Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1893-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1893 01 juillet 1893
Description : 1893/07/01 (A60)-1893/09/30. 1893/07/01 (A60)-1893/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64818362
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2014
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carré, et de sa galerie d'Apollon 1 On dirait ici du tombeau
de l'art bien plutôt que d'un palais élevé en son honneur. Et à
travers ces salles de deuil se promènent, éternellement graves et
raides, mêlés à quelques étrangers respectueusement décou-
verts, les gentlemen britanniques, chapeau en tête, plusieurs
escortés de leurs femmes, de leurs fils et de leurs filles, les fils
ayant le chapeau en tête comme leurs pères. Il parait que le
meilleur moyen d'honorer les grands hommes dans la pratique
Albion, c'est de ne point se fatiguer le bras à porter son couvre-
chef.
XXIX
LES THÉÂTRES ET LES MUSIC-HALLS
Où l'on pourra étudier John Bull sous une foule d'aspects différents
et le comparer tant soit peu avec Jacques Bonhomme.
Le soir, on aime à se promener dans Paris si brillant, si
splendidement illuminé. A Londres, je l'ai dit, il n'y a rien de
pareil. Les magasins sont fermés, les rues sont tristes et noires,
les tavernes ne valent pas à beaucoup près nos cafés. La seule
ressource pour le flâneur, c'est de se glisser dans quelque
Music-Hall ou quelque théâtre.
Je n'y manquais que le moins possible. Armé de mon
chapeau à haute forme (car cet appendice est indispensable
en bonne compagnie), j'entrais et j'avais la consolation de
m'asseoir au milieu d'une foule d'autres chapeaux à haute
forme comme le mien, lesquels chapeaux ne consentaient que
bien rarement à quitter le chef vénérable de leurs possesseurs.
Tant pis pour les voisins de derrière, qui regardaient par-
dessus comme ils pouvaient, gênant à leur tour leurs voisins.
La musique est généralement tapageuse, et les acteurs
paraissent avoir pour habitude de crier le plus fort possible.
John Bull pourtant ne fait pas de bruit. John Bull va au théâtre
ou au Music-Hall pendant la semaine, comme il va à l'office
le dimanche, en habit noir, avec sa femme et, quand c'est
possible, avec ses enfants. John Bull est peu loquace. John
Bull est assis sur sa banquette, toujours grave et raide, du
même air qu'il est assis sur son banc dans le temple ou à la
carré, et de sa galerie d'Apollon 1 On dirait ici du tombeau
de l'art bien plutôt que d'un palais élevé en son honneur. Et à
travers ces salles de deuil se promènent, éternellement graves et
raides, mêlés à quelques étrangers respectueusement décou-
verts, les gentlemen britanniques, chapeau en tête, plusieurs
escortés de leurs femmes, de leurs fils et de leurs filles, les fils
ayant le chapeau en tête comme leurs pères. Il parait que le
meilleur moyen d'honorer les grands hommes dans la pratique
Albion, c'est de ne point se fatiguer le bras à porter son couvre-
chef.
XXIX
LES THÉÂTRES ET LES MUSIC-HALLS
Où l'on pourra étudier John Bull sous une foule d'aspects différents
et le comparer tant soit peu avec Jacques Bonhomme.
Le soir, on aime à se promener dans Paris si brillant, si
splendidement illuminé. A Londres, je l'ai dit, il n'y a rien de
pareil. Les magasins sont fermés, les rues sont tristes et noires,
les tavernes ne valent pas à beaucoup près nos cafés. La seule
ressource pour le flâneur, c'est de se glisser dans quelque
Music-Hall ou quelque théâtre.
Je n'y manquais que le moins possible. Armé de mon
chapeau à haute forme (car cet appendice est indispensable
en bonne compagnie), j'entrais et j'avais la consolation de
m'asseoir au milieu d'une foule d'autres chapeaux à haute
forme comme le mien, lesquels chapeaux ne consentaient que
bien rarement à quitter le chef vénérable de leurs possesseurs.
Tant pis pour les voisins de derrière, qui regardaient par-
dessus comme ils pouvaient, gênant à leur tour leurs voisins.
La musique est généralement tapageuse, et les acteurs
paraissent avoir pour habitude de crier le plus fort possible.
John Bull pourtant ne fait pas de bruit. John Bull va au théâtre
ou au Music-Hall pendant la semaine, comme il va à l'office
le dimanche, en habit noir, avec sa femme et, quand c'est
possible, avec ses enfants. John Bull est peu loquace. John
Bull est assis sur sa banquette, toujours grave et raide, du
même air qu'il est assis sur son banc dans le temple ou à la
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