Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1908-08-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 août 1908 23 août 1908
Description : 1908/08/23 (A18,N917). 1908/08/23 (A18,N917).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6388789s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2012
- Dix-Hiiiiijbra.e Annee - NI 917
L^, Nmnârp DIX, JC^nljfiW,
bimflnche M Août 19Q8
14 TMTM11EÏÏR HIEHIIS
{II -. -.L a.
''L INSERTIONS : : I
Aiifi(nieès..T.ltfli$ie ̃
ATU d* inh unist ion.. * •*" - lff. -)>
ftttMne*., 8ft. a.
: ,, :; 1 ";"II .,
luM; Rae "1Îlp;liIi-' -JWiEl1f¡
, .- '- ,..:
t.' ]̃ < -', BureàUx ap Ham:^i ̃
tRae .J-B,tte. Eyriès
"-' ! J
Les abonnements se paient à
TMII" &t se-fout r& partir du
Vr et 16 de chaque mois..
̃» -
.: '! ..-..-
ibBETS «BÉiih^ILB iESSSÊKE
) : - j. :: -.
; - .., :. - 4 '';<-: -
} ̃ i > t ̃-.- I iJtlJ- * * .*' •
",' PARAISSANT LE DIMANCHE
l
t ,i ^ABONNEMENTS
Setne-IaMMeore, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr. »
Autres départements & ft'. D
SIX MOIS
Seinc-Infçrietirp, Eure et
départementa limitrophes., 2tr. 60
Autres départements 2 fr. 15
-T.W ».««»̃.̃
Toute la correspondance coricer-
l nantie journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
Normand.
T '"ILJ*' L
L^8.Bijreau^ du
TRJtVAjlLtuh NORMAND
sont transférés 70,
rueMaJpalu.
SABOTAGE
J : ',-:- ,
- or.. I!" - 1( 'l
Sous la foi de traités ,
nous avions il yatrois aîis
changé dfltmprtmëul-,
-'ar.suite de circonstan-
'.niéúÎtères notre cô-
i.àtant.. dût abandonner,
^jffbiprinfi^rle tomba en-
tred'autres mains.
1'1\(:pUftlt de ce moment
, ceiut pour nous une lutte
lfqëéàltu £qlel ou plutôt Il
nous fallût subir un sabo-
tage incroyable.
-u»Ji/ous avons fait appel à
l'arbitrage d'amis qui ont
'dèi(d|ii)né liotro adver-
satrei; 8puis; nous avons
adressé au Procureur de
laRâpiMtque des plain-
tes rêgtrti^res qui auront
on correction-,
neile* enfin nous avons in-
le^té; dey dèH3omrtiet;ce deux ac-
iJ4)l 1lC)U:' notis faire
rendre justice. >
DaiMUte maquis de la
procédure, notre adver-
mê sçjdébkt,jna,ig upus
savons attendre rheMre
d^lf13Ust?ic;e>tdeIà répa-
ràuouu \V" ;.
Ii" l <,..,
ri'î,-:1.-:'. LÉitRÀVAILLEliR NORMAHD
B' - »;̃ -
(
¡\:î;a1 ! l';' t - ,',.'
Au "ParlementMm m
>V i -»l i l".l 1 » i
l; 1 | - M.
! j»Ï i t -
• MrSarrien, ancien président du
Conseil; vient d'être élu sénateur du
épartePlent de Saone-ct-Loirç, qu'il
présentait à la Chambre des dé-
putés. Il va retrouver au Luxembourg
un grand nombre d'autres anciens
jwésidents du Çbnsen qui lui ont
doiihé l'exemple de changer d'as-
semblée, tel le. chef actuel du Gou-
vernement.M.1 Gléinenceau, où en-
core des honifaTès., d'Etat qui, bien
*qùe nJa^âtîtrpas occupé Ijtprésidence
duÇonseil, remplissaient des fonc-
tiohséminentes.1 ! ,
Beaucoup de nos députés, et pas
hloin(ilrë^, prisent très l'oit cette
:JPt: particulière .d'éjaiigration, et
un bion nombreuse disposent à saisir
l'occasion au » prochain renouvèlle-
tibht trie-nùal pour passer au Sénat.
Il jiièut très ÇienJ arriver que des
considérations locales ou même des
- cottvenapoes. personnelles, inspirent
la décision de .nos parlementairés.
nVvf0ns' i" à les en louer, ni à
les en blâmer. 11 est également très
légitime qUe des hdmmes politiqiies,
après taflb dte TUdes combats; véuil-
_lef,;e'diLre au iupiuUe élec-
tjor^-bùi^ecpnimênçjâ tous les quatre
Bpif épfeu, ; .répétée et fatigante.
Konsine traitdris ici ta queStipii qu'à
xm point-"de; tifê; général, et dans ce
sens^if est peEpils de règrett&r que
tant$$personnalités compétentes
, ,.lbU - '.,
- , -' f ,
livrent par leur départle's discussions
du Palais-BoUtbon â l'incapacité et à
la fantaisie. Il y a des gens très dis-
tingués, sans doute, à la Chambre
des députés ; mais il y a beaucoup de
médiocres, et de plus en plus. Ils se
haussent aux situations en vue, aux
grands rapports. Et c'est à leurs suf-
fisances incompétentes' cpiè nous de-
vons tant de propositions mal venues,
tant de lois obscures, inapplicables et
contrefaites qu'on est obligé de re-
dresser _- ensuite.
Pour empêcher ces malfaçons, qui
sont malgré tout une très mauvaise
méthode de travail, il faudrait, à la
Chambre, JLa présence dè déptités
connaissant les affaires politiques,
ayant déjà traité les grandes ques-
tions, familiers avec tous les ressorts
du gouvernement.
Nous ne demandons pas qu'on
tarisse le recrutement du Sénat ; mais
si les partis étaient organisés en
France, ils ne laisseraient pas é1IÛ"
grer au Sénat, dès qu'ils ont un peu
d'expérience et d'autorité, des-hom-
mes dans toute la force de l'âge et du
talent. Peut-être suffirait-il d'élever
l'âge d'éligibilité sénatoriale pour re-
tenir au Palais-Bôurbon les hom-
mes, déjà mûrs mais encore vigou-
teux, qui peuvent y rendre de si
grands services. Sans doute, Us. ren-
dront aussi des services au Sénat.
Mais ce ne sont pas les mêmes. On
ne peut demander que la haute As-
semblée recommeuce tout le travail
législatif de. la Chambre. Elle ne-
peut, d'autre part, compromettre son
prestige en livrant bataille sur tous
les sujets et en résistant à tous. Il
conviendrait que les idées qui fer-
mentent au Palais-Bourbon fussent
décantées une première fois sur placé.
Le Sénat lie devrait recevoir qu'uh
travail déjà,dégrossi.
Si nous considérons l'organisation
législative de l'Angleterre , nous
constatons que, contrairement à ce
qui se passe en France, les, hommes
d'Etat, les chefs de partis ne désirent
pas quitter la Chambre des- Com-
munes pour la Chambre des Lords,
malgré que la. qualité de pair d'An-
gleterre n'ait pas d'équivalent social
dans le monde entier.
Les hommes politiques du premier
plan refusent leur nomination de
lords, qui pourtant leur conférerait,
non pas un mandat de neuf ans,
comme à nos sénateurs, mais un siège
inamovible, une garantie définitive
contre tous les caprices de la poli-
tique.
On retrouve le sens pratique an-
glais dans tous les coins de leur or-
ganisation politique. It existe chez
nos voisins des partis organisés et
des mœurs politiques qu'on ne trouve
pas chez nous.
Tandis qu'en France l'homme po-
lique est à la merci d'agents électo-
raux sans vergogtie et de partis sans
reconnaissance pour les services
rendus, ce même homme peut en
Angleterre Vouer sans crainte toute
son activité aux grands intérêts du
pays et se consacrer tout entier à la
politique qui, dégagée de ses misères,
devient l'art le plus raffiné, la science
la plus complète, en même temps
que le sport le plus noble et le plus
intéressant.
JEAN MESNIL.
La Semaine Politique
- Elections Sénatoriales
de Saône-et-Loire
Ainsi que nous l'avions annoncé, il
s'agissait de remplacer M. Dcmôle, sé-
nateur radical, dècédé.
M. Demôlc, élu sénateur pour la-pre-
mière fois" en 1879, avait été réélu aux
renouvellements partiels de 1882, 1891
et 1900.
A cette dernière date, il, avait été
nommé le cinquième et dernier de. la
liste radicale par 697 voix sur 1.293
votants. Les quatre sénateurs élus
avant lui avaiènt eu un chiffre de voix
variant entre 900 et 1.000 voix. Un can-
didat radical dissident avait obtenu
•509 voix. - -
Voici le résultat de ces élections qui
ont eu lieu le 16 août dernier :
Inscrits, 1.282; votants, 1.268; suf-
frages exprimés, 1.180.
MM. Sarrien, député, ancien minis-
tre, ràdiçal, 1.081, élu ; Ducarouge,
maire de Digoin, socialiste, antimilita-
riste, 189; Divers, 11.
1 Au Maroc
On se rappelle que de sérieux enga-
âcments avaient eu lieu dans la région
de nos postes de Bsu-Dcnib et de Bou-
Anam (Sud-Oranais). Une nouvelle
importante du général naillouu, com-
mandant le 19* corps d'armée, annonce
qu'uni harka de 10.000 hommes est
prête à prendre l'offensive contre ces
postes avancés.
La situation, sinon grave, n'en est
pas moins sérieuse dans cette région
et il ne faut pas s'étonner de cette atta-
que qui était à prévoir. Cette partie du
territoire sud-algérien ne fut d'ailleurs
jamais tranquille.
Les événements du Maroc ne peuvent
qu'augntenter l'effurvescence qui y
règne presque constamment.
On suppose que cette liarka est la
même qui assaillit nos troupes il y a
quelques mois. Elle fut repoussée, mais
put néanmoins se reformer tout à son
aise.
La fréquence de ces incidents montre
que malgré tout, nous avons un inté-
rêt spécial au Maroc et qu'U est néces-
saire que, notre colonie algérienne soit
protégée sur la frontière de l'ouest.
Nous aurions certainement tout avan-
tage & ce que le Maroc ne soit pas un
pays ennemi, mais que de diplomatie
ne faudrait-il pas employer pour faire
entendre raison et pour avoir un arran-
gement amical'avec ces fanatiques.
M. Clémenoeau à Carlsbad
Depuis le 13, M. Clémeuceau est ar-
rivé a Carlsbad et habite comme Jes
années précédentes un appartement
dans la maison du Belvédère, au troi-
sième. Il mène une vie très retirée,
s'occupe seulement de sa cure ; sa so-
ciété est composée de ses chefs de ca-
binet, MM. Fontin et Hoth, et .des
télégraphistes, MM. Cuntz et Capet,
avec lesquels il travaille. Enlin, le cé-
lèbre écrivain danois, M. George Bran-
dès, est, cômme tous les ans. un des
compagnons de cuicde M. Glémenceau.
Comme d'habitude, c'est le docteur
Schumann qui donne ses soins au pre-
mier ministre français.
Fâcheux contact
Quelles 60nt les conséquences de
l'entrée de la fédération des mineurs à
la C. G. T. ? Les uns disent que les mi-
neurs unis à la fédération du livre fe-
ront valoir des idées plus sages, une
tactique moins brutale ; d'autres pré-
tendent le contraire. En tous cas, il est
bien difficile de se prononcer sur ce
bieii dimeile de dge e Par fédé,,tl,i-, des
qu'il adviendra de la fédération des
mineurs après son premier contact
avec les anarchistes dirigeants de la
C. G. T. Bien que des esprits opti-
mistes aient conçu de généreuses espé-
rances, les explications fournies par
les gens qui avaient pris l'initiative de
Ce "contact sont dé nature à inspirer
bien des craintes.
- L'adhésion de la fédération des mi-
neurs a été traitée en dehors des chefs
véritables de ce groupement. Ce sont
les sous-officiers qui ont traité et ils
reconnaissent aujourd'hui qu'ils ont
pris sur eux d'accorder certaines satis-
factions à la C. G. T., sans avoir reçu
aucun mandat. Voilà .comment quel-
ques individus èngagent une quantité
d'ouvriers sans les avoir aucunement
consulté. ♦ f
Comment pourront-ils demander
plus tard qu'e la fédération des mineurs
ne fut pas réduite au^servage par la C.
G. T., alors qu'eux-meme donnent
l'exemple d'un parfait dédain pour
l'avis des maiorités.
M. Basly, véritable chef de la fédé-
ration se trouve dans une situation
très perplexe. Dans les premiers jours,
il amsetait plus de confiante qu'il n'en
ressentait réellement.
A présent, il exprime ainsi toute sa
pensée dans le Réveil du Nord.
« Depuis longtemps, s'écrie-t-il,
nous souffrons d'un malaise intolé-
rable. Des gens que Ton n'avait jamais
connus se sont dressés tout à coup de-
t vaut le prolétariat que nous avions mis
vingt ans à organiser. A la vieille tac-
tique de l'action parallèle des syndi-
cats et du parti. socialiste, nous avons
vu opposer la méthode stupide du sa-
botage et de l'action directe. Syndica-
listes. Nous sonnpes violemment atta-
qués parce que nous ne voulons pas
prendre part aux grandes manœuvres
anarchistes, préparatoires des inutiles
émeutes. Socialistes unifiés, des mem-
bres du parti nous inj urient parce que
nous ne pensons pas comme eux sur
l'utilité d une grève générale' de vingt-
quatre ou de quarante-huit heures.»
Ces idées sont en contradiction for-
melle avec celles des membres de la C.
G. T. et on se demande comment les
mineurs de la fédération aient pu
croire la conciliation possible. Qui
trompaient-ils? on le saura bientôt, car
le 24 août ils doivent se rencontrer de
nouveau à Paris pour prendre connais-
sance des statuts de la C. G. 7'. et s'y
cun/ormer.
Quoiqu'il en soit, il y a gros à parier
que les violents ne se rallieront pas
aux raisonnables. La fédération des
mineurs ne réalisera pas ce miracle,
ce n'est pas ce qu'il y a de plus heureux
à lui souhaiter.
Une réponse
de M. de Mathan
En réponse à rarticle de Jean
Séry publié le 9 août dernier dans
le Travailleur Normand, M. de Mathan
nous adresse la lettre suivante. 1
Malgré le désir que nous avons
d'être agréable au Maire de Belbeuf,
nous sommes obligé de supprimer
certains passages où il est question
de tiers. M. de Mathan ne doit pas
ignorer que nous n'avons pas le droit
de mêler ces tiers à nos polémiques.
Cambres par Caen, 17 août 1908.
Monsieur le Gérant
du Travailleur Normand,
Votre journal, dans son numéro du
9 août, a repoduil un article de l'Action
signé Jean Séry, dirigé contre moi. Je
vous prie, conlonnément à mon droit,
d'insérer ma réponse dans votre pro-
chain numéro.
L'article de Jean Sery n'est qu'un tis-
su de mensonges et d'insinuations ca-
lomnieuses.
Vous parlez des conditions que je
mets soit-disantà mes générosités. Ou-
tre qu'il y a là un mensonge éhonté,
vous vous occupez des choses qui ne
regardent ni vous, ni vos lecteurs. C'est
une des conséquences du beau régime
que l'Europe a cessé depuis longtemps
de nous envier, d'embrouiller, d'em-
mêler toutes les questions, et de consi-
dérer tout le monde comme compétent
en toutes choses. Eh bien, ne vous en
déplaise, la façon dont je fais la charité
dans ma Commune ne rentre pas dans
le cadre des questions que vous avez
le droit de traiter.
Passons à mon attitude au Conseil mu-
nicipal : Là encore vous dénaturez
complètement les faits.
Depuis les dernières élections muni-
cipales, mon fermier (je n'en ai pas plu-
sieurs, je n'en ai qu'un) ne fait plus par-
tie du Conseil ; ce n'est donc pas. com-
me vous le dites, grâce au vote de deux
de mes fermiers que j'ai décroché la
mairie. Il est faux que je me sois oppo-
sé à la célébration de la fête du 14 juil-
let ; j'en prends à témoins les onze con-
seillers présents à la réunion. J'ai dit
au contraire que je trouvais très natu-
rel et très légitime que ceux qui désirent
fêter le 14 juillet le fêtent. J'ai ajouté
que, comme maire, je donnerais toutes
les facilités qu'on pourrait désirer ; et
j'ai tenu parole. Il est faux que j'aie dé-
claré « qu'un bon français devrait être
honteux de commémorer cette date par
une fête, »
Quand un membre du conseil a de-
mandé quelacommune donne une sub-
vention au comité qui s'organiserait pour
fêter le 14juillet, j ai donné mon avis
en ces termes: « Si vous désirez que la
commune dqtine une subvention pour
une fête, il me semble préférable
de réserver cette subvention pour la
fête patronale, fête que tout le monde
peut célébrer sans arrière-pensée ; tan-
ais que le 14 juillet, au point de vue
historique, c'est malheureusement une
fête de division ; on y célèbre un événe-
ment de guerre civile, et il y a dans la
commune des habitants qui ne pourront
jamais fêter le 14 juillet, » Il y a Loin de
la vérité à la façon dont vous arran-
gez les faits.
Vous parlez ensuite des feuilles im-
primées que j'ai fait distribuer le 14juil-
let, et vous n'en reproduisez qu'une par-
tie ; c'est vraieuient regrettante. Le com-
mencement, que vous ne reproduisez
pas, aurait été fort intéressant pour
vos lecteurs, en leur donnant, d'après
des auteurs dignes de loi et nommés
avec les numéros des pages, un aperçu
sur la prise de la Bastille.
Dans la reproduction de mon tract,
vous mettez « il nous ratl t Philippe VII J).
Vous ayez mal lu : j'ai. mis Philippe
VIII et non pas Philippe Vil.
Enfin vous m'imputez, dans une réu-
nion tenue à Rouen, une phrase qui
n'a jamais été prononcée par moi ni
par personne : « pour les républicains
le peloton d'exécution et dix balles dans
la peau ». -
Les paroles prononcées au Cirque de
Rouen le 5 Mars 1907 par M. Paul Ro-
bain, délégué de la Ligue d'Action
française, etaient les suivantes : « La
justice que nous rendrons à Dreyfus et
a ses complices, la voici : le peloton
d'exécution et dix balles dans la
peau. »
Il n'y a dans votre article qu'une
chose de vraie, c'est mon caractère de
royaliste militant. Mais en quoi ma
modeste personne peut-elle vous inté-
resser ?
Si vous étiez un adversaire loyal, au-
lieu de me calomnier et de reclamer
contre moi des mesures administrati-
ves qui ne prouveraient rien, vous
combattriez les doctrines de l'Action
française, ou les idées émises dans mon
tract sur le 14 juillet ; vous vous effor-
ceriez de me démontrer, et de démon-
rer à tous les liommes de bon sens et
de bonne foi, que je suis dans l'erreur.
En employant les procédés que vos
lecteurs peuvent apprécier, vous dé-
montrez au contraire avec la plus
grande évidence que je suis dans le
vrai, puisque vous évitez avec soin la
discussion, tout en cherchant à me
discréditer par des mensonges et par
une répression administrative sans
appel.
R. DE MATHAN
Maire de Belbeuf, par Rouen
Dans notre prochain numéro nous
répondrons comme il convient à la
lettre de M. de Mathan.
L'Ouverture de la Chasse
Tout est bon à notre grand ,confrère,
Le Journal de Rouen, pour attaquer et
le gouvernement et M. lé Préfet. Sans
doute, veut-il prouver sa foi républi-
caine, car son principe est qui aime
bien châtie bien.
Cette semaine, l'ouverture de la
chasse lui fournit le prétexte à ses nou-
velles élucubrations 1
Pensez-donc, M. Fosse a promulgué
le décret du Ministre de l'Intérieur, qui
fixe l'ouverture de la chasse au 6 sep-
tembre 1
C'est l'abomination de la désolation,
ces malheureux chasseurs déjà victi-
mes de toutes les iniquités sociales,
comptaient parcourir nos plaines le fusil
sur l'épaule et la carnassière sur le dos
d'un valet le 30 août ! ils avaient déjà
commandé le gueuleton d'ouverture, et
M. le Préfet a l'audace de remettre ces
agapes au six septembre.
Le comble, c'est de voir pos bons
nemrods mordre à l'hameçon du Jour-
nal de RQuen. et- faire chorus.
MM. Fortier et Wadington en mal de
réélection ne vont-ils pas jusqu'à adres-
ser leur récrimination à M. Ruau?
De la part du Journal de Rouen, cela
est dans l'ordre, mais de nos sénateurs,
c'est inexplicable, ils savent pourtant
bien que la mesure prise par le Minis-
tre est approuvée par tous nos cultiva-
teurs. Si la récolte est en bonne voie,
il y a encore beaucoup de besogne à
faire et la pluie de jeudi a retardé de
cinq ou six jours la rentrée définitive.
Une autre raison qui milite pour le
maintien de la chasse au 6 septembre,
c'est que tous nos cultivateurs ont en-
core à faire la deuxième coupe des
tourrages ; nous savons bien que cela
n'arrête pas nos chasseurs, mais l'inté-
rêt du cultivateur doit aussi entrer en
ligne de compte.
I M. Fortier s'oublie l
L^, Nmnârp DIX, JC^nljfiW,
bimflnche M Août 19Q8
14 TMTM11EÏÏR HIEHIIS
{II -. -.L a.
''L INSERTIONS : : I
Aiifi(nieès..T.ltfli$ie ̃
ATU d* inh unist ion.. * •*" - lff. -)>
ftttMne*., 8ft. a.
: ,, :; 1 ";"II .,
lu
, .- '- ,..:
t.' ]̃ < -', BureàUx ap Ham:^i ̃
tRae .J-B,tte. Eyriès
"-' ! J
Les abonnements se paient à
TMII"
Vr et 16 de chaque mois..
̃» -
.: '! ..-..-
ibBETS «BÉiih^ILB iESSSÊKE
) : - j. :: -.
; - .., :. - 4 '';<-: -
} ̃ i > t ̃-.- I iJtlJ- * * .*' •
",' PARAISSANT LE DIMANCHE
l
t ,i ^ABONNEMENTS
Setne-IaMMeore, Eure et
départements limitrophes.. 4 fr. »
Autres départements & ft'. D
SIX MOIS
Seinc-Infçrietirp, Eure et
départementa limitrophes., 2tr. 60
Autres départements 2 fr. 15
-T.W ».««»̃.̃
Toute la correspondance coricer-
l nantie journal doit être adressée
à M. le Directeur du Travailleur
Normand.
T '"ILJ*' L
L^8.Bijreau^ du
TRJtVAjlLtuh NORMAND
sont transférés 70,
rueMaJpalu.
SABOTAGE
J : ',-:- ,
- or.. I!" - 1( 'l
Sous la foi de traités ,
nous avions il yatrois aîis
changé dfltmprtmëul-,
-'ar.suite de circonstan-
'.niéúÎtères notre cô-
i.àtant.. dût abandonner,
^jffbiprinfi^rle tomba en-
tred'autres mains.
1'1\(:pUftlt de ce moment
, ceiut pour nous une lutte
lfqëéàltu £qlel ou plutôt Il
nous fallût subir un sabo-
tage incroyable.
-u»Ji/ous avons fait appel à
l'arbitrage d'amis qui ont
'dèi(d|ii)né liotro adver-
satrei; 8puis; nous avons
adressé au Procureur de
laRâpiMtque des plain-
tes rêgtrti^res qui auront
on correction-,
neile* enfin nous avons in-
le^té; dey
iJ4)l 1lC)U:' notis faire
rendre justice. >
DaiMUte maquis de la
procédure, notre adver-
mê sçjdébkt,jna,ig upus
savons attendre rheMre
d^lf13Ust?ic;e>tdeIà répa-
ràuouu \V" ;.
Ii" l <,..,
ri'î,-:1.-:'. LÉitRÀVAILLEliR NORMAHD
B' - »;̃ -
(
¡\:î;a1 ! l';' t - ,',.'
Au "ParlementMm m
>V i -»l i l".l 1 » i
l; 1 | - M.
! j»Ï i t -
• MrSarrien, ancien président du
Conseil; vient d'être élu sénateur du
épartePlent de Saone-ct-Loirç, qu'il
présentait à la Chambre des dé-
putés. Il va retrouver au Luxembourg
un grand nombre d'autres anciens
jwésidents du Çbnsen qui lui ont
doiihé l'exemple de changer d'as-
semblée, tel le. chef actuel du Gou-
vernement.M.1 Gléinenceau, où en-
core des honifaTès., d'Etat qui, bien
*qùe nJa^âtîtrpas occupé Ijtprésidence
duÇonseil, remplissaient des fonc-
tiohséminentes.1 ! ,
Beaucoup de nos députés, et pas
hloin(ilrë^, prisent très l'oit cette
:JPt: particulière .d'éjaiigration, et
un bion nombreuse disposent à saisir
l'occasion au » prochain renouvèlle-
tibht trie-nùal pour passer au Sénat.
Il jiièut très ÇienJ arriver que des
considérations locales ou même des
- cottvenapoes. personnelles, inspirent
la décision de .nos parlementairés.
nVvf0ns' i" à les en louer, ni à
les en blâmer. 11 est également très
légitime qUe des hdmmes politiqiies,
après taflb dte TUdes combats; véuil-
_lef,;e'diLre au iupiuUe élec-
tjor^-bùi^ecpnimênçjâ tous les quatre
Bpif épfeu, ; .répétée et fatigante.
Konsine traitdris ici ta queStipii qu'à
xm point-"de; tifê; général, et dans ce
sens^if est peEpils de règrett&r que
tant$$personnalités compétentes
, ,.lbU - '.,
- , -' f ,
livrent par leur départle's discussions
du Palais-BoUtbon â l'incapacité et à
la fantaisie. Il y a des gens très dis-
tingués, sans doute, à la Chambre
des députés ; mais il y a beaucoup de
médiocres, et de plus en plus. Ils se
haussent aux situations en vue, aux
grands rapports. Et c'est à leurs suf-
fisances incompétentes' cpiè nous de-
vons tant de propositions mal venues,
tant de lois obscures, inapplicables et
contrefaites qu'on est obligé de re-
dresser _- ensuite.
Pour empêcher ces malfaçons, qui
sont malgré tout une très mauvaise
méthode de travail, il faudrait, à la
Chambre, JLa présence dè déptités
connaissant les affaires politiques,
ayant déjà traité les grandes ques-
tions, familiers avec tous les ressorts
du gouvernement.
Nous ne demandons pas qu'on
tarisse le recrutement du Sénat ; mais
si les partis étaient organisés en
France, ils ne laisseraient pas é1IÛ"
grer au Sénat, dès qu'ils ont un peu
d'expérience et d'autorité, des-hom-
mes dans toute la force de l'âge et du
talent. Peut-être suffirait-il d'élever
l'âge d'éligibilité sénatoriale pour re-
tenir au Palais-Bôurbon les hom-
mes, déjà mûrs mais encore vigou-
teux, qui peuvent y rendre de si
grands services. Sans doute, Us. ren-
dront aussi des services au Sénat.
Mais ce ne sont pas les mêmes. On
ne peut demander que la haute As-
semblée recommeuce tout le travail
législatif de. la Chambre. Elle ne-
peut, d'autre part, compromettre son
prestige en livrant bataille sur tous
les sujets et en résistant à tous. Il
conviendrait que les idées qui fer-
mentent au Palais-Bourbon fussent
décantées une première fois sur placé.
Le Sénat lie devrait recevoir qu'uh
travail déjà,dégrossi.
Si nous considérons l'organisation
législative de l'Angleterre , nous
constatons que, contrairement à ce
qui se passe en France, les, hommes
d'Etat, les chefs de partis ne désirent
pas quitter la Chambre des- Com-
munes pour la Chambre des Lords,
malgré que la. qualité de pair d'An-
gleterre n'ait pas d'équivalent social
dans le monde entier.
Les hommes politiques du premier
plan refusent leur nomination de
lords, qui pourtant leur conférerait,
non pas un mandat de neuf ans,
comme à nos sénateurs, mais un siège
inamovible, une garantie définitive
contre tous les caprices de la poli-
tique.
On retrouve le sens pratique an-
glais dans tous les coins de leur or-
ganisation politique. It existe chez
nos voisins des partis organisés et
des mœurs politiques qu'on ne trouve
pas chez nous.
Tandis qu'en France l'homme po-
lique est à la merci d'agents électo-
raux sans vergogtie et de partis sans
reconnaissance pour les services
rendus, ce même homme peut en
Angleterre Vouer sans crainte toute
son activité aux grands intérêts du
pays et se consacrer tout entier à la
politique qui, dégagée de ses misères,
devient l'art le plus raffiné, la science
la plus complète, en même temps
que le sport le plus noble et le plus
intéressant.
JEAN MESNIL.
La Semaine Politique
- Elections Sénatoriales
de Saône-et-Loire
Ainsi que nous l'avions annoncé, il
s'agissait de remplacer M. Dcmôle, sé-
nateur radical, dècédé.
M. Demôlc, élu sénateur pour la-pre-
mière fois" en 1879, avait été réélu aux
renouvellements partiels de 1882, 1891
et 1900.
A cette dernière date, il, avait été
nommé le cinquième et dernier de. la
liste radicale par 697 voix sur 1.293
votants. Les quatre sénateurs élus
avant lui avaiènt eu un chiffre de voix
variant entre 900 et 1.000 voix. Un can-
didat radical dissident avait obtenu
•509 voix. - -
Voici le résultat de ces élections qui
ont eu lieu le 16 août dernier :
Inscrits, 1.282; votants, 1.268; suf-
frages exprimés, 1.180.
MM. Sarrien, député, ancien minis-
tre, ràdiçal, 1.081, élu ; Ducarouge,
maire de Digoin, socialiste, antimilita-
riste, 189; Divers, 11.
1 Au Maroc
On se rappelle que de sérieux enga-
âcments avaient eu lieu dans la région
de nos postes de Bsu-Dcnib et de Bou-
Anam (Sud-Oranais). Une nouvelle
importante du général naillouu, com-
mandant le 19* corps d'armée, annonce
qu'uni harka de 10.000 hommes est
prête à prendre l'offensive contre ces
postes avancés.
La situation, sinon grave, n'en est
pas moins sérieuse dans cette région
et il ne faut pas s'étonner de cette atta-
que qui était à prévoir. Cette partie du
territoire sud-algérien ne fut d'ailleurs
jamais tranquille.
Les événements du Maroc ne peuvent
qu'augntenter l'effurvescence qui y
règne presque constamment.
On suppose que cette liarka est la
même qui assaillit nos troupes il y a
quelques mois. Elle fut repoussée, mais
put néanmoins se reformer tout à son
aise.
La fréquence de ces incidents montre
que malgré tout, nous avons un inté-
rêt spécial au Maroc et qu'U est néces-
saire que, notre colonie algérienne soit
protégée sur la frontière de l'ouest.
Nous aurions certainement tout avan-
tage & ce que le Maroc ne soit pas un
pays ennemi, mais que de diplomatie
ne faudrait-il pas employer pour faire
entendre raison et pour avoir un arran-
gement amical'avec ces fanatiques.
M. Clémenoeau à Carlsbad
Depuis le 13, M. Clémeuceau est ar-
rivé a Carlsbad et habite comme Jes
années précédentes un appartement
dans la maison du Belvédère, au troi-
sième. Il mène une vie très retirée,
s'occupe seulement de sa cure ; sa so-
ciété est composée de ses chefs de ca-
binet, MM. Fontin et Hoth, et .des
télégraphistes, MM. Cuntz et Capet,
avec lesquels il travaille. Enlin, le cé-
lèbre écrivain danois, M. George Bran-
dès, est, cômme tous les ans. un des
compagnons de cuicde M. Glémenceau.
Comme d'habitude, c'est le docteur
Schumann qui donne ses soins au pre-
mier ministre français.
Fâcheux contact
Quelles 60nt les conséquences de
l'entrée de la fédération des mineurs à
la C. G. T. ? Les uns disent que les mi-
neurs unis à la fédération du livre fe-
ront valoir des idées plus sages, une
tactique moins brutale ; d'autres pré-
tendent le contraire. En tous cas, il est
bien difficile de se prononcer sur ce
bieii dimeile de dge e Par fédé,,tl,i-, des
qu'il adviendra de la fédération des
mineurs après son premier contact
avec les anarchistes dirigeants de la
C. G. T. Bien que des esprits opti-
mistes aient conçu de généreuses espé-
rances, les explications fournies par
les gens qui avaient pris l'initiative de
Ce "contact sont dé nature à inspirer
bien des craintes.
- L'adhésion de la fédération des mi-
neurs a été traitée en dehors des chefs
véritables de ce groupement. Ce sont
les sous-officiers qui ont traité et ils
reconnaissent aujourd'hui qu'ils ont
pris sur eux d'accorder certaines satis-
factions à la C. G. T., sans avoir reçu
aucun mandat. Voilà .comment quel-
ques individus èngagent une quantité
d'ouvriers sans les avoir aucunement
consulté. ♦ f
Comment pourront-ils demander
plus tard qu'e la fédération des mineurs
ne fut pas réduite au^servage par la C.
G. T., alors qu'eux-meme donnent
l'exemple d'un parfait dédain pour
l'avis des maiorités.
M. Basly, véritable chef de la fédé-
ration se trouve dans une situation
très perplexe. Dans les premiers jours,
il amsetait plus de confiante qu'il n'en
ressentait réellement.
A présent, il exprime ainsi toute sa
pensée dans le Réveil du Nord.
« Depuis longtemps, s'écrie-t-il,
nous souffrons d'un malaise intolé-
rable. Des gens que Ton n'avait jamais
connus se sont dressés tout à coup de-
t vaut le prolétariat que nous avions mis
vingt ans à organiser. A la vieille tac-
tique de l'action parallèle des syndi-
cats et du parti. socialiste, nous avons
vu opposer la méthode stupide du sa-
botage et de l'action directe. Syndica-
listes. Nous sonnpes violemment atta-
qués parce que nous ne voulons pas
prendre part aux grandes manœuvres
anarchistes, préparatoires des inutiles
émeutes. Socialistes unifiés, des mem-
bres du parti nous inj urient parce que
nous ne pensons pas comme eux sur
l'utilité d une grève générale' de vingt-
quatre ou de quarante-huit heures.»
Ces idées sont en contradiction for-
melle avec celles des membres de la C.
G. T. et on se demande comment les
mineurs de la fédération aient pu
croire la conciliation possible. Qui
trompaient-ils? on le saura bientôt, car
le 24 août ils doivent se rencontrer de
nouveau à Paris pour prendre connais-
sance des statuts de la C. G. 7'. et s'y
cun/ormer.
Quoiqu'il en soit, il y a gros à parier
que les violents ne se rallieront pas
aux raisonnables. La fédération des
mineurs ne réalisera pas ce miracle,
ce n'est pas ce qu'il y a de plus heureux
à lui souhaiter.
Une réponse
de M. de Mathan
En réponse à rarticle de Jean
Séry publié le 9 août dernier dans
le Travailleur Normand, M. de Mathan
nous adresse la lettre suivante. 1
Malgré le désir que nous avons
d'être agréable au Maire de Belbeuf,
nous sommes obligé de supprimer
certains passages où il est question
de tiers. M. de Mathan ne doit pas
ignorer que nous n'avons pas le droit
de mêler ces tiers à nos polémiques.
Cambres par Caen, 17 août 1908.
Monsieur le Gérant
du Travailleur Normand,
Votre journal, dans son numéro du
9 août, a repoduil un article de l'Action
signé Jean Séry, dirigé contre moi. Je
vous prie, conlonnément à mon droit,
d'insérer ma réponse dans votre pro-
chain numéro.
L'article de Jean Sery n'est qu'un tis-
su de mensonges et d'insinuations ca-
lomnieuses.
Vous parlez des conditions que je
mets soit-disantà mes générosités. Ou-
tre qu'il y a là un mensonge éhonté,
vous vous occupez des choses qui ne
regardent ni vous, ni vos lecteurs. C'est
une des conséquences du beau régime
que l'Europe a cessé depuis longtemps
de nous envier, d'embrouiller, d'em-
mêler toutes les questions, et de consi-
dérer tout le monde comme compétent
en toutes choses. Eh bien, ne vous en
déplaise, la façon dont je fais la charité
dans ma Commune ne rentre pas dans
le cadre des questions que vous avez
le droit de traiter.
Passons à mon attitude au Conseil mu-
nicipal : Là encore vous dénaturez
complètement les faits.
Depuis les dernières élections muni-
cipales, mon fermier (je n'en ai pas plu-
sieurs, je n'en ai qu'un) ne fait plus par-
tie du Conseil ; ce n'est donc pas. com-
me vous le dites, grâce au vote de deux
de mes fermiers que j'ai décroché la
mairie. Il est faux que je me sois oppo-
sé à la célébration de la fête du 14 juil-
let ; j'en prends à témoins les onze con-
seillers présents à la réunion. J'ai dit
au contraire que je trouvais très natu-
rel et très légitime que ceux qui désirent
fêter le 14 juillet le fêtent. J'ai ajouté
que, comme maire, je donnerais toutes
les facilités qu'on pourrait désirer ; et
j'ai tenu parole. Il est faux que j'aie dé-
claré « qu'un bon français devrait être
honteux de commémorer cette date par
une fête, »
Quand un membre du conseil a de-
mandé quelacommune donne une sub-
vention au comité qui s'organiserait pour
fêter le 14juillet, j ai donné mon avis
en ces termes: « Si vous désirez que la
commune dqtine une subvention pour
une fête, il me semble préférable
de réserver cette subvention pour la
fête patronale, fête que tout le monde
peut célébrer sans arrière-pensée ; tan-
ais que le 14 juillet, au point de vue
historique, c'est malheureusement une
fête de division ; on y célèbre un événe-
ment de guerre civile, et il y a dans la
commune des habitants qui ne pourront
jamais fêter le 14 juillet, » Il y a Loin de
la vérité à la façon dont vous arran-
gez les faits.
Vous parlez ensuite des feuilles im-
primées que j'ai fait distribuer le 14juil-
let, et vous n'en reproduisez qu'une par-
tie ; c'est vraieuient regrettante. Le com-
mencement, que vous ne reproduisez
pas, aurait été fort intéressant pour
vos lecteurs, en leur donnant, d'après
des auteurs dignes de loi et nommés
avec les numéros des pages, un aperçu
sur la prise de la Bastille.
Dans la reproduction de mon tract,
vous mettez « il nous ratl t Philippe VII J).
Vous ayez mal lu : j'ai. mis Philippe
VIII et non pas Philippe Vil.
Enfin vous m'imputez, dans une réu-
nion tenue à Rouen, une phrase qui
n'a jamais été prononcée par moi ni
par personne : « pour les républicains
le peloton d'exécution et dix balles dans
la peau ». -
Les paroles prononcées au Cirque de
Rouen le 5 Mars 1907 par M. Paul Ro-
bain, délégué de la Ligue d'Action
française, etaient les suivantes : « La
justice que nous rendrons à Dreyfus et
a ses complices, la voici : le peloton
d'exécution et dix balles dans la
peau. »
Il n'y a dans votre article qu'une
chose de vraie, c'est mon caractère de
royaliste militant. Mais en quoi ma
modeste personne peut-elle vous inté-
resser ?
Si vous étiez un adversaire loyal, au-
lieu de me calomnier et de reclamer
contre moi des mesures administrati-
ves qui ne prouveraient rien, vous
combattriez les doctrines de l'Action
française, ou les idées émises dans mon
tract sur le 14 juillet ; vous vous effor-
ceriez de me démontrer, et de démon-
rer à tous les liommes de bon sens et
de bonne foi, que je suis dans l'erreur.
En employant les procédés que vos
lecteurs peuvent apprécier, vous dé-
montrez au contraire avec la plus
grande évidence que je suis dans le
vrai, puisque vous évitez avec soin la
discussion, tout en cherchant à me
discréditer par des mensonges et par
une répression administrative sans
appel.
R. DE MATHAN
Maire de Belbeuf, par Rouen
Dans notre prochain numéro nous
répondrons comme il convient à la
lettre de M. de Mathan.
L'Ouverture de la Chasse
Tout est bon à notre grand ,confrère,
Le Journal de Rouen, pour attaquer et
le gouvernement et M. lé Préfet. Sans
doute, veut-il prouver sa foi républi-
caine, car son principe est qui aime
bien châtie bien.
Cette semaine, l'ouverture de la
chasse lui fournit le prétexte à ses nou-
velles élucubrations 1
Pensez-donc, M. Fosse a promulgué
le décret du Ministre de l'Intérieur, qui
fixe l'ouverture de la chasse au 6 sep-
tembre 1
C'est l'abomination de la désolation,
ces malheureux chasseurs déjà victi-
mes de toutes les iniquités sociales,
comptaient parcourir nos plaines le fusil
sur l'épaule et la carnassière sur le dos
d'un valet le 30 août ! ils avaient déjà
commandé le gueuleton d'ouverture, et
M. le Préfet a l'audace de remettre ces
agapes au six septembre.
Le comble, c'est de voir pos bons
nemrods mordre à l'hameçon du Jour-
nal de RQuen. et- faire chorus.
MM. Fortier et Wadington en mal de
réélection ne vont-ils pas jusqu'à adres-
ser leur récrimination à M. Ruau?
De la part du Journal de Rouen, cela
est dans l'ordre, mais de nos sénateurs,
c'est inexplicable, ils savent pourtant
bien que la mesure prise par le Minis-
tre est approuvée par tous nos cultiva-
teurs. Si la récolte est en bonne voie,
il y a encore beaucoup de besogne à
faire et la pluie de jeudi a retardé de
cinq ou six jours la rentrée définitive.
Une autre raison qui milite pour le
maintien de la chasse au 6 septembre,
c'est que tous nos cultivateurs ont en-
core à faire la deuxième coupe des
tourrages ; nous savons bien que cela
n'arrête pas nos chasseurs, mais l'inté-
rêt du cultivateur doit aussi entrer en
ligne de compte.
I M. Fortier s'oublie l
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.05%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.05%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6388789s/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6388789s/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6388789s/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6388789s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6388789s
Facebook
Twitter