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du Havre, et je voudrais savoir quoi répondre aux objections /qui me
seront faites. Je crois que cela rendrait service à l'assistance et aux
administrateurs. (Applaudissements.)
M. LE Dr N OIR. — Avant d'aborder la question en discussion, je
tiens à protester de toute mon énergie contre les insinuations d'un
précédent orateur à l'égard des infirmières laïques des hôpitaux. J'ai
pu juger de leur dévouement admirable à Paris, dans les services les
plus répugnants, et je crois qu'il serait déplacé de faire ici le procès de
la laïcisation, qui a du reste fait ses preuves.
Ceci dit, je vais essayer de donner mon avis.
Je crois qu'en pareil cas, il faut être éclectique. On aurait tort de
vouloir tout donner aux hôpitaux; on aurait tort aussi de les suppri-
mer. Je suis médecin d'un bureau de bienfaisance de Paris, depuis
plusieurs années, et je dois reconnaître que le traitement à domicile
donne d'excellents résultats pour la cure des maladies chroniques
ordinaires et même souvent pour celle des maladies aiguës. Il est
certain qu'à domicile on ne saurait pratiquer la plupart des opéra-
tions chirurgicales, ni même intervenir dans les maladies obstétri-
cales, dans ce cas, il y aurait quelquefois danger à traiter les malades
à domicile et nous nous voyons obligés de les faire entrer à l'hôpital.
Néanmoins, le plus souvent, à Paris, le malade nécessiteux réclame
avec insistance le traitement à domicile, et j'ai parfois bien de la peine
à décider mes assistés à accepter, dans leur intérêt, le traitement à l'hô-
pital. Je ferai remarquer qu'il y a, dans la question de l'hospitalisa-
tion à outrance, un point moral très important qu'il ne faut pas négli-
ger. C'est, à mon avis, l'argument le plus probant en faveur du trai-
ment à domicile.
Si vous prenez le citoyen à quinze jours pour le mettre à la crèche,
si vous le retirez de la crèche à trois ans pour le mettre à l'école ma-
ternelle, à cinq ans à l'école communale, à treize ans à l'école profes-
sionnelle, et si vous le faites sortir de l'école professionnelle pour
l'envoyer au régiment, si, étant malade, vous l'arrachez à sa famille
pour le donner à l'hôpital, je me demande où et quand il aura pu
reconnaître l'étendue de ses devoirs et de ses droits à l'égard de sa
famille. Je conclus en pensant qu'il est nécessaire de soigner le plus
possible le malade à domicile et de ne l'envoyer à l'hôpital que lors-
qu'on ne peut pas faire autrement. (Applaudissements prolongés).
M. DROUINEAU. — Je voudrais présenter quelq ues très courtes
observations. Si vous partagez mon sentiment et mes impressions,
du Havre, et je voudrais savoir quoi répondre aux objections /qui me
seront faites. Je crois que cela rendrait service à l'assistance et aux
administrateurs. (Applaudissements.)
M. LE Dr N OIR. — Avant d'aborder la question en discussion, je
tiens à protester de toute mon énergie contre les insinuations d'un
précédent orateur à l'égard des infirmières laïques des hôpitaux. J'ai
pu juger de leur dévouement admirable à Paris, dans les services les
plus répugnants, et je crois qu'il serait déplacé de faire ici le procès de
la laïcisation, qui a du reste fait ses preuves.
Ceci dit, je vais essayer de donner mon avis.
Je crois qu'en pareil cas, il faut être éclectique. On aurait tort de
vouloir tout donner aux hôpitaux; on aurait tort aussi de les suppri-
mer. Je suis médecin d'un bureau de bienfaisance de Paris, depuis
plusieurs années, et je dois reconnaître que le traitement à domicile
donne d'excellents résultats pour la cure des maladies chroniques
ordinaires et même souvent pour celle des maladies aiguës. Il est
certain qu'à domicile on ne saurait pratiquer la plupart des opéra-
tions chirurgicales, ni même intervenir dans les maladies obstétri-
cales, dans ce cas, il y aurait quelquefois danger à traiter les malades
à domicile et nous nous voyons obligés de les faire entrer à l'hôpital.
Néanmoins, le plus souvent, à Paris, le malade nécessiteux réclame
avec insistance le traitement à domicile, et j'ai parfois bien de la peine
à décider mes assistés à accepter, dans leur intérêt, le traitement à l'hô-
pital. Je ferai remarquer qu'il y a, dans la question de l'hospitalisa-
tion à outrance, un point moral très important qu'il ne faut pas négli-
ger. C'est, à mon avis, l'argument le plus probant en faveur du trai-
ment à domicile.
Si vous prenez le citoyen à quinze jours pour le mettre à la crèche,
si vous le retirez de la crèche à trois ans pour le mettre à l'école ma-
ternelle, à cinq ans à l'école communale, à treize ans à l'école profes-
sionnelle, et si vous le faites sortir de l'école professionnelle pour
l'envoyer au régiment, si, étant malade, vous l'arrachez à sa famille
pour le donner à l'hôpital, je me demande où et quand il aura pu
reconnaître l'étendue de ses devoirs et de ses droits à l'égard de sa
famille. Je conclus en pensant qu'il est nécessaire de soigner le plus
possible le malade à domicile et de ne l'envoyer à l'hôpital que lors-
qu'on ne peut pas faire autrement. (Applaudissements prolongés).
M. DROUINEAU. — Je voudrais présenter quelq ues très courtes
observations. Si vous partagez mon sentiment et mes impressions,
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