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pour le moment. Mais il y a un autre malentendu dans toute cette
question. Nous avons une façon très différente, M. Strauss et moi, de
concevoir le rôle de l'Etat en matière de bienfaisance. Je voudrais de
suite répondre à quelque chose de cruel qui a été dit tout à l'heure
par un de mes collègues. Où a-t-il vu qu'il y ait un seul indigent qui
me soit indifférent?. Ne suis-je donc pas toujours à la recherche
des moyens propres à soulager toutes les infortunes?. Si je demande
aujourd'hui la réglementation indiquée dans mon rapport, c'est parce
que, depuis trente-cinq ans que je vis au milieu des indigents, j'en
ai vu trop qui n'ont jamais été secourus d'une manière efficace ; ce
n'est point surtout en vertu de l'idée théorique, c'est parce que, tous
les jours, je vois l'insuffisance de la charité officielle, et, plus grande
encore, l'insuffisance de la charité privée. C'est parce que je vois que,
de tous côtés, on fait faillite au devoir social ; c'est ce qui a ému mon
cœur, et de citoyen et d'homme.
La charité officielle!. Savez-vous ce qu'elle dit, savez-vous ce
qu'elle fait?. Elle accumule des millions et des millions sans rien
faire, et je le dis bien haut, quoi qu'il y ait autour de moi des per-
sonnes qui s'occupent de cette charité officielle et auxquelles j'ai de-
puis longtemps voué mon admiration et mon estime.
Je connais une dame qui a donné quatre millions. Qu'est-ce que
nous n'aurions pas pu faire avec cette somme?. Eh bien ! savez-
vous ce qui est arrivé?. On a créé toute une armée de parasites qui
vivent aux dépens de la charité privée, parce que cette charité n'est
pas organisée. Si j'ai parlé de Genève, c'est parce que c'est la seule
ville de langue française dans laquelle on puisse faire fonctionner le
système d'Elberfeld. J'y suis allé avec M. Monod. J'aurais pu prendre
l'exemple en France même, vous avez eu raison de me le rappeler,
mais à Reims, ce n'est qu'une organisation méthodique, comme à
Pau, où vous avez une Union d'assistance qui remplit le but que je
me propose et qui est admirablement organisée. Mais comme elle
n'existe que depuis trois ou quatre ans, je n'ai pu la citer.
M. André LEFÈVRE. — Il y a aussi l'Union d'assistance du
XVIe arrondissement de Paris, qui rayonne autour du Bureau de
bienfaisance.
M. GIBERT. — Oui, si vous voulez prendre à Paris, sur neuf mille
sept cent deux assistés, vous en avez deux mille sept cent cinq aux-
quels l'assistance méthodique profite réellement, soit parce qu'ils se
trouvent placés, soit parce qu'on les rapatrie en province, et surtout
pour le moment. Mais il y a un autre malentendu dans toute cette
question. Nous avons une façon très différente, M. Strauss et moi, de
concevoir le rôle de l'Etat en matière de bienfaisance. Je voudrais de
suite répondre à quelque chose de cruel qui a été dit tout à l'heure
par un de mes collègues. Où a-t-il vu qu'il y ait un seul indigent qui
me soit indifférent?. Ne suis-je donc pas toujours à la recherche
des moyens propres à soulager toutes les infortunes?. Si je demande
aujourd'hui la réglementation indiquée dans mon rapport, c'est parce
que, depuis trente-cinq ans que je vis au milieu des indigents, j'en
ai vu trop qui n'ont jamais été secourus d'une manière efficace ; ce
n'est point surtout en vertu de l'idée théorique, c'est parce que, tous
les jours, je vois l'insuffisance de la charité officielle, et, plus grande
encore, l'insuffisance de la charité privée. C'est parce que je vois que,
de tous côtés, on fait faillite au devoir social ; c'est ce qui a ému mon
cœur, et de citoyen et d'homme.
La charité officielle!. Savez-vous ce qu'elle dit, savez-vous ce
qu'elle fait?. Elle accumule des millions et des millions sans rien
faire, et je le dis bien haut, quoi qu'il y ait autour de moi des per-
sonnes qui s'occupent de cette charité officielle et auxquelles j'ai de-
puis longtemps voué mon admiration et mon estime.
Je connais une dame qui a donné quatre millions. Qu'est-ce que
nous n'aurions pas pu faire avec cette somme?. Eh bien ! savez-
vous ce qui est arrivé?. On a créé toute une armée de parasites qui
vivent aux dépens de la charité privée, parce que cette charité n'est
pas organisée. Si j'ai parlé de Genève, c'est parce que c'est la seule
ville de langue française dans laquelle on puisse faire fonctionner le
système d'Elberfeld. J'y suis allé avec M. Monod. J'aurais pu prendre
l'exemple en France même, vous avez eu raison de me le rappeler,
mais à Reims, ce n'est qu'une organisation méthodique, comme à
Pau, où vous avez une Union d'assistance qui remplit le but que je
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M. André LEFÈVRE. — Il y a aussi l'Union d'assistance du
XVIe arrondissement de Paris, qui rayonne autour du Bureau de
bienfaisance.
M. GIBERT. — Oui, si vous voulez prendre à Paris, sur neuf mille
sept cent deux assistés, vous en avez deux mille sept cent cinq aux-
quels l'assistance méthodique profite réellement, soit parce qu'ils se
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