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Dr Gibert, tend à faire des paresseux. Je l'ai constaté dans plusieurs
circonstances, lorsque j'ai dû faire exceptionnellement distribuer des
secours extraordinaires. En trois ou quatre jours, le nombre des qué-
mandeurs augmentait dans la proportion géométrique, et, je peux
affirmer ici le rôle profondément moralisateur de l'assistance par le
travail; l'ouvrier, malgré les intempéries de la saison, gagnant seule-
ment un franc soixante-quinze ou deux francs par jour, était plus
satisfait, plus content, que s'il avait reçu pareille somme de l'au-
mône.
M. Paul STRAUSS :
MESSIEURS,
Je ne reviendrai pas sur les critiques d'ordre général que j'ai adres-
sées hier, peut-être avec une certaine vivacité, ce dont je m'excuse,
mais je voudrais dissiper un malentendu qui semble exister depuis
une demi-heure, malentendu qui a amené certain des précédents ora-
teurs à venir défendre l'assistance privée que personne ne songeait à
mettre en cause. (Applaudissements.)
Nous nous trouvons en face d'un honorable et savant rapporteur
que nous estimons tous (nouveaux applaudissements) et qui vient
nous dire : « L'assistance officielle a fait faillite et les Bureaux de
bienfaisance n'ont plus de raison d'être. » Et là-dessus il nous prie
de décréter ce qui suit : « Article Ier (seul et unique du projet de
M. Gibert) : Les Bureaux de bienfaisance sont et demeurent sup-
primés. » (Rires.)
Eh bien ! je ne veux pas éterniser un débat académique ; je suis un
solutionniste. Lorsque M. Gaufrès et M. Henrot viennent préconiser
l'assistance par le travail, ils nous attirent sur un terrain de discus-
sion excessivement aride. L'assistance par le travail (M. Gaufrès le
sait mieux que moi, puisqu'il s'est spécialement occupé de cette ques-
tion), elle a été tentée sans grand succès par les anciens régimes et par
la Révolution française. Je ne veux point dire pour cela que l'assis-
tance par le travail doive être répudiée. Je suis de ceux qui estiment
qu'en matière d'assistance l'empirisme nous gouverne, que tous les
palliatifs doivent être employés et que tous ont leur raison d'être et
qu'ils doivent être employés, je le répète, mais qu'il y a des cas nom-
breux où, en dehors de l'assistance par le travail, en dehors de la ré-
munération du travail de confection du petit margotin, vous devez
Dr Gibert, tend à faire des paresseux. Je l'ai constaté dans plusieurs
circonstances, lorsque j'ai dû faire exceptionnellement distribuer des
secours extraordinaires. En trois ou quatre jours, le nombre des qué-
mandeurs augmentait dans la proportion géométrique, et, je peux
affirmer ici le rôle profondément moralisateur de l'assistance par le
travail; l'ouvrier, malgré les intempéries de la saison, gagnant seule-
ment un franc soixante-quinze ou deux francs par jour, était plus
satisfait, plus content, que s'il avait reçu pareille somme de l'au-
mône.
M. Paul STRAUSS :
MESSIEURS,
Je ne reviendrai pas sur les critiques d'ordre général que j'ai adres-
sées hier, peut-être avec une certaine vivacité, ce dont je m'excuse,
mais je voudrais dissiper un malentendu qui semble exister depuis
une demi-heure, malentendu qui a amené certain des précédents ora-
teurs à venir défendre l'assistance privée que personne ne songeait à
mettre en cause. (Applaudissements.)
Nous nous trouvons en face d'un honorable et savant rapporteur
que nous estimons tous (nouveaux applaudissements) et qui vient
nous dire : « L'assistance officielle a fait faillite et les Bureaux de
bienfaisance n'ont plus de raison d'être. » Et là-dessus il nous prie
de décréter ce qui suit : « Article Ier (seul et unique du projet de
M. Gibert) : Les Bureaux de bienfaisance sont et demeurent sup-
primés. » (Rires.)
Eh bien ! je ne veux pas éterniser un débat académique ; je suis un
solutionniste. Lorsque M. Gaufrès et M. Henrot viennent préconiser
l'assistance par le travail, ils nous attirent sur un terrain de discus-
sion excessivement aride. L'assistance par le travail (M. Gaufrès le
sait mieux que moi, puisqu'il s'est spécialement occupé de cette ques-
tion), elle a été tentée sans grand succès par les anciens régimes et par
la Révolution française. Je ne veux point dire pour cela que l'assis-
tance par le travail doive être répudiée. Je suis de ceux qui estiment
qu'en matière d'assistance l'empirisme nous gouverne, que tous les
palliatifs doivent être employés et que tous ont leur raison d'être et
qu'ils doivent être employés, je le répète, mais qu'il y a des cas nom-
breux où, en dehors de l'assistance par le travail, en dehors de la ré-
munération du travail de confection du petit margotin, vous devez
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