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Notre organisation est boiteuse, parce que nous ne savons pas faire
d'enquête, parce que nous n'avons pas de coopérateurs bénévoles.
Demandons à tous nos coopérateurs de se charger de la tutelle des
nécessiteux et ne laissons pas le nécessiteux tomber, par l'insuffisance
de notre intervention, au rang d'indigent. C'est vous qui, actuelle-
ment, par une intervention maladroite, laissez glisser l'ouvrier dans
la nécessité, dans l'indigence ensuite, pour finir dans le paupérisme,
c'est parce que l'ensemble de notre organisation est morbide, c'est
parce qu'elle est infirme. Mais M. Gibert doit se joindre à nous pour
préconiser la réforme dans l'esprit et le fonctionnement des bureaux
de bienfaisance. Il faut que nous fassions pénétrer l'esprit de coopé-
ration, non seulement chez les hommes mais encore et surtout chez
les femmes. Si les Sociétés de charité ont rendu de grands services,
c'est qu'elles ont eu pour apôtres des femmes d'une merveilleuse atti-
tude, qui faisaient admirablement les enquêtes. Mais parce que, avec
l'organisation actuelle des bureaux de bienfaisance, les pauvres ne
sont pas suffisamment visités, parce que notre organisation n'est pas
méthodique, il ne faut pas dire que la bienfaisance officielle a fait
faillite (Applaudissements), mais qu'elle est à organiser et que, pour
cela, il faut le concours de tous, et en premier lieu des Pouvoirs pu-
blics. (Nouveaux applaudissements.)
Si la bienfaisance privée pouvait se charger de tout, est-ce que nous
revendiquerions le devoir de le faire? Pas du tout. Bien au contraire,
si nous devions imiter Naville, suivre l'exemple de tous ceux qui ont
condamné si haut et si brutalement la bienfaisance publique, nous
aurions le droit de dire à notre tour — avec la même exagération dans
la forme et dans le fond — que la bienfaisance privée a fait faillite :
elle a fait faillite pour les vieillards, elle fait faillite encore aujour-
d'hui pour les valides nécessiteux. Nous ne tenons pas ce langage
excessif; au contraire, nous lui rendons hautement témoignage de ses
bienfaits. Est-ce que nous allons dire pourtant que tout doit lui
être laissé, que la bienfaisance n'est pas du domaine de la collectivité
et que nous ne pouvons pas avoir le droit de soulager ceux qui souf-
frent, les pauvres, qui eux aussi font partie de cette collectivité?.
Si nous disions cela, ce serait un recul formidable, non seulement sur
ce qui a été fait dans notre pays depuis la Révolution française, mais
même sur l'ancien régime, et je demande au Congrès, quoi qu'il m'en
coûte pour la personne même de l'honorable M. Gibert, de vouloir
bien repousser énergiquement les conclusions du rapport.
M. LE Dr GIBERT. — La dernière partie du discours de l'honorable
Notre organisation est boiteuse, parce que nous ne savons pas faire
d'enquête, parce que nous n'avons pas de coopérateurs bénévoles.
Demandons à tous nos coopérateurs de se charger de la tutelle des
nécessiteux et ne laissons pas le nécessiteux tomber, par l'insuffisance
de notre intervention, au rang d'indigent. C'est vous qui, actuelle-
ment, par une intervention maladroite, laissez glisser l'ouvrier dans
la nécessité, dans l'indigence ensuite, pour finir dans le paupérisme,
c'est parce que l'ensemble de notre organisation est morbide, c'est
parce qu'elle est infirme. Mais M. Gibert doit se joindre à nous pour
préconiser la réforme dans l'esprit et le fonctionnement des bureaux
de bienfaisance. Il faut que nous fassions pénétrer l'esprit de coopé-
ration, non seulement chez les hommes mais encore et surtout chez
les femmes. Si les Sociétés de charité ont rendu de grands services,
c'est qu'elles ont eu pour apôtres des femmes d'une merveilleuse atti-
tude, qui faisaient admirablement les enquêtes. Mais parce que, avec
l'organisation actuelle des bureaux de bienfaisance, les pauvres ne
sont pas suffisamment visités, parce que notre organisation n'est pas
méthodique, il ne faut pas dire que la bienfaisance officielle a fait
faillite (Applaudissements), mais qu'elle est à organiser et que, pour
cela, il faut le concours de tous, et en premier lieu des Pouvoirs pu-
blics. (Nouveaux applaudissements.)
Si la bienfaisance privée pouvait se charger de tout, est-ce que nous
revendiquerions le devoir de le faire? Pas du tout. Bien au contraire,
si nous devions imiter Naville, suivre l'exemple de tous ceux qui ont
condamné si haut et si brutalement la bienfaisance publique, nous
aurions le droit de dire à notre tour — avec la même exagération dans
la forme et dans le fond — que la bienfaisance privée a fait faillite :
elle a fait faillite pour les vieillards, elle fait faillite encore aujour-
d'hui pour les valides nécessiteux. Nous ne tenons pas ce langage
excessif; au contraire, nous lui rendons hautement témoignage de ses
bienfaits. Est-ce que nous allons dire pourtant que tout doit lui
être laissé, que la bienfaisance n'est pas du domaine de la collectivité
et que nous ne pouvons pas avoir le droit de soulager ceux qui souf-
frent, les pauvres, qui eux aussi font partie de cette collectivité?.
Si nous disions cela, ce serait un recul formidable, non seulement sur
ce qui a été fait dans notre pays depuis la Révolution française, mais
même sur l'ancien régime, et je demande au Congrès, quoi qu'il m'en
coûte pour la personne même de l'honorable M. Gibert, de vouloir
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