Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1910-05-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 mai 1910 22 mai 1910
Description : 1910/05/22 (A19,N1009). 1910/05/22 (A19,N1009).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6388867j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2012
Dix-neuvième année. N° 4009 Numéro : CINQ centimes Dimanche 22 Mm Inlt)
Le Travailleur Il
INSERTIONS :
Annonces la ligue Ofr.50
Avis d'inhuinalioit. 1 fr. »
Meclallles - 2 fr. »
Rédaction et Administrai ion
70, Rue Malpalu, 70, ROUEN
Bureaux au Havre
Rue Jean-Baptiste Eyriès
L s abonnements se paient à l'avance
ni 8e font à partir du 1" et 16 de
Dde chaque Il.ois
ORGANE RÉPUBLICAIN
la -,
de la Seine-Inférieure, de l'Eure et du Calvados
PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNRMgNTS :
Seine-Inférieure, Kure et clè-
parlements limilruphes. 4 tr
Autres dèpartemeDlR. 5 fr.
SIX MOIS
Seine-Inférieure, Eure et dé-
partements limitroplies. 2 fr. 50
Autres départements. 2 fr. 70
Toute la correspondance concernant le
journal doit être adressée à M. le
Directeur du Travailleur Normand.
POUR LES INSTITUTEURS
Ferions nous fausse route? voilà
la question que nous nous sommes
posés cette semaine à la réception
des nombreuses visites des lettres
qui nous ont été adressées concer-
nant notre article pour les Institu-
leurs.
Certes nous ne retirons rien do ce
que nous avons dit, de ce que nous
avons écrit, mais il nous faut cepen-
dant une preuve de tant de réclama-
tions venues de tous les côtés du
Département et émanant d'amis ré-
publicains sur lesquels il n'est pos-
sible d'élever aucun doute sur leurs
convictions, d'enregistrer des récla-
mations que nous considérons comme
un cri d'alarme qu'il est bon de
signaler !
C'est d'abord, un de nos vieux
lecteurs qui nous écrit pour nous
rappeler les campagnes qu'il faisait
avec nous contre l'influence des
curés dans nos campagnes, au mo-
ment ou tout puissant ils courbaient
sous leur joug : Maires, conseillers
municipaux, et obligeaient nos ins-
tituteurs non seulement à conduire
les enfants à l'église, mais enoore à
venir comme chantre au lutin. Vous
vous rappelez nous disait-il, et l'in-
dignation de notre instituteur obligé
de se courber devant l'eau béni-
te, lui nettement anticlérical
mais ne fallait-il pas qu'il s'in-
cline le lutrin, n'était-il pas
le complément pour assurer la vie
matérielle.
Puis e'est un délégué cantonal
qui est venu nous raconter ses do-
léances sur la difficulté, ou plutôt
sur l'impossibilité qu'il rencontre
pour remplir la mission qu'il con-
sidérait comme sacrée, d'assurer à
nos Ecoles communales l'instruction
démocratique qui est le rêve de tout
démocrate.
Nos instituteurs, nous dit-il, n'ad- 1
mettent notre présence que pour pa-
vaner devant nous, et nous montrer
combien l'école est bien balayée,
combien ils sont amis de l'hygiène
et de la salubrité. Sur ce terrain
nos instituteurs sont très larges et
nous accordent tout contrôle, mais
hélas, si vous vous aventurez sur
le terrain do l'enseignement, vous
êtes bien vite remis en place. Si
vous parler de contrôler les cahiers
des élèves, l'indignation du maitre
se révèle! Un délégué cantonal se
mêlant de vérifier si on parle à nos
enfants du grand Napoléon, ou de
la révolution, de quoi ce mêle cet
intrus!
Enfin, c'est un autre ami indé-
pendant celui-là, qui n'a jamais été
catholique pratiquant, ni ami du
curé, qui nous écrit : Pour la cor-
rection de notre article nous ne
croyons pouvoir mieux faire que de
publier intégralement sa lettre.
Mon Dieu mais que cette ap-
pellation ne te gêne pas comme
on voit bien que tu vis maintenant
on dehors de nos populations rurales
et que tu ne fréquentes plus nos
grands-maîtres de l'enseignement,
vous êtes tous imbus de grandes
théories, des grands mots et lorsque
vous vous emballez sur ce terrain :
les grands principes, on ne plus vous
arrêter !
Vous êtes je le crois excusable
puisque j'en suis convaincu vous
traitez de ces grandes questions
dans votre bureau, emballes pas vos
théories d'antan et sur l'impeccabi-
lité, et le grand mérite de nos insti-
tuteurs laïque mais pour nous
simple mortel, qui avons combattu,
avec tant d'énergie l'influence, ou
plutôt la prépondérance des curés,
dans nos campagnes qui opprimait
nos paysans et dominait nos popula-
tions, il nous faut constater que ce
n'est plus le curé qui opprime et
domine, mais que la même action
s'exerce toujours, et que c'est l'ins-
tituteur qui aujourd'hui remplace
le curé.
Nuua en sommes à un tel point
que maintenant il faut que tous s'in-
cline devant l'instituteur, maire,
conseil municipal, délégué canto-
nal ! je dis tous, je me trompe car il
en est un que instituteurs et institu-
trices respectent ! C'est le Curé !
Tu ne me croiras pas ! Mais fais
une enquête dans la Seine-Infé-
rieure, dans le Calvados, dans l'Eure
et tu m'en diras des nouvelles !
C'est un ancien militaire blessé
en 1870, qui en réclamant contre
l'abandon dans lequel sont laissés
les anciens soldats blessés aux. ser-
vices de la patrie, ceux-ci dit-il ne
peuvent obtenir aucune faveur au-
cune réduction, pendant que les ins-
tituteurs qui joignent souvent à leur
école, la profession de secrétaire de
Mairie, sont logés gratuitement,
circulent pour leurs plaisirs dans
tous les trains en payant demi-place.
Ils ne paient aucun impôt, ni fon-
cier, ni locatif, ni prestations, ni
portes et fenêtres, en un mot ce sont
des privilégiés qui profitent de tous
les avantages et ne supportent au-
cune charge.
Et c'est pour eux que tout le
monde s'emballe, ils en ont jamais
assez !
A la fin c'est trop, qu'on les paie
largement soit, mais en somme ils
ne travaillent que 260 jours par an,
ils ont assez de latitude pour profiter
des vacances et s'amuser, il ne
serait que juste qu'ils participent
comme les autre citoyens aux
charges publiques !
Nous enregistrons ces réclama-
tions, nous les signalons à notre
inspecteur d'accadémie, à nos ins-
pecteurs primaires, nous voulons
croire que les protestations que nous
avons reçues sont exagérées mais en
tout cas, elles signalent unesituation
qu'il est bon d'examiner.
Il ne faut pas qu'un abus remplace
l'autre, nos maîtres de l'enseigne-
ment, nos instituteurs seront les
premiers dans leurs Fédérations, à
se rendre compte qu'ils doivent
avant tout, respecter les traditions
de Jean Macé, notre maître à tous,
ils existent pour instruire et non
pour dominer.
A. B.
FAUT-IL CROIRE?
On a dit souvent: Il faut une re-
ligion pour un peuple ! Je laisso de
côté ce qu'il y a do septicisme rail-
leur au fond de cette formule ; je la
prends dans son sons élevé, et je dis
moi aussi : Il faut des sentiments
élevés, une pensée unique, il faut
une foi commune pour un peuple ;
sans quoi il ne serait qu'une agré-
gation d'hommes juxtaposés par
des intérêts communs. Mais cette
pensée unique et cette foi commune,
il n'est pas nécessaire qu'il aille les
chercher dans des dogmes qui, du
reste, chaque jour s'évanouissent,
ne pouvant supporter l'éclat de la
raison.
Il faut qu'il les trouve en lui-mê-
me dans le sentiment do sa dignité,
de sa force, de sa grandeur, dans ses
gloires, dans ses espérances, dans
son ferme propos d'être prêt à mou-
rir plutôt que de cesser do vivre1
libre ot do vivre honoré.
-4>
Li IOUVElLE tHllRlf
Longtemps encore des commenta-
teurs ingénieux s'efforceront d'in-
terpréter la pensée du pays, telle
qu'elle s'ost exprimée aux deux scru-
tins du 24 avril et du 8 mai. A
moins do fausser les chiffres et de
déformer les statistiques, les plus
subtils critiques sont pourtant bien
obligésdeconvenirquela République
a triomphé de ce nouvel assaut.
De nombreux changements do
personnes, quoi qu'on puisse penser
de chacun d'eux pris isolement, ne
sont pas faits pour modifier la compo-
sition de la future chambre, au re-
gard de la précédente. En considé-
rant séparément, sous des rubriques
distinctesles républicains de gauche,
les radicaux, les rad icati istes
les socialistes indépendants, une
inquiétude pourrait naître à la pen-
«
sée que ces groupements ne se
confondront pas et ne se rejoindront
pas, comme aujourd'hui. Cette hy-
pothèse pessimiste ne résiste pas à
l'examen. Il n'y a pas de raison pour
que la majorité de demain ne soit
pas aussi compacte que celle d'hier
et des législatures précédentes.
On estime à 370 le nombre des dé
putés pouvant être classés, en rai-
son de leur programme et de leurs
opinions, dans cette majorité. C'est
un chiffre assez coquet. Un Prési-
dent du Conseil, tel que M. Briand,
ne sera pas embarrassé pour gouver-
ner avec une majorité aussi forte-
plutôt destinée à s'accroître qu'à di-
minuer.
Par conséquent, les réactionnai-
res en sont pour leurs espérances ;
ils n'ont rien à attendre de l'Assem-
blée nouvelle, encore qu'ils aient
la possibilité, en certains cas, de
constituer une opposition active. Le
groupe des socialistes unifiés, s'il
s'ost accru de quelques unités, plus
peut-être qu'on ne l'avait prévu no
sera pas assez nombreux pour met-
tre l'existence d'un cabinet en péril,
à supposer qu'il s'apprête à le com-
battre systématiquement.
Ce n'est pas pour dire à la majori-
té qu'elle pourra dormir sur ses deux
oreilles. L'optimisme n'exclut pas la
la prudence. En aucun temps, les
partis au pouvoir ne doivent se dé-
partir de la plus stricte vigilance ;
s'ils s'imaginent avoir le droit de se
reposer sur leur succès, s'ils ont une
excessive confiance en eux-mêmes,
ils se ménagent les plus graves mé-
comptes et le plus triste réveil.
La majorité républicaine de gau-
che, loin de se croiser les bras, ne
manquera pas de S'iulposer l'activité
la plus laborieuse et la plus féconde ;
elle aura le sentiment de ses devoirs
et de ses responsabilités envers le
suffrage universel.
Des hommes d'Etat éminents, le
Président du Conseil, M. Léon
Bourgeois, ont tracé magistralement
le programme de la prochaine légis-
lature. Dès la rentrée des Chambres,
Le Président du Conseil tiendra le
langage approprié aux circonstan-
ces ; il tracera la voie à suivre, en
conformité des vœux du suffrage
universel.
Ce programme de travail n'a pas
besoin d'être démesurément long.
Ce qu'on attend, ce que le pays ré-
clame, ce sont des actes positifs et
non de belles promesses. Le gouver-
nement n'aura pas de peine à alimen-
ter les travaux des deux Chambres
et il a une assez claire vision des ré-
alités pour s'attacher la préférence
aux réalisation et aux solutions at-
tendue. -Li oritè de, cauclie y
La majorité de gauche, au Sénat
comme à la Chambre est prête à
agir ; élle ne ferait détaut que al la
division venait à se mettre dans ses
rangs. Un tel accident ne se produi-
ra pas. L'expérience du passé dé-
montre combien la discorde entre ré-
publicains est stérile et néfaste.
Au début d'une législature comme
à son expiration, pou r les élus comme
pour les électeurs, le mot d'ordre est
le même. C'est pour l'union que la
République triomphe, se développe
et prospère, C'fst par l'union seule
des républicains qu'elle peut remplir
toutes ses destinées.
LA FIN DU MONDE
Ne trouvez vous pas que l'affreux
cataclysme annoncé s'est assez bien
terminé.
La Comète qui devait d'un magis-
tral coup do queue nous balayer tous
dans le néant s'est montré très gra-
cieuse et très magnanime vis à vis de
notre vieille planète.
Il faut du reste reconnaître que
1 ensemble des populations avait ac-
cueilli cette épouvantable prédiction
avec un calme et une indifférence
qu'il convient de féliciter.
Où sont en 1910, les affreuses pré-
visions de l'an 1000, les terreurs de
de jadis ont fait place aux calem-
bourgs de toutes sortes et MM. les
Ecclésiastiques n'ont pu à beaucoup
près réaliser les splendides bénéfices
d'antan,
La sérénité avec laquelle chacun
attendait la date fatale montre une
fois de plus combien les anciens
préjugés et les antiques supersti-
tions tendent à disparaître pour faire
place à la science, et au développe-
ment intellectuel.
Voilà ce que le cléricalisme ne
peut voir sans une grosse larme duns
les yeux.
NARO.
u ma i il. m
« Ccst demain 10 ma
que la compte doit bou-
leverser. »
« Les Journaux »
La demi de six heures sonne.
Monsieur Moche se leva, les larmes
aux yeux et fit un dernier adieu à
son personnel, un vieil expédition-
naire lonfoe et chauve qui avait la
manie de collectioner les vieilles
plumes et un grand gosse de treize
ans, stréphopode et bêta perdu dans
1 1
dent propriétaire était un ancien em-
ployé de l'assurance.
A la suite d'une très grande habi-
tude d'ordre, M. Moche rangea soi-
gneusement ses trois porte-plumes,
Le Travailleur Il
INSERTIONS :
Annonces la ligue Ofr.50
Avis d'inhuinalioit. 1 fr. »
Meclallles - 2 fr. »
Rédaction et Administrai ion
70, Rue Malpalu, 70, ROUEN
Bureaux au Havre
Rue Jean-Baptiste Eyriès
L s abonnements se paient à l'avance
ni 8e font à partir du 1" et 16 de
Dde chaque Il.ois
ORGANE RÉPUBLICAIN
la -,
de la Seine-Inférieure, de l'Eure et du Calvados
PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNRMgNTS :
Seine-Inférieure, Kure et clè-
parlements limilruphes. 4 tr
Autres dèpartemeDlR. 5 fr.
SIX MOIS
Seine-Inférieure, Eure et dé-
partements limitroplies. 2 fr. 50
Autres départements. 2 fr. 70
Toute la correspondance concernant le
journal doit être adressée à M. le
Directeur du Travailleur Normand.
POUR LES INSTITUTEURS
Ferions nous fausse route? voilà
la question que nous nous sommes
posés cette semaine à la réception
des nombreuses visites des lettres
qui nous ont été adressées concer-
nant notre article pour les Institu-
leurs.
Certes nous ne retirons rien do ce
que nous avons dit, de ce que nous
avons écrit, mais il nous faut cepen-
dant une preuve de tant de réclama-
tions venues de tous les côtés du
Département et émanant d'amis ré-
publicains sur lesquels il n'est pos-
sible d'élever aucun doute sur leurs
convictions, d'enregistrer des récla-
mations que nous considérons comme
un cri d'alarme qu'il est bon de
signaler !
C'est d'abord, un de nos vieux
lecteurs qui nous écrit pour nous
rappeler les campagnes qu'il faisait
avec nous contre l'influence des
curés dans nos campagnes, au mo-
ment ou tout puissant ils courbaient
sous leur joug : Maires, conseillers
municipaux, et obligeaient nos ins-
tituteurs non seulement à conduire
les enfants à l'église, mais enoore à
venir comme chantre au lutin. Vous
vous rappelez nous disait-il, et l'in-
dignation de notre instituteur obligé
de se courber devant l'eau béni-
te, lui nettement anticlérical
mais ne fallait-il pas qu'il s'in-
cline le lutrin, n'était-il pas
le complément pour assurer la vie
matérielle.
Puis e'est un délégué cantonal
qui est venu nous raconter ses do-
léances sur la difficulté, ou plutôt
sur l'impossibilité qu'il rencontre
pour remplir la mission qu'il con-
sidérait comme sacrée, d'assurer à
nos Ecoles communales l'instruction
démocratique qui est le rêve de tout
démocrate.
Nos instituteurs, nous dit-il, n'ad- 1
mettent notre présence que pour pa-
vaner devant nous, et nous montrer
combien l'école est bien balayée,
combien ils sont amis de l'hygiène
et de la salubrité. Sur ce terrain
nos instituteurs sont très larges et
nous accordent tout contrôle, mais
hélas, si vous vous aventurez sur
le terrain do l'enseignement, vous
êtes bien vite remis en place. Si
vous parler de contrôler les cahiers
des élèves, l'indignation du maitre
se révèle! Un délégué cantonal se
mêlant de vérifier si on parle à nos
enfants du grand Napoléon, ou de
la révolution, de quoi ce mêle cet
intrus!
Enfin, c'est un autre ami indé-
pendant celui-là, qui n'a jamais été
catholique pratiquant, ni ami du
curé, qui nous écrit : Pour la cor-
rection de notre article nous ne
croyons pouvoir mieux faire que de
publier intégralement sa lettre.
Mon Dieu mais que cette ap-
pellation ne te gêne pas comme
on voit bien que tu vis maintenant
on dehors de nos populations rurales
et que tu ne fréquentes plus nos
grands-maîtres de l'enseignement,
vous êtes tous imbus de grandes
théories, des grands mots et lorsque
vous vous emballez sur ce terrain :
les grands principes, on ne plus vous
arrêter !
Vous êtes je le crois excusable
puisque j'en suis convaincu vous
traitez de ces grandes questions
dans votre bureau, emballes pas vos
théories d'antan et sur l'impeccabi-
lité, et le grand mérite de nos insti-
tuteurs laïque mais pour nous
simple mortel, qui avons combattu,
avec tant d'énergie l'influence, ou
plutôt la prépondérance des curés,
dans nos campagnes qui opprimait
nos paysans et dominait nos popula-
tions, il nous faut constater que ce
n'est plus le curé qui opprime et
domine, mais que la même action
s'exerce toujours, et que c'est l'ins-
tituteur qui aujourd'hui remplace
le curé.
Nuua en sommes à un tel point
que maintenant il faut que tous s'in-
cline devant l'instituteur, maire,
conseil municipal, délégué canto-
nal ! je dis tous, je me trompe car il
en est un que instituteurs et institu-
trices respectent ! C'est le Curé !
Tu ne me croiras pas ! Mais fais
une enquête dans la Seine-Infé-
rieure, dans le Calvados, dans l'Eure
et tu m'en diras des nouvelles !
C'est un ancien militaire blessé
en 1870, qui en réclamant contre
l'abandon dans lequel sont laissés
les anciens soldats blessés aux. ser-
vices de la patrie, ceux-ci dit-il ne
peuvent obtenir aucune faveur au-
cune réduction, pendant que les ins-
tituteurs qui joignent souvent à leur
école, la profession de secrétaire de
Mairie, sont logés gratuitement,
circulent pour leurs plaisirs dans
tous les trains en payant demi-place.
Ils ne paient aucun impôt, ni fon-
cier, ni locatif, ni prestations, ni
portes et fenêtres, en un mot ce sont
des privilégiés qui profitent de tous
les avantages et ne supportent au-
cune charge.
Et c'est pour eux que tout le
monde s'emballe, ils en ont jamais
assez !
A la fin c'est trop, qu'on les paie
largement soit, mais en somme ils
ne travaillent que 260 jours par an,
ils ont assez de latitude pour profiter
des vacances et s'amuser, il ne
serait que juste qu'ils participent
comme les autre citoyens aux
charges publiques !
Nous enregistrons ces réclama-
tions, nous les signalons à notre
inspecteur d'accadémie, à nos ins-
pecteurs primaires, nous voulons
croire que les protestations que nous
avons reçues sont exagérées mais en
tout cas, elles signalent unesituation
qu'il est bon d'examiner.
Il ne faut pas qu'un abus remplace
l'autre, nos maîtres de l'enseigne-
ment, nos instituteurs seront les
premiers dans leurs Fédérations, à
se rendre compte qu'ils doivent
avant tout, respecter les traditions
de Jean Macé, notre maître à tous,
ils existent pour instruire et non
pour dominer.
A. B.
FAUT-IL CROIRE?
On a dit souvent: Il faut une re-
ligion pour un peuple ! Je laisso de
côté ce qu'il y a do septicisme rail-
leur au fond de cette formule ; je la
prends dans son sons élevé, et je dis
moi aussi : Il faut des sentiments
élevés, une pensée unique, il faut
une foi commune pour un peuple ;
sans quoi il ne serait qu'une agré-
gation d'hommes juxtaposés par
des intérêts communs. Mais cette
pensée unique et cette foi commune,
il n'est pas nécessaire qu'il aille les
chercher dans des dogmes qui, du
reste, chaque jour s'évanouissent,
ne pouvant supporter l'éclat de la
raison.
Il faut qu'il les trouve en lui-mê-
me dans le sentiment do sa dignité,
de sa force, de sa grandeur, dans ses
gloires, dans ses espérances, dans
son ferme propos d'être prêt à mou-
rir plutôt que de cesser do vivre1
libre ot do vivre honoré.
-4>
Li IOUVElLE tHllRlf
Longtemps encore des commenta-
teurs ingénieux s'efforceront d'in-
terpréter la pensée du pays, telle
qu'elle s'ost exprimée aux deux scru-
tins du 24 avril et du 8 mai. A
moins do fausser les chiffres et de
déformer les statistiques, les plus
subtils critiques sont pourtant bien
obligésdeconvenirquela République
a triomphé de ce nouvel assaut.
De nombreux changements do
personnes, quoi qu'on puisse penser
de chacun d'eux pris isolement, ne
sont pas faits pour modifier la compo-
sition de la future chambre, au re-
gard de la précédente. En considé-
rant séparément, sous des rubriques
distinctesles républicains de gauche,
les radicaux, les rad icati istes
les socialistes indépendants, une
inquiétude pourrait naître à la pen-
«
sée que ces groupements ne se
confondront pas et ne se rejoindront
pas, comme aujourd'hui. Cette hy-
pothèse pessimiste ne résiste pas à
l'examen. Il n'y a pas de raison pour
que la majorité de demain ne soit
pas aussi compacte que celle d'hier
et des législatures précédentes.
On estime à 370 le nombre des dé
putés pouvant être classés, en rai-
son de leur programme et de leurs
opinions, dans cette majorité. C'est
un chiffre assez coquet. Un Prési-
dent du Conseil, tel que M. Briand,
ne sera pas embarrassé pour gouver-
ner avec une majorité aussi forte-
plutôt destinée à s'accroître qu'à di-
minuer.
Par conséquent, les réactionnai-
res en sont pour leurs espérances ;
ils n'ont rien à attendre de l'Assem-
blée nouvelle, encore qu'ils aient
la possibilité, en certains cas, de
constituer une opposition active. Le
groupe des socialistes unifiés, s'il
s'ost accru de quelques unités, plus
peut-être qu'on ne l'avait prévu no
sera pas assez nombreux pour met-
tre l'existence d'un cabinet en péril,
à supposer qu'il s'apprête à le com-
battre systématiquement.
Ce n'est pas pour dire à la majori-
té qu'elle pourra dormir sur ses deux
oreilles. L'optimisme n'exclut pas la
la prudence. En aucun temps, les
partis au pouvoir ne doivent se dé-
partir de la plus stricte vigilance ;
s'ils s'imaginent avoir le droit de se
reposer sur leur succès, s'ils ont une
excessive confiance en eux-mêmes,
ils se ménagent les plus graves mé-
comptes et le plus triste réveil.
La majorité républicaine de gau-
che, loin de se croiser les bras, ne
manquera pas de S'iulposer l'activité
la plus laborieuse et la plus féconde ;
elle aura le sentiment de ses devoirs
et de ses responsabilités envers le
suffrage universel.
Des hommes d'Etat éminents, le
Président du Conseil, M. Léon
Bourgeois, ont tracé magistralement
le programme de la prochaine légis-
lature. Dès la rentrée des Chambres,
Le Président du Conseil tiendra le
langage approprié aux circonstan-
ces ; il tracera la voie à suivre, en
conformité des vœux du suffrage
universel.
Ce programme de travail n'a pas
besoin d'être démesurément long.
Ce qu'on attend, ce que le pays ré-
clame, ce sont des actes positifs et
non de belles promesses. Le gouver-
nement n'aura pas de peine à alimen-
ter les travaux des deux Chambres
et il a une assez claire vision des ré-
alités pour s'attacher la préférence
aux réalisation et aux solutions at-
tendue. -Li oritè de, cauclie y
La majorité de gauche, au Sénat
comme à la Chambre est prête à
agir ; élle ne ferait détaut que al la
division venait à se mettre dans ses
rangs. Un tel accident ne se produi-
ra pas. L'expérience du passé dé-
montre combien la discorde entre ré-
publicains est stérile et néfaste.
Au début d'une législature comme
à son expiration, pou r les élus comme
pour les électeurs, le mot d'ordre est
le même. C'est pour l'union que la
République triomphe, se développe
et prospère, C'fst par l'union seule
des républicains qu'elle peut remplir
toutes ses destinées.
LA FIN DU MONDE
Ne trouvez vous pas que l'affreux
cataclysme annoncé s'est assez bien
terminé.
La Comète qui devait d'un magis-
tral coup do queue nous balayer tous
dans le néant s'est montré très gra-
cieuse et très magnanime vis à vis de
notre vieille planète.
Il faut du reste reconnaître que
1 ensemble des populations avait ac-
cueilli cette épouvantable prédiction
avec un calme et une indifférence
qu'il convient de féliciter.
Où sont en 1910, les affreuses pré-
visions de l'an 1000, les terreurs de
de jadis ont fait place aux calem-
bourgs de toutes sortes et MM. les
Ecclésiastiques n'ont pu à beaucoup
près réaliser les splendides bénéfices
d'antan,
La sérénité avec laquelle chacun
attendait la date fatale montre une
fois de plus combien les anciens
préjugés et les antiques supersti-
tions tendent à disparaître pour faire
place à la science, et au développe-
ment intellectuel.
Voilà ce que le cléricalisme ne
peut voir sans une grosse larme duns
les yeux.
NARO.
u ma i il. m
« Ccst demain 10 ma
que la compte doit bou-
leverser. »
« Les Journaux »
La demi de six heures sonne.
Monsieur Moche se leva, les larmes
aux yeux et fit un dernier adieu à
son personnel, un vieil expédition-
naire lonfoe et chauve qui avait la
manie de collectioner les vieilles
plumes et un grand gosse de treize
ans, stréphopode et bêta perdu dans
1 1
dent propriétaire était un ancien em-
ployé de l'assurance.
A la suite d'une très grande habi-
tude d'ordre, M. Moche rangea soi-
gneusement ses trois porte-plumes,
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