Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1893-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1893 01 juillet 1893
Description : 1893/07/01 (A60)-1893/09/30. 1893/07/01 (A60)-1893/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64818362
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2014
- 321 -
qui ne s'éteint guère tout à fait qu'à minuit sonnant. Et Ie
lendemain matin, à l'heure du lever, silence de mort. Chaque
maison reste cadenassée tranquillement, pieusement, comme
une bonne âme en prières. Les rues voient à peine quelques
passants, étrangers pour la plupart. Ce n'est qu'au moment du
premier service, vers dix heures, que la scène change tout à
coup. Les rues se remplissent de nouveau ; mais quelle diffé-
rence, grand Dieu 1 entre cette foule et celle des jours précé-
dents. Peu ou point de voitures. Les quelques-unes qui circulent
dans les rues les plus fréquentées semblent rouler sur du coton,
tant elles font peu de bruit ) De longues files de papas et de
mamans précédés de leurs fils et de leurs filles, tous en grande
toilette, les ladies en robes voyantes et en falbalas, les gentle-
men, les bambins eux-mêmes en costume noir et en chapeau à
haute forme, et avec cela l'air contrit, la bouche muette, la
tête dévotement baissée, les yeux aussi, leur Bible sous le bras
ou à la main, s'avancent lentement, gravement, vers le siège
de leur congrégation.
Ce passage d'ombres ne dure que peu de temps. En un quart
d'heure les rues sont redevenues désertes ; mais les églises
sont pleines, et où qu'on aille, on entend s'élever dans les airs,
par les fenêtres, par les portes entr'ouvertes, l'harmonie sacrée
des psaumes ou la voix recueillie des fidèles priant en commun,
à moins que ce ne soit des ministres qui prêchent à bouche
que veux-tu. La ville du trafic immense s'est pour l'instant
transformée en un vaste monastère; la moderne Tyr n'est plus
qu'un couvent.
Le service du matin terminé, on voit revenir dans le même
ordre que tout à l'heure les papas vénérables, les majestueuses
mamans, les fils gourmés, les filles pincées, les bambins tout
confits en Dieu. Et tout ce monde — papas et mamans, filles et
garçons, ladies, gentlemen et bambins, droits comme des
piquets, raides comme des grenadiers au port d'armes, sérieux d
l'envi, bénis, prêchés, catéchisés, sanctifiés, - rentre à la mai-
son pour n'en plus ressortir qu'au moment de l'office du
soir.
A la maison, on mange, on boit comme d'ordinaire, mieu*
même qu'à l'ordinaire, paraît-il; on fait de la musique reli-
gieuse et on lit la Bible ; en un mot on tue le temps le pluS
qui ne s'éteint guère tout à fait qu'à minuit sonnant. Et Ie
lendemain matin, à l'heure du lever, silence de mort. Chaque
maison reste cadenassée tranquillement, pieusement, comme
une bonne âme en prières. Les rues voient à peine quelques
passants, étrangers pour la plupart. Ce n'est qu'au moment du
premier service, vers dix heures, que la scène change tout à
coup. Les rues se remplissent de nouveau ; mais quelle diffé-
rence, grand Dieu 1 entre cette foule et celle des jours précé-
dents. Peu ou point de voitures. Les quelques-unes qui circulent
dans les rues les plus fréquentées semblent rouler sur du coton,
tant elles font peu de bruit ) De longues files de papas et de
mamans précédés de leurs fils et de leurs filles, tous en grande
toilette, les ladies en robes voyantes et en falbalas, les gentle-
men, les bambins eux-mêmes en costume noir et en chapeau à
haute forme, et avec cela l'air contrit, la bouche muette, la
tête dévotement baissée, les yeux aussi, leur Bible sous le bras
ou à la main, s'avancent lentement, gravement, vers le siège
de leur congrégation.
Ce passage d'ombres ne dure que peu de temps. En un quart
d'heure les rues sont redevenues désertes ; mais les églises
sont pleines, et où qu'on aille, on entend s'élever dans les airs,
par les fenêtres, par les portes entr'ouvertes, l'harmonie sacrée
des psaumes ou la voix recueillie des fidèles priant en commun,
à moins que ce ne soit des ministres qui prêchent à bouche
que veux-tu. La ville du trafic immense s'est pour l'instant
transformée en un vaste monastère; la moderne Tyr n'est plus
qu'un couvent.
Le service du matin terminé, on voit revenir dans le même
ordre que tout à l'heure les papas vénérables, les majestueuses
mamans, les fils gourmés, les filles pincées, les bambins tout
confits en Dieu. Et tout ce monde — papas et mamans, filles et
garçons, ladies, gentlemen et bambins, droits comme des
piquets, raides comme des grenadiers au port d'armes, sérieux d
l'envi, bénis, prêchés, catéchisés, sanctifiés, - rentre à la mai-
son pour n'en plus ressortir qu'au moment de l'office du
soir.
A la maison, on mange, on boit comme d'ordinaire, mieu*
même qu'à l'ordinaire, paraît-il; on fait de la musique reli-
gieuse et on lit la Bible ; en un mot on tue le temps le pluS
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