Titre : Journal du Havre : illustré hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1892-07-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800934t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 160 Nombre total de vues : 160
Description : 17 juillet 1892 17 juillet 1892
Description : 1892/07/17. 1892/07/17.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k959562w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
I
P
Dimanche 17 Juillet 1892
v
-W
1\
JOUR
Prix du Numéro. . .
Pour les abonnés au
Journal du Havre
ÎO cent.
HEBDOMADAIRE
HAVRE
BUREAUX
9 — Quai d’Orléans — 9
HAVRE
NOS GRAVURES
Le monument de Clément Marot.
C’est à la date du 3 juillet, qu’il a
été inauguré à Cahors. M. Bourgeois,
ministre de l’instruction publique,
présidait, assisté des sénateurs et
députés du département ainsi que des
autorités locales.
La foule qui se pressait en masse
sur la place de Châtillon, a longue
ment applaudi quand le voile qui
recouvrait le monument a été levé.
C’est une sorte de portique, œuvre
de M. Rodolosse, architecte dépar
temental; la figure de Clément Marot,
en bronze, s’y dresse au fond d’une
niche ornée de mosaïque et d’émaux.
Le buste est de M. Turcan. Le bas-
relief du socle est de M. Puech. Il
évoque,par diverses allégories, l’union
de la province et de Paris.
A la partie inférieure on a placé
le marbre sur lequel est gravée la
description de Cahors :
....au lieu que ie déclaire
Le ileuve Lot coule son eau peu claire
Qui maint rocher traverse et environne
Pour s’aller iondre au droict fil de Garonne,
A brief parler c’est Cahors]en Quercy.
La partie du soubassement com
prise entre les piédestaux des co
lonnes est occupée, au premier plan,
par le bas-relief en marbre (œuvre de
M. Puech), représentant le Lot offrant
des présents à la Seine. Dans le deu
xième plan, on distingue le pont de
Valentré et le Vieux-Louvre.
D’un mascaron jaillit l’eau qui
remplit une vasque circulaire.
La décoration en mosaïque a été
exécutéepar la manufacturenationale
sur lesmodèlesde M. OlivierMerson.
Le cartouche qui couronne le
fronton contient les armes de la ville
de Cahors, en mosaïque. Le tympan
du fronton est garni d’un fond
d’or. La frise et les écoinçons sont
ornés d’entrelacs d’or sur fond brun
rouge.
Enfin la partie la plus intéressante de cette dé
coration est celle de la niche; sur un fond bleu
ciel se détachent des branches de chêne et de lau
rier-rose; l’intrados de la niche contient les dates
de la naissance et de la mort du poète quercynois,
le tout entouré de branches d’olivier.
M. Valette, président du comité d’initiative, a
ouvert la série des discours, en adressant ses re
merciements à ses collaborateurs du comité, au
ministre de 1 instruction publique, à la municipa
lité de Cahors, aux artistes auteurs du monument
et à M. Larroumet, ancien directeur des beaux-
arts qui, en sa qualité de Cadurcien, a favorisé de
son mieux l’œuvre de ses concitoyens. Puis il a
fait la remise du monument à la ville de Cahors,
au nom de la Société des études du Lot.
Ont ensuite pris la parole MM. Costes, maire de
Cahors; Talon, député; Larroumet.
M. le ministre de l’instruction publique a pris le
dernier la parole. Il a terminé ainsi son discours:
« Quant au poète, il réunit merveilleusement les
Les paroles du ministre ont été
fortement applaudies.
M. L. Cordonnier.
Le titulaire de la médaille d’hon
neur pour 1892 est né en 1854 à Vau-
bourdin, dans le département du
Nord. Élève de son père, J.-B. Cor
donnier, architecte, et de M. André,
professeur de l’école des Beaux-Arts,
il remporta de brillants succès dans
maint concours public. Il s’est signalé
par d’importantes constructions dans
le département dont il est originaire.
. Il faut citer, entre autres, l’hôtel de
ville de Loos, celui de la Madeleine-
lès-Lille, les églises de Merville et
de Caudry, celles de Calonne-sur-la-
Lys, d’Allouagne, etc.
Au concours international pour la
Bourse d’Amsterdam, Louis Cor
donnier a obtenu le premier prix sur
deux cents concurrents de tous pays,
après deux concours successifs.
Le jury internatimal se composait
d’architectes de Londres, Paris, Ber
lin, Vienne, Bruxelles et Amsterdam.
C’est ce projet dont il a exposé
l’étude définitive qui vient de rempor
ter, avec une majorité de quatre-
vingt-dix-huit voix, la médaille d’hon
neur de 1892, pour l’architecture.
C’est la première fois, du reste, qu’elle
est décernée à un architecte de pro
vince. Rappelons que M. Louis Cor
donnier est fixé à Lille, et que, chose
bien rare, il est resté fidèle au pays
où il est né.
CAHORS. — Monument de Clément Marot, inauguré le 3 Juillet.
qualités de bon sens et d’esprit qui sont les traits
distinctifs des meilleurs écrivains français.
« Son esprit, est-il besoin de rappeler à quel point
il fut léger, ailé pour ainsi dire, et quelle fut la
saveur du miel de vive abeille armée contre ses
ennemis d’un si terrible aiguillon?
« Quant à son bon sens, c’est celui de nos écri
vains les plus originaux, c’est celui de Villon, de
Rabelais, de Molière et de La Fontaine, c’est celui
de Voltaire et de tout ce dix-huitième siècle. Le
bon sens chez lui, c’est une raison robuste, large,
élevée, qui fait sans peur la guerre aux préjugés,
aux abus, à l’ignorance, à la superstition et qui
n’entend pas, d’ailleurs, substituer aux symboles
qu’elle discrédite, d’autres symboles aussi impé
rieux, mais qui veut vraiment la liberté et met au
nombre des fléaux du genre humain l’intolérance.
Un libre esprit, voilà ce que Marot a voulu être et
osé rester jusqu’au bout, et voilà ce qu’il paya de
la prison et de l’exil. Car ce brave et bon Français
mourut, vous le savez, comme d’une douloureuse
nostalgie, hors de son cher pays de France. »
Inauguration du monument
Fontaine à Anzin.
C’est à la date du 3 juillet qu’a eu
Lieu cette cérémonie, sous la prési
dence de M. Lorieux, inspecteur
général des mines, représentant le
ministre des travaux publics. Une
foule considérable s’était portée pour
la circonstance à Anzin qui est le
berceau des mines du Nord et du Pas-de-Calais.
Fontaine est l’inventeur du parachute spécial
destiné, en cas de rupture du câble, pendant la
descente ou la montée des mineurs, a retenir sus
pendue, par des attaches solides, la cage qui se
briserait infailliblement au fond du puits.
Son système, adopté depuis plus de quarante
ans dans toutes les exploitations houillères de
France et de l’étranger, a sauvé la vie de milliers
d’ouvriers.
Avant l’invention de ce parachute, la descente
s’effectuait le plus souvent au moyen d’échelles,
et sans tenir compte des accidents fréquents qui
se produisaient dans ce trajet vertical de 5 à
600 mètres, il y avait une fatigue excessive dans la
montée après le long travail quotidien. Il y avait
des ouvriers peu robustes qui, pour éviter cette
gymnastique fatigante, restaient six jours dans la
mine pour ne remonter à la lumière qu’une fois
par semaine.
Enfant d’Anzin, simple ouvrier mineur, blessé
dans son travail, Fontaine a consacré la plus
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Dimanche 17 Juillet 1892
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Prix du Numéro. . .
Pour les abonnés au
Journal du Havre
ÎO cent.
HEBDOMADAIRE
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BUREAUX
9 — Quai d’Orléans — 9
HAVRE
NOS GRAVURES
Le monument de Clément Marot.
C’est à la date du 3 juillet, qu’il a
été inauguré à Cahors. M. Bourgeois,
ministre de l’instruction publique,
présidait, assisté des sénateurs et
députés du département ainsi que des
autorités locales.
La foule qui se pressait en masse
sur la place de Châtillon, a longue
ment applaudi quand le voile qui
recouvrait le monument a été levé.
C’est une sorte de portique, œuvre
de M. Rodolosse, architecte dépar
temental; la figure de Clément Marot,
en bronze, s’y dresse au fond d’une
niche ornée de mosaïque et d’émaux.
Le buste est de M. Turcan. Le bas-
relief du socle est de M. Puech. Il
évoque,par diverses allégories, l’union
de la province et de Paris.
A la partie inférieure on a placé
le marbre sur lequel est gravée la
description de Cahors :
....au lieu que ie déclaire
Le ileuve Lot coule son eau peu claire
Qui maint rocher traverse et environne
Pour s’aller iondre au droict fil de Garonne,
A brief parler c’est Cahors]en Quercy.
La partie du soubassement com
prise entre les piédestaux des co
lonnes est occupée, au premier plan,
par le bas-relief en marbre (œuvre de
M. Puech), représentant le Lot offrant
des présents à la Seine. Dans le deu
xième plan, on distingue le pont de
Valentré et le Vieux-Louvre.
D’un mascaron jaillit l’eau qui
remplit une vasque circulaire.
La décoration en mosaïque a été
exécutéepar la manufacturenationale
sur lesmodèlesde M. OlivierMerson.
Le cartouche qui couronne le
fronton contient les armes de la ville
de Cahors, en mosaïque. Le tympan
du fronton est garni d’un fond
d’or. La frise et les écoinçons sont
ornés d’entrelacs d’or sur fond brun
rouge.
Enfin la partie la plus intéressante de cette dé
coration est celle de la niche; sur un fond bleu
ciel se détachent des branches de chêne et de lau
rier-rose; l’intrados de la niche contient les dates
de la naissance et de la mort du poète quercynois,
le tout entouré de branches d’olivier.
M. Valette, président du comité d’initiative, a
ouvert la série des discours, en adressant ses re
merciements à ses collaborateurs du comité, au
ministre de 1 instruction publique, à la municipa
lité de Cahors, aux artistes auteurs du monument
et à M. Larroumet, ancien directeur des beaux-
arts qui, en sa qualité de Cadurcien, a favorisé de
son mieux l’œuvre de ses concitoyens. Puis il a
fait la remise du monument à la ville de Cahors,
au nom de la Société des études du Lot.
Ont ensuite pris la parole MM. Costes, maire de
Cahors; Talon, député; Larroumet.
M. le ministre de l’instruction publique a pris le
dernier la parole. Il a terminé ainsi son discours:
« Quant au poète, il réunit merveilleusement les
Les paroles du ministre ont été
fortement applaudies.
M. L. Cordonnier.
Le titulaire de la médaille d’hon
neur pour 1892 est né en 1854 à Vau-
bourdin, dans le département du
Nord. Élève de son père, J.-B. Cor
donnier, architecte, et de M. André,
professeur de l’école des Beaux-Arts,
il remporta de brillants succès dans
maint concours public. Il s’est signalé
par d’importantes constructions dans
le département dont il est originaire.
. Il faut citer, entre autres, l’hôtel de
ville de Loos, celui de la Madeleine-
lès-Lille, les églises de Merville et
de Caudry, celles de Calonne-sur-la-
Lys, d’Allouagne, etc.
Au concours international pour la
Bourse d’Amsterdam, Louis Cor
donnier a obtenu le premier prix sur
deux cents concurrents de tous pays,
après deux concours successifs.
Le jury internatimal se composait
d’architectes de Londres, Paris, Ber
lin, Vienne, Bruxelles et Amsterdam.
C’est ce projet dont il a exposé
l’étude définitive qui vient de rempor
ter, avec une majorité de quatre-
vingt-dix-huit voix, la médaille d’hon
neur de 1892, pour l’architecture.
C’est la première fois, du reste, qu’elle
est décernée à un architecte de pro
vince. Rappelons que M. Louis Cor
donnier est fixé à Lille, et que, chose
bien rare, il est resté fidèle au pays
où il est né.
CAHORS. — Monument de Clément Marot, inauguré le 3 Juillet.
qualités de bon sens et d’esprit qui sont les traits
distinctifs des meilleurs écrivains français.
« Son esprit, est-il besoin de rappeler à quel point
il fut léger, ailé pour ainsi dire, et quelle fut la
saveur du miel de vive abeille armée contre ses
ennemis d’un si terrible aiguillon?
« Quant à son bon sens, c’est celui de nos écri
vains les plus originaux, c’est celui de Villon, de
Rabelais, de Molière et de La Fontaine, c’est celui
de Voltaire et de tout ce dix-huitième siècle. Le
bon sens chez lui, c’est une raison robuste, large,
élevée, qui fait sans peur la guerre aux préjugés,
aux abus, à l’ignorance, à la superstition et qui
n’entend pas, d’ailleurs, substituer aux symboles
qu’elle discrédite, d’autres symboles aussi impé
rieux, mais qui veut vraiment la liberté et met au
nombre des fléaux du genre humain l’intolérance.
Un libre esprit, voilà ce que Marot a voulu être et
osé rester jusqu’au bout, et voilà ce qu’il paya de
la prison et de l’exil. Car ce brave et bon Français
mourut, vous le savez, comme d’une douloureuse
nostalgie, hors de son cher pays de France. »
Inauguration du monument
Fontaine à Anzin.
C’est à la date du 3 juillet qu’a eu
Lieu cette cérémonie, sous la prési
dence de M. Lorieux, inspecteur
général des mines, représentant le
ministre des travaux publics. Une
foule considérable s’était portée pour
la circonstance à Anzin qui est le
berceau des mines du Nord et du Pas-de-Calais.
Fontaine est l’inventeur du parachute spécial
destiné, en cas de rupture du câble, pendant la
descente ou la montée des mineurs, a retenir sus
pendue, par des attaches solides, la cage qui se
briserait infailliblement au fond du puits.
Son système, adopté depuis plus de quarante
ans dans toutes les exploitations houillères de
France et de l’étranger, a sauvé la vie de milliers
d’ouvriers.
Avant l’invention de ce parachute, la descente
s’effectuait le plus souvent au moyen d’échelles,
et sans tenir compte des accidents fréquents qui
se produisaient dans ce trajet vertical de 5 à
600 mètres, il y avait une fatigue excessive dans la
montée après le long travail quotidien. Il y avait
des ouvriers peu robustes qui, pour éviter cette
gymnastique fatigante, restaient six jours dans la
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