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contre la théorie de l'orateur et, c'est à grande peine, que le Président
peut obtenir le silence.)
M. LE PRÉSlDENT. — Je regrette infiniment l'honneur que vous me
faites aujourd'hui en m'appelant à présider vos délibérations, parce
qu'il ne me permet pas de pouvoir intervenir dans la discussion pour
rétablir la vérité des faits. ( Vifs applaudissements.)
M. BELMIN. — Je le regrette aussi, car, à vos arguments précis, je
pourrais, peut-être, répondre par des faits non moins précis, qui,
certainement pourraient combattre en faveur des allégations que
j'avance. Le malade gardera sa peine, enfoncera ses chagrins, pleurera
quand il ne se verra pas observé, et mourra peut-être en conservant
un secret douloureux que la petite sœur, plus modeste et moins
bruyante, lui aurait facilement arraché. Le malade se taira, les infir-
mières ne sauront rien, les dames de charité pas grand'chose ; à
moins que, plus nobles et plus dévouées, ces dernières aillent au
chevet même de l'hospitalisé et remplissent la tâche interrogatrice,
alors que la tâche secourable devrait seule leur être dévolue.
Et puis, où les trouvera-t-on, ces dames de charité faisant partie
des Comités de patronage dont parle M. Paul Strauss dans la Revue
philanthropique (n° 2, 10 juin 1897, page 244)..
M. GAUFRÉS (interrompant). — C'est une autre question ; ce n'est
pas la question des patronages que nous traitons ici.
M. BELMIN (continuant). — Qui ne sont nullement investies
d'un mandat de surveillance, qui n'auront pas à contrôler les actes de
l'administration, dont le rôle se bornera à veiller sur les personnes,
à les visiter et à procurer aux malades, pour eux et pour leurs proches,
l'assistance dans toutes ses formes, sans arrière-pensée de prosélytisme
et de propagande. qui avertiront qui de droit. qui suivront le
malade guéri. etc.
Ces dames de charité, l'hôpital ne les aura plus tard, que, comme
M. Strauss l'avoue pour aujourd'hui. en très petit nombre. Pour-
quoi ? Parce que ces dames préfèrent, elles aussi, sans s'en douter
peut-être, l'assistance à domicile, parce que, là au moins, elles sont
libres d'agir, parce qu'elles peuvent donner d'utiles conseils, parce
qu'elles peuvent modifier utilement les conditions de la vie du ma-
lade, parce que leurs paroles ne sont pas contrôlées par l'administra-
tion, parce qu'elles n'ont pas besoin d'avertir le qui de droit, et qu'elles
peuvent espérer, en s'entourant du conseil du médecin à domicile,
contre la théorie de l'orateur et, c'est à grande peine, que le Président
peut obtenir le silence.)
M. LE PRÉSlDENT. — Je regrette infiniment l'honneur que vous me
faites aujourd'hui en m'appelant à présider vos délibérations, parce
qu'il ne me permet pas de pouvoir intervenir dans la discussion pour
rétablir la vérité des faits. ( Vifs applaudissements.)
M. BELMIN. — Je le regrette aussi, car, à vos arguments précis, je
pourrais, peut-être, répondre par des faits non moins précis, qui,
certainement pourraient combattre en faveur des allégations que
j'avance. Le malade gardera sa peine, enfoncera ses chagrins, pleurera
quand il ne se verra pas observé, et mourra peut-être en conservant
un secret douloureux que la petite sœur, plus modeste et moins
bruyante, lui aurait facilement arraché. Le malade se taira, les infir-
mières ne sauront rien, les dames de charité pas grand'chose ; à
moins que, plus nobles et plus dévouées, ces dernières aillent au
chevet même de l'hospitalisé et remplissent la tâche interrogatrice,
alors que la tâche secourable devrait seule leur être dévolue.
Et puis, où les trouvera-t-on, ces dames de charité faisant partie
des Comités de patronage dont parle M. Paul Strauss dans la Revue
philanthropique (n° 2, 10 juin 1897, page 244)..
M. GAUFRÉS (interrompant). — C'est une autre question ; ce n'est
pas la question des patronages que nous traitons ici.
M. BELMIN (continuant). — Qui ne sont nullement investies
d'un mandat de surveillance, qui n'auront pas à contrôler les actes de
l'administration, dont le rôle se bornera à veiller sur les personnes,
à les visiter et à procurer aux malades, pour eux et pour leurs proches,
l'assistance dans toutes ses formes, sans arrière-pensée de prosélytisme
et de propagande. qui avertiront qui de droit. qui suivront le
malade guéri. etc.
Ces dames de charité, l'hôpital ne les aura plus tard, que, comme
M. Strauss l'avoue pour aujourd'hui. en très petit nombre. Pour-
quoi ? Parce que ces dames préfèrent, elles aussi, sans s'en douter
peut-être, l'assistance à domicile, parce que, là au moins, elles sont
libres d'agir, parce qu'elles peuvent donner d'utiles conseils, parce
qu'elles peuvent modifier utilement les conditions de la vie du ma-
lade, parce que leurs paroles ne sont pas contrôlées par l'administra-
tion, parce qu'elles n'ont pas besoin d'avertir le qui de droit, et qu'elles
peuvent espérer, en s'entourant du conseil du médecin à domicile,
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