Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-G-5647
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/06/2020
l’invasion sicilienne 67
Ainsi, règle géné 'ale, dans une entreprise bien conduite, avec un capit de 12,000 francs on retirera brut 10,000 francs. Il y a là 3 quoi rémunérer à la fois le cultivateur qui exploitera le 6 le capitaliste qui aura fourni les fonds indisper i l’œuvre de colonisation. En admet tant qu’on pai : ; ' produit brut entre ces deux élé ments suivant < rat de métayage, il reste 5,000 francs pour le paysan et 5,000 francs pour le capital. Ce sera là une excellente affaire pour le paysan. Comme il n’y a pas de morte-saison en Tunisie, un seul attelage peut très bien mettre en céréales ou en fourrages une trentaine d’hectares et labourer dix hectares de vignes. Le paysan trouve autour de lui la main-d’œuvre supplé mentaire à bon marché (l’Arabe se paie 1 fr. 20 à 1 fr. 50 sans nourriture) : il est d’ailleurs muni d’une moisson neuse lieuse. Dans ces conditions, même sans enfants en âge de travailler, il dépensera à peine 5 à 600 francs de journées supplémentaires et il pourra toujours mettre de côté 1,000 à 2,000 francs par an s’il est économe et labo rieux. Que fera ce paysan de ses économies dans un pays où le sol vaut de 150 à 200 francs l’hectare? Il aura vite acheté une propriété sur laquelle il s’établira à son tour. L’affaire sera tout aussi bonne pour le capital puisqu’il retirera du 12 au 16 p. 100, des fonds engagés. Celui qui ne dirigerait pas lui-même l’exploitation devra retrancher une partie du rendement pour payer les frais de gérance ou de surveillance; mais il lui restera du 5 au 8 p. 100. C’est là un taux bien supérieur au rendement des capi taux en France. De plus, le fonds aura une plus-value cer- Cap Bon ; les pluies sont moins abondantes et plus irrégulières ; la culture des céréales y est plus aléatoire : il est indispensable d’avoir un vignoble. Enfin dans la Tunisie n° 3: Kairouan, Sousse, Sfax, la culture arbustive seule (olivier, amandier, caroubier) donne des produits certains ; la céréale ne réussit qu’une année sur 3 ou 4.
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