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parce que, dans l'espèce, celui qui apporte le secours s'approche du
secouru.
Quel est notre rôle social?. Est-ce de donner à manger à celui
qui a faim ?. Mais nous le faisons tous; il y a vingt-deux ans que
je donne des soupes économiques et que j'ai mon dispensaire. Mais
à qui est-ce je les donne ? Pas au premier venu. Je les donne à ceux
qui ont faim, et je sais ceux qui ont faim. Comment le sais-je ? Au
moyen d'une organisation méthodique. De cette façon, je ne crée pas
de demi-criminels.
Voilà ce que je veux. Il y a un immense malentendu dans toute
cette discussion. La charité privée, celle que nous faisons tous, indi-
viduellement, en donnant au premier venu, est mauvaise, et c'est
celle-là qui me fait mal au cœur. C'est Chaptal qui, le premier a
eu cette idée-là, et Benjamin Delassert qui l'a réalisée au cœur de
Paris : c'est une affaire absolument française. En fait de bienfaisance,
c'est l'humanité qui est en cause, et non pas une nation.
Qu'est-ce que nous voulons? Nous voulons tous la même chose :
empêcher le paupérisme, empêcher cette plaie sociale, effroyable, de
s'emparer du malheureux que nous devons secourir. Et les voleurs,
est-ce que vous croyez qu'il ne faut pas les secourir?
M. STRAUSS. — Nous ne sommes pas un Congrès pénitentiaire.
M. GIBERT. — Ce qu'il faut, c'est que, lorsqu'un de nos frères
tombe dans le malheur, nous allions le chercher pour le secourir. Il
faut arriver à diminuer la plaie du paupérisme, et je dis que tous les
Bureaux de bienfaisance qui fonctionnent actuellement sur le terri-
toire français ne remplissent pas le but, et que, puisque nous pou-
vons nous organiser méthodiquement, nous devons le faire.
Aujourd'hui, dans ses conclusions, M. Strauss nous propose la
réorganisation méthodique des Bureaux de bienfaisance. J'attends
que cela se fasse ; je ne demande pas mieux. Qu'on le fasse et qu'on
me dise alors comment les Bureaux fonctionneront ; je m'y rallierai
tout à fait. Ce n'est par une question d'étiquette, c'est une question
de résultat. Ce que nous voulons tous, c'est d'empêcher le pauvre, le
malheureux de mourir de faim. Il n'y a pas beaucoup de gens, en
France, qui meurent de faim, parce que, dès qu'une misérable infor-
tune nous est indiquée, nous avons tous assez de cœur pour la sou-
lager. Mais si peu qu'il y en ait, c'est encore trop.
Nous avons à compter avec le chômage. Au Havre, le chômage
dépend du mouvement du port, de la liberté des transactions, du
parce que, dans l'espèce, celui qui apporte le secours s'approche du
secouru.
Quel est notre rôle social?. Est-ce de donner à manger à celui
qui a faim ?. Mais nous le faisons tous; il y a vingt-deux ans que
je donne des soupes économiques et que j'ai mon dispensaire. Mais
à qui est-ce je les donne ? Pas au premier venu. Je les donne à ceux
qui ont faim, et je sais ceux qui ont faim. Comment le sais-je ? Au
moyen d'une organisation méthodique. De cette façon, je ne crée pas
de demi-criminels.
Voilà ce que je veux. Il y a un immense malentendu dans toute
cette discussion. La charité privée, celle que nous faisons tous, indi-
viduellement, en donnant au premier venu, est mauvaise, et c'est
celle-là qui me fait mal au cœur. C'est Chaptal qui, le premier a
eu cette idée-là, et Benjamin Delassert qui l'a réalisée au cœur de
Paris : c'est une affaire absolument française. En fait de bienfaisance,
c'est l'humanité qui est en cause, et non pas une nation.
Qu'est-ce que nous voulons? Nous voulons tous la même chose :
empêcher le paupérisme, empêcher cette plaie sociale, effroyable, de
s'emparer du malheureux que nous devons secourir. Et les voleurs,
est-ce que vous croyez qu'il ne faut pas les secourir?
M. STRAUSS. — Nous ne sommes pas un Congrès pénitentiaire.
M. GIBERT. — Ce qu'il faut, c'est que, lorsqu'un de nos frères
tombe dans le malheur, nous allions le chercher pour le secourir. Il
faut arriver à diminuer la plaie du paupérisme, et je dis que tous les
Bureaux de bienfaisance qui fonctionnent actuellement sur le terri-
toire français ne remplissent pas le but, et que, puisque nous pou-
vons nous organiser méthodiquement, nous devons le faire.
Aujourd'hui, dans ses conclusions, M. Strauss nous propose la
réorganisation méthodique des Bureaux de bienfaisance. J'attends
que cela se fasse ; je ne demande pas mieux. Qu'on le fasse et qu'on
me dise alors comment les Bureaux fonctionneront ; je m'y rallierai
tout à fait. Ce n'est par une question d'étiquette, c'est une question
de résultat. Ce que nous voulons tous, c'est d'empêcher le pauvre, le
malheureux de mourir de faim. Il n'y a pas beaucoup de gens, en
France, qui meurent de faim, parce que, dès qu'une misérable infor-
tune nous est indiquée, nous avons tous assez de cœur pour la sou-
lager. Mais si peu qu'il y en ait, c'est encore trop.
Nous avons à compter avec le chômage. Au Havre, le chômage
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