Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1912-01-30
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 janvier 1912 30 janvier 1912
Description : 1912/01/30 (A32,N11155). 1912/01/30 (A32,N11155).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52639099k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
52” Année
N 11,155
(C Pages)
8 Centimes — EDITION DU MATIN
5 Centimes
(6 Pages)
Mardi 30 Janvier 1942
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Parie, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 20 JANVIER
Cuivre «Comptant, £ GO. Ll t 6 i trois mois,
H 12 G. '
Etain : Comptant, £ 195.-/-; trois mois.
L 191 6.-
Fer : Comptant, 18/7 1,2 ; trois mois.
49,7 1/2.
BEW-YORK, 20 JANVIER
Cotons i janvier, hausse 1 point ;
jaillet. hausse 1 point.
Calés s hausse 23 à 17 points.
NEW-YORK, 29 JANVIER
e. M isa
e. PXICEDEAT
Cuivre Standard disp.
83 75
13 87
— mars
83 73
13 87
Aaalgamat. Cop...
61 3 4
62 4,2
Eer s...
84 62
14 62
CHICAGO, 2©
JANVIER
C. DU .OUB
C. PRECED
Bi sur......
Mal.
103 3 8
102 7 8
Juillet....
96 5/8
96 4/4
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Mai..
67 3:6
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Juillet....
67 1 2
06 7 8
Gaindoux sur.
Mai
9 40
0 45
Juillet ....
S 52
9 57
Les Incidents Franco-Italiens
Le « Saint-Augusin » au Frioul
MARSEILLE. — Le paquebot de la Compa
gnie Generale Transatlantique Saint-Augustin,
est arrivé hier soir, à six heures, au Frioul,
ayant à bord les passagers turcs du Mastouba.
venant de Cagliari.
Les membres de la mission sanitaire fran
çaise ont identifie les passagers turcs.
Aucun incident ne s est produit.
L’Arrivée des Passagers Turcs
à Marseille
Marseille. — M. Roche, agent général de
U Compagnie Transatlantique à Marseille,
s’est rendu hier soir au Frioul pour surveil
ler l’accostage du Saint-Augustin.
A six heures et demie, il a remis au préfet
des Bouches-du-Rhône les vingt-neuf pas-
sagers turcs.
Tout s’est passé dans le plus grand ordre.
Les infirmiers ottomans paraissaient fati
gués par la mauvaise traversée qu’ils vien-
nent d’accomplir.
LE SUFFRAGE DES FEMMES
M. Justin Godart, député du Rhône, assisté
de M. Ferdinand Buisson, a reçu hier au
Palais-Bourbon une délégation de suffrget-
Les, présentées par Mme Marguerite Durand.
Les dames déléguées ont demandé à M.
Godart, qui y a consenti, de déposer un
amendement au projet de réforme electo-
rale, ayant pour objet d’accorder le droit de
vote aux femmes.
Déjà 213 députés ont signé la proposition
Ferdinand Buisson accordant le droit de vote
aux femmes dans les élections municipales.
L'amendement Godart permettra de cons-
Saler combien de députés sont disposes à
accorder le droit de vote aux temmes en
matière politique.
LA QUESTION DES POUDRES
Une Protestation de M. Louppe
On sait qu’au dernier Conseil des minis-
très, les ingénieurs des poudres et salpêtres.
MM. Louppe et Maissin, ont été mis en non
activité par retrait d’emploi.
M. Louppe proteste, alléguant que le Con-
seit d’enquête présidé par le général Barrai
et ayant comme rapporteur le général Be-
lin, avait à l'unanimité, répondu affirmati-
Moment à la question : a M. Maissin doit il
tre révoqué T s et négativement à la ques-
on g M. Louppe doit-il être révoqué ? »
Bien qu'ancone peine de révocation n’ait
été prononcée. M. Louppe prétend qu’il est
inadmissible, qu'après l’avis du Conseil d'en-
qucte.il soit trappe de la même peine que M.
Maissin.
Il a manifesté l’intention d’adresser une
protestation au président du Conseil et au
ministre delà guerre et d'exiger la publica
tion du compte vendu du Conseil d’enquête.
On sait que cette publication n'est pas ad-
mise.
Le Conseil d’enquête ne donnant qu’un
avis, laisse la décision à prendre au ministre
qui peut toujours appliquer des peines disci-
plinaires, d’autant plus que des sanctions
devaient se produire pour d’autres motifs
que ceux intéressant les révocations.
UNE ÉVASION Au DÉPÔT
Un des complices de l’évasion qui s’esl
produite au dépôt de la Préfecture de police
J été arrêté hier saïv. C’est le frère cadet du
fugitif, Maurice-Alexandre de Vos. ne à Rot-
terdam en 1830 et exerçant la pi ofession de
mécanicien-aviateur.
Appréhende au moment où il sortait de
son domicile, 74. avenue d'Italie, il a oppose
une résistance désespérée. Il fallut le con-
Cours de trois agents et de deux soldats du
2218 d’infanterie coloniale pour le maîtriser.
Amené au service de la Sûreté, il a jusqu’à
présent refusé de répondre sur les circons-
tances de l’évasion. Il a seulement reconnu
avoir favorisé la fuite de son frère à la pri
son de Schweningue et il a donné à ce sujet
an detail particulièrement curieux ;
Le condamné était très connu de la police
hollandaise et après son évasion il lui aurait
été impossible de traverser le pays sans être
repris.
Son frère Maurice, qui, à cette épogne pre-
mit part à un meeting d’aviation, à Bois-le-
Juc, vint le chercher en aéroplane dans une
docalité voisine de Schweningue et C’ésl par
a voie des airs que le malfaiteur put traver
ser la frontièrca gagner la Belgiane, suis la
F1ange
La Guerre Italo-Turque
Les passagers du a Bregenz »
Rome. — Une note officieuse dit que les
milaires turcs capturés dans la Mer Rouge,
à bord do Brryenz, étaient porteurs de bil-
lets de voyage pour Suez.
=====-========
UN CRIME HORRIBLE
Caen. — On découvrait samedi, dans une
maie, à Cagny, dans le Calvados, le cadavre
du euue André Lefèvre, 45 ans.
Le malheureux avait été affreusement mu
tilé.
L’assassin, qui avait fait preuve d’une
grande sauvagerie, avait assommé sa victime
avec un essieu de brouette. La mort ne ve
nant pas assez vite, il lui avait fortement
serré le cou avec une cordelette, puis il
s’était acharné sur l’enfant auquel il ouvrit
le ventre et,arracha les parties sexuelles.
Les soupçons se portèrent sur un jeune
homme de Fredonviiie qui avait été vu en
compagnie d’André Lefèvre.
L’individu soupçonne fut bientôt arrêté :
c’est un nommé Lemonnier, 20 ans, garçon
de ferme.
Avec un cynisme révoltant, Lemonnier a
fait des aveux complets. Il a mis sur le
■ ompte de l’hystérie le crime dont il est l’au-
leur.
COLLISION D’AUTOMOBILES
Bruxelles. — Suivant T Etoile Belge, une
collision s’est produite entre une automobile
de maître et un fiacre automobile dans le
quel se trouvaient le nouvel attaché militaire
français, le capitaine Génie et son successeur,
le chef de bataillon Duruy.
Le capitaine Génie fus ‘relevé évanoui; il
portait au front une large plaie produite pas
un éclat de vitre. Toutefois son état n’esi
pas grave.
Le chef de bataillon Duruy a été légère-
mont blessé.
L’EXPULSION DE 3, COCHON
A six heures, les agents de police ont' dic-
perse les curieux masses devant le domicile
de M. Cochon, le secrétaire da Syndicat des
locataires.
La nouvelle s'est répandue dans la soirés
que l'opération judiciaire qui devait avoh
lieu a été remise.
MORT DO DUG.DE FIFE
LE CAIKR.— On annonce ta mon du duc de
Fife, survenue hier à G heures du soir.
=======4)=====
L'ALLEMAGNE EN AFRIQUE
BEnLI. — La légation do Portugai à Berlin
déclare que le, bruit realif à que cession de
r Angola à -l’Allemagne manque totalement
de fondement» •
LA GRÈVE GÉNÉRALE A LISBONNE
Lisbonne. — La grève générale ne fut dé-
cidee qu’à minuit apres une longue discus-
sion de différentes Associations syndicalistes
au siège de la Fédération.
Les grévistes empêchent ceux qui veulent
travailler ; ils cernent les imprimeries des
journaux pour arrêter la vente au public.
Les grévistes s’opposent également par la
violence à la circulation des tramways élec-
triques.
Près (Tua garage, ils.ont détruit un car au
moyen d’une boui de dynamite.
•======(======
L’AGITATION EH ÉQUATEUR
GUAYAQUIL. — La foule a pénétré hier dans
lepenitentier de Quito.
En dépit de la résistance opposée par la
garde, elle a saisi, puis lynche cinq géné-
raux, tous révolutionnaires de marque.
LA RÉVOLUTION CHINOISE
PÉKIN. — Au cours d’un combat sur la li-
sne de chemin de fer de Tien-Tsin à Pou-
‘Keou, les révolutionnaires et les impériaux
auraient subi de grosses pertes.
Les impériaux auraient été battus.
L’abdication de la dynastie n’est pas encore
annoncée.
c rkman u a ssa ez ense aanenen
BULLETIN MILITAIRE
Les notes des marins
Le ministre de la marine s’étant aperçu
que certains officiers notaient leurs subor-
donnés d’une façon manifestement ezagé-
ree, vient d’adresser aux vice-amiraux pré
fets maritimes une circulaire dont nous ex-
trayons les passages suivants :
Certains hommes ont obtenu des notes do va-
leu? générale comprises entre 16 et 20, malgré
les toutes récentes et parfois très graves puni-
lions pour fresse. scandale, absence illégale, etc.
lo ne puis admettre que l’on coasidèr comme
parfait, excellent eu même très bon un bomme
qai se rend coupable de telles faules, et a fortiori
celui qui récidive ; c’est mal connaître le mérite
des bons serviteurs, et c’est aussi les décourager
que de diereacies à peine leur valeur générale
de celle des serviteurs médiocres. L’échelle de
notation est -assez étendue peur permeitre d’ex-
primer la valeur respective de chaque hemme.
Les ofciers qui, systématiquement, pour des
raisons de sentiment, coteraient entre 45 et 26.
iraient directement à l’enconire du bal poursuivi,
qui est d’assurer une sélection sérieuse de la-
quelle dépend euterement la valeur de la mais-
tranee.
Je vous prie. joule te ministre, de rappeler
aux officiers places nous vos ordres l’importance
primoriale que j’aHache à cette question. Je
n’hésiterais pas a prendre des sanctions vis-à-vis
de ceux d’eatre eux qui ne se conformeraient pas
aux drspesittons très nettes de l’article 432 de
l'arrêté du 30 juillet 4940, et j’attife particulière'
ment à ce sujet votre attention sur le dernier ali
néa de cet article.
Un des devoirs les plus élevés du commande-
ment, c'es! d’appliquer, au pein de vue de Favan-
cement, la maxime : “ A chacun selon ses mér-
tes » la valeus de nowe maistrance no pouvant
être qu6 Ce que les officiers eux-mêmes ia font.
Ecoles Militaires
Le nombre des admissions, pour l'année
4912, a été fixé ainsi qu’il suit :
Ecoles de Saint-Cyr : infanterie métropoli-
taine, 190 ; infanterte coloniale, 40 ; cavale
rie, 90 ; total : 320.
Ecole de Saint-Maixent : infanterie métro
politaine, 200; infanterie colonale, 40;to-
tal : 240. .at ; ’ "
Le ministre se réservé d'ailleurs le droit de
. modifier w nambrm.
C NYouYeau Reichstag
Nouvelles Politiques
Le cinquante-troisième anniversaire de
Guillaume II aura été assombri par des évé-
ements qui provoquent les réflexions de la
(gesse allemande.
| D’une part, le malaise causé par les
incidents diplomatiques de l’été dernier
n’est pas encore complètement dissipé;
d'autre part, et surtout, le résultat des ré
centes élections au Reichstag n’est pas sans
créer dans l’opinion conservatrice et impé
rialiste un trouble du reste fort explicable.
Un fait peu agréable pour les agrariens
ressort, en effet, de ces élections, qui sont
appelées à produire une situation toute non
veile dans l'Empire, grâce à ces deux cir
constances dominantes : la victoire des
gauches et la prédominance numérique du
groupe socialiste.
Le système inauguré par M. de Beth-
mann-Hollweg au lendemain de la retraite
de M. de Bülow, c’est-à-dire le gouverne
ment de l’empire par l’entente des conser-
valeurs et des catholiques — ce qu’on ap
pelle là-bas le bloc a bleu et noir » — se
trouve réprouvé par la nation de la façon la
plus nette et la plus catégorique.
Il convient d’ailleurs de faire remarquer
que te prince de Bulow avait prévu ce ré
sultat. Les élections générales auxquelles
il avait présidé avaient été fatales aux par
tis d’extrême-gauche, et les socialistes ne
comptaient plus au Parlement que 43 repré
sentants. L’abandon de la politique libérale
ne pouvait pas ne pas redonner une nou-
elle vitalité aux partis de gauche, et leur
imener de nouveaux et nombreux parti
sans»
« Nous nous retrouverons à Philippes ! »
avait déclaré M. de Bülow en quittant le
pouvoir, et l’expérience lui a donné raison.
La recrudescence socialiste qui ne cessa de
s'accuser aux successives élections com
plémentaires s’est manifestée cette fois-ci
iveo éclat. Les élus de la social-démocratie
seront 110 dans le nouveau Reichstag, soit
57 de plus que dans l’ancien ; et si l’on y
ajoute. 5 libéraux de toutes nuances et 46
aationaux libéraux — qui ont fait avec les
socialistes, campagne commune ou tout an
moins parallèle contre le bloc bleu et noir —
cela fait ensemble 201 voix, tandis que les
conservateurs, les antisémites, les conser
vateurs libéraux et les catholiques n'arri-
vent qu'à 16.
La majorité du Reichstag étant de 199
voix, la gauche de l’Assemblée, le bloc « de
Bassermann à Bebel », peut donc espérer
l'hégémonie. La coalition bleue et noire qui
faisait la loi dans le dernier Reichstag sem-
ble sérieusement compromise. Sans doute,
ainsi que te fait très justement remarquer
Ile Temps, il convient de ne pas oublier les
32 députés des petits groupes, Polonais, Al-
saciens-Lorrains, Guelfes, Danois, dont les
bulletins se mélangent assez fréquemment
dans l'urne avec ceux du centre et de la
droite ; mais ils sont loin de constituer pour
le bloc bleu et noir un appoint certain, et,
de toute façon, l’ancienne majorité parait
bien avoir vécu. La raison n’en est pas seu
lement dans les perles très sensibles qu’ont
éprouvées les conservateurs, mais aussi
dans le recul marqué subi par le centre,
qui a perdu dix des siens dans la bataille ;
et les gauches se réjouissent peut-être en
core plus de ces succès que des echecs
qu’elles ont infligés aux conservateurs
purs.
En tout cas, Ton peut dire que ces élec
tions donnent des indications nettes. Le
peuple allemand ne semble pas vouloir,
dans sa plus grande partie, d’une action ex
térieure faite de provocations diplomatiques
contre la France, ni de rivalité maritime af
fichée vis-à-vis de l'Angleterre.
« L’empereur ne peut s’y méprendre.C'est
un halte-là significatif et impérieux que la
nation oppose* aux tracasseries irritantes de
la Wilhelmstrasse, à la mégalomanie dis
pendieuse et dangereuse, dit fort justement
à ce propos le Radical, de la Ligue navale.
Nous recueillons précieusement ces indica
tions, nous demandant de quelle manière
elfes seront accueillies par Guillaume II et
ses conseillers. »
Mais il ne faut pas oublier non plus que
le Reichstag ne possède pas l'importance
des Parlements français, anglais ou italien.
Le Reichstag ne gouverne pas, il légifère
seulement. Il est plutôt une Assemblée con-
sultative qu’un vrai Parlement. C’est pour
quoi les élections actuelles n’auront pas les
conséquences qu’elles auraient eues en
France, par exemple, ou en Angleterre.
Mais elles n’en constituent pas moins la
manifestation très nette d’un mécontente
ment croissant contre la politique réaction
naire du gouvernement actuel et, sans aller
jusqu’à dire comme Karl Liebknecht. qu’el
les soient la garantie définitive de la paix
mondiale, on peut, tout au moins, les con
sidérer comme un obstacle aux folies de
l'impérialisme.
Et c’est déjà une raison pour que le
triomphe des gauches soit accueilli en Fran-
ce avec une Satisfaction non dissimulée.
F. POLst.
w
y ’ qermbery=E=re=econ==9 ■
Au Conseil Supérieur de
l’Instruction publique
En ouvrant la session du conseil supérieur
de l'instruction publique, M. Guisl'hau, mi
nistre de l’instruction publique, a prononce
une allocution.
Il m’est particuliérement agréable, a-t-il dit, de
présider aujourd’hui l’ouverture de la session du
conseil supérieur de l’instruction publique, et dès
mon arrivée au ministère, de réunir les représen
tants éminents de l Insiitut, de nos grands établis
sements scientifiques et de cet enseignement na
tional dont l’unite s’affirme ici avec tant de force
sous la variété de ses manifestations multiples.
Le ministre a ensuite rendu hommage aux
membres décédés du conseil supérieur, MM.
Bourgeon et Blutel, ainsi qu’à ceux qui ont
été appelés à d’autres fonctions, MM. Belot,
récemment nommé inspecteur do l’académie
de Paris, et Luc-Olivier Merson, démission
naire. li a prononcé l’éloge de leurs succes
seurs, MM. Merluzeau, Huard, Parodi et Le
monnier. Ensuite il a évoqué le souvenir de
M. Levasseur, l’éminent savant qui est rem
placé désormais au conseil par M. Maurice
Croiset, dont le nom a déjà si cher à tant de
titres, n’éveille que les id es de l’aiticisme 5
plus pur, de l’humanisme le plus délicat »
Avec cea nouveaux collègues, a conclu M
Guisl’hau, vous allez, messieurs, continuer vos
travaux. Dans celte vie de l esprit qui a toujours
été l’honneur de notre pays et dont le maintien ei
la prospérité sont si nécessaires a une démocra
tie, dans l’élude de tous les problèmes si coin
plexes de l’éducation nationale, vous allez cher
cher a distinguer, en votre qualité de conseillers,
ce qui peut fortifier ou affiner encore l’enseigne
ment à tous ses degrés.
Dans cette oeuvre difficile, vous serez aidés par
votre grande expérience, par votre souci constani
de tous les intérêts, par l’autorité morale qui s’at
tache à vos hautes fonctions. En terminant, si je
ne puis pas, messieurs, me dire l’un des vôtres
comme mon prédécesseur et ami M. Steeg, dont
vous conserverez, je le sais, un affectueux souve
nir, du moins vous assurerai-je du même dévoue-
ment à la lâche que M. le president du Conseil
m a fait l'honneur de me confier. C’est sur votre
précieux concours que je compte surtout pour la
mener à bien.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE norAB GOnAMSPORDAMT PAATICULIEA)
Paris, 29 janvier.
M. Alapetite a poursuivi aujourd’hui, de
vant la Chambre, le plaidoyer qu’il avait en
trepris à la dernière séance et que l’heure
avancée ne lui avait pas permis d’achever.
Dans la première partie de son discours, le
résident general s’était borné à faire un rapi
de exposé de son œuvre, à préciser les idées
maîtresses qui dirigent sa politique et les
résultats obtenus depuis son arrivée en Tu
nisie. C’était le côté le moins ardu de sa
tâche.
Il lui restait à répondre aux critiques sans
nombre, aux accusations qui ont été formu
lées à la tribune depuis l’ouverture de ce
long débat, notamment par M. Thalamas ei
par M. Bouge.
Refutant un à un tous ces griefs, M. Ala
petite s’est défendu avec une incontestable
habileté et les arguments qu’il a opposés à
ses adversaires ont fait une reelle impression
sur la Chambre.
Fatigué par l’effort prolongé qu’il avait dû
fournir, le résident général n’a pu, aujour-
d'hui encore, terminer son discours, et c’est
L i-même qui a sollicité la remise au lende
main.
En fin de séance, M. Guislain a réclamé
l’urgence en faveur d’une proposition sur la
liberté et la sincérité du vote;
M. Poincaré a déclaré d’un mot que le
Gouvernement s’associerait à toutes les me
sures propres à faire aboutir la réforme, et
la Commission du suffrage universel ayant
promis de déposer son rapport cette se
maine, l’urgence a été votee à mains le-
vées.
C’est peut-être la dixième fois que la
Chambre émet un vote de ce genre. Peut-
être celui-ci sera-t-il moins platonique que
les autres ?...
T II.
---------- --
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 29 janvier
La séance est ouverte à 2 h. 30, sous la prési-
dence de m. HENRI BRISSON, président.
Les Interpellations sur la Tunisie
La Chambre reprend la discussion des interpel-
letion sur la Tunisie.
m. ALAPETITE, résident général, commissaire
du gouvernement, a la paro e pour continuer ses
explicatious en réponse aux divers orateurs.
M Thalamas nous reproche la confiance témoi
gnée aux indigènes enrôlés dans le corps d’occu-
pation. Il n’est pas bon, je crois, de donner aux
indigènes l’impression que la France Fe fuse sa
confiance à ses enfants. Jamais aucun acte de
trahison n’a pu être relevé contre les indigènes
ainsi enrôlés.
La France a raison de confier posir partie la
garde de son drapeau aux indigènes qui se sont
montrés dignes de cet honneur. La concession de
la pêche sur le lac de Tunis ne m’est pas impu
table, puisqu’elle est antérieure de dix ans a mon
arrivée à Tunis. C’est moi-même qui l'ai dénon
cée.
J’ai, en ce qui concerne l’adjudication des tra
vaux publics, établi des conditions nouvelles qui
sauvegarderont davantage l'intérêt de la Tuni-
sie
Pour ce qui est de l’adjudication de la carrière
des Corboux, elle a été faite à un entrepreneur
français des plus honorables
D’après M. Thalamas, j’ai interdit l’entrée de
certains journaux français en Tunisie.
Un décret de 1*8% avait bien interdit l’introduc
tion do certains journaux étrangers, celle mesu
re n’a été appliquée à aucun journal français, f ù-
ce la Guerre sociale ou la Bataille Syndicaliste,
qui n’ont pourtant jamais été tendres pour la ré
sidence.
Le résident général n’a jamais poursuivi aucun
journal pour attaques personnelles dirigées con
tre lui. C’est son adjoint, qui tailé de lacht par
u.e feuille hebdomadaire, l’a poursuivie et fait
condamner. . ..
Il a été question d’un ancien officier dont la
nomination dans la Légion-d honneur avait été
empêchée. Le fait est dû a certains abus commis
par cet officier dans les fonctions qui lui avaient
été confiées dans le .corps du controle.(AppauGiS-
| Srments. Le client - de M. Driant a verse 6,000
francs à un journal pour faire une campagne, con-
| tre le résident général. Le fait a été établi au
3 cours d’un procès.
4 II a failli, au moment des troubles, et pour ne
ipas fournir un aliment à l’excitation musulmane,
fsuspentre UB jornalcn langue 90, te «w? «
PLoto et Glicié Pelil Havre
Le Débarquement des Fores de Hollande
Il y a quelques mois, notre pays était en
proie à une crise économique qui alarmait à
juste titre tous ceux qui, avec de faibles res
sources, devaient assurer la subsistance à de
nombreuses familles.
Le prix de la viande de bœufs et de mou
tons s’était alors élevée à des prix vraiment
excessits. On attribua ce surenchérissement
aux achats considérables de bétail faits en
France pour le compte de l’Allemagne, à la
prime à l’exportation sur les fourrages et à la
lièvre aphteuse.
La hausse pouvait ainsi se justifier pour te
bœuf et le mouton, mais l’on vit, vers la
même époque, la viande de porc monter
dans des proportions absolument injusti-
fiées.
Nous comptons en France plus de 7 mil
lions de porcs, c‘est-à dire un chiffre norma
lement suffisant pour répondre a notre con
sommation. La question des fourrages ne
pouvait avoir qu’une influence secondaire
pour un bétaifgui n’en consomme guère.
La race porcine n’avait pas subi de mala-
die épidémique. Quant à‘exportation, il se
trouve précisément que dans tes sept pre
miers mois d 1911, fl n’a été expédié que
8 7,113 têtes de porcs au lieu de 94,386 sorties
pendant la même période de 1910.
Pourquoi donc la viande de porc a-t-elle
augmenté ?
Tout simplement parce que les consom
mateurs. trouvant trop élevé le prix de la
viande de bœuf, montrèrent une tendance
plus active a acheter de la viande de porcs,
viande qui constitue un aliment très nutritif
et absolument recommandable.
D’autre part, les cultivateurs, désireux de
se dédommager de ta perte qu’ils ont subie
sur les autres sortes de bestiaux, s’empres
sèrent naturellement de profiter de l’occa-
sion qui s’offrait à eux d’augmenter leurs
prix de vente pour les porcs.
La hausse allait ainsi s’accentuant de jour
en jour. Elle tut particulièrement sensible
dans notre région, où l’elevage des porcs est
en somme assez restreint.
Les marchands qui alimentaient notre
marché étaient les maitres de la situation, et
les courS atteignaient 120 trancs.
Comment remédier à une telle situation
qui menaçait de ruiner les charcutiers et
affolait les consommateurs ?
Un groupe de charcutiers de notre ville
eut alors l’heureuse pensée de s’entendre
avec un commissionnaire de la région Caen-
naise pour s’approvisionner dans de meil-
islamique. C'est une mesure de prudence qu’on
ne saurait condamner. (Très bien t)
li y a, dans la regence, les vieux et les jeunes
tunisiens ; ces derniers sont l’objet d’une certaine
méfiance, de la part .des Français. Le protectorat
n'a pas à prendre parti entre les divers groupes
musulmans; il doit protéger, également tous, tes
indigènes. (Vifs aplaudissemenis.) Ancien jour
naliste moi-même. Je n'ai jamais poursuivi, pour
mon compte, aucun journaliste, et j’ai assez do
ang-froid pour passer par-dessus certaines atta
ques. '
On a parlé de la condamnation d’un journaliste
a six mois de prison pour crime de lèse-majesté
conre le bey. Le bey est un homma de tempéra-
ment.calme, mais lorsque les bornes Sunt depas-
sées, il se défend. L'articfe qui a amené la con-
damnation lui reprochait à l'éga d d'uno jeune
fille une conduite odieuse.
L'oraleur s’explique maintenant sur ses rapports
avec la confér lice consultaiive.
m. ALAPETITE explique a la suite de quelles
circonstances se produisit l'incident regrei sable
du cimetière de Tunis qui a troublé, pour quelque
temps, tes relations de confiance entre la popula
tion française et nos protèges.
Dorenyant, des mesures de police nécessaire
seront prises ; mais elles ne seront jamais inspi
rées par des sentiments de haino ou de repré
sailles. (Applaudissements).
Voix àitctses : Reposez-vous !
La séance est suspendue.
A la reprise, le résident général examine la
question de savoir si l’implanta lion d’un certain
nombre de Colons français en Tunisie a eu des
cons quences désastreuses pour la population in
digène.
Il a entendu dire que, dans certains cas, la colo
nisation française était représentée commo ayant
absorbé compleement le sol tunisien.
Il y w là une grosse exagération,
Le territoire de la Regence est estimé à environ
13 millions d’hectares. ..
Il y a environ 3 millions do terres considérées
comme très cultivables.
La colonisation française occupe 700,000 hec
tares sur lesquels 210,000 ont été acquis par les
colons français et l’Elat. Le reste a été acquis de
vendeurs indigènes. .
La Tunisie est loin d’être un pays homogène. Il
y a des différences de fertilité très marquées.
Dans le Nord, là où il pleut, la pr prielé priva-
tive s’était constituée avant le protectorat fran-
47 g été relativement facile d’établir dans celte
région les cotons français, soit qu ils aient traité
directement avec les indigènes, soit que le gou
vernement leur ait servi d’intermédiaire.
L’intervention du gouvernement est necessaire
quand le colon n’a qu’un petit capital
L’Etat acheta ; il revend au prix coûtant en don
nant, des délais pour payer , „ .
La colonie française a pu s établir dans le Nord
d’une façon très sérieuse et créer un certain nom
bre de centres agricoles 04 de grands progrès 92t
éte réaliste. :
leares conditions. Les prix furent ramenés
entre 108 et 112 francs.
Mais la crise générale continuait. Le gou
vernement. pour répondre aux désirs des
grandes agglomérations du Nord de la Fran
ce, et pour assurer ‘approvisionnement d»
Paris, dut se résoudre à autoriser l entrée en
France des porcs vivants de Hollande, à des
tination de quelques villes spécialement dé
signées.
Nous avons alors émis le vœu que pareille
faculté fut accordée à notre population ; la
municipalité appuyée par M. Siegfried, dé-
puté, obtint alors qu’un décret permît l’im-
portation dans notre ville des porcs de Hol-
lande sous la réserve qu’ils seraient abattus
dès leur arrivée au Havre, et qu’ils pèse
raient au moins 50 kilogrammes.
A la faveur de cette faculté, depuis quatre
ou cinq semaines, nous voyons donc arriver
chaque lundi par le steamer Arg-Scheffer, ve-
nant de Rotterdam, une centaine de porcs
qui ont toujours trouvé aisément acquéreurs
aux alentours de 103 franes.
La qualité de ces porcs est satisfaisante,
bienqu’ils paraissent généralement un pet
gras pour les goûis de laclientè’e havraise,
mais c’est un défaut d’ordre secondaire.
Cette observation s’applique d’ailleurs éga
lement à des porcs irlandais, qui, pour la
g rem 1ère fois, sont parvenus ces jours-ci au
avre, à l’état frigorifié.
Quoiqu’il en soit la clientèle a accueilli aved
satistaction ces importa ions, non pas qu’elles
aient eu pour eflet d’abaisser considérable
ment les prix, mais parce qu’elles ont au
moins rendu ceux-ci plus normaux et
qu’elles ont certainement eu pour résultat
d’enrayer une hausse qui allait s’accentuant
à l’excès.
Certes, il faut prévoir que la Hollande ne
saurait continuer à nous approvisionner
abondamment (elle a fourni 8.000 porcs la
semaine dernière à Pari®, ce qui est excessif
pour un aussi petit pays) mais avec un ap
port régulier, elle permettra de limiter la
réduction de notre app ovisionnement indi
gène et les prix s’en trouveront désormais
ramenés à des taux plus normaux.
Nous croyons même savoir qu’un groupe
de charcutiers locaux examinent l’applica
tion de diverses autres mesures de nature à
enrayer la hausse et à limiter leurs frais gé
néraux.
Nos concitoyens qui seront appelés à béné
ficier de ces mesures, seront les premiers à
s’en rejouir. A. P.
Celle emprise de la colonisation française n’a
pas été sans perturbation sur les habitudes de la
population indigène.
I y a eu, pour la bourgeoisie tunisienne qus
était proprietaire terrienne, une cause de dé
chéance.
Il faut reconnaître cependant que l’emprise de
la colonisation française a eu, sur la condition dé
la population indigène, une influence salutaire. .
Les colons fr ngais, partout où ils sont établis,
paient des salaires plus élevés que c- UX qui tou-
chent les Kams, qui sont des métayers rémuné
rés au cinquième delà récolte.
Au moment de l’avènement du protectorat, la
produciiou céréalière èiaitde 1,900.000 hectolitres.
Aujourd’hui ta production frangaise atteins
4,900.000 hectolitres ; celle des indigènes s’estcie-
vee a 6 millions d’hectolitres.
La moyenne de la production indigène est de
5 hectolitres, tandis que la moy une de là pro
duction française est de 17 millions d’hectoli
tres. - -------
Le commerce extérieur est passé de 40 millions
à 230: mutlons. • - .
b y a, dans le Nord de la Tunisie, des terres in
cultes, bien qu’elles paraissent aussi capables de
fertilité que les terres voisines.
Ce sont les terres habous ; ce sont les terres
placées sous la protection de la loi religieuse.
L’affectation habous avait pour conséquence que
les héritiers' du constituant ne pouvaient plus dis
poser de ta propriété.
li y a une indivision dont les intérêts sont con
fiés à un régisseur qu’on appelle le mo kadea.
Celui-ci estime que le seut -moyen d’administrer
l'exploitation, est de faire payer un tribut aux ber
gers qui conduisent leurs troupeaux sur les te?»
res habous. ,
Ces terres habous sont une condition de J cqui-
libre économique de ce pays. .
Cependant, il faut trouver un moyen de faire
rendre davantage aux-habous. .
Il faut, de concert avec les représentants des
indigènes, arriver à un moyen de faire fléchir te
rigueur de la tradition musulmane.
La question des habous est celle qui passionne
le plus les colons français.
Il faut lâcher d’amener la terre habous à une
productivité piusgrande. Mais c’est là une œuvro
d’évaluation et d'entente entre les bénéficiaires
actuels de ces terres et le gouvernement qui est
impatient do les voir contribuer daventnge à la
prospérité du pays. .
La sécurité que nous avons introduite dans la
Regence, amène l’indigène à se rapprocher do la
propriété privative. .
Nous avons a compter davantage avec le désir
de l’indigène de garder la terre.
Dans la région du Centre et du Sud, la queston
de savoir ce qu’on peut faire des terres,soulève'des
problèmes très délicats.
* Les indigènes tiennent à la terre, même quand
elle les ruine.
Dans le Sud, il n'y avait, pour ainsi dire, pas de
propriété privative.
Kn droit musulman, la possession confère Ia
propriété quand elle tomopte à 40 années.
N 11,155
(C Pages)
8 Centimes — EDITION DU MATIN
5 Centimes
(6 Pages)
Mardi 30 Janvier 1942
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JANVIER
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Mai..
67 3:6
67 4 4
cames 2
Juillet....
67 1 2
06 7 8
Gaindoux sur.
Mai
9 40
0 45
Juillet ....
S 52
9 57
Les Incidents Franco-Italiens
Le « Saint-Augusin » au Frioul
MARSEILLE. — Le paquebot de la Compa
gnie Generale Transatlantique Saint-Augustin,
est arrivé hier soir, à six heures, au Frioul,
ayant à bord les passagers turcs du Mastouba.
venant de Cagliari.
Les membres de la mission sanitaire fran
çaise ont identifie les passagers turcs.
Aucun incident ne s est produit.
L’Arrivée des Passagers Turcs
à Marseille
Marseille. — M. Roche, agent général de
U Compagnie Transatlantique à Marseille,
s’est rendu hier soir au Frioul pour surveil
ler l’accostage du Saint-Augustin.
A six heures et demie, il a remis au préfet
des Bouches-du-Rhône les vingt-neuf pas-
sagers turcs.
Tout s’est passé dans le plus grand ordre.
Les infirmiers ottomans paraissaient fati
gués par la mauvaise traversée qu’ils vien-
nent d’accomplir.
LE SUFFRAGE DES FEMMES
M. Justin Godart, député du Rhône, assisté
de M. Ferdinand Buisson, a reçu hier au
Palais-Bourbon une délégation de suffrget-
Les, présentées par Mme Marguerite Durand.
Les dames déléguées ont demandé à M.
Godart, qui y a consenti, de déposer un
amendement au projet de réforme electo-
rale, ayant pour objet d’accorder le droit de
vote aux femmes.
Déjà 213 députés ont signé la proposition
Ferdinand Buisson accordant le droit de vote
aux femmes dans les élections municipales.
L'amendement Godart permettra de cons-
Saler combien de députés sont disposes à
accorder le droit de vote aux temmes en
matière politique.
LA QUESTION DES POUDRES
Une Protestation de M. Louppe
On sait qu’au dernier Conseil des minis-
très, les ingénieurs des poudres et salpêtres.
MM. Louppe et Maissin, ont été mis en non
activité par retrait d’emploi.
M. Louppe proteste, alléguant que le Con-
seit d’enquête présidé par le général Barrai
et ayant comme rapporteur le général Be-
lin, avait à l'unanimité, répondu affirmati-
Moment à la question : a M. Maissin doit il
tre révoqué T s et négativement à la ques-
on g M. Louppe doit-il être révoqué ? »
Bien qu'ancone peine de révocation n’ait
été prononcée. M. Louppe prétend qu’il est
inadmissible, qu'après l’avis du Conseil d'en-
qucte.il soit trappe de la même peine que M.
Maissin.
Il a manifesté l’intention d’adresser une
protestation au président du Conseil et au
ministre delà guerre et d'exiger la publica
tion du compte vendu du Conseil d’enquête.
On sait que cette publication n'est pas ad-
mise.
Le Conseil d’enquête ne donnant qu’un
avis, laisse la décision à prendre au ministre
qui peut toujours appliquer des peines disci-
plinaires, d’autant plus que des sanctions
devaient se produire pour d’autres motifs
que ceux intéressant les révocations.
UNE ÉVASION Au DÉPÔT
Un des complices de l’évasion qui s’esl
produite au dépôt de la Préfecture de police
J été arrêté hier saïv. C’est le frère cadet du
fugitif, Maurice-Alexandre de Vos. ne à Rot-
terdam en 1830 et exerçant la pi ofession de
mécanicien-aviateur.
Appréhende au moment où il sortait de
son domicile, 74. avenue d'Italie, il a oppose
une résistance désespérée. Il fallut le con-
Cours de trois agents et de deux soldats du
2218 d’infanterie coloniale pour le maîtriser.
Amené au service de la Sûreté, il a jusqu’à
présent refusé de répondre sur les circons-
tances de l’évasion. Il a seulement reconnu
avoir favorisé la fuite de son frère à la pri
son de Schweningue et il a donné à ce sujet
an detail particulièrement curieux ;
Le condamné était très connu de la police
hollandaise et après son évasion il lui aurait
été impossible de traverser le pays sans être
repris.
Son frère Maurice, qui, à cette épogne pre-
mit part à un meeting d’aviation, à Bois-le-
Juc, vint le chercher en aéroplane dans une
docalité voisine de Schweningue et C’ésl par
a voie des airs que le malfaiteur put traver
ser la frontièrca gagner la Belgiane, suis la
F1ange
La Guerre Italo-Turque
Les passagers du a Bregenz »
Rome. — Une note officieuse dit que les
milaires turcs capturés dans la Mer Rouge,
à bord do Brryenz, étaient porteurs de bil-
lets de voyage pour Suez.
=====-========
UN CRIME HORRIBLE
Caen. — On découvrait samedi, dans une
maie, à Cagny, dans le Calvados, le cadavre
du euue André Lefèvre, 45 ans.
Le malheureux avait été affreusement mu
tilé.
L’assassin, qui avait fait preuve d’une
grande sauvagerie, avait assommé sa victime
avec un essieu de brouette. La mort ne ve
nant pas assez vite, il lui avait fortement
serré le cou avec une cordelette, puis il
s’était acharné sur l’enfant auquel il ouvrit
le ventre et,arracha les parties sexuelles.
Les soupçons se portèrent sur un jeune
homme de Fredonviiie qui avait été vu en
compagnie d’André Lefèvre.
L’individu soupçonne fut bientôt arrêté :
c’est un nommé Lemonnier, 20 ans, garçon
de ferme.
Avec un cynisme révoltant, Lemonnier a
fait des aveux complets. Il a mis sur le
■ ompte de l’hystérie le crime dont il est l’au-
leur.
COLLISION D’AUTOMOBILES
Bruxelles. — Suivant T Etoile Belge, une
collision s’est produite entre une automobile
de maître et un fiacre automobile dans le
quel se trouvaient le nouvel attaché militaire
français, le capitaine Génie et son successeur,
le chef de bataillon Duruy.
Le capitaine Génie fus ‘relevé évanoui; il
portait au front une large plaie produite pas
un éclat de vitre. Toutefois son état n’esi
pas grave.
Le chef de bataillon Duruy a été légère-
mont blessé.
L’EXPULSION DE 3, COCHON
A six heures, les agents de police ont' dic-
perse les curieux masses devant le domicile
de M. Cochon, le secrétaire da Syndicat des
locataires.
La nouvelle s'est répandue dans la soirés
que l'opération judiciaire qui devait avoh
lieu a été remise.
MORT DO DUG.DE FIFE
LE CAIKR.— On annonce ta mon du duc de
Fife, survenue hier à G heures du soir.
=======4)=====
L'ALLEMAGNE EN AFRIQUE
BEnLI. — La légation do Portugai à Berlin
déclare que le, bruit realif à que cession de
r Angola à -l’Allemagne manque totalement
de fondement» •
LA GRÈVE GÉNÉRALE A LISBONNE
Lisbonne. — La grève générale ne fut dé-
cidee qu’à minuit apres une longue discus-
sion de différentes Associations syndicalistes
au siège de la Fédération.
Les grévistes empêchent ceux qui veulent
travailler ; ils cernent les imprimeries des
journaux pour arrêter la vente au public.
Les grévistes s’opposent également par la
violence à la circulation des tramways élec-
triques.
Près (Tua garage, ils.ont détruit un car au
moyen d’une boui de dynamite.
•======(======
L’AGITATION EH ÉQUATEUR
GUAYAQUIL. — La foule a pénétré hier dans
lepenitentier de Quito.
En dépit de la résistance opposée par la
garde, elle a saisi, puis lynche cinq géné-
raux, tous révolutionnaires de marque.
LA RÉVOLUTION CHINOISE
PÉKIN. — Au cours d’un combat sur la li-
sne de chemin de fer de Tien-Tsin à Pou-
‘Keou, les révolutionnaires et les impériaux
auraient subi de grosses pertes.
Les impériaux auraient été battus.
L’abdication de la dynastie n’est pas encore
annoncée.
c rkman u a ssa ez ense aanenen
BULLETIN MILITAIRE
Les notes des marins
Le ministre de la marine s’étant aperçu
que certains officiers notaient leurs subor-
donnés d’une façon manifestement ezagé-
ree, vient d’adresser aux vice-amiraux pré
fets maritimes une circulaire dont nous ex-
trayons les passages suivants :
Certains hommes ont obtenu des notes do va-
leu? générale comprises entre 16 et 20, malgré
les toutes récentes et parfois très graves puni-
lions pour fresse. scandale, absence illégale, etc.
lo ne puis admettre que l’on coasidèr comme
parfait, excellent eu même très bon un bomme
qai se rend coupable de telles faules, et a fortiori
celui qui récidive ; c’est mal connaître le mérite
des bons serviteurs, et c’est aussi les décourager
que de diereacies à peine leur valeur générale
de celle des serviteurs médiocres. L’échelle de
notation est -assez étendue peur permeitre d’ex-
primer la valeur respective de chaque hemme.
Les ofciers qui, systématiquement, pour des
raisons de sentiment, coteraient entre 45 et 26.
iraient directement à l’enconire du bal poursuivi,
qui est d’assurer une sélection sérieuse de la-
quelle dépend euterement la valeur de la mais-
tranee.
Je vous prie. joule te ministre, de rappeler
aux officiers places nous vos ordres l’importance
primoriale que j’aHache à cette question. Je
n’hésiterais pas a prendre des sanctions vis-à-vis
de ceux d’eatre eux qui ne se conformeraient pas
aux drspesittons très nettes de l’article 432 de
l'arrêté du 30 juillet 4940, et j’attife particulière'
ment à ce sujet votre attention sur le dernier ali
néa de cet article.
Un des devoirs les plus élevés du commande-
ment, c'es! d’appliquer, au pein de vue de Favan-
cement, la maxime : “ A chacun selon ses mér-
tes » la valeus de nowe maistrance no pouvant
être qu6 Ce que les officiers eux-mêmes ia font.
Ecoles Militaires
Le nombre des admissions, pour l'année
4912, a été fixé ainsi qu’il suit :
Ecoles de Saint-Cyr : infanterie métropoli-
taine, 190 ; infanterte coloniale, 40 ; cavale
rie, 90 ; total : 320.
Ecole de Saint-Maixent : infanterie métro
politaine, 200; infanterie colonale, 40;to-
tal : 240. .at ; ’ "
Le ministre se réservé d'ailleurs le droit de
. modifier w nambrm.
C NYouYeau Reichstag
Nouvelles Politiques
Le cinquante-troisième anniversaire de
Guillaume II aura été assombri par des évé-
ements qui provoquent les réflexions de la
(gesse allemande.
| D’une part, le malaise causé par les
incidents diplomatiques de l’été dernier
n’est pas encore complètement dissipé;
d'autre part, et surtout, le résultat des ré
centes élections au Reichstag n’est pas sans
créer dans l’opinion conservatrice et impé
rialiste un trouble du reste fort explicable.
Un fait peu agréable pour les agrariens
ressort, en effet, de ces élections, qui sont
appelées à produire une situation toute non
veile dans l'Empire, grâce à ces deux cir
constances dominantes : la victoire des
gauches et la prédominance numérique du
groupe socialiste.
Le système inauguré par M. de Beth-
mann-Hollweg au lendemain de la retraite
de M. de Bülow, c’est-à-dire le gouverne
ment de l’empire par l’entente des conser-
valeurs et des catholiques — ce qu’on ap
pelle là-bas le bloc a bleu et noir » — se
trouve réprouvé par la nation de la façon la
plus nette et la plus catégorique.
Il convient d’ailleurs de faire remarquer
que te prince de Bulow avait prévu ce ré
sultat. Les élections générales auxquelles
il avait présidé avaient été fatales aux par
tis d’extrême-gauche, et les socialistes ne
comptaient plus au Parlement que 43 repré
sentants. L’abandon de la politique libérale
ne pouvait pas ne pas redonner une nou-
elle vitalité aux partis de gauche, et leur
imener de nouveaux et nombreux parti
sans»
« Nous nous retrouverons à Philippes ! »
avait déclaré M. de Bülow en quittant le
pouvoir, et l’expérience lui a donné raison.
La recrudescence socialiste qui ne cessa de
s'accuser aux successives élections com
plémentaires s’est manifestée cette fois-ci
iveo éclat. Les élus de la social-démocratie
seront 110 dans le nouveau Reichstag, soit
57 de plus que dans l’ancien ; et si l’on y
ajoute. 5 libéraux de toutes nuances et 46
aationaux libéraux — qui ont fait avec les
socialistes, campagne commune ou tout an
moins parallèle contre le bloc bleu et noir —
cela fait ensemble 201 voix, tandis que les
conservateurs, les antisémites, les conser
vateurs libéraux et les catholiques n'arri-
vent qu'à 16.
La majorité du Reichstag étant de 199
voix, la gauche de l’Assemblée, le bloc « de
Bassermann à Bebel », peut donc espérer
l'hégémonie. La coalition bleue et noire qui
faisait la loi dans le dernier Reichstag sem-
ble sérieusement compromise. Sans doute,
ainsi que te fait très justement remarquer
Ile Temps, il convient de ne pas oublier les
32 députés des petits groupes, Polonais, Al-
saciens-Lorrains, Guelfes, Danois, dont les
bulletins se mélangent assez fréquemment
dans l'urne avec ceux du centre et de la
droite ; mais ils sont loin de constituer pour
le bloc bleu et noir un appoint certain, et,
de toute façon, l’ancienne majorité parait
bien avoir vécu. La raison n’en est pas seu
lement dans les perles très sensibles qu’ont
éprouvées les conservateurs, mais aussi
dans le recul marqué subi par le centre,
qui a perdu dix des siens dans la bataille ;
et les gauches se réjouissent peut-être en
core plus de ces succès que des echecs
qu’elles ont infligés aux conservateurs
purs.
En tout cas, Ton peut dire que ces élec
tions donnent des indications nettes. Le
peuple allemand ne semble pas vouloir,
dans sa plus grande partie, d’une action ex
térieure faite de provocations diplomatiques
contre la France, ni de rivalité maritime af
fichée vis-à-vis de l'Angleterre.
« L’empereur ne peut s’y méprendre.C'est
un halte-là significatif et impérieux que la
nation oppose* aux tracasseries irritantes de
la Wilhelmstrasse, à la mégalomanie dis
pendieuse et dangereuse, dit fort justement
à ce propos le Radical, de la Ligue navale.
Nous recueillons précieusement ces indica
tions, nous demandant de quelle manière
elfes seront accueillies par Guillaume II et
ses conseillers. »
Mais il ne faut pas oublier non plus que
le Reichstag ne possède pas l'importance
des Parlements français, anglais ou italien.
Le Reichstag ne gouverne pas, il légifère
seulement. Il est plutôt une Assemblée con-
sultative qu’un vrai Parlement. C’est pour
quoi les élections actuelles n’auront pas les
conséquences qu’elles auraient eues en
France, par exemple, ou en Angleterre.
Mais elles n’en constituent pas moins la
manifestation très nette d’un mécontente
ment croissant contre la politique réaction
naire du gouvernement actuel et, sans aller
jusqu’à dire comme Karl Liebknecht. qu’el
les soient la garantie définitive de la paix
mondiale, on peut, tout au moins, les con
sidérer comme un obstacle aux folies de
l'impérialisme.
Et c’est déjà une raison pour que le
triomphe des gauches soit accueilli en Fran-
ce avec une Satisfaction non dissimulée.
F. POLst.
w
y ’ qermbery=E=re=econ==9 ■
Au Conseil Supérieur de
l’Instruction publique
En ouvrant la session du conseil supérieur
de l'instruction publique, M. Guisl'hau, mi
nistre de l’instruction publique, a prononce
une allocution.
Il m’est particuliérement agréable, a-t-il dit, de
présider aujourd’hui l’ouverture de la session du
conseil supérieur de l’instruction publique, et dès
mon arrivée au ministère, de réunir les représen
tants éminents de l Insiitut, de nos grands établis
sements scientifiques et de cet enseignement na
tional dont l’unite s’affirme ici avec tant de force
sous la variété de ses manifestations multiples.
Le ministre a ensuite rendu hommage aux
membres décédés du conseil supérieur, MM.
Bourgeon et Blutel, ainsi qu’à ceux qui ont
été appelés à d’autres fonctions, MM. Belot,
récemment nommé inspecteur do l’académie
de Paris, et Luc-Olivier Merson, démission
naire. li a prononcé l’éloge de leurs succes
seurs, MM. Merluzeau, Huard, Parodi et Le
monnier. Ensuite il a évoqué le souvenir de
M. Levasseur, l’éminent savant qui est rem
placé désormais au conseil par M. Maurice
Croiset, dont le nom a déjà si cher à tant de
titres, n’éveille que les id es de l’aiticisme 5
plus pur, de l’humanisme le plus délicat »
Avec cea nouveaux collègues, a conclu M
Guisl’hau, vous allez, messieurs, continuer vos
travaux. Dans celte vie de l esprit qui a toujours
été l’honneur de notre pays et dont le maintien ei
la prospérité sont si nécessaires a une démocra
tie, dans l’élude de tous les problèmes si coin
plexes de l’éducation nationale, vous allez cher
cher a distinguer, en votre qualité de conseillers,
ce qui peut fortifier ou affiner encore l’enseigne
ment à tous ses degrés.
Dans cette oeuvre difficile, vous serez aidés par
votre grande expérience, par votre souci constani
de tous les intérêts, par l’autorité morale qui s’at
tache à vos hautes fonctions. En terminant, si je
ne puis pas, messieurs, me dire l’un des vôtres
comme mon prédécesseur et ami M. Steeg, dont
vous conserverez, je le sais, un affectueux souve
nir, du moins vous assurerai-je du même dévoue-
ment à la lâche que M. le president du Conseil
m a fait l'honneur de me confier. C’est sur votre
précieux concours que je compte surtout pour la
mener à bien.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE norAB GOnAMSPORDAMT PAATICULIEA)
Paris, 29 janvier.
M. Alapetite a poursuivi aujourd’hui, de
vant la Chambre, le plaidoyer qu’il avait en
trepris à la dernière séance et que l’heure
avancée ne lui avait pas permis d’achever.
Dans la première partie de son discours, le
résident general s’était borné à faire un rapi
de exposé de son œuvre, à préciser les idées
maîtresses qui dirigent sa politique et les
résultats obtenus depuis son arrivée en Tu
nisie. C’était le côté le moins ardu de sa
tâche.
Il lui restait à répondre aux critiques sans
nombre, aux accusations qui ont été formu
lées à la tribune depuis l’ouverture de ce
long débat, notamment par M. Thalamas ei
par M. Bouge.
Refutant un à un tous ces griefs, M. Ala
petite s’est défendu avec une incontestable
habileté et les arguments qu’il a opposés à
ses adversaires ont fait une reelle impression
sur la Chambre.
Fatigué par l’effort prolongé qu’il avait dû
fournir, le résident général n’a pu, aujour-
d'hui encore, terminer son discours, et c’est
L i-même qui a sollicité la remise au lende
main.
En fin de séance, M. Guislain a réclamé
l’urgence en faveur d’une proposition sur la
liberté et la sincérité du vote;
M. Poincaré a déclaré d’un mot que le
Gouvernement s’associerait à toutes les me
sures propres à faire aboutir la réforme, et
la Commission du suffrage universel ayant
promis de déposer son rapport cette se
maine, l’urgence a été votee à mains le-
vées.
C’est peut-être la dixième fois que la
Chambre émet un vote de ce genre. Peut-
être celui-ci sera-t-il moins platonique que
les autres ?...
T II.
---------- --
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 29 janvier
La séance est ouverte à 2 h. 30, sous la prési-
dence de m. HENRI BRISSON, président.
Les Interpellations sur la Tunisie
La Chambre reprend la discussion des interpel-
letion sur la Tunisie.
m. ALAPETITE, résident général, commissaire
du gouvernement, a la paro e pour continuer ses
explicatious en réponse aux divers orateurs.
M Thalamas nous reproche la confiance témoi
gnée aux indigènes enrôlés dans le corps d’occu-
pation. Il n’est pas bon, je crois, de donner aux
indigènes l’impression que la France Fe fuse sa
confiance à ses enfants. Jamais aucun acte de
trahison n’a pu être relevé contre les indigènes
ainsi enrôlés.
La France a raison de confier posir partie la
garde de son drapeau aux indigènes qui se sont
montrés dignes de cet honneur. La concession de
la pêche sur le lac de Tunis ne m’est pas impu
table, puisqu’elle est antérieure de dix ans a mon
arrivée à Tunis. C’est moi-même qui l'ai dénon
cée.
J’ai, en ce qui concerne l’adjudication des tra
vaux publics, établi des conditions nouvelles qui
sauvegarderont davantage l'intérêt de la Tuni-
sie
Pour ce qui est de l’adjudication de la carrière
des Corboux, elle a été faite à un entrepreneur
français des plus honorables
D’après M. Thalamas, j’ai interdit l’entrée de
certains journaux français en Tunisie.
Un décret de 1*8% avait bien interdit l’introduc
tion do certains journaux étrangers, celle mesu
re n’a été appliquée à aucun journal français, f ù-
ce la Guerre sociale ou la Bataille Syndicaliste,
qui n’ont pourtant jamais été tendres pour la ré
sidence.
Le résident général n’a jamais poursuivi aucun
journal pour attaques personnelles dirigées con
tre lui. C’est son adjoint, qui tailé de lacht par
u.e feuille hebdomadaire, l’a poursuivie et fait
condamner. . ..
Il a été question d’un ancien officier dont la
nomination dans la Légion-d honneur avait été
empêchée. Le fait est dû a certains abus commis
par cet officier dans les fonctions qui lui avaient
été confiées dans le .corps du controle.(AppauGiS-
| Srments. Le client - de M. Driant a verse 6,000
francs à un journal pour faire une campagne, con-
| tre le résident général. Le fait a été établi au
3 cours d’un procès.
4 II a failli, au moment des troubles, et pour ne
ipas fournir un aliment à l’excitation musulmane,
fsuspentre UB jornalcn langue 90, te «w? «
PLoto et Glicié Pelil Havre
Le Débarquement des Fores de Hollande
Il y a quelques mois, notre pays était en
proie à une crise économique qui alarmait à
juste titre tous ceux qui, avec de faibles res
sources, devaient assurer la subsistance à de
nombreuses familles.
Le prix de la viande de bœufs et de mou
tons s’était alors élevée à des prix vraiment
excessits. On attribua ce surenchérissement
aux achats considérables de bétail faits en
France pour le compte de l’Allemagne, à la
prime à l’exportation sur les fourrages et à la
lièvre aphteuse.
La hausse pouvait ainsi se justifier pour te
bœuf et le mouton, mais l’on vit, vers la
même époque, la viande de porc monter
dans des proportions absolument injusti-
fiées.
Nous comptons en France plus de 7 mil
lions de porcs, c‘est-à dire un chiffre norma
lement suffisant pour répondre a notre con
sommation. La question des fourrages ne
pouvait avoir qu’une influence secondaire
pour un bétaifgui n’en consomme guère.
La race porcine n’avait pas subi de mala-
die épidémique. Quant à‘exportation, il se
trouve précisément que dans tes sept pre
miers mois d 1911, fl n’a été expédié que
8 7,113 têtes de porcs au lieu de 94,386 sorties
pendant la même période de 1910.
Pourquoi donc la viande de porc a-t-elle
augmenté ?
Tout simplement parce que les consom
mateurs. trouvant trop élevé le prix de la
viande de bœuf, montrèrent une tendance
plus active a acheter de la viande de porcs,
viande qui constitue un aliment très nutritif
et absolument recommandable.
D’autre part, les cultivateurs, désireux de
se dédommager de ta perte qu’ils ont subie
sur les autres sortes de bestiaux, s’empres
sèrent naturellement de profiter de l’occa-
sion qui s’offrait à eux d’augmenter leurs
prix de vente pour les porcs.
La hausse allait ainsi s’accentuant de jour
en jour. Elle tut particulièrement sensible
dans notre région, où l’elevage des porcs est
en somme assez restreint.
Les marchands qui alimentaient notre
marché étaient les maitres de la situation, et
les courS atteignaient 120 trancs.
Comment remédier à une telle situation
qui menaçait de ruiner les charcutiers et
affolait les consommateurs ?
Un groupe de charcutiers de notre ville
eut alors l’heureuse pensée de s’entendre
avec un commissionnaire de la région Caen-
naise pour s’approvisionner dans de meil-
islamique. C'est une mesure de prudence qu’on
ne saurait condamner. (Très bien t)
li y a, dans la regence, les vieux et les jeunes
tunisiens ; ces derniers sont l’objet d’une certaine
méfiance, de la part .des Français. Le protectorat
n'a pas à prendre parti entre les divers groupes
musulmans; il doit protéger, également tous, tes
indigènes. (Vifs aplaudissemenis.) Ancien jour
naliste moi-même. Je n'ai jamais poursuivi, pour
mon compte, aucun journaliste, et j’ai assez do
ang-froid pour passer par-dessus certaines atta
ques. '
On a parlé de la condamnation d’un journaliste
a six mois de prison pour crime de lèse-majesté
conre le bey. Le bey est un homma de tempéra-
ment.calme, mais lorsque les bornes Sunt depas-
sées, il se défend. L'articfe qui a amené la con-
damnation lui reprochait à l'éga d d'uno jeune
fille une conduite odieuse.
L'oraleur s’explique maintenant sur ses rapports
avec la confér lice consultaiive.
m. ALAPETITE explique a la suite de quelles
circonstances se produisit l'incident regrei sable
du cimetière de Tunis qui a troublé, pour quelque
temps, tes relations de confiance entre la popula
tion française et nos protèges.
Dorenyant, des mesures de police nécessaire
seront prises ; mais elles ne seront jamais inspi
rées par des sentiments de haino ou de repré
sailles. (Applaudissements).
Voix àitctses : Reposez-vous !
La séance est suspendue.
A la reprise, le résident général examine la
question de savoir si l’implanta lion d’un certain
nombre de Colons français en Tunisie a eu des
cons quences désastreuses pour la population in
digène.
Il a entendu dire que, dans certains cas, la colo
nisation française était représentée commo ayant
absorbé compleement le sol tunisien.
Il y w là une grosse exagération,
Le territoire de la Regence est estimé à environ
13 millions d’hectares. ..
Il y a environ 3 millions do terres considérées
comme très cultivables.
La colonisation française occupe 700,000 hec
tares sur lesquels 210,000 ont été acquis par les
colons français et l’Elat. Le reste a été acquis de
vendeurs indigènes. .
La Tunisie est loin d’être un pays homogène. Il
y a des différences de fertilité très marquées.
Dans le Nord, là où il pleut, la pr prielé priva-
tive s’était constituée avant le protectorat fran-
47 g été relativement facile d’établir dans celte
région les cotons français, soit qu ils aient traité
directement avec les indigènes, soit que le gou
vernement leur ait servi d’intermédiaire.
L’intervention du gouvernement est necessaire
quand le colon n’a qu’un petit capital
L’Etat acheta ; il revend au prix coûtant en don
nant, des délais pour payer , „ .
La colonie française a pu s établir dans le Nord
d’une façon très sérieuse et créer un certain nom
bre de centres agricoles 04 de grands progrès 92t
éte réaliste. :
leares conditions. Les prix furent ramenés
entre 108 et 112 francs.
Mais la crise générale continuait. Le gou
vernement. pour répondre aux désirs des
grandes agglomérations du Nord de la Fran
ce, et pour assurer ‘approvisionnement d»
Paris, dut se résoudre à autoriser l entrée en
France des porcs vivants de Hollande, à des
tination de quelques villes spécialement dé
signées.
Nous avons alors émis le vœu que pareille
faculté fut accordée à notre population ; la
municipalité appuyée par M. Siegfried, dé-
puté, obtint alors qu’un décret permît l’im-
portation dans notre ville des porcs de Hol-
lande sous la réserve qu’ils seraient abattus
dès leur arrivée au Havre, et qu’ils pèse
raient au moins 50 kilogrammes.
A la faveur de cette faculté, depuis quatre
ou cinq semaines, nous voyons donc arriver
chaque lundi par le steamer Arg-Scheffer, ve-
nant de Rotterdam, une centaine de porcs
qui ont toujours trouvé aisément acquéreurs
aux alentours de 103 franes.
La qualité de ces porcs est satisfaisante,
bienqu’ils paraissent généralement un pet
gras pour les goûis de laclientè’e havraise,
mais c’est un défaut d’ordre secondaire.
Cette observation s’applique d’ailleurs éga
lement à des porcs irlandais, qui, pour la
g rem 1ère fois, sont parvenus ces jours-ci au
avre, à l’état frigorifié.
Quoiqu’il en soit la clientèle a accueilli aved
satistaction ces importa ions, non pas qu’elles
aient eu pour eflet d’abaisser considérable
ment les prix, mais parce qu’elles ont au
moins rendu ceux-ci plus normaux et
qu’elles ont certainement eu pour résultat
d’enrayer une hausse qui allait s’accentuant
à l’excès.
Certes, il faut prévoir que la Hollande ne
saurait continuer à nous approvisionner
abondamment (elle a fourni 8.000 porcs la
semaine dernière à Pari®, ce qui est excessif
pour un aussi petit pays) mais avec un ap
port régulier, elle permettra de limiter la
réduction de notre app ovisionnement indi
gène et les prix s’en trouveront désormais
ramenés à des taux plus normaux.
Nous croyons même savoir qu’un groupe
de charcutiers locaux examinent l’applica
tion de diverses autres mesures de nature à
enrayer la hausse et à limiter leurs frais gé
néraux.
Nos concitoyens qui seront appelés à béné
ficier de ces mesures, seront les premiers à
s’en rejouir. A. P.
Celle emprise de la colonisation française n’a
pas été sans perturbation sur les habitudes de la
population indigène.
I y a eu, pour la bourgeoisie tunisienne qus
était proprietaire terrienne, une cause de dé
chéance.
Il faut reconnaître cependant que l’emprise de
la colonisation française a eu, sur la condition dé
la population indigène, une influence salutaire. .
Les colons fr ngais, partout où ils sont établis,
paient des salaires plus élevés que c- UX qui tou-
chent les Kams, qui sont des métayers rémuné
rés au cinquième delà récolte.
Au moment de l’avènement du protectorat, la
produciiou céréalière èiaitde 1,900.000 hectolitres.
Aujourd’hui ta production frangaise atteins
4,900.000 hectolitres ; celle des indigènes s’estcie-
vee a 6 millions d’hectolitres.
La moyenne de la production indigène est de
5 hectolitres, tandis que la moy une de là pro
duction française est de 17 millions d’hectoli
tres. - -------
Le commerce extérieur est passé de 40 millions
à 230: mutlons. • - .
b y a, dans le Nord de la Tunisie, des terres in
cultes, bien qu’elles paraissent aussi capables de
fertilité que les terres voisines.
Ce sont les terres habous ; ce sont les terres
placées sous la protection de la loi religieuse.
L’affectation habous avait pour conséquence que
les héritiers' du constituant ne pouvaient plus dis
poser de ta propriété.
li y a une indivision dont les intérêts sont con
fiés à un régisseur qu’on appelle le mo kadea.
Celui-ci estime que le seut -moyen d’administrer
l'exploitation, est de faire payer un tribut aux ber
gers qui conduisent leurs troupeaux sur les te?»
res habous. ,
Ces terres habous sont une condition de J cqui-
libre économique de ce pays. .
Cependant, il faut trouver un moyen de faire
rendre davantage aux-habous. .
Il faut, de concert avec les représentants des
indigènes, arriver à un moyen de faire fléchir te
rigueur de la tradition musulmane.
La question des habous est celle qui passionne
le plus les colons français.
Il faut lâcher d’amener la terre habous à une
productivité piusgrande. Mais c’est là une œuvro
d’évaluation et d'entente entre les bénéficiaires
actuels de ces terres et le gouvernement qui est
impatient do les voir contribuer daventnge à la
prospérité du pays. .
La sécurité que nous avons introduite dans la
Regence, amène l’indigène à se rapprocher do la
propriété privative. .
Nous avons a compter davantage avec le désir
de l’indigène de garder la terre.
Dans la région du Centre et du Sud, la queston
de savoir ce qu’on peut faire des terres,soulève'des
problèmes très délicats.
* Les indigènes tiennent à la terre, même quand
elle les ruine.
Dans le Sud, il n'y avait, pour ainsi dire, pas de
propriété privative.
Kn droit musulman, la possession confère Ia
propriété quand elle tomopte à 40 années.
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