Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1900-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 septembre 1900 30 septembre 1900
Description : 1900/09/30 (A10,N502). 1900/09/30 (A10,N502).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63930040
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
bixième Année filb noi
Le fqtimépoï rlnO GciitittM
y
Dimanche 30 Septembre
Itanmuta --
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Mae-taférituft, Burent
CJa,arttœlr¡tI Uvttroptiei. 'jl
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l'avanoe et m font â parttr de
lu et 16 doichaque mois.
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PC BAISSANT LB DIMANCHE
InwrtioL
Annonces. laglit
Avis d'inhumation -
Réclames.
ftédiction 1 Adaioiitritioi ï'
KOUKN
Quai de Paris, 23
DVRBAUX AU HAVIUi
i i Rue de Paris, i i
Les Abonnements se paient à
l'avance et M font à partir de
l" et 1(5 4e chaque mois,
SEMAINE POLITIQUE
Volte lace nationaliste - Êes con..
sells du travail La rééorga-
sation de l'Ecole de Saint-
Cyr.
Nous avons rarement traversé une pé-
riode aussi féconde en résultats que cette
période de vacances.
Le nationalisme effondré, les organi-
sations ouvrières progressivement déve-
loppées, notre grande école militaire
réorganisée, tel est le bilan de ces der-
niers jours,
: La politique de défense républicaine
981 maintenait acclamée par l'immence
majorité du pays ; les vingt mille maires
de France ont fait à. la République, à son
président et aux membres dn gouverne-
ment une apothéose sans exemple; le
conseil municipal de Paris qui entrait en
lutte ouverte avec le ministère a subi un
tel affront que l'infortuné Uribauval en a
été réduit a demander grâce À M. Loubet
en lui exposant la situation inipossijale
o'U se trouve maintenant ) ce foudre de
guerre est oouverti en saule pleureur;
les Arthur Mayer et consorts en sont ve-
nus à vouloir accaparer le Président et
après l'avoir traité de Loubet Panamiate
et de Loubet la Honte ils (affirment que
s'il n'est pas encore ,tioaU.te U est du
moins devenu ogtione (sio).
Qe revirement prouve combien la Ré-
publique parlementaire et son représen-
tant le plus autorisé semblent inattaqua-
bles à ses adversaires les plus imqéoon.
çlliç&tefti puique ne pouvant les détruire
Ua.voudraieot les confisquer ; qui aurait
annoncé cela il y a un an au lendemain
du jugement de Rennes?
Le ministère pe se erpose pas sur ses
l$V}f}epfl et l'œuvre aôcompltene semble
qu'uo Commencement ; la démocratie a
été fidèle à la République parlementaire
et celle-ci n'a gardedloubUer ses devoir»
envers la démocratie. d'autre part la
c.r\,e passée A révélé le mal profond qui
résultait de l'esprit de révolte d'une partie
de l'armée et la défense républicaine
comprend nécessairement les mesures
propres à remédier à ce mal dans rava-
Dit**
Q"f't à ce double point de vue qu'il
faut examiner le dernier décret pris sur
la proposition du Ministre du Commerce
pour créer et organiser les conseils du
travail et le décret proposé ces jour\\-c.\
à la signature du Président par le géné-
fIAi André,
kors de la formation du ministère, on
avait vivement reproché à M. Millerand
ses opinions collectivistes et à M. Wal-
deck-Rousseau d'avoir choisi tig tel au-
xiliaire ; nous ayions toujours pensé au
poptîqiro que llépreuve du pouvoir au-
rait de bons résultats pour le leader
socialiste et que en présence des difftcul-
tés quotidiennes soulevées par les rap-
ports de patrons à ouvriers, il renoncer
rait, sinon en théorie du moins en fait,
à la doctrine Qui prétend renouveler de
fond en comble là société en supprimant
la propriété individuelle qui en est la
base pour la remplacer par la propriété
collective qui engendrerait la toute puis-
sance de l'Etat et supprimerait toute IV
berté individuelle.
lin effët," M. erand, au pouvoir, a
laissé de côté ces théories et adoptant
résolument la méthode progressiste,
s'est efforcé d'améliorer et non de dé-
truire les organisations actuelles.
La création des Conseils du travail est
une œuvre de paix sociale.
Bien des conflits ^alsspnt de oe fait
que les ouvriers et les patrons qui les
emploient ne se connaissent pas ; et
effet, les patrons sont souvent à l'heure
actuelle des sociétés dont les adminis-
trateurs ne sont pas en contact avec les
travailleurs ; il y a bien des directeurs,
mais ils ne sont pas les maîtres et leur
situation est d'autant plus difficile qu'ils
sont aussi suspects aux ouvriers que le
seraient les patrons sans avoir la m§mp
autorité pour arrêter lp* conflits nais-
gantç en fanant, de leur propre mouve-
ment, les concessions nécessaires en
temps opportun. avec les patrons qui
Eu outre, même avec les patrons qui
gèrent leur propre entreprise les ouvriers
ne peuvent discuter librement les condi-
tions de leur travail, sur un pied (Téga-
lité, e feraient acheteur et un
on un bailleur et un locataire,
cor ils scnit constamment dans un étal de
R"
* Dans les conseils du travail, patrons
et ouvriers élus les uns et les autres par
leurs pairs se rencontreront dans des
conditions meilleures, en dehors du tra..
vail et de l'usine; ce seront vraiment
deux parties en présence ayant chacune
derrière elles lu force de leurs mandants
et pouvant discuter courtoisement mais
librement les chances diverses de leur
cootrat.
Mais, dit-on, ce sont les syndicats seuls
qui feront les élections ouvrières, quelle
tyrannie t Ceux qui parlent ainsi ne ré-
fléchissent sans doute pas que tous les
travailleurs vont avoir intérêt à se syn-
diquer et que par la force des choses le
Byudicat se confondra ainsi avec la masse
même des ouvriers ; mais cette masse ne
sera plus dispersée et pour ainsi dire
inorganique ; elle sera rassemblée, dis-
ciplinée, disposera d'un certain avoir
quand le nouveau projet Walrteck-Rous-
seau sera voté; par suite, elle deviendra
sage oar elle sera consciente de ses inté-
rêts qui ne consistent pas à rendre le tra-
vail impossible ni à dissiper les écono-
mies qui auront pu être amassées,
Voilà rouvre de paix et d'union dont
les bases sont jetées par le nouveau
décret,
Quant à la réforme militaire accomplie
par le général André nous ne pouvons
aujourd'hui l'analyser et l'apprécier lon-
guement à cette place.
Relevons toutefois qu'elle est égale-
ment une œuvre démocratique d'union
et d'égalité; en effet, elle rapproche les
officiers généralement plibéiens sortis de
Saint-Maxeot et les offlolers nobles ou
riches iiçkrtig de Saiut-Cyr, en admettant
les premiers comme professeurs à la se"
conde de ces écoles; de plus elle rend
possible l'acoès de la cavalerie, cette ar-
me si exclusivement aristocratique jus 1
qu'ici, aux jeunes gens de familles mo- 1
"a'- q'" ,- pu appris aruuFTUUl*
admission à l'êoole. l'exercice du oheval
puisque le classement ne se fera plus
deux mois après l'enlrée à Saint-Cyr,
mais au boutd'une année pendant laquelle
tous ont également suivi les cours d'équi-
tation,
L'opposition réactionnaire et nationa-
liste vient d'accueillir ces décrets par
des cris de fureur, c'est bon signe; quant
les tenants des régimes anciens sont
mécoutenlli, nous pouvons être certains
que la réforme dont ils se plaignent ap-
porte un élément utile dans l'éla-
boration de la société des temps nou-
veaux.
Civis.
Une fausse Nouvelle
La Petite République socialiste signale
avec véhémence un bruit qui avait couru,
parait-il, et dont un journal nationaliste
s'était fait l'écho. Le gouvernement, disait
ce journal, avait placé le don grès socialiste
international, qui siège en ce moment,
sous la surveillance toute particulière de
la police, et, au cas où M. Jaurès n'eût nas
été nommé président de la section fran-
çaise, des forces imposantes devaient en-
vahir la salle, la faire évacuer et dissoudre
le Congrès. Ce sout là, dit la Petite Répu.
bltque, des calomnies infimes et elle accu-
mule, pour flétrir leurs auteurs, les épi-
thètes les plus méprisantes et les qualifica-
ut", les olus foudroyant a. Sans vou olr
recourir aux mômes hardiesses de langage,
nous comprenons cependant son indigna-
tion. Nous ne nous sommes pas donné la
peine de recueillir les moindres renseigne
ments : point n'est besoin, en effet, d'infor-
mations quelconques. La nouvelle est faus-
se, évidemment ; son absurdité saute aux
yeux. Pourquoi M. le président du Conseil
aurait-il besoin de faire surveiller le Con-
grès socialiste? Il y compte des amis s\\rs
et des partisans dévoues, ut-;mêtne ne va
pas assister aux séances ; mais ses parti-
sans et ses amis sont là pour le renseigner
exactement, pour le tenir au courant des
moindres incidents, pour lui permettre
d'être constamment do cœur avec les con-
gressistes et de suivre leurs travaux, heure
par heure, avec toute la sympathie dont Il
est capable; c'est méconnaître son carac-
tère et avoir bien peu de conflauce dans la
fermeté de ses convictions que de le croire
homme à pedéfier du Gongrès et surtout
de le supposer prêt à porter atteinte à la
liberté de ses délibérations.
Certes, M. le président du Conseil ne sau-
rait être Indifférent aux manifestai ions de
l'opinion socialiste française : une victoire
du socialisme ministériel doit le remplir de
joie. La Qmnti de M. Jaurès a dû, par
Conséquent, le toucher profondément.
Mais, 8 là à conclure qu'il aurait pu faire
appel à la force et dissoudre un Gongrès
socialiste comme un vulgaire Conseil mu
niclpal, il y a loin. ---
Tant que l'ordre public n'est pas troublé,
la mesure serait d'une légalité douteuse, et
le gouvernement est, par définition, servi
teur attentif delà légalité, ijnç intervention
quelconque, mais un peu brutale, dans les
sflaifes inWtdures du Congrès serait, en
outre, profonde tuent maladroite, cap elle
Truisseratt les suscept ibilités légitimesde
= dont M. le président du Conseil a
Besoin. Il ne pourrait, enfin, leur chercher
la moindre querelle sacs manquer at nç de
voira de la rufcuunaissance la pin eèemen*
taire,,.
LE DISCOU RS du presi DENT
Le banquet des maires a été admira-
ble. Tout s'y est bien passé, moralement
et matériellement. Au point de vue maté-
riel, les mesures, avaient été si bien pri-
ses qu'il ne s'est produit,sur aucun point,
ni confusion ni désordre ; et, pourtant, la
présence de plus de vingt mille personnes
dans un espace relativement étroit au-
rait pu inspirer quelques inquiétudes. 11
y a eu, au cours de toute cette fête, de la
gaieté, de la cordialité, parfois même des
élans d'enthousiasme. Un beau soleil et
un cadre admirable donnaient plus d'é-
clat et de relief à cette manifestation ré-
publicaine et patriotique.
Le succès de M. le Président de la Ré-
publique a été très vif. Les maires de
F l'on eo, youpée autour de lui, l'ont ac-
clamé avec chaleur. il se mouvait dans
une atmosphère de sympathie. Nous n'a-
vons pas besoin de dire que nous en
sommes heureux. Au début de sa haute
magistrature, M. Loubet a été l'objet et
quelque peu la victime de certains malen-
tendus dont il n'était pas responsable, et
qui venaient d'une grande injustice.Mais
le temps a fait son œuvre et la personna-
lité du Président de la République n'a pas
tardé à se dégager des nuages artificiels
dont on l'avait enveloppée. Les manifes-
tations d'hier prouvent que l'immense
majorité du pays,inébranla.blement fidèle
à nos institutions, reconnaît dans M.Lou-
bet leur digne représentant. Tous ceux
qui ont assisté au banquet des Tuileries
.et aux démonstrations qui l'ont suivi
garderont le souvenir de ces scènes où
la vie même de la France semblait se
manifester. -
M. le Président de la République n'a
pas permis que la Journée des Maires,
comme on pourrait l'appeler, fût accapa-
rée par un parti, a En répondant, a-t-il
dit,à notre invitation avec tant d'empres-
sement, vous n'avez voulu ni adhérer à
un programme de parti, ni donner à
quelques hommes politiques le plaisir de
voir leurs amis réunis autour d'eux Cette
imposante cérémonie est autre chose
qu'un ralliement de combat. » On ne sau-
rait mieux dire ; il était impossible de
parler plus constitutionnellement.
Nous ne voulons pas tirerdece passage
important de son discours dos consé-
quences exagérées : le sens en est trop
précis pour qu'on paisse s'y trompor.
D'ailleurs aucun doute, aucune hésita-
tion, n'existait dans l'esprit des maires.
Tous ils savaient que la manifestation du
22 septembre était une manilestation en
l'honneur de la République et pour eux
il n'y avait aucune confusion.
Il était bon cependant qu'une parole
venue de haut mît les choses bien à leur
place et otât ainsi à lapresse nationaliste
tout prétexte à récriminations.
Après le discours de M. le Président
de la République, la situation était bien
nettement définie. Ce n'était pas « un
programme de parti » qui avait été accla-
mé. Ce n'étaient pas « quelques hommes
politiques » qui avaient réuni autour
d'eux plus dl « amis » qu'on ne leur en
connaissait. Enfin, le banquet des Tuile
ries n'était pas un « ralliement de com-
bat.» Cela devait être dit, et l'a été excel-
lemment, en parlant comme il l'a fait, M.
le Président de la République n'a pas
1 désavoué son ministère, il ne s'est pas
séparé de lui, bien loin de là.
Un autre passage du discours prési-
dentiel médite une attention particulière:
il a eu quelque chose d'un peu imprévu.
Nous nous contenterons pour aujourd'hui
de le signaler. C'est celui où M. Loubet,
après avoir parlé des luttes et des épreu-
ves d'où la République est toujours sortie
plus énergique et plus forte, a ajouté :
« Sans doute, il est possible qu'elle
modifie quelques-unes de ses institutions
et, pourvu que ce soit par les voies paci-
-- fiques et légales, nous acceptons volon-
1 - - w *
tiers l'éventualité de certains change-
ments. » Les partisans de la revision
applaudiront à cette phrase, qui ouvre ou
qui mteouvre la porte à leurs espératl.
CPS. Mais il y a revision et revision, et
lorsqu'ou en viendra à s'expliquer sur
elle qu'il convient de faire,. à supposer
qu'il failleft faire une - Paccord provi-
min. Rétablit sut la nécessité ou sur
l'utilitt 4e reviser pourrait bien ne paQ
se maintenir. Ou plutôt il ne se main-
tiendrait pas : ce n'est pas un doute que
nous avons à ce sujntjmai-5 une certitude.
Il t a quelques mois, on parlait beaucoup
de la revision, beaucoup moins, à la
vérité, dans le grand public que dans
certains groupes politiques. L'Exposition
universelle a amené l'ajournement de ces
projets, ou de ces velléités; mais on a
annoncé que, l'Exposition une fois termi-
née, la question serait posée et qu'elle
devr ait être résolue dans un sens ou
dans l'autre.
Nous n'avons, on le sait, aucun parti
pris à ce sujet. Il était difficile d'écarter
la question avant le discours de M. Lou-
bet, et peut-être cela n'était-il pas dési-
rattle : depuis, elle s'impose d'une ma-
Dière plus pressante à nos préoccupa-
tions. Des paroles aussi significatives
que celles de M. Loubet, et évidemment
aussi mûries et pesées, n'ont pas été pro-
noncées en vain. Peut-être faut-il voir,
au milieu de toute la joie qui débordait
hier au banquet des Tuileries, le senti-
ment intime que tout n'est pas pour le
mieux dans la meilleure des Républi-
ques. Sous l'éclat extérieur d une admi-
rable fête, M. Loubet n'oubliait pas le
malaise doni il a été le témoin et lé con-
fident depuis plusieurs mois. Ce malaise
vient-il de la Constitution ? Problème dé-
licat que nous aurons bientôt à agiter.
M. Loubet envisage l'avenir avec con-
fiance, et aussi avec coùrage, Il a pro-
mis- d'accomplir jusqu'au bout, «sans
hésitation ni faiblesse », le mandat qui
lui a été confié, et l'assurance qu'il en a
donnée a été longuement applaudie.
Cette journée aurait pu ne laisser qu'un
souvenir heureux mais fugitif : elle aura
sans -doute d'autres conséquences. Le
discours de M. Loubet aurait pu n'être
qu'un discours d'apparat : il a été plus
et mieux, car il pose pour l'avenir les
questions les plus graves. Ce n'est pas
un discours : c'est un acte.
A tort et à travel-t;
COMMERCE ET BUREAUCRATIE
L'industrie française sotitri-o, le com-
merce languit. Pourquoi 'i Parce que, af-
firment certains écollomisle, la France
est un pays en décadence, parce que la
race française décline et s'étiole tandis
que la race anglo-saxonne prouve sa vi-
talité et montre, par ses conquêtes. l'in-
contestable supériorité qu'elle doit à sa
nature et à ses mœurs.
Ce sont là, à proprement parler, phra-
ses d'économistes, dires de théoriciens.
La race anglo-saxonne a ses qualités, la
race française a les siennes. Nos com-
merçants, - nos industriels n'ont pas dé-
généré, et, aujourd'hui comme par le
passé, ils seraient des rivaux redouta-
bles pour l'étranger, si leur énergie et
leur intelligence ne se trouvaient para-
lysées dans une certaine mesure par une
série de circonstances qui n'infirment en
rien la valeur personnelle do notre race
Ces circonstances sont multiples : il
serait puéril, en effet, de croire que l'on
peut, simplifiant - les choses à l'excès, di-
re : voici la cause, l'unique cause du
mal. Les faits naturels et sociaux pré-
sentent plus de complexité.
On peut toutefois assigner une impor-
tance capitale à certaines conditions
économiques qui régissent actuellement
notre production. L'industriel et le com-
merçant français dans la lutte interna-
tionale, se présentent en état d'infériorité
manifeste par ce qu'ils sont grevés d'im-
pôts plus lourds qu'aucun de leurs con-
currents.
Pour nourrir des fonctionnaires inu-
tiles et souvent nuisibles,pour entretenir
une armée chaque jour accrue de bu-
reaucrates,pour dorer les loisirs de fonc-
tionnaires improductifs, on grève le pro-
ducteur de charges d'autant plus énor-
mes qu'elles soat plus nombreuses, plus
dissimulées, plus morcelées.
La France, à force d'emprunter, doit
aujourd'hui plus de trente quatre mil-
liards. Cette dette, loin de diminuer,
tend à s'accroître, car on n'amortit pas.
Tout commerçant ou industriel fran-
çais, avant d'avoir fait acte de commerce,
paye donc les intérêts d'une dette qu'il
n'a pas le droit d'éteindre.
Il paye en outre l'Administration, bien 1
que pour les fonctionnaires parisiens, on
dépense plus de 50 millions par e a, soit
8,300 fr. par tête d'employé, en moyenne,
ce qui, en comptant les garçons de bn-
reau à 1,800 fr, démoutre l'existence do
nombreuses sinécures à riO on ::!:-J mille
francs par an. Le couitncrç;iut, l'iûduu
trid qui, dévurc de frais, doil. marchan-
der quelques centaines do francs à un
employé indispensable, paye chaque an-
née sans murmurer à un taux de mitliar-
l daàre des employés qui travaillent quel-
[ qun bewu par jour. à ne rien faire.
Que dire de l'activité d'une Adminis-
tration si nombreuse que un français sur
2ô en arrive à vivre aux dépens du Tré-
sor public de telle sorte que 24 français
sur 25 doivent se ootiser pour entretenir
un inutile. C'est un milliard 50 millions
de francs que nous devons sortir de no-
tre poche pour faire vivre ces heureux
mortels au nombre de plus de 450,000.
Ajoutons les retraités et, de plus en
plus. l'habitude se preud de mettre un
employé à la retraite afin de lui substi-
tuer un ami des puissants du jour. Pour
payer ces retraites nous sortons chaque
année de notre poche plus de,deux cent
millions de francs.
Est-il utile de poursuivre i Un négo-
ciant ou un industriel, qui, chaque année
augmenterait ses dettes, qui en paierait
indéfiniment les intérêts sans songer à
diminuer sa charge par des rembourse-
ments partiels, un négociant qui entre-
tiendrait une armée de commis inutiles,
qui paierait ces commis, hommes de
peine, etc., sur le pied moyen de 8,000
fr. par an, qui renverrait en leur offrant
une retraite des hommes en pleire force
pour donner leur emploi à des protégés,
un négociant qui ayant cette armée d'em-
ployés l'occuperait à griffonner des pa-
perasses, à tracasser par leurs exigences
les clients de la maison, ou tout simple
ment à ne rien faire. un tel négociant
serait taxé de folie par ses confrères et
ne tarderait pas à faire faillite. Le type
d'une maison ainsi conduite, c'est l'Ad-
ministration. française. Nous connais-
sons sa folie, mais nous ne lui avons pas
jusqu'ici laissé faire faillite parce que
nous lui avons toujours fourni l'agent
tiré de nas poches.
Mais il y a une fin à tout. Cette fin ce
sera la banqueroute de l'Etat et comme
contre coup celle de la France ou la ré-
volte de ceux qui travaillent et qui paient.
ADMINISTRATIONS COLONIALES
- - - - &
Nos administrateurs coloniaux de la côte
occidentale d'Afrique ont, au point de vue
économique, obtenu, la plupart, de bons
résultats. Et ces résultats peuvent le plua
souvent être comparés avec avantage a
ceux des administrateurs anglais dans les
mêmes régions. Il e^t,ootamment un point
particulièrement délicat. de leur rôle, celui
de rétablissement et do la perception der
l'impôt indigène,dans lequel ilsootbeauooup
mieux réussi que leurs collègues anglais.
Les gouverneurs des colonies britanniques
de la côte occidentale d'Afrlqne.notammen t
de la Gote-d'Or et de SIerra-Leone, se sont
heurtés à des obstacles considérable*, quand
ils ont voulu établir un impôt Indigène
dans leurs colonies. On se souvient des
troubles qui, il y a deux ans, éclatèrent
dans la colonie de Siera-Leone à propos de
la perception de la taxo sur les huttes.
Dans nos colonies, au contraire, la chose
olla facilement. En Guinée, 11 n'y eut aucun
trouble et, au Dahomey, l'application d'un
arrêté du 28 juin 1899 a été faite sans en-
combres.
- L'impôt de capitalisation établi par cet
arrête est de 2 fr. ii5 par homme, femme et
enfant âgé do plus de 10 ans, habilant. les
villes de Kotonou, Ouidah, Grand-Popo,
Agouè, Porto-Novo et sa baitlleue.et do 1 fr.
Agoué, habitant des autres localités de la
25 par
colonie.Cette somme, déji importante pour
les indigènes, est Jo plus souvent versée
en numéraire, et il est pou ubé de la faculté
de paiement en nature. Des remises de 20
Oro sont accordées aux etiefs indigôrcs sur
le montant de l'impôt après complet re-
couvrement des rôles. Cette association des
chefs Indigènes à la perception de l'impôt a
eu un plein succès, et la patience et la cir-
conspection de nos administrateurs aidant)
on a obtenu un résultat très brillant.
Souvent Ja comparaison entre les admi-
nistrations coloniales française et anglaise
tourne à notre désavantage ; cette fois, en
le vott, il n'en est pas de même, et nOl'!.
avons plaisir à le dire ; nous pensons d';tll-
leurs que des faits analogues à celui-ci. se-
ront de plus en plus fréquents à l'avenir.
LES FÊTES DE MMEmM
La fêto du Souvenir Normand dont 3'e-L
occupée toute la presse parisienne et nor-
mande, est définitivement organisée. File
aura lieu le 7 octobre prochain, a Cornovll-
le-sur-Risle (Eure).
Grâce nux soins du comité du Réveil des
Cloches et au zèle infatigable de ce vrai et
entbousiaste Normand, le marquis de la
RochethulolJ, les douze cloches du Carillon
ressuscité prendront part à la tête et joue-
ront leur rote dans la représentation du
chef-d'œuvre de Gabel et Planquette, qui
aura lieu en plein air dans son vrai décor
naturel.
-. - -
Les auteurs ont accepté la présidence
d'honneur de cette solennité. Mme Char-
lotie Wiche, la diva Scandinave, et Mlle
Germaine de Lucenay ont promis leur gra-
cieux concours, ainsi que plusieurs sociétés
musicales de la région qui exécuteront au
3° acte le chœur des ancêtres.
Le spectacle ne manquera pas d'inté-
rêt,
Sur les bords de la Risle, au milieu des
pommiers chargés do leurs fruits roses, la
jeunesse cornevilloise tiendra une kermes-
se, des Normandes en costume national
vendront fleurs, parfums et souvenirs.
Le clou de cette kermesse sera certaine-
ment le cabaret artistique où des poètes et
chansonniers normands chanteront le glQg
rieux passé de notre vieille province.
Le soir, grand feu d'artifice et bal cham-
petre. 1
Tout cela prouve que le charmant pays
des Cloches sera absolument envahi le 7
octobre, et do partout 01). s'y donne rendez-
vous. Paris littéraire et artistique sera lar-
gemint représente a la manifestation artis-
tique ,le G<>»"hovîil<"ï, rciinnif Il t'a. été a ct-l-
¡. •V'Arf'i* >>t ,r. 6<"*v:Uii s l,.'s
gr,-ild £ iJ so» t.'tt.;.: 1.¡ J.. '1"'0, le 1\1-
rltlg. Oîob, l'A u tort» oî > U- G i ub r*in t uv £ ariir<ô
de'< .^« ursiuî»
lui Havre,Normandqf'ùo
N«vlti:it>ion K \'tlpCiJr.. a GoMp.vntc 4c,;
chemins de fer do rouent, les bateaux de
Pout-Audemer organisent également des
| voyages do plaisir avec billets directs.
L'ASSAINISSEMENT
Une campagne intéressante. - Etat
sanitaire déplorable. Ar-
gent mal placé. - La valeur
de la vie humaine.
Depuis près dedix ans, aussi bien à Rouen
qu'au Havre, nous menons une campagne
pour obtenir des municipalités jusqu'à ce
jour rotlves que l'on se décide à prendre
les urgentes mesures que nécessite le dé-
plorable ébat sanitaire de ces doux grandes
cités.
On a versé des Ilots d'encre, empilé rap-
ports sur rapports, substitué commission
technique à commission financière, multi-
plié les essais, on à même fait une exposi-
sition et tous ces efrorts ont été vains, l'é.
Lat d'Insalubrité persiste et nos deux gran-
des villes normandes ont le triste honneur
de tenir la tète sur le relevé de mortalité,
non seulement de France mais encored'Eu.-
roue.
Une telle gloire est peu enviable et il a
fallu la coupable apathie des municipalités
qui se sont succèdees au pouvoir pour
uu'elle nous fut aoiiuise.
- Au Havre, comme à Rouen, nous som-
mes en dépit de toutes les belles affirma-
tions des médecins, menacés d'être envahis
par la fièvre bubonique qui règne en maî-
tresse à Glasgow, la fièvre typboïde est de
l'aveu même du corps médical à l'état en-
démique, et si nous n'avons point eu un
beau réveil du choléra cet été, cela tient à
une chance Inespérée.
Telle situation ne peut durer, et la me
populaire l'a si bien compris, qu'à Rouen en
particulier, lors des élections municipales,
elle a imposé aux candidats l'étude et la
mise en pratique de l'as sainissement.
Au Havre, si des engagements aussi nets
n'ont pas été exigés, il les élus n'ont point
sienè la promesse forme de faire l'assai-
nissement, la population n'en est pas moins
résolue à exiger par tous les moyens pos-
sibles que la municipalité se décide" pren-
dre les mesures nécessaires pour porter
remède à un Intolérable état de ohoses.
L'explosion de ce sentiment populaire se
trouve fort nettement indiqué dans l'arti-
cle très net que notre confrère Fenoux pu-
bliait, samedi dernier, dans le Petit Ha-
t>re< sous ce litre suggestif Une campa.
gne à reprendre, quelques jours après
il était suivi par les journaux du Havre,
le Jvttrnaiclu Havre, le Courrier ditlTa-
-vre est le Progrès.
Pour nous qui n'avons jamais cessé cette
campugue^ui la cont inuons inlassablement
depuis IJ/U" de dix ans, nous sommes heu-
reux de voir notre confrère, venir, au-
jourd'hui, combattre le bon combat à nos
cotés et nous espérons cette fols pouvoir
ensemble remporter la victoire.
Aujourd'hui, si l'état sanitaire n'a point
changé, si nos villes continuent à posséder
une mortalité de 36 à 37 pour mille, su-
périeure de 18 -1. à ce qu'elle devrait être,
s'il y meurt chaque année àLc-kltit cent a
deiu; mille personnes qui logiquement ne
devraient pas mourir, ces terribles faits
sont dn. à la négligence d'unn administra-
tion qui dépense pas mal d'aronl pour
constater ces déplorables faits, sans vouloir
délier les cordons de sa bourso pour y por-
ter remède.
Aujourd'hui l'heure des tergiversations
est. passée et la population ne veut plus se
oouleiiler do values Dromossos, do falla-
cieuses études, qu'arrivent seulement à
leurrer rinipaiieiicc puhllque. sans appor-
ter le moindre remède au mal dont on souf-
fre.
U y a dix ans on pouvait, douter de l'ef fi -
caeité des mesures proposées l'art sanitaire
était dans sa période d'essai et on pouvait,
jusnu'â un certain point admettra qup le
proMémo de l'assainissement des villes n'é-
l"lt pas encore résolu ot que l'on risquait
dlç,,nge cter de grosses dépenses sans arriver
au but visé.
U n'en est-plus ainsi en ce moment et
l'evpérience a déterminé de la façon du
monde la plus nette les travaux à accom-
rUr pour assurer l'assainissement, ratlonel
et logique.
Tous les excreta, tous les résidus usés de
la vie doivent être enlevés loin do l'agglo-
mération urbaine dans le plus bref délai
possible.
Ceci nécessite la réfection ou la restau-
ration d'un réseau d'égouts, l'adduction
d'eau en quantité suffisante pour permettre
l'enlèvement mécanique des excreta, la
désinfection constante de l'eau d'égout
lorq de son cheminement dans le sous sol.
Comment doit, on traiter les excreta iso-
lés de la ville ? L'épendage, si préconisé il
y a dix ans, a donné les plus mauvais
résultats à Paris comme 11 en avait donné
d'exécrable en Angleterre, il faut l'aban-
donner.
Le rejeta la mer est impossible, le llux
et le refllux, les courants ramenant les im-
mondices sur les plages.
La solution que la pratique indique est
la désinfection chimique ou mieux électro-
chimique, combinée avec la filtration mé-
canique. On rejette ainsi à la mer ou au
ileuve des eaux absolu ment, pures et on
sépare sous forme d'cnllrats Inodorants
tous les principes fcrtilisateurs contenus
dans l'eau d'égout.
L'exécution d'un tel programme demaude
do l'argent, beaucoup d'argent même, mais
rtoU-ou hésiter à faire semblable dépense ?
Nous ne le croyons pas, l'Anglelerro pour
mettre eu vigueur le Sanilory Bet a dé-
pensé un milliard et demi et elle ne semble
ras s'être ruinée.
D'ailleurs il est un pAlit calcul fort Inté-
TI's"'ant. A faim et qui ilcumnlrn qu'en
f 'i'H-l t':J" 'lUi -"MM" i.t ituf >1 II:-;III" ètre
t I il i Il « !.. I : ! { I 11" (»i .1 i: l mil ftrl -llfslrô.
[! Il • t lûeU ail
lli\re qiiïi Kon^n. r!is«"Uf ., Il ",'.a, deux
îuill»' iqui 1 t.' ilrfi>«ient pan mou
on ; an t.itix d:-' <\"llr'tU"p,-\ Tina vie d'hom-
me roiivsiioiul ."i nu t-ajjital denvtron 5ooo
/Vvmr.s, si lions !)utHtp)htUt par :!,l}cJ() co
chtlf('. nonsarri' ons produit stupéfiant
iVmt tu/Uivn de francs par utu
Le fqtimépoï rlnO GciitittM
y
Dimanche 30 Septembre
Itanmuta --
*
Mae-taférituft, Burent
CJa,arttœlr¡tI Uvttroptiei. 'jl
lutiw Départoneatt M. t
m mou
B®in*ÏQ(ôrl wt e' 1
OépartoimlsIiiittroptiiBflfè Si
.tNldi,IftI..tI. 11
wi– • L-
L.. AbOBH«B*llt8 Ml^BftRlt à
l'avanoe et m font â parttr de
lu et 16 doichaque mois.
U mVULLlDI lORUm
-
HiVHAIS
- -. ,
- ---
PC BAISSANT LB DIMANCHE
InwrtioL
Annonces. laglit
Avis d'inhumation -
Réclames.
ftédiction 1 Adaioiitritioi ï'
KOUKN
Quai de Paris, 23
DVRBAUX AU HAVIUi
i i Rue de Paris, i i
Les Abonnements se paient à
l'avance et M font à partir de
l" et 1(5 4e chaque mois,
SEMAINE POLITIQUE
Volte lace nationaliste - Êes con..
sells du travail La rééorga-
sation de l'Ecole de Saint-
Cyr.
Nous avons rarement traversé une pé-
riode aussi féconde en résultats que cette
période de vacances.
Le nationalisme effondré, les organi-
sations ouvrières progressivement déve-
loppées, notre grande école militaire
réorganisée, tel est le bilan de ces der-
niers jours,
: La politique de défense républicaine
981 maintenait acclamée par l'immence
majorité du pays ; les vingt mille maires
de France ont fait à. la République, à son
président et aux membres dn gouverne-
ment une apothéose sans exemple; le
conseil municipal de Paris qui entrait en
lutte ouverte avec le ministère a subi un
tel affront que l'infortuné Uribauval en a
été réduit a demander grâce À M. Loubet
en lui exposant la situation inipossijale
o'U se trouve maintenant ) ce foudre de
guerre est oouverti en saule pleureur;
les Arthur Mayer et consorts en sont ve-
nus à vouloir accaparer le Président et
après l'avoir traité de Loubet Panamiate
et de Loubet la Honte ils (affirment que
s'il n'est pas encore ,tioaU.te U est du
moins devenu ogtione (sio).
Qe revirement prouve combien la Ré-
publique parlementaire et son représen-
tant le plus autorisé semblent inattaqua-
bles à ses adversaires les plus imqéoon.
çlliç&tefti puique ne pouvant les détruire
Ua.voudraieot les confisquer ; qui aurait
annoncé cela il y a un an au lendemain
du jugement de Rennes?
Le ministère pe se erpose pas sur ses
l$V}f}epfl et l'œuvre aôcompltene semble
qu'uo Commencement ; la démocratie a
été fidèle à la République parlementaire
et celle-ci n'a gardedloubUer ses devoir»
envers la démocratie. d'autre part la
c.r\,e passée A révélé le mal profond qui
résultait de l'esprit de révolte d'une partie
de l'armée et la défense républicaine
comprend nécessairement les mesures
propres à remédier à ce mal dans rava-
Dit**
Q"f't à ce double point de vue qu'il
faut examiner le dernier décret pris sur
la proposition du Ministre du Commerce
pour créer et organiser les conseils du
travail et le décret proposé ces jour\\-c.\
à la signature du Président par le géné-
fIAi André,
kors de la formation du ministère, on
avait vivement reproché à M. Millerand
ses opinions collectivistes et à M. Wal-
deck-Rousseau d'avoir choisi tig tel au-
xiliaire ; nous ayions toujours pensé au
poptîqiro que llépreuve du pouvoir au-
rait de bons résultats pour le leader
socialiste et que en présence des difftcul-
tés quotidiennes soulevées par les rap-
ports de patrons à ouvriers, il renoncer
rait, sinon en théorie du moins en fait,
à la doctrine Qui prétend renouveler de
fond en comble là société en supprimant
la propriété individuelle qui en est la
base pour la remplacer par la propriété
collective qui engendrerait la toute puis-
sance de l'Etat et supprimerait toute IV
berté individuelle.
lin effët," M. erand, au pouvoir, a
laissé de côté ces théories et adoptant
résolument la méthode progressiste,
s'est efforcé d'améliorer et non de dé-
truire les organisations actuelles.
La création des Conseils du travail est
une œuvre de paix sociale.
Bien des conflits ^alsspnt de oe fait
que les ouvriers et les patrons qui les
emploient ne se connaissent pas ; et
effet, les patrons sont souvent à l'heure
actuelle des sociétés dont les adminis-
trateurs ne sont pas en contact avec les
travailleurs ; il y a bien des directeurs,
mais ils ne sont pas les maîtres et leur
situation est d'autant plus difficile qu'ils
sont aussi suspects aux ouvriers que le
seraient les patrons sans avoir la m§mp
autorité pour arrêter lp* conflits nais-
gantç en fanant, de leur propre mouve-
ment, les concessions nécessaires en
temps opportun. avec les patrons qui
Eu outre, même avec les patrons qui
gèrent leur propre entreprise les ouvriers
ne peuvent discuter librement les condi-
tions de leur travail, sur un pied (Téga-
lité, e feraient acheteur et un
on un bailleur et un locataire,
cor ils scnit constamment dans un étal de
R"
* Dans les conseils du travail, patrons
et ouvriers élus les uns et les autres par
leurs pairs se rencontreront dans des
conditions meilleures, en dehors du tra..
vail et de l'usine; ce seront vraiment
deux parties en présence ayant chacune
derrière elles lu force de leurs mandants
et pouvant discuter courtoisement mais
librement les chances diverses de leur
cootrat.
Mais, dit-on, ce sont les syndicats seuls
qui feront les élections ouvrières, quelle
tyrannie t Ceux qui parlent ainsi ne ré-
fléchissent sans doute pas que tous les
travailleurs vont avoir intérêt à se syn-
diquer et que par la force des choses le
Byudicat se confondra ainsi avec la masse
même des ouvriers ; mais cette masse ne
sera plus dispersée et pour ainsi dire
inorganique ; elle sera rassemblée, dis-
ciplinée, disposera d'un certain avoir
quand le nouveau projet Walrteck-Rous-
seau sera voté; par suite, elle deviendra
sage oar elle sera consciente de ses inté-
rêts qui ne consistent pas à rendre le tra-
vail impossible ni à dissiper les écono-
mies qui auront pu être amassées,
Voilà rouvre de paix et d'union dont
les bases sont jetées par le nouveau
décret,
Quant à la réforme militaire accomplie
par le général André nous ne pouvons
aujourd'hui l'analyser et l'apprécier lon-
guement à cette place.
Relevons toutefois qu'elle est égale-
ment une œuvre démocratique d'union
et d'égalité; en effet, elle rapproche les
officiers généralement plibéiens sortis de
Saint-Maxeot et les offlolers nobles ou
riches iiçkrtig de Saiut-Cyr, en admettant
les premiers comme professeurs à la se"
conde de ces écoles; de plus elle rend
possible l'acoès de la cavalerie, cette ar-
me si exclusivement aristocratique jus 1
qu'ici, aux jeunes gens de familles mo- 1
"a'- q'" ,- pu appris aruuFTUUl*
admission à l'êoole. l'exercice du oheval
puisque le classement ne se fera plus
deux mois après l'enlrée à Saint-Cyr,
mais au boutd'une année pendant laquelle
tous ont également suivi les cours d'équi-
tation,
L'opposition réactionnaire et nationa-
liste vient d'accueillir ces décrets par
des cris de fureur, c'est bon signe; quant
les tenants des régimes anciens sont
mécoutenlli, nous pouvons être certains
que la réforme dont ils se plaignent ap-
porte un élément utile dans l'éla-
boration de la société des temps nou-
veaux.
Civis.
Une fausse Nouvelle
La Petite République socialiste signale
avec véhémence un bruit qui avait couru,
parait-il, et dont un journal nationaliste
s'était fait l'écho. Le gouvernement, disait
ce journal, avait placé le don grès socialiste
international, qui siège en ce moment,
sous la surveillance toute particulière de
la police, et, au cas où M. Jaurès n'eût nas
été nommé président de la section fran-
çaise, des forces imposantes devaient en-
vahir la salle, la faire évacuer et dissoudre
le Congrès. Ce sout là, dit la Petite Répu.
bltque, des calomnies infimes et elle accu-
mule, pour flétrir leurs auteurs, les épi-
thètes les plus méprisantes et les qualifica-
ut", les olus foudroyant a. Sans vou olr
recourir aux mômes hardiesses de langage,
nous comprenons cependant son indigna-
tion. Nous ne nous sommes pas donné la
peine de recueillir les moindres renseigne
ments : point n'est besoin, en effet, d'infor-
mations quelconques. La nouvelle est faus-
se, évidemment ; son absurdité saute aux
yeux. Pourquoi M. le président du Conseil
aurait-il besoin de faire surveiller le Con-
grès socialiste? Il y compte des amis s\\rs
et des partisans dévoues, ut-;mêtne ne va
pas assister aux séances ; mais ses parti-
sans et ses amis sont là pour le renseigner
exactement, pour le tenir au courant des
moindres incidents, pour lui permettre
d'être constamment do cœur avec les con-
gressistes et de suivre leurs travaux, heure
par heure, avec toute la sympathie dont Il
est capable; c'est méconnaître son carac-
tère et avoir bien peu de conflauce dans la
fermeté de ses convictions que de le croire
homme à pedéfier du Gongrès et surtout
de le supposer prêt à porter atteinte à la
liberté de ses délibérations.
Certes, M. le président du Conseil ne sau-
rait être Indifférent aux manifestai ions de
l'opinion socialiste française : une victoire
du socialisme ministériel doit le remplir de
joie. La Qmnti de M. Jaurès a dû, par
Conséquent, le toucher profondément.
Mais, 8 là à conclure qu'il aurait pu faire
appel à la force et dissoudre un Gongrès
socialiste comme un vulgaire Conseil mu
niclpal, il y a loin. ---
Tant que l'ordre public n'est pas troublé,
la mesure serait d'une légalité douteuse, et
le gouvernement est, par définition, servi
teur attentif delà légalité, ijnç intervention
quelconque, mais un peu brutale, dans les
sflaifes inWtdures du Congrès serait, en
outre, profonde tuent maladroite, cap elle
Truisseratt les suscept ibilités légitimesde
= dont M. le président du Conseil a
Besoin. Il ne pourrait, enfin, leur chercher
la moindre querelle sacs manquer at nç de
voira de la rufcuunaissance la pin eèemen*
taire,,.
LE DISCOU RS du presi DENT
Le banquet des maires a été admira-
ble. Tout s'y est bien passé, moralement
et matériellement. Au point de vue maté-
riel, les mesures, avaient été si bien pri-
ses qu'il ne s'est produit,sur aucun point,
ni confusion ni désordre ; et, pourtant, la
présence de plus de vingt mille personnes
dans un espace relativement étroit au-
rait pu inspirer quelques inquiétudes. 11
y a eu, au cours de toute cette fête, de la
gaieté, de la cordialité, parfois même des
élans d'enthousiasme. Un beau soleil et
un cadre admirable donnaient plus d'é-
clat et de relief à cette manifestation ré-
publicaine et patriotique.
Le succès de M. le Président de la Ré-
publique a été très vif. Les maires de
F l'on eo, youpée autour de lui, l'ont ac-
clamé avec chaleur. il se mouvait dans
une atmosphère de sympathie. Nous n'a-
vons pas besoin de dire que nous en
sommes heureux. Au début de sa haute
magistrature, M. Loubet a été l'objet et
quelque peu la victime de certains malen-
tendus dont il n'était pas responsable, et
qui venaient d'une grande injustice.Mais
le temps a fait son œuvre et la personna-
lité du Président de la République n'a pas
tardé à se dégager des nuages artificiels
dont on l'avait enveloppée. Les manifes-
tations d'hier prouvent que l'immense
majorité du pays,inébranla.blement fidèle
à nos institutions, reconnaît dans M.Lou-
bet leur digne représentant. Tous ceux
qui ont assisté au banquet des Tuileries
.et aux démonstrations qui l'ont suivi
garderont le souvenir de ces scènes où
la vie même de la France semblait se
manifester. -
M. le Président de la République n'a
pas permis que la Journée des Maires,
comme on pourrait l'appeler, fût accapa-
rée par un parti, a En répondant, a-t-il
dit,à notre invitation avec tant d'empres-
sement, vous n'avez voulu ni adhérer à
un programme de parti, ni donner à
quelques hommes politiques le plaisir de
voir leurs amis réunis autour d'eux Cette
imposante cérémonie est autre chose
qu'un ralliement de combat. » On ne sau-
rait mieux dire ; il était impossible de
parler plus constitutionnellement.
Nous ne voulons pas tirerdece passage
important de son discours dos consé-
quences exagérées : le sens en est trop
précis pour qu'on paisse s'y trompor.
D'ailleurs aucun doute, aucune hésita-
tion, n'existait dans l'esprit des maires.
Tous ils savaient que la manifestation du
22 septembre était une manilestation en
l'honneur de la République et pour eux
il n'y avait aucune confusion.
Il était bon cependant qu'une parole
venue de haut mît les choses bien à leur
place et otât ainsi à lapresse nationaliste
tout prétexte à récriminations.
Après le discours de M. le Président
de la République, la situation était bien
nettement définie. Ce n'était pas « un
programme de parti » qui avait été accla-
mé. Ce n'étaient pas « quelques hommes
politiques » qui avaient réuni autour
d'eux plus dl « amis » qu'on ne leur en
connaissait. Enfin, le banquet des Tuile
ries n'était pas un « ralliement de com-
bat.» Cela devait être dit, et l'a été excel-
lemment, en parlant comme il l'a fait, M.
le Président de la République n'a pas
1 désavoué son ministère, il ne s'est pas
séparé de lui, bien loin de là.
Un autre passage du discours prési-
dentiel médite une attention particulière:
il a eu quelque chose d'un peu imprévu.
Nous nous contenterons pour aujourd'hui
de le signaler. C'est celui où M. Loubet,
après avoir parlé des luttes et des épreu-
ves d'où la République est toujours sortie
plus énergique et plus forte, a ajouté :
« Sans doute, il est possible qu'elle
modifie quelques-unes de ses institutions
et, pourvu que ce soit par les voies paci-
-- fiques et légales, nous acceptons volon-
1 - - w *
tiers l'éventualité de certains change-
ments. » Les partisans de la revision
applaudiront à cette phrase, qui ouvre ou
qui mteouvre la porte à leurs espératl.
CPS. Mais il y a revision et revision, et
lorsqu'ou en viendra à s'expliquer sur
elle qu'il convient de faire,. à supposer
qu'il failleft faire une - Paccord provi-
min. Rétablit sut la nécessité ou sur
l'utilitt 4e reviser pourrait bien ne paQ
se maintenir. Ou plutôt il ne se main-
tiendrait pas : ce n'est pas un doute que
nous avons à ce sujntjmai-5 une certitude.
Il t a quelques mois, on parlait beaucoup
de la revision, beaucoup moins, à la
vérité, dans le grand public que dans
certains groupes politiques. L'Exposition
universelle a amené l'ajournement de ces
projets, ou de ces velléités; mais on a
annoncé que, l'Exposition une fois termi-
née, la question serait posée et qu'elle
devr ait être résolue dans un sens ou
dans l'autre.
Nous n'avons, on le sait, aucun parti
pris à ce sujet. Il était difficile d'écarter
la question avant le discours de M. Lou-
bet, et peut-être cela n'était-il pas dési-
rattle : depuis, elle s'impose d'une ma-
Dière plus pressante à nos préoccupa-
tions. Des paroles aussi significatives
que celles de M. Loubet, et évidemment
aussi mûries et pesées, n'ont pas été pro-
noncées en vain. Peut-être faut-il voir,
au milieu de toute la joie qui débordait
hier au banquet des Tuileries, le senti-
ment intime que tout n'est pas pour le
mieux dans la meilleure des Républi-
ques. Sous l'éclat extérieur d une admi-
rable fête, M. Loubet n'oubliait pas le
malaise doni il a été le témoin et lé con-
fident depuis plusieurs mois. Ce malaise
vient-il de la Constitution ? Problème dé-
licat que nous aurons bientôt à agiter.
M. Loubet envisage l'avenir avec con-
fiance, et aussi avec coùrage, Il a pro-
mis- d'accomplir jusqu'au bout, «sans
hésitation ni faiblesse », le mandat qui
lui a été confié, et l'assurance qu'il en a
donnée a été longuement applaudie.
Cette journée aurait pu ne laisser qu'un
souvenir heureux mais fugitif : elle aura
sans -doute d'autres conséquences. Le
discours de M. Loubet aurait pu n'être
qu'un discours d'apparat : il a été plus
et mieux, car il pose pour l'avenir les
questions les plus graves. Ce n'est pas
un discours : c'est un acte.
A tort et à travel-t;
COMMERCE ET BUREAUCRATIE
L'industrie française sotitri-o, le com-
merce languit. Pourquoi 'i Parce que, af-
firment certains écollomisle, la France
est un pays en décadence, parce que la
race française décline et s'étiole tandis
que la race anglo-saxonne prouve sa vi-
talité et montre, par ses conquêtes. l'in-
contestable supériorité qu'elle doit à sa
nature et à ses mœurs.
Ce sont là, à proprement parler, phra-
ses d'économistes, dires de théoriciens.
La race anglo-saxonne a ses qualités, la
race française a les siennes. Nos com-
merçants, - nos industriels n'ont pas dé-
généré, et, aujourd'hui comme par le
passé, ils seraient des rivaux redouta-
bles pour l'étranger, si leur énergie et
leur intelligence ne se trouvaient para-
lysées dans une certaine mesure par une
série de circonstances qui n'infirment en
rien la valeur personnelle do notre race
Ces circonstances sont multiples : il
serait puéril, en effet, de croire que l'on
peut, simplifiant - les choses à l'excès, di-
re : voici la cause, l'unique cause du
mal. Les faits naturels et sociaux pré-
sentent plus de complexité.
On peut toutefois assigner une impor-
tance capitale à certaines conditions
économiques qui régissent actuellement
notre production. L'industriel et le com-
merçant français dans la lutte interna-
tionale, se présentent en état d'infériorité
manifeste par ce qu'ils sont grevés d'im-
pôts plus lourds qu'aucun de leurs con-
currents.
Pour nourrir des fonctionnaires inu-
tiles et souvent nuisibles,pour entretenir
une armée chaque jour accrue de bu-
reaucrates,pour dorer les loisirs de fonc-
tionnaires improductifs, on grève le pro-
ducteur de charges d'autant plus énor-
mes qu'elles soat plus nombreuses, plus
dissimulées, plus morcelées.
La France, à force d'emprunter, doit
aujourd'hui plus de trente quatre mil-
liards. Cette dette, loin de diminuer,
tend à s'accroître, car on n'amortit pas.
Tout commerçant ou industriel fran-
çais, avant d'avoir fait acte de commerce,
paye donc les intérêts d'une dette qu'il
n'a pas le droit d'éteindre.
Il paye en outre l'Administration, bien 1
que pour les fonctionnaires parisiens, on
dépense plus de 50 millions par e a, soit
8,300 fr. par tête d'employé, en moyenne,
ce qui, en comptant les garçons de bn-
reau à 1,800 fr, démoutre l'existence do
nombreuses sinécures à riO on ::!:-J mille
francs par an. Le couitncrç;iut, l'iûduu
trid qui, dévurc de frais, doil. marchan-
der quelques centaines do francs à un
employé indispensable, paye chaque an-
née sans murmurer à un taux de mitliar-
l daàre des employés qui travaillent quel-
[ qun bewu par jour. à ne rien faire.
Que dire de l'activité d'une Adminis-
tration si nombreuse que un français sur
2ô en arrive à vivre aux dépens du Tré-
sor public de telle sorte que 24 français
sur 25 doivent se ootiser pour entretenir
un inutile. C'est un milliard 50 millions
de francs que nous devons sortir de no-
tre poche pour faire vivre ces heureux
mortels au nombre de plus de 450,000.
Ajoutons les retraités et, de plus en
plus. l'habitude se preud de mettre un
employé à la retraite afin de lui substi-
tuer un ami des puissants du jour. Pour
payer ces retraites nous sortons chaque
année de notre poche plus de,deux cent
millions de francs.
Est-il utile de poursuivre i Un négo-
ciant ou un industriel, qui, chaque année
augmenterait ses dettes, qui en paierait
indéfiniment les intérêts sans songer à
diminuer sa charge par des rembourse-
ments partiels, un négociant qui entre-
tiendrait une armée de commis inutiles,
qui paierait ces commis, hommes de
peine, etc., sur le pied moyen de 8,000
fr. par an, qui renverrait en leur offrant
une retraite des hommes en pleire force
pour donner leur emploi à des protégés,
un négociant qui ayant cette armée d'em-
ployés l'occuperait à griffonner des pa-
perasses, à tracasser par leurs exigences
les clients de la maison, ou tout simple
ment à ne rien faire. un tel négociant
serait taxé de folie par ses confrères et
ne tarderait pas à faire faillite. Le type
d'une maison ainsi conduite, c'est l'Ad-
ministration. française. Nous connais-
sons sa folie, mais nous ne lui avons pas
jusqu'ici laissé faire faillite parce que
nous lui avons toujours fourni l'agent
tiré de nas poches.
Mais il y a une fin à tout. Cette fin ce
sera la banqueroute de l'Etat et comme
contre coup celle de la France ou la ré-
volte de ceux qui travaillent et qui paient.
ADMINISTRATIONS COLONIALES
- - - - &
Nos administrateurs coloniaux de la côte
occidentale d'Afrique ont, au point de vue
économique, obtenu, la plupart, de bons
résultats. Et ces résultats peuvent le plua
souvent être comparés avec avantage a
ceux des administrateurs anglais dans les
mêmes régions. Il e^t,ootamment un point
particulièrement délicat. de leur rôle, celui
de rétablissement et do la perception der
l'impôt indigène,dans lequel ilsootbeauooup
mieux réussi que leurs collègues anglais.
Les gouverneurs des colonies britanniques
de la côte occidentale d'Afrlqne.notammen t
de la Gote-d'Or et de SIerra-Leone, se sont
heurtés à des obstacles considérable*, quand
ils ont voulu établir un impôt Indigène
dans leurs colonies. On se souvient des
troubles qui, il y a deux ans, éclatèrent
dans la colonie de Siera-Leone à propos de
la perception de la taxo sur les huttes.
Dans nos colonies, au contraire, la chose
olla facilement. En Guinée, 11 n'y eut aucun
trouble et, au Dahomey, l'application d'un
arrêté du 28 juin 1899 a été faite sans en-
combres.
- L'impôt de capitalisation établi par cet
arrête est de 2 fr. ii5 par homme, femme et
enfant âgé do plus de 10 ans, habilant. les
villes de Kotonou, Ouidah, Grand-Popo,
Agouè, Porto-Novo et sa baitlleue.et do 1 fr.
Agoué, habitant des autres localités de la
25 par
colonie.Cette somme, déji importante pour
les indigènes, est Jo plus souvent versée
en numéraire, et il est pou ubé de la faculté
de paiement en nature. Des remises de 20
Oro sont accordées aux etiefs indigôrcs sur
le montant de l'impôt après complet re-
couvrement des rôles. Cette association des
chefs Indigènes à la perception de l'impôt a
eu un plein succès, et la patience et la cir-
conspection de nos administrateurs aidant)
on a obtenu un résultat très brillant.
Souvent Ja comparaison entre les admi-
nistrations coloniales française et anglaise
tourne à notre désavantage ; cette fois, en
le vott, il n'en est pas de même, et nOl'!.
avons plaisir à le dire ; nous pensons d';tll-
leurs que des faits analogues à celui-ci. se-
ront de plus en plus fréquents à l'avenir.
LES FÊTES DE MMEmM
La fêto du Souvenir Normand dont 3'e-L
occupée toute la presse parisienne et nor-
mande, est définitivement organisée. File
aura lieu le 7 octobre prochain, a Cornovll-
le-sur-Risle (Eure).
Grâce nux soins du comité du Réveil des
Cloches et au zèle infatigable de ce vrai et
entbousiaste Normand, le marquis de la
RochethulolJ, les douze cloches du Carillon
ressuscité prendront part à la tête et joue-
ront leur rote dans la représentation du
chef-d'œuvre de Gabel et Planquette, qui
aura lieu en plein air dans son vrai décor
naturel.
-. - -
Les auteurs ont accepté la présidence
d'honneur de cette solennité. Mme Char-
lotie Wiche, la diva Scandinave, et Mlle
Germaine de Lucenay ont promis leur gra-
cieux concours, ainsi que plusieurs sociétés
musicales de la région qui exécuteront au
3° acte le chœur des ancêtres.
Le spectacle ne manquera pas d'inté-
rêt,
Sur les bords de la Risle, au milieu des
pommiers chargés do leurs fruits roses, la
jeunesse cornevilloise tiendra une kermes-
se, des Normandes en costume national
vendront fleurs, parfums et souvenirs.
Le clou de cette kermesse sera certaine-
ment le cabaret artistique où des poètes et
chansonniers normands chanteront le glQg
rieux passé de notre vieille province.
Le soir, grand feu d'artifice et bal cham-
petre. 1
Tout cela prouve que le charmant pays
des Cloches sera absolument envahi le 7
octobre, et do partout 01). s'y donne rendez-
vous. Paris littéraire et artistique sera lar-
gemint représente a la manifestation artis-
tique ,le G<>»"hovîil<"ï, rciinnif Il t'a. été a ct-l-
¡. •V'Arf'i* >>t ,r. 6<"*v:Uii s l,.'s
gr,-ild £ iJ so» t.'tt.;.: 1.¡ J.. '1"'0, le 1\1-
rltlg. Oîob, l'A u tort» oî > U- G i ub r*in t uv £ ariir<ô
de'< .^« ursiuî»
lui Havre,Normandqf'ùo
N«vlti:it>ion K \'tlpCiJr.. a GoMp.vntc 4c,;
chemins de fer do rouent, les bateaux de
Pout-Audemer organisent également des
| voyages do plaisir avec billets directs.
L'ASSAINISSEMENT
Une campagne intéressante. - Etat
sanitaire déplorable. Ar-
gent mal placé. - La valeur
de la vie humaine.
Depuis près dedix ans, aussi bien à Rouen
qu'au Havre, nous menons une campagne
pour obtenir des municipalités jusqu'à ce
jour rotlves que l'on se décide à prendre
les urgentes mesures que nécessite le dé-
plorable ébat sanitaire de ces doux grandes
cités.
On a versé des Ilots d'encre, empilé rap-
ports sur rapports, substitué commission
technique à commission financière, multi-
plié les essais, on à même fait une exposi-
sition et tous ces efrorts ont été vains, l'é.
Lat d'Insalubrité persiste et nos deux gran-
des villes normandes ont le triste honneur
de tenir la tète sur le relevé de mortalité,
non seulement de France mais encored'Eu.-
roue.
Une telle gloire est peu enviable et il a
fallu la coupable apathie des municipalités
qui se sont succèdees au pouvoir pour
uu'elle nous fut aoiiuise.
- Au Havre, comme à Rouen, nous som-
mes en dépit de toutes les belles affirma-
tions des médecins, menacés d'être envahis
par la fièvre bubonique qui règne en maî-
tresse à Glasgow, la fièvre typboïde est de
l'aveu même du corps médical à l'état en-
démique, et si nous n'avons point eu un
beau réveil du choléra cet été, cela tient à
une chance Inespérée.
Telle situation ne peut durer, et la me
populaire l'a si bien compris, qu'à Rouen en
particulier, lors des élections municipales,
elle a imposé aux candidats l'étude et la
mise en pratique de l'as sainissement.
Au Havre, si des engagements aussi nets
n'ont pas été exigés, il les élus n'ont point
sienè la promesse forme de faire l'assai-
nissement, la population n'en est pas moins
résolue à exiger par tous les moyens pos-
sibles que la municipalité se décide" pren-
dre les mesures nécessaires pour porter
remède à un Intolérable état de ohoses.
L'explosion de ce sentiment populaire se
trouve fort nettement indiqué dans l'arti-
cle très net que notre confrère Fenoux pu-
bliait, samedi dernier, dans le Petit Ha-
t>re< sous ce litre suggestif Une campa.
gne à reprendre, quelques jours après
il était suivi par les journaux du Havre,
le Jvttrnaiclu Havre, le Courrier ditlTa-
-vre est le Progrès.
Pour nous qui n'avons jamais cessé cette
campugue^ui la cont inuons inlassablement
depuis IJ/U" de dix ans, nous sommes heu-
reux de voir notre confrère, venir, au-
jourd'hui, combattre le bon combat à nos
cotés et nous espérons cette fols pouvoir
ensemble remporter la victoire.
Aujourd'hui, si l'état sanitaire n'a point
changé, si nos villes continuent à posséder
une mortalité de 36 à 37 pour mille, su-
périeure de 18 -1. à ce qu'elle devrait être,
s'il y meurt chaque année àLc-kltit cent a
deiu; mille personnes qui logiquement ne
devraient pas mourir, ces terribles faits
sont dn. à la négligence d'unn administra-
tion qui dépense pas mal d'aronl pour
constater ces déplorables faits, sans vouloir
délier les cordons de sa bourso pour y por-
ter remède.
Aujourd'hui l'heure des tergiversations
est. passée et la population ne veut plus se
oouleiiler do values Dromossos, do falla-
cieuses études, qu'arrivent seulement à
leurrer rinipaiieiicc puhllque. sans appor-
ter le moindre remède au mal dont on souf-
fre.
U y a dix ans on pouvait, douter de l'ef fi -
caeité des mesures proposées l'art sanitaire
était dans sa période d'essai et on pouvait,
jusnu'â un certain point admettra qup le
proMémo de l'assainissement des villes n'é-
l"lt pas encore résolu ot que l'on risquait
dlç,,nge cter de grosses dépenses sans arriver
au but visé.
U n'en est-plus ainsi en ce moment et
l'evpérience a déterminé de la façon du
monde la plus nette les travaux à accom-
rUr pour assurer l'assainissement, ratlonel
et logique.
Tous les excreta, tous les résidus usés de
la vie doivent être enlevés loin do l'agglo-
mération urbaine dans le plus bref délai
possible.
Ceci nécessite la réfection ou la restau-
ration d'un réseau d'égouts, l'adduction
d'eau en quantité suffisante pour permettre
l'enlèvement mécanique des excreta, la
désinfection constante de l'eau d'égout
lorq de son cheminement dans le sous sol.
Comment doit, on traiter les excreta iso-
lés de la ville ? L'épendage, si préconisé il
y a dix ans, a donné les plus mauvais
résultats à Paris comme 11 en avait donné
d'exécrable en Angleterre, il faut l'aban-
donner.
Le rejeta la mer est impossible, le llux
et le refllux, les courants ramenant les im-
mondices sur les plages.
La solution que la pratique indique est
la désinfection chimique ou mieux électro-
chimique, combinée avec la filtration mé-
canique. On rejette ainsi à la mer ou au
ileuve des eaux absolu ment, pures et on
sépare sous forme d'cnllrats Inodorants
tous les principes fcrtilisateurs contenus
dans l'eau d'égout.
L'exécution d'un tel programme demaude
do l'argent, beaucoup d'argent même, mais
rtoU-ou hésiter à faire semblable dépense ?
Nous ne le croyons pas, l'Anglelerro pour
mettre eu vigueur le Sanilory Bet a dé-
pensé un milliard et demi et elle ne semble
ras s'être ruinée.
D'ailleurs il est un pAlit calcul fort Inté-
TI's"'ant. A faim et qui ilcumnlrn qu'en
f 'i'H-l t':J" 'lUi -"MM" i.t ituf >1 II:-;III" ètre
t I il i Il « !.. I : ! { I 11" (»i .1 i: l mil ftrl -llfslrô.
[! Il • t lûeU ail
lli\re qiiïi Kon^n. r!is«"Uf ., Il ",'.a, deux
îuill»' iqui 1 t.' ilrfi>«ient pan mou
on ; an t.itix d:-' <\"llr'tU"p,-\ Tina vie d'hom-
me roiivsiioiul ."i nu t-ajjital denvtron 5ooo
/Vvmr.s, si lions !)utHtp)htUt par :!,l}cJ() co
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iVmt tu/Uivn de francs par utu
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