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Je supplie donc, en terminant, M. le Dr Napias de ne prescrire, au
nom de l'administration publique, que ce qui sera possible et pratique,
de ne pas exiger tout ce qui ne sera pas rigoureusement nécessaire.
(Applaudissements).
M. LE PRÉSIDENT. — La parole est à M. le Dr Pierre Budin.
M. LE Dr Pierre BUDIN. — Je ne puis, Messieurs, me dérober à l'in-
vitation qui m'est faite par votre président et par le rapporteur,
M. Napias, mais, dans cette question des crèches, je me bornerai à
vous parler de l'alimentation des enfants. Vous savez combien la mor-
talité infantile était et est encore considérable. Elle est généralement
due à des troubles digestifs, à la diarrhée, et cette diarrhée survient
surtout chez les enfants qui sont allaités artificiellement.
A quoi est due cette mortalité?. On a beaucoup accusé la compo-
sition du lait de vache. Depuis quelques années, la preuve est faite :
ce n'est pas la constitution chimique du lait de vache qui est la cause
des accidents, c'est la présence, dans le lait, de microbes qui, intro-
duits dans l'intestin, y pullulent et déterminent la mort du nourrisson.
Je ne saurais trop le dire et le répéter : la preuve est faite non seule-
ment par les travaux de Pasteur et de ses élèves, mais encore par les
résultats cliniques obtenus à Paris et dans différentes villes de France.
Après avoir trouvé la cause du mal, on a cherché le remède et l'on est
arrivé à détruire les microbes en stérilisant le lait; vous savez que,
depuis 1890 et 1891, on a trouvé des moyens de stériliser le lait d'une
façon pratique, non seulement au point de vue commercial, mais
encore au point de vue de son usage journalier dans les familles. Je
vais vous citer des résultats qui vous prouveront que la stérilisation
du lait rend les plus grands services.
C'est en 1892 que, pour ma part, j'ai prié M. Peyron, directeur
général de l'Assistance publique, de vouloir bien m'autoriser à orga-
niser, à l'hôpital de la Charité, une consultation de nourrissons. Nous
avons à Paris, ou plutôt nous avions cette situation anormale : c'est
qu'alors que les femmes accouchées à l'hôpital y étaient régulière-
ment surveillées, alors que le poids de leurs enfants y était soigneuse-
sement enregistré jour par jour, sur une feuille qui donnait ainsi leur
courbe, ces enfants, à peine sortis de la maternité, se trouvaient aban-
donnés à l'ignorance de leur mère et aux avis plus ou moins mauvais
de ses voisines; jamais personne ne donnait de conseils pour élever
ces petits êtres si frêles.
C'était pour remédier à ce déplorable état de choses, c'était pour
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Je supplie donc, en terminant, M. le Dr Napias de ne prescrire, au
nom de l'administration publique, que ce qui sera possible et pratique,
de ne pas exiger tout ce qui ne sera pas rigoureusement nécessaire.
(Applaudissements).
M. LE PRÉSIDENT. — La parole est à M. le Dr Pierre Budin.
M. LE Dr Pierre BUDIN. — Je ne puis, Messieurs, me dérober à l'in-
vitation qui m'est faite par votre président et par le rapporteur,
M. Napias, mais, dans cette question des crèches, je me bornerai à
vous parler de l'alimentation des enfants. Vous savez combien la mor-
talité infantile était et est encore considérable. Elle est généralement
due à des troubles digestifs, à la diarrhée, et cette diarrhée survient
surtout chez les enfants qui sont allaités artificiellement.
A quoi est due cette mortalité?. On a beaucoup accusé la compo-
sition du lait de vache. Depuis quelques années, la preuve est faite :
ce n'est pas la constitution chimique du lait de vache qui est la cause
des accidents, c'est la présence, dans le lait, de microbes qui, intro-
duits dans l'intestin, y pullulent et déterminent la mort du nourrisson.
Je ne saurais trop le dire et le répéter : la preuve est faite non seule-
ment par les travaux de Pasteur et de ses élèves, mais encore par les
résultats cliniques obtenus à Paris et dans différentes villes de France.
Après avoir trouvé la cause du mal, on a cherché le remède et l'on est
arrivé à détruire les microbes en stérilisant le lait; vous savez que,
depuis 1890 et 1891, on a trouvé des moyens de stériliser le lait d'une
façon pratique, non seulement au point de vue commercial, mais
encore au point de vue de son usage journalier dans les familles. Je
vais vous citer des résultats qui vous prouveront que la stérilisation
du lait rend les plus grands services.
C'est en 1892 que, pour ma part, j'ai prié M. Peyron, directeur
général de l'Assistance publique, de vouloir bien m'autoriser à orga-
niser, à l'hôpital de la Charité, une consultation de nourrissons. Nous
avons à Paris, ou plutôt nous avions cette situation anormale : c'est
qu'alors que les femmes accouchées à l'hôpital y étaient régulière-
ment surveillées, alors que le poids de leurs enfants y était soigneuse-
sement enregistré jour par jour, sur une feuille qui donnait ainsi leur
courbe, ces enfants, à peine sortis de la maternité, se trouvaient aban-
donnés à l'ignorance de leur mère et aux avis plus ou moins mauvais
de ses voisines; jamais personne ne donnait de conseils pour élever
ces petits êtres si frêles.
C'était pour remédier à ce déplorable état de choses, c'était pour
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