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CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'ASSISTANCE PUBLIQUE
Réglementation des Crèches publiques et privées.
RAPPORT PRÉSENTÉ A LA PREMIÈRE SECTION
Par M. MARBEAU.
La crèche est d'origine française, et, comme presque toutes les
œuvres utiles aux classes pauvres, elle doit sa création à la charité
privée. La première crèche fut ouverte à Chaillot le 14 novembre 1844.
L'initiative fut prise par quelques membres de la municipalité et du
bureau de bienfaisance de l'ancien premier arrondissement de Paris,
agissant comme personnes privées, au moyen de souscriptions par eux
versées ou recueillies. Les débuts de l'œuvre furent très humbles;
douze berceaux d'osier furent installés dans une petite boutique d'une
rue très pauvre ; le loyer était de 300 fr. ; la dépense d'installation et
d'ameublement s'éleva à 229 fr. Tel fut le premier germe d'une insti-
tution qui répond si bien aux besoins de la population laborieuse et
aux aspirations de la population bienfaisante qu'elle est maintenant
adoptée par tous les pays civilisés.
Le fonctionnement de la crèche-mère était aussi modeste que l'ins-
tallation. L'œuvre avait déjà été essayée autrefois et n'avait pu s'accli-
mater ; pour la rendre viable, les fondateurs s'attachèrent à se
rapprocher autant que possible des habitudes que la force des choses
avaient établies. En 1844, comme aujourd'hui, les mères qui ne
voulaient pas se séparer de leur enfant en l'envoyant au loin en
nourrice, et qui étaient forcées de le quitter pour aller à leur travail,
le confiaient pendant la journée à une gardeuse. Celle-ci était géné-
ralement une vieille femme qui n'avait accepté ce métier que parce
que l'âge ne lui permettait plus d'en exercer un autre. La mère venait
chez la gardeuse allaiter son enfant aux heures de ses propres repas ;
s'il était sevré, elle lui apportait des aliments dans un petit panier ;
elle fournissait aussi les vêtements et le linge.
La crèche de Chaillot se substitua le plus exactement possible aux
CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'ASSISTANCE PUBLIQUE
Réglementation des Crèches publiques et privées.
RAPPORT PRÉSENTÉ A LA PREMIÈRE SECTION
Par M. MARBEAU.
La crèche est d'origine française, et, comme presque toutes les
œuvres utiles aux classes pauvres, elle doit sa création à la charité
privée. La première crèche fut ouverte à Chaillot le 14 novembre 1844.
L'initiative fut prise par quelques membres de la municipalité et du
bureau de bienfaisance de l'ancien premier arrondissement de Paris,
agissant comme personnes privées, au moyen de souscriptions par eux
versées ou recueillies. Les débuts de l'œuvre furent très humbles;
douze berceaux d'osier furent installés dans une petite boutique d'une
rue très pauvre ; le loyer était de 300 fr. ; la dépense d'installation et
d'ameublement s'éleva à 229 fr. Tel fut le premier germe d'une insti-
tution qui répond si bien aux besoins de la population laborieuse et
aux aspirations de la population bienfaisante qu'elle est maintenant
adoptée par tous les pays civilisés.
Le fonctionnement de la crèche-mère était aussi modeste que l'ins-
tallation. L'œuvre avait déjà été essayée autrefois et n'avait pu s'accli-
mater ; pour la rendre viable, les fondateurs s'attachèrent à se
rapprocher autant que possible des habitudes que la force des choses
avaient établies. En 1844, comme aujourd'hui, les mères qui ne
voulaient pas se séparer de leur enfant en l'envoyant au loin en
nourrice, et qui étaient forcées de le quitter pour aller à leur travail,
le confiaient pendant la journée à une gardeuse. Celle-ci était géné-
ralement une vieille femme qui n'avait accepté ce métier que parce
que l'âge ne lui permettait plus d'en exercer un autre. La mère venait
chez la gardeuse allaiter son enfant aux heures de ses propres repas ;
s'il était sevré, elle lui apportait des aliments dans un petit panier ;
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