Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1938-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1938 01 octobre 1938
Description : 1938/10/01 (N140)-1938/10/31. 1938/10/01 (N140)-1938/10/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k982778x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
LIGUE FRANÇAISE DE L’ENSEIGNEMENT
12 me Année. - N° 140.
CONFEDERATION GENERALE DES ŒUVRES LAÏQUES (reconnue d’utilité publique)
s • -H-., ■ ri«.,ï ..niiffâb.jj ■•IWrji.
Octobre 1938.
mmk,
le Bijoutierdela Place Thiers
à côté du Printemps
LE MIEUX AMORTI =
en MONTRE! ET BIJOUX
lA'/nijc 10 % o nos Joaefj/fcs
Publicité : M. CANDELLIER
5, Rue des Etoupiéres - LE HAVRE
J -
< A '
BBBS1
nLnôUEiL
(S. A. Gt. JV* 3762
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Œuvres Laiqu
Secrétaire Général de la Fédération :
M. CANDELLIER, Ecole des Etoupiéres - LE HAVRE
Xélôiptione 46.38
Trésorier Général de la Féd<
M. ROUSSEL, 34, rue de la Répu
Tél. 76-80
Chèciuea Pob
NT Tél. : 54.02
E HAVRE
e de Gar^
ières„-;feftAVRfi
' Wi
5
'ALLE Lp^D=KnrCHEINIEIR
e h ILÆsvtinée
Dimanche 4 Décembre 1938
GRAND BAL DES PETITES « A »
Orchestre ROLL ET SES CADETS
Invitation à tous les Amicalistes
f
u
K
I
f
U
i
k
l
Président actif :
M. ARNAUDTIZON
19, Bd Foch, LE HAVRE Tél. 66-51
HONORONS LES HOMMES DE SCIENCE
L’As Français de la Bryologie
L THÉRIIOT
o
Né à Soulaucourt (Haute-Marne) le 21 Dé
cembre 1859. Qrphelin très jeune d’un père
instituteur et d’une maman enlevés par un
mal implacable, il fut d’abord élevé par des
grands-parents qui lui donnèrent l’amour du
travail et du devoir. Ecolier modèle, il attira
l’attention de ses maîtres qui le préparèrent
et le firent admettre à l’Ecole Normale de
Chaumont. Devenu instituteur, il occupa plu
sieurs postes dans divers départements, mais
put réussir le difficile examen d’entrée à
l’Ecole normale primaire supérieure de Saint-
Cloud. Il sortit de cet établissement en 1883
muni du Professorat de Sciences des E. N.
et E. P. S. Il professa dans la Sarthe, puis en
1889 prit la direction de l’E. P. S. du Havre
où il resta jusqu’à la fin de sa carrière. Sa
modestie l’empêcha de briguer des postes
plus importants. Il .exerça une profonde in
fluence sur la formation intellectuelle et mo
rale des 3.000 élèves qu’il vit passer et dont
il garde un souvenir exact. Il a la reconnais
sance et l’affection de trente promotions et
rien ne lui est plus agréable dans sa retraite
que de recevoir la visite de la plupart d’en
tre ses anciens élèves. La vie ne l’a pas mé
nagé, mais son énergie lui permit de suppor
ter les plus cruelles épreuves. L’année pré
sente lui a ravi la plus douce et la plus dé
vouée des compagnes. A la solitude de ses
vieux jours il ne trouve de consolation que
dans ce qui fut son violon d’Ingres.
Dès sa jeunesse, il donna tous les moments
que lui laissait sa profession à la Botanique
et nous avons conservé le souvenir de la
collection considérable de plantes qu’il avait
réunies et déterminées. Son herbier occupait
alors une salle entière. Il aimait à conduire
ses disciples en excursion botanique et nous
en savons quelques-uns qui surent profiter
de son enseignement en l’imitant — de loin.
De 1887 à 1900, M. I. THÉRIOT porta ses
recherches sur la flore bryologique de France
et d’Europe, en se spécialisant dans l’étude
des cryptogames. Puis, à partir de 1900, il
se consacra à l’étude des mousses exotiques
(systématique).
Il est aujourd’hui un savant dont les tra
vaux font autorité dans le monde entier.
Nous avons sous les yeux la liste des 7 seuls
bryologues compétents du monde : deux des
Etats-Unis, deux d’Allemagne, un d’Angle
terre et deux Français : MM. POTIER DE LA
NARDA et THÉRIOT.
M. THÉRIOT a déterminé et classé de nom
breuses collections envoyées par divers ex
plorateurs et d’autres qui lui ont été confiées
par les grands établissements scientifiques de
Paris, Alger, Caen, Anvers, Genève, Stock
holm, Léningrad, Washington (U.S.A.), Cam
bridge (U.S.A.) et Montevideo.
Il a étudié plus spécialement la flore des
pays suivants : Congo belge, Madagascar,
Mexique, Chili, Patagonie, Argentine, Uru
guay, Chine, Japon, Tonkin, Nouvelle Calé
donie.
Cette étude lui a permis d’enrichir la scien
ce bryologique d’environ 500 espèces nouvel
les et 15 genres nouveaux, et de constituer
un herbier qui contient près de 12.000 espè
ces, l’un des plus riches du monde. En raison
de son importance, cet herbier a été acquis
récemment par notre Muséum National.
Les résultats des travaux ci-dessus, les dia
gnoses des genres nouveaux et des espèces
nouvelles ont été publiés dans diverses Re
vues scientifiques françaises et étrangères.
APRES LES VACANCES!
Au cours de votre repos, vous avez pris
de nombreuses Photos- D’après vos Films, la
Maison B. MELLET
112-114, Rue Maréchal-Joffre, au Havre
exécutera de très jolis Agrandissements qui
feront l’ornement de votre intérieur.
Puis, si vous avez besoin de GLACES,
de CADRES, à cette adresse vous trouverez
le plus Grand Choix de toute la Nor
mandie et les Meilleurs Prix.
Nous sommes allés rendre visite au savant
dans sa charmante maison de Fontaine-la-
Mallet, bien grande, hélas, depuis qu’il l’ha
bite seul, avec ses souvenirs. Après nous
avoir fait visiter son jardin qu’il entretient
lui-même et qu’il a la coquetterie de soigner
comme s’il prenait part à un concours per
manent de jardinage, il nous a introduit dans
son cabinet de travail. C’est là que ce grand
vieillard, droit, sec, au regard vif et per
çant — celui qui gelait un peu les gamins
autrefois — à la démarche ferme et encore
jeune, travaille l’œil rivé au microscope, le
crayon à la pointe fine (comment peut-on
tailler aussi pointu ?) reproduisant les fibres
sectionnées, les feuilles, les fruits, les pédon
cules, des spécimens venus de toutes les par
ties du monde. « Je dois me hâter, nous con
fie-t-il, si mes yeux allaient s’affaiblir alors
que j’ai là du travail pour plus de trois ans
d’avance... et on m’en envoie toujours ».
Mais le moment solennel est celui où il
nous admet à contempler ses collections. Que
de pièces, que de fiches, que de notes, que
de croquis, que de lettres écrites dans toutes
les langues ! Avec quelle patience, il nous
donne des explications, il nous présente les
mousses les plus rares, les plus belles, aux
formes les plus inattendues, gardant la cou
leur que les deux les plus divers ont peinte
sur une robe que là-bas elles cachaient pour
tant avec timidité. Une émotion profonde
nous étreint ; nous sommes accablé par l’im
mensité du labeur qu’un homme a fourni,
par le soin méticuleux, la volonté d’ordre et
le souci visible que d’autres puissent tirer
parti de l’œuvre.
Nous ne pouvons chasser une pensée qui
s’impose à nous.
« Et après vous, qui continuera ce merveil
leux travail ? Avez-vous formé un ou des
disciples ?
— Hélas ! j’en avais un. Mais les brutales
exigences de la, vie moderne l’ont obligé à
abandonner des études qui ne peuvent être
rémunératrices...
— Y a-t-il un résultat utile à attendre de
ces recherches sur les mousses, recherches
bien spéciales ?
— Mon cher ami, aucun travail humain
n’est inutile. C’est de la somme des travaux
des « originaux » comme moi (et un sourire
léger passait sur ses lèvres et un éclair mali
cieux jaillissait de son œil clair)...
— Oh ! maître ! je ne pense pas qu’un
savant soit un original...
— Eh bien, disons que c’est de la somme
des travaux des savants qu’est fait l’avance
ment des sciences et le progrès de l’esprit
humain. Dispensez-moi de philosopher da
vantage.
XXX
Donc, nous avons un savant, un vrai, tout
près de nous. Qui s’en doute cependant dans
notre région, à part quelques fidèles ? Et
comme nous revenions très ému d’avoir ap
proché un homme aussi exceptionnel, nous
pensions avec quelque amertume :
« Et pendant que les récompenses officiel
les pleuvent parfois avec tant de générosité
sur des Français moyens, un homme comme
celui-là est oublié. Certes il a eu les récom
penses ordinaires dans sa belle carrière de
l’enseignement ; mais que lui ont rapporté
les veillées de sa deuxième vie, celle qui a
doublé la première, et comment a été récom
pensé le bel emploi des vingt années que
d’autres croient pouvoir légitimement consa
crer au repos ? ».
M. THÉRIOT, jamais je n’ai autant re
gretté de n’être pas Ministre de l’Education
nationale pour honorer comme il convien
drait une belle vie et une belle œuvre.
Forestier l’Ancien.
DYARD, n’est plus...
Un grand Ami disparaît !...
L’infatigable et si sympathique Secrétaire
général administratif de la Ligue Française
de l’Enseignement, est mort le 3 Novembre
1938 à l’âge de 76 ans.
La nouvelle parvenue dans toutes les Fé
dérations dès le 4 Novembre, a plongé tous
les Militants laïques dans une profonde cons
ternation.
DYARD, en effet, était le prestigieux ani
mateur de la Ligue Française de l’Enseigne
ment qu’il avait vivifié par son action puis
sante, mesurée et féconde.
M. Joseph DYARD
Voici un résumé de la vie de ce grand
Laïque qui peut être donnée en exemple à
toute notre jeunesse.
DYARD Joseph-Hyacinthe est né le 21
Septembre 1862, à Jouarre, petite commune
de Seine-et-Marne. Il est le second fils d’une
famille dont le père est jardinier à l’Abbaye.
L’enfance de DYARD se passe au milieu
des siens, jusqu’à l’âge de 12 ans. Le fils
aîné, Henri, suivra la vocation de son père ;
le second, Joseph, sera dirigé par une mère
très pieuse, sur le Séminaire de Meaux. La
discipline ne tarde pas à peser sur les épau
les de cet adolescent et son caractère altier
et indépendant s’insurge contre ce qu’il ne
croit pas être toute la vérité. A 16 ans 1/2,
le jeune DYARD abandonne cet établisse
ment, se réfugie chez son vieux maître et là
se prépare à la carrière d’instituteur.
Le succès couronne les efforts du pédago
gue vénéré, qui fait entrer son élève à l’Ecole
Normale ; c’est alors que commence pour ce
jeune Instituteur une vie intense qui ne fai
blira jamais.
En 1883, il a 21 ans ; il est nommé adjoint
à l’Ecole de garçons de la rue Ampère, située
dans le 17 mc arrondissement ; en 1887, il fonde
le Patronage des Apprentis, œuvre admira
ble d’orientation professionnelle.
En 1894, il fonde l’Amicale des Anciens
Elèves de la rue Ampère dont il restera très
longtemps Président en exercice, et jusqu’à
la fin de sa vie, le Président d’honneur.
En 1898, il fonde avec Monsieur l’Inspec
teur de Dessin, Guébin, une section de l’Uni
versité Populaire dans le quartier des Ter
nes et de la Plaine Monceau.
Pendant toute sa vie, et c’est là le trait
dominant de son caractère à la fois loyal,
persévérant et droit, il reste l’animateur
éclairé méthodique et sûr de toutes ces Œu
vres qu’il a créées.
En 1902, notre ami devient Directeur de
l’Ecole de la rue Lemercier et ne quitte donc
pas le 17 me arrondissement ; il donne toute
son activité au Patronage Laïque de la rue
Lemercier, les Amis des Petits, Mutualité
Scolaire, Ligue des Droits de l’Homme et au
Grand Orient de France.
Partout, il milite, quels que soient les ré
gimes, du moment que la Démocratie, peut
en tirer un bénéfice immédiat.
En 1903, DYARD passe de la Direction de
la rue Lemercier, à celle de la rue Laugier
et fonde le Patronage des Ternes et de la
Plaine Monceau.
En 1905, il quitte la direction de l’Ecole de
la rue Laugier pour revenir à celle de la
rue Ampère. C’est là qu’il finira sa carrière
pédagogique.
Il prend alors une part active à la marche
de la Caisse des Ecoles du 17 me arrondisse
ment, qui est, à l’heure actuelle, la plus flo
rissante de tous les arrondissements de Paris.
DYARD participe à toutes les créations : Or
phelinat, Dispensaires, Dispensaire modèle,
Ecole de Plein Air, Colonies Scolaires, etc...
En 1906, commence son action au sein de la
Ligue Française de l’Enseignement. '
A cette époque, je place un incident qui
marque bien la forte personnalité de J.
DYARD.
Nous sommes sous le Ministère Clémen-
ceau ; notre ami, pense intéresser la jeu
nesse par une conférence sur l’Aérostation.
Le député Pugliési-Conti, mène une campa
gne contre DYARD qui maintient sa confé
rence ; Clémenceau agit ; il n’y aura ni Con
férence, ni Conférencier, ni Président, ni la
Musique militaire prévue et DYARD sera
surveillé et filé pendant des semaines entiè
res, ce qui démontre que ses adversaires po
litiques le considéraient comme un homme de
caractère, résolu et ferme, ce qui devait con
tribuer à faire de ce Directeur d’Ecole, la
personnalité la plus marquante du 17 me ar
rondissement.
En 1907, il fonda l’Union des Sociétés d’E-
ducation laïque du 17 me . C’est une Fédération
de toutes les Œuvres post-scolaires, puis en
1912, la Société des Cérémonies civiles et
Fêtes laïques du 17 me , Fêtes de l’adolescence,
etc...
Pendant la guerre, le ’ dévouement de
DYARD est sans borne pour toutes les Œu
vres de l’arrondissement. Il est lui-même
frappé dans ses affections les plus vives par
la disparition de son plus jeune fils, Maurice,
en 1915. Ce deuil très profond devait le con
duire à militer plus profondément encore
dans toutes les Œuvres laïques jusqu’en
1927, au moment même, où il devait prendre
sa retraite de Directeur d’Ecoie.
Va-t-il se reposer ? Non. Il élargit au con
traire son action et passe de l’arrondissement
au pays tout entier. Il devient en 1928, Secré
taire général administratif de la Ligue et
contribue aux côtés de François Albert, du
sénateur Brenier et de son fidèle ami Glay,
à rénover la Ligue Française de l’Enseigne
ment.
Il exercera cette fonction pendant 10 ans.
C’est là que DYARD, s’occupant de la Mutua
lité, des Eclaireurs de France, etc..., donna
toute sa mesure de Grand Laïque ; il faut
avoir collaboré avec lui dans cette grande
maison de la rue Récamier ; il faut l’avoir
suivi dans son Apostolat laïque à travers tou
te la France et toute la France d’Outre-Mer
pour comprendre toute l’immensité de sa
tâche herculéenne.
Si la Ligue Française de l’Enseignement
reste l’œuvre des Jules Ferry, Paul Bert, Jean
Macé, François Albert, elle aura compté com
me le plus grand Serviteur de la Pensée laï
que notre grand ami Joseph DYARD ; sa
place y restera toujours marquée.
DYARD n’est plus ; décédé le 3 Novembre
à 17 h. 30, après trois semaines de fatigue et
de souffrance qu’il a voulu dissimuler jus
qu’au dernier moment à ses plus intimes
amis, notre ami repose depuis le Dimanche
6 Novembre, au Colombarium du Père La-
chaise.
Les plus hautes notabilités universitaires,
deux Ministres : MM. Jean Zay et Marc Ru-
cart ; MM. Rosset, directeur de l’Enseigne
ment supérieur ; Châtelet, directeur de l’En
seignement du 2 me degré ; Sorre, directeur
de l’Enseignement du 1 er degré ; Luc, direc
teur de l’Enseignement technique ; MM. les
Inspecteurs généraux ; M. Paty, chef du Cabi
net du Ministre de l’Education Nationale ; le
Syndicat National des Instituteurs ; la C.G.T.
et la foule de ses grands amis, sont venus
s’incliner devant sa dépouille et ont rendu
ainsi à la Ligue Française de l’Enseignement
et à son éminent Secrétaire général admi
nistratif, l’hommage le plus élevé.
DYARD n’est plus... C’est un bien grand
vide à la Ligue Française de l’Enseignement
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12 me Année. - N° 140.
CONFEDERATION GENERALE DES ŒUVRES LAÏQUES (reconnue d’utilité publique)
s • -H-., ■ ri«.,ï ..niiffâb.jj ■•IWrji.
Octobre 1938.
mmk,
le Bijoutierdela Place Thiers
à côté du Printemps
LE MIEUX AMORTI =
en MONTRE! ET BIJOUX
lA'/nijc 10 % o nos Joaefj/fcs
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J -
< A '
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(S. A. Gt. JV* 3762
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Œuvres Laiqu
Secrétaire Général de la Fédération :
M. CANDELLIER, Ecole des Etoupiéres - LE HAVRE
Xélôiptione 46.38
Trésorier Général de la Féd<
M. ROUSSEL, 34, rue de la Répu
Tél. 76-80
Chèciuea Pob
NT Tél. : 54.02
E HAVRE
e de Gar^
ières„-;feftAVRfi
' Wi
5
'ALLE Lp^D=KnrCHEINIEIR
e h ILÆsvtinée
Dimanche 4 Décembre 1938
GRAND BAL DES PETITES « A »
Orchestre ROLL ET SES CADETS
Invitation à tous les Amicalistes
f
u
K
I
f
U
i
k
l
Président actif :
M. ARNAUDTIZON
19, Bd Foch, LE HAVRE Tél. 66-51
HONORONS LES HOMMES DE SCIENCE
L’As Français de la Bryologie
L THÉRIIOT
o
Né à Soulaucourt (Haute-Marne) le 21 Dé
cembre 1859. Qrphelin très jeune d’un père
instituteur et d’une maman enlevés par un
mal implacable, il fut d’abord élevé par des
grands-parents qui lui donnèrent l’amour du
travail et du devoir. Ecolier modèle, il attira
l’attention de ses maîtres qui le préparèrent
et le firent admettre à l’Ecole Normale de
Chaumont. Devenu instituteur, il occupa plu
sieurs postes dans divers départements, mais
put réussir le difficile examen d’entrée à
l’Ecole normale primaire supérieure de Saint-
Cloud. Il sortit de cet établissement en 1883
muni du Professorat de Sciences des E. N.
et E. P. S. Il professa dans la Sarthe, puis en
1889 prit la direction de l’E. P. S. du Havre
où il resta jusqu’à la fin de sa carrière. Sa
modestie l’empêcha de briguer des postes
plus importants. Il .exerça une profonde in
fluence sur la formation intellectuelle et mo
rale des 3.000 élèves qu’il vit passer et dont
il garde un souvenir exact. Il a la reconnais
sance et l’affection de trente promotions et
rien ne lui est plus agréable dans sa retraite
que de recevoir la visite de la plupart d’en
tre ses anciens élèves. La vie ne l’a pas mé
nagé, mais son énergie lui permit de suppor
ter les plus cruelles épreuves. L’année pré
sente lui a ravi la plus douce et la plus dé
vouée des compagnes. A la solitude de ses
vieux jours il ne trouve de consolation que
dans ce qui fut son violon d’Ingres.
Dès sa jeunesse, il donna tous les moments
que lui laissait sa profession à la Botanique
et nous avons conservé le souvenir de la
collection considérable de plantes qu’il avait
réunies et déterminées. Son herbier occupait
alors une salle entière. Il aimait à conduire
ses disciples en excursion botanique et nous
en savons quelques-uns qui surent profiter
de son enseignement en l’imitant — de loin.
De 1887 à 1900, M. I. THÉRIOT porta ses
recherches sur la flore bryologique de France
et d’Europe, en se spécialisant dans l’étude
des cryptogames. Puis, à partir de 1900, il
se consacra à l’étude des mousses exotiques
(systématique).
Il est aujourd’hui un savant dont les tra
vaux font autorité dans le monde entier.
Nous avons sous les yeux la liste des 7 seuls
bryologues compétents du monde : deux des
Etats-Unis, deux d’Allemagne, un d’Angle
terre et deux Français : MM. POTIER DE LA
NARDA et THÉRIOT.
M. THÉRIOT a déterminé et classé de nom
breuses collections envoyées par divers ex
plorateurs et d’autres qui lui ont été confiées
par les grands établissements scientifiques de
Paris, Alger, Caen, Anvers, Genève, Stock
holm, Léningrad, Washington (U.S.A.), Cam
bridge (U.S.A.) et Montevideo.
Il a étudié plus spécialement la flore des
pays suivants : Congo belge, Madagascar,
Mexique, Chili, Patagonie, Argentine, Uru
guay, Chine, Japon, Tonkin, Nouvelle Calé
donie.
Cette étude lui a permis d’enrichir la scien
ce bryologique d’environ 500 espèces nouvel
les et 15 genres nouveaux, et de constituer
un herbier qui contient près de 12.000 espè
ces, l’un des plus riches du monde. En raison
de son importance, cet herbier a été acquis
récemment par notre Muséum National.
Les résultats des travaux ci-dessus, les dia
gnoses des genres nouveaux et des espèces
nouvelles ont été publiés dans diverses Re
vues scientifiques françaises et étrangères.
APRES LES VACANCES!
Au cours de votre repos, vous avez pris
de nombreuses Photos- D’après vos Films, la
Maison B. MELLET
112-114, Rue Maréchal-Joffre, au Havre
exécutera de très jolis Agrandissements qui
feront l’ornement de votre intérieur.
Puis, si vous avez besoin de GLACES,
de CADRES, à cette adresse vous trouverez
le plus Grand Choix de toute la Nor
mandie et les Meilleurs Prix.
Nous sommes allés rendre visite au savant
dans sa charmante maison de Fontaine-la-
Mallet, bien grande, hélas, depuis qu’il l’ha
bite seul, avec ses souvenirs. Après nous
avoir fait visiter son jardin qu’il entretient
lui-même et qu’il a la coquetterie de soigner
comme s’il prenait part à un concours per
manent de jardinage, il nous a introduit dans
son cabinet de travail. C’est là que ce grand
vieillard, droit, sec, au regard vif et per
çant — celui qui gelait un peu les gamins
autrefois — à la démarche ferme et encore
jeune, travaille l’œil rivé au microscope, le
crayon à la pointe fine (comment peut-on
tailler aussi pointu ?) reproduisant les fibres
sectionnées, les feuilles, les fruits, les pédon
cules, des spécimens venus de toutes les par
ties du monde. « Je dois me hâter, nous con
fie-t-il, si mes yeux allaient s’affaiblir alors
que j’ai là du travail pour plus de trois ans
d’avance... et on m’en envoie toujours ».
Mais le moment solennel est celui où il
nous admet à contempler ses collections. Que
de pièces, que de fiches, que de notes, que
de croquis, que de lettres écrites dans toutes
les langues ! Avec quelle patience, il nous
donne des explications, il nous présente les
mousses les plus rares, les plus belles, aux
formes les plus inattendues, gardant la cou
leur que les deux les plus divers ont peinte
sur une robe que là-bas elles cachaient pour
tant avec timidité. Une émotion profonde
nous étreint ; nous sommes accablé par l’im
mensité du labeur qu’un homme a fourni,
par le soin méticuleux, la volonté d’ordre et
le souci visible que d’autres puissent tirer
parti de l’œuvre.
Nous ne pouvons chasser une pensée qui
s’impose à nous.
« Et après vous, qui continuera ce merveil
leux travail ? Avez-vous formé un ou des
disciples ?
— Hélas ! j’en avais un. Mais les brutales
exigences de la, vie moderne l’ont obligé à
abandonner des études qui ne peuvent être
rémunératrices...
— Y a-t-il un résultat utile à attendre de
ces recherches sur les mousses, recherches
bien spéciales ?
— Mon cher ami, aucun travail humain
n’est inutile. C’est de la somme des travaux
des « originaux » comme moi (et un sourire
léger passait sur ses lèvres et un éclair mali
cieux jaillissait de son œil clair)...
— Oh ! maître ! je ne pense pas qu’un
savant soit un original...
— Eh bien, disons que c’est de la somme
des travaux des savants qu’est fait l’avance
ment des sciences et le progrès de l’esprit
humain. Dispensez-moi de philosopher da
vantage.
XXX
Donc, nous avons un savant, un vrai, tout
près de nous. Qui s’en doute cependant dans
notre région, à part quelques fidèles ? Et
comme nous revenions très ému d’avoir ap
proché un homme aussi exceptionnel, nous
pensions avec quelque amertume :
« Et pendant que les récompenses officiel
les pleuvent parfois avec tant de générosité
sur des Français moyens, un homme comme
celui-là est oublié. Certes il a eu les récom
penses ordinaires dans sa belle carrière de
l’enseignement ; mais que lui ont rapporté
les veillées de sa deuxième vie, celle qui a
doublé la première, et comment a été récom
pensé le bel emploi des vingt années que
d’autres croient pouvoir légitimement consa
crer au repos ? ».
M. THÉRIOT, jamais je n’ai autant re
gretté de n’être pas Ministre de l’Education
nationale pour honorer comme il convien
drait une belle vie et une belle œuvre.
Forestier l’Ancien.
DYARD, n’est plus...
Un grand Ami disparaît !...
L’infatigable et si sympathique Secrétaire
général administratif de la Ligue Française
de l’Enseignement, est mort le 3 Novembre
1938 à l’âge de 76 ans.
La nouvelle parvenue dans toutes les Fé
dérations dès le 4 Novembre, a plongé tous
les Militants laïques dans une profonde cons
ternation.
DYARD, en effet, était le prestigieux ani
mateur de la Ligue Française de l’Enseigne
ment qu’il avait vivifié par son action puis
sante, mesurée et féconde.
M. Joseph DYARD
Voici un résumé de la vie de ce grand
Laïque qui peut être donnée en exemple à
toute notre jeunesse.
DYARD Joseph-Hyacinthe est né le 21
Septembre 1862, à Jouarre, petite commune
de Seine-et-Marne. Il est le second fils d’une
famille dont le père est jardinier à l’Abbaye.
L’enfance de DYARD se passe au milieu
des siens, jusqu’à l’âge de 12 ans. Le fils
aîné, Henri, suivra la vocation de son père ;
le second, Joseph, sera dirigé par une mère
très pieuse, sur le Séminaire de Meaux. La
discipline ne tarde pas à peser sur les épau
les de cet adolescent et son caractère altier
et indépendant s’insurge contre ce qu’il ne
croit pas être toute la vérité. A 16 ans 1/2,
le jeune DYARD abandonne cet établisse
ment, se réfugie chez son vieux maître et là
se prépare à la carrière d’instituteur.
Le succès couronne les efforts du pédago
gue vénéré, qui fait entrer son élève à l’Ecole
Normale ; c’est alors que commence pour ce
jeune Instituteur une vie intense qui ne fai
blira jamais.
En 1883, il a 21 ans ; il est nommé adjoint
à l’Ecole de garçons de la rue Ampère, située
dans le 17 mc arrondissement ; en 1887, il fonde
le Patronage des Apprentis, œuvre admira
ble d’orientation professionnelle.
En 1894, il fonde l’Amicale des Anciens
Elèves de la rue Ampère dont il restera très
longtemps Président en exercice, et jusqu’à
la fin de sa vie, le Président d’honneur.
En 1898, il fonde avec Monsieur l’Inspec
teur de Dessin, Guébin, une section de l’Uni
versité Populaire dans le quartier des Ter
nes et de la Plaine Monceau.
Pendant toute sa vie, et c’est là le trait
dominant de son caractère à la fois loyal,
persévérant et droit, il reste l’animateur
éclairé méthodique et sûr de toutes ces Œu
vres qu’il a créées.
En 1902, notre ami devient Directeur de
l’Ecole de la rue Lemercier et ne quitte donc
pas le 17 me arrondissement ; il donne toute
son activité au Patronage Laïque de la rue
Lemercier, les Amis des Petits, Mutualité
Scolaire, Ligue des Droits de l’Homme et au
Grand Orient de France.
Partout, il milite, quels que soient les ré
gimes, du moment que la Démocratie, peut
en tirer un bénéfice immédiat.
En 1903, DYARD passe de la Direction de
la rue Lemercier, à celle de la rue Laugier
et fonde le Patronage des Ternes et de la
Plaine Monceau.
En 1905, il quitte la direction de l’Ecole de
la rue Laugier pour revenir à celle de la
rue Ampère. C’est là qu’il finira sa carrière
pédagogique.
Il prend alors une part active à la marche
de la Caisse des Ecoles du 17 me arrondisse
ment, qui est, à l’heure actuelle, la plus flo
rissante de tous les arrondissements de Paris.
DYARD participe à toutes les créations : Or
phelinat, Dispensaires, Dispensaire modèle,
Ecole de Plein Air, Colonies Scolaires, etc...
En 1906, commence son action au sein de la
Ligue Française de l’Enseignement. '
A cette époque, je place un incident qui
marque bien la forte personnalité de J.
DYARD.
Nous sommes sous le Ministère Clémen-
ceau ; notre ami, pense intéresser la jeu
nesse par une conférence sur l’Aérostation.
Le député Pugliési-Conti, mène une campa
gne contre DYARD qui maintient sa confé
rence ; Clémenceau agit ; il n’y aura ni Con
férence, ni Conférencier, ni Président, ni la
Musique militaire prévue et DYARD sera
surveillé et filé pendant des semaines entiè
res, ce qui démontre que ses adversaires po
litiques le considéraient comme un homme de
caractère, résolu et ferme, ce qui devait con
tribuer à faire de ce Directeur d’Ecole, la
personnalité la plus marquante du 17 me ar
rondissement.
En 1907, il fonda l’Union des Sociétés d’E-
ducation laïque du 17 me . C’est une Fédération
de toutes les Œuvres post-scolaires, puis en
1912, la Société des Cérémonies civiles et
Fêtes laïques du 17 me , Fêtes de l’adolescence,
etc...
Pendant la guerre, le ’ dévouement de
DYARD est sans borne pour toutes les Œu
vres de l’arrondissement. Il est lui-même
frappé dans ses affections les plus vives par
la disparition de son plus jeune fils, Maurice,
en 1915. Ce deuil très profond devait le con
duire à militer plus profondément encore
dans toutes les Œuvres laïques jusqu’en
1927, au moment même, où il devait prendre
sa retraite de Directeur d’Ecoie.
Va-t-il se reposer ? Non. Il élargit au con
traire son action et passe de l’arrondissement
au pays tout entier. Il devient en 1928, Secré
taire général administratif de la Ligue et
contribue aux côtés de François Albert, du
sénateur Brenier et de son fidèle ami Glay,
à rénover la Ligue Française de l’Enseigne
ment.
Il exercera cette fonction pendant 10 ans.
C’est là que DYARD, s’occupant de la Mutua
lité, des Eclaireurs de France, etc..., donna
toute sa mesure de Grand Laïque ; il faut
avoir collaboré avec lui dans cette grande
maison de la rue Récamier ; il faut l’avoir
suivi dans son Apostolat laïque à travers tou
te la France et toute la France d’Outre-Mer
pour comprendre toute l’immensité de sa
tâche herculéenne.
Si la Ligue Française de l’Enseignement
reste l’œuvre des Jules Ferry, Paul Bert, Jean
Macé, François Albert, elle aura compté com
me le plus grand Serviteur de la Pensée laï
que notre grand ami Joseph DYARD ; sa
place y restera toujours marquée.
DYARD n’est plus ; décédé le 3 Novembre
à 17 h. 30, après trois semaines de fatigue et
de souffrance qu’il a voulu dissimuler jus
qu’au dernier moment à ses plus intimes
amis, notre ami repose depuis le Dimanche
6 Novembre, au Colombarium du Père La-
chaise.
Les plus hautes notabilités universitaires,
deux Ministres : MM. Jean Zay et Marc Ru-
cart ; MM. Rosset, directeur de l’Enseigne
ment supérieur ; Châtelet, directeur de l’En
seignement du 2 me degré ; Sorre, directeur
de l’Enseignement du 1 er degré ; Luc, direc
teur de l’Enseignement technique ; MM. les
Inspecteurs généraux ; M. Paty, chef du Cabi
net du Ministre de l’Education Nationale ; le
Syndicat National des Instituteurs ; la C.G.T.
et la foule de ses grands amis, sont venus
s’incliner devant sa dépouille et ont rendu
ainsi à la Ligue Française de l’Enseignement
et à son éminent Secrétaire général admi
nistratif, l’hommage le plus élevé.
DYARD n’est plus... C’est un bien grand
vide à la Ligue Française de l’Enseignement
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