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droit aux secours tiennent à honneur de se suffire à eux-mêmes et
s'imposent parfois de dures privations pour n'avoir besoin ni des
hôpitaux ni des bureaux de bienfaisance, en se prémunissant eux-
mêmes contre la maladie et contre la vieillesse.
L'État, en matière d'assistance, doit aider d'abord ceux qui s'aident
eux-mêmes.
Vous avez en France — en laissant de côté les membres honoraires
— un million deux cent mille mutualistes, n'ayant d'autre fortune
que leur travail, qui se sont préoccupés bien avant vous du redou-
table problème de l'invalidité.
Ceux que je vous signale sont l'élite des travailleurs. Ils s'appuient,
non sur l'assistance, mais sur l'épargne personnelle et volontaire ; ils
demandent qu'on augmente, non pas leurs obligations, mais leur
liberté; leurs fonctionnaires sont supérieurs aux vôtres parce que,
n'étant pas rétribués, ils ont pour mobiles le dévouement et la soli-
darité. Par eux, le problème de la maladie est déjà résolu, et celui de
la vieillesse commence également à l'être. Ils ont déjà réalisé plus de
deux cent vingt millions d'économies, en dotant notre pays d'un trésor
de prévoyance qui augmente tous les ans.
Chacun vante les Sociétés de secours mutuels, mais on ne fait en
réalité que bien peu de choses pour elles. La loi de 1886 sur la Caisse
nationale des retraites n'a pas même respecté les engagements pris à
leur égard, et son injuste rétroactivité a pour conséquence d'aug-
menter de trente pour cent le prix d'une pension, lorsqu'elle change
de titulaire.
Je sais bien que, depuis quelque temps, on met les actes un peu
plus d'accord avec les paroles : les départements et les communes
comprennent mieux l'utilité de nos Sociétés, le Parlement a réduit
d'un tiers, par ses subventions, le préjudice imposé à la constitution
de nos pensions, l'énergique intervention de M. Barthou, ministre de
l'Intérieur, vient d'empêcher la Chambre d'étendre cette injustice à
l'intérêt de nos dépôts.
M. André LEFFBvRE. — Ce n'est pas la question, nous ne sommes
pas là pour cela.
M. LE PRÉSIDENT.— Permettez-moi de vous faire remarq uer que
nous avons à discuter en ce moment un point spécial, celui de l'assis-
tance aux infirmes et aux vieillards et que la question des Sociétés de
secours mutuels, beaucoup trop vaste pour prendre place dans les
questions du Congrès, ne figure pas à notre ordre du jour. Je vous
droit aux secours tiennent à honneur de se suffire à eux-mêmes et
s'imposent parfois de dures privations pour n'avoir besoin ni des
hôpitaux ni des bureaux de bienfaisance, en se prémunissant eux-
mêmes contre la maladie et contre la vieillesse.
L'État, en matière d'assistance, doit aider d'abord ceux qui s'aident
eux-mêmes.
Vous avez en France — en laissant de côté les membres honoraires
— un million deux cent mille mutualistes, n'ayant d'autre fortune
que leur travail, qui se sont préoccupés bien avant vous du redou-
table problème de l'invalidité.
Ceux que je vous signale sont l'élite des travailleurs. Ils s'appuient,
non sur l'assistance, mais sur l'épargne personnelle et volontaire ; ils
demandent qu'on augmente, non pas leurs obligations, mais leur
liberté; leurs fonctionnaires sont supérieurs aux vôtres parce que,
n'étant pas rétribués, ils ont pour mobiles le dévouement et la soli-
darité. Par eux, le problème de la maladie est déjà résolu, et celui de
la vieillesse commence également à l'être. Ils ont déjà réalisé plus de
deux cent vingt millions d'économies, en dotant notre pays d'un trésor
de prévoyance qui augmente tous les ans.
Chacun vante les Sociétés de secours mutuels, mais on ne fait en
réalité que bien peu de choses pour elles. La loi de 1886 sur la Caisse
nationale des retraites n'a pas même respecté les engagements pris à
leur égard, et son injuste rétroactivité a pour conséquence d'aug-
menter de trente pour cent le prix d'une pension, lorsqu'elle change
de titulaire.
Je sais bien que, depuis quelque temps, on met les actes un peu
plus d'accord avec les paroles : les départements et les communes
comprennent mieux l'utilité de nos Sociétés, le Parlement a réduit
d'un tiers, par ses subventions, le préjudice imposé à la constitution
de nos pensions, l'énergique intervention de M. Barthou, ministre de
l'Intérieur, vient d'empêcher la Chambre d'étendre cette injustice à
l'intérêt de nos dépôts.
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pas là pour cela.
M. LE PRÉSIDENT.— Permettez-moi de vous faire remarq uer que
nous avons à discuter en ce moment un point spécial, celui de l'assis-
tance aux infirmes et aux vieillards et que la question des Sociétés de
secours mutuels, beaucoup trop vaste pour prendre place dans les
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