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M. André LEFÈVRE. — Je suis absolument de votre avis, mon cher
collègue; il devait logiquement advenir qu'en voulant soulager la
misère, on fût amené à rechercher ses causes.
M. LE PRÉSIDENT. — Ne continuez pas, je vous en prie.
M. André LEFÈVRE. — Permettez, Monsieur le Président, la ques-
tion a été soulevée, et je suis bien obligé de continuer, puisque c'est en
se basant là-dessus qu'on nous demande de ne pas voter les conclu-
sions du rapport. Si le débat a pris une tournure sociologique, ce
n'est point notre faute, ce n'est pas nous qui avons commencé. Ce sont
des adversaires trop impatients qui ont voulu s'attaquer à des idées et
à des solutions que personne n'avait proposées dans cette enceinte,
mais qui, paraît-il, sont dans l'air et préoccupent tous les esprits. Ces
idées étant les miennes, j'ai bien le droit, j'imagine, de réfuter ceux
qui les combattent. Néanmoins, je suis prêt à déférer aux ordres du
Congrès.
M. LE PRÉSIDENT. — Il faut rentrer dans le vif même de la ques-
tion.
PLUSIEURS MEMBRES. — Mais cela fait partie de la question.
M. André LEFÈVRE. — Donc, qu'est-ce qu'on reproche aux ouvriers
du port de Rouen?. C'est de ne pas faire partie des Sociétés de se-
cours mutuels. Mais ont-ils un travail régulier, soutenu, qui leur per-
mette de verser leurs cotisations à ces Sociétés ?. Si oui, ce dont je
doute, ils sont dans une situation particulièrement enviable. Pour
ma part, je connais à Paris bon nombre d'ouvriers qui, malgré toute
leur bonne volonté, seraient dans l'impossibilité absolue — vous en-
tendez bien ? — de verser quoi que ce soit à la caisse d'une Société de
secours mutuels.
Vous nous représentez les ouvriers comme des débauchés; vous
dites que ceux qui ne font pas partie de vos Sociétés en restent à l'écart
par négligence, débauche ou mauvaise volonté. Vous ne croyez pas à
l'impossibilité matérielle. Eh bien ! je vous citerai une corporation
qui ne passe pas pour être débauchée (je ne veux pas dire par là que
les ouvriers du port de Rouen le soient), je vous citerai, dis-je, les ou-
vriers du bâtiment. Chez les ouvriers maçons, le chômage sévit de
telle façon que depuis deux ans tout au moins, ils ne travaillent guère
que les deux tiers ou les trois quarts de leur séj our à Paris. Ils pas-
sent le reste du temps à rechercher du travail. Comment voulez-vous
M. André LEFÈVRE. — Je suis absolument de votre avis, mon cher
collègue; il devait logiquement advenir qu'en voulant soulager la
misère, on fût amené à rechercher ses causes.
M. LE PRÉSIDENT. — Ne continuez pas, je vous en prie.
M. André LEFÈVRE. — Permettez, Monsieur le Président, la ques-
tion a été soulevée, et je suis bien obligé de continuer, puisque c'est en
se basant là-dessus qu'on nous demande de ne pas voter les conclu-
sions du rapport. Si le débat a pris une tournure sociologique, ce
n'est point notre faute, ce n'est pas nous qui avons commencé. Ce sont
des adversaires trop impatients qui ont voulu s'attaquer à des idées et
à des solutions que personne n'avait proposées dans cette enceinte,
mais qui, paraît-il, sont dans l'air et préoccupent tous les esprits. Ces
idées étant les miennes, j'ai bien le droit, j'imagine, de réfuter ceux
qui les combattent. Néanmoins, je suis prêt à déférer aux ordres du
Congrès.
M. LE PRÉSIDENT. — Il faut rentrer dans le vif même de la ques-
tion.
PLUSIEURS MEMBRES. — Mais cela fait partie de la question.
M. André LEFÈVRE. — Donc, qu'est-ce qu'on reproche aux ouvriers
du port de Rouen?. C'est de ne pas faire partie des Sociétés de se-
cours mutuels. Mais ont-ils un travail régulier, soutenu, qui leur per-
mette de verser leurs cotisations à ces Sociétés ?. Si oui, ce dont je
doute, ils sont dans une situation particulièrement enviable. Pour
ma part, je connais à Paris bon nombre d'ouvriers qui, malgré toute
leur bonne volonté, seraient dans l'impossibilité absolue — vous en-
tendez bien ? — de verser quoi que ce soit à la caisse d'une Société de
secours mutuels.
Vous nous représentez les ouvriers comme des débauchés; vous
dites que ceux qui ne font pas partie de vos Sociétés en restent à l'écart
par négligence, débauche ou mauvaise volonté. Vous ne croyez pas à
l'impossibilité matérielle. Eh bien ! je vous citerai une corporation
qui ne passe pas pour être débauchée (je ne veux pas dire par là que
les ouvriers du port de Rouen le soient), je vous citerai, dis-je, les ou-
vriers du bâtiment. Chez les ouvriers maçons, le chômage sévit de
telle façon que depuis deux ans tout au moins, ils ne travaillent guère
que les deux tiers ou les trois quarts de leur séj our à Paris. Ils pas-
sent le reste du temps à rechercher du travail. Comment voulez-vous
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