Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1935-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1935 01 juillet 1935
Description : 1935/07/01 (N105)-1935/07/31. 1935/07/01 (N105)-1935/07/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9827430
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
LIGUE FRANÇAISE DE L’ENSEIGNEMENT
Neuvième Année.— N° 105
CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES ŒUVRES LAÏQUES (reconnue d’utilité publique)
Juillet t935
Faites vos Achats chez
Le Bijoutier de la Place Thiers
(à côté du Printemps)
Le mieux assorti
en MONTRES ET BIJOUX
Remise iO % à nos Sociétaires.
, •y.v.-.* i •« ■> v
Jet/
ctC/ cxKo-C^v^C'
Publicité: M. CANDELLIER
5, Rue des Etoupières - LE HAVRE
(S. A, Ct. N* 3762
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Œuvres Laïques
Rédaction: M. PIMONT tôi. : 54.02
119, rue de Tourneville — LE HAVRE
Président actif :
Secrétaire Général de la Fédération :
Trésorier Général de la Fédération :
Secrétariat administratif :
M. ARNAUDTIZON
M. CANDELLIER, Ecole des Etoupières - LE HAVRE
M. ROUSSEL, 46, rue Sadi-Carnot, SANVIC - Tél. 76-80
Ecole de. Filles
19, Bd Foch, LE HAVRE Tél. 66-51
Téléphone 46.38
Ciièq;-iues Postaux Rouen 62.34k
Rue Dauphine - LE HAVRE
LE C1NQUANTENAIBE DE LA NIORT
DE VICTOR HUGO
La Ligue de l’Enseignement s’est donné
pour l’année ig35 le devoir de célébrer Victor
Hugo, ami de l’enlance, ami des humbles,
des opprimés, celui qui a voulu pour les hom
mes plus de justice, plus de bonté et qui a
réclamé pour le peuple le droit à la lumière,
à l’instruction et lutté de toute son énergie
contre la loi Falloux, réclamant, dès i85o,
1 instruction gratuite et obligatoire, sous la
surveillance de l’Etat laïque, « purement laï
que, exclusivement laïque ».
11 y a en effet cinquante ans que la France
entière rendait à son grand Poète un solennel
hommage par des funérailles nationales d’un
éclat incomparable.
La Fédération havraise des Œuvres Laïques
eût voulu que la cérémonie dont elle prenait
l’initiative au Havre coïncidât avec le jour
même de la mort de l’illustre écrivain. Mais
la date du 22 Mai, primitivement choisie a
dû être retardée de quelques jours en raison
des grandes Fêtes nationales et locales consa
crées au paquebot « Normandie ».
C’est donc Mercredi 29 qu’eut lieu la mani
festation prévue. Deux heures après le départ
du magnifique navire, une foule de plus de
deux mille personnes s’entassait dans la Salle
des Fêtes de la rue Lord-Kitchener, la rem
plissant complètement, garnissant jusqu’aux
tribunes et balcons, se pressant dans le hall
d’entree et débordant jusque sur les trottoirs.
Jamais une soirée littéraire et artistique n’a
vait amené tant de monde dans une salle ha
vraise et l’on regretta vivement ce soir-là l’exi
guïté d’une salle publique, la plus belle pour
tant de notre cité.
Ce fut un immense succès pour les organi
sateurs et la Fédération en exprime toute sa
reconnaissance au public qui consentit à s’ac
commoder parfois d’une installation inconfor
table. Les Œuvres Laïques savent d’ailleurs
que cette affluence eut comme principales
causes le but même de la réunion, à savoir
l’hommage à un des plus grands parmi les
lils glorieux de ia France
mais aussi la
personnalité du conférencier qui avait accep
té de parler de Victor Hugo.
L’auditoire comprenait de nombreux repré
sentants des administrations locales, M. le
Sous-Préfet, presque tous les Adjoints et Con
seillers municipaux, la plupart des membres
des divers enseignements secondaire, primaire
supérieur et professionnel, primaire élémen
taire, des groupes très importants d’élèves de
l’Ecole primaire supérieure de jeunes filles et
des diverses écoles primaires de garçons et de
filles, et enfin les familles de toute cette jeu
nesse auxquelles s’étaient joints les membres
de nos Amicales laïques.
Après quelques mots de M. Arnaudtizon,
président de la Fédération, pour remercier
l’innombrable assistance en s’excusant de
n’avoir pu asseoir tout le monde, se défendant
de vouloir présenter le conférencier, il céda
la parole à M. Delmotte, inspecteur de l’En
seignement primaire, qui fut accueilli par un
tonnerre d’applaudissements lui apportant le
salut préalable de ses amis connus et inconnus
et l’assurant de la sympathie d’une population
entière.
Volontairement bref, M. Delmotte, à larges
traits, mais avec précision et surtout avec
émotion, fit une belle évocation du génie de
Victor Hugo, qu’il voulut surtout considérer
sous l’angle social et humain. D’une voix
claire, émue et chaude, il parla en termes
choisis, mais nets et imagés, imposant l’at
tention à un auditoire conquis et vibrant. Ne
cherchant pas un succès personnel, coupant
court acx bravos, M. Delmotte, en pédagogue
de classe doublé d’un esprit littéraire cultive,
donna à son exposé une forme agréable, or-
TRAVAUX & PRODUITS
pou r
AMATEURS PHOTOGRAPHES
112 et. 11U, rue Ma pécha l-Joffre
«*■
Développement du Film. Ifr.
6/8
8 poses
donnée en même temps qu’il Iraduisait des
sentiments personnels profonds et convaincus.
M. Arnaudtizon, en quelques paroles sobres
et émues, remercia l’orateur et exprima le
sentiment général en lui disant combien sa
conférence avait louché les cœurs et il procla
ma l’admiration que le peuple de France gar
de pour celui qui reste la gloire de son pays.
Les organisateurs avaient voulu associer la
jeunesse havraise à cette soirée de reconnais
sauce publique.
Un chœur de 120 jeunes filles de l’Ecole
primaire supérieure, sous la direction d.e Mme
Pigeon et avec l’accompagnement de Mlle S.
Kopp, interpréta « Dans l'alcôve sombre »,
paroles de Victor Hugo et musique de La Tom-
belle. On apprécia beaucoup la perfection de
cette exécution d’un chant particulièrement
difficile qui dut une partie de son succès à la
façon dont Mlle Bruyer détailla les soli d’une
voix généreuse.
Deux élèves de la même école récitèrent
avec émotion et compréhension deux poésies
empruntées à l’œuvre de V. Hugo. Mlle L.
Guillou dit avec sûreté : « O souvenirs ! Prin
temps ! Aurore ! » et Mlle P. Picault expri
ma le charme mélancolique de « Elle avait,
pris le pli... ».
La chorale mixte, qui, sous la baguette de
M. R, Le Breton, groupait 35o enfants de di
verses écoles de la ville, souleva Fenthousias-
me général avec « L’Hymne à Victor Hugo »
que Bouchor écrivit sur la musique de Bee
thoven.
La participation de l’orchestre de l’école
de musique, dirigé par M. V. Lalsney, contri
bua à l’éclat de cette fête dont le souvenir
restera pour les jeunes aussi vivace qu’est
demeuré pour leurs aînés celui des fêtes qui
marquèrent en 1902 le centenaire de la nais
sance du grand poète.
L’ŒUVRE DE VICTOR HUGO
sous l’angle social et îiumain
Conférence faite par M. DELMOTTE,
Inspecteur de l’Enseignement Primaire,
le 29 Mai 1935,
à l’occasion du Cinquantenaire de la mort
de Victor Hugo
2(1 Février 1802. — « Ce siècle avait deux
ans... » dira plus tard le poète. Dans une
modeste chambre de la vieille ville de Besan
çon, en l’instabilité d’un foyer dont le chef,
presque toujours absent, courant sans cesse
sur tous les champs de bataille de l’Europe,
avait provisoirement fixé sa famille, naît un
enfant « chétif et pâle », à la tête trop lourde
sur de frêlej épaules. Cet enfant, qui serait
mort très tôt sans les soins attentifs d’une
mère obstinée — c’est celui que Château-
briand appellera un jour « l’enfant sublime »
— c’est Victor Hugo.
22 Mai i885. — Dans une chambre de l’a
venue d’Eylau, entouré des siens et de tout ce
que la France et l’Europe comptent de noms
célèbres, repose le grand homme, les yeux
clos qui furent si profonds et si lumineux,
dont les dernières paroles intelligibles tien
nent dans ce vers :
« C'est ici le combat du jour et de la nuit ».
3i Mai. — Sous l’Arc de Triomphe, son
cercueil dressé sur un immense catafalque,
le géant endormi reçoit les hommages du
pays, du monde, de l’humanité tout entière.
La garde d’honneur est assurée par des en
fants de Paris.
Le i er Juin, derrière le char des pauvres
qui conduit l’immortel écrivain au Panthéon,
s’écoule un fleuve humain, large et presque
sans fin, de gens silencieux ; le peuple suit
celui qui a défendu toute sa vie les faibles,
les humbles, les opprimés, et sans doute y a-
t-il dans cette foule innombrable plus d’une
Fantine, puis d’un Gavroche, peut-être des
Jean Val jean, sortis pour un jour de leur
ombre et de leur misère pour pleurer celui
qui les a tant aimés.
Entre ces deux dates, 1802-1885, entre ce
frêle berceau et cette tombe glorieuse, presque
un siècle a passé. Des évènements importants
se sont accomplis, des sursauts brusques ont
bouleversé maintes fois la société ; les épo
ques lumineuses ont succédé à des périodes
sombres ; victoires et défaites, heures de li
berté, années de recul et d’oppression ont al
terné ; 1811, i8i5, i83o, i848, i852, 1870,
1881, sont les principales et à la vie politi
que ont répondu de grandes étapes d’une vie
intellectuelle, scientifique et littéraire intense
et souvent resplendissante. Et Victor Hugo les
a vécues, a vibré, a pleuré, a chanté, et il a
ressenti toutes les passions, éprouvé toutes les
colères, saigné de toutes les blessures.
S’il est vrai que le génie est tributaire des
événements, on peut dire que, plus que beau
coup d’autres, Victor Hugo a forgé le sien au
creuset de la souffrance ; il nous rappelle ce
vers de Musset, dans « Les Nuits » : .
« L'homme est un apprenti, la douleur esl
[son maître...
Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas
[souffert. »
Au contact de multiples événements politi
ques, sociaux et familiaux, il trouva une sour
ce d’inspiration abondante et féconde ; dans
la souffrance, la personnalité humaine de
Victor Hugo allait s’affirmer.
Son génie fut puissant, fécond, universel.
Il a touché à tout avec un égal succès ; il
s’éleva jusqu’aux plus hauts sommets.
Ce génie esl régulier, phénomène assez ra
re. Souvent dans l’œuvre des plus grands écri
vains, la puissance et la valeur suivent une
courbe qui s’élève plus ou moins rapidement
pour retomber, s’affaisser et disparaître par
fois plus vite que l’homme, qui a alors la dou
leur de se survivre. Il n’en fut pas ainsi chez
Victor Hugo qui resta toujours égal à lui-
même et, parvenu à la vieillesse, produisit
jusqu’au bout des chefs-d’œuvre pendant que
son inspiration évoluait sans faiblir.
Sa puissance de travail était extraordinaire,
tant elle était régulière, rapide et féconde. Il
allait à son génie avec la ponctualité du bon
ouvrier qui se rend à son travail.
Dès six heures du matin, en toute saison,
debout devant son piïpître élevé, il écrivait
dans un silence absolu que nul n’eût osé
troubler. Seule, sa fille Léopoldine sut faire
fléchir cette règle et le poète l’évoquera dans
la célèbre page écrite en i846, après que le
drame de i843 eut à jamais endolori son
cœur :
« Elle avait pris le pli dans son âge enfan
tin... ».
Victor Hugo, et c’est là l’une des caracté
ristiques de son génie, esl, avant tout, un
visuel. Son œil d’aigle saisit les images avec
une force, une rapidité, une précision extra
ordinaires, et ces images sont entraînées en
lui, tombent, en quelque sorte, dans une véri
table (( fourmilière de vie », où elles sont
bouleversées, éclairées, animées, agrandies,
rejetées au dehors, tôt ou lard, à l’heure du
poète... Et c’est par là, peut-être, par l’image,
que le génie de Victor Hugo est le plus com
préhensif, le plus accessible aux âmes simples,
aux humbles, aux enfants.
La misère et la souffrance, il les voit ; elles
font en lui irruption dans toute leur réalité
matérielle ; elles émeuvent, blessent son cœur
el lui arrachent des cris de douleur et de pitié.
On ne peut embrasser au cours d’une courte
causerie toute l’œuvre d’un tel écrivain. Il y
faudrait, déclare modestement le conférencier,
plus de temps, de savoir et de virtuosité.
On pourrait tour à tour étudier au point de
vue littéraire les quatre sources d’inspiration :
lyrique, dramatique, satirique, épique. On
pourrait rechercher les sources profondes de
ses quatre cultes ; d’abord le royalisme et le
catholicisme où on retrouve l’influence de la
mère vendéenne, puis le libéralisme politique
et religieux, qui évolue en religion philoso
phique pour aboutir enfin à la doctrine poli
tique et sociale de la clémence, de l’amour
et de la fraternité.
Cette classification a sans doute quelque
chose de conventionnel et d’artificiel, et peut-
être faut-il penser qu’il n’y a pas de cloisons
vraiment étanches entre les différentes parties
d’une œuvre qui s’alimente à une même sour
ce limpide et pure d’où, s’épanche la même
onde d’indulgence, de pitié et de bonté.
VÊTEMENTS
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/ er train ; Départ du Havre : 6 h. 3o — Saint-Valéry : 8 h. i5
2 e train : Départ du Havre : 6 h. 45 — Saint-Valéry : 8 h. 35
RETOUR
I er train : Départ Saint-Valéry : 20 h. 28 — Le Havre : 22 h. 16
2 e train : Départ Saint-Valéry : 20 h. 48 — Le Havre : 22 h. 26
L’horaire pour les gares intermédiaires sera donné ultérieurement
Prix : Aller et Retour : *12 fr.
NOTA.— Un train sera formé au départ de Rouen. L’horaire et
le prix seront donnés par la Fédération rouennaise.
DÉéTEtnTIER, : ±2 fr*. — Enfam.'fcs : 6 fr.
GOUTER : 5 fr.
A 14 heures 30 — STADE VALERIQUAIS
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SE FAIRE INSCRIRE D URGENCE DANS LES AMICALES
Sa mère, à qui il dut deux fois la vie, l’a
profondément marqué dans les premières an
nées, intellectuellement et moralement, à tel
point qu’au seuil de sa vie littéraire, Victor
Hugo ne fera que vêtir de mots magnifiques
les idées de la fidèle et un peu farouche ven
déenne. Sur son sein n’a-t-il pas, enfantelet,
parcouru la Corse, l’Italie, l’Espagne ? Sous
cette garde vigilante et tendre son jeune cer
veau n’a-t-il pas reçu ces impressions de lu
mière qui feront de lui, toute sa vie, le fils
de la Lumière ? Enfin, dans la calme et douce
maison des Feuillantines n’a-t-elle pas réchauf
fé et bercé son jeune génie. La mort de cette
mère admirable, en 1821, sera, sans doute, la
première grande douleur du poète. Il exaltera
l'amour "maternel, le foyer, la famille en d’ad
mirables pages des Feuilles d’Automne. Ne
chantent-ils pas dans toutes les mémoires et
dans tous les cœurs ces vers immortels :
« Oh ! l’amour d’une mère, amour que nul
[n’oublie... ».
A l’hérédité paternelle, celle du général du
Premier Empire, il devra de saisir l’image
d’une France humiliée et vaincue, après l’épo
que napoléonienne, faite de tant de gloire et
de majesté. L'Ode à la Colonne, en 1825, est
un cri d’amour pour la France. Il aime sa
patrie parce qu’elle est le pays du libéralisme
et de l’Idée, l’Idée qui doit rayonner dans le
monde pour le rendre meilleur, plus humain
et plus beau.
Cet amour n’est ni exclusif ni agressif. 11
voulait voir un tel sentiment se manifester
dans l’harmonie des cœurs, des intelligences
et des volontés. Il rêvait d’une humanité ré
conciliée, juste, humaine et fraternelle, dans
ce qu’il fut le premier à nommer « les Etats-
Unis d’Europe ».
Sa clameur de pitié retentit jusqu’en Irlan
de, en Pologne, partout où il y avait à défen
dre des victimes, des opprimés. Son esprit
libéral le fit l’ami de tous les peuples et le
sacra poète universel.
En iS3o, le succès triomphal d’Hernani en
fit le chef de l’école romantique, qui, dans le
domaine littéraire, était la réaction de l’esprit
de liberté et de sensibilité contre la règle in
flexible. oppressive el autoritaire.
En i843, c’est Passant brutal de la plus
grande souffrance contre son cœur de père.
Et son génie évoluera vers plus de douceur
et de bonté. Il marie sa fille Léopoldine à
Charles Vacquerie et son âme, inquiète et mé
lancolique, sc soumet aux lois de la vie :
« Ici, on le retient ; là-bas, on te désire ».
Mais le destin tragique lui inflige une dou
leur plus grande, plus absolue, une blessure
définitive. La mort des jeunes mariés le con
fond, l’écrase ; mais de l’épreuve, il sortira
plus fort.
Ouvrez les Contemplations, ces Mémoires
d’une âme en deux tronçons : autrefois, au-
jourd’hui ! Ouvrez ce livre « qui commence
par un sourire, se continue par un sanglot et
s’achève dans le bruit du clairon de l’abîme »
et vous y trouverez, à nu, le cœur du poète,
tour à tour révolté, résigné, mais toujours
saignant.
Dans ses discours de i848 et dans le prroeès
de son fils Charles, condamné pour avoir écrit
contre la peine de mort, on retrouve le té
moignage de sa sensibiüté et son ardeur à l’é
lever contre la force, la tyrannie, l’absence de
pitié pour les faiblesses humaines.
L’Empire ! Le grand homme, par la parole,
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Neuvième Année.— N° 105
CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES ŒUVRES LAÏQUES (reconnue d’utilité publique)
Juillet t935
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Rédaction: M. PIMONT tôi. : 54.02
119, rue de Tourneville — LE HAVRE
Président actif :
Secrétaire Général de la Fédération :
Trésorier Général de la Fédération :
Secrétariat administratif :
M. ARNAUDTIZON
M. CANDELLIER, Ecole des Etoupières - LE HAVRE
M. ROUSSEL, 46, rue Sadi-Carnot, SANVIC - Tél. 76-80
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19, Bd Foch, LE HAVRE Tél. 66-51
Téléphone 46.38
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Rue Dauphine - LE HAVRE
LE C1NQUANTENAIBE DE LA NIORT
DE VICTOR HUGO
La Ligue de l’Enseignement s’est donné
pour l’année ig35 le devoir de célébrer Victor
Hugo, ami de l’enlance, ami des humbles,
des opprimés, celui qui a voulu pour les hom
mes plus de justice, plus de bonté et qui a
réclamé pour le peuple le droit à la lumière,
à l’instruction et lutté de toute son énergie
contre la loi Falloux, réclamant, dès i85o,
1 instruction gratuite et obligatoire, sous la
surveillance de l’Etat laïque, « purement laï
que, exclusivement laïque ».
11 y a en effet cinquante ans que la France
entière rendait à son grand Poète un solennel
hommage par des funérailles nationales d’un
éclat incomparable.
La Fédération havraise des Œuvres Laïques
eût voulu que la cérémonie dont elle prenait
l’initiative au Havre coïncidât avec le jour
même de la mort de l’illustre écrivain. Mais
la date du 22 Mai, primitivement choisie a
dû être retardée de quelques jours en raison
des grandes Fêtes nationales et locales consa
crées au paquebot « Normandie ».
C’est donc Mercredi 29 qu’eut lieu la mani
festation prévue. Deux heures après le départ
du magnifique navire, une foule de plus de
deux mille personnes s’entassait dans la Salle
des Fêtes de la rue Lord-Kitchener, la rem
plissant complètement, garnissant jusqu’aux
tribunes et balcons, se pressant dans le hall
d’entree et débordant jusque sur les trottoirs.
Jamais une soirée littéraire et artistique n’a
vait amené tant de monde dans une salle ha
vraise et l’on regretta vivement ce soir-là l’exi
guïté d’une salle publique, la plus belle pour
tant de notre cité.
Ce fut un immense succès pour les organi
sateurs et la Fédération en exprime toute sa
reconnaissance au public qui consentit à s’ac
commoder parfois d’une installation inconfor
table. Les Œuvres Laïques savent d’ailleurs
que cette affluence eut comme principales
causes le but même de la réunion, à savoir
l’hommage à un des plus grands parmi les
lils glorieux de ia France
mais aussi la
personnalité du conférencier qui avait accep
té de parler de Victor Hugo.
L’auditoire comprenait de nombreux repré
sentants des administrations locales, M. le
Sous-Préfet, presque tous les Adjoints et Con
seillers municipaux, la plupart des membres
des divers enseignements secondaire, primaire
supérieur et professionnel, primaire élémen
taire, des groupes très importants d’élèves de
l’Ecole primaire supérieure de jeunes filles et
des diverses écoles primaires de garçons et de
filles, et enfin les familles de toute cette jeu
nesse auxquelles s’étaient joints les membres
de nos Amicales laïques.
Après quelques mots de M. Arnaudtizon,
président de la Fédération, pour remercier
l’innombrable assistance en s’excusant de
n’avoir pu asseoir tout le monde, se défendant
de vouloir présenter le conférencier, il céda
la parole à M. Delmotte, inspecteur de l’En
seignement primaire, qui fut accueilli par un
tonnerre d’applaudissements lui apportant le
salut préalable de ses amis connus et inconnus
et l’assurant de la sympathie d’une population
entière.
Volontairement bref, M. Delmotte, à larges
traits, mais avec précision et surtout avec
émotion, fit une belle évocation du génie de
Victor Hugo, qu’il voulut surtout considérer
sous l’angle social et humain. D’une voix
claire, émue et chaude, il parla en termes
choisis, mais nets et imagés, imposant l’at
tention à un auditoire conquis et vibrant. Ne
cherchant pas un succès personnel, coupant
court acx bravos, M. Delmotte, en pédagogue
de classe doublé d’un esprit littéraire cultive,
donna à son exposé une forme agréable, or-
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112 et. 11U, rue Ma pécha l-Joffre
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Développement du Film. Ifr.
6/8
8 poses
donnée en même temps qu’il Iraduisait des
sentiments personnels profonds et convaincus.
M. Arnaudtizon, en quelques paroles sobres
et émues, remercia l’orateur et exprima le
sentiment général en lui disant combien sa
conférence avait louché les cœurs et il procla
ma l’admiration que le peuple de France gar
de pour celui qui reste la gloire de son pays.
Les organisateurs avaient voulu associer la
jeunesse havraise à cette soirée de reconnais
sauce publique.
Un chœur de 120 jeunes filles de l’Ecole
primaire supérieure, sous la direction d.e Mme
Pigeon et avec l’accompagnement de Mlle S.
Kopp, interpréta « Dans l'alcôve sombre »,
paroles de Victor Hugo et musique de La Tom-
belle. On apprécia beaucoup la perfection de
cette exécution d’un chant particulièrement
difficile qui dut une partie de son succès à la
façon dont Mlle Bruyer détailla les soli d’une
voix généreuse.
Deux élèves de la même école récitèrent
avec émotion et compréhension deux poésies
empruntées à l’œuvre de V. Hugo. Mlle L.
Guillou dit avec sûreté : « O souvenirs ! Prin
temps ! Aurore ! » et Mlle P. Picault expri
ma le charme mélancolique de « Elle avait,
pris le pli... ».
La chorale mixte, qui, sous la baguette de
M. R, Le Breton, groupait 35o enfants de di
verses écoles de la ville, souleva Fenthousias-
me général avec « L’Hymne à Victor Hugo »
que Bouchor écrivit sur la musique de Bee
thoven.
La participation de l’orchestre de l’école
de musique, dirigé par M. V. Lalsney, contri
bua à l’éclat de cette fête dont le souvenir
restera pour les jeunes aussi vivace qu’est
demeuré pour leurs aînés celui des fêtes qui
marquèrent en 1902 le centenaire de la nais
sance du grand poète.
L’ŒUVRE DE VICTOR HUGO
sous l’angle social et îiumain
Conférence faite par M. DELMOTTE,
Inspecteur de l’Enseignement Primaire,
le 29 Mai 1935,
à l’occasion du Cinquantenaire de la mort
de Victor Hugo
2(1 Février 1802. — « Ce siècle avait deux
ans... » dira plus tard le poète. Dans une
modeste chambre de la vieille ville de Besan
çon, en l’instabilité d’un foyer dont le chef,
presque toujours absent, courant sans cesse
sur tous les champs de bataille de l’Europe,
avait provisoirement fixé sa famille, naît un
enfant « chétif et pâle », à la tête trop lourde
sur de frêlej épaules. Cet enfant, qui serait
mort très tôt sans les soins attentifs d’une
mère obstinée — c’est celui que Château-
briand appellera un jour « l’enfant sublime »
— c’est Victor Hugo.
22 Mai i885. — Dans une chambre de l’a
venue d’Eylau, entouré des siens et de tout ce
que la France et l’Europe comptent de noms
célèbres, repose le grand homme, les yeux
clos qui furent si profonds et si lumineux,
dont les dernières paroles intelligibles tien
nent dans ce vers :
« C'est ici le combat du jour et de la nuit ».
3i Mai. — Sous l’Arc de Triomphe, son
cercueil dressé sur un immense catafalque,
le géant endormi reçoit les hommages du
pays, du monde, de l’humanité tout entière.
La garde d’honneur est assurée par des en
fants de Paris.
Le i er Juin, derrière le char des pauvres
qui conduit l’immortel écrivain au Panthéon,
s’écoule un fleuve humain, large et presque
sans fin, de gens silencieux ; le peuple suit
celui qui a défendu toute sa vie les faibles,
les humbles, les opprimés, et sans doute y a-
t-il dans cette foule innombrable plus d’une
Fantine, puis d’un Gavroche, peut-être des
Jean Val jean, sortis pour un jour de leur
ombre et de leur misère pour pleurer celui
qui les a tant aimés.
Entre ces deux dates, 1802-1885, entre ce
frêle berceau et cette tombe glorieuse, presque
un siècle a passé. Des évènements importants
se sont accomplis, des sursauts brusques ont
bouleversé maintes fois la société ; les épo
ques lumineuses ont succédé à des périodes
sombres ; victoires et défaites, heures de li
berté, années de recul et d’oppression ont al
terné ; 1811, i8i5, i83o, i848, i852, 1870,
1881, sont les principales et à la vie politi
que ont répondu de grandes étapes d’une vie
intellectuelle, scientifique et littéraire intense
et souvent resplendissante. Et Victor Hugo les
a vécues, a vibré, a pleuré, a chanté, et il a
ressenti toutes les passions, éprouvé toutes les
colères, saigné de toutes les blessures.
S’il est vrai que le génie est tributaire des
événements, on peut dire que, plus que beau
coup d’autres, Victor Hugo a forgé le sien au
creuset de la souffrance ; il nous rappelle ce
vers de Musset, dans « Les Nuits » : .
« L'homme est un apprenti, la douleur esl
[son maître...
Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas
[souffert. »
Au contact de multiples événements politi
ques, sociaux et familiaux, il trouva une sour
ce d’inspiration abondante et féconde ; dans
la souffrance, la personnalité humaine de
Victor Hugo allait s’affirmer.
Son génie fut puissant, fécond, universel.
Il a touché à tout avec un égal succès ; il
s’éleva jusqu’aux plus hauts sommets.
Ce génie esl régulier, phénomène assez ra
re. Souvent dans l’œuvre des plus grands écri
vains, la puissance et la valeur suivent une
courbe qui s’élève plus ou moins rapidement
pour retomber, s’affaisser et disparaître par
fois plus vite que l’homme, qui a alors la dou
leur de se survivre. Il n’en fut pas ainsi chez
Victor Hugo qui resta toujours égal à lui-
même et, parvenu à la vieillesse, produisit
jusqu’au bout des chefs-d’œuvre pendant que
son inspiration évoluait sans faiblir.
Sa puissance de travail était extraordinaire,
tant elle était régulière, rapide et féconde. Il
allait à son génie avec la ponctualité du bon
ouvrier qui se rend à son travail.
Dès six heures du matin, en toute saison,
debout devant son piïpître élevé, il écrivait
dans un silence absolu que nul n’eût osé
troubler. Seule, sa fille Léopoldine sut faire
fléchir cette règle et le poète l’évoquera dans
la célèbre page écrite en i846, après que le
drame de i843 eut à jamais endolori son
cœur :
« Elle avait pris le pli dans son âge enfan
tin... ».
Victor Hugo, et c’est là l’une des caracté
ristiques de son génie, esl, avant tout, un
visuel. Son œil d’aigle saisit les images avec
une force, une rapidité, une précision extra
ordinaires, et ces images sont entraînées en
lui, tombent, en quelque sorte, dans une véri
table (( fourmilière de vie », où elles sont
bouleversées, éclairées, animées, agrandies,
rejetées au dehors, tôt ou lard, à l’heure du
poète... Et c’est par là, peut-être, par l’image,
que le génie de Victor Hugo est le plus com
préhensif, le plus accessible aux âmes simples,
aux humbles, aux enfants.
La misère et la souffrance, il les voit ; elles
font en lui irruption dans toute leur réalité
matérielle ; elles émeuvent, blessent son cœur
el lui arrachent des cris de douleur et de pitié.
On ne peut embrasser au cours d’une courte
causerie toute l’œuvre d’un tel écrivain. Il y
faudrait, déclare modestement le conférencier,
plus de temps, de savoir et de virtuosité.
On pourrait tour à tour étudier au point de
vue littéraire les quatre sources d’inspiration :
lyrique, dramatique, satirique, épique. On
pourrait rechercher les sources profondes de
ses quatre cultes ; d’abord le royalisme et le
catholicisme où on retrouve l’influence de la
mère vendéenne, puis le libéralisme politique
et religieux, qui évolue en religion philoso
phique pour aboutir enfin à la doctrine poli
tique et sociale de la clémence, de l’amour
et de la fraternité.
Cette classification a sans doute quelque
chose de conventionnel et d’artificiel, et peut-
être faut-il penser qu’il n’y a pas de cloisons
vraiment étanches entre les différentes parties
d’une œuvre qui s’alimente à une même sour
ce limpide et pure d’où, s’épanche la même
onde d’indulgence, de pitié et de bonté.
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Sa mère, à qui il dut deux fois la vie, l’a
profondément marqué dans les premières an
nées, intellectuellement et moralement, à tel
point qu’au seuil de sa vie littéraire, Victor
Hugo ne fera que vêtir de mots magnifiques
les idées de la fidèle et un peu farouche ven
déenne. Sur son sein n’a-t-il pas, enfantelet,
parcouru la Corse, l’Italie, l’Espagne ? Sous
cette garde vigilante et tendre son jeune cer
veau n’a-t-il pas reçu ces impressions de lu
mière qui feront de lui, toute sa vie, le fils
de la Lumière ? Enfin, dans la calme et douce
maison des Feuillantines n’a-t-elle pas réchauf
fé et bercé son jeune génie. La mort de cette
mère admirable, en 1821, sera, sans doute, la
première grande douleur du poète. Il exaltera
l'amour "maternel, le foyer, la famille en d’ad
mirables pages des Feuilles d’Automne. Ne
chantent-ils pas dans toutes les mémoires et
dans tous les cœurs ces vers immortels :
« Oh ! l’amour d’une mère, amour que nul
[n’oublie... ».
A l’hérédité paternelle, celle du général du
Premier Empire, il devra de saisir l’image
d’une France humiliée et vaincue, après l’épo
que napoléonienne, faite de tant de gloire et
de majesté. L'Ode à la Colonne, en 1825, est
un cri d’amour pour la France. Il aime sa
patrie parce qu’elle est le pays du libéralisme
et de l’Idée, l’Idée qui doit rayonner dans le
monde pour le rendre meilleur, plus humain
et plus beau.
Cet amour n’est ni exclusif ni agressif. 11
voulait voir un tel sentiment se manifester
dans l’harmonie des cœurs, des intelligences
et des volontés. Il rêvait d’une humanité ré
conciliée, juste, humaine et fraternelle, dans
ce qu’il fut le premier à nommer « les Etats-
Unis d’Europe ».
Sa clameur de pitié retentit jusqu’en Irlan
de, en Pologne, partout où il y avait à défen
dre des victimes, des opprimés. Son esprit
libéral le fit l’ami de tous les peuples et le
sacra poète universel.
En iS3o, le succès triomphal d’Hernani en
fit le chef de l’école romantique, qui, dans le
domaine littéraire, était la réaction de l’esprit
de liberté et de sensibilité contre la règle in
flexible. oppressive el autoritaire.
En i843, c’est Passant brutal de la plus
grande souffrance contre son cœur de père.
Et son génie évoluera vers plus de douceur
et de bonté. Il marie sa fille Léopoldine à
Charles Vacquerie et son âme, inquiète et mé
lancolique, sc soumet aux lois de la vie :
« Ici, on le retient ; là-bas, on te désire ».
Mais le destin tragique lui inflige une dou
leur plus grande, plus absolue, une blessure
définitive. La mort des jeunes mariés le con
fond, l’écrase ; mais de l’épreuve, il sortira
plus fort.
Ouvrez les Contemplations, ces Mémoires
d’une âme en deux tronçons : autrefois, au-
jourd’hui ! Ouvrez ce livre « qui commence
par un sourire, se continue par un sanglot et
s’achève dans le bruit du clairon de l’abîme »
et vous y trouverez, à nu, le cœur du poète,
tour à tour révolté, résigné, mais toujours
saignant.
Dans ses discours de i848 et dans le prroeès
de son fils Charles, condamné pour avoir écrit
contre la peine de mort, on retrouve le té
moignage de sa sensibiüté et son ardeur à l’é
lever contre la force, la tyrannie, l’absence de
pitié pour les faiblesses humaines.
L’Empire ! Le grand homme, par la parole,
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