait lieu d’as
surer la défense de la patrie, de tenir tête
aux partis du désordre ou de garantir l’or
dre public, nous estimons que votre politi
que, approuvée par la majorité du Parle
ment, a répondu aux vœux de la nation par
sa fermeté, par sa franchise et par Tardent
patriotisme qui l’a toujours inspirée.
Il est du devoir d’un parti de gouverne
ment de se ranger autour de ses chefs aux
heures difficiles. Nous le remplirons, quant
à nous, avec la conviction que nous servi
rons ainsi le plus efficacement les intérêts
de la France.
Veuillez agréer, etc.
A. Carnot,
Président du peu U républicain
démocratique.
------------ -So -— — -—■—-=-
Les événements balkaniques et l’Autriche
Vienne, 13 juillet.
La presse viennoise se préoccupe de l’op
portunité d’une nouvelle conférence inter
nationale, qui assumerait le rôle de média
teur entre les Etats balkaniques.
La Neue Freie Presse écrit :
« La réunion d’une conférence internatio
nale est absolument nécessaire pour faire
disparaître la jalousie entre la R ssie et
l’Autriche, dont les intérêts dans les Balkans
ne sont pas opposés, mais parallèles.
» Cette conférence est aussi une absolue
nécessité pour que la répartition des terri
toires soit une œuvre durable. »
L’organe viennois croit que le gouverne
ment autrichien se déclarerait prêt, sous
certaines conditions, à participer à cette
conférence.
La Volkszeitung dit, de son côté :
« Pour éviter les situations ridicules sur
venues à Londres, Paris et Saint-Péters
bourg, l’Autriche demanderait des assuran
ces avant de prendre part à une nouvelle
conférence». .
Constantinople, le 2 juillet. (Retardée dans
la transmission).
Les métropolites bulgares de Monastir,
Ochrida, Vikar et Perlepe, sont arrivés ici
pour se plaindre auprès de la Porte des vio
lences commises, disent-ils, par les Serbes
contre les Bulgares. La police les a conduits
à la direction de la police.
La Santé du Loi Ferdinand de Bulgarie
Vienne, le 13 juillet.
Les bruits d’un attentat contre le tsar Fer
dinand ont couru hier à Vienne et à Buda
pest. On annonce aujourd’hui que le roi de
Bulgarie aurait dû s’aliter par suite d’une
crise rhumatismale.
L’Esoadre bulgare fie réfugie à Sébastopol
Saint-Pétersbourg, 13 juillet.
L’escadre bulgare, composée du croiseur
Nadejda et de six torpilleurs, est arrivée à
Sebastopol pour n’avoir pas à se mesurer
avec la flotteroumaine.
Le Conflit Balkanique
L’IMBROGLIO
On pouvait espérer que l'initiative de la
Russie, offrant sa médiation dans le conflit
balkanique, d’un commun accord avec l’An
gleterre et la France, amènerait une dé
tente, un armistice suivi d’une conférence
à Saint-Pétersbourg, et que l’on irait ainsi
d’un pas délibéré vers l’entente.
Or la réponse que les gouvernements de
Belgrade, d’Athènes et de Gettigné ont
faite à la proposition russe a été identique.
Les trois gouvernements ont répondu au
ministre de Russie résidant en leur capi
tale : Avant de nous décider, nous devons
consulter nos alliés.
Cependant, les hostilités ouvertes s’ac
centuaient encore, la Roumanie entrait en
campagne, et il n’est pas difficile de pré
voir que les alliés, en fin de compte, décla
reront qu’ils préfèrent traiter directement
avec la Bulgarie des conditions de la paix,
— pourvu toutefois que le cabinet de Sofia
les leur demande.
Le roi Ferdinand et son entourage sont
bien d'avis, paraît-il, qu’il faut s’adresser
directement aux adversaires, et avec I‘m-
tention formelle d’arriver à la conclusion de
la paix.
Mais tel n’est pas le sentiment des milieux
militaires bulgares. En dépit des échecs su
bis et de l’impuissance de l’armée à faire
front tout à la fois aux forces serbes, grec
que et roumaine, ils continuent d'espérer
contre tout espoir. Et celte profonde diver
gence entre le gouvernement d’une part, le
parti militaire et l’opinion publique d’autre
part, fait que des événements graves se sont
produits en Bulgarie.
S'il faut en croire les dépêches arrivées
hier, dans la journée, et que nous transmet
tait l'Agence Havas, une sédition militaire
aurait éclaté à Sofia, des manifestations
antidynastiques se seraient produites parmi
la population civile. On disait même, sous
toutes réserves cependant, que des attentats
avaient été dirigés contre M.Danefet con
tre le roi Ferdinand lui-même.
Sans accepter tous ces bruits qui, à l’heu
re où nous écrivons, n’ont point été confir
més, le moins que l’on puisse admettre
c’est que des dissensions graves se sont
produites en Bulgarie, alors qu’elle se
trouve menacée de toutes parts.
Enfin, comme des tractations s’étaient
établies entre la Bulgarie et la Turquie
d’une part, et, d’autre part, entre cette mê
me Turquie et la Serbie et la Grèce, —
voici que la mission de M. Natchevitch, dé
légué bulgare, aurait échoué complètement,
tandis que celle de M. Pavlovitch, délégué
serbe, serait en bonne voie et que les pour
parlers entre Constantinople et Athènes se
raient sur le point d’aboutir.
La Turquie aurait reçu l’assurance de la
restitution d’une grande partie de la Thrace
et, fort de cette promesse, le cabinet otto
man aurait donné l’ordre à l’armée turque
de réoccuper, sans délai, les territoires
abandonnés par les Bulgares, y compris
Andrinople.
Et la Roumanie se proposerait d’occuper,
presque sans coup férir, le fameux quadri
latère de Silistrie, Rouchtchouk, Ghoumla
et Varna, noms demeurés historiques de
puis la dernière grande guerre Turco-
Russe.
Les accords entre la Turquie, la Serbie et
la Grèce ne concernent probablement que
les ratifications du traité préliminaire de la
paix de Londres et ne sauraient constituer,
au sens strict du mot, une alliance. Mais il
en peut résulter une situation telle qu’une
action parallèle s’exercera contre la Bulga
rie, aujourd'hui isolée. Et, pour la première
fois, nous verrons les Grecs et les Turcs
d’accord. Ge sera presque la réalisation,
autrefois jugée impossible, d’un mariage
entre le Grand-Turc et la République de
Venise.
Et c’est ici qu’apparaissent l’ironie du
destin, la bizarrerie des jeux de la guerre
et du hasard.
M. Francis Delaisi en faisait déjà la pi
quante observation, le 10 juillet, dans la
Grande Revue.
« Quatre peuples, disait-il, prennent les
armes pour délivrer leurs frères du joug
ottoman, et mettre fin aux massacres de
chrétiens. Le Turc vaincu disparaît, mais
les chrétiens se battent entre eux, et le
premier résultat de la victoire est de subs
tituer aux guérillas des comitadjis le choc
sanglant de formidables armées. La croisa
de se transforme en lutte fratricide.
» Même anomalie en ce qui concerne les
races. La guerre balkanique fut entreprise
au nom du principe des nationalités ; or, le
traité secret qui la régissait était la plus
violente négation de ce principe : puisqu'il
donnait à la Serbie les tribus albanaises de
Durrazo, aux Bulgares les populations ser
bes de Koprulu ; aux uns et aux autres de
nombreux Turcs, Grecs et Koutzo-Vala-
ques.
» Les événements, il est vrai, ont modi
fié ce partage ; mais les Serbes occupent
Prilep, qui est bulgare, les Bulgares dé
tiennent Gavalla et Port-Lagos, qui sont
grecs, et Muratli qui est exclusivement
turc. En sorte que, dans ses résultats com
me dans son origine, cette guerre a été
faite dans le plus parfait mépris des princi
pes au nom desquels elle fut entreprise. »
En fait, la directrice des alliés dans leur
lutte entre eux ou contre l'Ottoman est
moins encore la question de race ou de re
ligion que certains intérêts économiques.
De là le rôle si actif, bien que parfois dis
simulé, de l’Autriche-Hongrie dont l’action
continue commença de s’accuser, il y a
quelques années, dans la presqu’île balka
nique, avec M. d’Ærenthal et ses visées am
bitieuses sur Salonique.
Pour limiter le conflit, si gros de mena
ces, les grandes puissances paraissent d’ac-
cord afin de n’exercer aucune interven
tion directe. Une proposition d’abstention
aurait été lancée en ce sens par M. Pichon,
et l’Europe s’engagerait vis à vis d’elle-
même, et les puissances les unes à l'égard
des autres, à ne pas se mêler aux hostilités
qui viennent de commencer, et qui se com
pliquent encore par l’entrée en ligne de la
Turquie.
Pareille initiative ne peut qu’être approu
vée ; elle fait honneur à notre politique
française si résorûment pacifique et dont les
efforts ont été dès longtemps continus pour
instituer un sage équilibre dans les Bal
kans.
Mais si, finalement, nous devons avoir
raison, les difficultés présentes sont loin
d’être aplanies.
Dans la situation actuelle — ainsi que le
fait très justement considérer M. Hanotaux
dans l’excellent article qu’il vient de pu
blier dans la Revue Hebdomadaire — avec
une Bulgarie réduite, trop réduite, il n’y a
plus d’équilibre possible dans les Balkans.
La Serbie victorieuse devient la « Grande
Serbie », terreur de l’Autriche. La Grèce
victorieuse devient la « Grande Grèce »,
émoi de l’Italie. Et si nous supposons, con
tre tout attente, la victoire finale des Bul
gares, c’est l’hégémonie bulgare, menaçante
pour l’Autriche-Hongrie elle-même et, à un
moment donné, inquiétante pour la paix de
l’Europe, puisque la Bulgarie sera dès lors
entraînée fatalement à occuper Constan
tinople sous les yeux de la Russie, de l’Au-
triche et des autres puissances intéressées.
La guerre fratricide apporte chaque jour
son contingent d’atrocités bulgares. Les
alliés d’hier se massacrent impitoyable
ment.
En serions-nous réduits à regretter la
défaite totale de la Turquie ?
Th. Vallée.
INFORMATIONS
Grave collision de trains
Une grave collision de trains s’est produite la
nuit dernière près de Dijon. Voici les dépêches que
communique l’agence Havas ;
Dijon, 13 juillet.
Par suite, croit-on, du mauvais fonction
nement d’une aiguille, le train-poste de Pa
ris a Lyon a tamponné un groupe de machi
nes au moment où il entrait en gare de Di
jon.
Un agent des postes a été tué.
Deux autres ont été blessés. Un certain
nombre de personnes ont été plus ou moins
sérieusement contusionnées.
Lyon, 13 juillet.
Le Nouvelliste de Lyon publie la dépêche
suivante de Dijon :
« Dijon. — Une terrible collision de trains
s’est produite ce matin, à minuit cinquante,
près de la gare de Dijon.
» Le train-poste no 11, venant de Paris, et
se dirigeant sur Lyon, où il devait arriver
vers quatre heures est entré en collision avec
un autre train. Quatre wagons-poste ont été
renverses sur la voie et broyés. Il y a des
morts et des blessés engages sous l’amon.
ceilement des débris de voitures. On vient
de retirer un cadavre ».
D’autre part, le ministre du commerce, de l’in
dustrie, des postes et des télégraphes communique
la note suivante :
Un accident s’est produit la nuit dernière
à la gare de Dijon, au train-poste no 11. Ce
train est arrivé à toute vitesse sur un point
où stationnaient sept machines. Pour évi
ter une catastrophe, le mécanicien bloqua
les freins, mais le wagon-poste Paris Pontar-
liert attelé en tête, fut en partie télescopé
par le fourgon qui suivait.
Un commis ambulant a été tué, un autre
grièvement blesse et plusieurs autres sérieu
sement contusionnés.
Cet accident paraît dû à une erreur d’ai
guillage.
Dès que la nouvelle de cet accident lui est
parvenue, M. A. Massé, ministre du com-
merce, de ‘industrie, des postes et des télé
graphes, a envoyé sur place pour procéder à
une enquête immédiate, M. Fighiera, chef de
son cabinet, et M. Vidal de Liras, directeur
des bureaux ambulants de la ligne de Lyon.
M. Mazoyer, directeur de l’exploitation
postale, s’etait, de son côté, rendu à Dijon
au cours de la nuit, peu après l’accident.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
g la MME ITERMINTIOMRLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble da l'HOTEL TERMHdJS)
OKSRVATOI EEE DE PARIS
Paris, 13 juillet. 11 h. ».
Extrêmes barométriques : 766 millim. à Bel ¬
fort, 760 millim: à Biarritz.
Forte pression Ouest Europe.
Dépression Gascogne.
Temps probable : vent variable, temps beau et
Chaud.
AU HAVRE (Centra ae la Ville»
midi..
Minuit
AAZOMITRI
768
765
A
H&üosnt
+ 30
++ 18
• ■ — ■ ------------- , =
Journée du Lundi 14 Juillet
Le Havre.
1913
Fête Nationale. — (Voir le programme spé
cial).
Quartier Notre-Dame. — Fête populaire.
Aux Bains Decker. — A 3 heures, fête nautique.
CASINO-MARIE-CHRISTINE. — En matinée et en
soin e, Représentations théâtrales — Café-Terrasse
concert symphonique.
Théâtre du Peuple. — En matinée et soirée,
représentations théâtrales.
Tat.TRE-CIRQU* UNs.. — En matinée et soirée
représentations du Cinématographe Pathé.
Salle du SKATING. — Cinéma Gaumont en ma
tinée et soirée.
Kursaal-Cinéma. — En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma et concert.
GRANDE Taverne.— Académie de billard, grands
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale
Café Guillaume-Tell. — De 17 h. 1/2 à 23 h. 1/2
Concerts artistiques
Lyre HAVRAISE. — A 9 heures, bal public, or
ganisé par Fantasio.
Sainte-Adresse. — Palais des Régates —
A 16 heures, Concert instrumental.
Dans toutes les localités. — Fête Nationale.
Yvetot. — Courses de chevaux.
Saint Vigor-d’lmonville. — A 7 h. Banquet
pairiotique.
Sainl-Romain-de-CoIbnsc.— Hôtel Guillois :
A 7 heures, concert par l’Union Musicale.
Lillebonne. — A io h. 1/2, place de la Mairie,
distribution de prix de la Société de tir.
— A 18 h. 1/2, salle des mariages, Hôtel de
Ville, banquet du Comité républicain.
— A 21 h. 1/2, café et punch.
LES DISTRIBUTIONS DE PRIX
Lycée de Garçons
II est à présumer que c’est pour consacrer
mieux encore la loi du repos hebdomadaire
que l’Université innova cette année en choi-
sissant un dimanche pour la distribution
des prix aux Lycées.
Jour de repos, en effet, et jour d’allégresse
pour les jeunes fronts couronnes — sans
laurier —pour les parents émus et ravis
que ces cérémonies exposent aux attentes
fébriles, pour les professeurs qui fileront
par le premier train, aussitôt la séance
levée.
Jour de repos pour tous, à l'exception des
journalistes et des Messieurs qui font « les
discours d'usage ».
Les programmes ont été transformés, les
cycles bouleversés, les traditions remaniées
et des principes nouveaux sont venus aérer
quelque peu les vieux systèmes d’éducation
classique : le discours d'usage demeure éter
nel. Et il faut bien qu’il y ait en lai, à défaut
de raison sérieuse, la force latente de la
coutume pour qu’il ait aussi victorieusement
résisté à la tourmente des transformations
et des réformes.
Il est sage, au reste, qu’avant que soient
remis des livres aux vainqueurs, une voix
autorisée leur adresse quelques mots. Au nom
de l’experience, elle leur exprime générale
ment des pensées fortes dont ces jeunes
hommes n'apprécieront que beaucoup plus
tard la « sustantifique moelle ». Car il est
aussi de tradition que les esprits de lycéens,
énervés par le mystère du palmarès, soient
ce jour-là terriblement distraits.
Mais le discours d’usage trouve à ses côtés
immédiats le plus sympathique des auditoi
res. il y a là des notables en habit, en uni
forme, des personnages en vue dont le nom
est d’avance inscrit sur les sièges, en belle
ronde académique.
Ils écoutent et donnent toujours le signal
des applaudissements. Je me suis souvent
d mandé si ce n’est pas surtout à ces an
ciens potaches que le discours d’usage est
"dédié,et si ces juges bienveillants n'attestent
pas, d’après le chemin parcouru par eux-
mêmes, les vérités profondes qui découlent
de l’allocution traditionnelle.
C’était à M. Schüz, que revenait hier le
soin de donner le premier à la distribution
ce préambule oratoire.
Il eût pu, en sa qualité de professeur d’al
lemand, nous parler du rôle actif des lan-
gues étrangères dans la vie sociale contem
poraine. Sujet un peu las. Il a préféré sa-
crifier au modernisme et nous entretenir de
l é iucation physique.
Il l’a fait en termes excellents, avec une
largeur de vues, une impartialité et un bon
sens qui ont du ravir les anti-sportifs eux-
mêmes.
La question est à l’ordre du jour, que dis-
je, à l’ordre de tous les jours. Certains se
demandent même avec inquiétude si la
« sporto manie » n’est pas en train de tuer
l’esprit et si, après avoir trop longtemps et
très injustement dédaigné l’exercice physi
que, nous ne sommes pas à la veille de lui
sacrifier la vie intellectuelle.
J’ai vivement aoprecié la clairvoyance et
la sagesse du distingue professeur en ce pas
sage qui remet les choses au point et pose
le prob ème tel qu’il doit être posé :
Il est aussi utile à vos enfants de posséder un
cœur ferme, des membres so ides, des organes
sains, que d’avoir parcouru le cycle des program
mes scolaires. Les deux besoins peuvent et doi
vent s’accorder il est superflu pour démontrer
cette thèse, de recourir, comme on le fait parfois,
à l’idéal des Grecs ; je dirai même que l’argument
tiré de l’éducation hellénique prouve peu de cho
se, car il est facile d’objecter que les progrès des
sciences et les exigences de la vie moderne ont
singulièrement amplifié les programmes d’études
depuis deux mille ans, et que les adolescents de
la Grèce antique avaient des loisirs que n’ont plus
les jeunes Français du vingtième siècle.
Remarquez d’ailleurs. que les partisans les plus
détermines de la culture physique, médecins ou
officiers pour la plupart, ont eux-mêmes nçu une
forte culture intellectuelle, et qu’ils ne prétendent
pus du tout diminuer L’importance de celle-ci au
profit de celle-la ; ils ne songent pas a former des
athlètes proessionnels ; leur propagande — et
c’est ce qui lui donne son caractère national —
s’adresse a tous les membres de la famille fran
cise mais surtout aux enfants des écoles, aux
élèves de nos lycées. Le sport n’est donc pas un
rival, un intrus un ennemi ; il veut seulement
s’ajouter à vos travaux habituels comme un cor-
rectif et un auxiliaire.
Rien de plus sensé ni de plus juste. La
silhouette, pas très lointaine, du potache en
nemi de la culture physique, ne vient-ee
Sas fournir un argument de plus à la causer
. Schutz l’esquisse avec une observation pi
quante où il y a quelque malice ;
Oui de vous ne se souvient d’avoir vu dans la
cour de quelque lycée, de grands garçons mai-
X, pâles, voûtés, mélancoliques, usés avant
Page par un séjour prolongé dans les salles dé-
tudes 2
Ce sont les candidats, certains candidats, aui
écoles du gouvernement ; Saint-Cyr, Polylechni
que, Ecole Normale, Ecole Centrale. Une ironie
amère s’ajoute a la tristesse du spectacle, si l’on
pense que la plupart de ces jeunes gens se desti.
nent a la carrière des armes, où la vigueur physi
que est, plus qu’ailleurs, une nécessité primor
diale... J’admets volontiers que parmi ces malin*
gres beaucoup ne souffrent que d’une crise passa-
gere. et qu une fois sorlis de l’atmosphère sur
chauffée des concours, plus libre de leur person
ne, ils sauront effacer les traces d’un régime dé
bilitant. Me serait-il permis d’ajouter que nombre
d e eves ne risquent point d’être victimes de ce
mal universitaire qu On appelle le surmenage et
qu’ils ont trouvé d’eux mêmes et sans effort le
moyen d’y échapper ?
Il reste les autres — une minorité sans doute
— ceux que des prédispositions naturelles et un
travail intellectuel excessif livrent sans défense
au danger qui les menace. A eux doit aller toute
notre sollicitude. A quoi sert-il d'être bachelier à
seize ans, si l’on est phtisique ou neurasthénique
à vingt ans ? Le remède qui consisterait a suppri
mer les examens et les concours, à réduire sans
mesure les programmes, en un mot à favoriser
l ignorance, ce remede serait pire que le mal.
Tous les esprits sensés sont d’accord sur ce
point. Le fait que l’armée. la marine, l’industrie
les carrières libéralesexistent, implique la néces
sité de leur recrutement et la soumission volon
taire d’un grand nombre de jeunes gens è une
sévère discipline intellecluelle. Les études que
vous poursuivez au lycée et à L’université sont
aussi nécessaires au pays qu’a vous-mêmes, rien
ne peut les remplacer, et personnellement je ne
serais guère disposé à faire de trop larges con
cessions. Une forte élite intellectuelle est indis.
pensable dans toute nation moderne, dans une
démocratie comme la nôtre plus encore une dans
les pays monarchiques II faut l’affirmer baute-
ment contre certains esprits p’atem nt utilitaires
qui essayent de déconsidérer chez nous la cul
ture générale désintéressée : la République a be
soin de savants. Pour combattre les effets du
surmenage il n’y a donc plus qu’un remède : c’est
l’exercice physique, modéré, seul capable de réta
bli" l’équilibre de nos forces et de nos facullés.
Une heure par jour, nous disent les spécialistes
de la question, une heure par jour, bien employée
suffit pour assurer le développement corporel de
l’enfonce Cette heure, il est possible de la trou
ver, il faut la trouver. Et ne voyez-vous pas quel
immense avantage le jeune homme ainsi armé
pour la lutte pourra retirer de ces quelques mi-
nutes, perdues en apparence, et qu’il affrontera
désormais dans des conditions meilleur.- s, avec
plus de chances de succès même, les épreuves
dont dépend son avenir?
Au seul point de vu ■ des études, il est donc de
l’intérêt de l’Université non seulement de tolérer,
mais de favoriser les sports. En ce faisant, elle
restera fidèle à sa double mission qui est de dé-
fendre le- traditions du passe et de s’adapter,dans
l’incessante et rapide évolution des sociétés mo-
dernes, aux nécessités nouvelles.
Tels sont les principaux passages de cette
substantielle allocution, très applaudie.
Aussi appréciée par la sagesse des pensées
et la précision de la forme fut celle du pré»
sident de la cérémonie, M. H Genestal, con-
sellier général, maire du Havre.
On lira avec intérêt ce discours qui para
phrase et complète à souhait celui du sym
pathique professeur.
M. H. Genestal s’est exprimé en ces ter
mes :
Mesdames, Messieurs, mes jeunes amis,
En termes excellents, M. Schutz. l’un des maî
tres de cette Maison, est venu défendre et prôner
Futilité des sports. Il vous a dit combien et dans
uelle mesure il lui paraissait désirable d’intro-
uire dans les programmes scolaires celte
éducation physique qui a fait jusqu’ici presque
complètement défaut et pourquoi il élait
permis d’espérer qu’il en résulterait pour la
jeunesse les plus heureuses conséquences au
point de vue, non seulement de sa vigueur
corporelle, mais encore de sa santé morale. Il
vous aurait convaincus, j’en suis sûr, si toutefois
vous aviez besoin de l’être. Il est en effet des
mouvements auxquels on ne saurait résister et
celui qui entraîne aujourd’hui nos jeunes gens
vers les exercices du corps est de ceux-b.
Les temps sont bien changés : alors que ceux
de ma génération et de celle qui l’a suivie n‘a-
vaient qu’indifférence pour la « guenille » humai
ne, alors que nous professions à l’égard de la
gymnastique une aversion qui n’avait d’égale que
notre d dain pour ceux de nos camarades qui
s’avisaient d’y remporter des succès, la jeunesse,
depuis une quinzaine d’annees, s’est éprise des
sports. Elle se livre avec ardeur aux exercices
physiques et va même jusque chez nos amis an
glais leur disputer des victoires que naguère ils
étaient seuls a remporter.
Il y a eu vraiment dans ce pays et il y a actuel
lement un engouement tel pour l’éducation phy
sique qu’il semble que nous revenions a un étal
de choses ancien qui aurait existé longtemps,
puis disparu. Et rien n’est plus vrai : nous re
nouons en effet, comme il vient d’être dit,unean
cienne tradition.
Les sports n’étaient-ils pas autrefois en France
particulièrement en honneur ? Nos aïeux, au
Moyen-Age, y excellaient. Le mot « sport » d’ail
leurs, ainsi que vous le savez, e t un vieux mot
français qui, comme tant d’autres, a pissé le dé
troit et nous est revenu légèrement altéré.
Quoi d’étonnant des lors a cette faveur dont
jouissent les exercices du corps, et pourquoi
serions-nous surpris d’y voir la jeunesse française
y réussir si bien ?
Pour notre part, nous nous réjouissons très
sincèrement de cette renaissance physique. Elle
a déjà produit en effet les mei-leurs résultats et jé
suis convaincu que dans l’avenir elle exercera
l’influence la plus heureuse sur la vigueur de is
race.
L’Université, en personne prudente, et qui 8
charge d’âmes, a d’abord suivi avec quelque hé
sitation les tendances nouvelles ; mais l’élan esS
maintenant donné et il est bien peu d’établisse
ments d’enseignement secondaires qui ne possè
dent une équipe de jeux et sports. Je suis heu
reux que le Lycée du Havre ait été au no bre
de ceux qui, les premiers, se sont résolument
ralliés a la méthode sportive. Comment aursit-il
pu d’ailleurs en être autrement dans une ville
qu’on a fort justement qualifiée de ville sportive
et où les Sociétés qui s’adonnent aux exercices du
corps sont si nombreuses?
Mais'ce n’est point des plaisirs du sport dont M-
Schutz a voulu parler ; il a entendu qu’un ensei
gnement nouveau, ayant pour objet la culture
physique, de ait avoir sa piace, la place à laquelle
il a droit, à côté de l'enseignement purement in
tellectuel qu’il viendrait compléter. Av< c ceux q il
préconisent les exercices du corps, il voudrait
qu’une heure chaque jour fût consacrée auxexerci
ces sportifs. Mais, ainsi que l’a dit M. Schutz, où
trouver cette heure, alors que les programmes
sont déjà si chargés ? Sur quel cours la prendre î
Le problème est difficile et ‘donnera lieu sans
doute à des discussions longues et passionnées ;
il n’est pas insoluble. Il se pose au surplus de
façon si impérieuse qu'il importe que la solution
en soit trouvée au plus tôt. Il y va de l’avenir de
notre race et peut-être de notre existence même.
Peut-être pourrait-on surmonter la difficulté en
élagant résolument ce qu’il y a de trop touffu
dans certaines matières qui, à être moins déve
loppées, gagneraient d’être mieux apprises
II est toutefois un danger contre lequel on ne
saurait trop être mis en garde. Nous avons en
France une fâcheuse tendance à nous porter aux
extrêmes et a la période de longs excès céré
braux il ne faut pas en voir succéder une autre,
celle de longs excès physiques
Suivant le vieil adage, c’est dans un juste milieu
qu’il faut se tenir, si l'on ne veut point perdre d’un
côté ce que l’on aura gagné de l’autre, si l’on ne
veut pas qu’à un intellectualisme exclusif se sub
stitue une éducation presque entièrement phy
sique. , .
Autrement dit, il Importe, mes jeunes amis
d'etablir entre vos études et les exercices spor ira
un équilibre qui fera de vous plus tard, en mems
temps que des hommes instruits, des homme vi
goureux, doués de qualités viriles, ayant de l'inl-
.native. du ressort, de l’énergie, du caractère enfin
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