Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1909-01-28
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 janvier 1909 28 janvier 1909
Description : 1909/01/28 (A29,N10060). 1909/01/28 (A29,N10060).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638587s
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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§r Année — N° 10,060
Jeudi 28 Janvier 1909
5e 2EA-esannazkaeskanzd z a=s s o---==a=== x==---=n== con== aA==-A5=a
Adamistrateur-Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
(G Pages) S Centimes — EDITION BU MATIN — 5 Centimes (G Pages)
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Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FENOUX
Adresser tout ce qui concerne ia Rédaction
a M. Hippolyte FÉNOUX
35, Rue Fontenelle, 35
TELRPHONB : Rédaction, Ho 7,60 ; Administration, go 10.47
AU HAVRE.
A PARIS
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
ABONNEMENTS
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La PETIT HA VRE est désigné pour las Annonces judiciaires et légales
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• 8 Fr. 1
4O » i
de France ||
g
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
LONDRES, 27 JANVIER
Cuivre s Comptant, £ 59.7/6 ; trois mois,
£ 60.5/-.
Etan s Comptant, £ 125.17/6 ; trois mois,
£ 127.12/6.
Fer « Comptant, 48/4 1/2; trois mois,
49/1 1/2.
NEW-YORK, 27 JANVIER
Cotons s janvier, baisse 15 points ;
mai, baisse 11 points.
Cafés : hausse 5 à 10 points.
AU QUARTIER LATIN
Les Manifestations d’Etudiants
Les hebdomadaires manifestations qui ac
compagnent le cours professé à la Sorbonne
par M. Thalamas ont recommencé hier vers
cinq heures.
Le doyen de la Faculté de lettres invita les
jeunes gens au calme, mais le vacarme re
commença de plus belle.
Un monome fut formé, qui parcourut tout
le quartier.
Quelques bagarres se produisirent entre
partisans et adversaires de M. Thalamas. Des
coups furent échangés et quelques manifes
tants blessés. Deux notamment durent être
pansés dans une pharmacie.
Cent quarante arrestations environ ont été
opérées.
Vers sept heures, place de la Sorbonne, un
officier de paix, M. Reis, invita les étudiants à
cesser leur manifestation.
Bientôt les groupes se dispersèrent sans
autre incident.
On prévoit cependant de nouvelles mani
festations pour aujourd’hui jeudi, car la 10®
chambre correctionnelle doit juger M. Mau
rice Pujo, un des plus acharnés manifes
tants.
L'AFFAIRE STEINHEIL
Hier, de deux heures à six heures de l’après-
midi, M. André a entendu Mariette Wolf.
Cette audition n’a présenté aucun intérêt ;
elle a roulé sur des questions de détail.
La déposition de la cuisinière de Mme
Steinheil n’a apporté aucun élément nou
veau à l’enquête.
-===----9=--=---===
COUR D’ASSISES DE BOURGES
L’Affaire Jeanne Gilbert
Condamnation aux travaux forcés à
perpétuité
Bourges. — M® Joseph Ménard a prononcé
hier sa plaidoirie. Avec son éloquence habi
tuelle, il demande l’acquittement de Jeanne
Gilbert.
Le jury est rentré dans la salle des délibé
rations, puis est revenu en séance.
Jeanne Gilbert est déclarée coupable, mais
avec admission de circonstances atténuantes.
Elle est condamnée aux travaux forcés à
perpétuité.
AUX ASSISES DE LA MEUSE
Singulier incident
SAINT-MIIIIEL. — Un fait original s’est pro
duit hier aux assises de la Meuse qui avaient
à juger une affaire d’assassinat.
Après la clôture des débats, les jurés, in
vités à se prononcer, répondirent par la né
gative sur la question de culpabilité et par
l’affirmative sur la question de prémédita
tion.
Bénéficiant de cette erreur, l’accusé s’est
trouvé de ce fait acquitté.
SUR LA MANCHE
Brouillard intense. — Un Steamer échoué
à Goodwins
Douvres. — Un épais brouillard s’est pro
duit hier. De nombreux accidents se sont
produits en Manche.
Un grand steamer s’est notamment échoué
sur les sables de Goodwins.
COLLISION ENTRE STEAMERS
On est inquiet sur le sort de huit Marins
Lisbonne. — Au cours de la nuit de mardi
à mercredi, vers une heure, une collision
s’est produite entre le vapeur espagnol Tri-
nidad et un vapeur belge, à sept milles de
Roca.
Le vapeur belge a coulé bas rapidement.
Dix hommes de l’équipage sont arrivés à
Lisbonne. Il en manque encore huit.
——-s —
LA COLLISION ENTRE LE « REPUBLIC »
ET LA « FLORIDA»
Londres. — Les journaux publient la dé
pêche suivante, de New-York, 27 jan
vier :
« Les propriétaires de la Florida rejettent
la responsabilité de la catastrophe sur le
transatlantique Republic qui, déclarent-ils,
marchait à toute vitesse, en dépit du brouil
lard, au moment de la collision, alors que le
commandant du Florida avait fait comman
der machine en arrière quelques secondes
avant le choc. »
LA SITUATION EN ORIENT
Une Intervention Amicale
Londres. — Les représentants de la France,
de la iissie, de l’Angleterre et de l’Italie
vont faire des démarches tant à Constantino
ple qu’à Sofia auprès des deux gouverne
ments pour les inviter à une entente sur la
question des indemnités et des hypothéti
ques compensations territoriales.
L'Autriche et la Serbie
VIENNE.— Le gouvernement autrichien se
refusera à discuter et même à accepter tou-
NEW-YORK, 27 JANVIER
Cuivre
C. SU JOUR
14 06
C. RREGEDENT
14 12
Amalgamat. Cog...
Fer
78 »/»
17 —
78 5/8
17 —
CHICAGO, 27
JANVIER
Blé sur :....
Mai
Juillet....
C. DU JOUR
107 1/4
97 3/8
c. PRÉCÉD.
106 1/4
96 5/8
Maïs sur
Mai
63 »/»
62 1/4
—
Juillet....
63 »/»
62 1/2
Saindoux sur.
Mai
9 67
9 67
-==-
Juillet....
9 77
9 77
te note du gouvernement serbe qui ferait
une allusion quelconque au principe de la
compensation territoriale.
En Bulgarie
Sofia.— La déclaration du grand vizir sui
vant laquelle la Turquie ne prendra provi
soirement aucune mesure pour répondre à
la mobilisation de la division bulgare, a pro
voqué un certain apaisement dans les mi
lieux politiques de Sofia.
w ■. —$*o== o=
L'ABYSSINIE ET L’UNION POSTALE
Addis-Ababa. — L’Abyssinie vient d’entrer
officiellement dans l’Union postale.
AU VENEZUELA
Une interview du Docteur Paul
La Haye. — Au sujet d’un article publié
par la Gazette de Voss, le docteur Paul a dit
que le retour du président Castro au Vene
zuela, pour remplacer le président Gomez,
est absolument dénué de fondement.
Le docteur a ajouté que les nouvelles re
çues du Venezuela confirment que le gouver
nement continue à se fortifier.
LA POLITIQUE
de la Gauche Démocratique
M. Jules Siegfried, élu président de la
Gauche démocratique de la Chambre, a pro
noncé mardi un discours excellent, que nous
avons reproduit, et qui obtiendra la pleine
adhésion de tous les républicains du bloc de
gauche.
Ayant tout d’abord affirmé la nécessité
absolue de l’union des groupes républicains
et condamné la politique des surenchères
démagogiques, laquelle ne peut aboutir qu’à
des promesses fallacieuses, provoquer d’ir
réalisables espoirs et devenir fatale à la Ré
publique comme à la Patrie, M. Jules Sieg
fried a déclaré que la Révolution et l’inter-
nationalisme marquent à gauche une limite
que ses amis politiques ne veulent pas fran
chir. Et c’est avec une énergie égaie qu’ils
repoussent toute alliance avec ceux qui ne
veulent point reconnaître les réformes ac
complies et n’acceptent point comme intan
gible l’œuvre législative des dix derniè-
' res années.
L’attitude politique du groupe parlemen
taire qu’il préside ainsi nettement déter
minée, M. Jules Siegfried a examiné la si
tuation parlementaire actuelle, au moment
où nous entrevoyons déjà la fin de la pré
sente législature.
« Ce n’est plus l’heure, a-t-il dit, des
vastes projets, ni des déclarations de vrin-
’ cipes. C’est l’heure des réalisations. »
Et comme cette législature a été des plus
laborieuses, elle restera aussi parmi les
plus fécondes si le projet des retraites ou
vrières, revenant prochainement du Sénat,
reçoit une solution définitive à la Chambre
des Députés avant le mois de mai 1910, —
et si, d’autre part, la question de l’impôt
sur le revenu est également résolue.
Sur ces deux réformes, que la gauche dé
mocratique estime absolument nécessaires
et urgentes, M. Jules Siegfried a exprimé le
sentiment du groupe. Il est partisan de
l’obligation des retraites ouvrières, mais il
entend que la liberté des moyens reste en
tière et que notamment le précieux concours
de la mutualité soit utilisé.
. Quant à l’impôt sur le revenu, on sait
l'attitude prise par M. Jules Siegfried dans
Les récents débats qui ont eu lieu à la Cham
bre. Elle est précisément celle adoptée par
la gauche démocratique. Cet impôt sur le
revenu, au sentiment du groupe, doit être
un impôt de remplacement ; il doit apporter
une transformation équitable aux anciennes
contributions, mais épargner aux contri
buables toute mesure arbitraire ou des taux
excessifs.
Certes les lois sociales, votées ou prépa
rées par tous les républicains du bloc de
gauche, rendent nécessaires des ressources
nouvelles, et, à une organisation sociale
vraiment démocratique doit correspondre
un budget qui s’inspire des mêmes princi
pes. Mais le projet Caillaux, notamment
dans son titre II relatif à l’impôt complé
mentaire, ne paraît pas à l’abri de tout re
proche. Et il faut bien reconnaître qu’aux
sérieux arguments présentés par M. Jules
Siegfried on n’a guère opposé que des affir- j
mations plutôt impératives que démonstrati
ves. Souhaitons, sans trop y compter, que
l’optimisme du ministre des finances et du
rapporteur du projet ne vienne pas leur ap
porter plus lard quelque grosse déconvenue.
La réforme douanière, qui doit nous pré
server de certains tarifs étrangers vraiment
excessifs, tout en facilitant la conclusion de
nouvelles ententes économiques, sera aussi
soumise très prochainement à l’examen des
Chambres. M. Jules Siegfried a excellem
ment précisé l’importance de cette ques
tion, — de même qu’il a montré la nécessité
de la réforme de l’enseignement technique
et professionnel, si intéressante au point de
vue de notre commerce et de notre indus
trie et dont la Chambre devra se préoc
cuper.
Le statut des fonctionnaires devrait être
aussi fixé à très bref délai. M. Jules
Siegfried en a indiqué les bases : droit d’as
sociation pour les employés de l’Etat; main
tien pour le gouvernement d’une autorité
indiscutée, sans laquelle il n’est pas d’ad
ministration possible.
Tels sont les différents projets que le
Parlement devrait faire aboutir d’ici le mois
de mai 1910. La tâche est assez lourde ;
elle n’est point impossible puisque la plu
part de ces projets sont en voie de réalisa
tion ou ont été longuement discutés dans la
presse et au Parlement.
Si ce programme, exposé par M. Jules
Siegfried avec beaucoup de netteté, de com
pétence et de sincérité, était adopté par la
Chambre et réalisé, elle pourrait, en fin de
législature, considérer avec quelque dé
dain les contempteurs du régime parlemen
taire.
Th. Vallée.
Elections Législatives
Aujourd’hui ou demain sera promulgué
au Journal Officiel le décret convoquant pour
le 21 février prochain les électeurs de six des
circonscriptions dont les députés ont été élus
sénateurs.
Ces circonscriptions sont les suivantes :
Bouches-du-Rhône. — 6® circonscription de
Marseille, en remplacement de M. Antide
Boyer.
Pas-de-Calais— Are circonscription de Saint-
Omer, en remplacement de M. Ribot.
Savoie (Haute-). — Arrondissement de Tho-
non, en remplacement de M. Mercier.
Var. — 2° circonscription de Toulon, en
remplacement de M. Louis Martin.
Vienne (Haute-). — Arrondissement de Bel- |
lac, en remplacement de M. Vacherie.
Arrondissement de Rochechouart, en rem
placement de M. Codet.
La seconde série qui sera convoquée pour
le 7 mars comprendra 9 circonscriptions, et
la troisième et dernière, qui sera convoquée
pour le 21 mars, comprendra 8 ou 9 sièges,
suivant que l’élection de l'Inde aura, ou non
été vérifiée par le Sénat.
-=======- -9---=========
Nouvelles du Sénat
Les Grandes Commissions
Les sénateurs, réunis dans les bureaux,
ont procédé à l’élection de leurs grandes
Commissions annuelles : armée,marine,che
mins de fer.
Ces commissions, qui comprennent cha
cune dix-huit membres, sont ainsi consti
tuées pour 1909 :
Commission de l’armée.— MM. de Freycinet,
Bonnefoy-Sibour, Humbert, Mézières, Viseur,
Boudenoot, Guillier, docteur Labbé, R. Wad-
dington, Delpech, membres sortants ; Le
Chevalier, comte d’Alsace, Noël, Gervais,Gou-
zy, Saint-Germain, Baudin, Honoré Leygue,
qui ne faisaient pas partiede l'ancienneCom-
mission.
Commission de la marine. — Les amiraux de
Cuverville, do la Jaille, MM. Delobeau, Mo-
nis, membres sortants ; MM. Lozé, Aimond,
Peytral, Huguet, Genet, Riotteau, Cabart-
Danneville, Lemarié, Trystram, Poirrier, Cu-
vinot, Eayez, Gaston Menier, Bidault, qui
ne faisaient pas partie de l’ancienne Commis
sion.
Commission des chemins de fer. — MM. Al
bert Gérard, Antoine Perrier, Labiche, Ga-
con, Lintilhac, Ranson, Dellestable, Trouil
lot, membres sortants ; MM. Dufoussat,
Gauthier, Bérard, Bepmale, Rambourght,.
Barbier, Philippe Berger, Destieux-Junca,
Pédebidou, Ournac, qui ne faisaient pas
partie de l’ancienne Commission.
Au point de vue politique, la Commission
de l’armée comprend sept radicaux et radi
caux-socialistes, sept républicains de gauche,
quatre progressistes ; la Commission de la
marine, huit radicaux et radicaux-socialis
tes, trois républicains de gauche, quatre
progressistes, trois membres de la droite ; la
Commission des chemins de fer, douze radi
caux et radicaux-socialistes, quatre républi
cains de gauche, deux progressistes.
Des explications échangées dans les bu
reaux avant la désignation des commissai
res, il résulte que la Commission de l’armée
est en majorité favorable au projet de réor
ganisation de l’artillerie voté par la Cham
bre ; telle a été du moins l’opinion émise par
MM. Gervais, Gouzy, Saint-Germain, R. Wad-
dington. MM. le général Langlois et de Mont-
fort, partisans de la batterie a six pièces, ont
été battus dans leurs bureaux. Le bureau
qui a élu M. Saint-Germain est hostile à l’o
bligation du service militaire pour les Ara
bes.
Les membres de la Commission de la ma
rine sont en majorité favorables à une réor-
ganisation des services administratifs de ce
département, ainsi que de la direction de
l’armement maritime.
M. Combes avait manifesté l’intention de
poser sa candidature dans son bureau, pour
protester contre le projet de déclassement
du port de Rochefort.
L’amiral de Cuverville s’étant également
déclaré hostile à cette mesure, M. Combes a
retiré sa candidature, désireux de rendre
hommage à la compétence de son collègue.
Il a été peu question de l'exploitation du ré
i
seau de l’Ouest par l’État dans la désignation
des membres de la Commission des chemins
de fer. M. Antoine Perrier a insisté sur la né
cessité de resserrer les relations commercia
les franco-italiennes. Il a ajouté que, d’après
ses renseignements, le gouvernement italien
serait disposé à procéder au doublement sur
le versant situé sur son territoire de la ligne
Modane-Turin. M. Bérard a été élu sur la
question des voies d’accès au Simplon.
= n — ------ --- .... — =====
Nouvelles de la Chambre
L’Egalité de l'Enfance devant l'Ins-
iruction
Une Proposition de Bf. Massé
Dans sa séance de mardi, la Commission
de l’enseignement à la Chambre des Députés
a examiné successivement deux propositions
tendant vers un même but, mais de nature
différente. La première est de M. Massé et a
pour objet de faciliter l’accès des lycées aux
élèves de l’école primaire, non pas au mo
yen de la gratuite complète, mais par l’aug
mentation du nombre des bourses.
Cette proposition date déjà de 1906, aussi
le texte devra-t-il être révisé, afin de cadrer
avec la situation actuelle.
La seconde proposition, émanant de M.
François Carnot, n’est qu’un élargissement
de la précédente, c’est-à-dire qu’elle préco
nise l’égalité des enfants devant l’instruction,
Aux termes de cette proposition, ce n’est
pas seulement le lycée dont les élèves d s
écoles primaires auraient l’accès, mais toutes
les écoles paofessionnelles, techniques ou
autres. Toutefois, il serait bon de ne pas di
riger uniquement les élèves des écoles pri
maires vers les carrières libérales et de leur
faire comprendre que les carrières profes
sionnelles offrent un champ tout aussi vaste
et tout aussi honorable.
-==--- — —---
Les Relations Franco-Allemandes
Le professeur Schieman s’occupe dans la Ga
zette de la Croix des bruits d’une entente franco-
allemande au sujet du Maroc qui ont circulé dans
la presse :
Nous saluerions un événement semblable
avec satisfaction mais il ne faut pas oublier
qu’un semblable accord touche aussi le Ma
roc, qui doit conserver la possibilité de res
ter un État indépendant et de vivre sans être
écrasé par le poids de la dette que lui a oc
casionnée la « pénétration pacifique ». C'est
le point délicat du problème et tout dépend
de sa solution. Si cette solution est trouvée,
nous ne voyons pas ce qui nous empêcherait
de travailler en accord complet avec la Fran
ce au développement de l’avenir du Maroc.
---------- <111.11 ■. - - — -
ÉTRANGER
ALLEMAGNE
La Fête de Guillaume 51
A
Berlin, la fête impériale est célébrée
avec solennité et les socialistes n’ont même
pas essayé de donner suite à leur projet de
venir chanter hier matin la Marseillaise ou
vrière devant le palais impérial.
A Munich et en Bavière, toutefois, on re
marque que les milieux officiels ont été seuls
à prendre part à la fête.
Les Dernières Nouvelles de Munich expriment
l’espoir que, dans ses vingt années de règne,
l’empereur aura appris à respecter la véri
table volonté de son peuple.
Les socialistes estiment que la présence de
tous les souverains allemands à Berlin est
destinée à montrer leur solidarité avec la
couronne impériale et tend à prouve? que,
malgré tout, les rois « par la grâce de Dieu »
se tiennent en une étroite union.
Reste à savoir si tous ces princes se ré
jouiront du rôle de protecteurs de l’absolu
tisme.
INFORMATIONS
La Mort de Coquelin
Coquelin aîné est mort hier, à Pont-aux-
Dames.
C’est par M. Charley, administrateur géné
ral de la Porte-Saint-Martin, que la mort de
Coquelin a été connue, hier, à Paris.
M. Charley disait hier après-midi à l’un de
nos conifère du Temps :
« Coquelin avait été souffrant d’une grippe
qui menaçait de provoquer une angine, et
nous désirions l’envoyer dans le Midi. Il vou
lait se rétablir au plus vite pour se mettre à
la besogne et monter Chantecler avec un soin
particulier.
» Les professeurs Robin et HIuchard, con
sultés estimèrent-qu’il n’avait pas besoin de
s’éloigner, et qu’un repos de quelques jours
suffirait. Coquelin alla donc s’installer ven
dredi à Pont-aux-Dames, dans cette maison
des comédiens qu’il avait fondée, et où il
aimait se retrouver.
» Il avait là-bas, près de lui, son ami Cha-
bert, qui lui servait de secrétaire et ne le
quittait guère. Avant-hier Coquelin télépho
na de Pont-aux-Dames et appela son fils
Jean. Ils causèrent tous deux une
dernière
fois. Coquelin souhaitait savoir comment la
première répétition de Chantecler avait mar
ché, et quelles étaient les impression d’Ed
mond Rostand.
» Chantecler ! C’était devenu la grande
préoccupation de Coquelin. Enfin Edmond
Rostand était ici ! Enfin on répétait son
œuvre ! Vous devinez l’anxiété de Coque
lin...
» Jean lui répondit au téléphone que M.
Rostand s’était montré satisfait de la mise
en scène, des costumes et du commence
ment d'exécution, que le poète et Mme Ros
tand avaient suivi le travail des répétitions
jusqu’à six heures et que tout s’annonçait à
merveille.
» J’allai moi-même causer avec Coque
lin. Je retrouvai sa bonne voix, son accent
généreux, sa verve habituelle. Il me parut
en pleine santé. Il nous déclara que d’ici cinq
à six jours, il serait de retour et mènerait
activement Chantecler.
» Or, ce matin, le fidèle Chabertme fit ap
peler au téléphone. J’accourus. Il m’annon
ça que Coquelin était mort cette nuit et char-
geait notre directeur, M. Hertz, de la dou
loureuse mission d’avertir Mme Coquelin et
Jean Coquelin.
» Mme Coquelin, la femme de notre grand
artiste, était restée seule — et très souffrante,
elle aussi, — au domicile de la rue de Pres
bourg. M. Hertz se rendit aussitôt chez Jean,
puis chez Mme Coquelin, et à midi il partait
pour Pont-aux-Dames. Il en reviendra dans
l’après-midi et nous déciderons si le théâtre
fait relâche ce soir, tandis que Jean restera
près du corps de son père.»
La répétition de Chantecler était annoncée
pour une heure et demie, hier après-midi.
A leur arrivée, les artistes ont été prévenus
du deuil imprévu qui frappait le théâtre. et
ils se sont retirés, douloureusement impres
sionnés.
M. Edmond Rostand a appris la triste nou
velle à onze heures et demie, à l'hôtel Mau
rice. Il est parti presque aussitôt pour Pont-
aux-Dames avec Mme Rostand.
En apprenant au poète que l’état de santé
de son interprète n’était pas rassurant, on
disait mardi à M. Rostand :
— Avez-vous songé à l'éventualité de la
disparition de Coquelin ? Que feriez-vous de
Chantecler ?
— Je n'y veux point penser! Il faut, pour
en jouer le rôle principal, un acteur comi
que de grande autorité, de verve et de fan
taisie. N’envisageons jamais une telle catas
trophe 1
A Pont-aux-Dames
On télégraphie de Pont-aux-Dames :
Coquelin a succombé subitement à huit
heures vingt-cinq.
Il s’était levé, comme d’habitude, vers
sept heures et demie, et ayant endossé son
vêtement de travail, s’était installé à son
bureau pour continuer l’étude de Chan
tecler.
Tout à coup, il s’est senti indisposé et a
appelé son valet de chambre qui l’a trouvé
affalé sur le canapé. Une syncope s’est dé
clarée aussitôt, et Constant Coquelin a suc
combé presque immédiatement.
Il aurait été terrassé par une embolie au
cœur.
#
* $
A une heure, quand notre confrère du
Temps prend le train pour Coulliz-Saint-Ger-
--- le territoire de Laquelle
main, commune sur
se trouve, comme on sait, la maison dés co
médiens, il trouve dans le compartiment M:
Marc Varenne, secrétaire particulier du pré
sident de la République.
Vous savez, dit M. Varenne, que M. Fallières
professait une vive amitié pour Coquelin. C’est
pourquoi je vais, en son nom, et aussi pour mon
compte personnel, saluer sa dépouille mortelle.
Je l’avais vu pour la dernière fois, il y a huit
jours, rue de Presbourg. Il travaillait, et son état
de santé ne m’avait nullement paru inquiétant.
Les obsèques seront célébrées demain ven
dredi à Pont-aux-Dames, car on sait que Co-
quelin avait exprimé le désir d’être inhumé
au milieu de ses vieux camarades qu’il aimait
tant.
A
La Carrière de l'Artiste
Constant Coquelin, qui devait faire une si
brillante carrière sous le nom de Coquelin
aîné, était né à Boulogne-sur-Mer le 23 janvier
1841. Il venait donc d’avoir 68 ans.
Reçu au Conservatoire en 1859, il entra
dans la classe de Ricquier et obtenait, en
1860, un second prix de comédie. Il était im
médiatement engagé à la Comédie-Française.
Les vingt-deux années qui suivirent, si elles
ne furent peut-être pas les plus fructueuses
de sa longue carrière, lui valurent une gloire
inappréciable.
Il interpréta, en effet, tous les principaux
rôles du répertoire avec une maîtrise incom
parable, et ses créations, entre autres des
valets de Molière, de Don César de Bazan ou
de Tartuffe, demeureront comme les modè
les du genre. En dehors de ces interpréta
tions, il tildes créations sensationnelles dans
Gringoire, Tabarin, Paul Forestier, l'Etrangère,
Jean Dacier, Les Rantzau, Le Monde où l’on
s'ennuie, etc., etc.
En 1886, Coquelin aîné donne sa démis
sion de sociétaire de la Comédie-Française,
entreprend de grandes tournées en Europe
et en Amérique, et rentre au Français en
1891, cette fois comme pensionnaire, pour
créer Thermidor et La Mégère apprivoisée. Pris
de nouveau de la nostalgie des grandes ran
données, il quitte une seconde fois la Co
médie. En 1895, il entre à la Renaissance.
Mais un procès le condamne à payer 1,000
francs par représentation qu’il donnerait à
Paris.
Heureusement pour le public parisien, sur
vient une transaction, et le grand artiste ob
tient l’autorisation de continuer à jouer
dans la capitale sans qu’il lui en coûte
rien.
C’est en 1897 qu’il fait cette merveilleuse
création de Cyrano de Bergerac, dans la
quelle aucun comédien ne peut lui être com
paré.
Constant Coquelin entrevoyait sa prochai
ne .création de Chantecler comme l’apothéose
de sa carrière et le couronnement définitif
de sa gloire. C’est une grosse perte que vien
nent de faire Edmond Rostand et le public
parisien. Mais en ce qui concerne sa gloire,
sa création de Chantecler n’eût été qu’un fleu
ron de plus ajouté à sa couronne. Nul comé
dien ne saurait être, en effet, comparé à ce
lui qui tint, pendant cinquante ans, le scep
tre de l’art dramatique français.
A la C. G. T.
Nos lecteurs se souviennent du différend,
tout personnel, qui sépare M. Lévy, trésorier
démissionnaire de la G. G. T., et M. Griffuelhes,
secrétaire général.
« Ou lui ou moi », avait déclaré M. Grif
fuelhes, posant ainsi la question de con
fiance.
M. Lévy a été réélu, mardi dernier, et a de
suite démissionné, laissant ainsi le champ li
bre à M. Griffuelhes.
Or les élections pour le poste de secrétaire
général devaient avoir lieu, mardi soir, à la
maison des Fédérations, rue de la Grange-
aux Belles.
M. Griffuelhes déclara tout net qu’il ne se
représentait pas.
Les délégués des fédérations attendirent en
vain une autre candidature.
Comme personne ne se présenta, les délé
gués, d’un commun accord, remirent à un
mois l’élection.
M. Griffuelhes continuera, pendant ce laps
de temps, à assurer le fonctionnement au
secrétariat général.
Un Fou chez Al. Clemenceau
Un individu correctement vêtu d’une re
dingote et coiffé d’un chapeau haut de for-
me, pénétrait mardi matin dans les bureaux
du ministère de l’intérieur et causait un vif
scandale.
M. Coussol, chef de bureau, l’invita à se
retirer, mais l’inconnu refusa. Les deux
’ T7
agents, qui, depuis l’affaire Benedetti, sont
postés dans la cour du ministère, furent re
quis pour expulser l'énergumène. Celui-ci
leur opposa une résistance acharnée, mais il
fut maîtrisé et conduit devant M. Daltroff,
commissaire de police.
, C’est un nommé Pierre-Casimir Duserre,
âge de 33 ans, ingénieur, ancien élève diplô
me de l'Eeole des Mines d’Alais, dont la
famille habite, croit-on, la Grand’Gombe
(Gard).
Duserre habite dans une maison meublé®
Située, 1, rue Geoffroy-Marie, depuis le 4 jan
vier dernier. Il était précédemment domicilié
12, rue Geoffroy-Marie.
Au cours
avait clé em
. 'interrogatoire que lui a fait
subir M. Daltroff, Duserre a déclaré qu’il
avaif ténmnleyé, en Russie, dans une so-
ciété minière
[ont on l’avait brutalement
congédié. Il venait demander à M. Clemen
ceau de s’intéresser à lui.
Le commissaire de police a envoyé Dus-
serre à l’infirmerie spéciale du Dépôt.
Le Naufrage du «Republie»
La Télégraphie sans Fil à bord des
Transatlantiques
On annonce de Washington qu’un effort
sera fait immédiatement pour faire voter
une loi obligeant tous les transatlantiques à
posséder à bord une installation de télégra
phie sans fil. s
Des fonctionnaires disent cependant que
le mouvement devrait venir d’Angleterre ou
d’Allemagne. Il serait possible pour le gou
vernement des Etats-Unis d’interdire l'entrée
des ports américains a tous les navires n’a
yant pas à bord d’installation de télégraphia
sans fil, mais les politiciens conservateurs
n'accepteraient que bien difficilement un
procédé aussi radical. Il semble probable
que le gouvernement des Etats-Unis pressen
tira l'Angleterre et laissera cette dernière
prendre l'initiative.
On a quelque doute sur la possibilité de
renflouer le Republic, dont la cargaison et les
bagages des passagers sont à eux seuls éva
lues à plus de douze millions de francs. Cette
tentative dépendra du rapport officiel des re
présentants de la Compagnie, mais on pense
actuellement-que le navire est coulé à une
trop grande profondeur pour ne pas être
compiétement perdu.
Le Capitaine est suspendu
. La White Star Line a suspendu de ses fonc
tions le capitaine Sealby. Ce dernier devra se
rendre prochainement à Liverpool pour y
comparaître devant un Conseil d'enquête
chargé de rechercher les conditions dans les
quelles s’est produit l’accident du Republia.
Si le Conseil d’enquête déclare que le capi
taine Sealby doit être exonéré de tout blâme
dans l’affaire du naufrage Republie, la
White Star Line le gardera à son service.
LE DÉSASTRE ITALIEN
Enseveli Volontaire
Le bruit sensationnel s’était répandu mar
di à Messine que dans la rue Placida un hom-
me âgé avait été trouvé encore vivant sous
les décombres, vingt-huit jours après la ca
tastrophe.
Cette nouvelle provoqua une émotion jus
tifiée ; tout le monde accourut, cherchant à
voir le ressuscité, un charpentier nommé
Gaétano Milite!lo, âgé de 70 ans.
Lorsqu’il fut un peu remis, il fit le récit de
son aventure peu banale, qui faisait de lui
un enseveli volontaire.
En effet, le vieux Militello avait été retiré
des décombres vingt-quatre heures après le
cataclysme, sans blessures. Transporté dans
les bureaux de la douane, à moitié écroulés,
il y resta trois jours, ayant pour seule nour
riture un morceau de pain noir.
Après ce bref laps de temps, le vieux char-
pentier, voyant que personne ne s’occupait
de lui, fut pris de la nostalgie de son vieux
logement où il avait vécu des jours heureux
et, à force de patience, en creusant parmi les
décombres, il réussit à se frayer un passage
jusqu’à sa petite maison.
Il avait acheté pour toute provision une
boîte de fenouil, qu’il consomma dès les pre
miers jours avec le peu de pain qu’il avait à
la maison. Il resta ainsi enfermé pendant
vingt-cinq jours, dont quinze sans mange?
ni boire, attendant stoïquement la mort.
Une patrouille de soldats et de carabiniers
en passant par la, entendit un gémissement
et sauva le vieux Militello.
* *
Messine, 27 janvier.
Ce matin a été ressentie une forte sec uss®
de tremblement de terre. Cette secousse a
été précédée par une sorte de bourdonne-
ment et a duré trois secondes.
Bakou (Caucase), 27 janvier.
Le tremblement de terre signalé par les
observatoires, le 23 janvier, se serait produit
aux confins de Turkestan chinois.
- ■ ------------------ ■■ ■ — === - - ■ ---- » -===-- I II -
BULLETIN MILITAIRE
L'Amiral Galiber
Nous avons annoncé hier la mort du vice-
amiral Galiber, en retraite, décédé lundi à
Paris, il était âgé de quatre-vingt-quatre ans.
Né le 2 juillet 1824, à Castres-sur-l'Agout
/Tarn), il était entré à quinze ans à l’Ecole
navale ; il était lieutenant de vaisseau lors
que éclata la guerre de Crimée et fît cam-
agne sur le Napoléon. Sa conduite au bom-
ardementde Sébastopol lui valut la croix
d’officier de la Légion-d'Honneur. Il servit
plus tard dans l’Adriatique, au moment de
la guerre d’Italie, pendant la guerre franco-
allemande, il était capitaine de vaisseau et
commanda au début le garde-côte Cerbère,
qui fut désarmé avant la fin de la campagne.
Il fut appelé, en 1875, au commandemers
du vaisseau Magenta, qui, le 30 octobre de la
même année, devait être détruit dans la ra
de de Toulon par un incendie qui fit plu
sieurs victimes; il fut traduit devant un con-
seil de guerre et fut acquitté.
Nomme contre-amiral en 1879, il fut mis à
la tête de la division volante d'instruction,
puis reçut le commandement de la division
de la mer des Indes, et eut à faire des opé
rations de guerre à Madagascar.
Le 6 avril 1885; il fut appelé à prendre le
porteleuille de la marine dans le cabinet
Brisson : le 9 mai suivant, il fut promu vice-
amiral : il était le plus ancien des contre-
amiraux. Il fut admis à la retraite le 2 juillet
1889.
Il était grand-officier de la Legiou-'tion-
neuf.
§r Année — N° 10,060
Jeudi 28 Janvier 1909
5e 2EA-esannazkaeskanzd z a=s s o---==a=== x==---=n== con== aA==-A5=a
Adamistrateur-Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
(G Pages) S Centimes — EDITION BU MATIN — 5 Centimes (G Pages)
====================================qeeeraes====qay=*=========-==========================-==--=-======-===-=----------===-----=------------------------------------------------------------------- . ... D
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FENOUX
Adresser tout ce qui concerne ia Rédaction
a M. Hippolyte FÉNOUX
35, Rue Fontenelle, 35
TELRPHONB : Rédaction, Ho 7,60 ; Administration, go 10.47
AU HAVRE.
A PARIS
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
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4O » i
de France ||
g
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
LONDRES, 27 JANVIER
Cuivre s Comptant, £ 59.7/6 ; trois mois,
£ 60.5/-.
Etan s Comptant, £ 125.17/6 ; trois mois,
£ 127.12/6.
Fer « Comptant, 48/4 1/2; trois mois,
49/1 1/2.
NEW-YORK, 27 JANVIER
Cotons s janvier, baisse 15 points ;
mai, baisse 11 points.
Cafés : hausse 5 à 10 points.
AU QUARTIER LATIN
Les Manifestations d’Etudiants
Les hebdomadaires manifestations qui ac
compagnent le cours professé à la Sorbonne
par M. Thalamas ont recommencé hier vers
cinq heures.
Le doyen de la Faculté de lettres invita les
jeunes gens au calme, mais le vacarme re
commença de plus belle.
Un monome fut formé, qui parcourut tout
le quartier.
Quelques bagarres se produisirent entre
partisans et adversaires de M. Thalamas. Des
coups furent échangés et quelques manifes
tants blessés. Deux notamment durent être
pansés dans une pharmacie.
Cent quarante arrestations environ ont été
opérées.
Vers sept heures, place de la Sorbonne, un
officier de paix, M. Reis, invita les étudiants à
cesser leur manifestation.
Bientôt les groupes se dispersèrent sans
autre incident.
On prévoit cependant de nouvelles mani
festations pour aujourd’hui jeudi, car la 10®
chambre correctionnelle doit juger M. Mau
rice Pujo, un des plus acharnés manifes
tants.
L'AFFAIRE STEINHEIL
Hier, de deux heures à six heures de l’après-
midi, M. André a entendu Mariette Wolf.
Cette audition n’a présenté aucun intérêt ;
elle a roulé sur des questions de détail.
La déposition de la cuisinière de Mme
Steinheil n’a apporté aucun élément nou
veau à l’enquête.
-===----9=--=---===
COUR D’ASSISES DE BOURGES
L’Affaire Jeanne Gilbert
Condamnation aux travaux forcés à
perpétuité
Bourges. — M® Joseph Ménard a prononcé
hier sa plaidoirie. Avec son éloquence habi
tuelle, il demande l’acquittement de Jeanne
Gilbert.
Le jury est rentré dans la salle des délibé
rations, puis est revenu en séance.
Jeanne Gilbert est déclarée coupable, mais
avec admission de circonstances atténuantes.
Elle est condamnée aux travaux forcés à
perpétuité.
AUX ASSISES DE LA MEUSE
Singulier incident
SAINT-MIIIIEL. — Un fait original s’est pro
duit hier aux assises de la Meuse qui avaient
à juger une affaire d’assassinat.
Après la clôture des débats, les jurés, in
vités à se prononcer, répondirent par la né
gative sur la question de culpabilité et par
l’affirmative sur la question de prémédita
tion.
Bénéficiant de cette erreur, l’accusé s’est
trouvé de ce fait acquitté.
SUR LA MANCHE
Brouillard intense. — Un Steamer échoué
à Goodwins
Douvres. — Un épais brouillard s’est pro
duit hier. De nombreux accidents se sont
produits en Manche.
Un grand steamer s’est notamment échoué
sur les sables de Goodwins.
COLLISION ENTRE STEAMERS
On est inquiet sur le sort de huit Marins
Lisbonne. — Au cours de la nuit de mardi
à mercredi, vers une heure, une collision
s’est produite entre le vapeur espagnol Tri-
nidad et un vapeur belge, à sept milles de
Roca.
Le vapeur belge a coulé bas rapidement.
Dix hommes de l’équipage sont arrivés à
Lisbonne. Il en manque encore huit.
——-s —
LA COLLISION ENTRE LE « REPUBLIC »
ET LA « FLORIDA»
Londres. — Les journaux publient la dé
pêche suivante, de New-York, 27 jan
vier :
« Les propriétaires de la Florida rejettent
la responsabilité de la catastrophe sur le
transatlantique Republic qui, déclarent-ils,
marchait à toute vitesse, en dépit du brouil
lard, au moment de la collision, alors que le
commandant du Florida avait fait comman
der machine en arrière quelques secondes
avant le choc. »
LA SITUATION EN ORIENT
Une Intervention Amicale
Londres. — Les représentants de la France,
de la iissie, de l’Angleterre et de l’Italie
vont faire des démarches tant à Constantino
ple qu’à Sofia auprès des deux gouverne
ments pour les inviter à une entente sur la
question des indemnités et des hypothéti
ques compensations territoriales.
L'Autriche et la Serbie
VIENNE.— Le gouvernement autrichien se
refusera à discuter et même à accepter tou-
NEW-YORK, 27 JANVIER
Cuivre
C. SU JOUR
14 06
C. RREGEDENT
14 12
Amalgamat. Cog...
Fer
78 »/»
17 —
78 5/8
17 —
CHICAGO, 27
JANVIER
Blé sur :....
Mai
Juillet....
C. DU JOUR
107 1/4
97 3/8
c. PRÉCÉD.
106 1/4
96 5/8
Maïs sur
Mai
63 »/»
62 1/4
—
Juillet....
63 »/»
62 1/2
Saindoux sur.
Mai
9 67
9 67
-==-
Juillet....
9 77
9 77
te note du gouvernement serbe qui ferait
une allusion quelconque au principe de la
compensation territoriale.
En Bulgarie
Sofia.— La déclaration du grand vizir sui
vant laquelle la Turquie ne prendra provi
soirement aucune mesure pour répondre à
la mobilisation de la division bulgare, a pro
voqué un certain apaisement dans les mi
lieux politiques de Sofia.
w ■. —$*o== o=
L'ABYSSINIE ET L’UNION POSTALE
Addis-Ababa. — L’Abyssinie vient d’entrer
officiellement dans l’Union postale.
AU VENEZUELA
Une interview du Docteur Paul
La Haye. — Au sujet d’un article publié
par la Gazette de Voss, le docteur Paul a dit
que le retour du président Castro au Vene
zuela, pour remplacer le président Gomez,
est absolument dénué de fondement.
Le docteur a ajouté que les nouvelles re
çues du Venezuela confirment que le gouver
nement continue à se fortifier.
LA POLITIQUE
de la Gauche Démocratique
M. Jules Siegfried, élu président de la
Gauche démocratique de la Chambre, a pro
noncé mardi un discours excellent, que nous
avons reproduit, et qui obtiendra la pleine
adhésion de tous les républicains du bloc de
gauche.
Ayant tout d’abord affirmé la nécessité
absolue de l’union des groupes républicains
et condamné la politique des surenchères
démagogiques, laquelle ne peut aboutir qu’à
des promesses fallacieuses, provoquer d’ir
réalisables espoirs et devenir fatale à la Ré
publique comme à la Patrie, M. Jules Sieg
fried a déclaré que la Révolution et l’inter-
nationalisme marquent à gauche une limite
que ses amis politiques ne veulent pas fran
chir. Et c’est avec une énergie égaie qu’ils
repoussent toute alliance avec ceux qui ne
veulent point reconnaître les réformes ac
complies et n’acceptent point comme intan
gible l’œuvre législative des dix derniè-
' res années.
L’attitude politique du groupe parlemen
taire qu’il préside ainsi nettement déter
minée, M. Jules Siegfried a examiné la si
tuation parlementaire actuelle, au moment
où nous entrevoyons déjà la fin de la pré
sente législature.
« Ce n’est plus l’heure, a-t-il dit, des
vastes projets, ni des déclarations de vrin-
’ cipes. C’est l’heure des réalisations. »
Et comme cette législature a été des plus
laborieuses, elle restera aussi parmi les
plus fécondes si le projet des retraites ou
vrières, revenant prochainement du Sénat,
reçoit une solution définitive à la Chambre
des Députés avant le mois de mai 1910, —
et si, d’autre part, la question de l’impôt
sur le revenu est également résolue.
Sur ces deux réformes, que la gauche dé
mocratique estime absolument nécessaires
et urgentes, M. Jules Siegfried a exprimé le
sentiment du groupe. Il est partisan de
l’obligation des retraites ouvrières, mais il
entend que la liberté des moyens reste en
tière et que notamment le précieux concours
de la mutualité soit utilisé.
. Quant à l’impôt sur le revenu, on sait
l'attitude prise par M. Jules Siegfried dans
Les récents débats qui ont eu lieu à la Cham
bre. Elle est précisément celle adoptée par
la gauche démocratique. Cet impôt sur le
revenu, au sentiment du groupe, doit être
un impôt de remplacement ; il doit apporter
une transformation équitable aux anciennes
contributions, mais épargner aux contri
buables toute mesure arbitraire ou des taux
excessifs.
Certes les lois sociales, votées ou prépa
rées par tous les républicains du bloc de
gauche, rendent nécessaires des ressources
nouvelles, et, à une organisation sociale
vraiment démocratique doit correspondre
un budget qui s’inspire des mêmes princi
pes. Mais le projet Caillaux, notamment
dans son titre II relatif à l’impôt complé
mentaire, ne paraît pas à l’abri de tout re
proche. Et il faut bien reconnaître qu’aux
sérieux arguments présentés par M. Jules
Siegfried on n’a guère opposé que des affir- j
mations plutôt impératives que démonstrati
ves. Souhaitons, sans trop y compter, que
l’optimisme du ministre des finances et du
rapporteur du projet ne vienne pas leur ap
porter plus lard quelque grosse déconvenue.
La réforme douanière, qui doit nous pré
server de certains tarifs étrangers vraiment
excessifs, tout en facilitant la conclusion de
nouvelles ententes économiques, sera aussi
soumise très prochainement à l’examen des
Chambres. M. Jules Siegfried a excellem
ment précisé l’importance de cette ques
tion, — de même qu’il a montré la nécessité
de la réforme de l’enseignement technique
et professionnel, si intéressante au point de
vue de notre commerce et de notre indus
trie et dont la Chambre devra se préoc
cuper.
Le statut des fonctionnaires devrait être
aussi fixé à très bref délai. M. Jules
Siegfried en a indiqué les bases : droit d’as
sociation pour les employés de l’Etat; main
tien pour le gouvernement d’une autorité
indiscutée, sans laquelle il n’est pas d’ad
ministration possible.
Tels sont les différents projets que le
Parlement devrait faire aboutir d’ici le mois
de mai 1910. La tâche est assez lourde ;
elle n’est point impossible puisque la plu
part de ces projets sont en voie de réalisa
tion ou ont été longuement discutés dans la
presse et au Parlement.
Si ce programme, exposé par M. Jules
Siegfried avec beaucoup de netteté, de com
pétence et de sincérité, était adopté par la
Chambre et réalisé, elle pourrait, en fin de
législature, considérer avec quelque dé
dain les contempteurs du régime parlemen
taire.
Th. Vallée.
Elections Législatives
Aujourd’hui ou demain sera promulgué
au Journal Officiel le décret convoquant pour
le 21 février prochain les électeurs de six des
circonscriptions dont les députés ont été élus
sénateurs.
Ces circonscriptions sont les suivantes :
Bouches-du-Rhône. — 6® circonscription de
Marseille, en remplacement de M. Antide
Boyer.
Pas-de-Calais— Are circonscription de Saint-
Omer, en remplacement de M. Ribot.
Savoie (Haute-). — Arrondissement de Tho-
non, en remplacement de M. Mercier.
Var. — 2° circonscription de Toulon, en
remplacement de M. Louis Martin.
Vienne (Haute-). — Arrondissement de Bel- |
lac, en remplacement de M. Vacherie.
Arrondissement de Rochechouart, en rem
placement de M. Codet.
La seconde série qui sera convoquée pour
le 7 mars comprendra 9 circonscriptions, et
la troisième et dernière, qui sera convoquée
pour le 21 mars, comprendra 8 ou 9 sièges,
suivant que l’élection de l'Inde aura, ou non
été vérifiée par le Sénat.
-=======- -9---=========
Nouvelles du Sénat
Les Grandes Commissions
Les sénateurs, réunis dans les bureaux,
ont procédé à l’élection de leurs grandes
Commissions annuelles : armée,marine,che
mins de fer.
Ces commissions, qui comprennent cha
cune dix-huit membres, sont ainsi consti
tuées pour 1909 :
Commission de l’armée.— MM. de Freycinet,
Bonnefoy-Sibour, Humbert, Mézières, Viseur,
Boudenoot, Guillier, docteur Labbé, R. Wad-
dington, Delpech, membres sortants ; Le
Chevalier, comte d’Alsace, Noël, Gervais,Gou-
zy, Saint-Germain, Baudin, Honoré Leygue,
qui ne faisaient pas partiede l'ancienneCom-
mission.
Commission de la marine. — Les amiraux de
Cuverville, do la Jaille, MM. Delobeau, Mo-
nis, membres sortants ; MM. Lozé, Aimond,
Peytral, Huguet, Genet, Riotteau, Cabart-
Danneville, Lemarié, Trystram, Poirrier, Cu-
vinot, Eayez, Gaston Menier, Bidault, qui
ne faisaient pas partie de l’ancienne Commis
sion.
Commission des chemins de fer. — MM. Al
bert Gérard, Antoine Perrier, Labiche, Ga-
con, Lintilhac, Ranson, Dellestable, Trouil
lot, membres sortants ; MM. Dufoussat,
Gauthier, Bérard, Bepmale, Rambourght,.
Barbier, Philippe Berger, Destieux-Junca,
Pédebidou, Ournac, qui ne faisaient pas
partie de l’ancienne Commission.
Au point de vue politique, la Commission
de l’armée comprend sept radicaux et radi
caux-socialistes, sept républicains de gauche,
quatre progressistes ; la Commission de la
marine, huit radicaux et radicaux-socialis
tes, trois républicains de gauche, quatre
progressistes, trois membres de la droite ; la
Commission des chemins de fer, douze radi
caux et radicaux-socialistes, quatre républi
cains de gauche, deux progressistes.
Des explications échangées dans les bu
reaux avant la désignation des commissai
res, il résulte que la Commission de l’armée
est en majorité favorable au projet de réor
ganisation de l’artillerie voté par la Cham
bre ; telle a été du moins l’opinion émise par
MM. Gervais, Gouzy, Saint-Germain, R. Wad-
dington. MM. le général Langlois et de Mont-
fort, partisans de la batterie a six pièces, ont
été battus dans leurs bureaux. Le bureau
qui a élu M. Saint-Germain est hostile à l’o
bligation du service militaire pour les Ara
bes.
Les membres de la Commission de la ma
rine sont en majorité favorables à une réor-
ganisation des services administratifs de ce
département, ainsi que de la direction de
l’armement maritime.
M. Combes avait manifesté l’intention de
poser sa candidature dans son bureau, pour
protester contre le projet de déclassement
du port de Rochefort.
L’amiral de Cuverville s’étant également
déclaré hostile à cette mesure, M. Combes a
retiré sa candidature, désireux de rendre
hommage à la compétence de son collègue.
Il a été peu question de l'exploitation du ré
i
seau de l’Ouest par l’État dans la désignation
des membres de la Commission des chemins
de fer. M. Antoine Perrier a insisté sur la né
cessité de resserrer les relations commercia
les franco-italiennes. Il a ajouté que, d’après
ses renseignements, le gouvernement italien
serait disposé à procéder au doublement sur
le versant situé sur son territoire de la ligne
Modane-Turin. M. Bérard a été élu sur la
question des voies d’accès au Simplon.
= n — ------ --- .... — =====
Nouvelles de la Chambre
L’Egalité de l'Enfance devant l'Ins-
iruction
Une Proposition de Bf. Massé
Dans sa séance de mardi, la Commission
de l’enseignement à la Chambre des Députés
a examiné successivement deux propositions
tendant vers un même but, mais de nature
différente. La première est de M. Massé et a
pour objet de faciliter l’accès des lycées aux
élèves de l’école primaire, non pas au mo
yen de la gratuite complète, mais par l’aug
mentation du nombre des bourses.
Cette proposition date déjà de 1906, aussi
le texte devra-t-il être révisé, afin de cadrer
avec la situation actuelle.
La seconde proposition, émanant de M.
François Carnot, n’est qu’un élargissement
de la précédente, c’est-à-dire qu’elle préco
nise l’égalité des enfants devant l’instruction,
Aux termes de cette proposition, ce n’est
pas seulement le lycée dont les élèves d s
écoles primaires auraient l’accès, mais toutes
les écoles paofessionnelles, techniques ou
autres. Toutefois, il serait bon de ne pas di
riger uniquement les élèves des écoles pri
maires vers les carrières libérales et de leur
faire comprendre que les carrières profes
sionnelles offrent un champ tout aussi vaste
et tout aussi honorable.
-==--- — —---
Les Relations Franco-Allemandes
Le professeur Schieman s’occupe dans la Ga
zette de la Croix des bruits d’une entente franco-
allemande au sujet du Maroc qui ont circulé dans
la presse :
Nous saluerions un événement semblable
avec satisfaction mais il ne faut pas oublier
qu’un semblable accord touche aussi le Ma
roc, qui doit conserver la possibilité de res
ter un État indépendant et de vivre sans être
écrasé par le poids de la dette que lui a oc
casionnée la « pénétration pacifique ». C'est
le point délicat du problème et tout dépend
de sa solution. Si cette solution est trouvée,
nous ne voyons pas ce qui nous empêcherait
de travailler en accord complet avec la Fran
ce au développement de l’avenir du Maroc.
---------- <111.11 ■. - - — -
ÉTRANGER
ALLEMAGNE
La Fête de Guillaume 51
A
Berlin, la fête impériale est célébrée
avec solennité et les socialistes n’ont même
pas essayé de donner suite à leur projet de
venir chanter hier matin la Marseillaise ou
vrière devant le palais impérial.
A Munich et en Bavière, toutefois, on re
marque que les milieux officiels ont été seuls
à prendre part à la fête.
Les Dernières Nouvelles de Munich expriment
l’espoir que, dans ses vingt années de règne,
l’empereur aura appris à respecter la véri
table volonté de son peuple.
Les socialistes estiment que la présence de
tous les souverains allemands à Berlin est
destinée à montrer leur solidarité avec la
couronne impériale et tend à prouve? que,
malgré tout, les rois « par la grâce de Dieu »
se tiennent en une étroite union.
Reste à savoir si tous ces princes se ré
jouiront du rôle de protecteurs de l’absolu
tisme.
INFORMATIONS
La Mort de Coquelin
Coquelin aîné est mort hier, à Pont-aux-
Dames.
C’est par M. Charley, administrateur géné
ral de la Porte-Saint-Martin, que la mort de
Coquelin a été connue, hier, à Paris.
M. Charley disait hier après-midi à l’un de
nos conifère du Temps :
« Coquelin avait été souffrant d’une grippe
qui menaçait de provoquer une angine, et
nous désirions l’envoyer dans le Midi. Il vou
lait se rétablir au plus vite pour se mettre à
la besogne et monter Chantecler avec un soin
particulier.
» Les professeurs Robin et HIuchard, con
sultés estimèrent-qu’il n’avait pas besoin de
s’éloigner, et qu’un repos de quelques jours
suffirait. Coquelin alla donc s’installer ven
dredi à Pont-aux-Dames, dans cette maison
des comédiens qu’il avait fondée, et où il
aimait se retrouver.
» Il avait là-bas, près de lui, son ami Cha-
bert, qui lui servait de secrétaire et ne le
quittait guère. Avant-hier Coquelin télépho
na de Pont-aux-Dames et appela son fils
Jean. Ils causèrent tous deux une
dernière
fois. Coquelin souhaitait savoir comment la
première répétition de Chantecler avait mar
ché, et quelles étaient les impression d’Ed
mond Rostand.
» Chantecler ! C’était devenu la grande
préoccupation de Coquelin. Enfin Edmond
Rostand était ici ! Enfin on répétait son
œuvre ! Vous devinez l’anxiété de Coque
lin...
» Jean lui répondit au téléphone que M.
Rostand s’était montré satisfait de la mise
en scène, des costumes et du commence
ment d'exécution, que le poète et Mme Ros
tand avaient suivi le travail des répétitions
jusqu’à six heures et que tout s’annonçait à
merveille.
» J’allai moi-même causer avec Coque
lin. Je retrouvai sa bonne voix, son accent
généreux, sa verve habituelle. Il me parut
en pleine santé. Il nous déclara que d’ici cinq
à six jours, il serait de retour et mènerait
activement Chantecler.
» Or, ce matin, le fidèle Chabertme fit ap
peler au téléphone. J’accourus. Il m’annon
ça que Coquelin était mort cette nuit et char-
geait notre directeur, M. Hertz, de la dou
loureuse mission d’avertir Mme Coquelin et
Jean Coquelin.
» Mme Coquelin, la femme de notre grand
artiste, était restée seule — et très souffrante,
elle aussi, — au domicile de la rue de Pres
bourg. M. Hertz se rendit aussitôt chez Jean,
puis chez Mme Coquelin, et à midi il partait
pour Pont-aux-Dames. Il en reviendra dans
l’après-midi et nous déciderons si le théâtre
fait relâche ce soir, tandis que Jean restera
près du corps de son père.»
La répétition de Chantecler était annoncée
pour une heure et demie, hier après-midi.
A leur arrivée, les artistes ont été prévenus
du deuil imprévu qui frappait le théâtre. et
ils se sont retirés, douloureusement impres
sionnés.
M. Edmond Rostand a appris la triste nou
velle à onze heures et demie, à l'hôtel Mau
rice. Il est parti presque aussitôt pour Pont-
aux-Dames avec Mme Rostand.
En apprenant au poète que l’état de santé
de son interprète n’était pas rassurant, on
disait mardi à M. Rostand :
— Avez-vous songé à l'éventualité de la
disparition de Coquelin ? Que feriez-vous de
Chantecler ?
— Je n'y veux point penser! Il faut, pour
en jouer le rôle principal, un acteur comi
que de grande autorité, de verve et de fan
taisie. N’envisageons jamais une telle catas
trophe 1
A Pont-aux-Dames
On télégraphie de Pont-aux-Dames :
Coquelin a succombé subitement à huit
heures vingt-cinq.
Il s’était levé, comme d’habitude, vers
sept heures et demie, et ayant endossé son
vêtement de travail, s’était installé à son
bureau pour continuer l’étude de Chan
tecler.
Tout à coup, il s’est senti indisposé et a
appelé son valet de chambre qui l’a trouvé
affalé sur le canapé. Une syncope s’est dé
clarée aussitôt, et Constant Coquelin a suc
combé presque immédiatement.
Il aurait été terrassé par une embolie au
cœur.
#
* $
A une heure, quand notre confrère du
Temps prend le train pour Coulliz-Saint-Ger-
--- le territoire de Laquelle
main, commune sur
se trouve, comme on sait, la maison dés co
médiens, il trouve dans le compartiment M:
Marc Varenne, secrétaire particulier du pré
sident de la République.
Vous savez, dit M. Varenne, que M. Fallières
professait une vive amitié pour Coquelin. C’est
pourquoi je vais, en son nom, et aussi pour mon
compte personnel, saluer sa dépouille mortelle.
Je l’avais vu pour la dernière fois, il y a huit
jours, rue de Presbourg. Il travaillait, et son état
de santé ne m’avait nullement paru inquiétant.
Les obsèques seront célébrées demain ven
dredi à Pont-aux-Dames, car on sait que Co-
quelin avait exprimé le désir d’être inhumé
au milieu de ses vieux camarades qu’il aimait
tant.
A
La Carrière de l'Artiste
Constant Coquelin, qui devait faire une si
brillante carrière sous le nom de Coquelin
aîné, était né à Boulogne-sur-Mer le 23 janvier
1841. Il venait donc d’avoir 68 ans.
Reçu au Conservatoire en 1859, il entra
dans la classe de Ricquier et obtenait, en
1860, un second prix de comédie. Il était im
médiatement engagé à la Comédie-Française.
Les vingt-deux années qui suivirent, si elles
ne furent peut-être pas les plus fructueuses
de sa longue carrière, lui valurent une gloire
inappréciable.
Il interpréta, en effet, tous les principaux
rôles du répertoire avec une maîtrise incom
parable, et ses créations, entre autres des
valets de Molière, de Don César de Bazan ou
de Tartuffe, demeureront comme les modè
les du genre. En dehors de ces interpréta
tions, il tildes créations sensationnelles dans
Gringoire, Tabarin, Paul Forestier, l'Etrangère,
Jean Dacier, Les Rantzau, Le Monde où l’on
s'ennuie, etc., etc.
En 1886, Coquelin aîné donne sa démis
sion de sociétaire de la Comédie-Française,
entreprend de grandes tournées en Europe
et en Amérique, et rentre au Français en
1891, cette fois comme pensionnaire, pour
créer Thermidor et La Mégère apprivoisée. Pris
de nouveau de la nostalgie des grandes ran
données, il quitte une seconde fois la Co
médie. En 1895, il entre à la Renaissance.
Mais un procès le condamne à payer 1,000
francs par représentation qu’il donnerait à
Paris.
Heureusement pour le public parisien, sur
vient une transaction, et le grand artiste ob
tient l’autorisation de continuer à jouer
dans la capitale sans qu’il lui en coûte
rien.
C’est en 1897 qu’il fait cette merveilleuse
création de Cyrano de Bergerac, dans la
quelle aucun comédien ne peut lui être com
paré.
Constant Coquelin entrevoyait sa prochai
ne .création de Chantecler comme l’apothéose
de sa carrière et le couronnement définitif
de sa gloire. C’est une grosse perte que vien
nent de faire Edmond Rostand et le public
parisien. Mais en ce qui concerne sa gloire,
sa création de Chantecler n’eût été qu’un fleu
ron de plus ajouté à sa couronne. Nul comé
dien ne saurait être, en effet, comparé à ce
lui qui tint, pendant cinquante ans, le scep
tre de l’art dramatique français.
A la C. G. T.
Nos lecteurs se souviennent du différend,
tout personnel, qui sépare M. Lévy, trésorier
démissionnaire de la G. G. T., et M. Griffuelhes,
secrétaire général.
« Ou lui ou moi », avait déclaré M. Grif
fuelhes, posant ainsi la question de con
fiance.
M. Lévy a été réélu, mardi dernier, et a de
suite démissionné, laissant ainsi le champ li
bre à M. Griffuelhes.
Or les élections pour le poste de secrétaire
général devaient avoir lieu, mardi soir, à la
maison des Fédérations, rue de la Grange-
aux Belles.
M. Griffuelhes déclara tout net qu’il ne se
représentait pas.
Les délégués des fédérations attendirent en
vain une autre candidature.
Comme personne ne se présenta, les délé
gués, d’un commun accord, remirent à un
mois l’élection.
M. Griffuelhes continuera, pendant ce laps
de temps, à assurer le fonctionnement au
secrétariat général.
Un Fou chez Al. Clemenceau
Un individu correctement vêtu d’une re
dingote et coiffé d’un chapeau haut de for-
me, pénétrait mardi matin dans les bureaux
du ministère de l’intérieur et causait un vif
scandale.
M. Coussol, chef de bureau, l’invita à se
retirer, mais l’inconnu refusa. Les deux
’ T7
agents, qui, depuis l’affaire Benedetti, sont
postés dans la cour du ministère, furent re
quis pour expulser l'énergumène. Celui-ci
leur opposa une résistance acharnée, mais il
fut maîtrisé et conduit devant M. Daltroff,
commissaire de police.
, C’est un nommé Pierre-Casimir Duserre,
âge de 33 ans, ingénieur, ancien élève diplô
me de l'Eeole des Mines d’Alais, dont la
famille habite, croit-on, la Grand’Gombe
(Gard).
Duserre habite dans une maison meublé®
Située, 1, rue Geoffroy-Marie, depuis le 4 jan
vier dernier. Il était précédemment domicilié
12, rue Geoffroy-Marie.
Au cours
avait clé em
. 'interrogatoire que lui a fait
subir M. Daltroff, Duserre a déclaré qu’il
avaif ténmnleyé, en Russie, dans une so-
ciété minière
[ont on l’avait brutalement
congédié. Il venait demander à M. Clemen
ceau de s’intéresser à lui.
Le commissaire de police a envoyé Dus-
serre à l’infirmerie spéciale du Dépôt.
Le Naufrage du «Republie»
La Télégraphie sans Fil à bord des
Transatlantiques
On annonce de Washington qu’un effort
sera fait immédiatement pour faire voter
une loi obligeant tous les transatlantiques à
posséder à bord une installation de télégra
phie sans fil. s
Des fonctionnaires disent cependant que
le mouvement devrait venir d’Angleterre ou
d’Allemagne. Il serait possible pour le gou
vernement des Etats-Unis d’interdire l'entrée
des ports américains a tous les navires n’a
yant pas à bord d’installation de télégraphia
sans fil, mais les politiciens conservateurs
n'accepteraient que bien difficilement un
procédé aussi radical. Il semble probable
que le gouvernement des Etats-Unis pressen
tira l'Angleterre et laissera cette dernière
prendre l'initiative.
On a quelque doute sur la possibilité de
renflouer le Republic, dont la cargaison et les
bagages des passagers sont à eux seuls éva
lues à plus de douze millions de francs. Cette
tentative dépendra du rapport officiel des re
présentants de la Compagnie, mais on pense
actuellement-que le navire est coulé à une
trop grande profondeur pour ne pas être
compiétement perdu.
Le Capitaine est suspendu
. La White Star Line a suspendu de ses fonc
tions le capitaine Sealby. Ce dernier devra se
rendre prochainement à Liverpool pour y
comparaître devant un Conseil d'enquête
chargé de rechercher les conditions dans les
quelles s’est produit l’accident du Republia.
Si le Conseil d’enquête déclare que le capi
taine Sealby doit être exonéré de tout blâme
dans l’affaire du naufrage Republie, la
White Star Line le gardera à son service.
LE DÉSASTRE ITALIEN
Enseveli Volontaire
Le bruit sensationnel s’était répandu mar
di à Messine que dans la rue Placida un hom-
me âgé avait été trouvé encore vivant sous
les décombres, vingt-huit jours après la ca
tastrophe.
Cette nouvelle provoqua une émotion jus
tifiée ; tout le monde accourut, cherchant à
voir le ressuscité, un charpentier nommé
Gaétano Milite!lo, âgé de 70 ans.
Lorsqu’il fut un peu remis, il fit le récit de
son aventure peu banale, qui faisait de lui
un enseveli volontaire.
En effet, le vieux Militello avait été retiré
des décombres vingt-quatre heures après le
cataclysme, sans blessures. Transporté dans
les bureaux de la douane, à moitié écroulés,
il y resta trois jours, ayant pour seule nour
riture un morceau de pain noir.
Après ce bref laps de temps, le vieux char-
pentier, voyant que personne ne s’occupait
de lui, fut pris de la nostalgie de son vieux
logement où il avait vécu des jours heureux
et, à force de patience, en creusant parmi les
décombres, il réussit à se frayer un passage
jusqu’à sa petite maison.
Il avait acheté pour toute provision une
boîte de fenouil, qu’il consomma dès les pre
miers jours avec le peu de pain qu’il avait à
la maison. Il resta ainsi enfermé pendant
vingt-cinq jours, dont quinze sans mange?
ni boire, attendant stoïquement la mort.
Une patrouille de soldats et de carabiniers
en passant par la, entendit un gémissement
et sauva le vieux Militello.
* *
Messine, 27 janvier.
Ce matin a été ressentie une forte sec uss®
de tremblement de terre. Cette secousse a
été précédée par une sorte de bourdonne-
ment et a duré trois secondes.
Bakou (Caucase), 27 janvier.
Le tremblement de terre signalé par les
observatoires, le 23 janvier, se serait produit
aux confins de Turkestan chinois.
- ■ ------------------ ■■ ■ — === - - ■ ---- » -===-- I II -
BULLETIN MILITAIRE
L'Amiral Galiber
Nous avons annoncé hier la mort du vice-
amiral Galiber, en retraite, décédé lundi à
Paris, il était âgé de quatre-vingt-quatre ans.
Né le 2 juillet 1824, à Castres-sur-l'Agout
/Tarn), il était entré à quinze ans à l’Ecole
navale ; il était lieutenant de vaisseau lors
que éclata la guerre de Crimée et fît cam-
agne sur le Napoléon. Sa conduite au bom-
ardementde Sébastopol lui valut la croix
d’officier de la Légion-d'Honneur. Il servit
plus tard dans l’Adriatique, au moment de
la guerre d’Italie, pendant la guerre franco-
allemande, il était capitaine de vaisseau et
commanda au début le garde-côte Cerbère,
qui fut désarmé avant la fin de la campagne.
Il fut appelé, en 1875, au commandemers
du vaisseau Magenta, qui, le 30 octobre de la
même année, devait être détruit dans la ra
de de Toulon par un incendie qui fit plu
sieurs victimes; il fut traduit devant un con-
seil de guerre et fut acquitté.
Nomme contre-amiral en 1879, il fut mis à
la tête de la division volante d'instruction,
puis reçut le commandement de la division
de la mer des Indes, et eut à faire des opé
rations de guerre à Madagascar.
Le 6 avril 1885; il fut appelé à prendre le
porteleuille de la marine dans le cabinet
Brisson : le 9 mai suivant, il fut promu vice-
amiral : il était le plus ancien des contre-
amiraux. Il fut admis à la retraite le 2 juillet
1889.
Il était grand-officier de la Legiou-'tion-
neuf.
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