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dix ans de domicile dans cette ville, est hospitalisé. Alors que les incu-
rables ne le sont que depuis 1841, les vieillards le sont depuis plus
d'un siècle. Nous avons contribué ainsi, du moins je le crois, à un
relâchement des liens de la famille dans une certaine partie de la popu-
lation, car actuellement quand le vieillard de soixante-dix ans n'est
pas recueilli par l'assistance publique, la famille s'en étonne. Et alors
il se produit ce fait odieux, contre lequel j'ai été obligé de faire réagir
très énergiquement, c'est que les enfants dissimulent leurs ressources
pour ne pas assister leurs parents, pour faire croire qu'ils sont des
indigents et pour faire adopter par l'Administration dee vieillards qui
ne devraient pas être assistés. (Très bien ! Bravos.)
Ce sont des faits de cette nature souvent renouvelés qui ont modifié
ma première opinion et me portent à vous demander s'il ne serait pas
plus prudent de ne rendre la loi obligatoire que pour les incurables
'd'abord, en réservant l'application de l'obligation aux vieillards jus-
qu'à l'expérience de la loi relative aux incurables et aux infirmes?
L'hospitalisation des vieillards m'inspire donc quelques craintes
que je n'avais pas quand j'ai fait mon rapport en 1886, et, avec l'expé-
rience acquise, mais aussi avec une certaine timidité, étant donnés mes
votes précédents, je vous prie de réserver tout d'abord votre sollici-
tude aux incurables. (Applaudissements.)
M. LE DR SOREL. — Messieurs, dans ces questions, il y a d'abord
la question de principe, puis la question d'application. J'ai déjà eu le
tort évidemment de venir diminuer l'enthousiasme de ceux qui
viennent ici déclarer qu'ils trouvent les choses très simples, parce
qu'ils disent : Nous pouvons puiser, la bourse est ouverte. C'est très
simple, en effet, au premier abord ; cela le paraît moins, lorsque, par
hasard, on est investi de fonctions électives, lorsqu'on a l'honneur de
faire partie d'un corps électif quelconque, dans une grande ville,
surtout dans une ville riche et puissante. Il est très facile de dire
qu'il y a des misères à soulager; il est tout aussi facile, comme le
faisait le Ministre, d'évoquer le souvenir de la Révolution française,
de promettre le soulagement immédiat aux pauvres malheureux; il
est facile de faire de beaux discours en disant: « Vous, pauvres, vous
avez droit à toute notre sollicitude ! » Mais tout cela, ce sont de grands
mots et rien que des grands mots. 11 ne suffit pas de dire aux pauvres
qu'on va leur voter des pensions, il faut trouver le moyen de le faire.
Il faut savoir si, dans tous les échelons de l'assistance, nous serons
des collectivistes, ou bien si nous devrons encourager l'effort qui
dix ans de domicile dans cette ville, est hospitalisé. Alors que les incu-
rables ne le sont que depuis 1841, les vieillards le sont depuis plus
d'un siècle. Nous avons contribué ainsi, du moins je le crois, à un
relâchement des liens de la famille dans une certaine partie de la popu-
lation, car actuellement quand le vieillard de soixante-dix ans n'est
pas recueilli par l'assistance publique, la famille s'en étonne. Et alors
il se produit ce fait odieux, contre lequel j'ai été obligé de faire réagir
très énergiquement, c'est que les enfants dissimulent leurs ressources
pour ne pas assister leurs parents, pour faire croire qu'ils sont des
indigents et pour faire adopter par l'Administration dee vieillards qui
ne devraient pas être assistés. (Très bien ! Bravos.)
Ce sont des faits de cette nature souvent renouvelés qui ont modifié
ma première opinion et me portent à vous demander s'il ne serait pas
plus prudent de ne rendre la loi obligatoire que pour les incurables
'd'abord, en réservant l'application de l'obligation aux vieillards jus-
qu'à l'expérience de la loi relative aux incurables et aux infirmes?
L'hospitalisation des vieillards m'inspire donc quelques craintes
que je n'avais pas quand j'ai fait mon rapport en 1886, et, avec l'expé-
rience acquise, mais aussi avec une certaine timidité, étant donnés mes
votes précédents, je vous prie de réserver tout d'abord votre sollici-
tude aux incurables. (Applaudissements.)
M. LE DR SOREL. — Messieurs, dans ces questions, il y a d'abord
la question de principe, puis la question d'application. J'ai déjà eu le
tort évidemment de venir diminuer l'enthousiasme de ceux qui
viennent ici déclarer qu'ils trouvent les choses très simples, parce
qu'ils disent : Nous pouvons puiser, la bourse est ouverte. C'est très
simple, en effet, au premier abord ; cela le paraît moins, lorsque, par
hasard, on est investi de fonctions électives, lorsqu'on a l'honneur de
faire partie d'un corps électif quelconque, dans une grande ville,
surtout dans une ville riche et puissante. Il est très facile de dire
qu'il y a des misères à soulager; il est tout aussi facile, comme le
faisait le Ministre, d'évoquer le souvenir de la Révolution française,
de promettre le soulagement immédiat aux pauvres malheureux; il
est facile de faire de beaux discours en disant: « Vous, pauvres, vous
avez droit à toute notre sollicitude ! » Mais tout cela, ce sont de grands
mots et rien que des grands mots. 11 ne suffit pas de dire aux pauvres
qu'on va leur voter des pensions, il faut trouver le moyen de le faire.
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