Presse et revues
4 pages
Titre : Journal du Havre : illustré hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1892-04-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800934t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 160 Nombre total de vues : 160
Description : 10 avril 1892 10 avril 1892
Description : 1892/04/10. 1892/04/10.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k959548g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
Dimanche 10 Avril 1892
HAVRE
Prix du Numéro. . . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre 5 »
ILLUSTRÉ
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
9 — Quai d'Orléans
HAVRE
9
NOS GRAVURES
LA DYNAMITE
A PARIS
L’explosion de la rue
de Clichy.
Après les récentes ex
plosions du boulevard
Saint-Germain et de la
caserne Lobau, on pou
vait espérer que les Pa
risiens n’auraient plus à
enregistrer de nouvelles
catastrophes, d’ici à quel
que temps du moins.
Mais voici que la série
se rouvre, et qu’un nou
veau sinistre est venu je
ter l’inquiétude dans la
population.
A la date du 27 mars,
à huit heures du matin
une formidable détona
tion a mis en émoi vers
huit heures un quart du
matin, tout le quartier
compris entre la Trinité
et la place Moncey. La
maison portant le n° 39
de la rue de Clichy, ve
nait d’être «dynamitée».
Cette maison fait le coin
de la rue de Clichy et de
la rue de Berlin. Elle est
en pan coupé sur l’angle.
Les cinq étages sur caves
et sous-sol sont cons
truits en solides pierres
de taille. En même temps
que les vitres volaient en
éclats, l'escalier, du rez-
de-chaussée au quatrième
etage, était arraché, brisé,
et s'effondrait dans la
cage, devant la loge du
concierge.
On se doute de la pa
nique qui s’ensuivit. Les
locataires, ne pouvant
plus descendre par l’es
calier, se précipitaient
aux fenêtres implorant
au secours.
Des habitants du quar
tier aidant un serrurier
du voisinage à dresser une
échelle, le sauvetage fut
promptement organisé, et
l’on constata qu’aucun
des locataires n’avait été
tué. En revanche, plu
sieurs étaient blessés
grièvement. Dès la pre
mière nouvelle de la ca
tastrophe, les autorités
se sont rendues sur le
lieu du désastre pour se rendre compte des dégâts
et du résultat de l’enquête.
On n’a pas encore retrouvé trace de l’engin qui
a causé l’explosion, mais on juge, à ses effets,qu’il
contenait de la mélinite,
L’opinion générale est que la criminelle tentative
visait M. Bulot, substitut du procureur général,
qui a conclu dans l’affaire des anarchistes de
1 .evallois-Perrct. M. Bulot occupe le cinquième
fenêtres donnant sur la
rue d« Berlin ont été
également étayées.
LES BLESSÉS
Voici la liste exacte
des blessés; ils sont au
nombre de cinq: i° M m#
Emma Bertrond,soixante
ans, éclats de verre à la
figure, transportée 44, rue
de Clichy, chez M. Frantz
Saint-Germain, son pa
rent; 2• Marie Rolly,
trente-deux ans, bles
sures plus graves, trans
portée chez M. Tessaint.
employé à la préfecture
de la Seine, 7, rue de
Norvins; 3° Marie-
Alexandrine, domestique
chez M®* Constantin,
transportée salle Gosse
lin, à l’hôpital Lariboi
sière; 4 0 M m# Fournier,
femme du pharmacien,
qui venait d’accoucher
et que l’on a transportée
chez M“ e Lermusiaux,
sage-femme, 33, rue de
Clichy; et enfin 5° Hector
Vastebled, valet de cham
bre chez M. Guillaume,
avocat. Vastebled, au
moment de l’explosion,
se trouvait dans une cui
sine, tout proche de l’en
droit où la bombe écla
tait, et dans laquelle tout
a été brisé. Il a été pré
servé de blessures graves,
par un hasard vraiment
providentiel. La violence
de l’explosion l’avait jeté
à terre, et renversé sur
lui une armoire, sous la
quelle il se trouvait pris,
comme un factionnaire
sous sa guérite, et qui
lui a servi de rempart
contre la grêle de pro
jectiles pleuvant dans la
pièce.
Tous ces blessés sont
aujourd’hui hors de
danger.
L’animation la plus
grande a régné tout l’a
près-midi et jusqu’à une
heure très avancée de la
nuit autour de la maison
portant le numéro 39 de
la rue de Clichy, où l’ex
plosion s’est produite.
Ce n’est que vers le soir
que l’on s’est aperçu que
la maison menaçait ruine.
M. Bunel, architecte de
la prélecture de police,
donna alors des ordres
pour qu’on se procurât des
madriers. Ces énormes
solives sont apportées vers cinq heures. Des char
pentiers se mettent à scier et à equarrir les im
menses pièces de bois,qu’ils lèvent ensuite à l’aide
d’une chèvre et qu’ils dressent contre la façade
donnant sur la rue de Berlin.
Tandis que les charpentiers solidifiaient la mai
son à l’extérieur, d’autres ouvriers l’étayaient auss
dans la cour. Car un écroulement risque encore
de se produire de ce côte. En effet, la cage de l’es-
LA DYNAMITE A PARIS. — Explosion de la rue de Clichv.
étage du n° 3p. Il n’a eu aucun mal, et de toute la
maison, c’est son appartement qui a eu le moins à
souffrir.
L’évacuation de la maison a été décidée sur
l’avis des architectes qui estiment que l’on n’y
saurait rester sans danger. Pour conjurer l’écrou
lement possible, une équipe de charpentiers a posé
des échafaudages au dedans pour soutenir la cage
vide de l’escalier et procéder au déblaiement. Les
HAVRE
Prix du Numéro. . . ÎO cent.
Pour les abonnés au
Journal du Havre 5 »
ILLUSTRÉ
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
9 — Quai d'Orléans
HAVRE
9
NOS GRAVURES
LA DYNAMITE
A PARIS
L’explosion de la rue
de Clichy.
Après les récentes ex
plosions du boulevard
Saint-Germain et de la
caserne Lobau, on pou
vait espérer que les Pa
risiens n’auraient plus à
enregistrer de nouvelles
catastrophes, d’ici à quel
que temps du moins.
Mais voici que la série
se rouvre, et qu’un nou
veau sinistre est venu je
ter l’inquiétude dans la
population.
A la date du 27 mars,
à huit heures du matin
une formidable détona
tion a mis en émoi vers
huit heures un quart du
matin, tout le quartier
compris entre la Trinité
et la place Moncey. La
maison portant le n° 39
de la rue de Clichy, ve
nait d’être «dynamitée».
Cette maison fait le coin
de la rue de Clichy et de
la rue de Berlin. Elle est
en pan coupé sur l’angle.
Les cinq étages sur caves
et sous-sol sont cons
truits en solides pierres
de taille. En même temps
que les vitres volaient en
éclats, l'escalier, du rez-
de-chaussée au quatrième
etage, était arraché, brisé,
et s'effondrait dans la
cage, devant la loge du
concierge.
On se doute de la pa
nique qui s’ensuivit. Les
locataires, ne pouvant
plus descendre par l’es
calier, se précipitaient
aux fenêtres implorant
au secours.
Des habitants du quar
tier aidant un serrurier
du voisinage à dresser une
échelle, le sauvetage fut
promptement organisé, et
l’on constata qu’aucun
des locataires n’avait été
tué. En revanche, plu
sieurs étaient blessés
grièvement. Dès la pre
mière nouvelle de la ca
tastrophe, les autorités
se sont rendues sur le
lieu du désastre pour se rendre compte des dégâts
et du résultat de l’enquête.
On n’a pas encore retrouvé trace de l’engin qui
a causé l’explosion, mais on juge, à ses effets,qu’il
contenait de la mélinite,
L’opinion générale est que la criminelle tentative
visait M. Bulot, substitut du procureur général,
qui a conclu dans l’affaire des anarchistes de
1 .evallois-Perrct. M. Bulot occupe le cinquième
fenêtres donnant sur la
rue d« Berlin ont été
également étayées.
LES BLESSÉS
Voici la liste exacte
des blessés; ils sont au
nombre de cinq: i° M m#
Emma Bertrond,soixante
ans, éclats de verre à la
figure, transportée 44, rue
de Clichy, chez M. Frantz
Saint-Germain, son pa
rent; 2• Marie Rolly,
trente-deux ans, bles
sures plus graves, trans
portée chez M. Tessaint.
employé à la préfecture
de la Seine, 7, rue de
Norvins; 3° Marie-
Alexandrine, domestique
chez M®* Constantin,
transportée salle Gosse
lin, à l’hôpital Lariboi
sière; 4 0 M m# Fournier,
femme du pharmacien,
qui venait d’accoucher
et que l’on a transportée
chez M“ e Lermusiaux,
sage-femme, 33, rue de
Clichy; et enfin 5° Hector
Vastebled, valet de cham
bre chez M. Guillaume,
avocat. Vastebled, au
moment de l’explosion,
se trouvait dans une cui
sine, tout proche de l’en
droit où la bombe écla
tait, et dans laquelle tout
a été brisé. Il a été pré
servé de blessures graves,
par un hasard vraiment
providentiel. La violence
de l’explosion l’avait jeté
à terre, et renversé sur
lui une armoire, sous la
quelle il se trouvait pris,
comme un factionnaire
sous sa guérite, et qui
lui a servi de rempart
contre la grêle de pro
jectiles pleuvant dans la
pièce.
Tous ces blessés sont
aujourd’hui hors de
danger.
L’animation la plus
grande a régné tout l’a
près-midi et jusqu’à une
heure très avancée de la
nuit autour de la maison
portant le numéro 39 de
la rue de Clichy, où l’ex
plosion s’est produite.
Ce n’est que vers le soir
que l’on s’est aperçu que
la maison menaçait ruine.
M. Bunel, architecte de
la prélecture de police,
donna alors des ordres
pour qu’on se procurât des
madriers. Ces énormes
solives sont apportées vers cinq heures. Des char
pentiers se mettent à scier et à equarrir les im
menses pièces de bois,qu’ils lèvent ensuite à l’aide
d’une chèvre et qu’ils dressent contre la façade
donnant sur la rue de Berlin.
Tandis que les charpentiers solidifiaient la mai
son à l’extérieur, d’autres ouvriers l’étayaient auss
dans la cour. Car un écroulement risque encore
de se produire de ce côte. En effet, la cage de l’es-
LA DYNAMITE A PARIS. — Explosion de la rue de Clichv.
étage du n° 3p. Il n’a eu aucun mal, et de toute la
maison, c’est son appartement qui a eu le moins à
souffrir.
L’évacuation de la maison a été décidée sur
l’avis des architectes qui estiment que l’on n’y
saurait rester sans danger. Pour conjurer l’écrou
lement possible, une équipe de charpentiers a posé
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