Presse et revues
2 pages
Titre : Le Patriote : organe français libre
Éditeur : (Le Havre)
Date d'édition : 1944-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833905k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 48 Nombre total de vues : 48
Description : août 1944 août 1944
Description : 1944/08 (N21). 1944/08 (N21).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k877738g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (277)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/10/2012
LA FRANCE
n est pas morte
La France libérée a déjà reçu beau
coup d'illustres visiteurs, notamment
le Général de Gaulle : Monsieur Wins
ton Churchill et le Général Smuts, dont
le fameux discours souleva tant de
protestations. Je ne sais quelle im
pression le Général Smuts a remportée
de son contact avec les Français libé
rés, mais ce que je sais, c'est qu'il a dû
s’apercevoir que la France n’était pas
morte comme son discours le laissait
entendre.
Il a dû se rendre compte que les
Français n'ont rien perdu de leur
conception de la liberté et de leur
volonté de combattre pour la recon
quérir.
il a dû reconnaître envers lui-même
que le peuple français n'a contracté
aucune idée de vassalité et qu'il entend
que son pays redevienne une grande
puissance.
Mais ce qui a dû mieux convaincre
le Général Smuts des erreurs fonda
mentales qu'il avait commises dans
ses prédictions concernant l'avenir de
la France, c’est l'attitude magnifique
des Forces Françaises de l'Intérieur.
Depuis le débarquement, le com
mandement inter-allié n’a cessé de
citer les exploits des F.F.I., exploits
qui dans bien des cas, ne furent rien
moins que des opérations militaires.
Non seulement les F.F I. exécutent un
vaste plan de sabotage des communi
cations de l’ennemi, mais celles des
maquis lui livrent des batailles rangées
d’où elles sortent presque toujours à
leur avantage, causant des pertes
appréciables aux Allemands et leur
prenant souvent un matériel précieux
tout en leur infligeant des pertes
Les F.F.I. ont rempli leur double
tâche, la première étant d'immobiliser
ou de retarder les renforts allemands
vers le front normand ; la seconde,
d’obliger l’ennemi à engager 15 divi
sions contre elles, 15 divisions qu'il ne
peut utiliser sur ce même front.
La France n’était pas morte, elle est
simplement sorti de son silence à
l’heure prévue.
Les F.F.I. sont entrés en action,
groupe par groupe, chacun à son
heure et tous ne sont pas encore sortis
de l’ombre- Leur nombre et leur force
s’accroltreront chaque jour et prouve
ront bientôt à ceux qui ont douté, que
la France vivait toujours avec les
mêmes traditions d honneur et de
grandeur continuas par les forces
combattantes du Général de Gaulle.
=--■ Les Généraux Allemands avouent que
L ALLEMAGNE a PERDU la GUERRE
Les récents événements d'Allemagne vous font-ils souvenir des articles
parus dans les numéros 9 et 10 de notre journal, relatifs à la chute de Mussolini
et à la mon de Boris de Bulgarie et où nous posions la question : «A qui le
tour ? » Qui nous eut dit à cette époque, que le prochain tour des déchéances
serait dévolu à Hitler ? C'est que depuis un an, le prestige du grandissime
Führer du Grand Reich a reçu de sérieuses gifles.
Ses inspirations géniales se sont révélées si désastreuses qu'il peut déjà
apercevoir à l'horizon de la bataille le tombeau du Reich tout court.
TERRORISTES
X ET
TERRORISME
L'n mot est à la mode en ce moment
on le voit partout, sur les affiches, dans
la presse vendue, à la radio ennemie,
dans les cinémas, c’est le mot: terro
riste.
Des patriotes lont-ils dérailler un
trait) d’allemands ! Ce sont des terro
ristes : des F.F.I. exécutent-ils un traî
tre ! Ce sont des terroristes ; l'aviation
alliée fait-elle un raid massif sur
l’Allemagne ! C'est un bombardement
terroriste ! J'en passe et des meilleurs.
Ne vous semble-t-il pas qu'il y ait
un peu d’abus? Ne croyez-vous pas
qu’il y ait quelque exagération à ce
que des maîtres barbares comme les
Allemands qualifient de terroristes des
troupes régulières agissant dans des
conditions un peu spéciales ?
Vous souvenez-vous, quelques an
nées avant cette guerre, de tous ces
incendies inexplicables qui détrui
sirent une demi-douzaine de nos plus
belles unités de la marine marchande :
le Georges Philippar. l'Atlantique, le
Lafayette, le Paris. L’incurie des pou
voirs publics dans la menée des en
quêtes, le scandale du Champlin, où
un homme arrêté en train d’y mettre
le feu, un communiste — paraît-il —
ne fut condamné qu’à huit jours de
prison parce que étant ivre, il avait
agi sans discernement ! (Sic).
Et ces accidents également mysté
rieux aux sous-marinsSqualus, Thétis,
Phénix, appartenant aux flottes britan
nique,américaineet française, toujours
et surtout comme par hasard.
Accidents ou plutôt attentats d’ori
gine mystérieuse œuvre d’une cinquiè
me colonne quelconque.
Tous ces crimes-ont-ils les mêmes
auteurs ? Viennent-ils du même point?
Sont-ils sortis d’un même cerveau ?
Un cerveau allemand ? Celui d’Hitler...
Toutefois, si pleines de promesses
que soient les perspectives mises en
évidence par les conséquences de la
révolte allemande nous ne devons pas
envisager uniquement celle d'une fin
brusque de la guerre.
Le fait que la révolte puisse être
jugulée ne nous permet d'escompter
qu'une démoralisation des Allemands
sur les fronts entraînant une retraite
plus rapide.
Même si, par la suite, la révolte des
généraux devait réussir, ils nous fau
drait également nous défendre de
l’idée de l'arrêt subit du combat. Si
les généraux ont pris la décision d'en
finir avec Hitler, ce n’est pas pour
pouvoir s'avouer plus facilement les
vaincus des Alliés ; non, ils savent que
cette guerre est perdue pour eux et,
comme en 18, ils essaient de sauver
les meubles, c’est-à-dire, retirer de la
bataille le plus possible de forces
intactes et éviter la dévastation du
territoire allemand en signant un
armistice hâtif.
Si leurs calculs étaient admis, ils
n'auraient d'autres soucis que de pré
parer une nouvelle guerre. Or voilà ce
qu'il ne faut pas et, pour l’éviter, il faut
que les Alliés occupent l’Allemagne
pendant autant d'années qu'il sera
nécessaire pour dissoudre à jamais
l'armée allemande et extirper du cer
veau de son peuple l’envie de pros
pérer par la guerre.
Nous ne posons plus la question :
A qui le tour ? le tour suivant doit être
à la fois celui de l’armée allemande et
d'Hitler. C’est la seule garantie que
nous ayions de ne pas voir dans vingt
ans les enfants de 1944 dans l'obli
gation de finir la tâche de leurs pères
comme le font aujourd'hui ceux de
1914.
VOUS QUI AVIEZ PEUR...
...et qui brûliez ce journal,
pensez aux efforts qu'il coûte et
désormais, faites le cieculeii !
n est pas morte
La France libérée a déjà reçu beau
coup d'illustres visiteurs, notamment
le Général de Gaulle : Monsieur Wins
ton Churchill et le Général Smuts, dont
le fameux discours souleva tant de
protestations. Je ne sais quelle im
pression le Général Smuts a remportée
de son contact avec les Français libé
rés, mais ce que je sais, c'est qu'il a dû
s’apercevoir que la France n’était pas
morte comme son discours le laissait
entendre.
Il a dû se rendre compte que les
Français n'ont rien perdu de leur
conception de la liberté et de leur
volonté de combattre pour la recon
quérir.
il a dû reconnaître envers lui-même
que le peuple français n'a contracté
aucune idée de vassalité et qu'il entend
que son pays redevienne une grande
puissance.
Mais ce qui a dû mieux convaincre
le Général Smuts des erreurs fonda
mentales qu'il avait commises dans
ses prédictions concernant l'avenir de
la France, c’est l'attitude magnifique
des Forces Françaises de l'Intérieur.
Depuis le débarquement, le com
mandement inter-allié n’a cessé de
citer les exploits des F.F.I., exploits
qui dans bien des cas, ne furent rien
moins que des opérations militaires.
Non seulement les F.F I. exécutent un
vaste plan de sabotage des communi
cations de l’ennemi, mais celles des
maquis lui livrent des batailles rangées
d’où elles sortent presque toujours à
leur avantage, causant des pertes
appréciables aux Allemands et leur
prenant souvent un matériel précieux
tout en leur infligeant des pertes
Les F.F.I. ont rempli leur double
tâche, la première étant d'immobiliser
ou de retarder les renforts allemands
vers le front normand ; la seconde,
d’obliger l’ennemi à engager 15 divi
sions contre elles, 15 divisions qu'il ne
peut utiliser sur ce même front.
La France n’était pas morte, elle est
simplement sorti de son silence à
l’heure prévue.
Les F.F.I. sont entrés en action,
groupe par groupe, chacun à son
heure et tous ne sont pas encore sortis
de l’ombre- Leur nombre et leur force
s’accroltreront chaque jour et prouve
ront bientôt à ceux qui ont douté, que
la France vivait toujours avec les
mêmes traditions d honneur et de
grandeur continuas par les forces
combattantes du Général de Gaulle.
=--■ Les Généraux Allemands avouent que
L ALLEMAGNE a PERDU la GUERRE
Les récents événements d'Allemagne vous font-ils souvenir des articles
parus dans les numéros 9 et 10 de notre journal, relatifs à la chute de Mussolini
et à la mon de Boris de Bulgarie et où nous posions la question : «A qui le
tour ? » Qui nous eut dit à cette époque, que le prochain tour des déchéances
serait dévolu à Hitler ? C'est que depuis un an, le prestige du grandissime
Führer du Grand Reich a reçu de sérieuses gifles.
Ses inspirations géniales se sont révélées si désastreuses qu'il peut déjà
apercevoir à l'horizon de la bataille le tombeau du Reich tout court.
TERRORISTES
X ET
TERRORISME
L'n mot est à la mode en ce moment
on le voit partout, sur les affiches, dans
la presse vendue, à la radio ennemie,
dans les cinémas, c’est le mot: terro
riste.
Des patriotes lont-ils dérailler un
trait) d’allemands ! Ce sont des terro
ristes : des F.F.I. exécutent-ils un traî
tre ! Ce sont des terroristes ; l'aviation
alliée fait-elle un raid massif sur
l’Allemagne ! C'est un bombardement
terroriste ! J'en passe et des meilleurs.
Ne vous semble-t-il pas qu'il y ait
un peu d’abus? Ne croyez-vous pas
qu’il y ait quelque exagération à ce
que des maîtres barbares comme les
Allemands qualifient de terroristes des
troupes régulières agissant dans des
conditions un peu spéciales ?
Vous souvenez-vous, quelques an
nées avant cette guerre, de tous ces
incendies inexplicables qui détrui
sirent une demi-douzaine de nos plus
belles unités de la marine marchande :
le Georges Philippar. l'Atlantique, le
Lafayette, le Paris. L’incurie des pou
voirs publics dans la menée des en
quêtes, le scandale du Champlin, où
un homme arrêté en train d’y mettre
le feu, un communiste — paraît-il —
ne fut condamné qu’à huit jours de
prison parce que étant ivre, il avait
agi sans discernement ! (Sic).
Et ces accidents également mysté
rieux aux sous-marinsSqualus, Thétis,
Phénix, appartenant aux flottes britan
nique,américaineet française, toujours
et surtout comme par hasard.
Accidents ou plutôt attentats d’ori
gine mystérieuse œuvre d’une cinquiè
me colonne quelconque.
Tous ces crimes-ont-ils les mêmes
auteurs ? Viennent-ils du même point?
Sont-ils sortis d’un même cerveau ?
Un cerveau allemand ? Celui d’Hitler...
Toutefois, si pleines de promesses
que soient les perspectives mises en
évidence par les conséquences de la
révolte allemande nous ne devons pas
envisager uniquement celle d'une fin
brusque de la guerre.
Le fait que la révolte puisse être
jugulée ne nous permet d'escompter
qu'une démoralisation des Allemands
sur les fronts entraînant une retraite
plus rapide.
Même si, par la suite, la révolte des
généraux devait réussir, ils nous fau
drait également nous défendre de
l’idée de l'arrêt subit du combat. Si
les généraux ont pris la décision d'en
finir avec Hitler, ce n’est pas pour
pouvoir s'avouer plus facilement les
vaincus des Alliés ; non, ils savent que
cette guerre est perdue pour eux et,
comme en 18, ils essaient de sauver
les meubles, c’est-à-dire, retirer de la
bataille le plus possible de forces
intactes et éviter la dévastation du
territoire allemand en signant un
armistice hâtif.
Si leurs calculs étaient admis, ils
n'auraient d'autres soucis que de pré
parer une nouvelle guerre. Or voilà ce
qu'il ne faut pas et, pour l’éviter, il faut
que les Alliés occupent l’Allemagne
pendant autant d'années qu'il sera
nécessaire pour dissoudre à jamais
l'armée allemande et extirper du cer
veau de son peuple l’envie de pros
pérer par la guerre.
Nous ne posons plus la question :
A qui le tour ? le tour suivant doit être
à la fois celui de l’armée allemande et
d'Hitler. C’est la seule garantie que
nous ayions de ne pas voir dans vingt
ans les enfants de 1944 dans l'obli
gation de finir la tâche de leurs pères
comme le font aujourd'hui ceux de
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