Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1928-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1928 01 août 1928
Description : 1928/08/01 (N21)-1928/08/31. 1928/08/01 (N21)-1928/08/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9826599
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
Deuxième Année. — N» 21
Ce Journal ne doit pas être vendu
Le réclamer au Siège de chaque Amicale
H
LES
PETITES
S. A . G. K» 3762
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Amicales Laïques
Publicité: M. G. LEFEVRE
Ecole Rue Emile-Zola - LE HAVRE
JOURNAL MENSUEL
Rédaction : IV1. M. PIMONT
109, rue Massillon - LE HAVRE
COOPÉRATION
M. Bugnon, Ancien Directeur d Ecole
Normale et Président de la Commission
Nationale pour l’Enseignement de la Coopé
ration, est venu (récemment au Havre nous
entretenir des progrès du mouvement coopé
ratif scolaire.
Sa conférence à laquelle assistaient M. l’Ins
pecteur Primaire et une grande partie du
personnel enseignant, a été des plus inté
ressantes.
Après avoir, en effet, donné quelques ren
seignements sur l’importance du mouvement
coopératif qui compte, tant en France qu’à
l’étranger, plus de 5o.ooo sociétés coopérati
ves de consommation et groupe plus de
i5o millions de consommateur--, M. Bugnon
exposa Ce que doivent être les coopératives
scolaires, leur but, les réalisations, la mé
thode à suivre et l’avenir de ce mouvement.
« Une coopérative scolaire, dit le conféren
cier, est une société d’écoliers dont l’objet
est uniquement d’augmenter le bien-être de
l’Ecole. Ce qui anime ees sociétés, ç’ést
d’abord l’idéal coopératif. « Chacun pour
tous, tous pour chacun » ; c’est ensuite
cette vérité si souvent proclamée, si rarement
appliquée, que l’Ecole doit être « une,pré
paration à la vie » enfin cet axiome pédago
gique formulé par Rousseau que « la liberté,
lorsqu’elle a pour corollaire la responsabi
lité, est seule vraiment éducatrice et digne
d’une démocratie ».
Les buts que se proposent les coopératives
scolaires sont extrêmement variés : mais en
tout cas, ici comme ailleurs, l’argent est le
nerf de la guerre ; on s’en procure par de
très modestes cotisations, par la vente de
plantes médicinales, de ferrailles, de vieux
journaux, etc..., par l’organisation de fêtes,
de tombolas ; en lançant un appel à fa po
pulation, aux mtàrncipîd i 1 c's.. ’d6rîï K “'8ïï'" i 8ÎF~
tient des subsides, quelquefois spontanément,
mais souvent aussi par une diplomatie tout
enfantine dont M. Bugnon donna de savou
reux exemples.
On dépense ces fonds en achetant un ap
pareil cinématographique ou de T. S. F. ;
mieux encore on embellit l’Ecole ; on initie
l’enfant aux joies artistiques ; erfïin et sur
tout on apprend par l’action le sens profond
du mot « servir ».
On songe aux petits camarades déshérités,
aux pupilles, aux miséreux ; on pratique la
solidarité, cette formule laïque de la charité
qui soulage l’individu sam l’humilier.
Un autre principe domine l’œuvré, celui
de la liberté : on entre à la coopérative sco
laire et on en sort librement : la Coopération,
ici comme ailleurs, doit agir par endosmose,
aucune contrainte, mais tout simplement un
devoir librement accepté et librement accom
pli ; les enfants, comme les hommes, doi
vent venir à la Coopération par amour, tou
jours, par intérêt jamais.
Une nombreuse bibliographie permet aux
maîtres de s’initier rapidement aüx questions
coopératives ; les livres sont nombreux ;
mais encore et surtout un journal « Le Coo
pérateur Scolaire » renseigne ses lecteurs sur
tout ce qui touche les coopératives scolaires.
Les enfants y trouvent en outre des pages
spécialement écrites à leur intention, des
pages écrites et illustrées par les écoliers eux-
mêmes avec concours et prix.
Il faut donc s’abonner au « Coopérateur
Scolaire »■ S’abonner à ce journal c’est la
certitude d’enrichir l’Ecole, d’enrichir la
conscience des élèves, de les diriger dans
ljapprentissage de la liberté, de la responsa
bilité et de la solidarité.
Quel est maintenant l’avenir de ce mouve
ment scolaire ? La simplicité et la diversité
des formes des coopératives scolaires prou
vent la spontanéité et la fécondité du mou
vement, mais elles sont aussi uhe cause de
fragilité : un maître s'en va, des élèves quit
tent l’Ecole et la Coopérative quelquefois dis
paraît avec eux. Or il faut que ces œuvres
survivent et deviennent un moyen de grouper
VÊTEMENTS
la population autour de l’Ecole et de ratta
cher ainsi la Coopérative des adultes. Pour
cela ii faut coordonner les efferts et donner
aux coopératives scolaires une existence juri
dique : il faut, sous l’égide de la loi de
ijoi, rédiger des statuts, puis grouper tou
te» ces petites sociétés en fédérations dépar
tementale, régionale, nationale.
Ainsi sera réalisé à l’Ecole et par l’Ecole
le rêve du sage : « La liberté dans l’ordre »
et cela par une application nouvelle d.u
principe coopératif.
Ici se termine la conférence du distingué
fondateur de l’« Union des Coopérateurs de
Lorraine », cette société modèle qui compte
plus de joo succursales et fait plus de joo
millions d'affaires par an.
J’en ai fait très imparfaitement l'analyse,
car une analyse, toujours sèche déflore les
plus belles conférences. Les nombreux audi
teurs de M- Bugnon surent toutefois, par
leurs applaudissements, lui témoigner qu’ils
avaient compris toute la beauté de l’effort et
son utilité sociale, je dirai mieux, toute sa
moralité : moralité de l’universel amour qui
cherche à réaliser le progrès dans la vérité
et dans la beauté, moralité du coopérateur
écolier ou adulte qui consiste, non seulement
à aimer tous les hommes, mais aussi à res
pecter tout oe qui vit, tout ce qui respire,
tout ce qui souffre les astres, les arbres, les
fleurs, les montagnes... toute la nature en
un mot. F. Dauvix
LA VIE FÉDÉRALE
Les nécessités de la mise en pages et la
décision du bureau de faire paraître en der
nière heure un article imprévu nous obli
gent à relardcr jusquYn septembre lé compte
rendu sommaire de T’Assemblée générale ( 1
le rapport sur les Récompenses dont l’adop
tion a été décidée par cette même A. G. du
17 juin.Nous nous excusons aussi auprès des
Amicales Raspail, Massillon et Mayvillaise
dont les articles subiront le même retard.
Cependant nous prions nos lecteurs de no
ter ce qui suit :
Taxe de O fr. tO.— A l’unanimité,
l’Assemblée décide de demander à
chaque Amicale en plus de la cotisa
tion annuelle qui reste la même, une
taxe de 0 fr. 10 par Membre Actif et
par an pour les charges nouvelles et
importantes Incombant à la Fédération
('Journal gratuit, Service de Conféren
ciers, Récompenses, etc.)
PALMES ACADÉMIQUES
La promotion traditionnelle du 11 juillet,
réservée aux Membres de l’Enseignement,
nous apporte deux bonnes nouvelles qui
n’èn font qu’une en réalité : les Camarades
G. LefëVre et Pimont sont promus Officiers
d’Académim-
Si l’administration académique s’est fait
une pointe de coquetterie en associant ces,
deux noms : G. Lefèvre et Pimont pour cette
nouvelle promotion, noùs devons reconnaî
tre. à la Rédaction des Petites A, que notre
embarras est bien grand pour dire à toutes
nos Amicales la joie que tous nous devons
ressentir.
Songez donc, notre bon Camarade G. Lefè-
1 vre est le gérant vigilant des « Petites A »
et notre non moins sympathique Camarade
Pimont en est le rédacteur en chef.
Et pourtant, nous avons le devoir de cla
mer bien haut toute notre joie puisqu’elle
est double !
G. Lefèvre et Pimont, c’est toute une vie
pédagogique, c’est tout un pasré éclairanl
l’avenir, c’est tout un idéal, c’est toute une
conception de l’Ecole dans la Société, c’est
en un mot, toute la vie fédérale que ces deux
noms synthétisent d’un façon si harmonieu
se et si complète.
G. Lefèvre et Pimont, deux Majors d’Eco
le Normale, deux Majors de la vie scolaire et
post-scolaire ; c’est toute l’Ecole littéraire,
ce sont les conférences, ce sont les lectures
populaires, les fêtes et les concerts, les ini
tiatives les plus hardies, les plus fécondes,
les plus démocratiques, que nous voyons
justement récompenser aujourd’hui.
G. Lefèvre et Pimont, ce sont nos deux
apôtres laïques à la foi si généreuse et si
démocratique, tous deux symbolisent nos as
pirations sociales et notre conception de
l’Ecole d’après guerre ; ils sont parmi les
1” FÊTE DU PLEIN AIR
Dans notre numéro de janvier, nous pu
bliions dans notre tribune libre une lettre
signée G. B. proposant d’organiser au beau
temps une sortie en commun des Amicales
vers un point bien choisi, qui changerait de
canton chaque année, et où se tiendrait une
colossale et brillante « Fête du Printemps ».
L’idée a fait son chemin. Elle a séduit
nos Lecteurs, rencontré la faveur des admi
nistrateurs fédéraux, déterminé la mise à
l’œuvre des volonté^ agissantes. Et la fêle
projetée ayant changé de nom est devenue
une réalité sous le nom de « Fête du Plein
Air ».
Favorisée par un temps splendide, (le soleil,
spécialement invité, fut exact au rendez-vous),
organisée de main de maître, réglée de façon
impeccable jusque dans ses moindres détails,
l’excursion dos Petites A a obtenu un succès
.qui dépassa toutes les espérances.
Jamais la coquette commune de Saint-Eus-
lache-la-Forêt n’avait connu une pareille af
fluence. Jamais ses commerçants n’avdjient
tant travaillé ! Jamais ses habitants n’a
vaient été conviés à une fête de cette enver
gure et nous pouvons affirmer que tous ceux
qui assistèrent à cette manifestation laïque
en garderont un impérissable souvenir. Le
mérite en revient d’abord à M. Schwob, maire
et président d’honneur de l’Amicale Saint-
F-ustachaisc qui mit à notre disposition des
moyens matériels exceptionnels, à M. Beau-
ville qui à la foi mêlée d’audace sut joindre
une ténacité et un labeur qu’on devine. Il
en revient aussi à l’amabilité bien connue
de Mme Beauville et de Mme Déchamps qui
fui unanimement appréciée. Il appartient
aussi à la Commission des Fêtes où chacun
apporta sa part de I a vu il dans la prépara
tion et pour l’exécution.
Les triomphateurs de la journée furent
sans conteste M. G. Beauville, l’instigateur,
et M. Michel, l'infatigable Président de la
Commission. Ces deux animateurs furent par
tout et surent tout voir et tout prévoir. Leur
récompense fut dans la confusion évidente
des décourageurs qui nq pouvaient admettre
qu’il fût possible de mettre sur pied un pro
jet aussi grandiose.
Depuis quelques années, beaucoup d’Ami-
cales semblaient avoir renoncé à organiser
des.. sorties, très en faveur autrefois, parce
qu’elles étaient arrêtées par le, prix élevé des
transports et des repas. Quelques-unes seu
lement essayaient avec timidité de reprendre
les excursions. Cette année, est-ce coïnci
dence ou entraînement de l’exemple, nom
breuses sont celles qui ont emmené ou se
proposent d’emmener leurs membres vers les
points les plus divers de la Haute Norman
die, de l’Eure ou du Calvados.
Le but de la Fédération, en mettant sur
pied sa Fête du Plein Air, était d’organiser
pour le plus grand plaisir des uns et des au
tres, unie belle manifestation laïque, d’un
prix abordable, que résidât dans une journée
de gaîté et de délassement et qui permît aux
Amicalistcs citadins et ruraux de se rencon
trer fraternellement.
Saint-Eustache-la-Forèt fut choisi, parce que
l’Amicale de cette commune, une des pre
mières venues à nous depuis deux ans, une
de celles dont le magnifique élan sportif et
éducateur est un exemple, une de celles qui
ont déterminé dans leur région un mouve
ment merveilleux d’adhésions d’Amicales et
de membres honoraires, nous offrait le con
cours. financier d’un généreux Mécène.
Et déjà, devant le succès de ce coup d’essai
que certains ont bien voulu appeler un coup
de maître, se manifeste l’espoir d’une deu
xième Fête du Plein Air dont le retentisse
ment ne pourrait être que plus grand encore.
Recommencerons-nous ? Peut-être et seul le
Conseil d’Administration pourra juger de
meilleurs pionniers de la Grande Famille
Scolaire et Post-Scolaire de la région havrai
se et c’est pourquoi, aujourd’hui, nous en
registrons cette double récompense avec une
telle joie.
G. Lefèvre et Pimont ; c’est en votre hon
neur que la Fédération Régionale Havraise des
Petites A bat le double ban le plus cordial,
le plus affeetueux et c’est pour tous les Pion
niers de la Fédération la plus légitime ré
compense de compter parmi cétte heureuse
promotion son « Premier Vice-Président » et
le « Rédacteur en chef, âme des Petites A ».
Le Bureau.
(Inséré par décision spéciale).
l'opportunité et de la possibilité. Où ? 11 est
évident que pour l’instant, il serait impru
dent d’affirmer et de promettre. Mais il est
certain que cette éventualité ne pourra se
réaliser que si deux conditions au moins se
Louvciit remplies . Trouver un r,,ii oni-
important et. aussi précieux quç celui que
nous apporta M. Schwob ; entrer en relation
arec une Amicale affiliée à la Fédération .
*
* *
Dimanche i er juillet, environ 700 excur
sionnistes se trouvaient réunis à la gare du
Havre et déjà la joie la plus expansive se
lisait sur les figures et si les jeunes étaient
pleins d’enthousiasme, on peut dire que les
■ aînés ne faisaient pas montre d’un entrain
plus modéré. M. Michel, alerte et serviable,'
se dépensait sans compter, distribuant aux
groupes les billets collectifs, donnant les der
nières instructions aux Présidents. Dans le
plus grand ordre, l’embarquement se fit
; sous la surveillance et la direction des actifs
commissaires au brassard vert et rouge. Au
milieu des gais propos et des chants joyeux,
lie train spécial se mettait en route à huit
heures. Des renforis 1 s’embarquèrent à Haïe
fleur .et à Sainb-Laurent-Gainneville. A la mê-
: me heure, des points les plus divers de la
région, une foule d’auto-cars se mettaient en
route vers Bolbec, en même temps que de
nombreux groupes de cyclistes et de piétons. :
Certains même, dans Ta hâte dé jouir de la
belle journée, étaient partis par le train or
dinaire de 5 h. 45.
A 8 h. 45, une concentration de plus de
(.zoo Amiculistes s’étant effectuée sur le
terre-plein de la gare de Bolbec, après la dis
tribution dès fleurettes, signes de ralliement.
un imposant cortège, guidé par la vaillante
. société de lambours et clairons les Céciliens,
précédé de la jeune phalange des Gymnastes
de la Solidarité de Gournay, traversait la
ville de Bolbec, mise en rumeur par une telle
: affluence, et là population bolbécaise, assis
tait étonnée et sympathique, au passage de
cette jeunesse débordante de gaîté et df’en-
train. Pendant que les moins valides pre
naient d’assaut les taxis et' lés auto-cars, le
défilé, après un salut émouvant au Monument
du Poilu bolbécais, lentement comme il
convient à des promeneurs, montait les
pentes de Saint-Eustache.
*
* *
Le joli village était magnifiquement dé
coré. Tard dans la nuit, les amicalistcs
j avaient besogné, dressant de superbes arc--
de triomphe de verdure, et de fleurs, avec les
plus cordiales inscriptions de bienvenue. Des,
: tentes vastes et confortables avaient été dres
sées sur plusieurs points, précaution contre
une pluie toujours possible mais qui devaient
servir contre les ardeurs d’un soleil radieux.
Dans la nuit, le vieux coq du clocher,
: tourné obstinément vers l’ouest et une lune
; légèrement brouillée,donnèrent de . légitimés
appréhentions à M. Beauville, à son dévoué
collaborateur M. Legay et à tous les as de
! l’A. S.- S. E. qui mettaient la dernière main
aux préparatifs. Au jour, on eut l’explica
tiûn'dfe l’attitude du vieux coq vigilant.
Jusqu’au matin, il s’était obstinément tourné
vers Le Havre dans un geste d’appel, mais-
à partir de 8 heures, il fit une volte-face
définitive vers Bolbec dans un geste d’ac
cueil unanimement apprécié. Les feuillages
et les fleurs s’étaient prodigués. Les foins ré
cemment fauchés embaumaient de toute leur
force expirante. Des -pancartes indiquaient
aux visiteurs attendus des garages accueillants
pour les automobiles et les bicyclettes chez
MM. Démeillers et Brennetot, membres ho
noraires de la Fédération. Des écriteaux élé
gants et bien visibles annonçaient les em
placements divers : entrée, permanence, ré
ception, lavabos poste de secours, et mê
me des endroits plus intimes mais non
moins sympathiques aux dames et aux mes 1
sieurs.
9 h. 45. — Devant l’école-mairie des grou
pes « dont le nombre augmentait à toute
heure » sont déjà assemblés. Les commissai
res sont à leur poste ; le garde-champêtre
aussi. Un cri : « Ce sont eux !» et à l’hori
zon parait la fanfare des Cécijiens. Soucieux
de ne pas manquer leur entrée, ils font hal
te pour reprendre haleine et donner aux plus
fatigués, ceux dont les filets un peu lourds
regorgent de victuailles, le temps de rejoin
dre. Puis la marche reprend. C’est l'arrivée
joyeuse. On s’interpelle. Les lazzis s’entre
croisent. La fatigue ? disparue dans l’en
thousiasme débordant. Les commissaires bar
rent là routé. Il faut canaliser cette' foule
grossie de . minute en minute, car, ainsi’que
le dit quelqu’un aVéc infiniment d’à; propos :
« Nous partîmes 700 mais par un prompt
renfort, nous nous vîmes 3.000 en arrivant au
port ». Le port, eh l’espèce, c’est le vaste
terrain de sports de l’Amicale. Grâce à la dis
cipline à laquelle tous surent’ s’astreindre,
grâce aussi au haut-parlcu r de la maison
Bouillaud, le cantonnement sé fit dans d’ex
cellentes conditions, ce qui fit honneur aux
fourriers. Au bout d.’ùn quart d’heure et'
avec l’aide des' commissaires actifs, chacun
avait repéré son emplacement. z
A 10 heures, dans la Salle des Fêtes, les
dirigeants de la Fédération et des Amicales
jetaient. officiellement reçus par M. J. Schwob,
maire et, président d’honneur d.c l’Amicale
Saint-Eustachaise, entoure de son Conseil
municipal au grand complet.
Dans une allocution- aimable et courtoise,
il souhaita la plus cordiale bienvenue aux
visiteurs, exalta l’œuvre laïque et patrioti
que des Amicales et sé félicita de l’honneur
1 fait à sa commune,,,, à ses instituteurs dont
.il vanta les-mérites et à l’Amicale si, vi
vante par le choix de la Fédération pour une
première - fête de grande envergure. M. Iler-
bin, inspecteur primaire, heureux de ,se trou
ver dans une circonstance aussi brillante en
tre M. Schwob., le maire philanthrope, et
jM. Beauville, l’instituteur qui sert si bien
l’Ecole laïque, eut pour les organisateurs lés
paroles les plus aimable^.
, M. Lefèvre,.-viçe-président de la Fédération,
après avoir excusé M., L. Meyer, le président
actif, retenu par dus cérémonies d’un, ordre
de grandeur plus élevé, dit avec émotion la
joie des Amicales d’une réception aussi gran
diose. Il remercia MM. Schwob, Herbin et
Beauville d’avoir magnifiquement compris la
portée dé la réunion de ce jour et, prqçlaina
sa foi dans les brillantes destinées de l’Ecole
nationale et des Amicales fédérées qui *«.
sont , les meilleurs soutiens. II., remercia M.
Schwob a dont le nom est devenu légendaire
dans le ,corps enseignant », de toutes ses
bontés pour l’école et la Fédération. Il lui
dit combien il est touché de l’acçueil reçu
et lui décerne le titre de membre d’honneur
1 de la, Fédération. Puis, s’adressant à ,M.
l’Inspecteur Herbin, M. Lefèvre le remercie
également de la: marque de sympathie qu’il
a bien voulu donner à., la Fédération en re
regrettant que M. Risson, Inspecteur au
Havre, n’ait pu être ici aujourd’hui. Ce sont
ensuite les félicitations à la Commission des
1 fêtes et à son président M. Michel, et enfin
M. Lefèvre exprime « à M. Beauville, qui
(lança l’idée de , celle fête, la conçut et ta
réalisa » la surprise générale devant une or-
: ganisation où les moindres détails se tron-
• vent prévus, la joie des amicalistes de. trou-
. ver plus que les ultras optimistes auraient
pu imaginer et la reconnaissance de tous
pour le labeur formidable qui a été accom
pli.
Mme Pimont remet alors, aux applaudis
sements unanimes, une gerbe de fleurs à M.
le Maire, qui se montra très touché de cette
: marque d’attention. Près de 200 personnes,
les têtes des Petites A et leurs membres
honoraires ou d’honneur applaudirent Tes
allocutions prononcées et sablèrent joyeuse
ment le champaghe d’honneur offert par le
généreux (M. (Schwob.
Cependant, dans la . coçir de l’Ecole des
Garçons, à l’ombre dçs pommiers, qui tem
péraient l’ardeur d’un radieux soleil d’été,
sous la baguette de M. Candellier, 3oô cho
ristes des grandes Amicales havraises exé-
’cutaient l’Hymne à l’Ecole laïque de Poppv
1-qui montait dans l’espace comme un 1 sublî-'
me acte de foi.
Et dan» une pensée à la fois pieuse envers
les grands aînés et déférente pour la popu
lation qui s’en montra touchée,' un cortège
imposant se 'forma pour' aller déposer, par
les mains de Mme Boulingue, vice-présiden
te, une gerbe au monument aux Morts pour
la France.
Emile LENOBLE
Raison principale :
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Ce Journal ne doit pas être vendu
Le réclamer au Siège de chaque Amicale
H
LES
PETITES
S. A . G. K» 3762
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Amicales Laïques
Publicité: M. G. LEFEVRE
Ecole Rue Emile-Zola - LE HAVRE
JOURNAL MENSUEL
Rédaction : IV1. M. PIMONT
109, rue Massillon - LE HAVRE
COOPÉRATION
M. Bugnon, Ancien Directeur d Ecole
Normale et Président de la Commission
Nationale pour l’Enseignement de la Coopé
ration, est venu (récemment au Havre nous
entretenir des progrès du mouvement coopé
ratif scolaire.
Sa conférence à laquelle assistaient M. l’Ins
pecteur Primaire et une grande partie du
personnel enseignant, a été des plus inté
ressantes.
Après avoir, en effet, donné quelques ren
seignements sur l’importance du mouvement
coopératif qui compte, tant en France qu’à
l’étranger, plus de 5o.ooo sociétés coopérati
ves de consommation et groupe plus de
i5o millions de consommateur--, M. Bugnon
exposa Ce que doivent être les coopératives
scolaires, leur but, les réalisations, la mé
thode à suivre et l’avenir de ce mouvement.
« Une coopérative scolaire, dit le conféren
cier, est une société d’écoliers dont l’objet
est uniquement d’augmenter le bien-être de
l’Ecole. Ce qui anime ees sociétés, ç’ést
d’abord l’idéal coopératif. « Chacun pour
tous, tous pour chacun » ; c’est ensuite
cette vérité si souvent proclamée, si rarement
appliquée, que l’Ecole doit être « une,pré
paration à la vie » enfin cet axiome pédago
gique formulé par Rousseau que « la liberté,
lorsqu’elle a pour corollaire la responsabi
lité, est seule vraiment éducatrice et digne
d’une démocratie ».
Les buts que se proposent les coopératives
scolaires sont extrêmement variés : mais en
tout cas, ici comme ailleurs, l’argent est le
nerf de la guerre ; on s’en procure par de
très modestes cotisations, par la vente de
plantes médicinales, de ferrailles, de vieux
journaux, etc..., par l’organisation de fêtes,
de tombolas ; en lançant un appel à fa po
pulation, aux mtàrncipîd i 1 c's.. ’d6rîï K “'8ïï'" i 8ÎF~
tient des subsides, quelquefois spontanément,
mais souvent aussi par une diplomatie tout
enfantine dont M. Bugnon donna de savou
reux exemples.
On dépense ces fonds en achetant un ap
pareil cinématographique ou de T. S. F. ;
mieux encore on embellit l’Ecole ; on initie
l’enfant aux joies artistiques ; erfïin et sur
tout on apprend par l’action le sens profond
du mot « servir ».
On songe aux petits camarades déshérités,
aux pupilles, aux miséreux ; on pratique la
solidarité, cette formule laïque de la charité
qui soulage l’individu sam l’humilier.
Un autre principe domine l’œuvré, celui
de la liberté : on entre à la coopérative sco
laire et on en sort librement : la Coopération,
ici comme ailleurs, doit agir par endosmose,
aucune contrainte, mais tout simplement un
devoir librement accepté et librement accom
pli ; les enfants, comme les hommes, doi
vent venir à la Coopération par amour, tou
jours, par intérêt jamais.
Une nombreuse bibliographie permet aux
maîtres de s’initier rapidement aüx questions
coopératives ; les livres sont nombreux ;
mais encore et surtout un journal « Le Coo
pérateur Scolaire » renseigne ses lecteurs sur
tout ce qui touche les coopératives scolaires.
Les enfants y trouvent en outre des pages
spécialement écrites à leur intention, des
pages écrites et illustrées par les écoliers eux-
mêmes avec concours et prix.
Il faut donc s’abonner au « Coopérateur
Scolaire »■ S’abonner à ce journal c’est la
certitude d’enrichir l’Ecole, d’enrichir la
conscience des élèves, de les diriger dans
ljapprentissage de la liberté, de la responsa
bilité et de la solidarité.
Quel est maintenant l’avenir de ce mouve
ment scolaire ? La simplicité et la diversité
des formes des coopératives scolaires prou
vent la spontanéité et la fécondité du mou
vement, mais elles sont aussi uhe cause de
fragilité : un maître s'en va, des élèves quit
tent l’Ecole et la Coopérative quelquefois dis
paraît avec eux. Or il faut que ces œuvres
survivent et deviennent un moyen de grouper
VÊTEMENTS
la population autour de l’Ecole et de ratta
cher ainsi la Coopérative des adultes. Pour
cela ii faut coordonner les efferts et donner
aux coopératives scolaires une existence juri
dique : il faut, sous l’égide de la loi de
ijoi, rédiger des statuts, puis grouper tou
te» ces petites sociétés en fédérations dépar
tementale, régionale, nationale.
Ainsi sera réalisé à l’Ecole et par l’Ecole
le rêve du sage : « La liberté dans l’ordre »
et cela par une application nouvelle d.u
principe coopératif.
Ici se termine la conférence du distingué
fondateur de l’« Union des Coopérateurs de
Lorraine », cette société modèle qui compte
plus de joo succursales et fait plus de joo
millions d'affaires par an.
J’en ai fait très imparfaitement l'analyse,
car une analyse, toujours sèche déflore les
plus belles conférences. Les nombreux audi
teurs de M- Bugnon surent toutefois, par
leurs applaudissements, lui témoigner qu’ils
avaient compris toute la beauté de l’effort et
son utilité sociale, je dirai mieux, toute sa
moralité : moralité de l’universel amour qui
cherche à réaliser le progrès dans la vérité
et dans la beauté, moralité du coopérateur
écolier ou adulte qui consiste, non seulement
à aimer tous les hommes, mais aussi à res
pecter tout oe qui vit, tout ce qui respire,
tout ce qui souffre les astres, les arbres, les
fleurs, les montagnes... toute la nature en
un mot. F. Dauvix
LA VIE FÉDÉRALE
Les nécessités de la mise en pages et la
décision du bureau de faire paraître en der
nière heure un article imprévu nous obli
gent à relardcr jusquYn septembre lé compte
rendu sommaire de T’Assemblée générale ( 1
le rapport sur les Récompenses dont l’adop
tion a été décidée par cette même A. G. du
17 juin.Nous nous excusons aussi auprès des
Amicales Raspail, Massillon et Mayvillaise
dont les articles subiront le même retard.
Cependant nous prions nos lecteurs de no
ter ce qui suit :
Taxe de O fr. tO.— A l’unanimité,
l’Assemblée décide de demander à
chaque Amicale en plus de la cotisa
tion annuelle qui reste la même, une
taxe de 0 fr. 10 par Membre Actif et
par an pour les charges nouvelles et
importantes Incombant à la Fédération
('Journal gratuit, Service de Conféren
ciers, Récompenses, etc.)
PALMES ACADÉMIQUES
La promotion traditionnelle du 11 juillet,
réservée aux Membres de l’Enseignement,
nous apporte deux bonnes nouvelles qui
n’èn font qu’une en réalité : les Camarades
G. LefëVre et Pimont sont promus Officiers
d’Académim-
Si l’administration académique s’est fait
une pointe de coquetterie en associant ces,
deux noms : G. Lefèvre et Pimont pour cette
nouvelle promotion, noùs devons reconnaî
tre. à la Rédaction des Petites A, que notre
embarras est bien grand pour dire à toutes
nos Amicales la joie que tous nous devons
ressentir.
Songez donc, notre bon Camarade G. Lefè-
1 vre est le gérant vigilant des « Petites A »
et notre non moins sympathique Camarade
Pimont en est le rédacteur en chef.
Et pourtant, nous avons le devoir de cla
mer bien haut toute notre joie puisqu’elle
est double !
G. Lefèvre et Pimont, c’est toute une vie
pédagogique, c’est tout un pasré éclairanl
l’avenir, c’est tout un idéal, c’est toute une
conception de l’Ecole dans la Société, c’est
en un mot, toute la vie fédérale que ces deux
noms synthétisent d’un façon si harmonieu
se et si complète.
G. Lefèvre et Pimont, deux Majors d’Eco
le Normale, deux Majors de la vie scolaire et
post-scolaire ; c’est toute l’Ecole littéraire,
ce sont les conférences, ce sont les lectures
populaires, les fêtes et les concerts, les ini
tiatives les plus hardies, les plus fécondes,
les plus démocratiques, que nous voyons
justement récompenser aujourd’hui.
G. Lefèvre et Pimont, ce sont nos deux
apôtres laïques à la foi si généreuse et si
démocratique, tous deux symbolisent nos as
pirations sociales et notre conception de
l’Ecole d’après guerre ; ils sont parmi les
1” FÊTE DU PLEIN AIR
Dans notre numéro de janvier, nous pu
bliions dans notre tribune libre une lettre
signée G. B. proposant d’organiser au beau
temps une sortie en commun des Amicales
vers un point bien choisi, qui changerait de
canton chaque année, et où se tiendrait une
colossale et brillante « Fête du Printemps ».
L’idée a fait son chemin. Elle a séduit
nos Lecteurs, rencontré la faveur des admi
nistrateurs fédéraux, déterminé la mise à
l’œuvre des volonté^ agissantes. Et la fêle
projetée ayant changé de nom est devenue
une réalité sous le nom de « Fête du Plein
Air ».
Favorisée par un temps splendide, (le soleil,
spécialement invité, fut exact au rendez-vous),
organisée de main de maître, réglée de façon
impeccable jusque dans ses moindres détails,
l’excursion dos Petites A a obtenu un succès
.qui dépassa toutes les espérances.
Jamais la coquette commune de Saint-Eus-
lache-la-Forêt n’avait connu une pareille af
fluence. Jamais ses commerçants n’avdjient
tant travaillé ! Jamais ses habitants n’a
vaient été conviés à une fête de cette enver
gure et nous pouvons affirmer que tous ceux
qui assistèrent à cette manifestation laïque
en garderont un impérissable souvenir. Le
mérite en revient d’abord à M. Schwob, maire
et président d’honneur de l’Amicale Saint-
F-ustachaisc qui mit à notre disposition des
moyens matériels exceptionnels, à M. Beau-
ville qui à la foi mêlée d’audace sut joindre
une ténacité et un labeur qu’on devine. Il
en revient aussi à l’amabilité bien connue
de Mme Beauville et de Mme Déchamps qui
fui unanimement appréciée. Il appartient
aussi à la Commission des Fêtes où chacun
apporta sa part de I a vu il dans la prépara
tion et pour l’exécution.
Les triomphateurs de la journée furent
sans conteste M. G. Beauville, l’instigateur,
et M. Michel, l'infatigable Président de la
Commission. Ces deux animateurs furent par
tout et surent tout voir et tout prévoir. Leur
récompense fut dans la confusion évidente
des décourageurs qui nq pouvaient admettre
qu’il fût possible de mettre sur pied un pro
jet aussi grandiose.
Depuis quelques années, beaucoup d’Ami-
cales semblaient avoir renoncé à organiser
des.. sorties, très en faveur autrefois, parce
qu’elles étaient arrêtées par le, prix élevé des
transports et des repas. Quelques-unes seu
lement essayaient avec timidité de reprendre
les excursions. Cette année, est-ce coïnci
dence ou entraînement de l’exemple, nom
breuses sont celles qui ont emmené ou se
proposent d’emmener leurs membres vers les
points les plus divers de la Haute Norman
die, de l’Eure ou du Calvados.
Le but de la Fédération, en mettant sur
pied sa Fête du Plein Air, était d’organiser
pour le plus grand plaisir des uns et des au
tres, unie belle manifestation laïque, d’un
prix abordable, que résidât dans une journée
de gaîté et de délassement et qui permît aux
Amicalistcs citadins et ruraux de se rencon
trer fraternellement.
Saint-Eustache-la-Forèt fut choisi, parce que
l’Amicale de cette commune, une des pre
mières venues à nous depuis deux ans, une
de celles dont le magnifique élan sportif et
éducateur est un exemple, une de celles qui
ont déterminé dans leur région un mouve
ment merveilleux d’adhésions d’Amicales et
de membres honoraires, nous offrait le con
cours. financier d’un généreux Mécène.
Et déjà, devant le succès de ce coup d’essai
que certains ont bien voulu appeler un coup
de maître, se manifeste l’espoir d’une deu
xième Fête du Plein Air dont le retentisse
ment ne pourrait être que plus grand encore.
Recommencerons-nous ? Peut-être et seul le
Conseil d’Administration pourra juger de
meilleurs pionniers de la Grande Famille
Scolaire et Post-Scolaire de la région havrai
se et c’est pourquoi, aujourd’hui, nous en
registrons cette double récompense avec une
telle joie.
G. Lefèvre et Pimont ; c’est en votre hon
neur que la Fédération Régionale Havraise des
Petites A bat le double ban le plus cordial,
le plus affeetueux et c’est pour tous les Pion
niers de la Fédération la plus légitime ré
compense de compter parmi cétte heureuse
promotion son « Premier Vice-Président » et
le « Rédacteur en chef, âme des Petites A ».
Le Bureau.
(Inséré par décision spéciale).
l'opportunité et de la possibilité. Où ? 11 est
évident que pour l’instant, il serait impru
dent d’affirmer et de promettre. Mais il est
certain que cette éventualité ne pourra se
réaliser que si deux conditions au moins se
Louvciit remplies . Trouver un r,,ii oni-
important et. aussi précieux quç celui que
nous apporta M. Schwob ; entrer en relation
arec une Amicale affiliée à la Fédération .
*
* *
Dimanche i er juillet, environ 700 excur
sionnistes se trouvaient réunis à la gare du
Havre et déjà la joie la plus expansive se
lisait sur les figures et si les jeunes étaient
pleins d’enthousiasme, on peut dire que les
■ aînés ne faisaient pas montre d’un entrain
plus modéré. M. Michel, alerte et serviable,'
se dépensait sans compter, distribuant aux
groupes les billets collectifs, donnant les der
nières instructions aux Présidents. Dans le
plus grand ordre, l’embarquement se fit
; sous la surveillance et la direction des actifs
commissaires au brassard vert et rouge. Au
milieu des gais propos et des chants joyeux,
lie train spécial se mettait en route à huit
heures. Des renforis 1 s’embarquèrent à Haïe
fleur .et à Sainb-Laurent-Gainneville. A la mê-
: me heure, des points les plus divers de la
région, une foule d’auto-cars se mettaient en
route vers Bolbec, en même temps que de
nombreux groupes de cyclistes et de piétons. :
Certains même, dans Ta hâte dé jouir de la
belle journée, étaient partis par le train or
dinaire de 5 h. 45.
A 8 h. 45, une concentration de plus de
(.zoo Amiculistes s’étant effectuée sur le
terre-plein de la gare de Bolbec, après la dis
tribution dès fleurettes, signes de ralliement.
un imposant cortège, guidé par la vaillante
. société de lambours et clairons les Céciliens,
précédé de la jeune phalange des Gymnastes
de la Solidarité de Gournay, traversait la
ville de Bolbec, mise en rumeur par une telle
: affluence, et là population bolbécaise, assis
tait étonnée et sympathique, au passage de
cette jeunesse débordante de gaîté et df’en-
train. Pendant que les moins valides pre
naient d’assaut les taxis et' lés auto-cars, le
défilé, après un salut émouvant au Monument
du Poilu bolbécais, lentement comme il
convient à des promeneurs, montait les
pentes de Saint-Eustache.
*
* *
Le joli village était magnifiquement dé
coré. Tard dans la nuit, les amicalistcs
j avaient besogné, dressant de superbes arc--
de triomphe de verdure, et de fleurs, avec les
plus cordiales inscriptions de bienvenue. Des,
: tentes vastes et confortables avaient été dres
sées sur plusieurs points, précaution contre
une pluie toujours possible mais qui devaient
servir contre les ardeurs d’un soleil radieux.
Dans la nuit, le vieux coq du clocher,
: tourné obstinément vers l’ouest et une lune
; légèrement brouillée,donnèrent de . légitimés
appréhentions à M. Beauville, à son dévoué
collaborateur M. Legay et à tous les as de
! l’A. S.- S. E. qui mettaient la dernière main
aux préparatifs. Au jour, on eut l’explica
tiûn'dfe l’attitude du vieux coq vigilant.
Jusqu’au matin, il s’était obstinément tourné
vers Le Havre dans un geste d’appel, mais-
à partir de 8 heures, il fit une volte-face
définitive vers Bolbec dans un geste d’ac
cueil unanimement apprécié. Les feuillages
et les fleurs s’étaient prodigués. Les foins ré
cemment fauchés embaumaient de toute leur
force expirante. Des -pancartes indiquaient
aux visiteurs attendus des garages accueillants
pour les automobiles et les bicyclettes chez
MM. Démeillers et Brennetot, membres ho
noraires de la Fédération. Des écriteaux élé
gants et bien visibles annonçaient les em
placements divers : entrée, permanence, ré
ception, lavabos poste de secours, et mê
me des endroits plus intimes mais non
moins sympathiques aux dames et aux mes 1
sieurs.
9 h. 45. — Devant l’école-mairie des grou
pes « dont le nombre augmentait à toute
heure » sont déjà assemblés. Les commissai
res sont à leur poste ; le garde-champêtre
aussi. Un cri : « Ce sont eux !» et à l’hori
zon parait la fanfare des Cécijiens. Soucieux
de ne pas manquer leur entrée, ils font hal
te pour reprendre haleine et donner aux plus
fatigués, ceux dont les filets un peu lourds
regorgent de victuailles, le temps de rejoin
dre. Puis la marche reprend. C’est l'arrivée
joyeuse. On s’interpelle. Les lazzis s’entre
croisent. La fatigue ? disparue dans l’en
thousiasme débordant. Les commissaires bar
rent là routé. Il faut canaliser cette' foule
grossie de . minute en minute, car, ainsi’que
le dit quelqu’un aVéc infiniment d’à; propos :
« Nous partîmes 700 mais par un prompt
renfort, nous nous vîmes 3.000 en arrivant au
port ». Le port, eh l’espèce, c’est le vaste
terrain de sports de l’Amicale. Grâce à la dis
cipline à laquelle tous surent’ s’astreindre,
grâce aussi au haut-parlcu r de la maison
Bouillaud, le cantonnement sé fit dans d’ex
cellentes conditions, ce qui fit honneur aux
fourriers. Au bout d.’ùn quart d’heure et'
avec l’aide des' commissaires actifs, chacun
avait repéré son emplacement. z
A 10 heures, dans la Salle des Fêtes, les
dirigeants de la Fédération et des Amicales
jetaient. officiellement reçus par M. J. Schwob,
maire et, président d’honneur d.c l’Amicale
Saint-Eustachaise, entoure de son Conseil
municipal au grand complet.
Dans une allocution- aimable et courtoise,
il souhaita la plus cordiale bienvenue aux
visiteurs, exalta l’œuvre laïque et patrioti
que des Amicales et sé félicita de l’honneur
1 fait à sa commune,,,, à ses instituteurs dont
.il vanta les-mérites et à l’Amicale si, vi
vante par le choix de la Fédération pour une
première - fête de grande envergure. M. Iler-
bin, inspecteur primaire, heureux de ,se trou
ver dans une circonstance aussi brillante en
tre M. Schwob., le maire philanthrope, et
jM. Beauville, l’instituteur qui sert si bien
l’Ecole laïque, eut pour les organisateurs lés
paroles les plus aimable^.
, M. Lefèvre,.-viçe-président de la Fédération,
après avoir excusé M., L. Meyer, le président
actif, retenu par dus cérémonies d’un, ordre
de grandeur plus élevé, dit avec émotion la
joie des Amicales d’une réception aussi gran
diose. Il remercia MM. Schwob, Herbin et
Beauville d’avoir magnifiquement compris la
portée dé la réunion de ce jour et, prqçlaina
sa foi dans les brillantes destinées de l’Ecole
nationale et des Amicales fédérées qui *«.
sont , les meilleurs soutiens. II., remercia M.
Schwob a dont le nom est devenu légendaire
dans le ,corps enseignant », de toutes ses
bontés pour l’école et la Fédération. Il lui
dit combien il est touché de l’acçueil reçu
et lui décerne le titre de membre d’honneur
1 de la, Fédération. Puis, s’adressant à ,M.
l’Inspecteur Herbin, M. Lefèvre le remercie
également de la: marque de sympathie qu’il
a bien voulu donner à., la Fédération en re
regrettant que M. Risson, Inspecteur au
Havre, n’ait pu être ici aujourd’hui. Ce sont
ensuite les félicitations à la Commission des
1 fêtes et à son président M. Michel, et enfin
M. Lefèvre exprime « à M. Beauville, qui
(lança l’idée de , celle fête, la conçut et ta
réalisa » la surprise générale devant une or-
: ganisation où les moindres détails se tron-
• vent prévus, la joie des amicalistes de. trou-
. ver plus que les ultras optimistes auraient
pu imaginer et la reconnaissance de tous
pour le labeur formidable qui a été accom
pli.
Mme Pimont remet alors, aux applaudis
sements unanimes, une gerbe de fleurs à M.
le Maire, qui se montra très touché de cette
: marque d’attention. Près de 200 personnes,
les têtes des Petites A et leurs membres
honoraires ou d’honneur applaudirent Tes
allocutions prononcées et sablèrent joyeuse
ment le champaghe d’honneur offert par le
généreux (M. (Schwob.
Cependant, dans la . coçir de l’Ecole des
Garçons, à l’ombre dçs pommiers, qui tem
péraient l’ardeur d’un radieux soleil d’été,
sous la baguette de M. Candellier, 3oô cho
ristes des grandes Amicales havraises exé-
’cutaient l’Hymne à l’Ecole laïque de Poppv
1-qui montait dans l’espace comme un 1 sublî-'
me acte de foi.
Et dan» une pensée à la fois pieuse envers
les grands aînés et déférente pour la popu
lation qui s’en montra touchée,' un cortège
imposant se 'forma pour' aller déposer, par
les mains de Mme Boulingue, vice-présiden
te, une gerbe au monument aux Morts pour
la France.
Emile LENOBLE
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