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M. André LEFÈVRE :
MESSIEURS,
Je suis assez peiné, je l'avoue, de voir se manifester aujourd'hui les
mêmes tendances contre lesquelles j'ai dû, à mon grand regret, m'élever
hier. Je regrette fort, je le répète, d'être obligé devenir combatire,au-
jourd'hui encore, des manœuvres qui n'ont d'autre but que de sup-
primer l'assistance publique, au moins dans certaines de ses parties.
Hier, on déniait à la société le droit de s'occuper des valides, aujour-
d'hui, on lui conteste celui de s'occuper des vieillards et des invalides
du travail, c'est dans l'ordre !
Ma'is que nous a-t-on apporté pour combattre le rapport de mon
collègue, M. Paul Strauss? Rien. Quelles solutions a-t-on opposées
aux siennes? Aucune !
Je dois vous dire tout d'abord que je ne les trouve point parfaites.
Je préférerais, certes, des solutions plus décisives, et notamment la
limite d'âge de soixante-dix ans qui vous est proposée, me semble —
comme à mon collègue Strauss lui-même — beaucoup trop élevée.
Ceci dit, j'entre immédiatement dans le vif du débat.
M. Vermont nous a proposé un remède : la mutualité, tandis que
l'honorable Dr Sorel ne nous a apporté que des critiq ues. C'est pour
combattre la thèse de M. Vermont que je prends à nouveau la parole
devant vous. Je n'oublie pas que je suis dans un Congrès d'assistance
publique et non pas dans un Congrès d'économie sociale, et je me
garderai bien d'égarer le débat, mais je suis bien forcé de suivre les
adversaires sur le terrain qu'ils ont choisi.
Messieurs, on nous demande de réserver toute notre sollicitude
pour les Sociétés de secours mutuels, mais encore faudrait-il qu'on
nous apportât la preuve que ces ouvriers auxquels on dit : Econo-
misez et devenez mutualistes, peuvent le faire, et sont en situation
d'économiser suffisamment pour verser régulièrement leurs cotisa-
tions. Je suis étonné de voir formuler pareille idée dans un Congrès
où nous avons plus spécialement à nous occuper de la misère, dans ce
Congrès où, précisément hier, un de nos membres, et non point un
des hommes appartenant aux idées qu'on critiquait si vivement tout à
l'heure, mais au contraire un homme ayant des opinions très modé-
rées, l'honorable Dr Gibert, était obligé d'avouer, de constater qu'il
est bien difficile à l'ouvrier d'épargner beaucoup, parce que le chô-
mage est une des plaies qui s'abattent le plus lourdement sur la classe
M. André LEFÈVRE :
MESSIEURS,
Je suis assez peiné, je l'avoue, de voir se manifester aujourd'hui les
mêmes tendances contre lesquelles j'ai dû, à mon grand regret, m'élever
hier. Je regrette fort, je le répète, d'être obligé devenir combatire,au-
jourd'hui encore, des manœuvres qui n'ont d'autre but que de sup-
primer l'assistance publique, au moins dans certaines de ses parties.
Hier, on déniait à la société le droit de s'occuper des valides, aujour-
d'hui, on lui conteste celui de s'occuper des vieillards et des invalides
du travail, c'est dans l'ordre !
Ma'is que nous a-t-on apporté pour combattre le rapport de mon
collègue, M. Paul Strauss? Rien. Quelles solutions a-t-on opposées
aux siennes? Aucune !
Je dois vous dire tout d'abord que je ne les trouve point parfaites.
Je préférerais, certes, des solutions plus décisives, et notamment la
limite d'âge de soixante-dix ans qui vous est proposée, me semble —
comme à mon collègue Strauss lui-même — beaucoup trop élevée.
Ceci dit, j'entre immédiatement dans le vif du débat.
M. Vermont nous a proposé un remède : la mutualité, tandis que
l'honorable Dr Sorel ne nous a apporté que des critiq ues. C'est pour
combattre la thèse de M. Vermont que je prends à nouveau la parole
devant vous. Je n'oublie pas que je suis dans un Congrès d'assistance
publique et non pas dans un Congrès d'économie sociale, et je me
garderai bien d'égarer le débat, mais je suis bien forcé de suivre les
adversaires sur le terrain qu'ils ont choisi.
Messieurs, on nous demande de réserver toute notre sollicitude
pour les Sociétés de secours mutuels, mais encore faudrait-il qu'on
nous apportât la preuve que ces ouvriers auxquels on dit : Econo-
misez et devenez mutualistes, peuvent le faire, et sont en situation
d'économiser suffisamment pour verser régulièrement leurs cotisa-
tions. Je suis étonné de voir formuler pareille idée dans un Congrès
où nous avons plus spécialement à nous occuper de la misère, dans ce
Congrès où, précisément hier, un de nos membres, et non point un
des hommes appartenant aux idées qu'on critiquait si vivement tout à
l'heure, mais au contraire un homme ayant des opinions très modé-
rées, l'honorable Dr Gibert, était obligé d'avouer, de constater qu'il
est bien difficile à l'ouvrier d'épargner beaucoup, parce que le chô-
mage est une des plaies qui s'abattent le plus lourdement sur la classe
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