Titre : Journal du Havre : illustré hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1892-01-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800934t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 160 Nombre total de vues : 160
Description : 24 janvier 1892 24 janvier 1892
Description : 1892/01/24. 1892/01/24.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k959537r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86205 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
Dimanche 24 Janvier 1892
Prix du Numéro. .
Pour les abonnés au
Journal du Havre
ÎO cent.
IXjXjTTSTIR.IE
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
Quai d’Orléans
HAVRE
NOS GRAVURES
Le vice-roi d’Égypte.
Mehemed Tewfik, khédive
d’Egypte, souverain de la
Nubie, du Soudan, du Kor-
dofan et du Darfour, est
mort le 7 janvier avec une
rapidité imprévue. La nou
velle de sa maladie, l’in-
(luenza, et celle de sa mort
se sont succédé pour ainsi
dire coup sur coup. Tewfik
était né en 1852, et monta
sur le trône après l’abdica
tion de son père Ismaïl, en
1879. Des quatre enfants
qu’il laisse, l’aîné de ses fils,
Abbas-Pacha, âgé de dix-
huit ans, devient khédive à
sa place.
Jusqu’à son avènement,
Mehemed Tewfik avait été
tenu par son père dans une
absolue dépendance. Ignoré
de tous, il vivait confiné
dans une résidence fort sim
ple. Sa stupéfaction fut
grande lorsqu’il se vit in
vesti du pouvoir suprême.
La révolte d’Arabi troubla
le début de son règne. Son
palais lut envahi à trois
reprises différentes en 1881,
et il dut se réfugier à Alexan
drie, puis à Ramleh, afin d’y
attendre la fin des troubles
de 1882 qui amenèrent le
bombardement d’Alexan
drie.
Lorsqu’il rentra au Caire,
trois régiments anglais
occupaient la citadelle, et
depuis cette époque il
vécut sous la domination de
la Grande-Bretagne dont il
devint le docile instrument.
C’est dans une de ses ré
sidences, située aux envi
rons du Caire, à Hélouan,
que le vice-roi a succombé,
et c’est de là que sa dé
pouille mortelle a été rame
née dans sa capitale pour reposer au mausolée
du khédive, à la mosquée de la citadelle.
Les funérailles de Tewfik-Pacha ont été célébrées,
au Caire, avec une simplicité imposante. La foule
qui se pressait dans les rues peut être évaluée à
200,000 personnes.
Les restes du khédive ont été apportés d’Hé-
Iouan, sur le Nil, où le vice-roi est mort, au palais
d’Abdin, au Caire. De là, le cortège s’est mis en
marche vers le mausolée khédivial de l’iman Cha-
fee, en suivant la route des mosquées d’Abdul-
Azis, de Saïd et de Hussein, et en passant devant
la citadelle. ' k
Mehemed Tewfiic-Paciia, khjLuve d’Égypte, mort le 7 janvier.
Dans le cortège on remarquait des chameaux
chargés de présents destinés à être distribués à la
foule. '
Le général anglais Forstier Walker, comman
dant les troupes d’occupation, était à cheval, ac
compagné de son état major. Puis venaient les
cheiks, les derviches, des députations nombreuses,
les représentants des colonies européennes, les
notables indigènes, les fonctionnaires européens et
indigènes, les représentants des clergés copte et
catholique, les membres du corps diplomatique en
grand uniforme, Moukhtar-Pacha avec son état-
major, un groupe d’ulémas, des députations des
diverses industries indi
gènes, les fonctionnaires du
harem, les officiers, les gar
des et les fonctionnaires de
la maison khédiviale, enfin
le cercueil porté par les
serviteurs du palais.
Immédiatement après le
cercueil venaient un groupe
nombreux de femmes indi
gènes se lamentant et pleu
rant, puis une interminable
file de voitures . Dans la
première était la vice-reine,
épouse de Tewfik; dans les
suivantes étaient les femmes
du harem.
Sir Francis Grenfeîl, sir-
dar de l’armée égyptienne,
suivait à cheval, entouré de
son état-major et précédant
le régiment d’infanterie
égyptienne commandé par
les officiers anglais.
Ce régiment fermait le
cortège.
La mort du khédive a
causé en Égypte une pro
fonde émotion; elle est con
sidérée comme une calamité
nationale, en raison sustout
■du jeune âge du prince Abbas
qui vient d’atteindre sa majo
rité suivant la loi musul
mane (dix-huit ans).
Avec un jeune homme de
cet âge, à la tête de l’E
gypte, l’usurpation anglaise
s’exercera dans des condi
tions encore plus favorables
qu’avec Tewfik, qui n’était
lui-même qu’un personnage
muet et décoratif entre les
mains de ses conseillers et
de l’envoyé anglais.
Abbas-Bey aura besoin de
l’investiture du sultan avan*
d’être proclamé khédive.
Son grand-père Ismaïl a
abdiqué tous ses droits, et
réglé même, comme com
pensation pécuniaire, toutes
les revendications qu’il pou
vait formuler.
Abbas-Pacha, qui lu
succède, en vertu de la
nouvelle loi d’hérédité, qui, rompant avec la nou
velle loi musulmane, établit «n 1886 la succession
par ordre de primogéniture, au lieu de l’ordre de
séniorité dans la famille régnante, est âgé de moins
de dix-huit ans. Il est né de la princesse Emineh,
la seule épousede Mehemed-Tewfik, qui l’a épousée
«n 1873; il a un frère, Mehemed, âgé de seize ans,
et deux jeunes soeurs.
Son avènement au trône tributaire d’Egypte con
solide la situation prise par les Anglais dans la
vallée du Nil, en remettant en question la possibi
lité d’une évacuation éventuelle.
Abbas-Pacha, qui faisait ses études, comme nous
Prix du Numéro. .
Pour les abonnés au
Journal du Havre
ÎO cent.
IXjXjTTSTIR.IE
HEBDOMADAIRE
BUREAUX
Quai d’Orléans
HAVRE
NOS GRAVURES
Le vice-roi d’Égypte.
Mehemed Tewfik, khédive
d’Egypte, souverain de la
Nubie, du Soudan, du Kor-
dofan et du Darfour, est
mort le 7 janvier avec une
rapidité imprévue. La nou
velle de sa maladie, l’in-
(luenza, et celle de sa mort
se sont succédé pour ainsi
dire coup sur coup. Tewfik
était né en 1852, et monta
sur le trône après l’abdica
tion de son père Ismaïl, en
1879. Des quatre enfants
qu’il laisse, l’aîné de ses fils,
Abbas-Pacha, âgé de dix-
huit ans, devient khédive à
sa place.
Jusqu’à son avènement,
Mehemed Tewfik avait été
tenu par son père dans une
absolue dépendance. Ignoré
de tous, il vivait confiné
dans une résidence fort sim
ple. Sa stupéfaction fut
grande lorsqu’il se vit in
vesti du pouvoir suprême.
La révolte d’Arabi troubla
le début de son règne. Son
palais lut envahi à trois
reprises différentes en 1881,
et il dut se réfugier à Alexan
drie, puis à Ramleh, afin d’y
attendre la fin des troubles
de 1882 qui amenèrent le
bombardement d’Alexan
drie.
Lorsqu’il rentra au Caire,
trois régiments anglais
occupaient la citadelle, et
depuis cette époque il
vécut sous la domination de
la Grande-Bretagne dont il
devint le docile instrument.
C’est dans une de ses ré
sidences, située aux envi
rons du Caire, à Hélouan,
que le vice-roi a succombé,
et c’est de là que sa dé
pouille mortelle a été rame
née dans sa capitale pour reposer au mausolée
du khédive, à la mosquée de la citadelle.
Les funérailles de Tewfik-Pacha ont été célébrées,
au Caire, avec une simplicité imposante. La foule
qui se pressait dans les rues peut être évaluée à
200,000 personnes.
Les restes du khédive ont été apportés d’Hé-
Iouan, sur le Nil, où le vice-roi est mort, au palais
d’Abdin, au Caire. De là, le cortège s’est mis en
marche vers le mausolée khédivial de l’iman Cha-
fee, en suivant la route des mosquées d’Abdul-
Azis, de Saïd et de Hussein, et en passant devant
la citadelle. ' k
Mehemed Tewfiic-Paciia, khjLuve d’Égypte, mort le 7 janvier.
Dans le cortège on remarquait des chameaux
chargés de présents destinés à être distribués à la
foule. '
Le général anglais Forstier Walker, comman
dant les troupes d’occupation, était à cheval, ac
compagné de son état major. Puis venaient les
cheiks, les derviches, des députations nombreuses,
les représentants des colonies européennes, les
notables indigènes, les fonctionnaires européens et
indigènes, les représentants des clergés copte et
catholique, les membres du corps diplomatique en
grand uniforme, Moukhtar-Pacha avec son état-
major, un groupe d’ulémas, des députations des
diverses industries indi
gènes, les fonctionnaires du
harem, les officiers, les gar
des et les fonctionnaires de
la maison khédiviale, enfin
le cercueil porté par les
serviteurs du palais.
Immédiatement après le
cercueil venaient un groupe
nombreux de femmes indi
gènes se lamentant et pleu
rant, puis une interminable
file de voitures . Dans la
première était la vice-reine,
épouse de Tewfik; dans les
suivantes étaient les femmes
du harem.
Sir Francis Grenfeîl, sir-
dar de l’armée égyptienne,
suivait à cheval, entouré de
son état-major et précédant
le régiment d’infanterie
égyptienne commandé par
les officiers anglais.
Ce régiment fermait le
cortège.
La mort du khédive a
causé en Égypte une pro
fonde émotion; elle est con
sidérée comme une calamité
nationale, en raison sustout
■du jeune âge du prince Abbas
qui vient d’atteindre sa majo
rité suivant la loi musul
mane (dix-huit ans).
Avec un jeune homme de
cet âge, à la tête de l’E
gypte, l’usurpation anglaise
s’exercera dans des condi
tions encore plus favorables
qu’avec Tewfik, qui n’était
lui-même qu’un personnage
muet et décoratif entre les
mains de ses conseillers et
de l’envoyé anglais.
Abbas-Bey aura besoin de
l’investiture du sultan avan*
d’être proclamé khédive.
Son grand-père Ismaïl a
abdiqué tous ses droits, et
réglé même, comme com
pensation pécuniaire, toutes
les revendications qu’il pou
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Abbas-Pacha, qui lu
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nouvelle loi d’hérédité, qui, rompant avec la nou
velle loi musulmane, établit «n 1886 la succession
par ordre de primogéniture, au lieu de l’ordre de
séniorité dans la famille régnante, est âgé de moins
de dix-huit ans. Il est né de la princesse Emineh,
la seule épousede Mehemed-Tewfik, qui l’a épousée
«n 1873; il a un frère, Mehemed, âgé de seize ans,
et deux jeunes soeurs.
Son avènement au trône tributaire d’Egypte con
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