Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1934-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1934 01 décembre 1934
Description : 1934/12/01 (N98)-1934/12/31. 1934/12/01 (N98)-1934/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k982736s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
Huitième Année.— N w P8
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5, Rue des Etoupières - LE HAVRE
LIGUE FRANÇAISE DE L’ENSEIGNEMENT
CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES ŒUVRES LAÏQUES (reconnue d’utilité publique)
■ — ■ —■■■■■! 1 ! ! ■■■■ ■■ ■■■ j , ' ^ „ —
♦
,A.- V-;
r Décembre 1934
S. A, G. JV« 3762
Organe de la Fédération Régionale Havraise des
JOURNAL MENSUEL
Œuvres Laïques
Rédaction: M. PIMONT
119, rue de Tourneville — LE HAVRE
Président actif :
Secrétaire Général de la Fédération :
Trésorier Général de la Fédération :
Secrétariat administratif :
M. ARNAUDTIZON
M. CANDELLIER, Ecole des Etoupières - LE HAVRE
M. ROUSSEL, 46, rue Sadi-Carnot, SANVIC - Tél. 76-80
Ecole de Filles
19, Bd Foch, LE HAVRE Tél. 66-51
Télêï3tLon.e -4=6.38
diècivies Postaux Rouen 6 34
Rue Dauphine - LE HAVRE
a On ne saura jamais, chaque jois
qu'on ouvre une porte aux femmes,
l'importance de, la révolution qui va
s'accomplir ».
J. Gatti de Gamqnd.
Depuis les origines du monde, la femme
chez les peuples sauvages aussi bien que chez
les peuples qualifiés de civilisés,- est soumise
à la dépendance de l’homme, et demeure son
inférieure quand elle n’est pas son esclave.
L’abus, pour être ancien, est-il légitime ?
« Ouvrons avec respect les archives du monde.
« Ce que je nomme ainsi ? Ne le savez-vous
[pas ?
« Le plus beau, le plus grand des livres d'ici-
[bas,
« Lu clef de la, morale! Organe incorruptible !
« Monument de sagesse ! Enfin la Sainte
[Bible !... »
l)e par la volonté divine, la femme est un
être surajouté, pour servir, charmer et per
pétuer son maître terrestre. Faite de la côte
d Adam, elle devait nécessairement être une
faible reproduction de son compagnon. Dieu
il - se répète pas.
La première femme nous apparaît bientôt
oomm • un être malfaisant, rempli de défauts.
Coquette, curieuse, envieuse et perfide ; tels
sont les agréables dons qu’elle avait reçus.
La femme, cause de lous les maux de l’hu
manité, ne pouvait guère être estimée des
Juifs. Aussi, dans la société hébraïque, la
voyons-nous, pareille à la compagne du Néo-
Zélandais ou du Patagon, piler le riz, tresser
des paniers ou puiser de l’eau à la fontaine.
L’autocrate conjuguai la fait frapper de ver
ges quand elle lui désobéit. On en vit même
un, le seul juste de sa ville, continuer sa rou
le sans s’inquiéter de sa moitié transformée
subitement en statue de sel !
La femme juive faisait l’objet de marchés,
vendue ou donnée en sus des marchandises.
La Bible (Rois, VII, 8) nous raconte comment
David reçut cent chameaux, dix génisses sans
tache, deux cents mesures de blé et la femme
de son ennemi par dessus.
L’Egypte, l’Assyrie et la Perse, n’estimant
que le guerrier, le mâle sauvage, brutal et
sanguinaire, la relèguent dans la maison où
elle doit accomplir uniquement les besognes
les plus serviles. Les disciples d’Ahriman et
les fidèles de Zoroastre voient en elle l’incar
nai ion du mal. Les polygames de ces temps
anciens n’ont pour elle aucun amour ni au
cune estime ; elle leur est même souvent le
moyen d'honorer grandement l’hôte ou le
voyageur.
La société hindoue ne la tire de cette mépri
sante abjection que pour en faire un bibelot
d’étagère, la couvrir de colifichets, voir en elle
la beauté, mais continue d’ignorer sa valeur
intellectuelle ou morale.
Il semble cependant que l'ancienne civili
sation hindoue ait accordé jadis plus de liber-
lés et de droits aux femmes. Les livres sacrés
parlent d’une certaine cérémonie: le Svvayam-
vara, qui n’était rien moins que le choix du
mari par la femme. Le Ramayana, dans lequel
pourtant encore le héros masculin est élu par
la belle Sita, lui donne la blancheur d’un
jeune éléphant, la démarche de la gazelle, la
souplesse d’un jeune tigre et les doux yeux
du serpent, mais ajoute que tous ces dons lui
échurent de Brahma pour rendre le séjour
dans cette vallée de luttes et de larmes plus
agréable à l'homme, préféré de Vishnou.
Aujourd’hui même, si la sutty a disparu
sous l’influence anglaise (rappelons que la loi
des brahmanes faisait une obligation à la fem
me veuve de se jeter dans les flammes du
bûcher de son epoux mort) la veuve mène
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pour
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3« 1^1 Ej E-t IL] S TP
et 114, rue Maréchal-Joffre
veloppement du Film. Ifr.
B/9
8 poses
une existence triste qui rappelle le sorl du
piria. Le mariage, souvent consommé dès
1 ago de douze ans, impose à la femme le de
voir de mettre au monde une nombreuse pro
géniture, ce qui évidemment ne permet guè
re l’acquisition de la culture de l’esprit- et
J exercice d’une profession émancipatrice. Il
n’est pas rare de voir supprimer les bébés
du sexe féminin pour éviter l’accroissement
du nombre des filles.
La conquête musulmane a eu pour consé
quence I institution du piirdah (obligation du
voile, dissimulation aux veux étrangers pous-
s. ‘c jusqu à I interdiction de se laisser voir au
médecin) et la relégation dans le zénana (quar
tier de I habitation réservé aux femmes, véri
table prison).
Les Francs et les peuples germaniques ne
faisaient-ils pas de la femme l’ornement du
\\ a lia lia, où elle versait à boire aux guerriers
morts les armes à la main ?
La Grèce continua à la tenir dans cette ser
vitude, l’accentuant peut-être encore. La jeu
ne fille était reléguée pendant vingt ans dans
le gynécée, avec sa mère et ses esclaves, n’en
sortant que le visage couvert d’un voile pour
oitrer un jour dans la maison d’un homme
inconnu qui Rachetait et en faisait sa chose.
File devenait alors la maîtresse des esclaves,
gouvernant dans la maison, ignorante des
affaires publiques.
La femme romaine, pour n’être plus relé
guée dans le gynécée, n’en était pas moins
s omise à l’homme. Ses droits étaient presque
nuis ; ses devoirs seuls lui étaient appris. Elle
n’était pas libre d’accepter ou de refuser l’é
poux que la volonté de ses parents, d’un prin
ce ou de l’empereur lui donnait. C’est dans
le droit romain qu’est étudiée pour la pre
mière fois cette honteuse disposition qu’est le
régime dotal. Sous couteur de sauvegarder les
biens de la femme il lui ôte tout droit à leur
gestion, tout moyen de s’en servir, l’admi
nistrateur de ces biens étant, celui contre le
quel on a voulu précisément la protéger. Ce
régime, introduit dans les Gaules avec la con
quête romaine, est demeuré l’un des piliers
inébranlés de notre droit français.
Au moyen-âge, la situation de la femme ne
s’améliore pas. Nous n’en prendrons pour té
moin que la littérature. Les premiers monu
ments littéraires de notre langue, les chan
sons de geste, la mettent systématiquement
à l’écart, ne la jugeant pas digne de com
prendre les « nobles chevaleries » des preux.
Quand elle apparaît dans les fabliaux, ce n’esl
que pour être ridiculisée ou chargée de dé
fauts. Le midi en fait bientôt le sujet de ces
t. 'usons, \ il la nel les et autres coquelages qui
promut qu’elle n’est toujours qu’une agréa
ble chose, une belle statue animée, qu’on ad
mire à la façon d’une belle fleur ou d’un
petit animal gracieux.
Les nobles châtelaines sont peu elles-mêmes
pour les seigneurs bardés de fer pourfendant
hérétiques et orthodoxes. Elles vivent au châ
teau et certaines pièces célèbres du Musée de
Lluny nous édifient sur la confiance maritale.
Leur occupation n’est même pas différente de
celles des pauvres femmes du peuple ; elles
passent leur vie entre la quenouille et le fu
seau. Quel noble mépris y a-t-il dans les ha
rangues des chevaliers menaçant leurs enne
mis de les déshonorer au point de remplacer
eutiv leurs mains les lances meurtrières par
la quenouille féminine ! Hercule filant aux
pieds d’Omphale se déshonore, mais on ad
mire les valeureux chrétiens incendiant les
\ illes et brutalisant les femmes des vaincus.
Ne faisons qu’une allusion discrète aux
droits étranges du seigneur sur la femme de
sôn vassal.
La loi salique, défendue avec tant de persis
tance par les dynasties françaises, ne procède
également que de cet esprit d’égoïsme mas
culin !
Il semble que dès que l’Humanité se déga
gea de la barbarie, la personne de la Repro
ductrice ait dû apparaître comme sacrée et res
pectée. A peine certains peuples Polynésiens
ou Asiatiques établirent-ils le Matriarcat que
certains ont conservé jusqu’à nos jours et qui
au fond est une autre forme d’injustice et
d’inégalité des sexes en «eus inverse.
L’histoire nous apprend au contraire que dès
l’origine les castes sacerdotales s’appliquèrent
à ternir et à dénaturer l’image de la femme. Si
la Grèce eut la claire vision de la femme dans
l'éclat de sa beauté physique, l’Asie se perdit
dans les sombres et haineuses imaginations
qui déteignirent sur les religions occidentales
depuis l’hébraïque et la musulmane jusqu’à
la chrétienne.
Le culte de la Vierge-Mère multiplia autour
des autels les couvents où l’on voua des mul
titudes de femmes au célibat, vertu chrétien
ne mais négation d’une destination naturelle.
Le type de la religieuse détermina ainsi le
type de la femme au moyen-âge, en la vouant
à l’obéissance, à la retraite et à l’ascétisme.
Le résultat en fut l’ignorance, la Désigna
tion et une sorte d’abêtissement déplorable et
f l d.
La Grèce avait révélé à Rome le charme de
la personne féminine. Rome eut ses savantes
et, au déclin du paganisme, une chaire d’A-
hxandrie fut illustrée par la belle Hypathie.
Les contemporains accouraient en foule pour
s’instruire ■ à sa parole. L’évêque Cyrille se
scandalisa de cette notoriété ; la foule, ameu-
1 ■ ■ p r les moines, frappa à mort la femme
dont Je seul crime était la beauté et le savoir.
Son souvenir persista" dans le peuple et son
nom demeura l’objet d’une admiration res
pect; vuse. L’Eglise dut l’exécuter une secon
de fois : la dépouillant de son identité, elle
la eonfondil dans la foule dos saintes, vierges
et martyres.
Mais jamais la femme ne fut plus abaissée.
Tandis que les Pères des conciles se deman
daient si elle avait une âme, Hypathie revi
vait par tout où persistait quelque lueur du
génie grec, à l’école de Salcnte, dans les uni-
virsilés italiennes.
Dans son cadre merveilleux, la Renaissance
mit eu lumière la femme et l’amour. Elle ac
cueillit et acclama les femmes dans les mi
lieux savants. Elle mit en valeur les princes
ses gracieuses et lettrées. Dans la fière guir
lande de Marguerites dont s’honore le XVJ me
siècle, la sœur de François I er fit de son mi
nuscule royaume de Navarre le refuge des per
sécutés, humanistes el réformés.
L’influence de la Renaissance s’étendit des
cours au théâtre, pour le triomphe de l’Art et
de hi Nature, détail une nouveUe forme de
lutte contre les idées de réaction.
Le théâtre opposa sa concurrence aux fas
tueuses cérémonies religieuses en admettant
les finîmes comme spectatrices. Un premier
I as, timide mais gros de conséquences, était
fait. Bientôt, des rôles furent confiés à des
femmes alors que jusque là les rôles féminins
étaient interprétés par des garçons imberbes.
Les triomphes des actrices furent éclatants
dans la tragédie, le chant, le drame, la comé
die et la danse. Dès lors, la scène entoura de
toutes les séductions de l’art rénové la mo
rale laïque. Les aspirations et les pressenti
ments de l'Humanité purent s’exprimer par
le verbe des poètes et la voix de leurs nou-
\ Iles interprètes. L’Eglise lança ses foudre#
d’excommunication sur les gens de théâtre.
Les préjugés religieux et mondains furent en
vain dirigés contre les actrices. Celles-ci, dont
In renommée a porté les noms à travers le
mondç, ont vaincu définitivement.
Cependant l’effort d’affranchissement ac
compli sous l'ancien régime, et on peut le
vérifier en se reportant à la littérature fémi
nine, avait revêtu Je caractère aristocratique
de l’époque. La Franc-Maçonnerie elle-même,
rebelle à l’émancipation des femmes, — elle
l’est toujours — n’avait reçu dans ses loges
d’adoption, les femmes que dans des parodies
humiliantes pour elles, les doublant d’un
homme exerçant une véritable tutelle dans ce
qui ne constituait qu’un jeu philosophique.
La Déclaration des Droits de l’Homme, en
Amérique et en France, inaugure une forme
plus démocratique de l’émancipation fémi
nine.
Pendant la Révolution Française, les fem-
ncs se passionnent pour la chose publique. A
cette époque, la France est divisée en deux
crnips. Des femmes combattent dans chacun
d’eux avec un courage qui ne recule ni devant
la douleur, ni devant les privations, la guerre,
la torture, la prison ou même l’échafaud. La
légitimité de leur revendication des droits ci
vils et politiques est établie aux yeux de tous.
Mais leur jour n’était pas venu. La réac-
VÊTEMENTS
tion les visa haineusement, sans distinguer
. c dre les alliées et les ennemies de la veille.
On ne put supporter qu’elles eussent agi et
affirmé leur conscience et leurs possibilités.
Le Gode civil reprit le même langage que
le droit canon. Les couvents prirent un déve-
loppeim nt inouï. La femme laïque disparut
dans le troupeau asservi.
GYsl en Amérique et en Angleterre que la
fin du XI\ rae siècle retrouve la femme laïque
à l'œuvre.
Les Anglo-Saxonnes, ayant conquis l’entrée
des écoles à fous les degrés, préparées à la
lutte, revendiquent et obtiennent leurs droits
civils, puis tendent leurs efforts vers les droits
politiques. D’autres succès, peut-être plus si
gnificatifs, récompensent leur belle vaillance.
Elles sont devenues maîtresses de l’instruction
populaire. Elles occupent, par l’élection, les
postes administratifs les plus élevés. Les fem
mes anglaises se sont plus directement inté
ressées à l’œuvre sociale. Elles ont pris une
place de plus en plus large dans les conseils
de l’Assistance.
Si l’on songe que l’ambition de l’Eglise
romaine fut d’accaparer toutes les vertus fé
minines, de les dérober sous le voile et la
guimpe pour leur attribuer une origine ex
clusivement surnaturelle, si l'on songe que
la politique de l’Eglise fut de creuser un fossé
entre ses vierges consacrées et la femme laï
que, vase de péché et instrument de la perte
de l’homme, si l’on songe en outre que l’E
glise, dans un but de domination, avait la
prétention de monopoliser l’enseignement po
pulaire et le soin des malades, on reconnaîtra
que la formation des institutrices, d.es infir
mières laïques et plus récemment des visiteu
ses d’hygiène n’a pas seulement pour objet
d’assurer un gagne-pain à des femmes inté
ressantes, mais g ne c’est une des conquêtes
modernes de la laïcisation les plus fécondes.
Cn sait quelles persécutions ont rencontrées
nos institutrices et nos infirmières laïques :
nul ne s’en étonne.
tl nous reste à signaler une autre évolution
de la femme vers la laïcité. Le machinisme
industriel perfectionné, la grande mnère des
protêt ires, le cataclysme économique amené
par la guerre de 1914-1918, ont poussé une
multitude de femmes à l’usine, ï i’atelier,
,:ii bureau,- aux transports, c’est à-dire vers
mie indépendance que le eod > et l’enipra oto
religieuse leur refusaient. A les voir dans les
Syndicats, associées désormais à toutes les 1 re
vendications de leur classe, on les sent affran
chies de l’antique résignation. Ces jeunes fil
les. ecs mères de famille exilées de leur foyer,
ont suivi ees routes inconnues jusqu’ici, sous
I ■ fouet de l’aveugle nécessité.
Nous ne pouvons que constater le fait dans
lous les pays de grandi* industrie, catholiques
ou protestants. Il amène, à ce premier stade,
pour la femme, pour l’homme et pour les
enfants, des situations anormales, douloureu
ses, qu’on peut regretter, mais non empêcher.
Force nous est de constater que cela nous plai
se ou nen, que désormais la femme du peuple
est. incorporée dan« l’armée du travail et as
sociée à ses revendications.
Ma Ut ■ tous les efforts des puissances de
réaction, malgijé l’égoïsme de ceux-mêmcs
oui, au nom de leurs principes, eussent dû
être ses plus ardents défenseurs, la femme a
•> : : i- un a place importente dans la société
moderne. Do nombreux pays — parmi les
quels on ne compte pas la France terre des
Droits de l’Homme — lui ont fait une place
dans les affaires publiques en lui conférant
le droit de vote et même l’éligibilité.
La dernière guerre a amené un bouleverse- y
œnt énprme dans l’existence des femmes,
; i ont été amenées à jouer un grand rôle
d, us la vie économique. Auprès de hardiesses
qu’on peut regretter, on peut constater chez
elles un plus grand esprit d’indépendance et
d’initiative. Le proverbe chinois n’est plus
vrai ni dans l’une ni dans l’autre de ses par
ties qui disait : « Les femmes ont les cheveux
longs et les idées courtes ». Et la conquête
de la robe courte a marqué une date impor
tante dans l’histoire de leur émancipation.
Elles ont aujourd’hui, grâce peut-être à
Linslrnetion répandue sur les deux ou trois
dernières générations, plus de curiosité, da
vantage l’esprit d’association et de revendica
tion, encore qu’elles soient plutôt rebelles à
la pratique de la coopération. Les journaux,
les conférences, le théâtre, le cinéma, la T.S.
F. et la fréquentation dos milieux syndicalis
tes semblent accélérer leur évolution. La fem-
me a, avec la bicyclette el le volant de l’auto
ou de l’avion fait l’apprentissage de la volonté
et du sang-froid dont on la croyait peu capa
ble. Les sports même font sa conquête et elle
se met à la” pratique des exercices physiques
qu’on jugeait incompatibles avec la réserve
et la fausse pudeur qu'on lui imposait. Qui
pourrait nier l’énorme transformation de ses
habitudes, de ses goûts, comme la révélation
de ses aptitudes ?
Mais la mère, que devient-elle dans ce bou
leversement des traditions ? Notre réponse est
facile. Même au milieu de ce mouvement, la
majorité des femmes demeurent fidèles à leur
foyer et à leur vocation naturelle. Si le mys
ticisme chrétien n’a pu les en détacher, pas
plus que les cruautés des codes, des préjugés
ambiants et de notre régime économique, c’est
que les liens qui tes retiennent sont d’une so-
!i ! ité à toute épreuve.
.On peut prévoir logiquement que tant d’ef
forts pour la libération de leur esprit et l’in
tégrité de leur personne ne pourront qu’exal
ter chez les femmes leur vocation naturelle el
leur donner une direction plus haute, une
action plus efficace. Nous pouvons donc fon-
d< r sur elles notre espoir pour le bonheur des
futures générations.
M. P.
LA VIE CONFÉDÉRALE
CONSEIL* GENERAL*
de la higue de l’Enseignement
(5- et 6 Décembre 1934)
Le Conseil général de la Ligue de l’Ensei
gnement s’est réuni à Paris, 3, rue Récamier,
les 5 et 0 Décembi-e, sous la présidence de
M. Brenier, président de la Ligue.
La St'ine-lnférieure y était représentée par
MM. Arnaudtizon el Candellier, membres du
'onseil général, M. Beauville, délégué à l’U.
F.O.L.L.P. et Mme Candellier, déléguée à l’U.
F.O.L.E.A.
Le travail de cette session fut particulière
ment fécond dans les 3 Commissions qui for
ment actuellement les 3 branches d’activité
de nos Fédérations.
I. — U. F. O. L. E. P.
La question qui domine toutes les autres
est celle des rapports de l’U.F.O.L.E.P. avec
d’autres éléments -sportifs.
L U.F.O.L.L.P., en effet, est actuellement
saisie d’une alliance avec les groupements
sportifs socialistes ou communistes.
Très sagement, les Délégués sportifs ont dé
cidé de soumettre cette question au Cogseil
général et aux Fédérations départementales.
Les autres questions à l’ordre du jour com
portaient :
Exposé financier ;
Rapports des différentes Commissions ;
Accord avec la, F. T. T. ;
Championnat National de Cross ;
Education physique.
Elles seront traitées en détail par notre dt-
1-égué M. Brnuville dans les « Petites A Spor
tives ».
IL — l . F. O. L. E. A.
M. Jatlefaux, secrétaire général de l’U.F.O.
L.L.A. présidait ce® séances où d’utiles déci
sions furent prises.
i° Contrats. — Il a été pris actuellement
i48 licences complètes pour toute la France
el 102 individuelles, ce qui illustre la thèse
soutenue par notre Fédération qu’une solution
plus avantageuse doit être recherchée en fa
veur de nos Amicales rurales qui ne donnent
qu’un Concert par an.
M. J. Bernard promet d’intervenir dans ce
sens.
2 0 Autorisations. — L’autorisation de
jouer une pièce doit toujours être d.emandée
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chez les peuples sauvages aussi bien que chez
les peuples qualifiés de civilisés,- est soumise
à la dépendance de l’homme, et demeure son
inférieure quand elle n’est pas son esclave.
L’abus, pour être ancien, est-il légitime ?
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« Ce que je nomme ainsi ? Ne le savez-vous
[pas ?
« Le plus beau, le plus grand des livres d'ici-
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« Monument de sagesse ! Enfin la Sainte
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l)e par la volonté divine, la femme est un
être surajouté, pour servir, charmer et per
pétuer son maître terrestre. Faite de la côte
d Adam, elle devait nécessairement être une
faible reproduction de son compagnon. Dieu
il - se répète pas.
La première femme nous apparaît bientôt
oomm • un être malfaisant, rempli de défauts.
Coquette, curieuse, envieuse et perfide ; tels
sont les agréables dons qu’elle avait reçus.
La femme, cause de lous les maux de l’hu
manité, ne pouvait guère être estimée des
Juifs. Aussi, dans la société hébraïque, la
voyons-nous, pareille à la compagne du Néo-
Zélandais ou du Patagon, piler le riz, tresser
des paniers ou puiser de l’eau à la fontaine.
L’autocrate conjuguai la fait frapper de ver
ges quand elle lui désobéit. On en vit même
un, le seul juste de sa ville, continuer sa rou
le sans s’inquiéter de sa moitié transformée
subitement en statue de sel !
La femme juive faisait l’objet de marchés,
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David reçut cent chameaux, dix génisses sans
tache, deux cents mesures de blé et la femme
de son ennemi par dessus.
L’Egypte, l’Assyrie et la Perse, n’estimant
que le guerrier, le mâle sauvage, brutal et
sanguinaire, la relèguent dans la maison où
elle doit accomplir uniquement les besognes
les plus serviles. Les disciples d’Ahriman et
les fidèles de Zoroastre voient en elle l’incar
nai ion du mal. Les polygames de ces temps
anciens n’ont pour elle aucun amour ni au
cune estime ; elle leur est même souvent le
moyen d'honorer grandement l’hôte ou le
voyageur.
La société hindoue ne la tire de cette mépri
sante abjection que pour en faire un bibelot
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la beauté, mais continue d’ignorer sa valeur
intellectuelle ou morale.
Il semble cependant que l'ancienne civili
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parlent d’une certaine cérémonie: le Svvayam-
vara, qui n’était rien moins que le choix du
mari par la femme. Le Ramayana, dans lequel
pourtant encore le héros masculin est élu par
la belle Sita, lui donne la blancheur d’un
jeune éléphant, la démarche de la gazelle, la
souplesse d’un jeune tigre et les doux yeux
du serpent, mais ajoute que tous ces dons lui
échurent de Brahma pour rendre le séjour
dans cette vallée de luttes et de larmes plus
agréable à l'homme, préféré de Vishnou.
Aujourd’hui même, si la sutty a disparu
sous l’influence anglaise (rappelons que la loi
des brahmanes faisait une obligation à la fem
me veuve de se jeter dans les flammes du
bûcher de son epoux mort) la veuve mène
TRAVAUX & PRODUITS
pour
AMATEURS PHOTOGRAPHES
3« 1^1 Ej E-t IL] S TP
et 114, rue Maréchal-Joffre
veloppement du Film. Ifr.
B/9
8 poses
une existence triste qui rappelle le sorl du
piria. Le mariage, souvent consommé dès
1 ago de douze ans, impose à la femme le de
voir de mettre au monde une nombreuse pro
géniture, ce qui évidemment ne permet guè
re l’acquisition de la culture de l’esprit- et
J exercice d’une profession émancipatrice. Il
n’est pas rare de voir supprimer les bébés
du sexe féminin pour éviter l’accroissement
du nombre des filles.
La conquête musulmane a eu pour consé
quence I institution du piirdah (obligation du
voile, dissimulation aux veux étrangers pous-
s. ‘c jusqu à I interdiction de se laisser voir au
médecin) et la relégation dans le zénana (quar
tier de I habitation réservé aux femmes, véri
table prison).
Les Francs et les peuples germaniques ne
faisaient-ils pas de la femme l’ornement du
\\ a lia lia, où elle versait à boire aux guerriers
morts les armes à la main ?
La Grèce continua à la tenir dans cette ser
vitude, l’accentuant peut-être encore. La jeu
ne fille était reléguée pendant vingt ans dans
le gynécée, avec sa mère et ses esclaves, n’en
sortant que le visage couvert d’un voile pour
oitrer un jour dans la maison d’un homme
inconnu qui Rachetait et en faisait sa chose.
File devenait alors la maîtresse des esclaves,
gouvernant dans la maison, ignorante des
affaires publiques.
La femme romaine, pour n’être plus relé
guée dans le gynécée, n’en était pas moins
s omise à l’homme. Ses droits étaient presque
nuis ; ses devoirs seuls lui étaient appris. Elle
n’était pas libre d’accepter ou de refuser l’é
poux que la volonté de ses parents, d’un prin
ce ou de l’empereur lui donnait. C’est dans
le droit romain qu’est étudiée pour la pre
mière fois cette honteuse disposition qu’est le
régime dotal. Sous couteur de sauvegarder les
biens de la femme il lui ôte tout droit à leur
gestion, tout moyen de s’en servir, l’admi
nistrateur de ces biens étant, celui contre le
quel on a voulu précisément la protéger. Ce
régime, introduit dans les Gaules avec la con
quête romaine, est demeuré l’un des piliers
inébranlés de notre droit français.
Au moyen-âge, la situation de la femme ne
s’améliore pas. Nous n’en prendrons pour té
moin que la littérature. Les premiers monu
ments littéraires de notre langue, les chan
sons de geste, la mettent systématiquement
à l’écart, ne la jugeant pas digne de com
prendre les « nobles chevaleries » des preux.
Quand elle apparaît dans les fabliaux, ce n’esl
que pour être ridiculisée ou chargée de dé
fauts. Le midi en fait bientôt le sujet de ces
t. 'usons, \ il la nel les et autres coquelages qui
promut qu’elle n’est toujours qu’une agréa
ble chose, une belle statue animée, qu’on ad
mire à la façon d’une belle fleur ou d’un
petit animal gracieux.
Les nobles châtelaines sont peu elles-mêmes
pour les seigneurs bardés de fer pourfendant
hérétiques et orthodoxes. Elles vivent au châ
teau et certaines pièces célèbres du Musée de
Lluny nous édifient sur la confiance maritale.
Leur occupation n’est même pas différente de
celles des pauvres femmes du peuple ; elles
passent leur vie entre la quenouille et le fu
seau. Quel noble mépris y a-t-il dans les ha
rangues des chevaliers menaçant leurs enne
mis de les déshonorer au point de remplacer
eutiv leurs mains les lances meurtrières par
la quenouille féminine ! Hercule filant aux
pieds d’Omphale se déshonore, mais on ad
mire les valeureux chrétiens incendiant les
\ illes et brutalisant les femmes des vaincus.
Ne faisons qu’une allusion discrète aux
droits étranges du seigneur sur la femme de
sôn vassal.
La loi salique, défendue avec tant de persis
tance par les dynasties françaises, ne procède
également que de cet esprit d’égoïsme mas
culin !
Il semble que dès que l’Humanité se déga
gea de la barbarie, la personne de la Repro
ductrice ait dû apparaître comme sacrée et res
pectée. A peine certains peuples Polynésiens
ou Asiatiques établirent-ils le Matriarcat que
certains ont conservé jusqu’à nos jours et qui
au fond est une autre forme d’injustice et
d’inégalité des sexes en «eus inverse.
L’histoire nous apprend au contraire que dès
l’origine les castes sacerdotales s’appliquèrent
à ternir et à dénaturer l’image de la femme. Si
la Grèce eut la claire vision de la femme dans
l'éclat de sa beauté physique, l’Asie se perdit
dans les sombres et haineuses imaginations
qui déteignirent sur les religions occidentales
depuis l’hébraïque et la musulmane jusqu’à
la chrétienne.
Le culte de la Vierge-Mère multiplia autour
des autels les couvents où l’on voua des mul
titudes de femmes au célibat, vertu chrétien
ne mais négation d’une destination naturelle.
Le type de la religieuse détermina ainsi le
type de la femme au moyen-âge, en la vouant
à l’obéissance, à la retraite et à l’ascétisme.
Le résultat en fut l’ignorance, la Désigna
tion et une sorte d’abêtissement déplorable et
f l d.
La Grèce avait révélé à Rome le charme de
la personne féminine. Rome eut ses savantes
et, au déclin du paganisme, une chaire d’A-
hxandrie fut illustrée par la belle Hypathie.
Les contemporains accouraient en foule pour
s’instruire ■ à sa parole. L’évêque Cyrille se
scandalisa de cette notoriété ; la foule, ameu-
1 ■ ■ p r les moines, frappa à mort la femme
dont Je seul crime était la beauté et le savoir.
Son souvenir persista" dans le peuple et son
nom demeura l’objet d’une admiration res
pect; vuse. L’Eglise dut l’exécuter une secon
de fois : la dépouillant de son identité, elle
la eonfondil dans la foule dos saintes, vierges
et martyres.
Mais jamais la femme ne fut plus abaissée.
Tandis que les Pères des conciles se deman
daient si elle avait une âme, Hypathie revi
vait par tout où persistait quelque lueur du
génie grec, à l’école de Salcnte, dans les uni-
virsilés italiennes.
Dans son cadre merveilleux, la Renaissance
mit eu lumière la femme et l’amour. Elle ac
cueillit et acclama les femmes dans les mi
lieux savants. Elle mit en valeur les princes
ses gracieuses et lettrées. Dans la fière guir
lande de Marguerites dont s’honore le XVJ me
siècle, la sœur de François I er fit de son mi
nuscule royaume de Navarre le refuge des per
sécutés, humanistes el réformés.
L’influence de la Renaissance s’étendit des
cours au théâtre, pour le triomphe de l’Art et
de hi Nature, détail une nouveUe forme de
lutte contre les idées de réaction.
Le théâtre opposa sa concurrence aux fas
tueuses cérémonies religieuses en admettant
les finîmes comme spectatrices. Un premier
I as, timide mais gros de conséquences, était
fait. Bientôt, des rôles furent confiés à des
femmes alors que jusque là les rôles féminins
étaient interprétés par des garçons imberbes.
Les triomphes des actrices furent éclatants
dans la tragédie, le chant, le drame, la comé
die et la danse. Dès lors, la scène entoura de
toutes les séductions de l’art rénové la mo
rale laïque. Les aspirations et les pressenti
ments de l'Humanité purent s’exprimer par
le verbe des poètes et la voix de leurs nou-
\ Iles interprètes. L’Eglise lança ses foudre#
d’excommunication sur les gens de théâtre.
Les préjugés religieux et mondains furent en
vain dirigés contre les actrices. Celles-ci, dont
In renommée a porté les noms à travers le
mondç, ont vaincu définitivement.
Cependant l’effort d’affranchissement ac
compli sous l'ancien régime, et on peut le
vérifier en se reportant à la littérature fémi
nine, avait revêtu Je caractère aristocratique
de l’époque. La Franc-Maçonnerie elle-même,
rebelle à l’émancipation des femmes, — elle
l’est toujours — n’avait reçu dans ses loges
d’adoption, les femmes que dans des parodies
humiliantes pour elles, les doublant d’un
homme exerçant une véritable tutelle dans ce
qui ne constituait qu’un jeu philosophique.
La Déclaration des Droits de l’Homme, en
Amérique et en France, inaugure une forme
plus démocratique de l’émancipation fémi
nine.
Pendant la Révolution Française, les fem-
ncs se passionnent pour la chose publique. A
cette époque, la France est divisée en deux
crnips. Des femmes combattent dans chacun
d’eux avec un courage qui ne recule ni devant
la douleur, ni devant les privations, la guerre,
la torture, la prison ou même l’échafaud. La
légitimité de leur revendication des droits ci
vils et politiques est établie aux yeux de tous.
Mais leur jour n’était pas venu. La réac-
VÊTEMENTS
tion les visa haineusement, sans distinguer
. c dre les alliées et les ennemies de la veille.
On ne put supporter qu’elles eussent agi et
affirmé leur conscience et leurs possibilités.
Le Gode civil reprit le même langage que
le droit canon. Les couvents prirent un déve-
loppeim nt inouï. La femme laïque disparut
dans le troupeau asservi.
GYsl en Amérique et en Angleterre que la
fin du XI\ rae siècle retrouve la femme laïque
à l'œuvre.
Les Anglo-Saxonnes, ayant conquis l’entrée
des écoles à fous les degrés, préparées à la
lutte, revendiquent et obtiennent leurs droits
civils, puis tendent leurs efforts vers les droits
politiques. D’autres succès, peut-être plus si
gnificatifs, récompensent leur belle vaillance.
Elles sont devenues maîtresses de l’instruction
populaire. Elles occupent, par l’élection, les
postes administratifs les plus élevés. Les fem
mes anglaises se sont plus directement inté
ressées à l’œuvre sociale. Elles ont pris une
place de plus en plus large dans les conseils
de l’Assistance.
Si l’on songe que l’ambition de l’Eglise
romaine fut d’accaparer toutes les vertus fé
minines, de les dérober sous le voile et la
guimpe pour leur attribuer une origine ex
clusivement surnaturelle, si l'on songe que
la politique de l’Eglise fut de creuser un fossé
entre ses vierges consacrées et la femme laï
que, vase de péché et instrument de la perte
de l’homme, si l’on songe en outre que l’E
glise, dans un but de domination, avait la
prétention de monopoliser l’enseignement po
pulaire et le soin des malades, on reconnaîtra
que la formation des institutrices, d.es infir
mières laïques et plus récemment des visiteu
ses d’hygiène n’a pas seulement pour objet
d’assurer un gagne-pain à des femmes inté
ressantes, mais g ne c’est une des conquêtes
modernes de la laïcisation les plus fécondes.
Cn sait quelles persécutions ont rencontrées
nos institutrices et nos infirmières laïques :
nul ne s’en étonne.
tl nous reste à signaler une autre évolution
de la femme vers la laïcité. Le machinisme
industriel perfectionné, la grande mnère des
protêt ires, le cataclysme économique amené
par la guerre de 1914-1918, ont poussé une
multitude de femmes à l’usine, ï i’atelier,
,:ii bureau,- aux transports, c’est à-dire vers
mie indépendance que le eod > et l’enipra oto
religieuse leur refusaient. A les voir dans les
Syndicats, associées désormais à toutes les 1 re
vendications de leur classe, on les sent affran
chies de l’antique résignation. Ces jeunes fil
les. ecs mères de famille exilées de leur foyer,
ont suivi ees routes inconnues jusqu’ici, sous
I ■ fouet de l’aveugle nécessité.
Nous ne pouvons que constater le fait dans
lous les pays de grandi* industrie, catholiques
ou protestants. Il amène, à ce premier stade,
pour la femme, pour l’homme et pour les
enfants, des situations anormales, douloureu
ses, qu’on peut regretter, mais non empêcher.
Force nous est de constater que cela nous plai
se ou nen, que désormais la femme du peuple
est. incorporée dan« l’armée du travail et as
sociée à ses revendications.
Ma Ut ■ tous les efforts des puissances de
réaction, malgijé l’égoïsme de ceux-mêmcs
oui, au nom de leurs principes, eussent dû
être ses plus ardents défenseurs, la femme a
•> : : i- un a place importente dans la société
moderne. Do nombreux pays — parmi les
quels on ne compte pas la France terre des
Droits de l’Homme — lui ont fait une place
dans les affaires publiques en lui conférant
le droit de vote et même l’éligibilité.
La dernière guerre a amené un bouleverse- y
œnt énprme dans l’existence des femmes,
; i ont été amenées à jouer un grand rôle
d, us la vie économique. Auprès de hardiesses
qu’on peut regretter, on peut constater chez
elles un plus grand esprit d’indépendance et
d’initiative. Le proverbe chinois n’est plus
vrai ni dans l’une ni dans l’autre de ses par
ties qui disait : « Les femmes ont les cheveux
longs et les idées courtes ». Et la conquête
de la robe courte a marqué une date impor
tante dans l’histoire de leur émancipation.
Elles ont aujourd’hui, grâce peut-être à
Linslrnetion répandue sur les deux ou trois
dernières générations, plus de curiosité, da
vantage l’esprit d’association et de revendica
tion, encore qu’elles soient plutôt rebelles à
la pratique de la coopération. Les journaux,
les conférences, le théâtre, le cinéma, la T.S.
F. et la fréquentation dos milieux syndicalis
tes semblent accélérer leur évolution. La fem-
me a, avec la bicyclette el le volant de l’auto
ou de l’avion fait l’apprentissage de la volonté
et du sang-froid dont on la croyait peu capa
ble. Les sports même font sa conquête et elle
se met à la” pratique des exercices physiques
qu’on jugeait incompatibles avec la réserve
et la fausse pudeur qu'on lui imposait. Qui
pourrait nier l’énorme transformation de ses
habitudes, de ses goûts, comme la révélation
de ses aptitudes ?
Mais la mère, que devient-elle dans ce bou
leversement des traditions ? Notre réponse est
facile. Même au milieu de ce mouvement, la
majorité des femmes demeurent fidèles à leur
foyer et à leur vocation naturelle. Si le mys
ticisme chrétien n’a pu les en détacher, pas
plus que les cruautés des codes, des préjugés
ambiants et de notre régime économique, c’est
que les liens qui tes retiennent sont d’une so-
!i ! ité à toute épreuve.
.On peut prévoir logiquement que tant d’ef
forts pour la libération de leur esprit et l’in
tégrité de leur personne ne pourront qu’exal
ter chez les femmes leur vocation naturelle el
leur donner une direction plus haute, une
action plus efficace. Nous pouvons donc fon-
d< r sur elles notre espoir pour le bonheur des
futures générations.
M. P.
LA VIE CONFÉDÉRALE
CONSEIL* GENERAL*
de la higue de l’Enseignement
(5- et 6 Décembre 1934)
Le Conseil général de la Ligue de l’Ensei
gnement s’est réuni à Paris, 3, rue Récamier,
les 5 et 0 Décembi-e, sous la présidence de
M. Brenier, président de la Ligue.
La St'ine-lnférieure y était représentée par
MM. Arnaudtizon el Candellier, membres du
'onseil général, M. Beauville, délégué à l’U.
F.O.L.L.P. et Mme Candellier, déléguée à l’U.
F.O.L.E.A.
Le travail de cette session fut particulière
ment fécond dans les 3 Commissions qui for
ment actuellement les 3 branches d’activité
de nos Fédérations.
I. — U. F. O. L. E. P.
La question qui domine toutes les autres
est celle des rapports de l’U.F.O.L.E.P. avec
d’autres éléments -sportifs.
L U.F.O.L.L.P., en effet, est actuellement
saisie d’une alliance avec les groupements
sportifs socialistes ou communistes.
Très sagement, les Délégués sportifs ont dé
cidé de soumettre cette question au Cogseil
général et aux Fédérations départementales.
Les autres questions à l’ordre du jour com
portaient :
Exposé financier ;
Rapports des différentes Commissions ;
Accord avec la, F. T. T. ;
Championnat National de Cross ;
Education physique.
Elles seront traitées en détail par notre dt-
1-égué M. Brnuville dans les « Petites A Spor
tives ».
IL — l . F. O. L. E. A.
M. Jatlefaux, secrétaire général de l’U.F.O.
L.L.A. présidait ce® séances où d’utiles déci
sions furent prises.
i° Contrats. — Il a été pris actuellement
i48 licences complètes pour toute la France
el 102 individuelles, ce qui illustre la thèse
soutenue par notre Fédération qu’une solution
plus avantageuse doit être recherchée en fa
veur de nos Amicales rurales qui ne donnent
qu’un Concert par an.
M. J. Bernard promet d’intervenir dans ce
sens.
2 0 Autorisations. — L’autorisation de
jouer une pièce doit toujours être d.emandée
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