Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-07-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 juillet 1913 13 juillet 1913
Description : 1913/07/13 (A33,N11687). 1913/07/13 (A33,N11687).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526377645
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33" Année
N* 11,687
(8 Pages)
5 Centimes — EDITION DU MATIN — 5 Centimes
(8 Pages)
Dimanche 13 Juillet 1943
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DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 12 JUILLET
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tausse 2 points ; décembre, hausse 1 point ;
nars, hausse 1 point.
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NEW-YORK, 12 JUILLET
Duivre Standard disp.
— août
Amalgamat. Cop...
Fer
c. su J08B
64 1/8
C. PREGEDENT
13
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CHICAGO. 12 JUILLET
C. ou JOUR
C. PRECED
Blé sur......
Juillet....
Septembre
83 »/»
87 »/»
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Maïs sur
Juillet....
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Septembre
69 5/8
60 1 4
Saindoux sur.
Juillet. ..
11 5
11 65
•
Septembre
11 72
11 72
LES AFFAIRES D’ORIENT
L’occupation de Silistrie
Bucarest. — Le ministre de la guerre, gé
nérai Herjeu a adressé de Silistrie au roi un
télégramme annonçant que l’occupation de
la ville a eu lieu vendredi à onze heures du
matin.
La Marche de l’Armée ronmaine
Bucarest. — L’entrée de l’armée roumaine
s’effectue sans résistance de la part des
troupes bulgares.
La ligne frontière où sera suspendue la
marche en avant n’est pas encore décidée.
Bien que le gouvernement roumain veuille,
d’accord avec le roi, rester, relativement
aux buts à atteindre, dans les limites d’une
politique prudente et modérée, il désire
cependant que ces buts soient assurés à
temps.
Sofia- — Hier après-midi, la cavalerie rou
maine a fait son apparition dans le village
de Belyoussouf et a Kouyoussi, dans l’arron
dissement de Dobritch.
Les troupes roumaines ont occupé le ma
tin la station télégraphique de Tchifoutc-
keny, s’avançant vers Dobritch, où se ren
dent un grand nombre de réfugiés, femmes,
enfants et vieillards.
L’attitude de la Grèce
Athènes.— Le bruit court que les troupes
grecques ont occupé Drama et Dédéagatch.
On annonce que le gouvernement helléni
que a répondu a la démarche de la Russie
en vue de la cessation des hostilités que la
paix serait conclue sur le champ de ba
taille.
La mobilisation russe est démentie
Bucarest. — Les journaux officieux dé
mentent la nouvelle tendancieuse publiée
par une certaine presse et annonçant la mo
bilisation de l’armée russe à la frontière rou
maine.
Les Bulgares battent en retraite
devant les Serbes
Belgrade. — Durant toute la journée
d’hier, les Bulgares ont été poursuivis sur
tout le front, depuis Zaetchar (frontière
serbo-bulgare) jusqu’à Radovitcha (Macé
doine).
A Tzer, un détachement bulgare a été vi
goureusement poursuivi et écrasé jusqu’à
Tzarevo-Selo.
A Tirandze, les Serbes se sont emparés de
14 boulangeries militaires, de 150 tonnes de
farine et de 5 tonnes de riz.
La cavalerie serbe a poursuivi énergique
ment les Bulgares dans la direction de Pet-
chevo.
En battant en retraite, les Bulgares ont
tenté une attaque sur Egri-Palanka, mais ils
ont été repoussés avec de grosses pertes et
ont abanaonné leurs morts et leurs blessés.
Le contact établi entre les Serbes et les
Grecs a eu pour effet de purger la Macédoine
des troupes ennemies.
Les détachements bulgares en retraite per
dent contact entre eux de jour en jour et se
ravitaillent difficilement.
Les Atrocités Bulgares
Athènes.— Le roi Constantin a adressé du
quartier général une dépêche au ministre
des affaires étrangères dans laquelle il an-
sonce que des soldats bulgares, sur l’ordre
re leur capitaine, ont enfermé dans la cour
de l’école du métropolite de Demir Hissar
deux prêtres et plus de cent notables et qu’il
les ont massacrés.
Les soldats bulgares ont violé des jeunes
filles. L’une d’elles, ayant résisté, a été tuée
et son cadavre mis en pièces.
Le roi demande à son ministre de protes-
1er, en son nom, auprès des représentants
des puissances civilisées contre de tels actes
de barbarie
M. Venizelos est parti dans la soirée pour
le camp, afin de s’entretenir avec le roi de
la situation.
La Turquie restera-t-elle neutre ?
Constantinople. — Le Tasviri Eficiar ap
prend que la Porte n’a pas encore décidé si
elle demeurerait neutre. Sa décision défini
tive sera vraisemblablement prise aujour
d’hui.
Les négociations avec la Grèce continuent,
mais il est peu probable qu’elles aboutissent
à un résultat positif, car la Grèce demande
l’assistance de la Turquie sans vouloir, de
son côté, faire aucun sacrifice.
Les blessés à Athènes et au Piréo
Athènes. — Les hôpitaux d’Athènes et du
Pirée sont pleins de blessés.
Les nouveaux arrivants sont dirigés sur
des hôpitaux provisoires installés en pro
rince.
Des cas de choléra sont signalés parmi les
prisonniers bulgares.
Une Ville incendiée
Athènes. — Le commandant de la 7e di
vision télégraphie au quartier général que
la ville de Serres est incendiée entièrement,
à l’exception des quartiers musulman et
juif.
Le bazar est complètement détruit.
Un grand nombre de femmes, d’enfants,
de vieillards ont été trouvés assassinés ou
brûlés dans les maisons.
Plus de vingt mille personnes sont sans
abri.
On signale que des prêtres, des femmes et
des vieillards sont morts en martys après
avoir subi les derniers outrages.
Des sommes d’argent considérables ont
été emportées par les soldats bulgares.
Territoires réoccupés par les Turos
Constantinople, 12 juillet, de l’envoyé spé
cial d’Havas. — L’armée impériale a reçu
l’ordre de réoccuper les territoires ottomans
que doit évacuer l’armée bulgare.
L’Armée turque commence sa Marche
Constantinople. — Après deux entrevues
que le delegue serbe M. Pavlovitch a eues
nier après-midi avec le grand-vizir, la ratifi
cation du traité préliminaire de paix de Lon
dres s’est effectuée.
L’armée turque commencera incessam
ment sa marche ; elle occupera la ligne
Midia à Enos.
Le ministère de l’intérieur invite tous
fonctionnaires à rejoindre leur poste.
de
les
L’AVIATEUR AUDEMARS
WANNE. — L’aviateur Audemars a atterrit
à 11 h. 30 à l’aérodrome pour compléter sa
provision d’essence et d’huile, puis il a re
pris son vol sur Paris à deux heures.
VILLACOUBLAY. — Audemars a atterri hier
soir à 7 h. 52 à l’aérodrome de Villacoublay.
Il était parti le matin de Berlin à 4 h. 15.
SEPT OUVRIERS MORTELLEMENT
BLESSES
Lille. — Hier vers midi, dans un bâtiment
en construction boulevard des Trois-villes,
sur le territoire de la Madeleine, une équipe
de maçons et de manœuvres de Roubaix a
été surprise par la chute d’un bloc de pierre
qui a provoqué l’effondrement de l’echafau-
dage.
Sept des ouvriers précipités dans le vide
ont été mortellement blessés.
COLLISION DE TRAINS
Colchester. — Une collision a eu lieu hier
entre un express et une locomotive.
Quatre personnes ont été tuées.
Le wagon de tête a été réduit en miettes ;
le wagon-restaurant a été fortement avarié.
Le nombre des blessés est encore inconnu.
Un Discours de M. Millerand
Le Comité républicain socialiste de la
première circonscription du douzième ar
rondissement (Comité Millerand) s’est réuni
pour entendre le compte rendu du mandat
de son élu.
L’assistance était très nombreuse.
Tout de suite, l’ancien ministre de la guerre
a expliqué son attitude dans la discussion du
projet de loi militaire qu’il a soutenu de ses
votes.
Il s’est d’abord élevé contre le reproche de
« réactionnaire » qu’on appliquait au réta
blissement des trois ans.
M. Millerand explique ensuite que même
l’application rigoureuse de la loi de 1905, la
« chasse aux embusqués », la suppression
des ordonnances, l’emploi des troupes noi
res, rien de tout cela n’était suffisant à nous
donner la force immédiate. Il en est de mê-
me de la préparation militaire.
On a encore parlé de la seule nécessité de ren
forcer les troupes de couverture : c’était simple,
vraiment trop simple ; en portant toutes les trou
pes à la frontière, on ruinait les troupes de l’in
térieur et on les mettait dans l’impossibilité de
s’instruire. Oui, les troupes de couverture résis
teraient à l’aitaque de la première journée ; mais
n’oublions pas qu’en arrière des troupes de cou
verture allemandes, il y a d’autres corps concen
trés devant lesquels les troupes de couverture
françaises ne suffiraient plus, et qu’en augmen
tant nos troupes de couverture seulement au dé
triment des corps de l’intérieur, nous aurions rui
né notre corps de bataille.
On a dit aussi qu’il fallait augmenter les fortifi
cations du Nord-Est ; certes, mais c’est une erreur
formidable de croire que la solution de la sécurité
nationale peut se trouver dans des fortifications.
L’exemple récent des Balkans prouve que la vic
toire est dans la manœuvre, et la manœuvre ne
s’opère qu’en rase campagne.
On a cru enfin que le service de trente mois
pourrait suffire ; malheureusement non. D’abord
la cavalerie ne serait pas en état, et les chevaux
seraient abandonnés ; puis, le trou d'hwer qu’on
aurait ainsi comblé du 1 er octobre au 1 er mars re
paraîtrait comme trou d'été du 1 er mars au ior oc
tobre.
Certes, dit M. Millerand, il y au service de trois
ans des inconvénients économiques et sociaux
très sérieux, et c’est un très lourd sacrifice que
l’on demande à la nation.
Rappelons-nous ‘histoire : on a reproché au
parti républicain son attitude entre 4837 et 1870,
mais on peut se tromper une fois, un peuple n’a
pas le droit de se tromper deux fois.
Nous n’avons pas le droit de nous tromper en
core.
Le service de trois ans ne sera pas voté par
enthousiasme, mais il sera voté par une volonté
froide, résolue de nous mettre a l’abri des mal
heurs que nous avons déjà subis.
On dit, et je le crois sincèrement, que l’Allema
gne ne veut pas la guerre : certes, et, hélas ! elle
n’a plus a rechercher de gloire militaire, mais elle
peut, dans la guerre, chercher une operation
économique, et cette opération elle serait tentée
de l’entreprendre le jour où elle verrait la con
currence qu’elle rencontre partout dans un état
d’infériori é évidente. Et elle aurait, le jour où
elle constaterait cette infériorité, bien du mal à
résister à cette tentation. La guerre étant, de l’au
tre côté de la frontière, une question économi
que, on ne la tentera donc qu’avec le plus de
chances de succès ; et, par conséquent, si nous
voulons assurer notre sécurité et notre dignité, il
nous faut faire les sacrifices nécessaires, si durs
qu ils paraissent.
L’assistance a arclamé M. Millerand et a
votéà l’unanimité un ordre du jour d’entière
approbation à son élu.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la HIHHRIRIE IMTERMATIOHNLE
108, rue Saint-Lazare, 109
(immeuble de PHOTEL TERMINUS)
LA LOI MILITAIRE
A la Commission de l’Armée
A la Commission de l'armée, vendredi,
M. Etienne, ministre de la guerre, a fait
connaître qu’il apportera, mardi prochain,
les résolutions du gouvernement au sujet
des amendements relatifs aux familles nom
breuses. On n’a jusqu’ici aucun renseigne
ment sur ce que pourront être ces résolu
tions. Toutefois, en cette même séance de
la Commission, M. Joseph Reinach a an
noncé son intention de déposer un amen
dement qui, respectueux du principe d’éga
lité voté par la Chambre lorsqu’elle a accep
té l’amendement Vincent, introduirait
dans la loi le mécanisme des congés qui
fonctionne pour l’armée de mer, dont le re
crutement est également fondé sur le prin
cipe de l’égalité.
Ainsi, ce principe étant sauvegardé et
les effectifs étant fixés à un chiffre mini
mum au-dessous duquel ils ne pourront des
cendre, rien ne s’opposerait plus à ce que
les hommes en surnombre puissent être en
voyés en congé renouvelable, en commen
çant par les soutiens indispensables de fa- ;
mille et les jeunes gens de familles nom
breuses. Tel est du moins le sentiment de
M. Reinach, auquel s’est joint M. Benazet.
Mais M. Jaurès et ses amis ne raisonnent
pas de la sorte. Ils prétendent que la Cham
bre est prisonnière du vote de lundi der
nier, lequel aurait pour signification étroite b
et stricte que tout conscrit doit faire exac
tement trois ans, jour pour jour..
Lorsqu’il émit sa proposition de surenchè-
re en se montrant beaucoup plus intransi
geant que la Commission et que le gouver
nement lui-même, il est bien certain que |
M. Daniel Vincent, radical-socialiste et ad- \
versaire de la loi, n’avait qu’un but, sous |
les apparences d’un sentiment de farouche |
équité : celui de créer une obstruction et A
de faire échec au projet de loi.
Il n’ignorait pas que le service de trois
années, sans atténuation d’aucune sorte,
donnerait des hommes en surnombre dont
l’entretien entraînerait des dépenses consi
dérables, et c’est pourquoi il s’est livré à
cette manœuvre dont la véritable significa
tion a d’ailleurs été avouée par certains
journaux radicaux-socialistes. En effet, au
lendemain du vote de l’amendement Daniel
Vincent,l’A urore disait: « Quand on en sera
arrivé à l’application, l’amendement Vin
cent ne sera pas sans présenter de multiples
inconvénients ; on ne sait même pas, à
premier examen, comment il pourra être
appliqué ». Et dans la Lanterne, M. Breton a
écrit : «Si mes amis, adversaires résolus de
la loi de trois ans, réclamaient avec tant d’ar
deur son application intégrale à tous les ci
toyens, s’ils me demandaient d’abandonner
ma motion, c’était bien moins pour introduire
dans la loi nouvelle le principe d'égalité, que
pour essayer contre cette loi une manœuvre
puérile et inefficace. »
On peut savoir gré à M. Breton de faire
ainsi connaître les véritables intentions de
ses amis. C’est l’aveu formel des senti
ments de la minorité qui, dans un débat
où l’intérêt de la défense nationale est en
jeu, ne songe tout d’abord qu’à poursuivre
ses ambitions et ses rancunes.
Prompts à poursuivre l’avantage qu’ils
avaient ainsi obtenu, les adversaires de la
loi de trois ans ont essayé, dans la séance
de mardi, d’empêcher le vote des arti
cles 2 et 3 du projet de la Commission, qui
fixent le nombre minimum des hommes du
service armé par compagnie, batterie ou
escadron. Après le vote de l’amendement Da
niel Vincent, disaient-ils, il n’y avait plus à
considérer ni maximum, ni minimum d’ef
fectifs. Mais la majorité comprenant le-
piège, l’encerclement où on la voulait ré
duire, ne s’est pas laissé prendre.
Elle a donc voté l’article 3, indiquant
ainsi qu’elle prévoyait certaines atténua
tions à la loi, atténuations rendues possi
bles par les excédents du recrutement, —
et, en outre, par la fixation d’un minimum
d’effectif non pas global, mais par unité de
combat, elle a opposé d’avance une bar
rière à certaines motions de surenchère
électorale.
Th. Vallée.
BULLETIN MILITAIRE
Le relèvement déjà solde
des officiers et sous-officiers
M. Henry Paté a déposé sur le bureau de
la Chambre un contre-projet relatif à l’aug-
mentation de solde des officiers, sous-offi-
ciers et gendarmes.
Voici le tarif proposé par M. Henry Paté :
Sous-lieutenants, 3,600 et 4.200 tr. ;
Lieutenants, 4,500, 4,800, 5.000 fr. ;
Capitaines, 6,000, 6,480, 6 840, 7,200 fr. $
Commandants, 7,650, 8,100 fr.;
Colonels, 11,880 fr. ;
Généraux de brigade, 11 400 fr. $
Généraux de division, 19,980 fr.
Pour les sous officiers, M. H. Paté adopte
les chiffres du projet Dalbiez sauf une modi
fication en faveur des adjudanis-ehefs dont
le traitement de début serait de 2,600 au lieu
de 2,500. . .
En ce qui concerne la gendarmerie, M. H.
Paté établit un tarif de solde basé sur l’aug
mentation annuelle moyenne de 300 francs
prévue par le projet du gouvernement pour
les sous-officiers de carrière.
Saluer l’éeloe
chose vraiment
neuve, voir entrer tout à coup, dans la prati
que une idée originale qui jamais encore
n’avait été appliquée en France, étudier sur
place, à son aube, une industrie nouvelle
appelée à modifier bientôt les conditions
économiques on noua affranchissant de l’é
tranger qui s’était jusqu’alors assuré le pri
vilège de cette fabrication spéciale : l’invita-
tion était tentante, bien faite pour aiguiser
la curiosité d’un chroniqueur en quête d’ac
tualité et d’inédit.
Je m’y suis rendu avec d’autant plus d’em-
pressement que cette création est une initia
tive havraise et que l’honneur lui revient
d’avoir donné l’exemple d’un esprit d’entre
prise dont il faut dire l’ingenieuse opportu
nité.
Si, pour assister aux débuts de la jeune
usine, il faut aller chercher là-bas, tout près
d’Elbeuf, la petite commune de Saint-Aubin-
Jouxte-Boulleng qui mire dans la Seine sa
simplicité villageoise, c’est que le hasard de
la vacance d’un immeuble et aussi la proxi
mité des ressources forestières, situation
appréciable pour l’industrie en question, ont
déterminé ce choix.
Mais il convient de souligner que l’œuvre
est partie de chez nous, qu’elle groupe dans
son activité des efforts essentiellement ha-
vrais, et qu’à un double titre elle peut justi
fier l’attention et la sympathie.
Depuis le temps immemorial où les
hommes ont pris coutume de demander aux
arbres des matériaux de construction, il sem
blait que l’art de débiter le bois et de l’em
ployer ne dut jamais s’écarter des procédés
consacrés par la tradition.
Les dents de la scie découpaient des plan
ches d’épaisseurs variables, et, le plus sim
plement du monde, sous les doigts des me-
nuisiers de tous les âges, le plus modeste
sapin ou le chêne le plus opulent se trans
formait en objet familier, en vertu de la loi
implacable qui asservit les choses naturelles
aux besoins ou aux caprices d’une humanité
toujours impatiente de créer.
De fait, longtemps, bien longtemps, on a
lait ainsi.
Mais le bois se révolte parfois et n’accepte
pas sans récriminer l’attaque de la scie et
du rabot. Bien qu’arrache à la terre nourri
cière et mort en apparence, il conserve dans
le mystère de ses cellules une vie latente
que la cognée n’a pas détruite. La sève qui
engorge encore ses tissus n’a pas été réduite
à néant par le couperet de l’exécuteur.
Pendant quelque temps encore, à la fa
veur de certaines conditions atmosphéri
ques, le bois sectionné poursuit son évolu
tion. Et vous savez les fâcheux exploits dont
il est coutumier lorsqu’il est encore dans
toute l’ardeur de la jeunesse, qu il a été ap
pelé, trop prématurément, à jouer le grave
rôle de bois travaillé.
Le gaillard, pris d’émulation, se met à
« travailler » à son tour, mais au mauvais
sens du mot. Il « joue » et se « gondole » —
c’est évidemment de son âge. Il détruit bien
vite la belle harmonie des lignes entre les-
•quelles la technique menuisière prétendait
le contenir, et rien n’est plus navrant à voir
qu’un panneau de porte en mal d’anarchie,
déformé, recroquevillé comme s’il souffrait
de servitude et de rhumatisme.
»
* 4
L’ébéniste avait cependant remarqué qu’en
collant l’une contre l’autre deux feuilles de
bois sechées, avec le souci préalable de croi
ser leur fil, on obtenait un panneau formant
un tout compact, remarquablement résis
tant et tout à fait à l’abri des influences
atmosphériques, chaleur, humidité.
Pratique et malin, l’ébéniste avait trouvé
cela le jour où l’idée lui vint de fabriquer un
meuble de noyer ou d’acajou en n’employant
qu’une infime partie de noyer ou d’acajou.
Il imagina de coller tout bonnement sur ce
meuble exécuté en démocratique peuplier
des feuilles découpées dans ces essences
chères. L’œil avait toute l’illusion ; et l’art
du placage était né.
Cette association ingénieuse de plusieurs
espèces de bois offrant les unes la finesse de
leurs veines, les autres leur rôle modeste
d’intermédiaire et de support discret, l’in
dustrie l’a appliquée et généralisée avec un
bonheur partait.
Depuis une vingtaines d’années, l’Améri
que lui a ouvert une voie fructueuse. Elle
EST IMMERGÉ DANS L'EAU CHAUD
a créé pour elle et perfectionné un outillage
spécial
La Russie, l’Autriche, à leur tour, en ont
Adopté les principes. Et la France continuait
d’allerchezellos acheter des produits que
l’ébéniste, le carrossier, le fabricant de mal
les réclament actuellement plus que jamais.
C’est précisément cette industrie du con
tre-placage qui vient d’éclore dans l’usine
de Saint-Aubin. Et c’est cette chose impor
tante et neuve qu’il me plairait de vous con
ter aujourd'hui par le menu.
«
* *
Le tronc d’arbre est apporté à la fabrique
tel qu’il est livre par le bûcheron.
Mis en chantier, il y demeure quelque
temps: une première dessication s’opère.
Il est alors repris, déshabillé de son écor
ce, puis soumis à l’action de la chaleur hu
mide, soit qu’on l’immerge directement dans
un bain, soit qu’on le maintienne dans un
milieu chargé de vapeur.
Suivant la nature du bois, il subit ce trai
tement de douze à trente-six heures. Le pas
sage à l’étuve a pour but de détruire c« qui
reste de sève dans la substance ligneuse, de
dissoudre les sucs végétaux, etc., en un mot
de rendre la matière stérile.
Le bois sort de ces chambres imprégné
d’eau, tout prêt pour « la dérouleuse ».
Or voici, parmi tant d’appareils d’un mer
veilleux automatisme, la machine la plus cu
rieuse, peut-être, la plus originale et de
l’effet le plus saisissant.
Ce tronc d’arbre, coupé au préalable sur
une longueur déterminée, un engin puissant
va littéralement le « derouler ». Il va tailler
dans la masse, en suivant des spires régu
lières, une interminable feuille de bois qui,
suivant la position des couteaux, peut avoir
de un à huit millimètres d’épaisseur. L’arbre
se « déroule » véritablement à la façon des
bobines de papier de nos machines à impri
mer, à la façon d’une pièce d’étoffe que l’on
ferait pivoter.
Des ouvriers étaient venus qui avaient
disposé à l’aide d’un palan le tronc à débiter
à la hauteur de deux portions d’axe métal
liques armés de griffes. Sous la formidable
poussée des vis, les pointes saisirent la pièce
de bois, l’encastrèrent, firent que le tronc
devint un axe lui-même, ou plus exacte
ment une pièce dressée sur un tour gigan
tesque.
Alors on mit la machine en marche. Un
vertigineux mouvement de rotation emporia
le tronc pendant qu’une masse de ter du
poids de 1,200 kilogrammes et bordée d’un
double couteau était rabattue en avant et
mécaniquement amenée en contact avec le
bois.
Un sifflement léger, puis un bourdonne
ment continu, et tout à coup nous vîmes ce
spectacle:entre les lames, une feuille surgit,
glissa sur le sol, s’étendit comme un tissus
aux dessins bizarres.
L’appareil la rejetait toujours en avant,
sans solution de continuité ; elle se dérou
lait en nappe régulière, montrant au passa
ge, dans la fraîcheur rosée de sa coupe,
l’imprévu de ses marbrures, le réseau de ses
veines mises à nu.
C’était com me un extraordinaire tapis d’es
calier que la machine fabriquait là presque
instantanément, à mesure que l’arbre se
présentait sous la lame et livrait à chaque
tour quelques millimètres de son aubier...
En moins de dix minutes, le tronc de
soixante centimètres de diamètre était trans-
formé en une feuille de bois qu’un homme
coupait de temps en temps, mais qui sans
cela eut représenté unlarge i uban ininter-
rompu sur plusieurs centaines de mètres.
# «
.Le bois « déroulé » passe maintenant an
« massicot ».
Posé sur des tables munies de chaînes
sans fin, il est amené sous l’arêle du cou
teau, sectionné suivant des dimensions dé
terminées; puis la feuille est conduite, tou
jours mééaniquement, sur des tables chauf
fantes de vingt-cinq mètres de longueur.
Elle sèche, se rétrécit, abandonne à lair 50
à 60 pour cent d’eau, pour être ensuite
livrée à l’ouvrier chargé « d’établir les pan ¬
Sa mission consiste à appareiller les feuil
les. Il choisira donc deux de ces feuilles des-
tinées à constituer les faes du futur pan
neau. Entre ces lamelles de noyer, ou de
chêne, ou d’acajou, ou de hêtre, ou de syco
more, on intercalera une feuille de vulgaire
peuplier. La liaison absolue sera assurée par
la colle : et voilà toute l’histoire d’un procédé
industriel, bien simple en apparence, qu’il y
a deux mois encore l’étrang r était seul a
appliquer, pour son plus grand avantage.
*
* *
Mais avant l’opération du collage, il est
quelques manipulations intermédiaires.
Voyez plutôt ces collaboratrices de l’« ap.
pareilleur ». Ce sont des femmes qui ont
pour tâche de rassembler une ou deux feuil
les de bois lorsqu’il s’agit d’exécuter des
panneaux de grandes surfaces en plusieurs
‘morceaux.
Elles commencent par assurer des bords
nets et scrupuleurement rectilignes à l’aide
d’une coupeuse automatique ; elles les rap.
prochent, puis, mécaniquement, les fixent
en les recouvrant d’un ruban de papier en
duit de dextrine.
Notez que cette bande de jonction n’est
que temporaire et n’a d’autre but que de fa-
ciliter le maniement des feuilles rassem
blées.
C’est maintenant le tour de « l’encolleu-
se ». Une énorme marmite chauffée à la
vapeur se dresse au-dessus de nos têtes. Un
tuyautage amène la glue tiède au-dessus de
deux cylindres d’acier cannelés, tournant
en sens inverse. Goutte à goutte elle s’é*
coule, entretenant la viscosité constante des
surfaces.
Un homme a saisi une lame de peuplier —
car le dépôt de colle s’effectue exclusive
ment sur tes deux faces de la feuille inté
rieure — il l’a engagée entre les cylindres
qui l’ont rendue à d’autres mains, complè
tement enduite.
Des ouvriers l’ont reçue à la sortie et mise
en pile, non sans omettre, bien entendu, de
placer dessus et dessous, à contre fil, lés
feuilles de noyer ou de chêne ou de bois
aristocratique qui devront l’habiller.
Le tout, placé sur wagonnet,est porté tout
près de là sur le plateau d’une presse hy
draulique.Une compression énergique a lieu,
la colle pénètre dans les pores du bois, elle
? établit une union intime rendue plus indis-
5 soluble encore par l’action prolongée du ser-
3 rage sous l'effet de tendeurs latéraux.
j Et les opérations touchent à leur fin.
! Les panneaux retirés de la presse passent
au séchoir durant une journée. Il ne reste
plus qu’à les « fignoler », à polir leurs sur
faces, à faire disparaître çà et là le ruban de
papier dont je vous parlais tout à l'heure et
qui maintint les morceaux. C’est le rôle de
la « ponceuse », une machine preste qui
s’empare du panneau, le caresse sous le bai
ser de ses râpes douces, le livre reluisant,
aimable au toucher, sous une couche impal-
pable de poussière de bois qui doit être
comme un raffinement de coquetterie: la
poudre de riz des contreplaqués i ;
*
» *
Je sais gré à MM. Sill et Denenfville de
m’avoir réservé ia primeur de cette intéres
sante leçon de choses, de l’avoir entourée de
tant d’amabilité et de bonne grâce.
L’œuvre accomplie qui, en quelques mois,
transforma une ancienne filature en une
usine moderne, unique en France, est de
celles qui séduisent l’esprit par leur nou
veauté et les promesses de leur avenir.
Une longue et minutieuse étude de M. Sill
effectuée sur les lieux de fabrication simi
laire, en Amérique, a permis dès le début
d’assurer le parfait fonctionnement et la mi
se en service immédiate.
J’ai vu entrer des arbres entiers dans
l’usine de Saint-Aubin. Je les ai vus ressortir
sous la forme de panneaux polis, coupés,
prêts à poser. Les machines tournaient à
peine que la jeune industrie livrait ses pro
duits. Le carrossier d’automobile en réclame.
Le faubourg Saint-Antoine en attend.
Et la destinée des choses est étrange tout
de même qui, dans cet immense immeuble
où mourut le fil de coton, vient d’installer
pour longtemps le règne triomphant du fil
du bois.
Albert- HERRENSCHMIDT.
Conseil des Ministres
Les ministres se sont réunis hier matin, en
Conseil, à l’Elysée, sous la présidence de M.
Poincaré.
Les Conseils générauz
Le président de la République a signé un
décret fixant au 3 août la date des elecuons
pour le renouvellement de la première série
sortante des Conseils generaux et des Con
seils d’arrondissement, et un autre decret
fixant au 12 août la première partie de la
session des Conseils d’arrondissement
Dans la Marina
Le ministre de la marine a fait signer par
le président de la République deux decisions
par lesquelles le contre-amiral Lacaze esl
nommé au commandement de la deuxième
division de la première escadre de la pre
mière armée navale et le centre-amiral
Rouyer au commandement de ia deuxième
escadre légère.
De Conseil supérieur de l’agriculture
Le ministre de l’agriculture a fait signer
un décret rcorganisant le Conseil supérieur
de l’agriculture.
Ce Conseil comprendra à l’avenir non seu
lement les membres de droit et ceux dési-
signes par le ministre, prévus par le décret
du 4 mars 1893, mais aussi des membres
élus, d’une part par les corps constitués et
principaux groupements agricoles, d autre
part par les services extérieurs du minislere
de l’agriculture.
Cette catégorie nouvelle des délégués élus
sera complétée lorsque le Parlement aura
voté la constitution des chambres d’agricul-
ture. . .
La Commission permanente du conseil
supérieur est modifiée dans le même sens.
Elle comprendra désormais, en pius des
membres de droit et des membres désignés
par le ministre, dix membres élus par le
Conseil supérieur de l’agriculture en réu
nion plénière. ,
Le prochain Conseil aura lieu mardi.
N* 11,687
(8 Pages)
5 Centimes — EDITION DU MATIN — 5 Centimes
(8 Pages)
Dimanche 13 Juillet 1943
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à M. O. RANDOLET
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AU HAVRE
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( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS.., 3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
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Le PETIT HA YRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales |
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NEW-YORK, 12 JUILLET
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13
13
63
15
50
60
1/2
75
CHICAGO. 12 JUILLET
C. ou JOUR
C. PRECED
Blé sur......
Juillet....
Septembre
83 »/»
87 »/»
wl - —
85 1/2
88 »/»
Maïs sur
Juillet....
69 1 8
69 o 8
Septembre
69 5/8
60 1 4
Saindoux sur.
Juillet. ..
11 5
11 65
•
Septembre
11 72
11 72
LES AFFAIRES D’ORIENT
L’occupation de Silistrie
Bucarest. — Le ministre de la guerre, gé
nérai Herjeu a adressé de Silistrie au roi un
télégramme annonçant que l’occupation de
la ville a eu lieu vendredi à onze heures du
matin.
La Marche de l’Armée ronmaine
Bucarest. — L’entrée de l’armée roumaine
s’effectue sans résistance de la part des
troupes bulgares.
La ligne frontière où sera suspendue la
marche en avant n’est pas encore décidée.
Bien que le gouvernement roumain veuille,
d’accord avec le roi, rester, relativement
aux buts à atteindre, dans les limites d’une
politique prudente et modérée, il désire
cependant que ces buts soient assurés à
temps.
Sofia- — Hier après-midi, la cavalerie rou
maine a fait son apparition dans le village
de Belyoussouf et a Kouyoussi, dans l’arron
dissement de Dobritch.
Les troupes roumaines ont occupé le ma
tin la station télégraphique de Tchifoutc-
keny, s’avançant vers Dobritch, où se ren
dent un grand nombre de réfugiés, femmes,
enfants et vieillards.
L’attitude de la Grèce
Athènes.— Le bruit court que les troupes
grecques ont occupé Drama et Dédéagatch.
On annonce que le gouvernement helléni
que a répondu a la démarche de la Russie
en vue de la cessation des hostilités que la
paix serait conclue sur le champ de ba
taille.
La mobilisation russe est démentie
Bucarest. — Les journaux officieux dé
mentent la nouvelle tendancieuse publiée
par une certaine presse et annonçant la mo
bilisation de l’armée russe à la frontière rou
maine.
Les Bulgares battent en retraite
devant les Serbes
Belgrade. — Durant toute la journée
d’hier, les Bulgares ont été poursuivis sur
tout le front, depuis Zaetchar (frontière
serbo-bulgare) jusqu’à Radovitcha (Macé
doine).
A Tzer, un détachement bulgare a été vi
goureusement poursuivi et écrasé jusqu’à
Tzarevo-Selo.
A Tirandze, les Serbes se sont emparés de
14 boulangeries militaires, de 150 tonnes de
farine et de 5 tonnes de riz.
La cavalerie serbe a poursuivi énergique
ment les Bulgares dans la direction de Pet-
chevo.
En battant en retraite, les Bulgares ont
tenté une attaque sur Egri-Palanka, mais ils
ont été repoussés avec de grosses pertes et
ont abanaonné leurs morts et leurs blessés.
Le contact établi entre les Serbes et les
Grecs a eu pour effet de purger la Macédoine
des troupes ennemies.
Les détachements bulgares en retraite per
dent contact entre eux de jour en jour et se
ravitaillent difficilement.
Les Atrocités Bulgares
Athènes.— Le roi Constantin a adressé du
quartier général une dépêche au ministre
des affaires étrangères dans laquelle il an-
sonce que des soldats bulgares, sur l’ordre
re leur capitaine, ont enfermé dans la cour
de l’école du métropolite de Demir Hissar
deux prêtres et plus de cent notables et qu’il
les ont massacrés.
Les soldats bulgares ont violé des jeunes
filles. L’une d’elles, ayant résisté, a été tuée
et son cadavre mis en pièces.
Le roi demande à son ministre de protes-
1er, en son nom, auprès des représentants
des puissances civilisées contre de tels actes
de barbarie
M. Venizelos est parti dans la soirée pour
le camp, afin de s’entretenir avec le roi de
la situation.
La Turquie restera-t-elle neutre ?
Constantinople. — Le Tasviri Eficiar ap
prend que la Porte n’a pas encore décidé si
elle demeurerait neutre. Sa décision défini
tive sera vraisemblablement prise aujour
d’hui.
Les négociations avec la Grèce continuent,
mais il est peu probable qu’elles aboutissent
à un résultat positif, car la Grèce demande
l’assistance de la Turquie sans vouloir, de
son côté, faire aucun sacrifice.
Les blessés à Athènes et au Piréo
Athènes. — Les hôpitaux d’Athènes et du
Pirée sont pleins de blessés.
Les nouveaux arrivants sont dirigés sur
des hôpitaux provisoires installés en pro
rince.
Des cas de choléra sont signalés parmi les
prisonniers bulgares.
Une Ville incendiée
Athènes. — Le commandant de la 7e di
vision télégraphie au quartier général que
la ville de Serres est incendiée entièrement,
à l’exception des quartiers musulman et
juif.
Le bazar est complètement détruit.
Un grand nombre de femmes, d’enfants,
de vieillards ont été trouvés assassinés ou
brûlés dans les maisons.
Plus de vingt mille personnes sont sans
abri.
On signale que des prêtres, des femmes et
des vieillards sont morts en martys après
avoir subi les derniers outrages.
Des sommes d’argent considérables ont
été emportées par les soldats bulgares.
Territoires réoccupés par les Turos
Constantinople, 12 juillet, de l’envoyé spé
cial d’Havas. — L’armée impériale a reçu
l’ordre de réoccuper les territoires ottomans
que doit évacuer l’armée bulgare.
L’Armée turque commence sa Marche
Constantinople. — Après deux entrevues
que le delegue serbe M. Pavlovitch a eues
nier après-midi avec le grand-vizir, la ratifi
cation du traité préliminaire de paix de Lon
dres s’est effectuée.
L’armée turque commencera incessam
ment sa marche ; elle occupera la ligne
Midia à Enos.
Le ministère de l’intérieur invite tous
fonctionnaires à rejoindre leur poste.
de
les
L’AVIATEUR AUDEMARS
WANNE. — L’aviateur Audemars a atterrit
à 11 h. 30 à l’aérodrome pour compléter sa
provision d’essence et d’huile, puis il a re
pris son vol sur Paris à deux heures.
VILLACOUBLAY. — Audemars a atterri hier
soir à 7 h. 52 à l’aérodrome de Villacoublay.
Il était parti le matin de Berlin à 4 h. 15.
SEPT OUVRIERS MORTELLEMENT
BLESSES
Lille. — Hier vers midi, dans un bâtiment
en construction boulevard des Trois-villes,
sur le territoire de la Madeleine, une équipe
de maçons et de manœuvres de Roubaix a
été surprise par la chute d’un bloc de pierre
qui a provoqué l’effondrement de l’echafau-
dage.
Sept des ouvriers précipités dans le vide
ont été mortellement blessés.
COLLISION DE TRAINS
Colchester. — Une collision a eu lieu hier
entre un express et une locomotive.
Quatre personnes ont été tuées.
Le wagon de tête a été réduit en miettes ;
le wagon-restaurant a été fortement avarié.
Le nombre des blessés est encore inconnu.
Un Discours de M. Millerand
Le Comité républicain socialiste de la
première circonscription du douzième ar
rondissement (Comité Millerand) s’est réuni
pour entendre le compte rendu du mandat
de son élu.
L’assistance était très nombreuse.
Tout de suite, l’ancien ministre de la guerre
a expliqué son attitude dans la discussion du
projet de loi militaire qu’il a soutenu de ses
votes.
Il s’est d’abord élevé contre le reproche de
« réactionnaire » qu’on appliquait au réta
blissement des trois ans.
M. Millerand explique ensuite que même
l’application rigoureuse de la loi de 1905, la
« chasse aux embusqués », la suppression
des ordonnances, l’emploi des troupes noi
res, rien de tout cela n’était suffisant à nous
donner la force immédiate. Il en est de mê-
me de la préparation militaire.
On a encore parlé de la seule nécessité de ren
forcer les troupes de couverture : c’était simple,
vraiment trop simple ; en portant toutes les trou
pes à la frontière, on ruinait les troupes de l’in
térieur et on les mettait dans l’impossibilité de
s’instruire. Oui, les troupes de couverture résis
teraient à l’aitaque de la première journée ; mais
n’oublions pas qu’en arrière des troupes de cou
verture allemandes, il y a d’autres corps concen
trés devant lesquels les troupes de couverture
françaises ne suffiraient plus, et qu’en augmen
tant nos troupes de couverture seulement au dé
triment des corps de l’intérieur, nous aurions rui
né notre corps de bataille.
On a dit aussi qu’il fallait augmenter les fortifi
cations du Nord-Est ; certes, mais c’est une erreur
formidable de croire que la solution de la sécurité
nationale peut se trouver dans des fortifications.
L’exemple récent des Balkans prouve que la vic
toire est dans la manœuvre, et la manœuvre ne
s’opère qu’en rase campagne.
On a cru enfin que le service de trente mois
pourrait suffire ; malheureusement non. D’abord
la cavalerie ne serait pas en état, et les chevaux
seraient abandonnés ; puis, le trou d'hwer qu’on
aurait ainsi comblé du 1 er octobre au 1 er mars re
paraîtrait comme trou d'été du 1 er mars au ior oc
tobre.
Certes, dit M. Millerand, il y au service de trois
ans des inconvénients économiques et sociaux
très sérieux, et c’est un très lourd sacrifice que
l’on demande à la nation.
Rappelons-nous ‘histoire : on a reproché au
parti républicain son attitude entre 4837 et 1870,
mais on peut se tromper une fois, un peuple n’a
pas le droit de se tromper deux fois.
Nous n’avons pas le droit de nous tromper en
core.
Le service de trois ans ne sera pas voté par
enthousiasme, mais il sera voté par une volonté
froide, résolue de nous mettre a l’abri des mal
heurs que nous avons déjà subis.
On dit, et je le crois sincèrement, que l’Allema
gne ne veut pas la guerre : certes, et, hélas ! elle
n’a plus a rechercher de gloire militaire, mais elle
peut, dans la guerre, chercher une operation
économique, et cette opération elle serait tentée
de l’entreprendre le jour où elle verrait la con
currence qu’elle rencontre partout dans un état
d’infériori é évidente. Et elle aurait, le jour où
elle constaterait cette infériorité, bien du mal à
résister à cette tentation. La guerre étant, de l’au
tre côté de la frontière, une question économi
que, on ne la tentera donc qu’avec le plus de
chances de succès ; et, par conséquent, si nous
voulons assurer notre sécurité et notre dignité, il
nous faut faire les sacrifices nécessaires, si durs
qu ils paraissent.
L’assistance a arclamé M. Millerand et a
votéà l’unanimité un ordre du jour d’entière
approbation à son élu.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la HIHHRIRIE IMTERMATIOHNLE
108, rue Saint-Lazare, 109
(immeuble de PHOTEL TERMINUS)
LA LOI MILITAIRE
A la Commission de l’Armée
A la Commission de l'armée, vendredi,
M. Etienne, ministre de la guerre, a fait
connaître qu’il apportera, mardi prochain,
les résolutions du gouvernement au sujet
des amendements relatifs aux familles nom
breuses. On n’a jusqu’ici aucun renseigne
ment sur ce que pourront être ces résolu
tions. Toutefois, en cette même séance de
la Commission, M. Joseph Reinach a an
noncé son intention de déposer un amen
dement qui, respectueux du principe d’éga
lité voté par la Chambre lorsqu’elle a accep
té l’amendement Vincent, introduirait
dans la loi le mécanisme des congés qui
fonctionne pour l’armée de mer, dont le re
crutement est également fondé sur le prin
cipe de l’égalité.
Ainsi, ce principe étant sauvegardé et
les effectifs étant fixés à un chiffre mini
mum au-dessous duquel ils ne pourront des
cendre, rien ne s’opposerait plus à ce que
les hommes en surnombre puissent être en
voyés en congé renouvelable, en commen
çant par les soutiens indispensables de fa- ;
mille et les jeunes gens de familles nom
breuses. Tel est du moins le sentiment de
M. Reinach, auquel s’est joint M. Benazet.
Mais M. Jaurès et ses amis ne raisonnent
pas de la sorte. Ils prétendent que la Cham
bre est prisonnière du vote de lundi der
nier, lequel aurait pour signification étroite b
et stricte que tout conscrit doit faire exac
tement trois ans, jour pour jour..
Lorsqu’il émit sa proposition de surenchè-
re en se montrant beaucoup plus intransi
geant que la Commission et que le gouver
nement lui-même, il est bien certain que |
M. Daniel Vincent, radical-socialiste et ad- \
versaire de la loi, n’avait qu’un but, sous |
les apparences d’un sentiment de farouche |
équité : celui de créer une obstruction et A
de faire échec au projet de loi.
Il n’ignorait pas que le service de trois
années, sans atténuation d’aucune sorte,
donnerait des hommes en surnombre dont
l’entretien entraînerait des dépenses consi
dérables, et c’est pourquoi il s’est livré à
cette manœuvre dont la véritable significa
tion a d’ailleurs été avouée par certains
journaux radicaux-socialistes. En effet, au
lendemain du vote de l’amendement Daniel
Vincent,l’A urore disait: « Quand on en sera
arrivé à l’application, l’amendement Vin
cent ne sera pas sans présenter de multiples
inconvénients ; on ne sait même pas, à
premier examen, comment il pourra être
appliqué ». Et dans la Lanterne, M. Breton a
écrit : «Si mes amis, adversaires résolus de
la loi de trois ans, réclamaient avec tant d’ar
deur son application intégrale à tous les ci
toyens, s’ils me demandaient d’abandonner
ma motion, c’était bien moins pour introduire
dans la loi nouvelle le principe d'égalité, que
pour essayer contre cette loi une manœuvre
puérile et inefficace. »
On peut savoir gré à M. Breton de faire
ainsi connaître les véritables intentions de
ses amis. C’est l’aveu formel des senti
ments de la minorité qui, dans un débat
où l’intérêt de la défense nationale est en
jeu, ne songe tout d’abord qu’à poursuivre
ses ambitions et ses rancunes.
Prompts à poursuivre l’avantage qu’ils
avaient ainsi obtenu, les adversaires de la
loi de trois ans ont essayé, dans la séance
de mardi, d’empêcher le vote des arti
cles 2 et 3 du projet de la Commission, qui
fixent le nombre minimum des hommes du
service armé par compagnie, batterie ou
escadron. Après le vote de l’amendement Da
niel Vincent, disaient-ils, il n’y avait plus à
considérer ni maximum, ni minimum d’ef
fectifs. Mais la majorité comprenant le-
piège, l’encerclement où on la voulait ré
duire, ne s’est pas laissé prendre.
Elle a donc voté l’article 3, indiquant
ainsi qu’elle prévoyait certaines atténua
tions à la loi, atténuations rendues possi
bles par les excédents du recrutement, —
et, en outre, par la fixation d’un minimum
d’effectif non pas global, mais par unité de
combat, elle a opposé d’avance une bar
rière à certaines motions de surenchère
électorale.
Th. Vallée.
BULLETIN MILITAIRE
Le relèvement déjà solde
des officiers et sous-officiers
M. Henry Paté a déposé sur le bureau de
la Chambre un contre-projet relatif à l’aug-
mentation de solde des officiers, sous-offi-
ciers et gendarmes.
Voici le tarif proposé par M. Henry Paté :
Sous-lieutenants, 3,600 et 4.200 tr. ;
Lieutenants, 4,500, 4,800, 5.000 fr. ;
Capitaines, 6,000, 6,480, 6 840, 7,200 fr. $
Commandants, 7,650, 8,100 fr.;
Colonels, 11,880 fr. ;
Généraux de brigade, 11 400 fr. $
Généraux de division, 19,980 fr.
Pour les sous officiers, M. H. Paté adopte
les chiffres du projet Dalbiez sauf une modi
fication en faveur des adjudanis-ehefs dont
le traitement de début serait de 2,600 au lieu
de 2,500. . .
En ce qui concerne la gendarmerie, M. H.
Paté établit un tarif de solde basé sur l’aug
mentation annuelle moyenne de 300 francs
prévue par le projet du gouvernement pour
les sous-officiers de carrière.
Saluer l’éeloe
chose vraiment
neuve, voir entrer tout à coup, dans la prati
que une idée originale qui jamais encore
n’avait été appliquée en France, étudier sur
place, à son aube, une industrie nouvelle
appelée à modifier bientôt les conditions
économiques on noua affranchissant de l’é
tranger qui s’était jusqu’alors assuré le pri
vilège de cette fabrication spéciale : l’invita-
tion était tentante, bien faite pour aiguiser
la curiosité d’un chroniqueur en quête d’ac
tualité et d’inédit.
Je m’y suis rendu avec d’autant plus d’em-
pressement que cette création est une initia
tive havraise et que l’honneur lui revient
d’avoir donné l’exemple d’un esprit d’entre
prise dont il faut dire l’ingenieuse opportu
nité.
Si, pour assister aux débuts de la jeune
usine, il faut aller chercher là-bas, tout près
d’Elbeuf, la petite commune de Saint-Aubin-
Jouxte-Boulleng qui mire dans la Seine sa
simplicité villageoise, c’est que le hasard de
la vacance d’un immeuble et aussi la proxi
mité des ressources forestières, situation
appréciable pour l’industrie en question, ont
déterminé ce choix.
Mais il convient de souligner que l’œuvre
est partie de chez nous, qu’elle groupe dans
son activité des efforts essentiellement ha-
vrais, et qu’à un double titre elle peut justi
fier l’attention et la sympathie.
Depuis le temps immemorial où les
hommes ont pris coutume de demander aux
arbres des matériaux de construction, il sem
blait que l’art de débiter le bois et de l’em
ployer ne dut jamais s’écarter des procédés
consacrés par la tradition.
Les dents de la scie découpaient des plan
ches d’épaisseurs variables, et, le plus sim
plement du monde, sous les doigts des me-
nuisiers de tous les âges, le plus modeste
sapin ou le chêne le plus opulent se trans
formait en objet familier, en vertu de la loi
implacable qui asservit les choses naturelles
aux besoins ou aux caprices d’une humanité
toujours impatiente de créer.
De fait, longtemps, bien longtemps, on a
lait ainsi.
Mais le bois se révolte parfois et n’accepte
pas sans récriminer l’attaque de la scie et
du rabot. Bien qu’arrache à la terre nourri
cière et mort en apparence, il conserve dans
le mystère de ses cellules une vie latente
que la cognée n’a pas détruite. La sève qui
engorge encore ses tissus n’a pas été réduite
à néant par le couperet de l’exécuteur.
Pendant quelque temps encore, à la fa
veur de certaines conditions atmosphéri
ques, le bois sectionné poursuit son évolu
tion. Et vous savez les fâcheux exploits dont
il est coutumier lorsqu’il est encore dans
toute l’ardeur de la jeunesse, qu il a été ap
pelé, trop prématurément, à jouer le grave
rôle de bois travaillé.
Le gaillard, pris d’émulation, se met à
« travailler » à son tour, mais au mauvais
sens du mot. Il « joue » et se « gondole » —
c’est évidemment de son âge. Il détruit bien
vite la belle harmonie des lignes entre les-
•quelles la technique menuisière prétendait
le contenir, et rien n’est plus navrant à voir
qu’un panneau de porte en mal d’anarchie,
déformé, recroquevillé comme s’il souffrait
de servitude et de rhumatisme.
»
* 4
L’ébéniste avait cependant remarqué qu’en
collant l’une contre l’autre deux feuilles de
bois sechées, avec le souci préalable de croi
ser leur fil, on obtenait un panneau formant
un tout compact, remarquablement résis
tant et tout à fait à l’abri des influences
atmosphériques, chaleur, humidité.
Pratique et malin, l’ébéniste avait trouvé
cela le jour où l’idée lui vint de fabriquer un
meuble de noyer ou d’acajou en n’employant
qu’une infime partie de noyer ou d’acajou.
Il imagina de coller tout bonnement sur ce
meuble exécuté en démocratique peuplier
des feuilles découpées dans ces essences
chères. L’œil avait toute l’illusion ; et l’art
du placage était né.
Cette association ingénieuse de plusieurs
espèces de bois offrant les unes la finesse de
leurs veines, les autres leur rôle modeste
d’intermédiaire et de support discret, l’in
dustrie l’a appliquée et généralisée avec un
bonheur partait.
Depuis une vingtaines d’années, l’Améri
que lui a ouvert une voie fructueuse. Elle
EST IMMERGÉ DANS L'EAU CHAUD
a créé pour elle et perfectionné un outillage
spécial
La Russie, l’Autriche, à leur tour, en ont
Adopté les principes. Et la France continuait
d’allerchezellos acheter des produits que
l’ébéniste, le carrossier, le fabricant de mal
les réclament actuellement plus que jamais.
C’est précisément cette industrie du con
tre-placage qui vient d’éclore dans l’usine
de Saint-Aubin. Et c’est cette chose impor
tante et neuve qu’il me plairait de vous con
ter aujourd'hui par le menu.
«
* *
Le tronc d’arbre est apporté à la fabrique
tel qu’il est livre par le bûcheron.
Mis en chantier, il y demeure quelque
temps: une première dessication s’opère.
Il est alors repris, déshabillé de son écor
ce, puis soumis à l’action de la chaleur hu
mide, soit qu’on l’immerge directement dans
un bain, soit qu’on le maintienne dans un
milieu chargé de vapeur.
Suivant la nature du bois, il subit ce trai
tement de douze à trente-six heures. Le pas
sage à l’étuve a pour but de détruire c« qui
reste de sève dans la substance ligneuse, de
dissoudre les sucs végétaux, etc., en un mot
de rendre la matière stérile.
Le bois sort de ces chambres imprégné
d’eau, tout prêt pour « la dérouleuse ».
Or voici, parmi tant d’appareils d’un mer
veilleux automatisme, la machine la plus cu
rieuse, peut-être, la plus originale et de
l’effet le plus saisissant.
Ce tronc d’arbre, coupé au préalable sur
une longueur déterminée, un engin puissant
va littéralement le « derouler ». Il va tailler
dans la masse, en suivant des spires régu
lières, une interminable feuille de bois qui,
suivant la position des couteaux, peut avoir
de un à huit millimètres d’épaisseur. L’arbre
se « déroule » véritablement à la façon des
bobines de papier de nos machines à impri
mer, à la façon d’une pièce d’étoffe que l’on
ferait pivoter.
Des ouvriers étaient venus qui avaient
disposé à l’aide d’un palan le tronc à débiter
à la hauteur de deux portions d’axe métal
liques armés de griffes. Sous la formidable
poussée des vis, les pointes saisirent la pièce
de bois, l’encastrèrent, firent que le tronc
devint un axe lui-même, ou plus exacte
ment une pièce dressée sur un tour gigan
tesque.
Alors on mit la machine en marche. Un
vertigineux mouvement de rotation emporia
le tronc pendant qu’une masse de ter du
poids de 1,200 kilogrammes et bordée d’un
double couteau était rabattue en avant et
mécaniquement amenée en contact avec le
bois.
Un sifflement léger, puis un bourdonne
ment continu, et tout à coup nous vîmes ce
spectacle:entre les lames, une feuille surgit,
glissa sur le sol, s’étendit comme un tissus
aux dessins bizarres.
L’appareil la rejetait toujours en avant,
sans solution de continuité ; elle se dérou
lait en nappe régulière, montrant au passa
ge, dans la fraîcheur rosée de sa coupe,
l’imprévu de ses marbrures, le réseau de ses
veines mises à nu.
C’était com me un extraordinaire tapis d’es
calier que la machine fabriquait là presque
instantanément, à mesure que l’arbre se
présentait sous la lame et livrait à chaque
tour quelques millimètres de son aubier...
En moins de dix minutes, le tronc de
soixante centimètres de diamètre était trans-
formé en une feuille de bois qu’un homme
coupait de temps en temps, mais qui sans
cela eut représenté unlarge i uban ininter-
rompu sur plusieurs centaines de mètres.
# «
.Le bois « déroulé » passe maintenant an
« massicot ».
Posé sur des tables munies de chaînes
sans fin, il est amené sous l’arêle du cou
teau, sectionné suivant des dimensions dé
terminées; puis la feuille est conduite, tou
jours mééaniquement, sur des tables chauf
fantes de vingt-cinq mètres de longueur.
Elle sèche, se rétrécit, abandonne à lair 50
à 60 pour cent d’eau, pour être ensuite
livrée à l’ouvrier chargé « d’établir les pan ¬
Sa mission consiste à appareiller les feuil
les. Il choisira donc deux de ces feuilles des-
tinées à constituer les faes du futur pan
neau. Entre ces lamelles de noyer, ou de
chêne, ou d’acajou, ou de hêtre, ou de syco
more, on intercalera une feuille de vulgaire
peuplier. La liaison absolue sera assurée par
la colle : et voilà toute l’histoire d’un procédé
industriel, bien simple en apparence, qu’il y
a deux mois encore l’étrang r était seul a
appliquer, pour son plus grand avantage.
*
* *
Mais avant l’opération du collage, il est
quelques manipulations intermédiaires.
Voyez plutôt ces collaboratrices de l’« ap.
pareilleur ». Ce sont des femmes qui ont
pour tâche de rassembler une ou deux feuil
les de bois lorsqu’il s’agit d’exécuter des
panneaux de grandes surfaces en plusieurs
‘morceaux.
Elles commencent par assurer des bords
nets et scrupuleurement rectilignes à l’aide
d’une coupeuse automatique ; elles les rap.
prochent, puis, mécaniquement, les fixent
en les recouvrant d’un ruban de papier en
duit de dextrine.
Notez que cette bande de jonction n’est
que temporaire et n’a d’autre but que de fa-
ciliter le maniement des feuilles rassem
blées.
C’est maintenant le tour de « l’encolleu-
se ». Une énorme marmite chauffée à la
vapeur se dresse au-dessus de nos têtes. Un
tuyautage amène la glue tiède au-dessus de
deux cylindres d’acier cannelés, tournant
en sens inverse. Goutte à goutte elle s’é*
coule, entretenant la viscosité constante des
surfaces.
Un homme a saisi une lame de peuplier —
car le dépôt de colle s’effectue exclusive
ment sur tes deux faces de la feuille inté
rieure — il l’a engagée entre les cylindres
qui l’ont rendue à d’autres mains, complè
tement enduite.
Des ouvriers l’ont reçue à la sortie et mise
en pile, non sans omettre, bien entendu, de
placer dessus et dessous, à contre fil, lés
feuilles de noyer ou de chêne ou de bois
aristocratique qui devront l’habiller.
Le tout, placé sur wagonnet,est porté tout
près de là sur le plateau d’une presse hy
draulique.Une compression énergique a lieu,
la colle pénètre dans les pores du bois, elle
? établit une union intime rendue plus indis-
5 soluble encore par l’action prolongée du ser-
3 rage sous l'effet de tendeurs latéraux.
j Et les opérations touchent à leur fin.
! Les panneaux retirés de la presse passent
au séchoir durant une journée. Il ne reste
plus qu’à les « fignoler », à polir leurs sur
faces, à faire disparaître çà et là le ruban de
papier dont je vous parlais tout à l'heure et
qui maintint les morceaux. C’est le rôle de
la « ponceuse », une machine preste qui
s’empare du panneau, le caresse sous le bai
ser de ses râpes douces, le livre reluisant,
aimable au toucher, sous une couche impal-
pable de poussière de bois qui doit être
comme un raffinement de coquetterie: la
poudre de riz des contreplaqués i ;
*
» *
Je sais gré à MM. Sill et Denenfville de
m’avoir réservé ia primeur de cette intéres
sante leçon de choses, de l’avoir entourée de
tant d’amabilité et de bonne grâce.
L’œuvre accomplie qui, en quelques mois,
transforma une ancienne filature en une
usine moderne, unique en France, est de
celles qui séduisent l’esprit par leur nou
veauté et les promesses de leur avenir.
Une longue et minutieuse étude de M. Sill
effectuée sur les lieux de fabrication simi
laire, en Amérique, a permis dès le début
d’assurer le parfait fonctionnement et la mi
se en service immédiate.
J’ai vu entrer des arbres entiers dans
l’usine de Saint-Aubin. Je les ai vus ressortir
sous la forme de panneaux polis, coupés,
prêts à poser. Les machines tournaient à
peine que la jeune industrie livrait ses pro
duits. Le carrossier d’automobile en réclame.
Le faubourg Saint-Antoine en attend.
Et la destinée des choses est étrange tout
de même qui, dans cet immense immeuble
où mourut le fil de coton, vient d’installer
pour longtemps le règne triomphant du fil
du bois.
Albert- HERRENSCHMIDT.
Conseil des Ministres
Les ministres se sont réunis hier matin, en
Conseil, à l’Elysée, sous la présidence de M.
Poincaré.
Les Conseils générauz
Le président de la République a signé un
décret fixant au 3 août la date des elecuons
pour le renouvellement de la première série
sortante des Conseils generaux et des Con
seils d’arrondissement, et un autre decret
fixant au 12 août la première partie de la
session des Conseils d’arrondissement
Dans la Marina
Le ministre de la marine a fait signer par
le président de la République deux decisions
par lesquelles le contre-amiral Lacaze esl
nommé au commandement de la deuxième
division de la première escadre de la pre
mière armée navale et le centre-amiral
Rouyer au commandement de ia deuxième
escadre légère.
De Conseil supérieur de l’agriculture
Le ministre de l’agriculture a fait signer
un décret rcorganisant le Conseil supérieur
de l’agriculture.
Ce Conseil comprendra à l’avenir non seu
lement les membres de droit et ceux dési-
signes par le ministre, prévus par le décret
du 4 mars 1893, mais aussi des membres
élus, d’une part par les corps constitués et
principaux groupements agricoles, d autre
part par les services extérieurs du minislere
de l’agriculture.
Cette catégorie nouvelle des délégués élus
sera complétée lorsque le Parlement aura
voté la constitution des chambres d’agricul-
ture. . .
La Commission permanente du conseil
supérieur est modifiée dans le même sens.
Elle comprendra désormais, en pius des
membres de droit et des membres désignés
par le ministre, dix membres élus par le
Conseil supérieur de l’agriculture en réu
nion plénière. ,
Le prochain Conseil aura lieu mardi.
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