Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-07-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 juillet 1913 05 juillet 1913
Description : 1913/07/05 (A33,N11679). 1913/07/05 (A33,N11679).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53“ Année
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(6 Pages)
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GNTION DU WATIN
S Centimes
(G Pages)
Samedi 3 Juillet 1943
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O. RANDOLET
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Le Petit
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HPPOLYTE FÉNOUX
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Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 4 Juillet. Dépêche 4 h. 30
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TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant ..
calme
i 63 10/-
2/6
8 mois
£ 63 12/6
-/-
ETAIN
Comptant .
ferme
£ 183 10/-
30/-
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8 mois '
£ 187 5/-
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Jomptant ..
calme
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1/3
3 mois.... '
£55/4 %2
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10 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 3 juillet 113.
NEW-YORK, 4 JUILLET
Nareh6 clos
CHICAGO. 4 JUILLET
Marehé clos
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LES AFFAIRES BBIBIT
a propos d’une intervention de la France
Un journal du soir parle d’une initiative
qu’aurait prise le gouvernement français
auprès des grandes puissances pour que fut
maintenu le principe de la non-intervention
dans le conflit balk inique et présente cette
initiative comme conséquence du voyage du
président de la République à Londres.
Le gouvernement français s’est, dès la pre
mière heure, c’est-à-dire à l’origine de la
guerre turco-baikanique, employé pour que
le conflit fut limité aux bal kans et son atti
tude n’a jamais varié. En aucune circons
tance, il n’a ménagé ses efforts pour empê
cher que les événements ne prissent une
tournure fâcheuse pour la paix européenne.
M. Pæhon a suivi en ce qui concerne la non-
intervention des puissances la ligne tracée
par son prédécesseur M. Poincaré.
La politique française, depuis le début de
la crise balkanique repose, on le sait, sur
deux principes.
En premier lieu, en maintenant l’entente
entre les puissances elle a eu pour objectif
d’éviter qu’un groupement put être opposé
à l’autre ; en second lieu, elle a soutenu la
nécessité de la non-intervention dans les
faits de guerre, de telle sorte qu’aucune ac
tion isolée ne fut engagée entre les belligé
rants.
Les conversations qui ont eu lieu à Lon
dres ont permis de constater une fois de
plus que les gouvernements anglais et fran
çais sont toujours animés des mêmes vues.
Les représentants de la France à l’étranger
en ont été avisés ; ils en ont fait part aux
puissances auprès desquelles ils sont accrédi
tes, mais il n’y a pas eu de note remise, ni
de proposition ferme formulée, et par suite,
les puissances n’avaient pas de réponse à
donner.
Engagements entre Serbes et Bulgares
SOIFA. — Les troupes serbes ayant attaqué
ses postes frontière bulgares dans le rayon
de Tsardzoria à Pataritzazet et s’étant avan-
Cf es en territoire bulgare, a dix kilomètres à
l’intérieur du rayon de Kustendil, deux ba
taillons bulgares ont attaqué dans la mati
née les bataillons serbes, les ont défaits et
les ont poursuivis jusque dans le village de
Kisselitza, au Nord de Egri-Palanka.
Ils ont ensuite pris à la baïonnette les hau
teurs situées au Nord de Kisselitza.
Cinq officiers et environ deux cents sol
dais ont été faits prisonniers.
Les Serbes ont abandonné 3 pièces de cam
pagne à tir rapide, 1 pièce de montagne, 3
mitrailleuses, 28 chevaux et quantité de mu
tilions, de havre-sacs et de tentes.
Sofia. — Jusqu’à hier à midi, 23 officiers
et 3 000 soldats de la division serbe de Ti-
mok ont été faits prisonniers avec six pièces
de campagne et deux pièces de montagne.
L’offensive entreprise par les Serbes pour
venir au secours de cette division, ainsi que
deux attaques nocturnes contre le centre
bulgare, ont été repoussées avec de grandes
perles pour les Serbes.
On estime ici qu’à la suite des attaques
effectuées et dans lesquelles les Serbes ont
subi des pertes considérables, l’armée serbe
est impuissante à entreprendre avec succès
aucune action contre l’armée bulgare.
BELGRADE. — Une dépêche d’Uskub fait
connaître que les bulgares avaient fortifie
par des retranchements leur position de
Raichevo dont les serbes se sont emparés
après un combat sanglant.
Par la prise de la plus torte position bul
gare dominant la plaine de Kotchana, les
serbes se rendaient maîtres de la ville de
Kotchanaet des communications principales.
Les troupes bulgares se retirent précipi
tamment.
Négociations roumanc-bulgares
Vienne. — On mande de Sofia à la Nou
velle Presse Libre que des négociations au
raient lieu entre la Bulgarie et la Roumanie
pour arriver à un compromis relatif aux ter
ritoires à céder à la Roumanie.
La Mobilisation en Roumanie
BUCARE-T. — Dans les milieux bien infor
mes, on estime que la mobilisation de l’ar-
mee roumaine sera terminée dans neuf
tours.
Bucarest. — Au sujet de manifestations
Airigees contre l’Autriche Hong» ie, ie gou-
vernement a donné au ministre d’Autriche-
Ho- grie l’assurance qu’elles ne seraient plus
tolérées.
M.fMajorescn a informé les ministres de
Roumanie auprès des grandes puissances et
des états balkaniques que l’armée roumaine
2 été mobilisée parce que la guerre est com
mencée.
L’Orient-Express circulera régulièrement
jusqu’à dimanche. ;
La préfecture de police a convoqué sous
les drapeaux les militaires en conge et les
réservistes des classes 1911 à 1901 inclus.
Dans la marine de guerre, on a convoqué
les classes 1909 à 1897 inclus.
L’Impression en Grèca
ATHÊNES.—M. Venizelos, président du Con
seil, a su à la Chambre le message du roi au
peuple déclarant que devant la félonie bul
gare, il a ordonné la marche en avant de
l’armée et de la fl tte grecques.
M. Venizelos a lu également une dépêche
annonçant que, dans la bataille gagnée à Kil-
kiich l’armée grecque a pris 60 canons aux
Bulgares.
L’enthorsiasme parmi les députés et dans
les tribunes était indescriptible.
L’Attitude de la Russie
Saint PÉTERSBOURG. — A propos des télé-
grammes de Sotia publiés par plusieurs
journaux et d’après lesquels M. Sazonot au
rait envoyé au gouvernement grec un télé
gramme critiquant l’attaque grecque contre
la garnison bulgare de Salonique, le minis
tre des affaires étrangères déclare qu’aucun
télégramme n’a été adresse à aucun État
balkanique.
En présence de l’im possibilité de définir
les graves responsabilités de chaque État
dans les événements présents, le gouverne
ment impérial avec toute la Russie, b âme
ouvertement la lutte fratricide que se livrent
les états balkaniques ainsi que la politique
qui a amené un conflit armé entre eux.
LE RETOUR DE M. BAUDIN
M. Pierre Baudin, ministre de la marine,
est rentré hier soir à Paris, à 19 h. 35, venant
d’Angleterre.
A LA COMMISSION DU BUDGET
M. Dumont, ministre des finances, a été
entendu par la Commission du budget sur la
question de la couverture financière des dé
penses militaires et du projet d’impôt natio
nal sur le revenu.
Il a déclaré qu’on sem ble d’accord pour
faire peser ces charges sur les classes les
plus aisées. Il a ajouté qu’il s’est efforcé de
présenter un projet susceptible d’être accep
té rapidement par les deux Chambres. Ce
projet est basé sur les évaluations adminis
tratives corrigées par les signes extérieurs,
mais où, cependant, la déclaration inter
viendrait comme un élément impôt tant.
Le ministre estime que ce projet portant
sur 220.600 à 240,000 contribuables pourrait
être appliqué en 1915. Il cro t possible d’en
graduer le taux de façon à faire rapporter
cent millions, mais il ne croit pas prudent
d’aller au delà.
Après l’exposé du ministre et nne courte
di cussion, la Commission s’est prononcée
en faveur d’un impôt sur la fortune pour la
totalité des charges militaires.
Elle a décidé de demander au ministre un
projet d’impôt complémentaire et un projet
d’impôt sur le capital.
--------------
CONSEIL DE GUERRE
Le premier Conseil de guerre de Paris
vient de condamner à trois ans de prison un
sapeur du 8 e génie, originaire du Havre où
il avait détourné,à l’aide de faux, une somme
de 20,000 francs au préjudice de la Compa
gnie Générale Transatlantique.
tw====cgat=a=r=a==
L’ATTENTAT DE LOUVRES
Pontoise. — M. Dardenne, ingénieur, a été
confronté hier avec son agresseur le nommé
Duvignon.
Celui-ci a reconnu avoir prémédité son
acte.
L’état de M. Dardenne est assez satisfai
sant.
LES ARMEMENTS EN ALLEMAGNE
BERLIN. — L’empereur a signé hier la loi
militaire et la loi financière.
L’entrevue du comte B-rchtold et du mar
quis di San Giuliano a été remise au mois
d’ociobre, par suite de la situation dans les
Balkans.
COLLISION D’AÉROPLANES
JOHANNISTIIAL — Deux biplans sont entrés
en collision, hier soir, sur le champ d’avia
tion à une hau eur de vingt mètres.
Les deux aviateurs, M. Helscher et le capi
taine Friedel ont été très grièvement blesses
à la colonne vertébrale.
Leurs appareils ont été détruits.
JOHANNISTHAL. — L’aviateur Helscher a
succombé à ses blessures.
LES ITALIENS EN TRIPOLITAINE
Rome. — Le général Briccoia teiegraphie de
Ben-Gnazi que, le 3 juillet, une importante
bande indigène a attaqué une section du
génie occupée à la construction d’une route.
Les Italiens durent se replier sur Cyrene ;
leurs pertes seraient considérables.
Les précisions manquent.
LES ARMEMENTS EN RUSSIE
Saint-Pétersbourg. — La Douma a adopté,
en séance secrete, les projets de loi militai-
les.
UNE GRÈVE SUD-AFRICAINE
JOHANNESBURG. — Hier soir, la foule, com
posée de nombreux grévistes, a lancé des
pierres sur la police devant Corner House
où sont situés les bureaux du Wernher Bett,
vers 1 squels ils se sont portes d’une allure
mena. ite.
La police a fait des sommations qui n’ont
pas été écoutées. Elle a alors tire à trois re
prises et demande des renforts. Ceux-ci
n’ont pas tardé à arriver et les assaillants
ont dû reculer.
Au centre de la ville, la populace a incen
dié un grand édifice.
Les bureaux du journal le Star sont en feu.
Une trentaine de blessés ont été conduits
à l’hôpital.
Des dragons ont chargé la foule devant les
bureaux du Wernher Bed.
On entend par intermittences des coups de
feu dans la ville.
LA LOI MILITAIRE
Les Contre-Projets Rejetés
La Chambre, qui avait tour à tour re
poussé mardi le contre-projet Augagneur,
par 339 voix contre 214 et le contre-projet
Painlevé, par 323 voix contre 233, a égale
ment repoussé, jeudi, le contre-projet Mes-
simy-PaulBoncour par 312 voix contre 263.
M. Augagneur prétendait qu’une appli
cation stricte de la loi de 1905, avec sup
pression des tailleurs, cordonniers et musi
ciens, nous donnerait des effectifs suffisants
pour faire face à ceux que fournira la loi
allemande. Or, ils ne sauraient être obtenus
que par la loi de trois ans.
M. Painlevé, lui, reconnaissait la néces
sité absolue de dispositions nouvelles ayant
pour résultat l’augmentation de notre ar
mée active. Il préconisait tout ensemble :
les appels anticipés pour le présent, et,
pour l’avenir, une utilisation meilleure de
la conscription indigène en Algérie, en Tu
nisie, au Sénégal. Mais comme ce contre-
projet Painlevé nous aurait donné, au lieu
de 712.000 hommes, 615.000 hommes seu
lement en octobre 1913, 710.000 en 1914
— pour retomber au chiffre de 615.000 en
1915 et à 510.000 hommes en 1916, la ma
jorité de la Chambre ne l’a point accueilli
favorablement.
Le contre-projet Messimy-Paul-Boncour
admettait il est vrai le principe de la fixité
deseflectifs, parce que ses auteurs étaient
convaincus de la possibilité d’une attaque
brusquée et de l’impossibilité de mobiliser
et de concentrer à temps nos réserves. Et
cependant il présentait ce danger très grave,
par le système des trente mois, d’a
baisser, au mois de mars, les effectifs de
nos compagnies, escadrons et bataillons. Si
bien que, au moment même de l’année où
l’armée allemande atteindra son maximum,
comme effectif et comme instruction, nous-
mêmes nous serions trouvés en état d’infé
riorité. Puis les effectifs de nos troupes de
couverture eussent été tout à fait insuffi
sants.
L’éloquence de M. Paul Boncour et l’ar
gumentation de M. Messimy n’ont pas con
vaincu la majorité de la Chambre, tant leur
contre-projet présentait d’impossibilités fla
grantes d’arriver au résultat cherché par
ses auteurs eux-mêmes.
C’est ce que fait ressortir, dans le Rappel,
M. Edmond du Mesnil, qui écrivit cependant
la préface de la brochure de M. Messimy
sur le problème militaire, — brochure con
tenant la substance du contre-projet lui-
même. ”
Notre très distingué confrère s'exprimait
hier en ces termes :
« Lorsque j’ai eu l’honneur de préfacer
la brochure de Messimy, j’écrivais: « Comme
> j’entends ne jamais mâcher les mots,
» j’ajouterai tout net que je n’adopte pas
» toutes les conclusions de Messimy. Je
» considère son projet comme un minimum
» au-dessous de quoi la défense nationale
» ne serait pas assurée. »
» Je ne saurais me dédire.
» Tout en rendant à l’inspiration géné
reuse, au travail consciencieux, à l’effort
courageux de Messimy, l’hommage sincère
et cordial qu’il mérite, une objection frap
pait mon esprit, qui me semblait irréfuta
ble et qui demeure irréfutée.
» L’idée maîtresse qui domine le projet
Messimy-Boncour : c’est la rallonge.
» Dès l’abord séduisante, celte « ral
longe », à la bien considérer, présente cet
inconvénient redoutable de créer à l’armée
française, par rapport à l’Allemagne, une
situation d’été plus mauvaise que celle que
Messimy jugeait redoutable et funeste en
hiver.
> M. de Montebello a eu, sur ce point es
sentiel, un de ces mots décisifs qui frappent
tous les esprits sincères.
« En nous affaiblissant en avril, a-t-il
» dit, vous semblez désigner vous-même à
» un adversaire résolu l’heure précise à
» laquelle il devrait nous attaquer. »
» Or, n’ayons garde d’oublier qu’il ne
s’agit pas de discuter de l’o, nisation de
l’armée nationale dans l’avenir, mais d’op
poser immédiatement une digue insurmon
table’aux flots menaçants qui débordent
les rives du Rhin.
» Si le péril de l’attaque brusquée et de
l’invasion foudroyante est imaginaire, les
adversaires de la loi de trois ans ont rai
son. Mais si l’Allemagne, par son formida
ble appareil de guerre renforcé prépare une
irruption soudaine — et je le crois de toute
la force d’une conviction sincère — seul
un immense effort militaire français, dont
la loi de trois ans n’est qu’un élément, peut
écarter l’horreur d’une guerre et la honte
d’un désastre. »
Cette déclaration si nette et si franche
d’une personnalité marquante dans le parti
radical et radical-socialiste, et qui met au-
dessus de toutes préoccupations politiques
le souci de la défense nationale, forme un
singulier contraste avec les appréciations
de certains journaux qui, dans ce grave
débat engagé depuis plusieurs semaines,
semblent avoir surtout cherché les occa
sions de faire pièce au ministère. Tandis
que l’un ose prétendre que la loi de trois
ans vient maladroitement interrompre la
tradition républicaine orientée vers la con
ception féconde de la nation armée, — com
me si la Loi de trois ans devait nous donner
une armée prétorienne, — un autre ne
fait-il pas grief au gouvernement d’avoir
« engagé une bataille politique » sur le
contre-projet ?
Mais dans V Action, M. Henry Bérenger
fait justice de ces attaques de parti pris.
« Sans doute, dit-il, il eut mieux valu, pour
le parti radical surtout, qu’un vote de ce
genre (qui consacre le principe de trois
ans) réunit l’unanimité des républicains.
» Mais à qui la faute ?
» A ceux qui mettent la loi militaire au-
dessus des partis politiques comme la
France plane au-dessus des régimes ?
. » Ou bien à ceux qui, sous couleur d’u
nion à gauche, ne craignent pas de subir
les pires complicités avec le sabotage, la
désertion, l’anti patriotisme, et s’inclinent
sais nausée sous les fourches caudines de
la Confédération du Travail ?
» N est-il pas toujours temps, d’ailleurs,
pour ceux des radicaux clairvoyants que
n’aveuglent ni la démagogie ni l’ambition,
de revenir prendre rang dans le bataillon
carré de ceux qui ont mis le salut de la na
tion au-dessus de tout ?
» Comprendront-ils enfin, ces républi
cains un moment abusés, qu’on ne peut pas
voler une loi militaire sous la caution des
pires ennemis de l’armée ni une loi natio
nale sous le patronage affiché de VTnlerna-
tionale ? »
S’étant ainsi prononcé virtuellement en
faveur des trois ans, la Chambre n’a plus
qu’à envisager avec une attention sérieuse
l’amendement relatif à l’incorporation des
hommes âgés de vingt ans et à introduire
dans la loi, en ce qui concerne les congés
par exemple, toutes dispositions compati-
bles avec le maintien permanent des effec-
ti s et le principe du service obligatoire
p r tous et sans dispense aucune. On con-
na't d’ailleurs les formelles déclarations qui
ont été faites à cet égard et à diverses re
prises par M. Barthou lui-même. '
Th. Vallée.
LE PARLEMENT
Impressions de Séanoe
tna.zoraz CORALBPOHDANT PABTICULIR)
Paris, 4 juillet.
Ainsi qu’on le prévoyait, le vote d’hier a
fait faire un p s considérable à la discussion
de la loi militaire, et ie rejet du contre-pro
jet Messimy-Boncour a singulièrement dé
blayé le terrain.
Les adversaires du service de trois ans ont
bien été obliges d’avouer leur défaite. L’un
u’eux, M. André Hesse, a même reconnu à
la tribune qu’il était trop tard pour récri
miner et que le scrutin d’hier soir équiva
lait au vote de la loi tout entière.
De tous les contre-projets qui restaient
encore à examiner, un seul, celui de M.
Treignier, tendant au service de vingt-huit
mois avec appel du contingent en deux par
ties, est venu en délibération. Encore, n’a-
t-il pour ainsi dire pas été discuté.
M. Drant, qui devait le combattre, a re
noncé à le faire pour ne pas prolonger la
discussion, et le rapporteur, M. Paté, s’est
borné à indiquer brièvement les raisons
pour lesquelles la Commission de l’armée
s’opposait à son adoption. Quant au prési
dent du Conseil, il a déclaré en quatre mots
que le Gouvernement n’acceptait pas plus
le contre-projet Treignier que le contre-p o-
jet Messimy-B oncour, et posait aussi catégo
riquement qu’il l’avait fait pour ce dernier
la question de confiance.
Au vote, le contre-projet Treignier n’a
réuni que 238 voix, soit 28 de moins que n’en
avait obtenu hier celui de MM, Paul Boncour
et Messimy. La majorité, en revanche, a
augmenté de 13 unités, passant de 312 voix
à 325.
Ce gain, déjà fort appréciable, ne fera que
s’accroître par la suite, car un certain nom
bre de ceux qui votèrent en faveur de la
prise en considération des divers contre-
projets n’en étaient pas moins partisans de
la prolongation du service et voteront finale
ment les trois ans.
M. André Hesse l’a si bien compris qu’il a
retiré son autre projet et que les autres ont
disparu sans qu’on en ait entendu parler.
Tous les obstacles étant écartés, la Cham
bre va maintenant se trouver en présence
de la loi elle-même et c’est sur l’article 18.
c’est-à-dire sur les trois ans qu’elle aura
tout d’abord à se prononcer. Sa décision n’est
pas douteuse.
L’après-midi, après une courte question
de M. Ancel. relative au service postal du
Havre à New-Vo:k, on a repris les interpal-
lations sur les mutineries militaires et les
perquisitions ou arrestations qui en ont été
i s ne. Ah ! ce fut un beau chahut î Pen-
d t trois longues heures, la Chambre, par-
tag-e en deux camps, donna l'impression
d’une mer démontée dont les fl is,
agités par une tempête furieuse, se brisaient
avec un bruit terrible.
Les socialistes, d’ailleurs, semblaient avoir
le dessein bien an été de faire du boucan.
Jamais ils n'ont éte aussi agressifs, aussi
violents. Sentant combien leur cause était
mauvaise, certains d’avoir contre eux la très
grande majorité de la Chambre, ils ont tout
fait pour dechaî ner les passions. Le résultat
dépassa toutes leurs esperanc s. D’un bout
à l’autre, le débat ne fût qu’une longue suc-
cession d’incidents tumultueux, de cla
meurs, de trépignements. On s’injuriait à
qui mieux mieux, on se provoquait de la
voix et du geste et, par instants, on fut sur
le pont d’en venir aux mains.
Tout d’abord, ce fût M. Sixte-Quenin qui,
sous pretexte de démontrer l’illégalité des
perquisitions attaqua violemment M.
Etienne. Ce fut le premier signal du tapage.
Celui-ci ne fit que redoubler pendant le. dis-
cours enflamme de M. Jaurès. Il atteignit
son maximum lorsque le leader socialiste
fréquemment interrompu par M. Pugliesi-
Conti soutint avec celui-ci un colloque
d’une violence ineuie.
Pendant plusieurs minutes, ce fut un ef
froyable tumulte, les socialistes couvrant la
voix de M. Pugliesi-Conti sous le gronde
ment des pupitres et le centre, par repré-
saille, empêchant M. Jaurès de poursuivre
LE VOYAGE DU MINISTRE DE LA MARINE
M. Baudin, revenant d’Angleterre, passe par l© Havra
, BAUDIN est reçu par les Autorlés havralses
i lut a 11 Alu-rrg
Cliché PiEl Ouvre
M
M. BAUDIN A BORD L’ « ORIGW »
Le 4 mars dernier le premier lord de l‘a-
mirante britannique, M. Winston Churchill,
assistait, à bord du Voltaire, aux tirs de no
tre première armee navale ; jeudi noirs mi
nistre de la marine, auquel M. Churchill ren
dait sa politesse, suivait, à bord de l Enchan-
tress, le yacht de l’amirauté, les évolutions
des escadres anglaises, puis se rendait, avec
le premier lord, sur le cuirassé Orion, qui
procédait bieniôt à des tirs avec ses dix ca
nons de 343 millimètres, sur un imt à une
distance de 8.000 mètres.
Faire assister M. Baudin à des tirs de
VOrwn était de la,part de M. Churchill une
très délicate attention dont de ce côté de la
Manche on saura apprécier le prix. L'Orion
est actuellement le cuirassé le meilleur ti
reur de la flotte britannique, il est aussi le
ch mp d’expérience d’un dispositif nouveau
pour le tir, auquel, paraît-il, il serait rede
vable de ses succès dans les tirs.
Le Times annonçait il y a quelques jours
que VOrion, qui s’était classé au premier
rang des navires armés de canons de 343
dans les tirs de combat de l’année dernière,
a achevé ceux de cette année avec le même
bonheur : « les chiffres de ses tirs sont se
crets, disait ce journal, mais il peut être ré
vélé qu’il a battu tous les records et qu’à
moins que le tir d’autres navires ne soit tout
à fait exceptionnel, sa performance ne peut
être eclipsée.
Le nouveau système pour le tir que l’Orton
expérimente est une méthode de pointage
continu, dite système Pollen, dont on s’oc
cupe beaucoup actuellement en Angleterre.
L’invention de Pollen consisterait dans une
méthode presque automatique de vérifier, la
vitesse de la cible et sa course ; il a egale
ment inventé une machine de changement
de portée qui donne automatiquement la
prévision des distances pour les canons.
Cette machine, non seulement fournit tou
tes les indications sur les distances et posi
tions futures de la cible suivant sa vitesse,
mais encore, pareille à sa table de tir, peut
être corrigée pour toute modification à la
route du navire propre de l’observateur.
L’Orwn, dans une expérience, bien que sa
vitesse fût de beaucoup supérieure à celle
usitée dans un tir de combat, put maintenir
continuellement le pointage sur la cible,
malgré un brusque changement de sa route.
M Pierre Baudin a, jeudi soir, invité les
chefs des escadres à dîner à Portland.
Le ministre delà marine devait tout d’a
bord rentrer par Cherbourg, mais il fut dé
cidé au dernier moment qu’il regagnerait
Paris par Le Havre.
fil. BAUDIN AU HAVRE
Le yacht Enchantress, de l’Amirauté an
glaise, est arrivé sur rade du Havre hier
après-midi, à 2 h. 1/2, où il a mouille.
Ce superbe navire avait à bord M. Baudin,
ministre de la marine, revenant d’Angle-
sa philippique. Il s’en fallut de peu, à ce
moment, que le président ne fût obligé de
se couvrir et de lever la seance. Proftnt
d’une accalmie, M. Jaurès mit les bouchées
doubles et M. Barthou se leva pour lui ré
pondre. , , ..
Le président du Conseil fonça droit sur
son adversaire, revendiquant avec une éner
gie peu commune la pleine responsabilité
de ses actes, flétrissant les o lieuses ma-
nœuvres de la G. G. T. et déclarant qu il ne
reculerait devant aucune mesure, pas meme
devant sa dissolution pour l’obliger à res-
pester la loi.
Les paroles de M. Barthou, acclamées par
les deux tiers de la Chambre, produisirent
une impression profonde et 1 affichage de
son discours, réclamé de divers côtés, fut
voté par près de 350 voix, juste hommage
rendu à son éloquence, à sa courageuse at
titude et à ses éminentes qualités d’homme
d’E at. .. . .
Le débat continuera vendredi, mais des
maintenant le président du Conseil a bril
lamment remporté la victoire.
Au Sénat, on a passé toute la journée à
discuter un article, un seul article du projet
concernant la liquidation des congrega-
tiona.
5. H.
(M. B udin est indiqué par une ctoix)
terre, où il était l’hôte de Sir Winston
Churchill. Ils’étaitembarqué à Porismouth er
compagnie de l’amiral Lebris, chet d’etat-
major, de Garnirai anglais De Chair ; du liea-
tenant de vaisseau Kelly, attache naval ; du
lieutenant de vaisseau anglais Hozier; du
capitaine de frégate Saint-Seine, attaché
naval à Londres.
Cette arrivée, aononcée seulementà 1 h. 15.
par radio-télégramme, à M. Delacour, admi
nistrateur en chef de l’inscription maritime,
a pris à l’improviste les autorités maritimes
de notre ville. Cependant, la reception quia
été faite à M. le ministre de la marine a re
vêtu, malgré za simplicité, un caractère des
plus corrects.
Dès qu’il a eu connaissance de l’arrivée de
M. le ministre de la marine, M. Le Tiec,
commandant de port, accompagné de plu
sieurs officiers du service du port, a pris
place dans sa chaloupe automobile et s’est
rendu à bord de VEnchantrcss afin de saluer
"le ministre et s’entendre avec le comman
dant du navire sur les dispositions à pren
dre pendant le séjour éventuel du yacht au
Havre.
Dans l’embarcation avaient pris place MM.
Delacour, administrateur en chef de la ma-
rine; Morgand, premier adjoint, et Gas, se*
crétaire général de la marine.
M. le ministre, accompagné de l’amiral
attaché à sa personne, s’embarquait dans
la vedette et les valises ont été placées dans
une embarcation du yacht, qui a été prise à
la remorque.
A quatre heures, M. Baudin débarquait
près du sémaphore.
M. Benoist, sous préfet ; M. le docteur
Borel, directeur du service sanitaire, s’é
taient rendus sur la jetée pour y saluer M. le
ministre à son débarquement.
M. le ministre n’a fait que passer au Havre
et s’est dirigé aussitô. vers la gare. Il avait
pris place dans l’automobile de M. Morgand,
adjoint au maire, qui l’accompagnait ainsi
que l’amiral Lebris et M. Benoist, sous-préfet.
Les officiers anglais ont suivi dans d’au
tres voitures,requises en toute hâte,par l’ad
ministration de la marine.
Sur le quai de la gare, avant de monter
dans l’express de quatre heures, M. Baudin
a été salué à nouveau par MM. Delacour,
directeur de l’Inscription maritime; Le Tied
commandant de port ; Gas,secrétaire génera
delà mairie ; Théry, administrateur de l’Ins
cription maritime ; George et Le Prévost,
administrateurs de l’Iascoption maritime.
Au départ du train, M. Baudin a remercié
toutes les notabilités présentes et, en com
pagnie de M. l’amiral Le Bris et de M. le ca-
pitaine de vaisseau anglais Kelly, il a pris
place dans le wagon-salon qui lui avait été
réservé.
Pendant le séjour du yacht Enchantrees sur
notre rade, un pilote de la station du Havre
a été détaché à bord.
A 6 heures, le superbe yacht reprenait le
large.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 4 Juillet 1913
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 20, sous la présf
dence de M. RENOULT, vice-président.
Il Ull DE TROIS ANS
La Chambre continue 18 discussion du proje
concernant le service de trois ans.
La séance a été tout entiere consacrée à exa
men et au rejet du contre-projet de M. Treignier.
Ce contre-projet tendait à instituer le service de
vingt-huit mois. , ,
Son auteur l’a longuement défendu, par des ar-
guments identiques a ceux qui ont été déjà déve
loppes par les partisans de propositions sembla
bls: BAATHOU, président du Conseil, l’a com-
battu en deux mots, posant la question de con
fiance sur son rejet. .
Par 325 voix contre 238, le contre-projet a été
repoussé. _ .
Au cours de cette discussion, M. DRIANT 8
constate que les socialistes français n’avaient pas
ici la même altitude que les socialistes aneman—-
" andré hesse, député radical de la Charen-
te inférieure, avait déposé un contre-proietguiS
rapprochait sensiblement de celui de MM. Messimy
Paul-Boncour. Il a déclaré y renoncer, mis il
tient à constater que le projet militaire qui surtira
des deliberations delà Chambre aura contre I
206 républicains. Ainsi pour la première fois un®
Ji* H,STI
a
(6 Pages)
S Centimes
GNTION DU WATIN
S Centimes
(G Pages)
Samedi 3 Juillet 1943
Administrateur • Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
s M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit
avre
AU HAVRE
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Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
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HPPOLYTE FÉNOUX
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LONDRES, 4 Juillet. Dépêche 4 h. 30
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8 mois '
£ 187 5/-
35/-
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Jomptant ..
calme
i 54/4 %
1/3
3 mois.... '
£55/4 %2
-/-
10 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 3 juillet 113.
NEW-YORK, 4 JUILLET
Nareh6 clos
CHICAGO. 4 JUILLET
Marehé clos
ns zza r=seas a=s=a =a===amRDaSSS
LES AFFAIRES BBIBIT
a propos d’une intervention de la France
Un journal du soir parle d’une initiative
qu’aurait prise le gouvernement français
auprès des grandes puissances pour que fut
maintenu le principe de la non-intervention
dans le conflit balk inique et présente cette
initiative comme conséquence du voyage du
président de la République à Londres.
Le gouvernement français s’est, dès la pre
mière heure, c’est-à-dire à l’origine de la
guerre turco-baikanique, employé pour que
le conflit fut limité aux bal kans et son atti
tude n’a jamais varié. En aucune circons
tance, il n’a ménagé ses efforts pour empê
cher que les événements ne prissent une
tournure fâcheuse pour la paix européenne.
M. Pæhon a suivi en ce qui concerne la non-
intervention des puissances la ligne tracée
par son prédécesseur M. Poincaré.
La politique française, depuis le début de
la crise balkanique repose, on le sait, sur
deux principes.
En premier lieu, en maintenant l’entente
entre les puissances elle a eu pour objectif
d’éviter qu’un groupement put être opposé
à l’autre ; en second lieu, elle a soutenu la
nécessité de la non-intervention dans les
faits de guerre, de telle sorte qu’aucune ac
tion isolée ne fut engagée entre les belligé
rants.
Les conversations qui ont eu lieu à Lon
dres ont permis de constater une fois de
plus que les gouvernements anglais et fran
çais sont toujours animés des mêmes vues.
Les représentants de la France à l’étranger
en ont été avisés ; ils en ont fait part aux
puissances auprès desquelles ils sont accrédi
tes, mais il n’y a pas eu de note remise, ni
de proposition ferme formulée, et par suite,
les puissances n’avaient pas de réponse à
donner.
Engagements entre Serbes et Bulgares
SOIFA. — Les troupes serbes ayant attaqué
ses postes frontière bulgares dans le rayon
de Tsardzoria à Pataritzazet et s’étant avan-
Cf es en territoire bulgare, a dix kilomètres à
l’intérieur du rayon de Kustendil, deux ba
taillons bulgares ont attaqué dans la mati
née les bataillons serbes, les ont défaits et
les ont poursuivis jusque dans le village de
Kisselitza, au Nord de Egri-Palanka.
Ils ont ensuite pris à la baïonnette les hau
teurs situées au Nord de Kisselitza.
Cinq officiers et environ deux cents sol
dais ont été faits prisonniers.
Les Serbes ont abandonné 3 pièces de cam
pagne à tir rapide, 1 pièce de montagne, 3
mitrailleuses, 28 chevaux et quantité de mu
tilions, de havre-sacs et de tentes.
Sofia. — Jusqu’à hier à midi, 23 officiers
et 3 000 soldats de la division serbe de Ti-
mok ont été faits prisonniers avec six pièces
de campagne et deux pièces de montagne.
L’offensive entreprise par les Serbes pour
venir au secours de cette division, ainsi que
deux attaques nocturnes contre le centre
bulgare, ont été repoussées avec de grandes
perles pour les Serbes.
On estime ici qu’à la suite des attaques
effectuées et dans lesquelles les Serbes ont
subi des pertes considérables, l’armée serbe
est impuissante à entreprendre avec succès
aucune action contre l’armée bulgare.
BELGRADE. — Une dépêche d’Uskub fait
connaître que les bulgares avaient fortifie
par des retranchements leur position de
Raichevo dont les serbes se sont emparés
après un combat sanglant.
Par la prise de la plus torte position bul
gare dominant la plaine de Kotchana, les
serbes se rendaient maîtres de la ville de
Kotchanaet des communications principales.
Les troupes bulgares se retirent précipi
tamment.
Négociations roumanc-bulgares
Vienne. — On mande de Sofia à la Nou
velle Presse Libre que des négociations au
raient lieu entre la Bulgarie et la Roumanie
pour arriver à un compromis relatif aux ter
ritoires à céder à la Roumanie.
La Mobilisation en Roumanie
BUCARE-T. — Dans les milieux bien infor
mes, on estime que la mobilisation de l’ar-
mee roumaine sera terminée dans neuf
tours.
Bucarest. — Au sujet de manifestations
Airigees contre l’Autriche Hong» ie, ie gou-
vernement a donné au ministre d’Autriche-
Ho- grie l’assurance qu’elles ne seraient plus
tolérées.
M.fMajorescn a informé les ministres de
Roumanie auprès des grandes puissances et
des états balkaniques que l’armée roumaine
2 été mobilisée parce que la guerre est com
mencée.
L’Orient-Express circulera régulièrement
jusqu’à dimanche. ;
La préfecture de police a convoqué sous
les drapeaux les militaires en conge et les
réservistes des classes 1911 à 1901 inclus.
Dans la marine de guerre, on a convoqué
les classes 1909 à 1897 inclus.
L’Impression en Grèca
ATHÊNES.—M. Venizelos, président du Con
seil, a su à la Chambre le message du roi au
peuple déclarant que devant la félonie bul
gare, il a ordonné la marche en avant de
l’armée et de la fl tte grecques.
M. Venizelos a lu également une dépêche
annonçant que, dans la bataille gagnée à Kil-
kiich l’armée grecque a pris 60 canons aux
Bulgares.
L’enthorsiasme parmi les députés et dans
les tribunes était indescriptible.
L’Attitude de la Russie
Saint PÉTERSBOURG. — A propos des télé-
grammes de Sotia publiés par plusieurs
journaux et d’après lesquels M. Sazonot au
rait envoyé au gouvernement grec un télé
gramme critiquant l’attaque grecque contre
la garnison bulgare de Salonique, le minis
tre des affaires étrangères déclare qu’aucun
télégramme n’a été adresse à aucun État
balkanique.
En présence de l’im possibilité de définir
les graves responsabilités de chaque État
dans les événements présents, le gouverne
ment impérial avec toute la Russie, b âme
ouvertement la lutte fratricide que se livrent
les états balkaniques ainsi que la politique
qui a amené un conflit armé entre eux.
LE RETOUR DE M. BAUDIN
M. Pierre Baudin, ministre de la marine,
est rentré hier soir à Paris, à 19 h. 35, venant
d’Angleterre.
A LA COMMISSION DU BUDGET
M. Dumont, ministre des finances, a été
entendu par la Commission du budget sur la
question de la couverture financière des dé
penses militaires et du projet d’impôt natio
nal sur le revenu.
Il a déclaré qu’on sem ble d’accord pour
faire peser ces charges sur les classes les
plus aisées. Il a ajouté qu’il s’est efforcé de
présenter un projet susceptible d’être accep
té rapidement par les deux Chambres. Ce
projet est basé sur les évaluations adminis
tratives corrigées par les signes extérieurs,
mais où, cependant, la déclaration inter
viendrait comme un élément impôt tant.
Le ministre estime que ce projet portant
sur 220.600 à 240,000 contribuables pourrait
être appliqué en 1915. Il cro t possible d’en
graduer le taux de façon à faire rapporter
cent millions, mais il ne croit pas prudent
d’aller au delà.
Après l’exposé du ministre et nne courte
di cussion, la Commission s’est prononcée
en faveur d’un impôt sur la fortune pour la
totalité des charges militaires.
Elle a décidé de demander au ministre un
projet d’impôt complémentaire et un projet
d’impôt sur le capital.
--------------
CONSEIL DE GUERRE
Le premier Conseil de guerre de Paris
vient de condamner à trois ans de prison un
sapeur du 8 e génie, originaire du Havre où
il avait détourné,à l’aide de faux, une somme
de 20,000 francs au préjudice de la Compa
gnie Générale Transatlantique.
tw====cgat=a=r=a==
L’ATTENTAT DE LOUVRES
Pontoise. — M. Dardenne, ingénieur, a été
confronté hier avec son agresseur le nommé
Duvignon.
Celui-ci a reconnu avoir prémédité son
acte.
L’état de M. Dardenne est assez satisfai
sant.
LES ARMEMENTS EN ALLEMAGNE
BERLIN. — L’empereur a signé hier la loi
militaire et la loi financière.
L’entrevue du comte B-rchtold et du mar
quis di San Giuliano a été remise au mois
d’ociobre, par suite de la situation dans les
Balkans.
COLLISION D’AÉROPLANES
JOHANNISTIIAL — Deux biplans sont entrés
en collision, hier soir, sur le champ d’avia
tion à une hau eur de vingt mètres.
Les deux aviateurs, M. Helscher et le capi
taine Friedel ont été très grièvement blesses
à la colonne vertébrale.
Leurs appareils ont été détruits.
JOHANNISTHAL. — L’aviateur Helscher a
succombé à ses blessures.
LES ITALIENS EN TRIPOLITAINE
Rome. — Le général Briccoia teiegraphie de
Ben-Gnazi que, le 3 juillet, une importante
bande indigène a attaqué une section du
génie occupée à la construction d’une route.
Les Italiens durent se replier sur Cyrene ;
leurs pertes seraient considérables.
Les précisions manquent.
LES ARMEMENTS EN RUSSIE
Saint-Pétersbourg. — La Douma a adopté,
en séance secrete, les projets de loi militai-
les.
UNE GRÈVE SUD-AFRICAINE
JOHANNESBURG. — Hier soir, la foule, com
posée de nombreux grévistes, a lancé des
pierres sur la police devant Corner House
où sont situés les bureaux du Wernher Bett,
vers 1 squels ils se sont portes d’une allure
mena. ite.
La police a fait des sommations qui n’ont
pas été écoutées. Elle a alors tire à trois re
prises et demande des renforts. Ceux-ci
n’ont pas tardé à arriver et les assaillants
ont dû reculer.
Au centre de la ville, la populace a incen
dié un grand édifice.
Les bureaux du journal le Star sont en feu.
Une trentaine de blessés ont été conduits
à l’hôpital.
Des dragons ont chargé la foule devant les
bureaux du Wernher Bed.
On entend par intermittences des coups de
feu dans la ville.
LA LOI MILITAIRE
Les Contre-Projets Rejetés
La Chambre, qui avait tour à tour re
poussé mardi le contre-projet Augagneur,
par 339 voix contre 214 et le contre-projet
Painlevé, par 323 voix contre 233, a égale
ment repoussé, jeudi, le contre-projet Mes-
simy-PaulBoncour par 312 voix contre 263.
M. Augagneur prétendait qu’une appli
cation stricte de la loi de 1905, avec sup
pression des tailleurs, cordonniers et musi
ciens, nous donnerait des effectifs suffisants
pour faire face à ceux que fournira la loi
allemande. Or, ils ne sauraient être obtenus
que par la loi de trois ans.
M. Painlevé, lui, reconnaissait la néces
sité absolue de dispositions nouvelles ayant
pour résultat l’augmentation de notre ar
mée active. Il préconisait tout ensemble :
les appels anticipés pour le présent, et,
pour l’avenir, une utilisation meilleure de
la conscription indigène en Algérie, en Tu
nisie, au Sénégal. Mais comme ce contre-
projet Painlevé nous aurait donné, au lieu
de 712.000 hommes, 615.000 hommes seu
lement en octobre 1913, 710.000 en 1914
— pour retomber au chiffre de 615.000 en
1915 et à 510.000 hommes en 1916, la ma
jorité de la Chambre ne l’a point accueilli
favorablement.
Le contre-projet Messimy-Paul-Boncour
admettait il est vrai le principe de la fixité
deseflectifs, parce que ses auteurs étaient
convaincus de la possibilité d’une attaque
brusquée et de l’impossibilité de mobiliser
et de concentrer à temps nos réserves. Et
cependant il présentait ce danger très grave,
par le système des trente mois, d’a
baisser, au mois de mars, les effectifs de
nos compagnies, escadrons et bataillons. Si
bien que, au moment même de l’année où
l’armée allemande atteindra son maximum,
comme effectif et comme instruction, nous-
mêmes nous serions trouvés en état d’infé
riorité. Puis les effectifs de nos troupes de
couverture eussent été tout à fait insuffi
sants.
L’éloquence de M. Paul Boncour et l’ar
gumentation de M. Messimy n’ont pas con
vaincu la majorité de la Chambre, tant leur
contre-projet présentait d’impossibilités fla
grantes d’arriver au résultat cherché par
ses auteurs eux-mêmes.
C’est ce que fait ressortir, dans le Rappel,
M. Edmond du Mesnil, qui écrivit cependant
la préface de la brochure de M. Messimy
sur le problème militaire, — brochure con
tenant la substance du contre-projet lui-
même. ”
Notre très distingué confrère s'exprimait
hier en ces termes :
« Lorsque j’ai eu l’honneur de préfacer
la brochure de Messimy, j’écrivais: « Comme
> j’entends ne jamais mâcher les mots,
» j’ajouterai tout net que je n’adopte pas
» toutes les conclusions de Messimy. Je
» considère son projet comme un minimum
» au-dessous de quoi la défense nationale
» ne serait pas assurée. »
» Je ne saurais me dédire.
» Tout en rendant à l’inspiration géné
reuse, au travail consciencieux, à l’effort
courageux de Messimy, l’hommage sincère
et cordial qu’il mérite, une objection frap
pait mon esprit, qui me semblait irréfuta
ble et qui demeure irréfutée.
» L’idée maîtresse qui domine le projet
Messimy-Boncour : c’est la rallonge.
» Dès l’abord séduisante, celte « ral
longe », à la bien considérer, présente cet
inconvénient redoutable de créer à l’armée
française, par rapport à l’Allemagne, une
situation d’été plus mauvaise que celle que
Messimy jugeait redoutable et funeste en
hiver.
> M. de Montebello a eu, sur ce point es
sentiel, un de ces mots décisifs qui frappent
tous les esprits sincères.
« En nous affaiblissant en avril, a-t-il
» dit, vous semblez désigner vous-même à
» un adversaire résolu l’heure précise à
» laquelle il devrait nous attaquer. »
» Or, n’ayons garde d’oublier qu’il ne
s’agit pas de discuter de l’o, nisation de
l’armée nationale dans l’avenir, mais d’op
poser immédiatement une digue insurmon
table’aux flots menaçants qui débordent
les rives du Rhin.
» Si le péril de l’attaque brusquée et de
l’invasion foudroyante est imaginaire, les
adversaires de la loi de trois ans ont rai
son. Mais si l’Allemagne, par son formida
ble appareil de guerre renforcé prépare une
irruption soudaine — et je le crois de toute
la force d’une conviction sincère — seul
un immense effort militaire français, dont
la loi de trois ans n’est qu’un élément, peut
écarter l’horreur d’une guerre et la honte
d’un désastre. »
Cette déclaration si nette et si franche
d’une personnalité marquante dans le parti
radical et radical-socialiste, et qui met au-
dessus de toutes préoccupations politiques
le souci de la défense nationale, forme un
singulier contraste avec les appréciations
de certains journaux qui, dans ce grave
débat engagé depuis plusieurs semaines,
semblent avoir surtout cherché les occa
sions de faire pièce au ministère. Tandis
que l’un ose prétendre que la loi de trois
ans vient maladroitement interrompre la
tradition républicaine orientée vers la con
ception féconde de la nation armée, — com
me si la Loi de trois ans devait nous donner
une armée prétorienne, — un autre ne
fait-il pas grief au gouvernement d’avoir
« engagé une bataille politique » sur le
contre-projet ?
Mais dans V Action, M. Henry Bérenger
fait justice de ces attaques de parti pris.
« Sans doute, dit-il, il eut mieux valu, pour
le parti radical surtout, qu’un vote de ce
genre (qui consacre le principe de trois
ans) réunit l’unanimité des républicains.
» Mais à qui la faute ?
» A ceux qui mettent la loi militaire au-
dessus des partis politiques comme la
France plane au-dessus des régimes ?
. » Ou bien à ceux qui, sous couleur d’u
nion à gauche, ne craignent pas de subir
les pires complicités avec le sabotage, la
désertion, l’anti patriotisme, et s’inclinent
sais nausée sous les fourches caudines de
la Confédération du Travail ?
» N est-il pas toujours temps, d’ailleurs,
pour ceux des radicaux clairvoyants que
n’aveuglent ni la démagogie ni l’ambition,
de revenir prendre rang dans le bataillon
carré de ceux qui ont mis le salut de la na
tion au-dessus de tout ?
» Comprendront-ils enfin, ces républi
cains un moment abusés, qu’on ne peut pas
voler une loi militaire sous la caution des
pires ennemis de l’armée ni une loi natio
nale sous le patronage affiché de VTnlerna-
tionale ? »
S’étant ainsi prononcé virtuellement en
faveur des trois ans, la Chambre n’a plus
qu’à envisager avec une attention sérieuse
l’amendement relatif à l’incorporation des
hommes âgés de vingt ans et à introduire
dans la loi, en ce qui concerne les congés
par exemple, toutes dispositions compati-
bles avec le maintien permanent des effec-
ti s et le principe du service obligatoire
p r tous et sans dispense aucune. On con-
na't d’ailleurs les formelles déclarations qui
ont été faites à cet égard et à diverses re
prises par M. Barthou lui-même. '
Th. Vallée.
LE PARLEMENT
Impressions de Séanoe
tna.zoraz CORALBPOHDANT PABTICULIR)
Paris, 4 juillet.
Ainsi qu’on le prévoyait, le vote d’hier a
fait faire un p s considérable à la discussion
de la loi militaire, et ie rejet du contre-pro
jet Messimy-Boncour a singulièrement dé
blayé le terrain.
Les adversaires du service de trois ans ont
bien été obliges d’avouer leur défaite. L’un
u’eux, M. André Hesse, a même reconnu à
la tribune qu’il était trop tard pour récri
miner et que le scrutin d’hier soir équiva
lait au vote de la loi tout entière.
De tous les contre-projets qui restaient
encore à examiner, un seul, celui de M.
Treignier, tendant au service de vingt-huit
mois avec appel du contingent en deux par
ties, est venu en délibération. Encore, n’a-
t-il pour ainsi dire pas été discuté.
M. Drant, qui devait le combattre, a re
noncé à le faire pour ne pas prolonger la
discussion, et le rapporteur, M. Paté, s’est
borné à indiquer brièvement les raisons
pour lesquelles la Commission de l’armée
s’opposait à son adoption. Quant au prési
dent du Conseil, il a déclaré en quatre mots
que le Gouvernement n’acceptait pas plus
le contre-projet Treignier que le contre-p o-
jet Messimy-B oncour, et posait aussi catégo
riquement qu’il l’avait fait pour ce dernier
la question de confiance.
Au vote, le contre-projet Treignier n’a
réuni que 238 voix, soit 28 de moins que n’en
avait obtenu hier celui de MM, Paul Boncour
et Messimy. La majorité, en revanche, a
augmenté de 13 unités, passant de 312 voix
à 325.
Ce gain, déjà fort appréciable, ne fera que
s’accroître par la suite, car un certain nom
bre de ceux qui votèrent en faveur de la
prise en considération des divers contre-
projets n’en étaient pas moins partisans de
la prolongation du service et voteront finale
ment les trois ans.
M. André Hesse l’a si bien compris qu’il a
retiré son autre projet et que les autres ont
disparu sans qu’on en ait entendu parler.
Tous les obstacles étant écartés, la Cham
bre va maintenant se trouver en présence
de la loi elle-même et c’est sur l’article 18.
c’est-à-dire sur les trois ans qu’elle aura
tout d’abord à se prononcer. Sa décision n’est
pas douteuse.
L’après-midi, après une courte question
de M. Ancel. relative au service postal du
Havre à New-Vo:k, on a repris les interpal-
lations sur les mutineries militaires et les
perquisitions ou arrestations qui en ont été
i s ne. Ah ! ce fut un beau chahut î Pen-
d t trois longues heures, la Chambre, par-
tag-e en deux camps, donna l'impression
d’une mer démontée dont les fl is,
agités par une tempête furieuse, se brisaient
avec un bruit terrible.
Les socialistes, d’ailleurs, semblaient avoir
le dessein bien an été de faire du boucan.
Jamais ils n'ont éte aussi agressifs, aussi
violents. Sentant combien leur cause était
mauvaise, certains d’avoir contre eux la très
grande majorité de la Chambre, ils ont tout
fait pour dechaî ner les passions. Le résultat
dépassa toutes leurs esperanc s. D’un bout
à l’autre, le débat ne fût qu’une longue suc-
cession d’incidents tumultueux, de cla
meurs, de trépignements. On s’injuriait à
qui mieux mieux, on se provoquait de la
voix et du geste et, par instants, on fut sur
le pont d’en venir aux mains.
Tout d’abord, ce fût M. Sixte-Quenin qui,
sous pretexte de démontrer l’illégalité des
perquisitions attaqua violemment M.
Etienne. Ce fut le premier signal du tapage.
Celui-ci ne fit que redoubler pendant le. dis-
cours enflamme de M. Jaurès. Il atteignit
son maximum lorsque le leader socialiste
fréquemment interrompu par M. Pugliesi-
Conti soutint avec celui-ci un colloque
d’une violence ineuie.
Pendant plusieurs minutes, ce fut un ef
froyable tumulte, les socialistes couvrant la
voix de M. Pugliesi-Conti sous le gronde
ment des pupitres et le centre, par repré-
saille, empêchant M. Jaurès de poursuivre
LE VOYAGE DU MINISTRE DE LA MARINE
M. Baudin, revenant d’Angleterre, passe par l© Havra
, BAUDIN est reçu par les Autorlés havralses
i lut a 11 Alu-rrg
Cliché PiEl Ouvre
M
M. BAUDIN A BORD L’ « ORIGW »
Le 4 mars dernier le premier lord de l‘a-
mirante britannique, M. Winston Churchill,
assistait, à bord du Voltaire, aux tirs de no
tre première armee navale ; jeudi noirs mi
nistre de la marine, auquel M. Churchill ren
dait sa politesse, suivait, à bord de l Enchan-
tress, le yacht de l’amirauté, les évolutions
des escadres anglaises, puis se rendait, avec
le premier lord, sur le cuirassé Orion, qui
procédait bieniôt à des tirs avec ses dix ca
nons de 343 millimètres, sur un imt à une
distance de 8.000 mètres.
Faire assister M. Baudin à des tirs de
VOrwn était de la,part de M. Churchill une
très délicate attention dont de ce côté de la
Manche on saura apprécier le prix. L'Orion
est actuellement le cuirassé le meilleur ti
reur de la flotte britannique, il est aussi le
ch mp d’expérience d’un dispositif nouveau
pour le tir, auquel, paraît-il, il serait rede
vable de ses succès dans les tirs.
Le Times annonçait il y a quelques jours
que VOrion, qui s’était classé au premier
rang des navires armés de canons de 343
dans les tirs de combat de l’année dernière,
a achevé ceux de cette année avec le même
bonheur : « les chiffres de ses tirs sont se
crets, disait ce journal, mais il peut être ré
vélé qu’il a battu tous les records et qu’à
moins que le tir d’autres navires ne soit tout
à fait exceptionnel, sa performance ne peut
être eclipsée.
Le nouveau système pour le tir que l’Orton
expérimente est une méthode de pointage
continu, dite système Pollen, dont on s’oc
cupe beaucoup actuellement en Angleterre.
L’invention de Pollen consisterait dans une
méthode presque automatique de vérifier, la
vitesse de la cible et sa course ; il a egale
ment inventé une machine de changement
de portée qui donne automatiquement la
prévision des distances pour les canons.
Cette machine, non seulement fournit tou
tes les indications sur les distances et posi
tions futures de la cible suivant sa vitesse,
mais encore, pareille à sa table de tir, peut
être corrigée pour toute modification à la
route du navire propre de l’observateur.
L’Orwn, dans une expérience, bien que sa
vitesse fût de beaucoup supérieure à celle
usitée dans un tir de combat, put maintenir
continuellement le pointage sur la cible,
malgré un brusque changement de sa route.
M Pierre Baudin a, jeudi soir, invité les
chefs des escadres à dîner à Portland.
Le ministre delà marine devait tout d’a
bord rentrer par Cherbourg, mais il fut dé
cidé au dernier moment qu’il regagnerait
Paris par Le Havre.
fil. BAUDIN AU HAVRE
Le yacht Enchantress, de l’Amirauté an
glaise, est arrivé sur rade du Havre hier
après-midi, à 2 h. 1/2, où il a mouille.
Ce superbe navire avait à bord M. Baudin,
ministre de la marine, revenant d’Angle-
sa philippique. Il s’en fallut de peu, à ce
moment, que le président ne fût obligé de
se couvrir et de lever la seance. Proftnt
d’une accalmie, M. Jaurès mit les bouchées
doubles et M. Barthou se leva pour lui ré
pondre. , , ..
Le président du Conseil fonça droit sur
son adversaire, revendiquant avec une éner
gie peu commune la pleine responsabilité
de ses actes, flétrissant les o lieuses ma-
nœuvres de la G. G. T. et déclarant qu il ne
reculerait devant aucune mesure, pas meme
devant sa dissolution pour l’obliger à res-
pester la loi.
Les paroles de M. Barthou, acclamées par
les deux tiers de la Chambre, produisirent
une impression profonde et 1 affichage de
son discours, réclamé de divers côtés, fut
voté par près de 350 voix, juste hommage
rendu à son éloquence, à sa courageuse at
titude et à ses éminentes qualités d’homme
d’E at. .. . .
Le débat continuera vendredi, mais des
maintenant le président du Conseil a bril
lamment remporté la victoire.
Au Sénat, on a passé toute la journée à
discuter un article, un seul article du projet
concernant la liquidation des congrega-
tiona.
5. H.
(M. B udin est indiqué par une ctoix)
terre, où il était l’hôte de Sir Winston
Churchill. Ils’étaitembarqué à Porismouth er
compagnie de l’amiral Lebris, chet d’etat-
major, de Garnirai anglais De Chair ; du liea-
tenant de vaisseau Kelly, attache naval ; du
lieutenant de vaisseau anglais Hozier; du
capitaine de frégate Saint-Seine, attaché
naval à Londres.
Cette arrivée, aononcée seulementà 1 h. 15.
par radio-télégramme, à M. Delacour, admi
nistrateur en chef de l’inscription maritime,
a pris à l’improviste les autorités maritimes
de notre ville. Cependant, la reception quia
été faite à M. le ministre de la marine a re
vêtu, malgré za simplicité, un caractère des
plus corrects.
Dès qu’il a eu connaissance de l’arrivée de
M. le ministre de la marine, M. Le Tiec,
commandant de port, accompagné de plu
sieurs officiers du service du port, a pris
place dans sa chaloupe automobile et s’est
rendu à bord de VEnchantrcss afin de saluer
"le ministre et s’entendre avec le comman
dant du navire sur les dispositions à pren
dre pendant le séjour éventuel du yacht au
Havre.
Dans l’embarcation avaient pris place MM.
Delacour, administrateur en chef de la ma-
rine; Morgand, premier adjoint, et Gas, se*
crétaire général de la marine.
M. le ministre, accompagné de l’amiral
attaché à sa personne, s’embarquait dans
la vedette et les valises ont été placées dans
une embarcation du yacht, qui a été prise à
la remorque.
A quatre heures, M. Baudin débarquait
près du sémaphore.
M. Benoist, sous préfet ; M. le docteur
Borel, directeur du service sanitaire, s’é
taient rendus sur la jetée pour y saluer M. le
ministre à son débarquement.
M. le ministre n’a fait que passer au Havre
et s’est dirigé aussitô. vers la gare. Il avait
pris place dans l’automobile de M. Morgand,
adjoint au maire, qui l’accompagnait ainsi
que l’amiral Lebris et M. Benoist, sous-préfet.
Les officiers anglais ont suivi dans d’au
tres voitures,requises en toute hâte,par l’ad
ministration de la marine.
Sur le quai de la gare, avant de monter
dans l’express de quatre heures, M. Baudin
a été salué à nouveau par MM. Delacour,
directeur de l’Inscription maritime; Le Tied
commandant de port ; Gas,secrétaire génera
delà mairie ; Théry, administrateur de l’Ins
cription maritime ; George et Le Prévost,
administrateurs de l’Iascoption maritime.
Au départ du train, M. Baudin a remercié
toutes les notabilités présentes et, en com
pagnie de M. l’amiral Le Bris et de M. le ca-
pitaine de vaisseau anglais Kelly, il a pris
place dans le wagon-salon qui lui avait été
réservé.
Pendant le séjour du yacht Enchantrees sur
notre rade, un pilote de la station du Havre
a été détaché à bord.
A 6 heures, le superbe yacht reprenait le
large.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 4 Juillet 1913
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 20, sous la présf
dence de M. RENOULT, vice-président.
Il Ull DE TROIS ANS
La Chambre continue 18 discussion du proje
concernant le service de trois ans.
La séance a été tout entiere consacrée à exa
men et au rejet du contre-projet de M. Treignier.
Ce contre-projet tendait à instituer le service de
vingt-huit mois. , ,
Son auteur l’a longuement défendu, par des ar-
guments identiques a ceux qui ont été déjà déve
loppes par les partisans de propositions sembla
bls: BAATHOU, président du Conseil, l’a com-
battu en deux mots, posant la question de con
fiance sur son rejet. .
Par 325 voix contre 238, le contre-projet a été
repoussé. _ .
Au cours de cette discussion, M. DRIANT 8
constate que les socialistes français n’avaient pas
ici la même altitude que les socialistes aneman—-
" andré hesse, député radical de la Charen-
te inférieure, avait déposé un contre-proietguiS
rapprochait sensiblement de celui de MM. Messimy
Paul-Boncour. Il a déclaré y renoncer, mis il
tient à constater que le projet militaire qui surtira
des deliberations delà Chambre aura contre I
206 républicains. Ainsi pour la première fois un®
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