Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1908-10-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 octobre 1908 25 octobre 1908
Description : 1908/10/25 (A18,N926). 1908/10/25 (A18,N926).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6388798r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2012
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1%
Dix-Huitième Année - N° 926 Le Numéro DIX. Centimes Dimanche 25 Octobre 1908
b
LE TRAVAILLEUR RAVRAIS
1 1 t
INSERTIONS :
AMMMMM. tattgne Ofr. 50
Avis d'inhumation.. - lfr. »
Réoiamea - 3fr. »
'\) if .t ,;
Eééaotioi à AdniniitratioB :
70, Rue Malpalu, ROUEN
Bureaux au Havre :
Une Jean-Baptiste Eyriès
Dépôt : VACHER, 8, place Gambetta
Les abonnements se paient à
l'avance et se font à partir du
1er et 16 de chaque mois.
ORGANE RËPUPLICAIN
de la Seine-Inférieure, de l'Eure et du Calvados
PARAISSANT LE DIMANCHE
4
ABONNEMENTS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr. p
Autres départements 5 fr. a
SIX MOIS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 2 fr. 50
Autres départements. 2 fr. 75
Toute la correspondance concer-
nant le journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
Normand.
Bile injustifié
La Chambre dans un de ses em-
ballements que rien ne justifie a mis
M. Gaston Thomson, ministre de la
marine, dans l'obligation de donner
sa démission.
Cela nous rappelle cette triste
séance où Jules Ferry dut se retirer
après l'échec de Lang-Son. Le parti
républicain a, depuis, bien regretté
cette faute ; il en sera de même du
départ de M. Thomson.
Pelletan, qui ne manquait pas
d'une certaine valeur, en voulant
tout réformer, avait quelque peu
détraqué le rouage si compliqué de
la marine.
M. Delcassé, dans un discours ad-
mirable d'ordonnance et de clarté, a
fait le procès de la gestion du dé-
partement de la marine, depuis huit
ou dix ans, peut-être plus, puisque
les plans de l'Iéna ont été mis en
cause,
Il attribue à cette gestion, la cause
de la catastrophe du 12 mars 1907 ;
étendant ses investigations au delà
des limites de l'administration de M.
Thomson, il établit que si l'on avait
pria les précautions les plus élémen-
taires, si l'on avait fait preuve de
vigilance, si le ministre avait écouté
les avertissements, la catastrophe
aurait été évitée. Les fautes adminis-
tratives relevées; elles peuvent,
d'après le discours de M. Delcassé,
tire ainsi classées ; les soutes de
l'iéna n'étaient pas refroidies, les
appareils de réfrigération étant in-
suffisants ; on avait commis l'impru-
dence grave de placer des soutes à
poudre noire entre des soutes conte-
nant de la poudre B ; les soutes à
poudre noire étaient traversées par
l'arbre en acier d'une pompe d'épui-
sement, alors que dans ces soutes il
est interdit d'employer pour les amé-
nagements intérieurs aucune partie
de fer, si petite soit-elle.
Ces imprudences, car ce sont bien
des imprudences, ont été signalées
presque dès le début de la naviga-
tion de l'iéna. C'est en effet le 20 no-
vembre 1903'que le commandant du
euirassé signale l'élévation extraor-
dinaire de la température des sou-
tes, et son successeur la signale à nou-
veau le 5 juillet 1%4. Et les avis suc-
cédaient aux avis. M. Thomson, pas
plus que son prédécesseur, n'avait
pris de décision ; ou du moins il en
prit une, mais il avait laissé écouler
de longs mois, du 20 avril 1905 au 4
janvier 1906, sans répondre à un rap-
port d'inspection générale proposant
f adoption de mesures utiles. Le voi-
sinage inconsidéré de la poudre
noire et de la poudre B, existait
aussi depuis longtemps.
Une circulaire ministérielle datée
du 31 mai 1901 prescrivait au port
de Brest, où se trouvait l'Iéna, de
créer une soute spéciale pour y lo-
ger la poudre noire, et la majorité
générale proposa, pour cette poudre
justement, une soute voisinant d'un
côté avec les munitions des canons
de 100 et de l'autre avec celles des
canons de 305. Et le changement
s'effectua dans le dernier trimestre
de 1901. M. Delcassé n'a pas dit à
quelle date l'arbre de la pompe avait
été placé dans la soute de poudre
noire ; mais il est vraisemblable que
la pompe datait de la construction.
Ces trois points très graves, signa-
lés par le président de la commis-
sion d'enquête, points qui révèlent
l'incurie ou la négligence de l'admi-
nistration ou encore des services
techniques, peuvent sans invraisem-
blance expliquer la catastrophe.
Mais à qui en remontent les res-
ponsabilités ? Au ministre qui a
commandé Yléna, l'amiral Besnard ?
Au ministre qui avait invité le port
de Brest à établir une soute spéciale
pour la poudre noire et dont l'ordre
fut si mal exécuté, M. de Lanessan?
Au ministre qui, en 1903 et 1904,
n'avait pas écouté les réclamations
des commandants de Yléna, M. Pel-
letan ? Au ministre qui, pendant
neuf mois, de 1905 à 1906, avait fait
attendre une suite aux propositions
d'un inspecteur général ?
Le vote défavorable à M. Thom-
son a cela de particulier qu'il porte
un blâme justement sur la partie de
son administration à laquelle il avait
donné une attention toute particu-
lière.
M. rI homson tombe à propos d'une
question d'artillerie, et cependant
c'est à l'artillerie qu'il a donné ses
soins et son activité. Le vote le
blâme de n'avoir pas porté une atten-
tion suffisante à des propositions
d'un officier général, et cependant
aucun ministre plus que lui n'a cher-
ché à s'entourer des avis des offi-
ciers de marine. Le premier acte
important de son administration
avait été, en effet, d'élargir la con-
sultation des officiers généraux de
son département.
Il a réorganisé le conseil supérieur
de la marine, y faisant entrer le plus
grand nombre possible d'amiraux et
assurant la permanence des avis par
la section permanente de ce conseil.
Il avait également développé les
conseils techniques, donnant à un
grand comité les attributions du
conseil des travaux.
Quant à l'artillerie, on sait qu'il a
créé une école d'application du tir à
la mer sur un croiseur cuirassé, Le
Poihuau ; de plus il instituait sur ce
croiseur une commission technique
chargée de suivre les tirs et d'en tirer
tous les enseignements pour en obte-
nir l'amélioration ; en même temps,
il portait à cinq au lieu d'une les
écoles à feu à tir de combat. On lui
doit le rétablissement des .manœu-
vres navales, et il ne faut pas oublier
les efforts qu'il a dù faire pour obte-
nir du Parlement la mise en chan-
tier à la fin de 1906 de six cuirassés
d'escadre de plus de 18.000 tonnes.
M. Thomson a eu cette fortune de
garder plus longtemps qu'aucun au-
tre ministre, depuis 1870, le porte-
feuille de la marine ; son œuvre est
importante, et ne permet à qui que
ce soit de douter de ses hautes capa-
cités et de sa valeur.
M. Thomson tombe pour s'être
refusé à attaquer ses prédécesseurs,
il estime que les ayant soutenus par
ses votes, il ne pouvait les mettre
en cause, la majorité n'a pas eu le
même scrupule, nous le regrettons
pour la majorité et nous félicitons
M. Thomson.
JEAN MESNIL
1 La Semaine Politique
La Note Franco-Espagnole
Les gouvernements des puissances si-
1 gnataires de l'Acte d'Algésiras, ont reçu
des représentants de la France et de
l'Espagne la note relative à la recon-
naissance de Moulaï-Haftd.
A Berlin, notre ambassadeur, M.
Cambon et son collègue l'ambassadeur
d'Espagne ont remis le document à M.
de Schoen, secrétaire d'Etat aux AtTai-
res étrangères, qui a fait bon accueil à
cette note.
LA CRISE ORIENTALE
La détente
Au début de la semaine les dépêches
de Constantinople étaient des plus alar-
mantes, il n'était question que de guerre
imminente et de mobilisation. Puis un
revirement très sensible s'est produit et
on ne parle plus que de la paix.
La diplomatie française a contribué
pour une très large part a cette appré-
ciable détente. L'actif** wjsonnetle de
nos représentants à Consenti nonle est
venue s'ajouter à l'action générale que
la France exerce dans la préparation
de la Conférence et de sérieux résultats
sont acquis dans la voie pacifique.
Vif incident à la Chambre
Mardi dernier la Chambre a abordé
l'importante question du budget.
On a commencé par celui de la jus-
tice, à propos duquel M. Biétry a essa-
yé de soulever un incident. Il s'agissait
encore de l' « Affaire. » La Chambre a
marqué sa volonté de ne pas vouloir la
laisser évoquer à nouveau. Un ordre du
jour en ce sens a été adopté par430 voix
contre 47.
M. Biétry ayant, à la tribune injurié
le Ministre et les magistrats de la cour
de Cassation a été frappé de la censure
avec exclusion temporaire.
La loi sur le repos hebdomadaire
La Fédération des Commerçants dé-
taillants, que préside M. Georges Maus
vient de proposer à M. Viviani minis-
tre du Travail, d'instituer une sorte
d'inspection mixte du travail.
Elle serait taite par des représentants
du patronat et du salariat. D'après M.
Georges Maus, le but de la Fédération
n'est pas d'essayer d'annuler les effets
de la loi dans son principe, premier: le
repos hebdomadaire, mais, au contraire
de la faire respecter, bien entendu avec
les dérogations accordées à ceux pour
qui elles sont réellement nécessaires.
La réunion d'employeurs et emplo-
yés associés à une même œuvre d ap-
plication intelligente d'une loi telle que
celle \ur le repos hebdomadaire, pré-
sente des avantages certains.
Tout d'abord, en prenant contact les
1 uns avec les autres, ils apprennent à
écarter bien des causes de dissenti-
ments ; d'un autre coté les employeurs
font preuve d'une bonne volonté évi-
dente, en s'offrant a rendre cHicaccs les
dispositions d'une loi incomplète.
Les compagnies de chemins de fer
bien que placées en dehors de cette
réglementation, iiont-elles pas offert
d'elles mêmes, au ministre des travaux
publics, d'organiser dans leurs admi-
nistrations, le repos hebdomadaire ? Ce
mouvement d'opinion dans le monde
du Commerce et de l'Industrie montre
qu'en général les employeurs ne sont
pas toujours insensibles, comme vou-
draient le faire croire certains, à l'amé-
lioration du sort de leurs employés
où de leurs ouvriers.
On ne peut donc qu'approuver la
tentative de la Fédération des Com-
merçants.
Démission de 1. Thomson
Ministre die la Marine
A la suite des débats sur les inter-
pellations relatives aux catastrophes
de la Marine, M. Thomson a donné
sa démission.
M. Gaston Thomson était ministre
de la marine depuis le 23 janvier
1905, date de l'arrivée au pouvoir de
M. Rouvier. Il conserva ce porte-
teuille sous le ministère de M. Sar-
rien et sous le ministère de M. Clé-
menceau.
Au début de la séance de lundi
dernier, le ministre avait entrepris
une longue justification de ses actes,
après avoir expliqué que les négli-
gences qui ont amené les catastro-
phes successives, remontaient avant
son entrée au ministère et enga-
geaient d'autres responsabilités, M.
Thomson a déclaré qu'il comprenait
la nécessité de mettre à la tête de la
marine une autorité qu'il n'a plus
aujourd'hui
Après la séance de la Chambre, le
ministre de la marine s'est rendu,
en compagnie de M. Viviani, au mi-
nistère de l'Intérieure, où il a remis
sa démission à M. Clémenceau, pré-
sident du Conseil.
En quittant M. Clénlenceau, M.
Gaston Thomson est allé à l'Elysée
où il a fait part au président de la
Hépubliquc de sa détermination.
*
¥ ¥ *
M. Alfred Picard, ancien commis-
saire général de l'Exposition de 1900
a accepté le portefeuille de la Marine.
Mercredi matin, il s'est rendu au
ministre de l'Intérieur et a annoncé
son acceptation à M. Clémenceau, et
jeudi le Président de la République
a signé le décret de nomination.
:.- -- ---_- jTT'fr r "-T C ~T"r .i --_.--
Déplacements Ministériels
Au Havre, où il s'était rendu, pour
répondre à l'invitation qui lui avait été
adressée par la fédération des anciens
militaires, M. Milliès-Lacroix a pris la
parole et renouvelé les engagements pris
par son prédécesseur vis-a-vis du se-
cond port de France, décerné des féli-
citations au généraf Archinard et à M.
Merlaud-Pontyeta fait l'éloge de l'armée
coloniale.
Le ministre a visité l'exposition co-
tonnière et les établissements maritimes
du Havre. *
*
» »
La double inauguration des écoles
de Mellerav et de Montmirail (Sartlie),
installées dans les anciens presbytères
de ces communes, a été faite sous la
présidence de M. Caillaux, ministre des
inances.
Un banquet a suivi, au cours duquel
M. Caillaux a montré la nécessité (l'en-
seigner pardessus tout aux enfants
l'amour de la patrie.
*
♦ *
M. Cruppi, ministre du commerce a
assisté à l'inauguration d'un dispen-
saire à Cambrai.
Dans son discours, le ministre a re-
présenté les dangers à éviter sous la
forme de deux galères: l'une chargée
d'hommes à prédications incessantes et
de faux bons apôtres, l'autre montée
par des canonniers qui tirent tantôt sur
une forteresse, tantôt sur une industrie.
« On a dit, a ajouté le ministre, que le
gouvernement dont je fais partie serait
un gouvernement d'action démocrati-
que ou ne serait pas. Quant à moi, s'il
y a une chose que je vous promets,
c'est que l'équipe ministérielle dont je
fais partie ne montera jamais ni sur la
galère de la réaction, ni sur celle de
l'anarchie ».
*
* *
A Domfront, M. Ruau, ministre de
l'Agriculture, a inauguré un hospice,
une école et le nouvel hôtel de la Caisse
d'Epargne, plusieurs discours ont été
prononcés.
- Le ministre a vanté les bienfaits de
la République et fait appel à l'union de
tous les républicains pour soutenir le
gouvernement dans sa tâche : les ré-
formes qu'il a entreprises, il veut les
faire aboutir, si hardies soient-elles.
Faisant allusion à certaines théories,
M. Ruau a déclaré que le gouverne-
ment voulait que la patrie fût au-dessus
des partis.
Cllroniquc du Dimanche
LA FOIRE SAINT-ROMAIN
Cette semaine, je suis monté jus-
qu'aux boulevards, un peu avant l'ou-
verture de la foire Saint-llomain.
Déjà, une quantité de badauds,
enlployés, midinettes, rappelés par
l'heure du déjeuner vers les hauteurs
de Biliorel et les savanes de Saint-
llilaire, y circulaient, amusés par les
préparatifs de la grande foire an-
nuelle.
Celle époque est l'instant béni pour
les boulevards, ils présentent une ani-
mation qui ne leur est pas coutu-
mière, et pendant vingt jours, trente
le plus souvent, la population de
Rouen va s'y presser et s'y bousculer
à loisir.
La foire Saint-Romain ou du Par-
don, instituée au xi* siècle, par Guil-
lallnle-Ie-Collqlléralll, est célèbredans
toute la Normandie. On y vient de
toutes parts. L'emplacement est d'ail-
leurs fort bien disposé, sur une lon-
gueur de 1.500 mètres, les forains
trouvent aisément de la place, el tous
les endroits sont bOlls.
Depuis quelques années, les attrac-
tions les plus prisées sont les cinéma-
toqranlies.
Il n'est pas une loge si petite soit-
elle qui ne possède le.siell.
Aujourd'hui nous avons le Cinéma
Ketorza, l'Aniérican Cinéma, le Vio-
graphe Pechadre, le Théâtre Gre-
nier, etc. La ménagerie Poisson
ajoute à son spectacle celui des vues
animées, le cirque Corvi en a fait
autant. La vogue est aux cinélnas.
Celle année encore, j'ai retrouvé
d'anciennes connaisances, de vieux
habitués de la Foire Saint-Romain,
la famille Flavigny et son théâtre ;
tour à tour artistes lyriques ou dra-
matiques, jouant tantôt l'opérette,
tantôt le vaudeville ou le mélodrame;
les Flavigiuj peuvent se vanter d'avoir
amusé les foutes. Théâtre populaire
s'il en fût dans nos régions, celui de
la famille Flavigny est attendu tous
les ansr et ce serait un événement
pour le public de la foire qu'une Saint-
Romain sans sa loqe préférée.
Il en est de même des éternels fait-
toches Levergeois, toujours en
avance ; dès vendredi après-midi, on ,
jouait d ce théâtre, le traditionnel
Petit Poucct. Il y eut foule. Ce spec-
tacle plaît toujours, pour la raison
bien simple que, si le programme
ne varie pas, le public enfantin n'en
est pas moins chaque année renou-
velé.
Les artistes cependant, grandissent
en âge et peut-être aussi. en talent.
Le petit Poucet de jadis est aujour-
d'hui presqu'un hOlnme. Il est vrai
que dans celle nombreuse famille, on
trouve aisément des remplaçants.
Le théâtre Grenier, toujours aussi
luxueusement installé, étincelle de ses
mille lumières, rayonnant dans son
auréole électrique.
Sur le Boulingrin, la ménagerie
Poisson a repris sa place habituelle;
les vagues de l'océan, Mérieult , le
père Denis, le roi des manèges, tout
cela est revenu et, comme chaque
année, tous ces braves gens ont été
favorablement accueillis. On aime les
vieux forains, on s'y habitue et on les
retrouve avec joie.
Aussi, aujourd'hui, dès que les pre-
miers accords des orgues auront ré-
veillé les échos des boulevards, c'est.
en masse que les .loges seront envahies
à grand fracas de grosse caisse, de
cynlbales, de cris, de vociférations, et
toute la lyre de la foire, quoi !
GÉO.
L'Aéroplane Guilbaud
Prochainement, M. Guilbaud, cons-
tructeur du nouvel aéroplane dont nous
avons parlé, commencera ses expérien-
ces à Petit-Couronne.
L'inventeur a un très vif espoir dans
le succès de son entreprise.
Son appareil maigre de respectables
dimensions est d'une légèreté surpre-
nante. L'armature est confectionnée
avec des lamelles de bois juxtaposées,
entourée d'étoffe et d'une solidité à toute
épreuve. Le tout est savamment relié
avec du fil de fer galvanisé.
Cet aéroplane affecte la forme d'un
oiseau gigantesque.
C'est d'ailleurs sur ce principe que M.
Guilbaud a basé ses expériences. L'en-
vergure des ailes est d'environ dix mè-
tres, elles sont recouvertes d'un enduit
iluperlHéahle.
Trois personnes pourront aisément
prendre place sur l'engin qui est muni
d'un moteur Farcot aont la force est
de 8 chevaux.
Nous souhaitons au jeune ingénieur
une complète réussite dans son entre-
prise.
La ville de Rouen ne pourrait que
s'enorgueillir de posséder parmi ses
Il habitants un nouveau pionier du pro-
grès, qui par son ingéniosité aura con-
tribué au triomphe de l'aviation.
1%
Dix-Huitième Année - N° 926 Le Numéro DIX. Centimes Dimanche 25 Octobre 1908
b
LE TRAVAILLEUR RAVRAIS
1 1 t
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Avis d'inhumation.. - lfr. »
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'\) if .t ,;
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1er et 16 de chaque mois.
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PARAISSANT LE DIMANCHE
4
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départements limitrophes.. 4 fr. p
Autres départements 5 fr. a
SIX MOIS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 2 fr. 50
Autres départements. 2 fr. 75
Toute la correspondance concer-
nant le journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
Normand.
Bile injustifié
La Chambre dans un de ses em-
ballements que rien ne justifie a mis
M. Gaston Thomson, ministre de la
marine, dans l'obligation de donner
sa démission.
Cela nous rappelle cette triste
séance où Jules Ferry dut se retirer
après l'échec de Lang-Son. Le parti
républicain a, depuis, bien regretté
cette faute ; il en sera de même du
départ de M. Thomson.
Pelletan, qui ne manquait pas
d'une certaine valeur, en voulant
tout réformer, avait quelque peu
détraqué le rouage si compliqué de
la marine.
M. Delcassé, dans un discours ad-
mirable d'ordonnance et de clarté, a
fait le procès de la gestion du dé-
partement de la marine, depuis huit
ou dix ans, peut-être plus, puisque
les plans de l'Iéna ont été mis en
cause,
Il attribue à cette gestion, la cause
de la catastrophe du 12 mars 1907 ;
étendant ses investigations au delà
des limites de l'administration de M.
Thomson, il établit que si l'on avait
pria les précautions les plus élémen-
taires, si l'on avait fait preuve de
vigilance, si le ministre avait écouté
les avertissements, la catastrophe
aurait été évitée. Les fautes adminis-
tratives relevées; elles peuvent,
d'après le discours de M. Delcassé,
tire ainsi classées ; les soutes de
l'iéna n'étaient pas refroidies, les
appareils de réfrigération étant in-
suffisants ; on avait commis l'impru-
dence grave de placer des soutes à
poudre noire entre des soutes conte-
nant de la poudre B ; les soutes à
poudre noire étaient traversées par
l'arbre en acier d'une pompe d'épui-
sement, alors que dans ces soutes il
est interdit d'employer pour les amé-
nagements intérieurs aucune partie
de fer, si petite soit-elle.
Ces imprudences, car ce sont bien
des imprudences, ont été signalées
presque dès le début de la naviga-
tion de l'iéna. C'est en effet le 20 no-
vembre 1903'que le commandant du
euirassé signale l'élévation extraor-
dinaire de la température des sou-
tes, et son successeur la signale à nou-
veau le 5 juillet 1%4. Et les avis suc-
cédaient aux avis. M. Thomson, pas
plus que son prédécesseur, n'avait
pris de décision ; ou du moins il en
prit une, mais il avait laissé écouler
de longs mois, du 20 avril 1905 au 4
janvier 1906, sans répondre à un rap-
port d'inspection générale proposant
f adoption de mesures utiles. Le voi-
sinage inconsidéré de la poudre
noire et de la poudre B, existait
aussi depuis longtemps.
Une circulaire ministérielle datée
du 31 mai 1901 prescrivait au port
de Brest, où se trouvait l'Iéna, de
créer une soute spéciale pour y lo-
ger la poudre noire, et la majorité
générale proposa, pour cette poudre
justement, une soute voisinant d'un
côté avec les munitions des canons
de 100 et de l'autre avec celles des
canons de 305. Et le changement
s'effectua dans le dernier trimestre
de 1901. M. Delcassé n'a pas dit à
quelle date l'arbre de la pompe avait
été placé dans la soute de poudre
noire ; mais il est vraisemblable que
la pompe datait de la construction.
Ces trois points très graves, signa-
lés par le président de la commis-
sion d'enquête, points qui révèlent
l'incurie ou la négligence de l'admi-
nistration ou encore des services
techniques, peuvent sans invraisem-
blance expliquer la catastrophe.
Mais à qui en remontent les res-
ponsabilités ? Au ministre qui a
commandé Yléna, l'amiral Besnard ?
Au ministre qui avait invité le port
de Brest à établir une soute spéciale
pour la poudre noire et dont l'ordre
fut si mal exécuté, M. de Lanessan?
Au ministre qui, en 1903 et 1904,
n'avait pas écouté les réclamations
des commandants de Yléna, M. Pel-
letan ? Au ministre qui, pendant
neuf mois, de 1905 à 1906, avait fait
attendre une suite aux propositions
d'un inspecteur général ?
Le vote défavorable à M. Thom-
son a cela de particulier qu'il porte
un blâme justement sur la partie de
son administration à laquelle il avait
donné une attention toute particu-
lière.
M. rI homson tombe à propos d'une
question d'artillerie, et cependant
c'est à l'artillerie qu'il a donné ses
soins et son activité. Le vote le
blâme de n'avoir pas porté une atten-
tion suffisante à des propositions
d'un officier général, et cependant
aucun ministre plus que lui n'a cher-
ché à s'entourer des avis des offi-
ciers de marine. Le premier acte
important de son administration
avait été, en effet, d'élargir la con-
sultation des officiers généraux de
son département.
Il a réorganisé le conseil supérieur
de la marine, y faisant entrer le plus
grand nombre possible d'amiraux et
assurant la permanence des avis par
la section permanente de ce conseil.
Il avait également développé les
conseils techniques, donnant à un
grand comité les attributions du
conseil des travaux.
Quant à l'artillerie, on sait qu'il a
créé une école d'application du tir à
la mer sur un croiseur cuirassé, Le
Poihuau ; de plus il instituait sur ce
croiseur une commission technique
chargée de suivre les tirs et d'en tirer
tous les enseignements pour en obte-
nir l'amélioration ; en même temps,
il portait à cinq au lieu d'une les
écoles à feu à tir de combat. On lui
doit le rétablissement des .manœu-
vres navales, et il ne faut pas oublier
les efforts qu'il a dù faire pour obte-
nir du Parlement la mise en chan-
tier à la fin de 1906 de six cuirassés
d'escadre de plus de 18.000 tonnes.
M. Thomson a eu cette fortune de
garder plus longtemps qu'aucun au-
tre ministre, depuis 1870, le porte-
feuille de la marine ; son œuvre est
importante, et ne permet à qui que
ce soit de douter de ses hautes capa-
cités et de sa valeur.
M. Thomson tombe pour s'être
refusé à attaquer ses prédécesseurs,
il estime que les ayant soutenus par
ses votes, il ne pouvait les mettre
en cause, la majorité n'a pas eu le
même scrupule, nous le regrettons
pour la majorité et nous félicitons
M. Thomson.
JEAN MESNIL
1 La Semaine Politique
La Note Franco-Espagnole
Les gouvernements des puissances si-
1 gnataires de l'Acte d'Algésiras, ont reçu
des représentants de la France et de
l'Espagne la note relative à la recon-
naissance de Moulaï-Haftd.
A Berlin, notre ambassadeur, M.
Cambon et son collègue l'ambassadeur
d'Espagne ont remis le document à M.
de Schoen, secrétaire d'Etat aux AtTai-
res étrangères, qui a fait bon accueil à
cette note.
LA CRISE ORIENTALE
La détente
Au début de la semaine les dépêches
de Constantinople étaient des plus alar-
mantes, il n'était question que de guerre
imminente et de mobilisation. Puis un
revirement très sensible s'est produit et
on ne parle plus que de la paix.
La diplomatie française a contribué
pour une très large part a cette appré-
ciable détente. L'actif** wjsonnetle de
nos représentants à Consenti nonle est
venue s'ajouter à l'action générale que
la France exerce dans la préparation
de la Conférence et de sérieux résultats
sont acquis dans la voie pacifique.
Vif incident à la Chambre
Mardi dernier la Chambre a abordé
l'importante question du budget.
On a commencé par celui de la jus-
tice, à propos duquel M. Biétry a essa-
yé de soulever un incident. Il s'agissait
encore de l' « Affaire. » La Chambre a
marqué sa volonté de ne pas vouloir la
laisser évoquer à nouveau. Un ordre du
jour en ce sens a été adopté par430 voix
contre 47.
M. Biétry ayant, à la tribune injurié
le Ministre et les magistrats de la cour
de Cassation a été frappé de la censure
avec exclusion temporaire.
La loi sur le repos hebdomadaire
La Fédération des Commerçants dé-
taillants, que préside M. Georges Maus
vient de proposer à M. Viviani minis-
tre du Travail, d'instituer une sorte
d'inspection mixte du travail.
Elle serait taite par des représentants
du patronat et du salariat. D'après M.
Georges Maus, le but de la Fédération
n'est pas d'essayer d'annuler les effets
de la loi dans son principe, premier: le
repos hebdomadaire, mais, au contraire
de la faire respecter, bien entendu avec
les dérogations accordées à ceux pour
qui elles sont réellement nécessaires.
La réunion d'employeurs et emplo-
yés associés à une même œuvre d ap-
plication intelligente d'une loi telle que
celle \ur le repos hebdomadaire, pré-
sente des avantages certains.
Tout d'abord, en prenant contact les
1 uns avec les autres, ils apprennent à
écarter bien des causes de dissenti-
ments ; d'un autre coté les employeurs
font preuve d'une bonne volonté évi-
dente, en s'offrant a rendre cHicaccs les
dispositions d'une loi incomplète.
Les compagnies de chemins de fer
bien que placées en dehors de cette
réglementation, iiont-elles pas offert
d'elles mêmes, au ministre des travaux
publics, d'organiser dans leurs admi-
nistrations, le repos hebdomadaire ? Ce
mouvement d'opinion dans le monde
du Commerce et de l'Industrie montre
qu'en général les employeurs ne sont
pas toujours insensibles, comme vou-
draient le faire croire certains, à l'amé-
lioration du sort de leurs employés
où de leurs ouvriers.
On ne peut donc qu'approuver la
tentative de la Fédération des Com-
merçants.
Démission de 1. Thomson
Ministre die la Marine
A la suite des débats sur les inter-
pellations relatives aux catastrophes
de la Marine, M. Thomson a donné
sa démission.
M. Gaston Thomson était ministre
de la marine depuis le 23 janvier
1905, date de l'arrivée au pouvoir de
M. Rouvier. Il conserva ce porte-
teuille sous le ministère de M. Sar-
rien et sous le ministère de M. Clé-
menceau.
Au début de la séance de lundi
dernier, le ministre avait entrepris
une longue justification de ses actes,
après avoir expliqué que les négli-
gences qui ont amené les catastro-
phes successives, remontaient avant
son entrée au ministère et enga-
geaient d'autres responsabilités, M.
Thomson a déclaré qu'il comprenait
la nécessité de mettre à la tête de la
marine une autorité qu'il n'a plus
aujourd'hui
Après la séance de la Chambre, le
ministre de la marine s'est rendu,
en compagnie de M. Viviani, au mi-
nistère de l'Intérieure, où il a remis
sa démission à M. Clémenceau, pré-
sident du Conseil.
En quittant M. Clénlenceau, M.
Gaston Thomson est allé à l'Elysée
où il a fait part au président de la
Hépubliquc de sa détermination.
*
¥ ¥ *
M. Alfred Picard, ancien commis-
saire général de l'Exposition de 1900
a accepté le portefeuille de la Marine.
Mercredi matin, il s'est rendu au
ministre de l'Intérieur et a annoncé
son acceptation à M. Clémenceau, et
jeudi le Président de la République
a signé le décret de nomination.
:.- -- ---_- jTT'fr r "-T C ~T"r .i --_.--
Déplacements Ministériels
Au Havre, où il s'était rendu, pour
répondre à l'invitation qui lui avait été
adressée par la fédération des anciens
militaires, M. Milliès-Lacroix a pris la
parole et renouvelé les engagements pris
par son prédécesseur vis-a-vis du se-
cond port de France, décerné des féli-
citations au généraf Archinard et à M.
Merlaud-Pontyeta fait l'éloge de l'armée
coloniale.
Le ministre a visité l'exposition co-
tonnière et les établissements maritimes
du Havre. *
*
» »
La double inauguration des écoles
de Mellerav et de Montmirail (Sartlie),
installées dans les anciens presbytères
de ces communes, a été faite sous la
présidence de M. Caillaux, ministre des
inances.
Un banquet a suivi, au cours duquel
M. Caillaux a montré la nécessité (l'en-
seigner pardessus tout aux enfants
l'amour de la patrie.
*
♦ *
M. Cruppi, ministre du commerce a
assisté à l'inauguration d'un dispen-
saire à Cambrai.
Dans son discours, le ministre a re-
présenté les dangers à éviter sous la
forme de deux galères: l'une chargée
d'hommes à prédications incessantes et
de faux bons apôtres, l'autre montée
par des canonniers qui tirent tantôt sur
une forteresse, tantôt sur une industrie.
« On a dit, a ajouté le ministre, que le
gouvernement dont je fais partie serait
un gouvernement d'action démocrati-
que ou ne serait pas. Quant à moi, s'il
y a une chose que je vous promets,
c'est que l'équipe ministérielle dont je
fais partie ne montera jamais ni sur la
galère de la réaction, ni sur celle de
l'anarchie ».
*
* *
A Domfront, M. Ruau, ministre de
l'Agriculture, a inauguré un hospice,
une école et le nouvel hôtel de la Caisse
d'Epargne, plusieurs discours ont été
prononcés.
- Le ministre a vanté les bienfaits de
la République et fait appel à l'union de
tous les républicains pour soutenir le
gouvernement dans sa tâche : les ré-
formes qu'il a entreprises, il veut les
faire aboutir, si hardies soient-elles.
Faisant allusion à certaines théories,
M. Ruau a déclaré que le gouverne-
ment voulait que la patrie fût au-dessus
des partis.
Cllroniquc du Dimanche
LA FOIRE SAINT-ROMAIN
Cette semaine, je suis monté jus-
qu'aux boulevards, un peu avant l'ou-
verture de la foire Saint-llomain.
Déjà, une quantité de badauds,
enlployés, midinettes, rappelés par
l'heure du déjeuner vers les hauteurs
de Biliorel et les savanes de Saint-
llilaire, y circulaient, amusés par les
préparatifs de la grande foire an-
nuelle.
Celle époque est l'instant béni pour
les boulevards, ils présentent une ani-
mation qui ne leur est pas coutu-
mière, et pendant vingt jours, trente
le plus souvent, la population de
Rouen va s'y presser et s'y bousculer
à loisir.
La foire Saint-Romain ou du Par-
don, instituée au xi* siècle, par Guil-
lallnle-Ie-Collqlléralll, est célèbredans
toute la Normandie. On y vient de
toutes parts. L'emplacement est d'ail-
leurs fort bien disposé, sur une lon-
gueur de 1.500 mètres, les forains
trouvent aisément de la place, el tous
les endroits sont bOlls.
Depuis quelques années, les attrac-
tions les plus prisées sont les cinéma-
toqranlies.
Il n'est pas une loge si petite soit-
elle qui ne possède le.siell.
Aujourd'hui nous avons le Cinéma
Ketorza, l'Aniérican Cinéma, le Vio-
graphe Pechadre, le Théâtre Gre-
nier, etc. La ménagerie Poisson
ajoute à son spectacle celui des vues
animées, le cirque Corvi en a fait
autant. La vogue est aux cinélnas.
Celle année encore, j'ai retrouvé
d'anciennes connaisances, de vieux
habitués de la Foire Saint-Romain,
la famille Flavigny et son théâtre ;
tour à tour artistes lyriques ou dra-
matiques, jouant tantôt l'opérette,
tantôt le vaudeville ou le mélodrame;
les Flavigiuj peuvent se vanter d'avoir
amusé les foutes. Théâtre populaire
s'il en fût dans nos régions, celui de
la famille Flavigny est attendu tous
les ansr et ce serait un événement
pour le public de la foire qu'une Saint-
Romain sans sa loqe préférée.
Il en est de même des éternels fait-
toches Levergeois, toujours en
avance ; dès vendredi après-midi, on ,
jouait d ce théâtre, le traditionnel
Petit Poucct. Il y eut foule. Ce spec-
tacle plaît toujours, pour la raison
bien simple que, si le programme
ne varie pas, le public enfantin n'en
est pas moins chaque année renou-
velé.
Les artistes cependant, grandissent
en âge et peut-être aussi. en talent.
Le petit Poucet de jadis est aujour-
d'hui presqu'un hOlnme. Il est vrai
que dans celle nombreuse famille, on
trouve aisément des remplaçants.
Le théâtre Grenier, toujours aussi
luxueusement installé, étincelle de ses
mille lumières, rayonnant dans son
auréole électrique.
Sur le Boulingrin, la ménagerie
Poisson a repris sa place habituelle;
les vagues de l'océan, Mérieult , le
père Denis, le roi des manèges, tout
cela est revenu et, comme chaque
année, tous ces braves gens ont été
favorablement accueillis. On aime les
vieux forains, on s'y habitue et on les
retrouve avec joie.
Aussi, aujourd'hui, dès que les pre-
miers accords des orgues auront ré-
veillé les échos des boulevards, c'est.
en masse que les .loges seront envahies
à grand fracas de grosse caisse, de
cynlbales, de cris, de vociférations, et
toute la lyre de la foire, quoi !
GÉO.
L'Aéroplane Guilbaud
Prochainement, M. Guilbaud, cons-
tructeur du nouvel aéroplane dont nous
avons parlé, commencera ses expérien-
ces à Petit-Couronne.
L'inventeur a un très vif espoir dans
le succès de son entreprise.
Son appareil maigre de respectables
dimensions est d'une légèreté surpre-
nante. L'armature est confectionnée
avec des lamelles de bois juxtaposées,
entourée d'étoffe et d'une solidité à toute
épreuve. Le tout est savamment relié
avec du fil de fer galvanisé.
Cet aéroplane affecte la forme d'un
oiseau gigantesque.
C'est d'ailleurs sur ce principe que M.
Guilbaud a basé ses expériences. L'en-
vergure des ailes est d'environ dix mè-
tres, elles sont recouvertes d'un enduit
iluperlHéahle.
Trois personnes pourront aisément
prendre place sur l'engin qui est muni
d'un moteur Farcot aont la force est
de 8 chevaux.
Nous souhaitons au jeune ingénieur
une complète réussite dans son entre-
prise.
La ville de Rouen ne pourrait que
s'enorgueillir de posséder parmi ses
Il habitants un nouveau pionier du pro-
grès, qui par son ingéniosité aura con-
tribué au triomphe de l'aviation.
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