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M. André LEFÈVRE:
MESSIEURS,
Je n'ai pas grand chose à dire après les explications si précises et si
nettes de M. le Dr Napias. Il a pris, une par une, les différentes
objections de M. Gibert et indiqué un par un les remèdes à apporter
à la situation, et il me semble qu'il a été concluant sur tous les
points.
Je voudrais seulement m'attacher à discuter la question de prin-
cipe qui se résume en ceci : il faut supprimer en tout et partout l'assis-
tance officielle pour la remplacer par la charité privée. C'est une
manière de voir contre laquelle je ne puis que m'élever.
Messieurs, je crois que l'honorable Dr Gibert est très sévère en
ce qui concerne les diverses catégories de nécessiteux. A l'entendre,
il n'y aurait pas d'autres nécessiteux que ceux qui le sont par suite
d'alcoolisme ou d'accidents du travail, et encore pour ces derniers
M. Gibert s'en remet-il à ce qu'il appelle « la bienveillante apprécia-
tion des tribunaux. » Vous savez tous, Messieurs, ce qu'est la bien-
veillance de nos cours et tribunaux lorsqu'il s'agit de dédommager un
ouvrier des accidents auxquels l'expose sa profession. Pour une jambe
ou un bras de moins, on accorde tout de suite trois ou quatre mille
francs. Si vous trouvez que c'est assez, vous vous rangerez à l'avis de
M. Gibert.
Notre contradicteur a oublié la catégorie très importante des gens
nécessiteux par suite de chômage, et cependant je ne saurais trop
vous recommander la lecture et l'étude des pages 12 et 17 de son
rapport sur la misère au Havre. A la page 12, nous trouvons la sta-
tistique des gens hospitalisés dans cette ville; à la page 17, nous
trouvons les causes de chômage, et nous lisons : « Nous avons vu
qu'un nombre d'environ trois mille ouvriers au Havre, étaient voués
fatalement au chômage par le fait des saisons mortes. »
Et que nous propose-t-il de donner à ces trois mille ouvriers?.
Absolument rien. Que l'assistance officielle s'occupe d'eux? Non ! ! !
Pourquoi ? Parce que, dit-il « de quel droit l'État prendrait-il
l'argent des contribuables pour secourir des gens qui ne sont pas
dignes d'être secourus? De quel droit l'État se permettrait-il le
luxe de secourir les gens avec l'argent des contribuables ?. »
Je regrette que la question ait été posée sur ce point, mais puisque
M. Gibert l'a abordée ainsi, je suis bien obligé de la reprendre pour
M. André LEFÈVRE:
MESSIEURS,
Je n'ai pas grand chose à dire après les explications si précises et si
nettes de M. le Dr Napias. Il a pris, une par une, les différentes
objections de M. Gibert et indiqué un par un les remèdes à apporter
à la situation, et il me semble qu'il a été concluant sur tous les
points.
Je voudrais seulement m'attacher à discuter la question de prin-
cipe qui se résume en ceci : il faut supprimer en tout et partout l'assis-
tance officielle pour la remplacer par la charité privée. C'est une
manière de voir contre laquelle je ne puis que m'élever.
Messieurs, je crois que l'honorable Dr Gibert est très sévère en
ce qui concerne les diverses catégories de nécessiteux. A l'entendre,
il n'y aurait pas d'autres nécessiteux que ceux qui le sont par suite
d'alcoolisme ou d'accidents du travail, et encore pour ces derniers
M. Gibert s'en remet-il à ce qu'il appelle « la bienveillante apprécia-
tion des tribunaux. » Vous savez tous, Messieurs, ce qu'est la bien-
veillance de nos cours et tribunaux lorsqu'il s'agit de dédommager un
ouvrier des accidents auxquels l'expose sa profession. Pour une jambe
ou un bras de moins, on accorde tout de suite trois ou quatre mille
francs. Si vous trouvez que c'est assez, vous vous rangerez à l'avis de
M. Gibert.
Notre contradicteur a oublié la catégorie très importante des gens
nécessiteux par suite de chômage, et cependant je ne saurais trop
vous recommander la lecture et l'étude des pages 12 et 17 de son
rapport sur la misère au Havre. A la page 12, nous trouvons la sta-
tistique des gens hospitalisés dans cette ville; à la page 17, nous
trouvons les causes de chômage, et nous lisons : « Nous avons vu
qu'un nombre d'environ trois mille ouvriers au Havre, étaient voués
fatalement au chômage par le fait des saisons mortes. »
Et que nous propose-t-il de donner à ces trois mille ouvriers?.
Absolument rien. Que l'assistance officielle s'occupe d'eux? Non ! ! !
Pourquoi ? Parce que, dit-il « de quel droit l'État prendrait-il
l'argent des contribuables pour secourir des gens qui ne sont pas
dignes d'être secourus? De quel droit l'État se permettrait-il le
luxe de secourir les gens avec l'argent des contribuables ?. »
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