Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1908-10-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 octobre 1908 18 octobre 1908
Description : 1908/10/18 (A18,N925). 1908/10/18 (A18,N925).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6388797b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2012
I
bix-Huilième Annép - N° 925 Le Numéro DIX Centimes Dimanche 1H Ôetobre lQf)'-:-":
LE TRAVAILLEUR HAÏRAIS
INSERTIONS :
AnDonces. la ligne 0 fr. 50
Avis d'Inhumation.. 1 fr. 1)
Réclame. 2fr. »
Kédactlon & Administration :
70, Rue lalpalu, ROUEN
Bureaux au Havre :
Rue Jean-Baptiste Eyriès
Dépôt : TACHER, 6, place Gambetta
Les abonnements se paient à
l'avance et se font à partir du
1er et 16 de chaque mois.
ORGANE RËÇUPLICAIN
ORGANE i :
de la Seine-Inférieure, dë l'Eure et du Calvados
PARAISSANT LE DIMANCHE
- -- -- ---- ---
ABONNEMENTS
Seine-Inférieure, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr. »
Autres départements 5 fr. »
- ^rx-Bt3frs
Scioc-liifciieure, Eure et
départements limitrophes.. 2 fr. 50
Autres départements 2 fr. 75
Tuuto la correspondance concer-
nant le journal doitctic adrcssés
à M. le Directeur du Travailleur
Normand.
Le Budget
de igog
Lundi prochain, les Cham-
bres vont procéder à l'examen
du budget. A ce propos, M.
Doumer a présenté, cette se-
t\U:d.wsion, un rapport où nous em-
pruntons cette déclaration.
«Avoir un équilibre budgétaire
sérieux et solide est toujours
nécessaire; mais jlestdes années
où cette chose est indispcnsa-
ble ». Nous sommes entière-
ment dans ce cas, et le rapport
général semble résumer les
tendances manifestées par la
Commission.
Depuis longtemps, le gou-
vernement et les Chambres se
sont déshabitués de donner à
la France un budget.
Aucun effort pour mettre en
équilibre les recettes et les dé-
poses de l'Etat. Les inlprévi-
sions de crédit le disputent aux
inscriptions de ressources les
moins acceptables. Si par exem-
ple, il manque au budget une
somme assez élevée ; pour faire
face au déficit on vote tout sim-
plement une émission d'obliga-
tions à çoijrt ternie dij Trésor.
L'élaboration d'un véritable
budget tombe au dernier rang
des préoccupations parlemen-
taires.
Vainement, on a tenté de si-
gnaler, à la Chambre ou au
Sénat, les périls de cette déplo-
yable situation ; les avertisse-
ments ont toujours été dédai-
gnés.
Dans le monde entier, la si-
tuation commerciale, particu-
lièrement florissante, donnait
3U^ revenus publics, de même
qu'aux affairés privées, un essor
exceptionnel et les conséquen-
ces de la faute commise n'ap-
paraissaient pas immédiates.
Si l'activité universelle de
transaction pendant une pé-
riode déterminée peut momen-
tanément réparer dans une cer-
taine mesure, les imprudences
financières de nés gouvernants,
il est clair qu'elle risque aussi
de les encourager. Pendant les
années fructueuses, le devoir
des hommes politiques, con-
scients de leur responsabilité
serait de prévoir le retour des
années difficiles. Si au con-
traire, la règle est do vivre au
jour le jour, le pays a chance
d'être pris au dépourvu, à la
moindre crise. La situation eût
commandé pour le budget 19Q9
un redoublement de vigilance,
car, toute fiction résolument
çbgssée, on était aux prises
avec un déficit indéniable.
Comment y parer 1 Pour le
budget de 1909, peut on tenir
pour définitif l'équilibre des
recettes et des dépenses 7 « Il y
a moins de chance, dit M. Dou-
mer dans son rapport général,
de constater des plus-values
dans les recettes qu'on aura
prévues, que d'avoir à voter
des crédits supplémentaires ».
Voilà donc l'équilibre reconnu
instable. Il v a plus, la com-
mission ayant éliminé la ma-
jeure partie des impôts propo-
sés par le gouvernement, a aug-
menté les droits actuels de
succession.
L'Etat s'engagerait ainsi dans
une voie dangereuse.
Les intentions de la commis-
sion sont hors de cause et elle
n'a eu qu'un but, c'est de ne
pas puiser plus longtemps dans
les obligations à court terme.
Seulenlenl, les droits de suc-
cession sont très élevés et c'est
ce qu'il importera de se rappe-
ler. L'épargne, plus que jamais,
doit être ménagée si on ne veut
pas annihiler la force où s'ali-
mente le travail. Le renchéris-
sement des capitaux est à crain-
dre. Le commerce français est
déjà très malaisé et il faut pren-
dre garde d'enrayer le progrès
nécessaire à U richesse natio-
nale,
Il faudrait plutôt s'orienter
sur d'autres entreprises ; le
rapport général en a dit un
mot :
« Nous ne sommes pas pré-
sentement engagés, dit M. Paul
Doumer, dans la voie des ré-
formes administratives ; les
dépenses de la bureaucratie
s'accroissent comme les autres,
sans qu'on puisse faire autre
chose que de ralentir leur as-
cension continue. « Il faut tâ-
cher de faire « autre chose ».
Combien de fois au Travail-
leur NOPlnand, n'avons-nous
pas souhaité la réduction des
fonctionnaires.
Sans doute on se tromperait
si l'on attendait Ul1 allégement
budgétaire considérable, une
commission avait déjà essayé
de dresser l'inventaire des éco-
nomies à espérer de cette
réforme ; elle eut des désillu-
sions.
Néanmoins, nous souhaitons
ardemment avec M. Dominer
« une renaissance de la vie lo*
cale et régionale, la simplifica-
tion du formalisme et la réduc-
tion du fonctionnarisme ».
JEAN MESNIL.
La Semaine Politique
Au congrès de la 0, Ct T,
Au congrès de la G. G. T., on a passé
au vote la question de l'anti-militaris-
lue.
Deux motions étant en présence :
celle des antipatriotes intransigeants,
partisans du comité confédéral, qui pro-
fessent que les travailleurs n'ont pas de
patrie et qui préconisent en cas de
guerre une déclaration de grève généra
le révolutionnaire; puis celte dçs modé-
rés, dont la modération est, d'ailleurs
toute relative et le patriotisme fort
tiède, mais qui estiment (Ine lep syndi-
cats doivent se cantonner dans la lutte
économique et que « la question de
patriotisme ou de l'antipatriotisme re-
lève uniquement de la conscience indi-
viduelle. »
S'il est une question qui relève de la
conscience collective et de l'intérêt gé-
néral, c'est assurément celle-là, puisque
la sécurité et l'existence même de a
nation en dépendent. 1
Mais on a glissé si bas dans l'anar-
chie, qu'un ordre du jour qui eut paru
absurde en d'autres temps, passe au-
jourd'hui pour courageux et que son
acceptation par le congrès aurait été
considérée comjne extrêmement satis-
faisante. Mais cette piètre satisfaction
nous a été elle-même refusée, et c'est
l'ordre du jour carré ment et violemment
liérvéiste qui a été voté.
On observera, à titre de consolation,
que le vote a eu lieu par mandats, et
non par têtes, contrairement à ce que
décidèrent les libéraux des Etats-Géné-
raux de 1789. Le système en vigueur au
congrès de la C. G. T. ressucite le fa-
meux vote par ordre, que le clergé et
la noblesse réclamaient, mais ne pu-
rent obtenir.
Les membres de la C. G. T. sont de
prodigieux aristocrates !
ELECTIONS LÉGISLATIVES
DU 11 OCTOBRE
Ain
Arrondissement de Gex
Inscrits, 0.558. Votants, 5.364
MM. Grépel, radical 2.828 Elu
Buliivet, radical. 1.837
Bardin, conservateur. 215
Il s'agissait de remplacer M. Dizot,
radical. M. Bizot, député depuis 1889,
avait été constamment réélu, Au* élec,.
lions générales de mai 1900, il avait été
rçélu, après ballot âge, par 2.996 voix
contre 1.503 à M, Fouilloux, radical, et
1.169 à M. Girod, de l'Ain, libéral.
Landes
1re Circonscription de Dax
(Scrutin de Ballotage)
MM. Chaulet, radical-soc. 7.126 E\u
Labeyrie, socialiste.,. 1,127
Il s'agissait de remplacer M. Théo-
dore Denis, décédé le 28 juin 1908.
M. Théodore Denis, réélu pour la
quatrième fois aux élections générales
du 6 mai 1908 par 8.540 cqntre 5,167 à
M. Chaulet, son concurrent radical-so-
cialiste, appartenait au groupe de l'Ac-
tion libérale.
Au scrutin du dimanche 27 septem-
bre dernier, les voix s'étaient ainsi ré-
parties : MM. Chaulet, 2.457 ; docteui
Pécastaing, rép. ind., 2.457 ; Despax,
répub., 1.597 ; Jean Labeyrie, soc,
ind., 233.
Eleotions sénatoriales
Dans une lettre qu'il adrese au prési-
dent de l'Alliance républicaine progres-
siste du Havre, M. Rispal, sénateur de
la Seine-Inférieure, fait connaître la dé-
cision prise de ne pas solliciter \ereuQU-
vellement de son mandqt.
Cette décision n'est d'ailleurs pas
pfie d'aujourd'hui. Elle devient sim-
plement officielle.
La Rentrée des Ckambres
La rentrée des Ghambres a eu lieu
mardi dernier, au milieu d'un calme
complet. Jeudi on a repris la discus-
sion de l'impôt sur le revenu, qui se
poursuivra la semaine prochaine aux
séances du matin. Les séances d'après-
midi seront consacrées à l'examen du
budget.
Il n'est pas question de grosse inter-
pellation pour le moment, La plupart
des interpcU$tcur? sont des socialistes
unités ; or, ceux-ci tiennent un Con-
grès à Toulouse et ne pourront assister
aux séances de la Chambre a,ral'i une
huitaine de jours.
En Orient
Les négociations sont en bonne voie.,
et les risques de guerre ont presque en-
tièrement disparu et rien ne fait crain-
dre l'échec des négociations relatives
à la réunion d'une conférence.
La tendance actuelle parait être de
favoriser autant que possibledes échan-
ges de vues particuliers entre les puis-
sances intérosséps.
On estime que le travail de la confé-
rence en sera très facilité.
Plusieurs gouvernements préfére-
raient, au lieu d'une conférence de plé-
nipotentiares, un congrès où les minis-
tres des alïaires étrangères siégeraient
en personne.
On estime que les choses iraient ainsi
plus vite.
- En Bulgarie on est convaincu qu'une
entente avec la Turquie est possible et
qu'elle est imposée par les intérêts mu-
tuels des deux Etats et cependant des
informations venues de Macédoine
montrent que la Bulgarie prend ses
mesures en vue d'un conllit armé avec
la Turquie.
Des distributions d'armes ont eu lieu.
Pour l'instant, il faut attendre et
compter sur la diplomatie des puissan-
ces européennes pour éviter de nou-
velles complications.
La Note Franco-Espagnole
La note dont les termes ont été arrê-
tés par les cabinets de Paris et de Ma-
drid, au sujet des garanties auxquelles
doit être subordonnée la reconnaissance
de Moulai-Hafid comme sultan du Ma-
roc, sera remise le lundi 19 octobre, par
les représentants de la France et de
l'Espagne, à toutes les puissances signa-
taires de l'acte d'Algésiras.
M, Fallières est rentré à Paris
Le président de la République, ayant
terminé sa villégiature de Rambouillet,
est rentré lundi l'après-midi à Paris el
s'est réinstallé au palais de l'Elysée,
Proclamations
Républicaines
Bien qu'il soit un peu tard pour
parler des fêtes qui ont eu lieu di-
manche dernier à Eu et au Tréport,
nous ne voulons pas passer sous si-
lence les belles paroles, vraiement
républicaines qui ont été prononcées
par M. Bignon, le sympathique dé-
puté de la première circonscription
de Dieppe.
M. Bignon a proclamé avec force
et sincérité un programme qui le
place aujourd'hui au premier rang
du parti républicain de la Seine-
Inférieure,
« Nous ne voulons, a-t-il dit à Eu,
« pas plus subir la tutelle de la
c droite que celle de l'antimilitaris-
« me. »
Au Tréport, il s'exprimait ainsi :
« Noua serons toujours pour la
< Marseillaise contre l'Internationa-
« le, pour ledrapeau tricolore, contre
« le drapeau rouge, pour la Républi-
« que, contre ceux qui veulent la
« trahir î »
M. Bignon montre ainsi un esprit
nettement républicain, luttant avec
énergie contre l'insurrection auda-
cieuse des anarchistes et des anti-
militaristes,
Au banquet de la ville d'E., dans
un discours plein d'éloquence et de
sagesse, il rappelle l'truvre entrepri-
se par Gambetta, Jules Ferry, \Val-
deck HouseaQ, Clémcnceau, pour le
bien-être et la prospérité de la Fran-
ce républicaine. Il parle ensuite de
la situation actuelle,
« Le ministère dit-il, a maintenu
« l'ordre au prix des plus grandes dif-
e ficultéa. et s'est efforcé de réaliser
« mn programma de réformes sociales
« qui perpétuera le nom et le renom
« de la République à travers les
« âges. »
cr: Je vous prie de déclarer au gou-
« vernement, ajoute M. Bignon, en
« s'adressant à lM. Chéron el Dujar-
« din-Beaumetz, et je parle aussi au
« nom de mes collègues Bouctot et
« Coache, qu'il peut compter sur no-
« tre concours le plus entier pour
« soutenir sa politique- de réformes
« économiques et sociales. »
Ces paroles et ces déclarations dé-
mocratiques seront accueillies avec
joie par tous les républicains de la
Seine-Inférieure.
Elles corroborent d'ailleurs avec le
programme de M. le préfet qui peut
se résumer Aainsi : ni révolution, ni
réaction.
Chronique ùu Dimanche
- Quelle belle température !
- Quel Inuis d'octobre SLIperbe
- Un vrai temps de ruai 1
Voila ce qu'on ne cesse de répéter.
On se demande quel revirement
s'est produit dans la nature, ordinai-
rement si peu clémente a celle épo-
que,, pour qu'elle nous gratifie d'une
aussi belle période.
C'est a vy ricll comprendre. Depuis
longtemps, les rouennais voyaient avec
anxiété venir les approches de la foire
Saint-Romain, si maussade avec ses
froides journées, sm brouillards opa-
ques que les faibles rayons d'un soleil
à la fadeur désespérante, n arrivaient
a percer qu'a de rares intervalles.
Oh 1 ta terrible perspective d'inter-
minables promenades, sur les pavés
gras de la rue de la République et les
cloaques du Bonlingrin et des Bou-
levards. Et la masse sombre des pa-
rapluies se bousculant, sécorchant
devant la file des baraques où des
pitres gelés paraissaient lugubres, les
costumes mornes, aux paillettes ter-
nies. Choses et gens revêtaient un air
de tristesse et de mélancolie, la mu-
sique endiablée des Limonaires, le cris-
sement des loteries, les boniments
les fantoches n'attiraient sur les lèvres
des badauds que des sourires blafards
et ennuyés, de véritables sourires d'oc-
tobre. Comme c'était triste.
Et voilà quetout aiair d'être changé :
les journées sont ensoleillées les soi-
rées presque tièdes, les arbres encore,
verts, les terrasses des cafés ne sont
pas désertées, les quais et les rues sont
anilnés, les messieurs s'y promènent
en veston d'été, le panama sur l'oreille
et les dames, élégantes et coquettes
profitent de la circonstance pour lan-
cer une mode quart de saison.
La belle saison est prolongée*
La foire Saint-Romain sera gaie,
tout le monde est rayonnant, et cha-
cun se ressent agréablement de cette
température quasi méditerranéenne.
Nos parlementaires sont d'une exhu-
bérance sans pareille, ils vont discou-
rir aux quatre coins de la France.
Les journaux sont llls avec fièvre,
les événements de Bulgarie prennent
une importance considérable et les
cerveaux excités voient déjà VEur*pe%
que dis-je ? l'Univers en armes pour la
conservation de l'équilibre. C'est une
crise générale, certains sont enclins
à une douceur ! à line bonté ! La C.
G. T. fait des concessions.
Et les gens vont, amusés, enchantés
de ces beaux jours tardifs, ne pensant
qu'à la joie de vivre dans cette atmos-
phère oxigénée, oubliant que l'hiver
est proche et que demain peut être,
les baraques de la foire Saillt-llolllain
feront leur lradiliollllclle ollvtrlure.
entourées du cortège habituel de bour-
rasques, de brouillards et de frimas.
eta
bix-Huilième Annép - N° 925 Le Numéro DIX Centimes Dimanche 1H Ôetobre lQf)'-:-":
LE TRAVAILLEUR HAÏRAIS
INSERTIONS :
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Bureaux au Havre :
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1er et 16 de chaque mois.
ORGANE RËÇUPLICAIN
ORGANE i :
de la Seine-Inférieure, dë l'Eure et du Calvados
PARAISSANT LE DIMANCHE
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départements limitrophes.. 4 fr. »
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départements limitrophes.. 2 fr. 50
Autres départements 2 fr. 75
Tuuto la correspondance concer-
nant le journal doitctic adrcssés
à M. le Directeur du Travailleur
Normand.
Le Budget
de igog
Lundi prochain, les Cham-
bres vont procéder à l'examen
du budget. A ce propos, M.
Doumer a présenté, cette se-
t\U:d.w
pruntons cette déclaration.
«Avoir un équilibre budgétaire
sérieux et solide est toujours
nécessaire; mais jlestdes années
où cette chose est indispcnsa-
ble ». Nous sommes entière-
ment dans ce cas, et le rapport
général semble résumer les
tendances manifestées par la
Commission.
Depuis longtemps, le gou-
vernement et les Chambres se
sont déshabitués de donner à
la France un budget.
Aucun effort pour mettre en
équilibre les recettes et les dé-
poses de l'Etat. Les inlprévi-
sions de crédit le disputent aux
inscriptions de ressources les
moins acceptables. Si par exem-
ple, il manque au budget une
somme assez élevée ; pour faire
face au déficit on vote tout sim-
plement une émission d'obliga-
tions à çoijrt ternie dij Trésor.
L'élaboration d'un véritable
budget tombe au dernier rang
des préoccupations parlemen-
taires.
Vainement, on a tenté de si-
gnaler, à la Chambre ou au
Sénat, les périls de cette déplo-
yable situation ; les avertisse-
ments ont toujours été dédai-
gnés.
Dans le monde entier, la si-
tuation commerciale, particu-
lièrement florissante, donnait
3U^ revenus publics, de même
qu'aux affairés privées, un essor
exceptionnel et les conséquen-
ces de la faute commise n'ap-
paraissaient pas immédiates.
Si l'activité universelle de
transaction pendant une pé-
riode déterminée peut momen-
tanément réparer dans une cer-
taine mesure, les imprudences
financières de nés gouvernants,
il est clair qu'elle risque aussi
de les encourager. Pendant les
années fructueuses, le devoir
des hommes politiques, con-
scients de leur responsabilité
serait de prévoir le retour des
années difficiles. Si au con-
traire, la règle est do vivre au
jour le jour, le pays a chance
d'être pris au dépourvu, à la
moindre crise. La situation eût
commandé pour le budget 19Q9
un redoublement de vigilance,
car, toute fiction résolument
çbgssée, on était aux prises
avec un déficit indéniable.
Comment y parer 1 Pour le
budget de 1909, peut on tenir
pour définitif l'équilibre des
recettes et des dépenses 7 « Il y
a moins de chance, dit M. Dou-
mer dans son rapport général,
de constater des plus-values
dans les recettes qu'on aura
prévues, que d'avoir à voter
des crédits supplémentaires ».
Voilà donc l'équilibre reconnu
instable. Il v a plus, la com-
mission ayant éliminé la ma-
jeure partie des impôts propo-
sés par le gouvernement, a aug-
menté les droits actuels de
succession.
L'Etat s'engagerait ainsi dans
une voie dangereuse.
Les intentions de la commis-
sion sont hors de cause et elle
n'a eu qu'un but, c'est de ne
pas puiser plus longtemps dans
les obligations à court terme.
Seulenlenl, les droits de suc-
cession sont très élevés et c'est
ce qu'il importera de se rappe-
ler. L'épargne, plus que jamais,
doit être ménagée si on ne veut
pas annihiler la force où s'ali-
mente le travail. Le renchéris-
sement des capitaux est à crain-
dre. Le commerce français est
déjà très malaisé et il faut pren-
dre garde d'enrayer le progrès
nécessaire à U richesse natio-
nale,
Il faudrait plutôt s'orienter
sur d'autres entreprises ; le
rapport général en a dit un
mot :
« Nous ne sommes pas pré-
sentement engagés, dit M. Paul
Doumer, dans la voie des ré-
formes administratives ; les
dépenses de la bureaucratie
s'accroissent comme les autres,
sans qu'on puisse faire autre
chose que de ralentir leur as-
cension continue. « Il faut tâ-
cher de faire « autre chose ».
Combien de fois au Travail-
leur NOPlnand, n'avons-nous
pas souhaité la réduction des
fonctionnaires.
Sans doute on se tromperait
si l'on attendait Ul1 allégement
budgétaire considérable, une
commission avait déjà essayé
de dresser l'inventaire des éco-
nomies à espérer de cette
réforme ; elle eut des désillu-
sions.
Néanmoins, nous souhaitons
ardemment avec M. Dominer
« une renaissance de la vie lo*
cale et régionale, la simplifica-
tion du formalisme et la réduc-
tion du fonctionnarisme ».
JEAN MESNIL.
La Semaine Politique
Au congrès de la 0, Ct T,
Au congrès de la G. G. T., on a passé
au vote la question de l'anti-militaris-
lue.
Deux motions étant en présence :
celle des antipatriotes intransigeants,
partisans du comité confédéral, qui pro-
fessent que les travailleurs n'ont pas de
patrie et qui préconisent en cas de
guerre une déclaration de grève généra
le révolutionnaire; puis celte dçs modé-
rés, dont la modération est, d'ailleurs
toute relative et le patriotisme fort
tiède, mais qui estiment (Ine lep syndi-
cats doivent se cantonner dans la lutte
économique et que « la question de
patriotisme ou de l'antipatriotisme re-
lève uniquement de la conscience indi-
viduelle. »
S'il est une question qui relève de la
conscience collective et de l'intérêt gé-
néral, c'est assurément celle-là, puisque
la sécurité et l'existence même de a
nation en dépendent. 1
Mais on a glissé si bas dans l'anar-
chie, qu'un ordre du jour qui eut paru
absurde en d'autres temps, passe au-
jourd'hui pour courageux et que son
acceptation par le congrès aurait été
considérée comjne extrêmement satis-
faisante. Mais cette piètre satisfaction
nous a été elle-même refusée, et c'est
l'ordre du jour carré ment et violemment
liérvéiste qui a été voté.
On observera, à titre de consolation,
que le vote a eu lieu par mandats, et
non par têtes, contrairement à ce que
décidèrent les libéraux des Etats-Géné-
raux de 1789. Le système en vigueur au
congrès de la C. G. T. ressucite le fa-
meux vote par ordre, que le clergé et
la noblesse réclamaient, mais ne pu-
rent obtenir.
Les membres de la C. G. T. sont de
prodigieux aristocrates !
ELECTIONS LÉGISLATIVES
DU 11 OCTOBRE
Ain
Arrondissement de Gex
Inscrits, 0.558. Votants, 5.364
MM. Grépel, radical 2.828 Elu
Buliivet, radical. 1.837
Bardin, conservateur. 215
Il s'agissait de remplacer M. Dizot,
radical. M. Bizot, député depuis 1889,
avait été constamment réélu, Au* élec,.
lions générales de mai 1900, il avait été
rçélu, après ballot âge, par 2.996 voix
contre 1.503 à M, Fouilloux, radical, et
1.169 à M. Girod, de l'Ain, libéral.
Landes
1re Circonscription de Dax
(Scrutin de Ballotage)
MM. Chaulet, radical-soc. 7.126 E\u
Labeyrie, socialiste.,. 1,127
Il s'agissait de remplacer M. Théo-
dore Denis, décédé le 28 juin 1908.
M. Théodore Denis, réélu pour la
quatrième fois aux élections générales
du 6 mai 1908 par 8.540 cqntre 5,167 à
M. Chaulet, son concurrent radical-so-
cialiste, appartenait au groupe de l'Ac-
tion libérale.
Au scrutin du dimanche 27 septem-
bre dernier, les voix s'étaient ainsi ré-
parties : MM. Chaulet, 2.457 ; docteui
Pécastaing, rép. ind., 2.457 ; Despax,
répub., 1.597 ; Jean Labeyrie, soc,
ind., 233.
Eleotions sénatoriales
Dans une lettre qu'il adrese au prési-
dent de l'Alliance républicaine progres-
siste du Havre, M. Rispal, sénateur de
la Seine-Inférieure, fait connaître la dé-
cision prise de ne pas solliciter \ereuQU-
vellement de son mandqt.
Cette décision n'est d'ailleurs pas
pfie d'aujourd'hui. Elle devient sim-
plement officielle.
La Rentrée des Ckambres
La rentrée des Ghambres a eu lieu
mardi dernier, au milieu d'un calme
complet. Jeudi on a repris la discus-
sion de l'impôt sur le revenu, qui se
poursuivra la semaine prochaine aux
séances du matin. Les séances d'après-
midi seront consacrées à l'examen du
budget.
Il n'est pas question de grosse inter-
pellation pour le moment, La plupart
des interpcU$tcur? sont des socialistes
unités ; or, ceux-ci tiennent un Con-
grès à Toulouse et ne pourront assister
aux séances de la Chambre a,ral'i une
huitaine de jours.
En Orient
Les négociations sont en bonne voie.,
et les risques de guerre ont presque en-
tièrement disparu et rien ne fait crain-
dre l'échec des négociations relatives
à la réunion d'une conférence.
La tendance actuelle parait être de
favoriser autant que possibledes échan-
ges de vues particuliers entre les puis-
sances intérosséps.
On estime que le travail de la confé-
rence en sera très facilité.
Plusieurs gouvernements préfére-
raient, au lieu d'une conférence de plé-
nipotentiares, un congrès où les minis-
tres des alïaires étrangères siégeraient
en personne.
On estime que les choses iraient ainsi
plus vite.
- En Bulgarie on est convaincu qu'une
entente avec la Turquie est possible et
qu'elle est imposée par les intérêts mu-
tuels des deux Etats et cependant des
informations venues de Macédoine
montrent que la Bulgarie prend ses
mesures en vue d'un conllit armé avec
la Turquie.
Des distributions d'armes ont eu lieu.
Pour l'instant, il faut attendre et
compter sur la diplomatie des puissan-
ces européennes pour éviter de nou-
velles complications.
La Note Franco-Espagnole
La note dont les termes ont été arrê-
tés par les cabinets de Paris et de Ma-
drid, au sujet des garanties auxquelles
doit être subordonnée la reconnaissance
de Moulai-Hafid comme sultan du Ma-
roc, sera remise le lundi 19 octobre, par
les représentants de la France et de
l'Espagne, à toutes les puissances signa-
taires de l'acte d'Algésiras.
M, Fallières est rentré à Paris
Le président de la République, ayant
terminé sa villégiature de Rambouillet,
est rentré lundi l'après-midi à Paris el
s'est réinstallé au palais de l'Elysée,
Proclamations
Républicaines
Bien qu'il soit un peu tard pour
parler des fêtes qui ont eu lieu di-
manche dernier à Eu et au Tréport,
nous ne voulons pas passer sous si-
lence les belles paroles, vraiement
républicaines qui ont été prononcées
par M. Bignon, le sympathique dé-
puté de la première circonscription
de Dieppe.
M. Bignon a proclamé avec force
et sincérité un programme qui le
place aujourd'hui au premier rang
du parti républicain de la Seine-
Inférieure,
« Nous ne voulons, a-t-il dit à Eu,
« pas plus subir la tutelle de la
c droite que celle de l'antimilitaris-
« me. »
Au Tréport, il s'exprimait ainsi :
« Noua serons toujours pour la
< Marseillaise contre l'Internationa-
« le, pour ledrapeau tricolore, contre
« le drapeau rouge, pour la Républi-
« que, contre ceux qui veulent la
« trahir î »
M. Bignon montre ainsi un esprit
nettement républicain, luttant avec
énergie contre l'insurrection auda-
cieuse des anarchistes et des anti-
militaristes,
Au banquet de la ville d'E., dans
un discours plein d'éloquence et de
sagesse, il rappelle l'truvre entrepri-
se par Gambetta, Jules Ferry, \Val-
deck HouseaQ, Clémcnceau, pour le
bien-être et la prospérité de la Fran-
ce républicaine. Il parle ensuite de
la situation actuelle,
« Le ministère dit-il, a maintenu
« l'ordre au prix des plus grandes dif-
e ficultéa. et s'est efforcé de réaliser
« mn programma de réformes sociales
« qui perpétuera le nom et le renom
« de la République à travers les
« âges. »
cr: Je vous prie de déclarer au gou-
« vernement, ajoute M. Bignon, en
« s'adressant à lM. Chéron el Dujar-
« din-Beaumetz, et je parle aussi au
« nom de mes collègues Bouctot et
« Coache, qu'il peut compter sur no-
« tre concours le plus entier pour
« soutenir sa politique- de réformes
« économiques et sociales. »
Ces paroles et ces déclarations dé-
mocratiques seront accueillies avec
joie par tous les républicains de la
Seine-Inférieure.
Elles corroborent d'ailleurs avec le
programme de M. le préfet qui peut
se résumer Aainsi : ni révolution, ni
réaction.
Chronique ùu Dimanche
- Quelle belle température !
- Quel Inuis d'octobre SLIperbe
- Un vrai temps de ruai 1
Voila ce qu'on ne cesse de répéter.
On se demande quel revirement
s'est produit dans la nature, ordinai-
rement si peu clémente a celle épo-
que,, pour qu'elle nous gratifie d'une
aussi belle période.
C'est a vy ricll comprendre. Depuis
longtemps, les rouennais voyaient avec
anxiété venir les approches de la foire
Saint-Romain, si maussade avec ses
froides journées, sm brouillards opa-
ques que les faibles rayons d'un soleil
à la fadeur désespérante, n arrivaient
a percer qu'a de rares intervalles.
Oh 1 ta terrible perspective d'inter-
minables promenades, sur les pavés
gras de la rue de la République et les
cloaques du Bonlingrin et des Bou-
levards. Et la masse sombre des pa-
rapluies se bousculant, sécorchant
devant la file des baraques où des
pitres gelés paraissaient lugubres, les
costumes mornes, aux paillettes ter-
nies. Choses et gens revêtaient un air
de tristesse et de mélancolie, la mu-
sique endiablée des Limonaires, le cris-
sement des loteries, les boniments
les fantoches n'attiraient sur les lèvres
des badauds que des sourires blafards
et ennuyés, de véritables sourires d'oc-
tobre. Comme c'était triste.
Et voilà quetout aiair d'être changé :
les journées sont ensoleillées les soi-
rées presque tièdes, les arbres encore,
verts, les terrasses des cafés ne sont
pas désertées, les quais et les rues sont
anilnés, les messieurs s'y promènent
en veston d'été, le panama sur l'oreille
et les dames, élégantes et coquettes
profitent de la circonstance pour lan-
cer une mode quart de saison.
La belle saison est prolongée*
La foire Saint-Romain sera gaie,
tout le monde est rayonnant, et cha-
cun se ressent agréablement de cette
température quasi méditerranéenne.
Nos parlementaires sont d'une exhu-
bérance sans pareille, ils vont discou-
rir aux quatre coins de la France.
Les journaux sont llls avec fièvre,
les événements de Bulgarie prennent
une importance considérable et les
cerveaux excités voient déjà VEur*pe%
que dis-je ? l'Univers en armes pour la
conservation de l'équilibre. C'est une
crise générale, certains sont enclins
à une douceur ! à line bonté ! La C.
G. T. fait des concessions.
Et les gens vont, amusés, enchantés
de ces beaux jours tardifs, ne pensant
qu'à la joie de vivre dans cette atmos-
phère oxigénée, oubliant que l'hiver
est proche et que demain peut être,
les baraques de la foire Saillt-llolllain
feront leur lradiliollllclle ollvtrlure.
entourées du cortège habituel de bour-
rasques, de brouillards et de frimas.
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