Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1895-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1895 01 avril 1895
Description : 1895/04/01 (A62)-1895/06/30. 1895/04/01 (A62)-1895/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6430252d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
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UNE VIEILLE FEUILLE DE RÛSÈ
Dans un livre jauni, sous sa tranche dorée,
Nous venons de revoir sèche et décolorée
Une feuille de rose étendue avec soin.
Un reste de parfum vaguement se dégage ;
Veut-il nous rappeler, dans son muet langage,
Ce qui viept de si loin ?
L'enfance, la jeunesse, enfin toute une vie,
Par des devoirs sans nombre, absorbée, asservie
Sous les fatales lois de la nécessité ?
Et lorsqu'ici la paix n'est qu'une courte trêve,
Où chercher le repos, où trouver le rêve
De la félicité ?
Mais le beau rêve a fui comme a fui lé bel âge,
Sans retour, et pareil au vaporeux nuage
Que l'aurore empourprait d'un éclat passager ;
Et bientôt confondu dans une brume grise,
Le nuage a passé sur l'aile de la brise
Comme un spectre léger.
Hélas ! ce que l'esprit dispute à l'oubliance,
Le peu qu'il y retrouve après sa défaillance,
N'est qu'une épave informe, un débris, un lambeau ;
C'est comme, après la flamme, une odeur de fumée,
Ou quelques ossements dans la cendre, exhumés
Du vide d'un tombeau.
L'imagination, la fée aimable et blonde,
Présente à nos débuts sur la scène du monde,
Prête à nos yeux charmés son prisme et son miroir ;
Mais la froide raison, forte de la logique,
La poursuit, la désarme, et l'appareil magique
Reste au fond d'un tiroir.
UNE VIEILLE FEUILLE DE RÛSÈ
Dans un livre jauni, sous sa tranche dorée,
Nous venons de revoir sèche et décolorée
Une feuille de rose étendue avec soin.
Un reste de parfum vaguement se dégage ;
Veut-il nous rappeler, dans son muet langage,
Ce qui viept de si loin ?
L'enfance, la jeunesse, enfin toute une vie,
Par des devoirs sans nombre, absorbée, asservie
Sous les fatales lois de la nécessité ?
Et lorsqu'ici la paix n'est qu'une courte trêve,
Où chercher le repos, où trouver le rêve
De la félicité ?
Mais le beau rêve a fui comme a fui lé bel âge,
Sans retour, et pareil au vaporeux nuage
Que l'aurore empourprait d'un éclat passager ;
Et bientôt confondu dans une brume grise,
Le nuage a passé sur l'aile de la brise
Comme un spectre léger.
Hélas ! ce que l'esprit dispute à l'oubliance,
Le peu qu'il y retrouve après sa défaillance,
N'est qu'une épave informe, un débris, un lambeau ;
C'est comme, après la flamme, une odeur de fumée,
Ou quelques ossements dans la cendre, exhumés
Du vide d'un tombeau.
L'imagination, la fée aimable et blonde,
Présente à nos débuts sur la scène du monde,
Prête à nos yeux charmés son prisme et son miroir ;
Mais la froide raison, forte de la logique,
La poursuit, la désarme, et l'appareil magique
Reste au fond d'un tiroir.
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